Commentaires de films faits par pwachevski
Répliques de films par pwachevski
Commentaires de films appréciés par pwachevski
Répliques de films appréciées par pwachevski
Pour le reste, on est sur un thriller avec une petite touche horrifique, vaguement distrayant, disons qu'une fois qu'on est lancé dans l'histoire, on veut savoir comment ça va se terminer quand même, mais c'est trop peu crédible et trop mal ficelé pour marquer les esprits. Le point de départ avec ce gars impuni qui s'évade de prison est pas trop mal. Mais la suite il n'y a rien qui va. On enchaîne des coïncidences trop énormes pour qu'on y croit. La trajectoire du truand semble infiniment trop simple et on peinera à comprendre ses motivations. Son ex-femme serait sans doute le premier endroit où la police irait le chercher une fois qu'on constate son évasion ! L'autre femme chez qui il se rend à un comportement complètement illogique en présence d'un inconnu à son domicile. Les péripéties sont prévisibles et sans surprises. Bref, l'ambiance ne décolle jamais ; ce qui est un défaut rédhibitoire pour moi dans un thriller.
Bien entendu, il s'ajoute à ça une réalisation peu soignée, qui termine de décrédibiliser le film. On a pourtant une construction d'intrigue en quasi huis clos, donc il aurait fallu pas grand chose pour créer une mise en scène angoissante. Mais rien, on se croirait plutôt dans une série télé cheap, avec des personnages qui évoluent dans un décor semblant surfait (qui a comme elle toutes les lumières de sa maison allumées ?!!).
Le film est sauvé du naufrage complet par la présence d'Idris Elba. Alors bon, assez clairement ce n'est pas le meilleur choix de carrière qu'il ait fait dans sa vie et il joue un peu tout seul, parce que les autres acteurs ça ne vole pas haut. Mais on sent quand même un certain talent d'interprète qui arrive à rendre à peu près crédible ce personnage pourtant bancal.
Ce film est juste mauvais sur TOUS les points. Que ce soit cheap, encore, on a l'habitude dans les films d'horreur. Que l'intrigue ne soit pas plus originale qu'un esprit frappeur venant se venger de celles qui l'ont tué, ok, je suis aussi prête à l'accepter. Qu'on se moque gentiment du Projet Blair Witch qui était bien meilleur, bon, c'est peu opportun, mais il n'y a pas mort d'homme. Mais alors, que ce soit à ce point mal joué et mis en scène, il y a des limites à l'acceptable. On n'a même pas un sentiment de film de potes, mal fait mais au moins tu te dis qu'ils ont dû s'amuser en le faisant. Là, c'est tellement mauvais qu'on dirait une parodie, le plus souvent dans les scènes horrifiques on ne sait pas trop si on doit en rire ou en pleurer.
C'est aussi horriblement mal écrit. Le scénario est pas crédible mais surtout on n'essaye même pas de le rendre crédible (pourquoi ce délai pour mettre sa vengeance à exécution ? Pourquoi utiliser un personnage de nonne si ce n'est pas pour exploiter l'univers religieux qui va avec ?). Il n'y a pas le début d'une idée originale ! Les dialogues sont à pleurer ("ça ne peut pas être Sœur Ursule, parce qu'elle est... morte" ah ouais. Tu marques un point là Ginette). Et en plus, c'est angoissant d'aucune manière. Au mieux un vague jump scare par-ci par-là mais pas le début d'une ambiance horrifique.
La seule vague qualité que je trouve au film, c'est de ne pas être parti dans une ambiance érotique d'un goût douteux, comme souvent avec les films d'horreur mal faits de cette époque. On échappe donc à l'hypersexualisation de ses héroïnes, aux blagues graveleuses et autres scènes de sexe ; heureusement, il n'aurait vraiment manqué que ça. Malgré tout, félicitations, on est sur l'un des pires films vus dans ma vie...
Dans le positif, déjà, Sandra Hüller est remarquable. C'est son premier rôle au cinéma, il me semble. C'est un rôle pas facile, qui aurait vite pu tomber dans le registre caricatural. Et pourtant elle est juste, lumineuse et porte complètement le film sur ses épaules. C'est sûr que c'est plus facile de dire ça quand on connaît la suite de sa carrière, mais je pense sincèrement que ça préjugeait déjà totalement de son ambition et de son talent.
Ensuite la technique est là, avec une reconstitution intéressante des années 1970 ; de son milieu étudiant comme d'un univers plus campagnard. Je ne suis pas forcément très fan du type de réalisation, avec cette caméra gigotante, et ses zooms et autres mouvements très présents. Mais je peux nier que ça ait du style et donne un côté assez brut aux images, comme si on était là, avec les personnages.
Enfin, l'intrigue est assez originale et appelle un certain nombre de réflexions. Michaela vient d'une famille très croyante, un peu étriquée, et découvre pour la première fois la liberté alors qu'elle entre à l'université. Mais ses vieux démons subsistent. Sa famille envahissante et pas franchement encourageante. Ses soucis médicaux (épilepsie, peut-être psychiatrie, le film ne tranche clairement la question, laissant une part d'interprétation) qu'elle peine à faire prendre au sérieux à sa famille. Et même sa foi, pourtant pilier de sa vie jusqu'alors, qui semble la quitter et ne lui apporte plus aucun réconfort.
