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Commentaires de films faits par pwachevski

Répliques de films par pwachevski

Commentaires de films appréciés par pwachevski

Répliques de films appréciées par pwachevski

date : 16-02-2022
J'ai pris plaisir à voir ce film, mais j'avoue avoir cependant un sentiment un peu partagé, principalement parce que question suspense : calme plat pour moi ! J'ai très vite eu de sérieux doutes sur l'identité du corbeau, qui se sont révélés exacts, bravo Sherlock.

C'est malheureusement un peu récurant pour moi sur des films policiers et de cette époque, même ceux avec des critiques dithyrambiques ou considérés comme cultes. C'est d'ailleurs aussi vrai en littérature. Agatha Christie par exemple, personne ne peux nier le monument qu'elle représente dans la littérature policière, mais j'ai pourtant été rarement bluffée par ses intrigues. Elles ont tellement inspirés les auteurs qui ont suivi, qui ont allègrement repris à leur compte, quand ce n'est pas carrément copié, qu'on finit par avoir (pour de mauvaises raisons j'en conviens) un sentiment de familiarité. On repère plus facilement, je trouve, les indices et autres ficelles de l'intrigue, par rapport à des œuvres plus récentes, forcées de se renouveler un peu. Et cela, peu importe si l'intrigue était pourtant novatrice au moment où elle a été écrite (et c'est totalement le cas ici, puisque l'expression "le corbeau" pour désigner l'auteur d'une lettre anonyme est littéralement née avec ce film, meilleure preuve qu'on devait pas beaucoup en parler avant).

Spoiler(cliquez pour révéler)
Et donc avec ce film, le personnage de Vorzet est l'exemple parfait de cette "ficelle" aujourd'hui grossière à mon sens. Il m'a semblé immédiatement louche, par son côté vieux sage qui fait autorité en la matière et que personne ne contredit. Il a donc à la fois la capacité de commettre des crimes et de les camoufler aux autres en les mettant sur de fausses pistes (par exemple en affirmant que c'est forcément une femme qui fait ça). Il a un mobile avec sa femme qui semble sur le point de tomber dans les bras du nouveau médecin. Le crime lui profite, car il en tire le beau rôle de celui qui résoudra l'énigme en accusant par ses fausses pistes, ou en innocentant ensuite, moyen de garder ses proches sous son influence. Il est suffisamment omnipotent pour être au courant de tout dans le village, et il ne se cache d'ailleurs même pas de fouiller dans la vie des gens et de se mêler de ce qui ne le regarde pas. D'un paternalisme à faire hurler une femen, il est l'un des plus vieux personnages rencontrés, donc potentiellement le plus réactionnaire sur des façons de vivre plus modernes - c'est bien lui qui propose sans sourciller de marier de force une gamine de 14 ans pour "la calmer" et qui a lui même épouser une femme qui pourrait être sa (petite-)fille, après avoir été d'abord fiancé à sa sœur. Si c'est lui le corbeau, sa confiance excessive et la grande place qu'il prend dans l'enquête, en se mettant sur le devant de la scène plutôt que de rester dans l'ombre, et se permettant même d'en rire, peut laisser supposer des traits de personnalités très présents chez les criminels, comme le narcissisme. Bref : j'ai immédiatement décelé chez lui le profile type du "faux gentil" qui révèlera son vrai visage à la fin. Rien n'est jamais vraiment venu me contredite, normal, j'avais raison.[/spoiler]

Après, malgré ce manque de suspense pour moi, que j'ai clairement vécu comme une déception au visionnage, quelque chose m'a quand même fait m'attarder sur le film, m'a donné envie de le voir jusqu'au bout, et avec un certain plaisir en plus.

J'ai trouvé le film hyper moderne dans les thèmes qu'il aborde. Toute proportion gardée bien sûr, ça reste un film de 1943, il faut pas demander l'impossible. Mais un film des années 40 qui parle d'avortement, et qui s'engage même assez frontalement sur cette thématique, 30 ans avant la loi Veil, il parle aussi de drogue, de couple non marié, d'athéisme, de handicap, etc. et aussi tout simplement de lettres anonymes, alors qu'au même moment des millions de gens mourraient sur des dénonciations anonymes. On a un traitement des personnages féminins qui est aussi très avant-gardiste. Sous l'apparence de femmes faibles et un peu bébêtes, dans des rôles ultra cliché, de vieille fille hystérique, de l'épouse, de la mère ou de la putain, elles arrivent toutes à un moment à reverser la vapeur et à être bien plus que ça. On est à la limite de l'empowerment avec le discours que tient le personnage de Denise pour surmonter son infirmité. [spoiler]Et cette fin, on en parle ? Avec la vengeance finale de la mère, avant que la vérité soit "officiellement" révélée, elle a donc compris avant le docteur Germain la vérité, ce qui est extrêmement fort je trouve.[/spoiler] Clairement, moi c'est des choses qui m'ont interpellé, qui m'ont donné l'impression de voir un film "important".

La mise en scène est également très soignée et toujours actuelle, avec quelques scènes assez bluffantes et qui nous resteront forcément en mémoire un long moment. C'est très hitchcockien en fait. La procession funèbre m'a touché par sa puissance, à la fois émotionnelle (la douleur de la mère, le mal-être de Marie, la haine de la foule) mais aussi en terme d'intrigue, car c'est une scène importante, qui en dit beaucoup sur les différents personnages et qui densifie l'intrigue. Dans la scène sur le bien et le mal, malgré un discours qui peut paraître un peu superficiel et déjà vu aujourd'hui, le jeu de lumière avec cette lampe qui se balance est saisissant - mais si c'est l'exemple le plus flagrant, on a en fait des jeu de lumière intéressant tout le long du film. [spoiler]Et bien sûr la scène de l'arrestation de Marie, avec cette foule qu'on entend mais qu'on ne voit jamais, est particulièrement oppressante et troublante là encore au vu du contexte historique.
Le jeu sur les vêtements, les différents voiles que l'on rencontre, est également saisissant. Cette mise en scène arrivait presque à contrebalancer le manque de suspense que j'ai éprouvé, car malgré le fait que "j'avais compris", ça ne m'a pas empêcher de me prendre au jeu de cette ambiance lourde, de suspicion et de conjonctures hasardeuses qui n'épargnent personne. Même si la fin ne m'a pas surprise, l'ambiance "de thriller" était là tout le long du film, et fonctionnait. Dommage cependant qu'il n'y ait pas de musique, car bien choisie, elle aurait pu encore renforcer ce sentiment de mal-être.

J'ai trouvé le film moins percutant et moderne au niveau de l'interprétation, avec une tolérance quand même car c'est assez caractéristique de l'époque. On a des acteurs qui sont pour beaucoup issus du théâtre, et on les fait jouer comme s'ils étaient au théâtre... Alors que non, on fait un film là, et c'est totalement différent. C'est flagrant qu'ils ont énormément travaillé, mais ça ne participe, malheureusement et à mon sens, pas à renforcer l'émotion.
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date : 28-12-2021
On ne va pas se mentir, le film est un peu long à démarrer. Au début, on peine un peu à comprendre où est censée nous amener cette carte postale provençale des années 40-50 (sauf erreur, on ne date pas exactement le film). C'est plutôt sympathique et charmant - "Je t'aime Manon, je t'aime d'amour" - mais ça ne fait pas franchement avancer l'intrigue. On a aussi du mal à rattacher cela à la toute première scène du film qui fonctionne comme un teaser, introduisant la suite, qui est en fait un flash-back par rapport au "présent" de l'histoire. On est dans cette entre-deux déroutant où on n'arrive pas à faire le lien entre les différents éléments, mais en même temps on sait déjà plein de choses, donc on se demande à quoi bon faire traîner les choses de la sorte, comme si on voulait créer du suspense là où il n'y en a pas (on sait quel couple va se former, qu'ils vont avoir un enfant, que l'intrigue sera à un moment ou à un autre lié à la ville de Lyon, etc.).

Puis peu à peu, on s'attache à cet étrange personnage de Gabrielle, perdue dans ses rêves de grand amour, au point qu'on la prenne pour une folle. On s'attache aussi à José, qui malgré toute sa bonne volonté n'arrivera pas à être le prince charmant qu'attend Gabrielle et s'enlise résigné dans un mariage sans amour. Plus tard on s'attachera à André, on comprend sans mal comment le côté romanesque de ce personnage, renforcé encore par la "banalité" de José, arrivera à séduire si vite Gabrielle. On apprécie la très jolie réalisation, qui met aussi bien en valeur les superbes paysages que les prestations touchantes des interprètes, Marion Cotillard en tête, qui porte complètement le film. Et sans qu'on comprenne trop comment on a fait pour rattraper les choses, nous voici pris dans cette intrigue, qui a finalement réussi à nous charmer.

Malgré la lenteur et la chronologie pas complètement linéaire, on arrive pourtant à dérouler très naturellement la pelote de l'histoire, de façon à ce que ça n'accroche absolument pas pour le spectateur. On pourrait même croire à un moment que la messe est dite, que c'est bon, on a compris, on sait comment les choses vont se passer, et c'est à ce moment là que le film nous offre une vraie surprise et relance complètement la dynamique de l'histoire. Ce qui en plus de marquer très positivement son spectateur, permet aussi de venir complètement changer le message et "la morale" du film, ainsi que la perception qu'on pourrait avoir des différents personnages - notamment José. Un très beau film dans l'ensemble donc, malgré un départ qui patine un peu.
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Je suis assez hermétique à ce genre de film "culte", déjà par overdose de rediffusions 50 fois dans l'année et aussi et surtout parce qu'on trouve généralement personne capable de vous expliquer pourquoi il aime le film, pour une autre raison que "c'est culte" ou éventuellement le très subjectif "c'est super drôle". La vérité c'est que vous n'aimez pas tant le film que le souvenir de vous taper des barres en famille 3 jours avant noël. Ce n'est pas grave en soit, moi la première j'ai mes films doudous, mais j'en ai conscience, je l'assume et je peux comprendre qu'on puisse ne pas avoir la même "histoire" avec ces films, qui ne représentent pas forcément la même chose pour moi que pour quelqu'un d'autre, et je peux même comprendre qu'on ne les aime pas. Mais sur ce type d'énormes films cultes, par effet de masse ou parce que généralement quand on l'aime, tout son cercle proche l'aime aussi, on est à la limite du sectaire. J'ai malheureusement l'impression que les gens oublient qu'on puisse avoir un autre avis et on a du coup l'impression qu'on n'a pas le droit de formuler la moindre critique. Pour preuve, rien que sur ce site TOUS les commentaires disant ne pas avoir aimé se tapent un -3 et même les gens ayant le malheur de dire en prenant des pincettes et tout à fait poliment qu'ils aiment sans plus ou qu'ils trouvent ça un peu lourd peut-être ont leurs pouces en bas de rigueur. Bravo, très belle mentalité, très belle ouverture d'esprit, c'est vraiment comme ça que vous allez donner envie d'aimer le film...

Pour le reste, je fais partie de la catégorie "bien sans plus". Je ne vais pas me regarder le film à chaque rediffusion, très loin de là, mais j'ai quand même pris un certain plaisir à voir la dernière en date. C'est un film qui a le mérite d'être super rythmé et donc très distrayant, on ne s’ennuie clairement pas en le voyant. C'est un film qui a l'avantage de l'originalité, de la thématique qui aurait pu être gnangnan à la façon d'un téléfilm de noël américain et qu'on a rendu audacieuse par son humour grinçant. C'est aussi un film qui, avec les Bronzés, a permis de faire découvrir au grand public une brochette d'acteurs qui ont su traverser les époques et s'imposer très largement dans le cinéma français - un réalisateur aussi, qui nous a offert d'autres œuvres cultes, comme la saga des Visiteurs - et qui du coup occupe forcément une place particulière dans le cinéma français. On peut se perdre en conjectures, sans lui, est-ce que d'autres films qu'on aime aurait pu exister ou être les mêmes ?

Après, c'est aussi un film qui a clairement vieillit. Alors parfois on peut regarder cet aspect vintage avec une certaine tendresse, je pense notamment à la décoration ringarde à souhait de l'appartement. A d'autres moments, faut quand même un peu prendre sur soi. On propose notamment un traitement qu'on peut trouver aujourd'hui très douteux de ce certaines thématiques, comme l'homosexualité. C'est un film qui n'est pas connu non plus pour la finesse de son humour, dont l'une des blagues les plus connues est quand même le fait de présenter un gâteau qui ressemble à de la merde... Mais personnellement ce qui me gène le plus, et je sais d'avance que je ne vais pas me faire des copains en disant ça, c'est que je trouve ce film affreusement mal joué. J'ai de la sympathie pour chacun des interprètes et je ne dis pas qu'ils n'ont pas de talent d'une façon générale, j'ai pu les aimer dans d'autres films. Mais dans ce film précis, ils ont une façon de jouer purement théâtrale, que ce soit leur façon grotesque de se mouvoir ou de parler avec une diction un peu exagérée, et juste, bah ça ne fonctionne pas au cinéma. Dans leurs films plus récents, tous ces acteurs ne jouent plus du tout de la même manière. Mais au moment de ce film, ils n'avaient visiblement pas encore compris la différence entre jouer sur une scène et jouer devant une caméra, avec un résultat très burlesque, qui renforce à mon sens l'aspect vieillissant du film.
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date : 23-12-2021
Le western, genre cinématographique de l'âge d'or d'Hollywood par excellence, largement ringardisé et décrié ensuite, entre son approche historique biaisée et ses codes sociaux complètement désuets, très peu #MeToo et encore moins #BlackLivesMatter, tente depuis quelques années doucement mais sûrement un come-back, avec des films qui tentent justement d'insuffler une approche plus actuelle à ce genre. On en a ainsi vu des plus poétiques (Danse avec les loups), des avec une technique cinématographique irréprochable (The Revenant), on en a vu qui mettait à l'honneur des femmes (Jane Got a Gun) ou des minorités (Django Unchained). Et là, sauf erreur de ma part, c'est pour la première fois qu'on s'aventure aussi frontalement à déconstruire la glorification abusive du mâle blanc hétéro et viril, dont on fait preuve dans les westerns classiques.

Mâles blancs hétéros et virils de 2021, ne partez pas en courant, on fait quand même ça avec beaucoup de finesse et de tact, on ne verbalise d'ailleurs quasiment pas les choses, on cherche pas non plus à tout prix à obtenir l'acceptation des spectateurs, le film vous donne le droit de ne pas être d'accord
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(la "solution" que trouve Peter face au problème, à savoir un assassinat méticuleusement préparé, est quand même très largement critiquable).[/spoiler] On arrive cependant à mettre cette masculinité/virilité toxique au cœur du film, avec son approche par étape et sa fin énigmatique, presque trop rapide au regard du rythme lent du reste du film, qui laissera sûrement plus d'un spectateur dans l'incompréhension. C'est le genre de film qui vous reste en mémoire, sur lequel vous continuez de réfléchir des heures/jours après. Il provoque le débat plus qu'il ne vous donnera des réponses toutes faites sur ce sujet.

Pour vous servir un Benedict Cumberbatch en très grande forme, dans un rôle vraiment pas évident - c'est toujours difficile de briller quand on joue "le méchant de service". Il est parfait dans son jeu, ne tombe jamais dans le cliché ; c'est d'autant plus étonnant peut-être de la part d'un acteur comme Benedict Cumberbatch qui n'est justement pas du tout dans la vraie vie la caricature de l'acteur outrageusement viril et testostéroné, et pourtant il arrive à le devenir pour ce film. Avec en plus une prestation quand même très complète, qui nécessite un vrai engagement. C'est relativement physique, il faut quand même de savoir cabrioler sur un cheval et d'être à l'aise entouré de vaches, et il faut même savoir jouer du banjo. Le tout dans un film qui a la juste dose d'engagement politique : c'est bien simple, c'est un rôle à Oscar. Je ne prends pas les paris, je dis juste que c'est un rôle calibré pour gagner des prix et qu'il remplit parfaitement son rôle, donc qu'il va en gagner, c'est mathématique.

Pour l'accompagner, un très surprenant Kodi Smit-McPhee. C'est un acteur encore suffisamment inconnu, qu'on connait sans connaitre plutôt, pour qu'il puisse nous laisser sur le cul, car on attendait rien de lui. On peut venir vers ce film pour Cumberbatch, pour Jane Campion ou pour l'amour des westerns ; mais ceux qui sont venus là pour lui doivent quand même être très minoritaires. Lui aussi hérite d'un rôle pas facile du tout. Dans un commentaire qui me précède, on parle de slowburners, en effet il y a de ça. Kodi Smit-McPhee a la lourde tâche de devoir incarner principalement du silence, mais pas tout à fait à la façon d'un Daniel Day-Lewis dans There will be blood ou d'un Ryan Gosling dans Drive, car difficulté supplémentaire : son personnage parle, mais ce qu'il dit n'a pas foncièrement d'intérêt. Ce qui est vraiment important chez Peter, c'est ce qu'il fait sans parler, ce qu'il dit sans le dire, ce qu'il sous entend. Et du coup l'acteur doit en permanence être dans cette ambivalence, d'un personnage qui fait en faite deux choses en même temps. En tant que spectateur, on sait d'ailleurs pas vraiment sur quel pied danser avec lui pendant la quasi totalité du film ; ce qui est bien la preuve qu'on arrive à être sur le fil en permanence. [spoiler]Sans verser dans l'homophobie comme le fait Phil, au début du film, on le voit malgré nous comme un personnage inoffensif, voire faible. On a le sentiment qu'il se fait manipuler par Phil, qui finira par l'écraser. Mais en même temps, il nous surprend quand on apprend qu'il veut devenir médecin ou quand on le voit ne pas verser dans le sentimentalisme lorsqu'il faut tuer un lapin. Sans arriver à mettre le doigt dessus, on sent qu'il y a quelque chose de pas clair dans son jeu, jusqu'à ce que cette fin magistrale vienne complètement renverser la vapeur.


Kirsten Dunst ne démérite pas. On est plutôt contents de la voir, car bon, on ne vas pas se mentir, depuis Melancholia sa carrière est un peu au point mort. Mais c'est dommage qu'elle soit une fois encore dans un second rôle, qui a son importance dans l'intrigue, qui en est même l'élément déclencheur, mais ça ne tient bien plus à l'écriture du personnage qu'à sa prestation. Le clin d’œil du piano, qui est quand même LA pièce maîtresse du cinéma de Jane Campion, a cependant beaucoup plu à mon cœur de fan, car on a ici une approche totalement différente de l'instrument que dans La leçon de piano. Ici le piano est une source de stress, d'angoisse, de pression pour Rose, que le personnage de Phil s'amuse à accentuer, alors que dans La leçon de piano, le piano libère Ana, lui permet de s'exprimer et, bien au contraire, de résister à l'homme qui l’opprime. On a deux personnages qui sont en complète opposition, en gravitant toutes les deux autour d'un piano.

Et puis bon, bien sûr, il y a le talent de Jane Campion. Il y a cette finesse quand elle filme ses acteurs, la subtilité du jeu d'attirance et de répulsion des personnages de Phil et de Peter, les décors naturels de dingue, une photographie sublime. Bref, on n'a pas juste eu une bonne idée, qui permet juste de faire un bon film, on a aussi une exécution qui est totalement sans faute, qui permet de faire un excellent film.

J'ai hésité un long moment entre la liste or et argent et finalement soyons fou, mettons le film en liste or. Pourquoi ? Parce que mon premier paragraphe pouvait vous mettre sur la piste : je HAIS les westerns. Pour Jane Campion je suis prête a m'y aventurer, mais je savais d'avance que cet aspect des choses allait me déranger. Cette gêne est effectivement présente : avions-nous vraiment besoin d'une scène de castration à mains nues ?! Mais c'est à peu près le seul truc que je trouve à reprocher au film, et c'est un point de vue strictement personnel, basé sur rien d'objectif. Donc je trouve un peu illégitime de sanctionner le film dans ma notation pour cela.
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date : 22-12-2021
Un très beau film dans l'ensemble, avec cependant quelques petites fausses notes à mon goût, qui font que je ne m'emballe pas complètement, et que ce n'est pas mon film préféré d'Almodovar (même s'il est indéniablement dans le haut du panier).

C'est un film qui peut étonner dans la filmographie que ce réalisateur, car il se veut vraiment très sérieux et réaliste, grave même par moment - ce n'est pas le seul, mais ça reste minoritaire dans son œuvre. Bien sûr, on y retrouve quelques petites exagérations, à commencer par le point de départ, cet échange de bébés, qui est quand même un peu "gros" et qui s'apparente plutôt au registre humoristique (jurisprudence "La vie est un long fleuve tranquille"). On retrouve d'ailleurs des touches d'humour dans le film (ce fou rire la première fois qu'on voit Cecilia...), un univers très coloré, des décors et tenues savamment pensés et typiquement espagnols (genre le jambon qui trône au milieu de la cuisine) et les personnages populaires, comme les femmes de ménages, qui ont aussi fait le cinéma d'Almodovar ; il y a cette touche de folie et d'excentricité qu'on retrouve dans nombre de ses films. Mais on a très subtilement dosé les choses, pour pas perdre les fans tout en restant vraiment terre à terre, sans jamais basculer franchement dans la comédie. Certains le regretteront sûrement, mais ça permet aussi d'aller explorer un terrain purement dramatique, et d'aller tirer sur la corde sensible d'une façon plus franche que dans d'autres de ses films ; et j'ai pour ma part été très séduite par cet aspect.

En effet, comment rester insensible aux très nombreux thèmes qu'on aborde, et à cette volonté farouche de vouloir dévoiler la vérité, quelle qu'en soit le prix ? L'intrigue assez hors norme permet d'aller remuer profondément la thématique de la maternité et de la famille, à travers le personnage de Janis et le double deuil impossible qu'elle traverse. On y amène des aspects historiques qui m'ont semblé très importants, car c'est une part de l'histoire récente de l'Espagne, encore très peu explorée au cinéma, qu'on affronte en face. On amène aussi des thématiques très actuelles, sans forcément les verbaliser explicitement, mais il est question de féminisme, de violences faites aux femmes, les nouveaux modèles familiaux, on a une approche des genres un peu floue également.

En tout cas, moi ça m'a touché, et je pense que la superbe interprétation de Penélope Cruz y fait également beaucoup. Difficile de ne pas croire que le rôle a été écrit pour elle, tant c'est un rôle "cadeau", d'un réalisateur à son actrice fétiche, pour lui permettre de briller. Un rôle malheureusement rare au cinéma, de femme de plus de 40 ans, qu'on sublime sans chercher à cacher ou mentir sur son âge. On n'hésite pas à la filmer de près, à monter le passage du temps sur son visage et à rendre charmantes ces marques ; comme on le fait pour les acteurs depuis si longtemps. On lui propose aussi une intrigue que seule une femme de son âge aurait pu vivre, car c'est justement son passé, son vécu, son expérience, qui la mettent dans cette position. Sur un personnage plus jeune, ça n'aurait pas été crédible.

Vient ainsi ma première critique, qui est aussi un gros compliment : Penélope Cruz prend tellement bien la lumière, est tellement au cœur de l'intrigue, présente dans presque toutes les scènes, qu'elle éclipse à mon sens le personnage d'Ana. Milena Smit fait ce qu'elle peut, dans l'absolue elle joue bien, mais elle reste dans un second rôle, au sens vraiment péjoratif de ce terme. Elle est un faire-valoir pour le personnage principal, pour lequel on peine à avoir de l'empathie, malgré les choses terribles qu'elle traverse également.
Spoiler(cliquez pour révéler)
Le moment où c'est le plus parlant pour moi, c'est après que Janis lui annonce la vérité, qu'elle lui reproche de ne pas lui avoir dit plus tôt, de ne s'être jamais mise à sa place. Oui, c'est vrai que le comportement de Janis était égoïste. Mais on n'arrive pas à la condamner, car c'est elle l'héroïne, et nous les premiers, comme spectateurs, on ne s'est jamais mis à sa place et on a fait preuve du même égoïsme. Ce qui aurait pu être un retournement de situation, du moins un changement de perception sur les choses, ne l'est pas, car le rapport entre elles est complètement déséquilibré.[/spoiler]

Rosy de Palma, avec son personnage décalé, arrive à se faire une place à ses côtés, mais ça tient beaucoup à la place qu'elle occupe dans le cinéma d'Almodovar. En quelque sorte, le seul fait de la voir nous rend heureux de la retrouver. Israel Elejalde qui joue Arturo, alors même que je n'avais jamais vu cet acteur de ma vie, arrive lui aussi à se faire une place, principalement parce que c'est le seul homme du film, et qu'il participe grandement à l'avancée de l'intrigue, en étant par deux fois celui qui amène la vérité (c'est lui le premier qui doute de sa paternité et c'est aussi lui qui permet de retrouver les morts de la guerre civile). Mais Ana, rien n'y fait, elle m'a vraiment semblé fade.

Autre point qui m'a dérangé, mais c'est un spoiler sur toute la ligne, désolée : [spoiler]j'ai trouvé l'évolution de la relation entre Janis et Ana, vers une relation homosexuelle, complètement inutile, très peu crédible et limite "embarrassante". Qu'on s'entende bien, me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, non ce n'est pas que je trouve gênant de voir deux femmes s'embrasser. Ce qui est gênant, c'est qu'après qu'elles le fassent, bah on se rend compte que ça n'apporte rien au film, que cette intrigue ne mène nulle part, et qu'on détruise aussi vite qu'on l'a formé ce couple. Je trouve vraiment pas logique d'avoir proposé cette évolution, c'est un vrai défaut d'écriture pour moi. On aurait pu arriver à la même conclusion, y compris sur la fin, avec la relation si particulière qu'on noué Janis et Ana, et leurs enfants, formant une famille même sans lien de sang, sans proposer cette relation homosexuelle. J'ai vraiment trouvé que ça tombait comme un cheveux sur la soupe, comme si on voulait à tout prix caser cette thématique dans le film, alors que rien ne le justifiait.[/spoiler]

Lié ou pas à ce précédent point, ou en tout cas peut-être d'autant plus agaçant dans ces conditions, j'ai aussi trouvé le film un poil long. En retirant quelques scènes, 15-20 minutes au film, on aurait sûrement obtenu un résultat plus dynamique, et qui nous embarque plus franchement avec lui. Surtout sur la fin, où j'ai eu le sentiment qu'on n'arrêtait pas de finir. On résout l'intrigue liée aux mères, qui donne son titre au film, le film aurait pu s’arrêter là... Mais non, car il faut aussi résoudre l'intrigue historique, et donc finalement le film s'arrête 20 minutes plus tard. [spoiler]D'ailleurs, si vous vous posez la question, bien que secondaire et pouvant alourdir sous certains aspects le film, je n'ai pas la même opinion sur cette intrigue historique que sur la relation homosexuelle. Pour le coup, je trouve que cette intrigue historique participe grandement à la construction du personnage de Janis, donne une audace et une profondeur supplémentaire au film, qui n'aurait vraiment pas été le même sans. Une relation homosexuelle, non ce n'est pas audacieux en 2021, et oui le film aurait été le même sans. Cependant, on aurait pu mieux faire se croiser les deux aspects du film, pour ne pas donner l'impression de juste juxtaposer les deux intrigues.
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date : 30-11-2021
Malgré les critiques quasi unanimement positives sur ce film, la hype qu'il a provoqué à sa sortie ne m'a absolument pas atteinte ; au contraire, je n'arrivais pas à me défaire d'un a priori négatif. Ce n'est pas le côté film musical qui me dérange, j'aime même bien ça d'une façon générale, mais je sentais que ce film musical là n'allait pas me plaire autant que d'autres. Déjà le côté nième version d'une histoire déjà traitée de trop nombreuses fois, y compris dans des films récents (genre The Artist, les grosses lignes de l'intrigue sont les mêmes) ne m'enchantait pas. Je lui trouvais aussi clairement un côté "trop américain", où il faut que ça soit dans l'excès, que ça hurle, ça pleure, ça se batte, ça se déchire ; mais en même temps, on sait d'avance que cette énergie ne sera pas employée à développer quelque chose d'original ou de profond, et qu'on va esquiver le traitement des thèmes les plus dramatiques, qu'on va rester en surface, sans creuser les choses. Quand on chante il faut tenir la note comme Céline Dion dans All by myself, ou de la country éventuellement, sinon ça vaut rien. Les singles issus du film qu'on a entendu partout dans les mois qui ont suivis ne m'ont pas particulièrement séduite.