Mais dans les faits je classe le film qu'en vu aussi, car j'ai trouvé ça poussif à souhait. Le rythme est mollasson, et ne nous embarque pas franchement avec lui. Pour autant, le basculement du personnage arrive trop soudainement, et fait paraître légèrement excessive la dernière partie du film, qui termine d'ailleurs d'une façon encore plus abrupte.
Alors donc, comme son titre le laisse qu'à moitié penser, on va suivre les aventures d'un mathématicien Polonais, Stanislaw Ulam, engagé sur le projet Manhattan. Certainement talentueux, mais pas non plus une grosse star des mathématiques, on est plutôt sur une "petite main" du projet, arrivant au départ là un peu par hasard d'ailleurs. On est donc sur une approche très différente de celle de Christopher Nolan, qui s'intéressait lui à la tête d'affiche. Mais ce point de vue se défend bien aussi, je pense. J'ai en tout cas trouvé qu'il permettait de faire assez bien ressentir les motivations, questionnements et états d'âme, de façon transversale, des personnes engagées dans le projet, dans toutes leurs variétés. Il n'y a pas de schéma type en réalité. On sent les gens inspirés par un motif guerrier ou avec la naïveté de croire pouvoir sauver par leur action leur pays, leur famille, on sent ceux plutôt là par curiosité intellectuelle, on voit ceux qui pensaient sincèrement que la bombe ne serait jamais utilisée, ceux qui pensaient l'inverse, et on sent aussi beaucoup de gens assez neutres ou en réalité un peu dépassés par les événements.
Dans sa seconde partie, le film s'intéresse aux travaux menés dans le cadre du projet après la guerre, pour améliorer la bombe existante ; pour le coup, là, les travaux de Stanislaw Ulam s'avéreront plus décisifs. Ainsi que d'un point de vue plus personnel, pour Stan et son ami Johnny von Neumann, des recherches pour créer un nouvel "outil mathématique". On ne le dit pas avec une clarté remarquable dans le film, ou alors je n'ai pas su le comprendre sur le coup, mais ce sont en réalité des travaux qui ont été très utiles dans le développement des ordinateurs. On évoquera aussi très rapidement la conquête spatiale. Le film est donc intellectuellement assez intéressant, aussi bien par son décryptage transversal des schémas de pensées des protagonistes, que par la large variété de travaux scientifiques montrés ou évoqués.
Par contre côté divertissement, il faudra repasser. Quand je lis "histoire chaleureuse" dans le synopsis, je crois bien que celui qui l'a rédigé n'a pas vu le film.... qui a bien au contraire quelque chose de trop austère pour réellement fonctionner. Et non, même s'il n'y a effectivement pas d'explosion grandiose ici, ça ne tient pas qu'à son budget limité. Le rythme est mou, la mise en scène est plate, la BO sans saveur : on n'a pas besoin d'argent pour ça. Côté émotion, alors même qu'il y avait de la matière pour la provoquer, il n'y a rien qui vous accroche vraiment, ça glisse sur vous. Là encore ça ne tient pas au budget.
J'ai aussi trouvé assez fascinant le fait qu'on avait un acteur qui a très naturellement un physique qui pouvait rappeler celui d'Oppenheimer, maigre, le visage creusé, toujours en costard etc. Ce physique pour lequel que Cillian Murphy a dû s'affamer pendant des semaines pour l'obtenir, bah lui, il l'a de base. Dans sa toute première scène, j'ai spontanément pensé que c'était lui. Sauf que non. On ne lui a PAS fait jouer Oppenheimer, on lui fait jouer Johnny von Neumann... Ça ne tenait donc pas au budget, mais bien à autre chose, une meilleure intelligence cinématographique, pour réaliser un film qui marque plus les esprits.
Bref, je n'irais pas jusqu'à vous recommander "chaleureusement" le film, car il a des faiblesses indéniables, mais l'ensemble n'est pas déplaisant, a son intérêt et peut constituer un complément intéressant pour celui qui s'intéresse au sujet. J'ai pensé un moment classer le film en liste bronze, pour soutenir un peu ce film assez inconnu ; et aussi parce que j'essaye d'adapter mes critiques à l'ambition / le budget du film, et pour le coup je n'ai eu aucune déception : on m'a apporté ce que je pouvais a priori en attendre. Mais bon, j'ai classé Oppenheimer en vu aussi, et même si je n'ai donc personnellement pas beaucoup aimé le film de Nolan, il serait d'une malhonnêteté assez énorme que d'essayer de vous faire croire que celui-ci est meilleur.
Bien sûr que le thème annoncé, cette femme atteinte d'un cancer, n'est pas gai par nature, je le savais avant de regarder le film. Mais ce n'était pas la peine d'en rajouter autant. Je ne m'attendais pas à un film aussi mélodramatique, mais dans le sens négatif de ce terme. Pas dans le sens d'un film émouvant qui m'a profondément touché, mais réellement dans le sens d'un film qui en fait des caisses. On ne recule devant rien, même des énormités pas franchement réalistes. Il y a un côté trop romanesque dans cette histoire, alors que je pense que le sujet assez terre à terre de la maladie grave aurait plutôt dû appeler un traitement sobre et auquel on peut croire, se projeter.
Pour ma part, c'est paradoxal, mais trop en faire comme ça, trop être dans le cliché tire-larme ça me bloque plus qu'autre chose niveau émotion. Malgré son sujet, malgré des acteurs plutôt au niveau, j'ai trouvé ça plat et pas mémorable du tout.