S'ajoute à ça le fait que Lady Gaga ne soit pas une artiste qui me parle particulièrement, musicalement parlant. Elle véhicule un message positif, et je comprends qu'il ait parlé à énormément de monde, mais je n'ai jamais vu sa soi-disant originalité ou son audace, je ne vois que de la grosse inspiration, si ce n'est la copie, d'artistes qui ont été là parfois des dizaines d'années avant elle. Alors oui, elle le fait très bien, ça je ne dis absolument pas le contraire, elle se donne clairement à fond dans tous ses projets... Mais elle n'innove pas. Et comme actrice, je n'ai vu aucun des ses autres films / séries télés, donc je demande qu'à être surprise, je n'avais pas d'attente sur ce point au départ. Puis voilà qu'on nous la nomme à l'Oscar de la meilleure actrice, ce qui a eu pour conséquence de me saouler encore plus. Ce n'est de base pas une cérémonie à laquelle je donne beaucoup de crédit, car bien moins basée sur le talent "pur" que d'autres. Elle est clairement faite pour faire fonctionner une industrie et créer régulièrement de nouvelles stars à aimer ; et je trouvais tellement "gros" que Lady Gaga, pour son premier vrai rôle au cinéma, décroche une nomination, que j'ai continué à faire ma grincheuse dans mon coin.

Et puis Bradley Cooper, je l'aime bien, mais je n'en fais pas une folie non plus. Je ne vais pas aller voir un film juste parce qu'il joue dedans quoi. Quand bien même tout l'intérêt des films musicaux, pour un acteur, c'est d'offrir une prestation complète, qu'il nous offre, puisqu'il n'est pas doublé pour les scènes de chant et en plus il réalise le film. Mais c'est son premier film en tant que réalisateur, donc un peu comme Lady Gaga comme actrice, si la curiosité est là, je n'ai pas non plus d'attente particulière sur ce point.

Bref, pour toutes ces raisons, je ne suis pas allée voir le film au cinéma et je n'ai pas spécialement cherché à le voir ensuite. Il a fallu attendre qu'il passe à la télé pour que je me dise enfin "bon aller, pourquoi pas, de toute façon il y a que ça ce soir". C'est avec horreur que je n'ai jamais trouvé la version multilingue, et que j'ai donc du me taper le film en VF. Alors de base je déteste ça, j'ai toujours le sentiment (et c'est vraiment le cas) de perdre 50% de la prestation des acteurs, et que c'est un manque de respect total pour leur travail. Mais alors en plus dans un film musical où la voix change complètement entre les scènes parlées et chantées, au secours. Donc bon, c'est clairement à reculons que je suis allée vers ce film, mais cependant avec toujours un esprit ouvert, et ne demandant qu'à être contredite.

Je ne l'ai été qu'à moitié. Tout ce que je dis dans le début de ce commentaire est vrai, c'est un film qui manque d'originalité et typiquement américain, et ce n'est pas la façon de faire du cinéma qui m'attire le plus. Le style musical ne me parle effectivement pas beaucoup, et même encore moins que ce que j'imaginais, car les singles que j'avais déjà entendus, bah selon toute logique, c'était les meilleurs titres du film ! Les chansons solos du personnage de Jackson qu'on pourrait entendre dans un Buffalo Grill ou toute la phase "chanteuse de pop commerciale" d'Ally ont clairement 1000 fois moins d'intérêt et de puissance que Shallow ou Always remember us this way. Par ailleurs, l'intrigue amoureuse ne m'a touché que dans quelques trop rares scènes, je l'ai trouvé elle aussi excessive, trop rapide, trop irréaliste au début et dans les scènes romantiques, trop creuse dans les scènes plus dramatiques, avec un enchaînement de mantras tout fait et de réflexions psychologiques de comptoir. Puis au-delà de ça, voilà quoi, la vieille star crasseuse et alcoolique n'est pas franchement le profil de personnage qui me fait rêver dans le cadre d'une intrigue amoureuse, quand bien même elle apporte pas mal de belles choses à son étoile montante.

Mais j'ai cependant trouvé le film distrayant ! Il est assez long tout de même, un peu plus de 2h, mais je ne me suis pas ennuyée, je l'ai suivi avec un certain plaisir. Le film dégage sans trop de doute une énergie et une ambiance qui embarque son spectateur avec lui, quand bien même on devine le gros de l'intrigue assez vite ; et j'avoue que je ne m'y attendais pas. Je ne dis pas que je pensais que le film serait chiant, mais je ne pensais pas que j'arriverais à passer outre toutes les choses qui ne me parlaient pas dans ce film pour quand même passer un moment relativement agréable. C'est dire que le film a indéniablement une puissance et une capacité de plaire au plus grand nombre.

Côté interprétation, j'ai trouvé la prestation "jouée" de Bradley Cooper plus intéressante que celle de Lady Gaga, car il joue un personnage avec des facettes plus nombreuses et plus complexes à interpréter sans tomber dans un bon gros cliché. J'ai moins été séduite par la prestation chantée, car ses chansons ne me parlaient vraiment pas. Par contre, si Lady Gaga n'est pas une grande interprète, au sens une actrice avec une technique irréprochable (comme Isabelle Huppert par exemple), elle séduit cependant par son naturel à l'écran, son magnétisme dans les scènes chantées, où clairement elle gère, et aussi son personnage plus sympathique, avec un certain atypisme de par son caractère fort. Par ailleurs le duo fonctionne bien, est complémentaire et participe grandement à la dynamique globale du film. Ils s'en sortent donc clairement bien tous les deux, mais de là à mériter des nominations à tout va, je ne sais pas ; enfin on ne va pas refaire l'histoire, les choses sont ainsi.

La réalisation est plutôt propre. Clairement Bradley Cooper se ridiculise pas en proposant cela. Mais je n'ai pas dénoté une personnalité ou un style particulier. Alors que le film musical, dans mon imaginaire en tout cas, c'est le genre de film par excellence où on peut développer un univers visuel fort, vraiment exprimer sa personnalité sans craindre le ridicule (comparez avec La La Land, Moulin Rouge ou Chicago - même si ce dernier film n'était pas à mon goût - c'est pas du tout le même délire cinématographique) et là rien. C'est assez plat et banal dans la mise en scène ou la façon de filmer. C'est un film propre mais lisse : là encore très blockbuster américain quoi. Je trouve cependant grâce aux scènes de concerts, le salle de spectacle, de foule,... que j'ai trouvé réalistes et intéressantes, car elles sont plutôt rares au cinéma.

Si je pèse le pour et le contre, je suis quand même sur un bilan relativement mitigé. Après, je ne peux pas dire avoir passé un mauvais moment non plus.
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date : 22-11-2021
Eh bah dit donc, si c'est ça l'amour, entre culpabilisation, jugement, manipulation et jalousie, j'en veux pas. Je n'ai vraiment pas compris ce qu'on a cherché à nous raconter. Avec un titre qui promettait tout un programme, un thème du parent célibataire qui a déjà fait ses preuves (la récente série "Maid" par exemple), on a pourtant fait le choix de montrer les pires preuves d'amour qu'on peut donner à quelqu'un. Résultat : un drame pesant et sans aucun instant lumineux (sauf peut-être les 5 dernières minutes, mais en jouant sur un registre tellement évident et prévisible), un rythme mou qui ne décolle jamais et des personnages détestables qu'on a envie de secouer (pour pas dire envie de leur foutre des baffes) pour qu'il se prennent enfin en main. On n'échappera à aucun cliché du genre, de la maison dégueulasse dans laquelle on ferait une crise d'asthme en 10 minutes, au ridicule projet artistique, en passant par la gamine en crise lesbienne à qui on offrira un traitement digne des années 80, je n'ai rien contre les homosexuels mais c'est contrenatureuuuh, on aura même de la drogue à un moment, oui madame, vous avez bien entendu, de la DROOOOOOOOOOOGUE !!! Le tout souligné par une camera gigotante et des scènes visiblement éclairées à la bougie. Bingo, on coche toutes les cases du film d'auteureuuuh. De la soupe prévisible et sans âme, j'ai rien vu d'autre. D'un tel premier degré que ça en devient gênant, je ne sais pas moi, une musique un peu planante et/ou une petite blaguounette de temps en temps auraient peut-être évité cette chape de plomb.

Bref, un naufrage total pour moi. L'intention de départ pouvait être bonne, mais on a voulu trop en faire je crois, on part dans tous les sens et on ne traite finalement rien. Par exemple, le lieu où est tourné le film n'est pas anodin, c'est tourné à Forbach, pas à L.A. Ça aurait pu être le parfait contrepied, l'originalité qui manque au film, et au final non, à part citer la ville une fois et trouver 2-3 acteurs avec un accent ou des expressions locales (aucune moquerie de ma part : je suis née et j'ai grandi en Moselle, donc j'ai au contraire une vraie tendresse quand je dis ça), on n'en fait rien. On ne nous a même pas trouvé un acteur principal du cru, on est allé chercher le belge Bouli Lanners. Alors oui, il est très bien, juste, touchant, mais il y a "tromperie sur la marchandise" (bon en même temps j'imagine que Patricia Kaas avait poney ; blague à part, Chalélie Couture ça aurait eu de la gueule - il est pas acteur ? Tous les autres interprètes du film à part Bouli non plus). Dommage, parce que j'avais vraiment aimé Party Girl. Ça échappe à la liste "pas apprécié" d'ailleurs grâce au bon souvenir de cet autre film, et aussi parce que c'est un film qui a de l'ambition malgré son petit budget ; je n'ai pas envie de plomber ce genre de projet, mais franchement, je n'ai trouvé aucun attrait à cette création.
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date : 21-11-2021
Ce n'est pas le film de Nicole Garcia que j'ai préféré, mais ça reste un film honnête, qui se regarde sans déplaisir.

Je regrette son approche trop linéaire. J'aurais finalement préféré que la partie 2 "Océan Indien" nous soit présentée en premier, puis la partie 1 "Paris" en flashback, en enfin la conclusion, ça aurait donné plus de mystère au film. Et c'est d'ailleurs comme cela qu'est construite la bande annonce, je m'attendais donc - légitiment je pense - à un film qui soit plus "à tiroirs", qui ait plus de nervosité et de mystère. Au final, j'ai eu l'impression de voir un drame, et à aucun moment un thriller. J'ai trouvé aucun suspense réel dans ce film, qui semble du coup se tirer parfois en longueur, car on a compris depuis un bon moment comment les choses allaient se poursuivre. Je peux pas dire qu'il n'y ait pas d'originalité, que c'est copier/coller de tel autre film, mais tout du long, j'ai eu une impression de familiarité, d'une histoire qu'on connaissait déjà dans ses grosses lignes. Alors me diriez vous, ce n'est pas en soit grave, un drame peut être excellent sans tirer sur le thriller. Mais quand on s'attendrait à autre chose, on ne peut se défaire d'une certaine déception.

Et c'est dommage, car à côté de ça, ça reste un joli film. La réalisation de Nicole Garcia est toujours propre et délicate, sa façon de montrer les corps de ses acteurs est très élégante et en rien voyeuriste. J'ai été plutôt transportée par l'histoire d'amour impossible entre Lisa et Simon, des personnages aux personnalités assez atypiques, presque agaçants, mais on arrive pourtant à s'y attacher. Le scénario est suffisamment subtile pour arriver à traiter de thèmes nombreux, inattendus et parfois audacieux (le rapport à l'argent, les trafics de drogue, l'adoption,...). L'interprétation m'a semblé inégale d'un bout à l'autre du film, je pensais que cette brochette d'acteurs principaux m'aurait amené plus loin dans l'émotion, mais avec cependant des scènes très lumineuses, notamment dans la partie 2 où j'ai trouvé Pierre Niney extrêmement juste. C'est ce que je disais dès le début de ce commentaire : je n'ai pas du tout passé un mauvais moment devant ce film, je l'ai trouvé bien fait et distrayant. Mais je me l'étais imaginé différemment, et mieux, à mon goût en tout cas.
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Le générique de début et les premières minutes du film m'ont très agréablement surprise, car je leur ai trouvé une vraie recherche d'univers artistique, jouant sur les couleurs, les contrastes, les matières,... Il y a une vraie sensorialité dans cette introduction, qui était totalement absente de la saga jusqu'à maintenant, et que j'ai trouvé vraiment crédible, car le sujet des vampires aux réflexes décuplés se prêtait totalement à cette exploration sensorielle (ma référence n'intéressera probablement pas beaucoup de fans de Twilight, mais dans Stoker de Park Chan Wook on le fait par exemple très bien).
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Même si on aurait pu éviter Bella qui grimpe des falaises mal faites en fond vert,[/spoiler] il aura fallu attendre le cinquième film pour que le couple Bella / Edward me touche pour la toute première fois, avec ces quelques scènes à la réalisation plus engagée, développant une vraie sensualité. C'est à la fois très appréciable, mieux vaut tard que jamais, et un certain constat d'échec...

Que je vais faire l'effort de mettre de côté pour ne juger que ce film et non la saga prise dans son ensemble. Dans l'absolu, j'ai trouvé ce film précis assez satisfaisant. Il coche toutes les cases de ce qu'on peut décemment attendre du final d'une saga. Comme je l'avais deviné au visionnage du film 4, on a coupé le livre n'importe comment, et tous les trucs intéressants finissent dans le film 5. L'action et le rythme sont au rendez-vous. Les révélations promises sont là. Le suspense aussi pour une fois. C'est la seule fois de cette saga que j'ai trouvé le suspense crédible, là aussi, mieux vaut tard que jamais. On a même réussi à me surprendre sur certains points [spoiler]: le retournement de situation avec les projections d'Alice est très bien foutu et une vraie bonne idée scénaristique (probablement la seule de toute la saga).
Bref : on a réussi à faire un film tout simplement distrayant, catchy et efficace, ce qui est ce que je demande en priorité d'un film pour ados.

Ce film m'a même plu sur des aspects sur lesquels j'avais complètement lâché l'affaire et n'attendait plus rien de la saga. L'interprétation notamment, que j'ai trouvé honnêtement plutôt bonne, et de la part de tout le monde. Oui, même de Taylor Lautner, à qui je ne trouvais aucune grâce jusqu'à maintenant. Les acteurs ont enfin trouvé une dynamique de groupe, là aussi, mieux vaut tard que jamais.

L'émotion aussi, qui se veut moins niaise, plus sérieuse, plus réaliste. Si on met de côté les deux dernières minutes du film, on a plutôt réussi. Le générique de fin qui rend hommage à tous les interprètes, même ceux des films précédents, à un côté "nostalgique" qui m'a embarqué alors même que je n'ai pas d'attachement particulier pour la saga, et que je me suis regardée tous les films en 2 mois, et non étalé sur plusieurs années. J'imagine qu'au moment de la sortie et sur des fans, ça devait totalement jouer son rôle.

Le ton du film est aussi une réussite, car on abandonne enfin le côté un peu malsain / traditionaliste / paternaliste du couple Bella / Edward. On arrive même a presque rendre entendable le fait que Jacob "s'imprègne" d'un bébé... Presque. C'est bien le seul truc qui continue de vraiment me mettre mal à l'aise, mais je reconnais qu'on a quand même réussi à en faire un truc qui semble moins malsain qu'à la fin du film 4.

J'ai même trouvé grâce à certains maquillages, qui me semblaient tous plus dégueux les uns que les autres jusqu'à présent. Mais pour Bella, je trouve qu'on s'est vraiment très bien débrouillé dans ce film, on a vraiment réussi à magnifier Kristen Stewart, notamment son regard. Ça lui donne un côté magnétique, qui colle parfaitement à sa transformation en vampire, et qui nous fait même oublier les lentilles de contact de couleurs improbables. Finalement, l'esthétique très années 2000, notamment des vêtements, prend même un certain charme.

J'en suis la première surprise, mais j'ai pris plaisir à regarder ce film, qui pour moi clôture d'une façon très satisfaisante la saga. Ce qui est plutôt rare dans les sagas ! On ne compte plus les séries de films ou les séries télés dont le final nous laisse un goût d'inachevé ou de déception. Là c'est tout le contraire, ça fait enfin naître chez moi un certain intérêt pour la saga, un rebond que je n'attendais clairement plus, vu son caractère très tardif et le matériau de départ. Comme je le dis dès le début de ce commentaire : mieux vaut tard que jamais.

Est-ce que je viens de faire tout un commentaire pour dire du bien d'un film Twilight ? Oui, comme quoi vraiment tout arrive.
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date : 31-10-2021
Ce film est un bijou ! Aussi bien techniquement parlant qu'émotionnellement. Tout est finement ciselé, c'est hyper précis, c'est vraiment du cinéma exigeant, et en même temps je trouve qu'on a su rester grand public, avec une approche qui n’exclut personne, des thématiques simples et universelles, un rythme entraînant et une musique merveilleuse, qui fait beaucoup pour l'immersion dans le film.

Je ne sais pas trop par quoi commencer, comme j'ai du bien à dire sur tout... Bon aller, la réalisation. C'est une réalisation très classique, ultra millimétrée, une façon de faire du cinéma qu'on ne voit presque plus. Il y a beaucoup de plans fixes et une façon de les composer qui est d'une sophistication extrême. On crée littéralement des tableaux, avec par exemple une recherche de la symétrie, de l'équilibre des volumes, des jeux sur les reflets, les miroirs, les regards, les symboliques comme l'eau qu'on revoit à plusieurs reprises, un noir et blanc qu'on arrive totalement à oublier tant il joue sur les contrastes et la lumière, et en devient presque coloré, et puis enfin une mise en scène qui ne laisse absolument rien au hasard. C'est bien simple, faites "pause" à n'importe quel endroit du film, ce que vous verrez sera systématiquement beau. Un des plans qui m'a le plus bluffé, c'est la scène après la première représentation, dans une salle de réception qui semble gigantesque et bondée de prime abord, mais on comprends ensuite que ce n'est qu'une multiple réflexion de miroirs.

Alors pour ceux qui connaissent déjà ce réalisateur, vous me direz qu'il y a rien de nouveau. Et c'est vrai, Pawel Pawlikowski n'est pas n'importe qui, c'est un très grand réalisateur, il l'a déjà prouvé à plusieurs reprises. Mais par exemple dans Ida, la beauté de sa réalisation ne m'a pas embarqué. Je trouvais qu'elle ne servait pas vraiment l'histoire, avec ces mêmes plans fixes qui se tiraient là en longueur et provoquait un rythme plutôt mollasson. Ici j'ai au contraire eu un sentiment de réalisation qui portait le film, qui amplifiait l'émotion et magnifiait les acteurs et les lieux qu'on traverse.

J'enchaîne avec un point qui m'a particulièrement plu dans le film, c'est la dualité qui existe entre d'une part cette façon de faire du cinéma, qui comme je le disais plus tôt, est extrêmement classique, et renforcée par le noir et blanc, le format de l'écran et l'encrage historique, qui en font un film un peu vintage, "à l'ancienne". Et d'autre part, on a cette histoire que j'ai trouvée intemporelle, et même moderne dans son traitement. Le couple qu'on suit est montré d'une façon inhabituelle. Il y a un déséquilibre entre les deux personnages, en faveur du personnage féminin, qui au début vit dans le regard d'un homme, avant de se déployer, de gagner en indépendance, et même d'être moteur de l'histoire. Zula est un personnage féminin puissant, caractériel, jusqu’au-boutiste, face à un Wiktor qui subit un peu. C'est aussi l'un des rares films où je trouve la différence d'âge flagrante entre les deux personnages justifiée. Wiktor est "l'expert" au début, c'est lui qui a le talent, l'autorité, le bon niveau social, la connaissance - on comprend à demi-mot qu'il est déjà allé à l'Ouest. C'est lui qui fait grandir et évoluer Zula, avant d'être débordé par son talent, son aura et ses désirs. Ce retournement de situation en devient d'autant plus intéressant et notable.

Et puis surtout, la force du film, c'est qu'il dit des choses sans les dire. Jamais on nous dit ce que j'explique plus haut, et pourtant c'est là, flagrant. Jamais on nous dit "alors là les personnages sont déracinés à la suite de leur départ de la Pologne", pourtant on le comprend. C'est cette subtilité qui rend cette histoire d'amour maudite, impossible et dramatique, qui aurait pu être banale dans d'autres circonstances, hors du commun, mémorable, et finalement bouleversante.

C'est aussi un peu les acteurs, qui sont globalement d'une grande justesse, avec une émotion qui semble vraiment sincère. A l'image de leur personnage, Joanna Kulig vole la vedette à Tomasz Kot, qui n'a pourtant pas du tout à rougir de sa prestation. Elle bluffe par sa précision et son aura, aussi bien quand elle joue que quand elle chante. Elle a une façon particulière de prendre la lumière et d'attirer le regard, dans ce recherché noir et blanc, sa blondeur notamment, mi Hitchcockienne mi Brigitte Bardot (je n'ai pas rêvé, cette danse sur le bar est inspirée de Et Dieu créa la Femme ?), qui font qu'elle est juste magnétique, qu'on la remarque immédiatement dans le champ, même quand elle est à l'arrière plan ou floutée.

Avec tous ces compliments pourquoi le film n'est pas dans ma liste diamant ? Bah parce que je l'ai trouvé trop court. 1h20 pour une histoire comme celle-ci je trouve ça un peu léger. Certaines thématiques tombent un peu trop à la trappe pour moi, à commencer par le contexte historique, qui donne pourtant son nom au film et dont on ne parle presque pas. Mais même dans le traitement du couple, les nombreuses éclipses du film peuvent avoir un côté un peu frustrant. Même si le film m'a touché, et même ému dans sa dernière partie, j'ai eu le sentiment qu'il aurait pu m’amener plus loin si on avait plus fouillé les choses. Peut-être faut il y voir une certaine pudeur du réalisateur, qui avoue s'être inspiré de l'histoire de ses propres parents ? Ça sera en tout cas la seule fausse note pour moi, qui reste cependant très raisonnable.... Je n'exclus pas finalement de monter le film en diamant d'ici quelques mois, si l'émotion qui m'accompagne à l'écriture de ce commentaire me reste en mémoire et me poursuit sur la longueur.
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Je sais qu'il y a des gens qui détestent cela, mais personnellement je ne suis pas par principe opposée à l'idée qu'on découpe un livre pour en faire plusieurs films (ou par un auteur qui fait finalement un livre de plus que ce qui avait été annoncé initialement). Les mauvaises langues n'y verront qu'un intérêt commercial (indéniable au demeurant) mais je pense que parfois, ça peut avoir un vrai intérêt narratif, et faire du bien à la saga. Parfois. Là on a l'exemple type du découpage qui ne fonctionne pas et qui désert certainement plus l'histoire qu'autre chose. Sans déconner, même le titre du film n'a plus aucun sens ! Vous avez vu des "révélations" vous dans ce film ?! Moi je les cherche toujours.

Je cherche aussi toujours l'intrigue de ce film. Les précédents ne brillait déjà pas par la qualité de leur écriture, mais là on atteint des sommets. Puis les précédents avait au moins un côté distrayant / film d'action qui nous maintenait en éveil, ce film-ci n'a même pas ça, et s'avère juste lent et sans aucun rythme. On n'a aucun antagoniste crédible de tout le film, ce qui ne provoque aucun enjeu. On assiste donc juste au mariage de Bella et Edward, à leur lune de miel, et à leur vie de jeunes mariés, où on distille au passage, comme depuis le début de cette saga, tous les poncifs rances possibles et imaginables du couple "idéal". Il faut donc se marier vierge, en robe blanche, au bras de son papa, symbolisant le passage de l'autorité de son père à celle de son mari, on se marie bien entendu juste pour avoir des enfants et fonder une famille (#UnPapaUneMaman), enfants auxquels on donnera impérativement des prénoms inspirés de son histoire familiale par tradition réelle ou inventée, ça n'a que peu d'importance.
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Et la manière "subtile" dont on fait comprendre au spectateur que l'avortement est une chose inacceptable, vous l'avez noté ?[/spoiler]

Entre deux clichés et du prosélytisme mormon, on tente vaguement de créer un suspense qui ne fonctionne absolument pas. Déjà parce qu'on sait qu'il y a un deuxième film, et qu'il faut bien un peu de matière pour faire ce deuxième film. Des personnages principaux notamment. [spoiler]Donc non, ni Bella ni Jacob ne peuvent mourir maintenant ![/spoiler] Mais aussi parce qu'on a visiblement abandonné toute envie de cohérence et d'explication rationnelle dans l'écriture de ces films.