On suit donc le personnage de Jonas. C'est un gars paumé, enchaînant les conquêtes d'un soir et qui vient de se battre avec quelqu'un dans une boîte de nuit gay. Car oui, on n'aura pas peur des clichés sur les gays. On va donc le suivre durant quelques jours de son errance. Cette intrigue au présent, pas bien passionnante il faut bien le dire, sera entrecoupée de flash-back plus réussis, du même Jonas alors au lycée. Ces passages au passé abordent de nombreuses thématiques, qui sont tout à fait pertinentes sur le papier : le premier amour, le harcèlement scolaire, le coming-out... Mais le traitement est tellement superficiel et peu original qu'on reste un peu de marbre devant cette intrigue.
Au fil du film, on comprend qu'il s'est passé quelque chose de traumatisant dans le passé de Jonas. La chose nous sera révélée à la toute fin du film. Elle est relativement bien trouvée, car originale et de nature à pouvoir réellement hanter son personnage
D'un point de vue technique, les transitions passé/présent ne sont pas assez soignées. Soit on enchaîne deux acteurs jouant le même personnage mais ne se ressemblant pas vraiment. Soit au contraire on utilise sans explication le même interprète, qui ne change au contraire pas suffisamment. Après vu les moyens j'imagine limités du film, je veux bien passer l'éponge là-dessus. D'autant plus que la réalisation a une esthétique plutôt sympa, une certaine envie de bien faire, tout comme pour la BO. L'interprétation est un peu inégale mais reste acceptable.
Mais plusieurs choses m'ont cependant semblé discutables, voire maladroites dans ce film ; qui font que globalement, je l'ai plutôt trouvé étrange.
Il aurait pu être bien plus engagé qu'il ne l'est, je pense. Il souffre un peu du syndrome "oh bah oui, regardez comme les gens étaient racistes à l'époque, mais heureusement aujourd'hui tout va bien". Bah sauf que non, quoi. On peut citer par exemple le collectif "noire n'est pas mon métier", qui a des revendications qui rejoignent totalement ce qu'on peut voir dans ce film. On n'arrive pas à faire écho à notre société actuelle, alors que je pense que c'est un enjeu essentiel de ce type de biopic.
J'ai trouvé le final du film hyper maladroit. Alors qu'on est quand même sur un film assez triste et dramatique, on dirait qu'on a essayé à tout prix de finir sur une note positive "ah bah c'est qu'il a quand même inventé le duo comique, donc c'est bien quand même !" alors que ça ne s'y prêtait pas vraiment. J'ai vraiment trouvé cette fin bizarre.
Et pour finir je ne sais pas quoi penser de l'interprétation. Omar Sy est bon dans le rôle principal, me faites surtout pas dire ce que je ne dis pas. Mais bordel, James Thierrée est lui excellent dans son rôle ! Et donc, il a côté voleur de scène, à prendre la lumière finalement plus qu'Omar Sy. Je comprends qu'il soit difficile pour un réalisateur de demander à son acteur de jouer moins bien, mais ça crée un décalage d'autant plus étrange au vu de la thématique du film.
Les bonnes idées ne manquent pas cependant. Tel un lointain cousin de La vie est belle de Roberto Benigni, on va nous parler d'une thématique forte et grave, des violences faites aux femmes, mais avec un ton léger, décalé, parfois même humoristique. La réalisation emprunte à la comédie musicale pour esthétiser la violence d'une manière assez inédite. Globalement la technique fonctionne bien, avec ce joli noir et blanc, la mise en valeur de la ville, les décors, costumes et l'interprétation au niveau.
Mais j'ai trouvé ça plat. Gentillet. Pas touchant. Alors que le sujet avait pourtant toutes les raisons de me toucher en tant que femme, mais aussi du fait de mon vécu (sans entrer dans les détails : j'ai l'impression d'avoir vu un biopic de mes grand-parents...). Mais j'ai trouvé que ça ne prenait pas. A force de dédramatiser, de pas se prendre trop au sérieux, on finit par ne pas laisser à l'émotion la possibilité d'exister pleinement. Sauf peut-être dans le duo mère/fille, ce qui est ce qui fonctionne le mieux dans ce film, selon moi.
Scénaristiquement, j'ai également déploré le fait que le film ne soit plus très crédible dans sa longueur.
Jusqu'à une fin assez... ratée. Juste ratée. [spoiler]Je valide la morale de l'histoire, avec ce rappel du combat qu'a représenté le droit de vote des femmes, même une fois qu'il a été acquis. Mais je ne valide pas la façon dont on y arrive, qui encore une fois n'a rien de crédible. Pourquoi elle décide de laisser la somme d'argent à sa fille si elle ne s'en va pas ?! Pourquoi s'être mise dans tous ses états à la mort du grand-père, alors qu'elle pouvait y retourner le lendemain ? Et son autre copine, elle ne va pas voter elle ? Cerise sur le gâteau, vous avez vu comme moi l'énervement du mari, arrêté par la foule sur le coup. Mais ils vont rentrer à la maison, et ça va repartir comme en 40. Ça ne constitue pas un message d'espoir ou inspirant pour moi. Je trouve ça infiniment triste et désolant au contraire.