Ça fait quand même trois films que Bella nous bassine toutes les 5 minutes qu'elle veut qu'Edward la change en vampire là tout de suite immédiatement et que lui ne voulait pas, ah bah plus maintenant, j'ai plus envie, laisse moi quelques jours encore comme humaine. On arrive même a nous présenter une ridicule "grève du sexe" par Edward jusqu'à ce qu'elle se transforme, en contradiction totale avec les autres films. On renverse complètement la personne qui demandait à être transformée, et celle qui refuse. [spoiler]Puis une fois qu'elle est enceinte "ah bah non, maintenant c'est plus possible". Pourquoi ?! On ne le saura jamais. Je ne demande pas du grand art ou de la subtilité, mais juste une explication. Quand on écrit un livre ou réalise un film, on en est le maître, n'importe quelle explication peut passer, à condition qu'elle soit formulée et bien amenée. Exemple en l'espèce : Carlisle est une figure d'autorité à double titre, il est le patriarche et il est médecin, il aurait suffit qu'il nous explique qu'il a fait des recherches sur le sujet, que 3 siècles plus tôt s'est arrivé et ça c'est mal passé, et on en parle plus. Bah non, même ça on n'en était pas capable, c'est dire à quel point l'écriture est nulle. Y a t-il un début de logique d'ailleurs dans la grossesse de Bella ? Et surtout dans la vitesse à laquelle ça va ? Pas le moins du monde. Je comprends "l'intérêt" de la manœuvre, en terme de rythme pour le film, et parce que comme ça on n'a pas besoin de se casser le cul à trouver une excuse pour subtiliser Bella pendant 9 mois à sa famille, mais en terme de scénario, on n'avance jamais aucune explication. J'en reviens à ce que je disais plus tôt, Carlisle aurait pu donner n'importe quelle explication, on l'aurait acceptée. Mais au lieu de ça on se contente de nous dire "le bébé est puissant". Ok. J'ai aussi même pas envie de parler de la scène de l'accouchement, tant elle était ridicule, et à 80% en hors champ comme ça on n'a surtout pas besoin de donner d'explication, genre sur l'injection du venin, etc.[/spoiler]

Puis bon, on en parle des loups garous et de leurs histoires à la con de qui pisse le plus loin, qui est le chef de qui, qui doit obéir à qui, qui va coucher avec qui ? Qui semblent avoir été mises là juste parce qu'on avait 2h de film à meubler, et que rien qu'avec ça, on couvre au moins une demi-heure, et qu'on peut pas se permettre de cracher dessus vu la vacuité du scénario. A part ça, ça n'apporte ABSOLUMENT RIEN au film. Par même une vraie scène de baston qui aurait pu être distrayante. [spoiler]Puis là encore, cohérence les gars ! C'était quand même pas un secret que Bella et Edward allait se marier, potentiellement avoir des enfants, etc... Si vraiment ça vous posait un problème, fallait la tuer tout de suite. Et me sortez pas l'excuse du "pacte", vu comment les loups garous le respectent dans cet épisode, le résultat aurait été exactement le même.[/spoiler]

C'était déjà pas très glorieux tout cela, mais la fin du film touche vraiment le fond. [spoiler]Est-ce qu'on aurait pu faire une conclusion plus malsaine que Jacob qui "s’imprègne" de la fille de la meuf qu'il aime, mais qui en aime un autre, tout ça alors que ce n'est qu'un bébé ? Franchement, j'ai du mal à imaginer pire conclusion.[/spoiler] Il n'y a que la petite scène bonus dans le générique qui me redonne un semblant de foi dans la saga, où en tout cas qui semble confirmer tout ce que je dis depuis le début : on a coupé le livre en deux, mais ça a complètement déséquilibré les choses, puisque que toutes les actions intéressantes se trouvent a priori dans la seconde partie.

S'agissant des aspects techniques, l'univers visuel est égal à lui-même, si vous avez aimé dans les précédents, vous aimerez ici, si vous n'avez pas aimé, vous n'aimerez toujours pas. J'ai trouvé le style de réalisation moins précis et plus ringard que les précédents films de la saga [spoiler](je me répète, mais cette scène d'accouchement m'a vraiment choquée par sa nullité et son illisibilité).[/spoiler] Côté interprétation, je trouvais jusqu'à présent que Kristen Stewart était celle qui s'en tirait le mieux, à côté d'un Taylor Lautner sans grand talent d'acteur et d'un Robert Pattinson qui avait l'air de s'en foutre. L'écriture de son personnage dans ce film fait cependant qu'on ne la voit pas beaucoup [spoiler]et en plus, après recherche, je découvre que sa perte de poids dans le film est complètement assisté par du maquillage et des effets numériques, et qu'elle n'a donc pas perdu un gramme pour le film. Donc vraiment jusqu'au bout, une performance d'actrice qui ne présente rien de mémorable.
Bref, rien de passionnant de ce côté non plus, mais j'ai cependant apprécié le fait de voir un petit peu plus le personnage de Rosalie interprété par Nikki Reed, pas tant parce qu'elle m'a bouleversé par son interprétation, mais juste parce qu'elle faisait parti de ces personnages secondaires inutiles jusqu'à présent, c'est sympa qu'elle ait quand même droit à quelques scènes, quoi.

Pour conclure en une phrase : le pire film de la saga (dont le niveau global est déjà pas ouf).
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Le pitch de départ du film me semblait sincèrement pas mal du tout. L'acteur ringard qui n'a pas conscience de sa ringardise, joué par un vrai acteur un peu has been, qui a eu cette autodérision, et qui se retrouve embarqué dans une situation totalement rocambolesque (coincé tout nu sous des décombres après l'effondrement d'un bâtiment) : franchement, j'étais grave partante pour ce scénario. Mais le traitement m'a semblé tellement décevant...

Le début du film n'est pas trop mal, tout du moins catchy et dans la continuité de ce pitch totalement décalé. Mais une fois que l'effondrement se produit, c'est le vide intersidéral. En fait, au lieu de développer l'intrigue, on tourne en boucle sur les 3-4 mêmes blagues (déjà peu amusantes ou de bon goût la première fois), ce qui rend le film peu intéressant, pas très drôle et même longuet. La situation n'évolue quasiment pas de tout le film, alors qu'on aurait pu développer plein de choses
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(prise de conscience du personnages, changement de carrière, sa vie après cet évènement, rapport à l'image, ou encore ce pervers qui utilisait les douches).


Puis surtout, ce n'est tellement pas crédible ! On dirait qu'on a tout fait pour que les personnages aient les réactions les plus débiles possibles. Vraiment trop burlesque et à prendre au 1000ème degré pour moi. Le tout avec des acteurs, eux aussi, dans l'excès le plus total dans leur jeu, une réalisation très quelconque et visiblement aux moyens limités.

Bref : je savais que ça n'allait pas être un grand film, mais ça aurait pu être un film sympathique quand même. Au final, je trouve qu'il n'y a pas grand chose à sauver.
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date : 17-09-2021
C'est sans aucun doute un film puissant, de par le thème assez tabou qu'il traite (la mort d'un enfant à la naissance et comment ses parent vont la gérer - ou pas). Mais j'avoue que je ne m'attendais pas à ce traitement ci, et notamment à la tournure très judiciaire que prennent les choses. En fait, j'ai vraiment trouvé que ce procès n'apportait rien au film. Je pense que j'aurais été plus touchée par un film qui serait resté plus intimiste, orienté sur les sentiments et états d'âme des deux membres de ce couple.

J'aurais aussi préféré un film plus franc, plus direct, qui ne se perd pas dans les métaphores (les pommes, les ponts...), qui s'avèrent piégeuses, car peuvent vite faire basculer le film dans le cliché ou dans le too much. On se perd aussi dans les sous intrigues secondaires, qui font dériver le film sur d'autres thématiques, en soit intéressantes, mais on n'a pas la possibilité de les traiter, donc le rendu n'est pas intéressant
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(je pense notamment au personnage de la grand-mère qui commence à perdre la boule, ça n'apporte strictement rien au film).[/spoiler] Et c'est d'autant plus frustrant de voir ça quand à côté on a des sujets plus centraux, qui auraient clairement mérité un traitement plus fouillé, et qui passent pourtant à la trappe. [spoiler]Le traitement du personnage du père était clairement trop rapide, que ce soit son passé trouble ou la façon dont on le fait "disparaître" de l'intrigue.


Après, si ce n'est pas totalement le film que je souhaitais voir, je l'ai quand même trouvé intéressant dans l'ensemble et j'ai quand même passé globalement un bon moment. Je ne peux pas nier non plus que ce soit du beau cinéma, avec une réalisation et une interprétation très soignée. La scène de l'accouchement, quasiment au tout début du film, donne le ton : je n'en avais probablement jamais vue d'aussi réaliste au cinéma. Et si ce n'était pas suffisant, on se permet aussi une prouesse technique (plan séquence).

Vanessa Kirby a certainement été lauréate / nommée à de nombreux prix d'interprétation juste à cause de cette première scène, d'autant plus bluffante quand on sait qu'elle n'a jamais accouché dans sa vraie vie. Mais voilà, si c'est brillant et mérite le visionnage juste pour cette scène, ça l'est presque un peu trop, trop tôt dans le film. Ça rend malheureusement la suite, que ce soit l'interprétation ou le film en lui-même, un peu fade en comparaison. J'ai eu le sentiment que le film donnait tout, tout de suite, mais n'arrivait pas à garder sa puissance sur la longueur.

J'ai envie de souligner aussi la jolie performance d'acteur de Shia LaBeouf. Honnêtement ça me coûte de le dire, car c'est franchement pas un acteur dont je raffole. Il fait des choix de carrière intéressants, mais qui ne me touchent pas du tout, ses prises de position et excès me gonflent plus qu'autre chose et son ex-compagne qui l'accuse d'agression sexuelle plus ou moins au moment de la sortie de ce film, c'était le pom-pom. Mais pour le coup, je ne peux décemment rien lui reprocher dans ce film, où il propose un jeu tout en nuances et subtilités, alors qu'il a un personnage qui aurait facilement pu ne pas en avoir du tout ; où il permet à son personnage d'exister pour de vrai, malgré son statut de personnage non seulement secondaire, mais aussi de personnage objectivement moins intéressant que la mère : tout est dans le titre du film, on n'est pas là pour lui. Pour cette raison, je trouve qu'il apporte vraiment beaucoup au film.
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L'actualité donne forcément un intérêt et une puissance particulière à ce film d'animation. Mais je crois très sincèrement que même sans cela, j'aurai quand même trouvé ce film assez brillant.

Tout d'abord je tiens vraiment à dire que c'est avant tout un divertissement. J'insiste bien là-dessus dès le début de ce commentaire, car j'ai bien conscience que c'est le genre de thématique qui peut "faire peur" de prime abord. On peut se dire que c'est pas fait pour nous, que ça va être pesant ou trop intellectuel, qu'on n'a pas les prérequis historiques pour comprendre, etc. Pour le coup, vraiment, j'insiste, ce n'est absolument pas le cas. Je pense bien au contraire qu'on a eu une vraie volonté universaliste, pour faire un film accessible à tous. Je pense qu'on y arrive très bien. D'ailleurs, je précise aussi que ce n'est pas un film d'animation pour adulte, comme peut l'être Valse avec Bachir, sur la guerre au Liban. C'est un vrai film tout public, avec un niveau de lecture adapté à chacun, pour les enfants et pour les parents.

Et donc, je disais que c'était un film distrayant, rythmé et créatif dans sa narration. L'intrigue est prenante. Les personnages sont touchants et empathiques. Les images sont dépaysantes et la musique envoûtante. Techniquement, je trouve que c'est une belle réussite.

Évidemment, on ne peut pas parler de ce film sans parler de son message. Là aussi, j'ai aimé l'approche assez transversale du film. Au début et à la fin, on a une approche historique, qui permet de bien planter le décor, et d'inscrire la petite histoire dans la grande. Entre les deux, on se concentre juste sur la situation présente et individuelle d'une famille ordinaire. On y intègre des passages plus oniriques, que j'imagine inspirés de contes et légendes persanes. Bref, c'est aussi de ça que je parlais quand je disais plus tôt qu'il y a plusieurs niveaux de lecture : chacun y trouvera ce qu'il veut y trouver.

Le traitement est assez neutre. Pas ambiguë, attention ce n'est pas ce que je dis, mais neutre. On fait passer des messages importants, sur la condition féminine notamment, mais on ne martèle pas grossièrement le message. On décrit juste des situations objectives, et on laisse le spectateur comprendre. On ne se lance pas dans un débat idéologique. On se permet même l'audace d'un personnage de taliban empathique, quasiment sympathique
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, qui va nous toucher par son illettrisme, son inculture, son deuil et sa reconnaissance qui le pousse à aider Parvana, en allant à l'encontre de tout ce en quoi il croit pourtant.
Cette intelligence et cette audace en font un film d'autant plus réaliste et d'autant plus touchant. Il me restera certainement en mémoire un bon moment.
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date : 09-09-2021
La sortie récente de THE Suicide Squad (oui, c'est qu'on va chercher très loin les titres de film chez DC comics, de façon à n'être pas du tout confusant pour les gens) m'a permis de me rappeler que j'avais jamais ajouté (pas the) Suicide Squad à ma cinéthèque, que je ne l'avais pas noté, commenté, toussa toussa. C'était volontaire à l'époque, car en fait j'ai trouvé le film tellement mauvais que j'ai tenu devant même pas la moitié du film, ce qui franchement, est rare pour moi, et surtout devant ce genre de film. Le cinéma d'action et les blockbusters ne forment certes pas mon univers de prédilection, mais quand le film ne nous plaît pas, on a bien plus de choses auxquelles se rattacher pour rester jusqu'à la fin que dans un film d'auteur qui ne nous plaît pas : le rythme entraînant, le réalisation et les images malgré tout impressionnantes, l'humour, le joli casting,... Je suis allée vérifier dans ma cinéthèque, AUCUN des blockbusters que j'ai mis dans ma liste "pas apprécié" (300, Inception, Les trois mousquetaires, Exodus Gods and Kings, Le choc des titans, Man of steel, Fast and Furious,...) m'ont fait arrêter mon visionnage avant la fin. On est vraiment à un autre niveau là, un exemple unique. Et pour cette raison, je me sentais du coup pas vraiment légitime pour donner un avis. Sauf que quelques années et réflexions plus tard, je me dis aussi que les raisons qui font que je ne suis pas allée plus loin sont bien réelles, existent et sont valables que je vois le film en entier ou non.