On suit donc 3 jeunes femmes palestiniennes musulmanes installées à Tel Aviv, donc en Israël, loin de leurs familles respectives (nota : le film a été tourné bien avant les tristes événements actuels, donc la géopolitique très complexe dans la zone n'est quasiment pas évoquée). Sur le papier cet éloignement devrait permettre aux 3 femmes d'obtenir plus de liberté, se permettre un mode de vie plus "à l'occidental". Mais plus le film avance plus on se rend compte que les choses sont beaucoup plus complexes que cela. Les diverses injonctions familiales, religieuses, sociétales, morales, parfois de la part de personnes vues jusqu'alors comme des alliés, sont toujours bien présentes pour elles.
La force du film, au-delà de sa bonne idée de départ, c'est d'avoir opté pour une construction autour de 3 femmes, et surtout de 3 femmes différentes. Leila et Salma sont deux femmes qui cherchent à embrasser totalement cette liberté, elles assument pleinement ce choix de vie ; alors que Noor, croyante et pratiquante, cherche au contraire à maintenir dans ce lieu le mode de vie étriqué qui est le sien. Leila se positionne plus ou moins comme le moteur du trio, en tout cas la personnalité la plus forte, preneuse d'initiative. Salma, par son homosexualité, apporte une thématique supplémentaire. Chacune a vraiment une identité propre et pleinement son intérêt dans le film, ce qui évite l'écueil du film trop "catalogue". Et nous, en tant que spectateur, on trouvera forcément de quoi s'identifier à l'une et/ou les autres.
Les personnages sont aussi superbement écrits dans leur trajectoire. Ils vont tous connaître des évolutions notables au fil du film, voir leurs certitudes et croyances être remises en question. Parfois avec des scènes extrêmement fortes et touchantes
Sur les points plus techniques, l'interprétation est bonne, les trois actrices dégagent un naturel appréciable et provoquent l'émotion quand il le faut. La réalisation est également agréable, mais cependant parfois inégale, et donc pas nécessairement ce qu'il y a de plus marquant dans le film.
On embarque donc dans la vie de Constante, plus ou moins SDF depuis son licenciement. Elle tente de rebondir dans sa ville natale, en recontactant l'agence immobilière où elle a travaillé un temps, mais flop, on ne donne pas vraiment l'impression de vouloir travailler avec elle, et on en recrute une autre. Côté famille, pas la joie non plus, célibataire et sans enfants, ce qui semble la faire souffrir, et sa mère est hospitalisée atteinte d'une grave maladie. La seconde moitié du film glisse vers une Constance qui développe une obsession malsaine pour la femme qui a obtenu le poste qu'elle convoitait.
Si notre humanité a de la peine pour cette femme, on la trouve aussi tellement désagréable qu'il est difficile de parler d'empathie ou même simplement de projection. Par exemple, plutôt que de s'excuser pour ses erreurs passées, elle envoie chier tout le monde. Faut donner envie un minimum aux gens de bosser avec soit quand même quand on cherche un emploi... Le film peine à juste réussir à nous faire un peu comprendre les modes de pensée de son personnage et à travers elle des gens un peu similaires qu'on croisera dans notre vie. Puis l'ensemble m'a quand même semblé très pesant et sans espoir.
Enfin, il faut dire que la forme du film n'aide pas beaucoup. Si Marina Foïs propose une interprétation puissante et habitée, le rythme absolument inexistant du film fait que ça ne décolle jamais. La réalisation laisse franchement à désirer aussi. Il y a un côté voyeuriste déplaisant et, aaaaah, les fameuses scènes de sexe où madame est intégralement à poil mais monsieur est habillé ; déjà que ces scènes étaient parfaitement gratuites, en plus elles sont mal filmées quoi. La BO est hyper mal choisie, soit absente, soit dans un univers de musique de thriller, vaguement angoissante, alors même que ce qu'on nous montre présentement à l'écran ne le justifie absolument pas et on tourne même à la new wave un peu expérimentale à la fin...
On y décrit avec beaucoup de justesse les mécanismes sexistes mis en œuvre, par les hommes mais aussi, plus étonnant, par les femmes adultes. On montre parfaitement comment elles perpétuent un système dont elles ont elles-mêmes souffert autrefois ; en régissant plutôt la sphère privée, voire intime des plus jeunes (organiser les mariages, contrôler la virginité, surveiller les filles de la voisine et les dénoncer si besoin,...). L'ensemble est réaliste et émouvant, car les drames ne manqueront pas dans cette histoire. Certains passages sont révoltants, d'une tristesse et d'une douleur infinies, parfois même dur à soutenir. Mais le film à la magie de ne pas être pesant pour autant. On n'est pas dans le drame qui va vous poursuivre une fois le film terminé. On sait garder une part d'humour, de joie, mais aussi d'espoir, de soif de liberté et de changement. Le mélange de candeur et de lucidité déroutante, couplé au caractère bien trempé de Lale, la sœur cadette, refusant de se laisser faire, se révoltant contre le système, à quelque chose de profondément inspirant.
S'il fallait trouver un défaut, je dirais la tendance qu'avait la réalisation à user de plans parfois trop resserrés. En même temps, ça traduisait bien l'enfermement et l'étouffement dont souffrent les filles. Pas agréable mais pas incohérent. Dans tous les cas, ça reste de l'ordre du détail, dans son ensemble le film reste une excellente découverte, que je recommande chaleureusement.
Il faut 1h, plus de la moitié du film donc, pour que le changement de vie du personnage arrive. Alors qu'on nous l'annonce pourtant dans le titre ! Je ne vous spoile rien ici, ce n'est pas une surprise, on est un peu là pour ça même. Le film a beau prendre au passage un vague tournant plus proche du thriller, ça ne décolle pas. Il y a une certaine tension qui fonctionne, dans le sens où on a envie de savoir comment les choses vont se passer maintenant. Mais qui n'efface pas le côté trop plan plan du film.