Donc, pour parler poliment, j'ai trouvé ce film d'une bêtise abyssale. Absolument rien n'est crédible, du scénario ridicule à l'interprétation des acteurs (pourtant de bons acteurs sur le papier). J'ai juste eu l'impression d'être prise pour une idiote en fait. Les films de super-héros ne sont pas par définition des films "intellectuels" on est d'accord, mais il y a un minimum. D'autant plus que ces dernières années, tout le monde a bien compris que non seulement on pouvait, mais même qu'on devait intégrer des thématiques plus sérieuses dans ces films. La demande du public va clairement dans ce sens, et même le paquebot Disney/Marvel l'a compris et a réussi, malgré sa lourdeur, sa transition vers ces films de super-héros un peu plus sérieux, et est même venu créer une vraie mythologie pour les fans. Alors comment ce "petit film", situé plutôt à la périphérie de l'univers DC, relativement indépendant de la saga principale, c'est à dire là où on peut se permettre le plus d'audace (exemple : le film Joker n'aurait jamais pu ressembler à ça s'il faisait partie de la saga principale, car il est trop différent de tout le reste) a fait pour passer à ce point à côté de cette demande du public, ça reste un mystère total pour moi.

J'ai eu l'impression désagréable de retourner 20-30 ans en arrière, à l'époque des films Batman par Tim Burton et Joel Schumacher, qui jouaient sur un univers bien plus cartoonesque, qui plaisait à ce moment, avant de finir par lasser le public. Une époque aussi où les personnages féminins ne servaient à peu près qu'à montrer leur cul - avis aux amateurs : c'est Margot Robbie qui s'y colle ici. Je pensais que kitchitude et le fail total du film Batman et Robin fonctionnait comme une alerte, un "plus jamais ça" chez DC. Eh ben visiblement non. Vous ajoutez à ça un rythme et un montage épileptique et une superposition de personnages tous plus inutiles et mal développés les uns que les autres, et vous obtenez un film en mouvement perpétuel mais sans aucune consistance, sans aucun fond, sans aucun intérêt.

Pour faire le lien avec le début de mon commentaire, il parait que THE Suicide Squad est bien mieux, pour ma part je vais juste croire sur parole les critiques, car je n'y aventurerai plus.
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Céline Sciamma s'essaye au film en costume, j'avoue que sur le papier, je n'étais pas certaine d'aimer. J'avais un peu peur qu'elle vienne imposer son style et les thèmes qui lui sont chers, sa modernité finalement, dans un univers on ne peut plus classique, où ça semblerait un peu déplacé ou artificiel. Et au final pas du tout. Elle propose au contraire un film très doux et délicat, avec une lenteur assumée, souvent silencieux, qui permet vraiment de poser la situation, les personnages et de les faire évoluer de façon tout à fait crédible.

Sur ce point, le film m'a beaucoup plu, mais plus largement, c'est tout le travail de réalisation et technique qui m'a plu. On parle souvent de "male gaze", certains font toujours semblant de pas comprendre, bah ici vous avez le parfait contre-exemple. Ça n'empêche en rien de montrer des sentiments, de l'émotion, des femmes, et même des femmes nues, mais c'est fait d'une façon sensuelle, tendre, élégante, respectueuse et surtout jolie. La photographie est magnifique, les cadrages sont précis, rappellent tantôt La Leçon de piano, tantôt des tableaux de maître (même si à mes yeux La leçon de piano est aussi un tableau de maître). Les décors manquent peut-être un peu de richesse, mais restent tout à fait crédibles, tout comme les costumes. La quasi absence de BO peut être parfois un peu perturbante, et renforce je pense la lenteur du film - ce qui ne plaira pas à tout le monde. Mais en revanche il y a tout de même un très beau son, et des bruits de fond qui meublent parfois bien les scènes (le bruit du vent, de l'océan, d'un feu dans la cheminée, des pas sur le parquet,...).

Puis bien sûr, comment parler de la dimension technique du film, sans parler de la direction d'acteurs ? Ou plutôt en l'espèce de la direction d'actrices. Adèle Haenel, qu'on sait déjà être une excellente actrice, est en très grande forme ici.
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La scène finale est bouleversante.
Je connaissais personnellement moins Noémie Merlant. A vrai dire je ne l'ai vu que dans un seul film (Le ciel attendra) où je l'avais trouvé très bien. Avec ce film, elle confirme qu'il faudra certainement compter sur elle dans le cinéma français. Comme d'autres, j'ai du mal à croire qu'avec une interprétation à ce point sans faute, il n'y ait eu finalement quasiment aucun prix pour la saluer - notamment à Cannes, où clairement, le film aurait plus mérité un prix d'interprétation qu'un prix pour son scénario. Je ne connaissais pas du tout Luàna Bajrami avant de voir ce film. Elle joue également très bien, mais son rôle est plus modeste, et clairement moins marquant que les personnages de Marianne et Héloïse.

Je regretterais tout de même le fait que je n'ai pas été complètement transportée par ce couple, qui ne m'a pas forcément beaucoup touché. Je n'ai pas eu le sentiment que le film cherchait vraiment à venir créer une émotion ou une empathie par rapport au couple en tant que tel. J'ai trouvé que l'intérêt du film n'était pas forcément ici, mais plutôt dans la façon dont il montre l'évolution de ses personnages et de leurs désirs. Plus qu'une romance, j'ai eu bien plus l'impression qu'on a cherché à montrer le désir féminin et la liberté. En soit, c'est hyper intéressant car c'est rare et on le fait très bien, mais je pense aussi que l'un peut aller avec l'autre. On aurait pu faire un film sur le désir féminin et une romance qui nous touche. Là je n'ai ressenti que l'un des deux aspects, ce qui ne m'a pas complètement transporté dans l'intrigue. Call me by your name (c'était du désir masculin, mais vous comprendrez l'idée) ou Carol ont, à mon sens, réussi à faire une romance qui nous touche, tout en réservant une place de choix aux sentiments et désirs de leurs personnages. J'ai classé ces deux films dans ma liste or, je dois donc logiquement classer celui-ci en dessous.
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date : 08-09-2021
Objectivement, le cinéma d'action n'est pas de base celui qui vieillit le mieux. Les cascades inédites et impressionnantes un jour semblent vite fades et déjà vues 1 000 fois quelques années plus tard. Mais si en plus, vous ajoutez à ça une BO ultra répétitive faite d'une unique musique devenue depuis une pub Royal Canin, un humour d'un autre âge légèrement raciste sur les bords, du faux sang orange fluo, et surtout, un scénario peu épais, pas inspiré et aux rebondissements rocambolesques, ça m'a donné malheureusement le sentiment d'un film complètement ringard.

Sentiment que je n'ai pas du tout sur les films plus "posés" de la filmographie de Belmondo (sa mort récente en faisant la thématique du moment) qui gardent des scénarios crédibles et des thématiques intemporelles, même des décennies après ; A bout de souffle par exemple, en noir et blanc et qui date de 1960, donc 21 ans avant ce film, et pourtant plus moderne. Sentiment que je n'ai pas eu sur tous les films d'action avec Belmondo. L'avant-dernier en date que j'ai vu, c'est L'homme de Rio, que j'ai trouvé hyper distrayant, alors que là encore, le film a 15 ans de plus que Le Professionnel. Et peut-être plus cruel encore, que je n'ai pas du tout quand je vois d'autres films d'action des années 80. Que ce soit Rambo, Piège de cristal, Mad Max, Terminator ou Blade Runner, ça a vieillit aussi, bien sûr, mais on arrive toujours a trouver dans le scénario ou la mise en scène quelque chose d'intemporel auquel se raccrocher.

Après, ça n'enlève rien à la performance d'acteur indéniable de Belmondo, qui réunit performance du corps dans les scènes "sportives" et performance d’interprète dans les scènes plus bavardes. Quelques idées de mise en scène sont plutôt bien trouvées, et provoquent des scènes mémorables (la scène finale notamment). L'esthétique datée du film a même un certain charme, dans les décors, les costumes, les voitures,... Mais il m'a clairement manqué un scénario mieux écrit pour venir lier tout cela et me faire passer un bon moment.
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date : 08-09-2021
C'est un film sans grande originalité dans son intention. On peut même dire assez clairement que l'on copie un modèle de scénario déjà vu et revu (je crois que Full Monty était le premier film de ce type, et il y a en a eu plein d'autres ensuite). Ceci étant dit, on ne peut pas nier non plus que si on a vu et revu cette construction de film, bah c'est peut-être tout simplement parce qu'elle fonctionne très bien. Et donc j'ai eu le sentiment que ce défaut n'empêchait en rien de passer un moment agréable, autour d'un casting de qualité et impliqué, qui fait facilement les 3/4 - si ce n'est plus - de la magie de ce film. On sent chez chacun une volonté d'autodérision, l'envie de s'amuser, qui provoque une superbe dynamique de groupe et embarque avec eux les spectateurs. Vous ajoutez à ça un côté feel good indéniablement réussi, car bien dosé, pas niais, et on arriverait presque totalement à oublier le manque d'originalité et le scénario un peu improbable sur les bords.
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J'ai été un peu déçue qu'ils gagnent la coupe du monde, car j'ai trouvé cette conclusion pas très crédible, trop simple, et surtout pas utile. Les personnages n'avaient pas du tout besoin de gagner pour évoluer dans leur vie. Ça donne l'impression que la victoire était la finalité de leur démarche et permet leur "guérison", alors que pas du tout.
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date : 02-09-2021
Ce film aurait clairement pu avoir une écriture un peu plus fine, car on n'échappera pas à certaines maladresses. Cependant ce n'est pas les maladresses que je craignais. Disons le clairement, le film s'aventure dès le début sur un terrain très glissant : les différences de niveau social, de culture, de couleur de peau, de religion... Il est tellement "simple" sur ce genre de sujet de faire la blague de trop, la blague qui n'en est en fait pas une, et qui est juste une remarque blessante. Et pour le coup, c'est un défaut que je n'ai pas retrouvé ici, on a au contraire un ton très apaisé et léger, qui est agréable. On est plus dans la blague de trop, celle qui fait basculer le film dans une espèce de truc un peu improbable, dans un univers un peu surréaliste, qu'on a du mal à prendre entièrement au sérieux
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(par exemple la scène finale, avec cette femme voilée qui escalade à mains nues l'école)
alors même que par ailleurs, le film cherche pourtant à traiter d'une thématique assez sérieuse et inédite au cinéma.

Bref, je reproche finalement au film d'être trop dans la comédie, et de ne pas assumer ses ambitions plus dramatiques. Mais j'ai tout de même apprécié le message qu'il cherchait à faire passer, sa mise en scène pas incroyable mais propre, ainsi que la bonne dynamique entre ses deux acteurs principaux. J'avoue que sur le papier j'étais pas forcément convaincue, c'est deux acteurs que j'avais du mal à imaginer ensemble, mais finalement la douceur et la classe de Leïla Bekhti tempère parfaitement la folie d'Edouard Baer et créée un duo parfaitement équilibré.
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date : 26-08-2021
Ce film policier haletant et "musclé" a l'immense mérite d'être crédible, ce qui est honnêtement pas le cas de tous les polars que j'ai vus, qui affichaient cette volonté, et étaient finalement trop mollassons. Cette crédibilité tient vraiment à un tout, aussi bien l'histoire en elle-même, le rythme soutenu, la réalisation nerveuse et intense ou l'interprétation engagée. Ce que j'ai apprécié aussi, c'est qu'on tombe pas dans l'autre extrême, qui aurait été un film too much auquel on ne croit plus vraiment non plus, malgré la mise en scène spectaculaire, on s'efforce de rester sobre au niveau du scénario.

Le film est même assez troublant de ce point de vue, car on sait qu'il est tiré d'une histoire vraie (non jugée au moment où le film a été fait), et même si on dit ne pas prendre parti, on peut parfois franchement en douter. J'ai ressenti bien au contraire une vraie volonté de remettre en cause les certitudes du spectateur, à lui faire se dire que les choses ne sont finalement pas si simples. Si on compare avec par exemple la série Braquo, on n'est pas du tout dans la même intention, parce que dans Braquo, on a parfaitement conscience et on assume totalement le fait que l'on suit des personnages qui vont trop loin, transgressent la loi, en poursuivant un objectif et un intérêt personnel. Ici, déjà les transgressions sont moins évidentes et choquantes, mais en plus l'objectif poursuivi reste toujours le maintien de l'ordre, ce qui tend clairement, pour moi, à légitimer leurs actions. En tant que spectateur, on n'arrive pas vraiment à condamner ce que l'on voit, et ce n'est personnellement pas l'image que j'avais de ce fait divers avant de voir ce film. Le sentiment de trouble est bien réel, pousse à la réflexion personnelle, mais pourrait aussi être désagréable à certaines personnes (d'autant plus si l'on prend en compte d'autres éléments, comme la vision clairement peu flatteuse qu'on donne de ces quartiers de Marseille). Pour ma part, je me dis que c'est une fiction, et que pour faire un film intéressant, on a logiquement romancés les choses et pris des libertés par rapport à des faits, que très honnêtement je n'ai pas la prétention de prétendre connaître, et qu'il ne faut pas forcément aller chercher plus loin ; mais je peux comprendre que le film dérange pour cette raison. On pourrait facilement le qualifier de "film de droite" quoi.

J'en parlais déjà un peu plus tôt, au-delà de ces considérations un peu intellectualisées, le film est et restera un très bon divertissement, ce qui est un vrai bon point. C'est "un film d'action avec un scénario" que j'ai pris un véritable plaisir à voir, et c'est peut-être le plus important. Il est très rythmé, avec une tension palpable et quelques touches d'humour surprenantes. Honnêtement, je n'ai pas vu le temps passer. La réalisation colle bien à l'esprit du film, par ses plans serrés et son montage vif, mais qui permet tout de même à certains moments de bien prendre conscience de l'environnement, et même de trouver une certaine beauté à ces paysages urbains. La BO est ne colle pas toujours à mes goûts personnels (Jul quoi...) mais est indéniablement très efficace, bien choisie, correspond encore et toujours à l'esprit du film.

Côté interprétation, c'est bien joué et on sent une bonne dynamique entre les acteurs, je ne dirais absolument pas le contraire. Après, il y a jouer bien et jouer un personnage intéressant, c'est deux choses différentes. Et je trouve malheureusement que l'écriture du film n'a pas rendu tous les personnages du film vraiment intéressants, ce qui limite forcément, à mon sens, l’interprétation. Notamment le personnage de Greg, qui est un espèce de colérique monomaniaque qui va râler du début à la fin du film : bah du coup, Gilles Lellouche fait le job, il passe tout le film à beugler comme un putois, mais ne peut jouer que sur ce registre, ce qui n'en fait pas une prestation mémorable pour moi. A l'inverse le personnage de Karim Leklou est presque trop discret et les personnages féminins sont trop secondaires. Et pour cette simple histoire d'écriture de personnage, je trouve que le seul acteur qui crève vraiment l'écran dans ce film, c'est François Civil, qui joue le personnage le plus complet et polyvalent. Par contre, faut vraiment arrêter de faire ça : le film se passe à Marseille, les quatre acteurs principaux sont tous franciliens, n'ont pas le début d'un accent du sud, et en soit c'est ok, on comprends sans mal qu'on ne peut pas caster QUE des acteurs marseillais. Mais si on les laissait juste parler comme ils parlent normalement et sans donner d'explication particulière, je suis sûre et certaine que ça passerait bien mieux qu'un François Civil qui dit avec son accent parisien "fada que tu es" en buvant un pastis...
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date : 08-08-2021
Ce film a une puissance et une justesse indéniable, mis au service d'un film au scénario tout de même assez original et osé. Le cinéma est l'endroit par excellence où on va idéaliser la réalité, le couple doit alors être lissé, heureux, glamour, il doit faire rêver. Rare sont les œuvres à venir s'intéresser à la relation de couple toxique ou violente ; et quand ça a été fait, au regard de ce film-ci, je prends conscience qu'on oublie souvent un élément essentiel, c'est l'amour, que le caractère toxique n'empêche pas. C'est ça, je pense, qui rend ce film aussi troublant. C'est parce que Tony est folle amoureuse de Georgio qu'elle en vient à se mettre dans cet état, qu'elle se fait mal à ce point, et qu'elle refuse les aides qui lui sont offertes à plusieurs reprises. C'est aussi ça qui rend le film plus puissant émotionnellement qu'un autre, car la relation toxique, on ne l'a pas forcément expérimentée dans sa vie, l'amour est en revanche assez universel. Bien entendu, le film n'aurait pas été le même non plus sans cette direction d'acteurs tout simplement exceptionnelle et cette réalisation très propre.

Maintenant que j'ai dis tout ça, je ne peux nier cependant que j'ai eu un peu de mal avec la construction du film, qui met en parallèle une situation présente et des souvenirs. En fait c'est surtout la situation présente qui m'a dérangé, car j'avoue ne pas lui avoir trouvé un grand intérêt
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, si ce n'est permettre de comprendre la fin. Comprendre que cette dernière scène à la réunion parents/profs se passe après cette rééducation, et que donc même après tout ça, Tony continue d'être troublée et touchée par Georgio. Une fin assez brillante dans l'absolue, mais on aurait pu amener de plein d'autres manières.
Ces scènes dans le centre de rééducation font un peu "gadget" pour moi dans le film, on n'y retrouve pas l'introspection qu'on aurait normalement dû trouver chez la personne mise dans cette situation. Je ne peux pas m'empêcher de sanctionner un peu le film pour ça, car je trouve que ça lui donne un aspect très déséquilibré. Brillant mais déséquilibré.
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Je regarde (enfin) les films Twilight; 10-15 ans après leur sortie : épisode 3. J'ai un ressenti plutôt original sur cet opus, car sous certains aspects, j'ai trouvé que c'était le meilleur que j'ai vu jusqu'à présent, et sous certains autres aspects, j'ai trouvé que c'était le pire.

On va commencer par le négatif, car en fait je n'ai pas forcément de nouveauté à dire. Cet épisode est guimauve et cucul la praline à souhait, on enchaîne les situations improbables et clichés
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(le pire restant probablement Bella qui manque de "mourir de froid" une nuit dans sa tente, avec un bonnet, une doudoune et un sac de couchage, mais qui n'a aucun problème à se rouler dans la neige en chemisette au petit matin oklm ; puis si vraiment le but était de la réchauffer, la version loup avec de la fourrure ma semblerait un poil plus efficace que la version humaine de Jacob, mais bref, on est plus à ça près avec cette saga...).[/spoiler] Clairement, on n'a pas trop cherché à nous surprendre, après un épisode 1 sur Edward, un épisode 2 sur Jacob, cet épisode 3 appelé "Hésitation" va parler de... L'hésitation de Bella entre les deux garçons. Eh ouais, je sais, c'est surprenant, personne ne l'avait deviné tellement c'est fin... Les dialogues frôlent par moment (souvent même) le vide intersidéral auquel on tente de donner une connotation pseudo-philosophique, mais ça ne suffit par à cacher la vision moyenâgeuse de la femme et du couple que véhiculent ces films. L'objet de mon courroux a cependant changé, car si jusqu'à présent c'est Edward qui passait pour un stalker creepy et Jacob pour un gars sympa, on a complètement inversé les rôles ici, Edward n'est plus qu'un puceau de 110 ans (pas forcément mieux en soit, mais c'est plus un stalker !!), sans donner une vraie justification à ces changements de caractère d'ailleurs. Le père aussi est par moment affreusement relou, sous couvert de vouloir protéger sa fille. Tout cela je l'ai déjà reproché aux précédents films, alors pourquoi je trouve que celui-ci est le pire ? Eh bien tout simplement parce que j'ai eu le sentiment qu'on allait encore plus loin dans ces défauts, que c'était encore plus dans le cliché mièvre auquel je trouve aucun intérêt, même dans des éléments sans aucun lien avec la relation amoureuse (on en parle de la remise de diplômes ?!) et que ça m'a tout simplement plus horripilé que dans les autres films.

En revanche, je trouve quand même que dans la globalité c'est le divertissement le plus efficace que j'ai vu jusqu'à présent. Je ne me suis pas ennuyée en le regardant, ce que je ne dirais pas forcément des deux précédents (surtout le deux que j'ai trouvé très mollasson). Alors oui, ce n'est clairement, là aussi, pas d'une finesse incroyable, mais on joue sur les codes des films d'action américains, et on le fait bien. On aime ou on n'aime pas ce style, mais on ne peut pas nier qu'on va retrouver ce qu'on nous annonce dès le départ, à savoir de la baston assistée par ordinateur de façon relativement convaincante. Les enjeux sont bien posés et clairement exposés, à défaut là encore d'être très originaux. Le suspense est également mieux maîtrisé que dans les deux premiers films, car il est moins monomaniaque, linéaire ou noir ou blanc, appelez cela comme vous voulez, mais ça en fait un film à mon sens mieux écrit. [spoiler]Dans le film 1 la source de suspense c'était juste "est-ce que Bella va mourir ?" : non. Dans le film 2 la source de suspense c'était juste "est-ce qu'Edward va mourir ?" : vous nous avez déjà fait le coup, et on sait que non. Ici on arrive à instituer plusieurs sources de suspense : les nouveaux vampires, les Volturi, l'entente fragile entre les vampires et les loups garous, les sentiments de Bella,...[/spoiler] Même si on se fait pas trop d'illusion sur l'issue du film, ça a le mérite de tenter de brouiller les pistes et même de proposer un bilan parfois contrasté et pas uniquement positif. En dehors de ces scènes d'action, la narration se veut un peu plus dynamique, avec notamment l'usage de plusieurs flashbacks, qui ne réinventent pas la roue mais impulsent effectivement du rythme, tout en densifiant des personnages secondaires jusqu’alors totalement transparents.

D'un point de vue technique, on change encore de réalisateur, mais on s'inscrit toujours dans la même veine. On peut aisément imaginer que c'est en fait uniquement les studios et les producteurs qui ont eu du pouvoir sur l'aspect final du film, ce qui est jamais une conjoncture propice à la créativité artistique, que ce soit pour le réalisateur ou pour les interprètes ; et donc c'est reparti pour ce déprimant filtre bleuté, ces maquillages et lentilles de contact dégueulasses et cette direction d'acteurs approximative... En fait, je viens de comprendre ce qui me gène dans l'interprétation : individuellement ils sont pourtant pas trop mauvais, mais Kristen Stewart et Robert Pattinson ne savent pas du tout jouer ensemble. On sait tous ce qui s'est passé entre ces deux acteurs durant le tournage, mais pour le coup, avoir été en couple dans la vraie vie ne semble pas du tout avoir aidé à former un couple crédible à l'écran, bien au contraire, car c'est justement dans les scènes "d'intimité" (pourtant méga soft, c'est un film pour ados américain, quoi) qu'ils sont les moins crédibles. Ils ont juste l'air gêné, en fait, de faire ça devant une camera, et en tant que spectatrice, j'étais gênée pour eux. Alors qu'à côté de ça, quand Kristen joue avec Taylor Lautner, elle fait une prestation honnête, et c'est d'ailleurs pour cela que j'ai trouvé le 2 globalement mieux joué, car elle a très peu de scènes avec Robert. Robert à moins de scènes sans Kristen, donc c'est plus difficile d'avoir un avis ferme et définitif sur lui, mais il partage tout de même dans ce film une vraie scène avec Taylor où il est là aussi tout à fait crédible[spoiler](la fameuse scène de la tente, qui a pourtant tous les défauts du monde !).[/spoiler]

Donc bon, en bref, c'est toujours pas le genre de film et de cinéma qui me parle particulièrement, je trouve pleins de défauts à cette saga, mais je trouve quand même que cet opus, plus orienté action, se défend en terme de divertissement. La fin est cependant foirée pour moi. Autant à la fin des épisodes 1 et 2, j'ai trouvé qu'on avait réussi à créer une ouverture sur la suite, autant là pas du tout. Ça pourrait limite s'arrêter à la fin de cet épisode, je n'aurais pas ressenti de frustration particulière. [spoiler]L'ouverture sur la suite c'est "et maintenant le mariage", sauf que non, ce n'est pas une vraie ouverture, car ça ne créée en soit rien en terme d'intrigue. "Est-ce que Alice organisera suffisamment bien ce mariage ?" on s'en fout un peu. Bella a fait son choix, et à partir de là, l'intérêt autour de son couple est retombé. A ce titre, il ne m'aurait pas dérangé qu'on s'arrête là, et que chacun ait le loisir d'imaginer leur vie de couple future.
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Je n'ai pas vu les films Twilight à leur sortie (pas plus que je n'ai lu les livres), enfin j'ai vu le premier film, j'en ai eu une bien piètre opinion, je n'ai pas regardé la suite. Avec du recule, je me dis que rester dans une espèce de posture de hater n'avait déjà pas beaucoup de sens à l'époque (c'est des films à la con pour ados, on le sait dès le départ, il faut les prendre pour ce qu'ils sont, évidemment que ça n'allait pas mériter un oscar), et en a encore moins aujourd'hui, d'autant plus quand comme moi on parle finalement sans savoir. Leur arrivée récente dans le catalogue Netflix m'a poussé à me dire qu'il ne fallait pas mourir idiot, et je me suis lancée dans le visionnage. C'est d'ailleurs d'une certaine façon agréable de le faire aujourd'hui, dans un contexte tout à fait dépassionné, sans se dire qu'on va être jugé en bien ou en mal pour avoir osé en penser telle ou telle chose (enfin je dis ça, en même temps j’écris un commentaire sur ce site, où c'est quand même un peu le concept, mais bon j'ai jamais prétendu être cohérente).

Clairement, avec les années, c'est toujours pas devenu le genre de cinéma que j'aime ou qui m'attire particulièrement. Après, je trouve que, techniquement, le film se défend. Si on passe outre les maquillages absolument dégueulasses (les coiffures aussi, mais je les qualifierais plus de "datées dans le temps" et de "plus à la mode" que de mal faites ; on est vraiment sur un condensé de style des années 2000 qui me rendrait presque nostalgique) l'univers visuel n'est pas déplaisant, on arrive a créer des ambiances bien différentes selon les lieux où on se trouve, avec parfois un sens de l'esthétisme assez certain
Spoiler(cliquez pour révéler)
cette scène en Italie, dans ce village qui à l'air magnifique, avec tout ces gens dans des capes rouges, c'est quelque chose qui reste indéniablement en mémoire.[/spoiler] J'ai trouvé sa réalisation plus convaincante que pour le premier film, en tout cas la mise en scène des scènes d'action est assez propre. Les effets spéciaux, notamment pour donner vie aux loups, sont plutôt très bien foutus et restent convaincants même plus de 10 ans après, ce qui mérite vraiment d'être souligné je pense. J'ai même trouvé les acteurs plus impliqués dans leurs rôles. Ce n'est pas de grandes prestations d'interprètes, on est d'accord, mais si Taylor Lautner est complètement mono-expression, Kristen Stewart n'a à mon sens, elle, absolument pas à rougir de ce qu'elle propose dans ce film. On ne voit pas beaucoup Robert Pattinson dans cet opus, donc j'avoue avoir eu plus de mal à me faire une opinion sur sa prestation.