J'ai trouvé la morale du film franchement plus douteuse qu'inspirante. Ça n'a provoqué aucune émotion chez moi. Alors que sur le thème de la personne qui change de vie pour vivre ses rêves, bah il aurait été tellement simple d'être inspirant.
La réalisation est à l'image du reste. Pas fondamentalement mauvaise, c'est pas horrible à regarder, mais c'est affreusement plat. Dans la partie se passant en Serbie, on a cependant une photographie plus travaillée et quelques plans qui nous restent en mémoire. Mais à part ça, on ne retient rien. Idem pour la BO.
Côté interprétation, j'ai jamais compris le succès de Romain Duris, je ne le trouve pas naturel devant la caméra. Ça se voit qu'il joue, qu'il récite un texte, etc. Ses yeux pleurent mais son visage non. Mais les seconds rôles sont assez plaisants, que ce soit Marina Foïs, Catherine Deneuve ou Niels Arestrup.
On embarque donc en plein confinement de mars 2020, avec une reconstitution assez crédible des situations et surtout de l'ambiance de l'époque. Par un concours de circonstances, Vera termine dans l'appartement inoccupé d'une copine, bientôt rejointe par Sam, un copain de la copine, avec qui elle va commencer une histoire d'amour, sans grande promesse de lendemain, profitant de cette petite bulle hors du temps qu'offrait le confinement. C'est ce second personnage, Sam, qui m'a le plus plu, car il dégage réellement quelque chose d'hyper sympathique.
L'approche du film est très tournée autour de la sexualité, ce qui pour le coup ne me semble pas déconnant pour un début de relation, dans ces circonstances, sans intention de relation sérieuse à la clé. Puis ça donne aussi au film un côté moins nœud nœud, plus adulte et moins adolescent que la moyenne des comédies romantiques.
L'interprétation est assez bonne. Les acteurs ont une vraie fraîcheur. Là encore c'est Pablo Pauly jouant Sam qui accroche le plus la lumière, mais Amel Charif se débrouille très bien également.
Notamment l'intrigue autour de Dame Jessica, et plus largement les autres sœurs du Bene Geserit, me semble assez impossible à comprendre à la seule vue de ce film. Je vous aide un peu à comprendre : les révérendes mères ont une mémoire génétique permettant d'accéder à la mémoire de toutes leurs ancêtres féminines depuis les débuts de l'humanité - on l'exprime de façon bien plus brumeuse dans le film. Tous les hommes qui, jusqu'à présent, ont tenté d'obtenir ce même pouvoir sont morts (ça on le dit) et donc ça fait des siècles qu'elles élaborent un programme génétique, de reproductions planifiées, pour aboutir à un garçon avec le parfait patrimoine génétique lui permettant d'obtenir ce pouvoir. Mystérieusement, on ne le dit jamais clairement dans le film ! L'union de Dame Jessica et du Duc Leto a ainsi été complètement planifiée par le Bene Geserit, ce n'est pas juste l'union d'amour à laquelle on essaye de nous faire croire dans le film... Dans leur plan initial, ce garçon capable d'obtenir ce pouvoir n'était PAS Paul. Dame Jessica aurait dû accoucher d'une fille (elles peuvent choisir le sexe de leur enfant à naître), qu'elles auraient, le moment venu, fait se reproduire avec Feyd-Rautha Harkonnen ; et le garçon né de cette union aurait été l'Elu, on est donc une génération trop tôt. Sauf que par amour pour Leto, Jessica a désobéi au Bene Geserit, a privilégié son individualité au groupe, et lui a donné un fils, Paul, et non une fille. C'est accessoirement pour ça que Gaius Helen Mohiam la méprise, car l'union ainsi prévue depuis des siècles tombe à l'eau.
Autre point clé, le Bene Geserit est un ordre religieux, qui fonde donc son pouvoir sur la ferveur religieuse des gens, que l'ordre doit entretenir pour survivre à travers les millénaires. L'auteur de Dune a une vision très cynique et critique de la religion, puisqu'il affirme très frontalement qu'elles mentent. Elles inventent de toutes pièces des mythes et croyances pour asseoir et alimenter leur pouvoir. Même si elles savent très bien que c'est le cas, elles ne vont donc jamais assumer que leur plan a merdé et que Paul n'est pas l'Élu qu'elles avaient imaginé. Elles vont au contraire entretenir le mythe coûte que coûte. Jessica pense que son fils est l’Élu, ni par ferveur religieuse réelle, ni parce que c'est sa mère, qu'elle l'aime et n'a aucune objectivité - c'est ce que j'ai compris du film. Elle le pense parce que c'est tout ce qui lui reste à faire après l'énorme boulette qu'elle a commise de ne pas donner naissance à une fille, et également parce qu'elle le conditionne, l'entraîne, le prépare à cette éventualité depuis avant même sa naissance. Tout comme les Harkonnen entraînent et préparent Feyd-Rautha de leur côté. Tous les personnages sceptiques par rapport au statut de Paul, et/ou qui nous mettant en garde contre le fanatisme religieux, sont en réalité très lucides sur la situation. C'est peut-être même eux qui sont le plus dans le vrai. [spoiler]Et si le personnage de Paul présente une évolution intéressante et indéniable au fil du film, on aurait dû aller pour moi plus loin encore. En réalité, il n'est presque plus un être humain à la fin du film. Conformément au plan du Bene Geserit, il est à la fois un messie, un martyr potentiel (c'est pour ça qu'on ne cherche pas à le tuer à la fin, quand il menace ouvertement l'Empereur), un "ordinateur vivant" capable d'élaborer la seule bonne stratégie pour accomplir sa destinée et capable de la mettre en exécution sans ciller (ce n'est, par exemple, pas du tout un coup de foudre pour Irulan qui le pousse à exiger de l'épouser, mais uniquement le devoir découlant de sa vision ; il est bien amoureux de Chani en vrai). Sans spoiler le film 3, même son statut de héros va être remis en cause, et le film 2 nous y prépare très mal, restant dans une construction classique d'identification au gentil personnage principal.[/spoiler]
L'enfant à venir de Jessica, Allia, devrait également avoir une plus grande importance dans le film (je crois que c'est mon personnage préféré de la saga). Concrètement, on assiste juste à des scènes lunaires où Jessica discute avec son ventre, comme une banale femme enceinte à moitié gaga. Alors que sa position de "pré née" et ses capacités sont extrêmement singulières : elle a accès à la mémoire génétique de ses ancêtres féminins, mais aussi masculins. Et ça AVANT même sa naissance. Ce qui en fait un personnage extrêmement puissant mais aussi extrêmement vulnérable, car du fait de son jeune âge, elle n'est pas armée pour supporter ce pouvoir. [spoiler]Souvenez-vous, qui est son charmant grand-père maternel ? Qui va donc continuer de vivre à travers elle...[/spoiler] Ça aurait dû être exploité dès maintenant, sans remettre au prochain film.
MAIS MAIS MAIS MAIS MAIS, malgré ces grosses réserves, le film est globalement baigné d'un souffle épique infiniment plus distrayant et spectaculaire que le premier. Et donc, si dans le premier je n'arrivais pas à me détacher des faiblesses scénaristiques, ici j'ai réussi à les oublier et à me laisser simplement porter par la magie du film ; qui malgré sa longueur ne m'a ennuyé à aucun moment.
Les personnages ont des personnalités plus marquées que dans le 1, et que dans le livre aussi je pense, permettant une identification et une projection plus facile. Permettant des instants d'interprétation plus forts également, on quitte cette impression de personnages et d'acteurs complètement apathiques qu'on avait dans le 1. Timothée Chalamet a une super évolution au fil du film, Zendaya est hyper expressive (peut-être un peu trop même) : ensemble ils constituent une petite romance qui fonctionne assez bien, en restant très douce et pas du tout niaise dans le film. Rebecca Ferguson est badass as fuck, je crois que c'est mon interprétation préférée, avec le méconnaissable Austin Butler - si la cérémonie n'était pas littéralement 1 an après la sortie du film, j'aurais bien parié sur une nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second role, car c'est tellement rare d'arriver à ce point à marquer les esprits, à produire ce genre de personnage et d'interprétation dans un blockbuster, mais je m'emballe je crois... Javier Bardem stupéfiant de ferveur. Stellan Skarsgard glaçant (je sais pas si c'est moi qui déconne, mais je pense que Bill Skarsgard aurait également fait un parfait Feyd-Rautha - mais je ne sais pas si je suis vraiment déçue de cet acte manqué, vu comment Butler assure). Même Léa Seydoux, que je n'apprécie pourtant pas plus que ça, m'a plu par sa froideur et son magnétisme.
On a la même maîtrise technique que le premier, peut-être même qu'on fait encore mieux : les décors naturels ou non et les costumes sont sublimes, les différentes ambiances selon la planète où on se trouve sont réussies (un poil caricatural pour les Harkonnen quand même), la mise en scène est carrée, les effets numériques sont millimétrés. Ce qui est passionnant aussi dans Dune, c'est que c'est de la SF sans une surexploitation de gadgets technologiques. Le film aurait pu être plat du coup, trop proche du monde réel, mais en fait pas du tout. Tous ces effets sont mis au service d'un film SF/aventure/guerre/action hyper qualitatif et qui risque vraiment de rester comme une référence. [spoiler]Pour ne citer qu'un seul exemple, la scène du combat dans l'arène est cinématographiquement parfaite. Que ce soit le travail sur le noir et blanc, le design de l'arène, le placement des hauts gardés, l'ambiance de la foule, la chorégraphie du combat, sa direction artistique très inspirée de la corrida, le message... Je crois que c'est le moment que j'ai préféré dans le film. Et si j'étais Ridley Scott, je commencerais un peu à m'inquiéter, car son Gladiator 2 sortant à l'automne va forcément être mis en perspective avec ce moment ; et je n'ai pas gardé le souvenir d'une telle maîtrise dans le premier Gladiator.
Comme d'habitude je ne sais pas terminer mes commentaires ; je vous dirais donc que selon les compteurs, c'est le 1000ème commentaire que je publie sur ce site, et ça c'est quand même cool.
Mais plus on avance dans le film, plus je me suis dit que le film était sans intérêt et en plus de très mauvais goût. J'ai décrété que le film passait en liste "pas apprécié" à la scène où on nous explique que les femmes doivent avaler lors d'une fellation pour perdre du poids. Je crois que je n'ai pas besoin d'un autre argument, car on est quand même sur un super combo assez exceptionnel avec cette seule phrase.