Voilà pour le positif, comme on dit, maintenant il va quand même falloir passer à ce qui fâche. Même en me mettant dans un mood "film pour ados", qui peut me permettre de passer l'éponge sur certains clichés, par exemple le fait de caser des torses musclés dès que possible, ou le caractère totalement excessif de la réaction de Bella face à la situation, je n'arrive pas à m'enlever de la tête que ces films sont, jusqu'à présents (je ne préjuge pas de la suite, même si bon, j'avoue avoir des attentes assez faibles), affreusement mal écrits. Les ficelles narratives sont tellement énormes que ce ne sont plus des ficelles, ce sont des cordes.

Si je prend la saga dans son ensemble : qu'est ce qui s'est passé dans la vie de l'auteure, elle a tapé "comment écrire un triangle amoureux" sur Google et elle a appliqué à la lettre ce qu'elle a lu ? On a donc le film n°1 centré sur le bad guy, le beau mais ténébreux et insaisissable Edward, premier crush de la naïve Bella qui ne pourra jamais l'oublier. Puis le film n°2 sur le good guy, l'adorable Jacob, toujours prêt à aider les autres, sa gentillesse et son physique plait à Bella, même si elle ne peut oublier Edward. Puis avec un film n°3 qui s'appelle "Hésitation", je pense pouvoir dire sans trop me tromper que Bella va... HÉSITER !!! Eh ouais, vous vous y attendez pas à celle-là tellement c'était subtile ! Et à la fin elle choisira le bad guy parce que les filles choisissent toujours le bad guy.

Si je prend ce seul épisode, comme dans le premier, je regrette un suspense qui n'en est pas vraiment un. On joue sur deux sources de suspense. D'abord, est-ce que le personnage d'Edward disparaît pour de vrai ? Le suspense est de courte durée, car au bout d'à tout casser 10 minutes d'attente on le fait réapparaître et on nous dit clairement que non. Et même si on ne nous l'avait pas dit, on le savait quand même. C'est une saga, c'est le film n°2, non le héros ne peut pas disparaître si tôt, sinon tu n'as plus de saga. Ensuite, [spoiler]est-ce que le personnage d'Edward va mourir ? Et là, même problème, c'est un faux suspense, je viens d'expliquer pourquoi.[/spoiler] J'ai du mal à considérer la vraie nature de Jacob comme un point de suspense. C'est un peu comme le "je suis ton père" de Star Wars, même si vous n'avez jamais vu ces films, vous êtes au courant, donc c'est plus un spoiler. Mais peut-être que replacé dans le contexte de découverte totale de l'intrigue de l'époque ça avait pu apporter un truc, je ne sais pas.

Je regrette aussi une narration à la finesse d'un éléphant. Alors oui je veux bien qu'il faut quand même créer une intrigue intéressante et qui sort de l'ordinaire, mais on prend même pas la peine de justifier les choses. Pourquoi Bella ne tombe sous le charme QUE de gars "particuliers" ? Genre ce garçon du lycée, qui lui tourne autour depuis le début, ils sont amis, il est gentil, il est pas vilain, et c'est tout. Il se passe rien, Bella lui laissera jamais sa chance, et on cherche même pas à donner le début d'une explication, alors qu'il aurait suffit de lui trouver une tare rédhibitoire quelconque. Ou cette obsession de Bella pour l'immortalité, devenir elle-même un vampire, se torturer l'esprit en se demandant si quand elle sera vieille Edward l'aimera encore, alors qu'elle a que 18 ans... On a un peu envie de lui dire qu'elle le connaît depuis 3 semaines et demi, qu'elle devrait peut-être vivre au jour le jour, je ne sais pas, se laisser 3-4 ans (rien du tout quoi au regard d'une vie d'immortalité) avant de décider, toussa toussa. Mais non, absolument personne ne l'envisage, et on ne justifie jamais cette urgence. [spoiler]Puis ce qui m'a sûrement le plus amusé : pourquoi la SEULE conversation qu'ont Bella et Edward avant que Edward la lâche comme une vieille chaussette sert à nous révéler l'existence des Volturi ? Non, ce n'est sûrement pas parce qu'ils vont intervenir dans l'histoire avant la fin du film, ha ha ha... Ah ben si, c'est pour ça. Voilà, voilà.


Mais encore, ça, je peux faire avec ; c'est ce que je disais plus tôt, c'est juste un film pour ados, ça a jamais été vendu comme un thriller psychologique remarquable. Ce qui me gène bien plus, c'est la vision du couple, de l'amour, de la femme, etc... Qu'on véhicule à travers cette intrigue. C'est juste une catastrophe sur toute la ligne pour moi. Autant, même si j'ai passé l'âge de tomber en pâmoison devant les premiers pectoraux gonflés que je croise, la construction du personnage de Jacob peut se défendre. Voila, c'est le gars qui est beau et sympa, qui a une culture un peu exotique et qui passe bien à l'écran, on a des raisons assez simples de comprendre l'attirance naissante. Mais le personnage d'Edward on en parle ? Mi-paternaliste, moi le mâle je suis là pour protéger la femelle qui ne peut se débrouiller seule, mi-ton ex jaloux prêt à casser la gueule de ton nouveau copain pour pas te laisser refaire ta vie, même si c'est à vos yeux le plus bel homme au monde, c'est quoi au juste à part un stalker creepy ? Leur rivalité vaut à peine mieux. Si on l'avait justifié uniquement par de vieilles querelles familiales, pourquoi pas, mais non, on en a fait un combat de coqs, où l'avis de Bella n'a finalement que peu d'importance. Enfin je ne sais pas, cette brave Bella, elle fait encore ce qu'elle veut de sa vie et de son cul ! J'ai beaucoup de mal avec l'idée qu'on ait fait tripper toute une génération de gamines sur ce profil de personnage, et de relation, qui correspondent juste à des situations toxiques et DANGEREUSES dans la vraie vie.

Si j'intellectualise un peu moins, je reconnais qu'on peut trouver un côté accrocheur à cette rivalité, notamment sur la fin, qui a le mérite de créer une véritable ouverture sur la suite. Plus largement, je crois que ce film marque la fin de la phase "je pose les bases de l'intrigue", et qu'on a désormais les cartes en mains pour développer une intrigue un peu plus fouillée et peut-être (je l'espère en tout cas) moins linéaire et cousue de fil blanc. Je ne dirais pas que j'ai hâte de voir la suite, faut pas exagérer non plus au vu de mon opinion globale qui reste très mitigée, mais je ne peux nier une certaine curiosité tout de même.
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date : 27-07-2021
Je crois que "partagée" est le meilleur mot pour décrire mon état après avoir vu ce film.

D'un côté, c'est le genre de film qu'on a un peu envie d'aimer avant même qu'il commence. Ok, il ne réinvente pas la roue, c'est sûr, mais il exploite des thèmes et des situations qu'on connaît tous, qui fonctionnent toujours et dans lesquels on se projette facilement. La bande de potes, la coloc, la jeunesse, les problèmes d'argent, la jalousie, l'amour... Ça parle à tout le monde quoi. Vous ajoutez à ça une réalisation propre et une bande d'acteurs talentueux, sympathiques et qui chaaaaaaangent un peu. Franchement, on n'en a pas tous un peu mare de voir Kad Merad, Franck Dubosc ou la bande à Fifi dans toutes les comédies françaises ?! Et tout ça, bah ça fait un film qui fonctionne et qu'on prend plaisir à voir.

Mais d'un autre côté, je n'ai tellement pas accroché à son humour caca prout vomis chatte bite que ça vient un peu tout gâcher. Il y avait des moments lumineux, où j'étais complètement dans le film, et vlan, la blague ou la scène de trop, qui te fait complètement sortir du film, de l'histoire, et de laisse un goût amer. L'impression d'un film bien mais gâché, qui aurait pu être tellement mieux, tellement plus sincère et touchant si on avait eu un autre traitement de l'intrigue et une écriture plus fine.

C'est con, car ce n'est vraiment pas la majorité du film, en terme de temps à l'écran, c'est même complètement minoritaire. Mais je n'arrive pas à passer outre et à mieux noter ce film pour cette raison.
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date : 24-07-2021
Ce film n'est pas un film absolument extraordinaire à côté duquel il ne faut pas passer, mais ça reste un thriller efficace et qui m'a fait passer un agréable moment. On est facilement happé par son rythme et son intrigue, et surtout je lui ai trouvé une vraie originalité. C'est déjà plutôt rare les films qui parlent du handicap, mais c'est sûrement encore plus rare les films qui construisent réellement leur intrigue et leur réalisation autour de cela. Le personnage d'Ellen n'est pas juste aveugle, c'est le fait qu'elle soit aveugle qui la place dans cette position de vulnérabilité, de stress et d’incompréhension ; et la réalisation, en adoptant son point de vue à elle, arrive à plonger le spectateur dans le même état. Et ça, juste, c'est un truc que je n'ai jamais vu ailleurs, et que j'ai trouvé hyper intéressant.

Après c'est sûr qu'il y aussi de nombreuses faiblesses. Le film n'arrive pas vraiment à capitaliser sur cet énorme point positif, et de nombreux éléments de l'intrigue s'avèrent assez prévisibles, car exploitent, eux, des retournements de situation et jump scare déjà vu 1 000 fois et l'ensemble est surtout trop linéaire. Le film aurait aussi mérité d'être un peu plus long pour vraiment creuser les choses et proposer une fin un peu moins précipitée. Au niveau du développement des personnages on va également rester sur quelque chose d'assez basique, si ce n'est cliché.

Mais je ne sais pas tout à fait pourquoi, j'ai malgré cela une vraie sympathie pour ce film, et n'ai pas envie de le sanctionner sévèrement pour cela. J'ai également de la sympathie pour l'actrice principale, Madelaine Petsch. Déjà parce que c'est la seule jeune actrice qui m'a interpellée positivement dans Riverdale (peut-être parce qu'elle avait le personnage le moins creux aussi ?). Ensuite parce qu'elle s'aventure là dans un tout autre registre, et fait, ma foi, ça très bien. Elle porte vraiment le film sur ses épaules, c'est son personnage qui est au cœur de tout le processus. Être crédible dans ce genre de rôle à 25 ans, c'est pas donné à tout le monde. Même si elle a encore du chemin à faire et des choses à apprendre, même si des petits génies au même âge font ça mieux qu'elle (exemple : Timothée Chalamet), elle a quand même le mérite de le faire.
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date : 21-07-2021
J'ai été véritablement charmée par l'ambiance de ce film. J'ai totalement adhéré à son côté un peu "parenthèse enchanté" avec ce couple de cinéastes en résidence artistique sur une magnifique île d'Europe du Nord ; mais plus que le processus créatif des deux artistes, c'est bien l'île en elle-même que l'on met en valeur à chacun des plans de ce film. C'est le genre de film - et ils n'ont pas été nombreux - qui me donne complètement envie de partir en voyage sur le lieu de tournage.

Sauf que cette ambiance ne fait pas tout, et j'ai assez vite trouvé que le film tournait un peu en rond. Il manque je pense un véritable enjeu à cette histoire, ce qui ne le rend pas forcément creux, car je pense qu'il m'a quand même apporté quelque chose, mais un peu plat émotionnellement parlant. Sur le papier, les thèmes esquissés par ce film me parlaient complètement, mais dans les faits, ils ne m'ont pas atteint autant que je l’espérais.

Le twist du milieu du film a l'immense mérite de remettre une pièce dans la machine et de raviver l'intérêt du spectateur pour l'intrigue, par l'introduction de nouvelles thématiques et de nouveaux personnages. La façon dont on mêle la réalité et la fiction n'a rien de révolutionnaire, mais est plaisante, car c'est fait sans volonté de "perdre" le spectateur dans une intrigue à tiroirs trop prise de tête, qui n'aurait pas collé, je pense, au cadre et à la douceur du film.

Cette seconde moitié présente plus d'enjeux que la première, et se révèle à mon sens plus touchante. Ce qui pèchera cependant, c'est la conclusion. Le côté ouvert ne m'a pas dérangé du tout, mais j'ai trouvé là encore ça un peu sans relief. On sent d'un bout à l'autre l'envie de faire un film assez consensuel, qui n'est pas clivant, devant lequel il serait difficile de dire "je n'ai pas aimé". Je trouve que ce manque de parti pris fort est regrettable, et d'une certaine façon d'autant plus quand on fait par ailleurs tant de références au cinéma de Bergman. On sent clairement une volonté de rendre hommage à son travail, de retranscrire l'émotion que la réalisatrice a certainement eu en se rendant sur cette île ou en regardant ses films, mais on peine à y trouver un écho avec l'intrigue. Cela rend les multiples références à son cinéma presque "de trop" ou en tout cas accessoires dans le film. On aurait pu le tourner dans un autre lieu, sans y faire aucune référence à Bergman, et l'intrigue aurait fonctionné aussi.

Je n'ai pas l'impression de très bien vendre le film, et je m'en excuse, car dans le fond, je l'ai pourtant apprécié. J'ai sincèrement passé un très agréable moment en le regardant. Sa qualité technique est indéniable, les acteurs sont convaincants et la BO soignée couronne le tout. Sauf que je pense qu'il vaut mieux le prendre, sans vouloir être péjorative, comme un "petit film d'été" qui vous offre une jolie et légère escapade en Suède, plutôt que comme un film "intello", avec une profondeur psychologique digne de Bergman ; les choses ne sont pas forcément claires dans la communication autour du film. Par exemple, ça ne m'étonne pas une seule seconde qu'il soit reparti bredouille à Cannes, à mon sens ce n'est pas le genre de film que l'on recherche sur ce festival, il n'est pas assez osé et clinquant (et la meilleure preuve de ce que je dis est le film qui a gagné la palme cette année !). Mais ça n'en fait pas pour autant un film pas bien ou qui ne mérite pas qu'on s'y intéresse, c'est même un film que je pourrais totalement conseiller autour de moi, et dont je vais garder sans aucun doute un agréable souvenir.
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