Mais malheureusement, c'est un gros flop au final ! Le film ne traite aucun de ces sujets correctement, et plus grave encore, ne semble pas savoir dans quelle direction il souhaite aller. On juxtapose les genres et les sujets sans leur donner le moindre liant et sans arriver à en faire primer l'un sur l'autre. On annonce de l'horreur qui met un temps fou à arriver. Pendant 1h rien de plus que des jump scare par-ci par-là, qui font éventuellement sursauter, mais qui n'ont jamais provoqué une angoisse réelle. Ce n'est qu'au bout d'une heure de film (sur 1h20, sans le générique....) que la menace devient réelle, mais est instantanément désamorcée
Après je n'ai pas du tout passé un mauvais moment pour autant. C'est une comédie qui fonctionne super bien, drôle pour de vrai (ce fou rire lors de la scène de l'huître). Elle est bien filmée, bien jouée, bien écrite, les dialogues sont soignés. Le retournement de situation final m'a semblé un peu léger, mais il a le mérite d'être là.
Le plus gros du film est dédié au personnage de Monk, écrivain de son état. Mais pas de vision idéalisée de ce métier ici. S'il est jugé talentueux, malheureusement pour lui, ses livres ne se vendent pas. Il va donc volontairement écrire un "mauvais livre" selon ses critères, mais il va se faire prendre à son propre piège, car ce sera un énorme succès populaire. A travers cette histoire, le message principal du film concerne la diversité, et notamment la représentation des afro-américains dans l'art et la culture. Ce qui est très audacieux, c'est qu'on ose porter un autre message que le discours "à la mode" en ce moment, et même le critiquer très frontalement. Non pas que la diversité soit une mauvaise chose selon ce film, bien au contraire, mais on défend une autre vision de la diversité. Selon ce film, montrer plus d'Afros ne sert à rien, si on ne met en valeur qu'un seul schéma de vie, cette vision un peu misérabiliste de l'Afro qui a eu des difficultés sociales. Que sous couvert de diversité, ce point de vue reste très réducteur et hypocrite, car invisibilise d'autres profils d'Afros, tout en donnant bonne conscience aux blancs.
Alors on peut avoir du mal à y croire dit comme ça, mais pour autant, le film ne se veut pas (trop) donneur de leçon. Il y a de vrais moments comiques dans le film. Et surtout, il ne prétend pas avoir la solution au problème. Enfin le personnage de Monk pense l'avoir, mais il s'y casse les dents car les choses sont infiniment plus complexes. Le film donne bien la parole à tous les points de vue, montre que même des personnes concernées frontalement par un même problème n'arrivent pas à se mettre d'accord, donc comment ces différents points de vue peuvent être durs à concilier. Je n'aurais donc pas la prétention de trancher le débat, d'autant plus que je ne me sens pas légitime pour le faire, ne vivant pas ce problème moi-même, mais j'ai trouvé hyper intéressant de voir pour une fois ce point de vue différent sur le sujet.
Notons aussi que l'Académie des Oscars a offert une belle visibilité au film avec plusieurs nominations (et pas de petites nominations : meilleurs acteurs, meilleur scénario, meilleur film). Alors que certaines critiques du film lui sont pourtant explicitement adressées. C'est une situation assez inédite je crois.
Mais alors que le film aurait pu en rester là et être brillant, il a fallu qu'on viennent ajouter pleeeeeeeeeeeein d'autres thématiques. Des thématiques très intéressantes en soi. On aurait même pour certaines pu faire des films à part entière sur le sujet. Mais on leur accorde trop peu de temps pour leur donner vraiment de l'intérêt. J'ai trouvé que ça provoquait un vrai décalage avec le reste de l'écriture du film et un effet "gloubi boulga". Ça dilue et perd le message du film plutôt que de le renforcer. Je pense par exemple au frère qui n'assume son homosexualité que sur le tard. A la fratrie qui doit faire face aux blessures de leur enfance et au suicide du père. A la même fratrie qui doit faire face à la maladie d’Alzheimer de la mère. A la romance qu'on amorce. Etc.
Et plus le film avance, plus ces thèmes secondaires ont tendance a prendre le pas sur le principal, jusqu'à la demi heure finale que j'ai trouvé honnêtement assez... ratée et nous fait terminer le film sur une note plutôt amère.
Pour ce film précis, on opte pour une construction chorale, avec de multiples personnages tournant autour de Dolph, qui a perdu son chien qu'il adore (mais on montrera aussi son travail, et le palmier dans son jardin). L'ensemble forme une galerie de personnages et de situation riche et haute en couleur. Le film dispose aussi d'un univers qui fonctionne bien, logique à sa façon, et distillant même des messages par moments (sur l'absurdité des coachs de vie, sur le monde du travail, ...). Croyez le ou non, mais il m'a touché moi ce gars qui a perdu son chien ! Quand à d'autres moments, on nous offre de véritables instants de comédie, où on rit pour de vrai.
C'est donc un film que j'ai trouvé vraiment réussi, et très distrayant dans tous les cas.
Après voilà, ça reste un film de 1h10 où on regarde un pneu. Une fois passé la surprise réjouissante des débuts, j'ai quand même trouvé ça sacrément longuet. Je ne suis pas sûre qu'il y avait réellement de la matière pour un long métrage, d'où la notation mesurée, alors que j'ai pourtant une vraie sympathie pour le film.
Je trouve que le film arrive hyper bien mettre en lumière des états d'âme et sentiments assez subtils, ambivalents et pourtant durs à représenter. On sent une Solange brûlée par le désir, mais cependant sur ses gardes au début du film. On sent qu'elle aspire à de la liberté, à être considérée comme une adulte, quand à d'autres moments elle paraît si enfantine. Telle une Lolita des temps modernes, elle sait user de ses charmes pour faire chavirer des hommes, y compris parfois bien plus âgés qu'elle, mais elle n'en assume pas toujours les conséquences.
J'ajoute au positif l'interprétation. Louisiane Gouverneur est parfaite dans le rôle de Solange. A la fraîcheur de voir un nouveau visage dans le cinéma français, s'ajoute la satisfaction de découvrir un véritable talent. Elle est d'un naturel assez bluffant, sur un rôle pourtant pas évident. Elle est plus âgée que son personnage, mais à des traits qui sont suffisamment enfantins pour que cela reste crédible. Dans les seconds rôles on retiendra un tout aussi parfait Vincent Deniard. Je n'ai pas fait exprès, mais j'ai vu deux films de suite avec cet acteur, et deux fois il m'a ébloui. Je ne sais pas qui est cet extraterrestre dont je n'avais jamais entendu parler avant, mais il pique vraiment ma curiosité.
Le film aborde beaucoup (trop ?) la sexualité de son personnage, avec pas mal de scènes assez explicites, mais j'ai trouvé la réalisation juste, non voyeuriste et on n'est pas dans une répétition mécanique et gratuite. Au contraire, aucune de ces scènes ne se ressemble. On n'a pas du tout la même ambiance quand on est sur un rapport pleinement désiré ou plus contraint, selon que Solange domine et maîtrise le moment ou non. Le film a volontairement un côté dérangeant, presque malsain parfois, mais parfaitement maîtrisé. Cependant, ça reste clairement à double tranchant. Si j'ai apprécié l'audace du film, je l'ai trouvé trop monomaniaque. Tout tourne de près ou de loin autour de la sexualité, comme si Solange ne pouvait se réaliser, s'émanciper, devenir adulte, d'aucune autre manière. Bizarre. Elle a 15 ans, elle devrait avoir des rêves plein la tête, des amis qu'elle voit tout le temps, des projets, chercher une orientation professionnelle, etc... Bah non. A part un vague rêve d'être actrice, exprimée à coups de scènes maladroites, tombants comme un cheveu sur la soupe, où elle répète des textes seule chez elle.
Plus largement, j'ai détesté les à-côtés du film. L'intrigue autour des parents de Solange est d'une platitude stupéfiante et totalement dispensable au film. Le film se déroulant le temps d'un été rend aussi la chose assez artificielle, dans la mesure où le film est très dense en événements sur une période très courte pourtant. Les dialogues ne sont pas toujours très bien écrits, ou au contraire trop écrit justement, personne ne parle comme ça dans la vraie vie, et encore moins des ados de 15-16 ans. Certaines scènes sont un peu lunaires
Au début du film on se place logiquement du côté de la famille, car c'est plus simple, plus évident de se projeter dans leur point de vue. La fratrie nombreuse permet d'ailleurs de présenter les différentes "réactions" possible, que ce soit la fuite comme la sœur aînée, le manque de patience et le sentiment d'impuissance comme le frère, ou prendre ses responsabilités comme la petite sœur, quitte à mettre sa propre vie entre parenthèses. Mais plus on avance, plus on arrive à créer de l'empathie pour le personnage de Jacques. Il renferme une grande souffrance, de par sa maladie, mais pas uniquement. Lui aussi subit de plein fouet un deuil, une perte de repères et des changements non désirés dans sa vie, et on peut avoir tendance à l'oublier ou le minimiser.
S'ajoute à ça une magnifique interprétation, d'une grande justesse. Vincent Deniard est absolument parfait dans ce rôle pourtant pas facile, qui aurait vraiment pu tourner à la caricature. Au lieu de ça, il est lumineux et porte littéralement le film sur ses épaules. Il forme un excellent duo avec Maud Wyler jouant la petite sœur. Elle aussi très juste et touchante, leur complicité est palpables et ajoute du réalisme au film, par une relation frère/sœur à laquelle on croit.
Dommage cependant que tout cela soit un peu sans espoir. Le film a quelque chose de plombant, et termine malheureusement un peu en queue de poisson. On apporte finalement peu de réponses ou conseils pour les gens qui pourraient traverser une situation de ce type.
Malgré l'annonce d'un drame, et un thème qui se serait aisément prêté à l'émotion, le film est d'une platitude affligeante. La faute à l'écriture du film, qui enchaîne les clichés plus gros que moi, qui est niais au possible et n'arrive même pas à faire émerger des personnages attachants. Le thème se voulait terre à terre, mais tous ces clichés et bons sentiments rendent le film absolument pas réaliste en réalité.
La faute aussi, il faut bien le dire, à une interprétation absolument insuffisante. La totalité du casting se contente de réciter platement et sans conviction son texte, n'apportant aucun supplément d'âme à un film déjà très moyen.
Cependant, le film m'a tout de même fait passer un bon moment. L'ensemble est plutôt distrayant. Adorant les chiens et ayant moi-même un chien dont je suis un peu gaga, je me suis plu à me reconnaître dans certaines situations. Par ailleurs, c'est très chouette (pour une fois !) de voir une comédie sans blague graveleuse et vulgaire.