Commentaires de films faits par pwachevski
Répliques de films par pwachevski
Commentaires de films appréciés par pwachevski
Répliques de films appréciées par pwachevski
Bon bah j'aurais mieux fait de m'abstenir. Définitivement je pense ne pas être sensible ni à son style ni à son humour. Outre le fait que j'ai dû décrocher que 3 sourires de tout le film, je trouve vraiment ça absurde mais d'une façon désagréable. D'une façon où je me dis juste que les personnages sont stupides et que l'histoire n'a pas de sens. Certains effets comme les répétitions ne provoquent qu'une seule réaction chez moi : de l'ennui.
Sur ce film-ci, on dispose quand même d'un casting globalement sympathique, qui apporte un peu d'intérêt au film. Mais pour ma part ça ne suffit pas à renverser la vapeur. Et cette fois-ci je crois que c'est définitif, je passerais mon tour lorsqu'il s'agit de ce réalisateur.
J'ai pour ma part revu le film à l'occasion d'un ciné-concert (merci à l'opéra orchestre national de Montpellier <3), ce qui a forcément décuplé l'intérêt de la BO mais aussi l'émotion, et ça je m'y attendais moins. La présence physique de l'orchestre fait en quelque sorte tomber une barrière par rapport à l'écran seul, rend la chose plus réelle, plus palpable. Bref, au-delà du film en lui-même, c'est une très une belle expérience à vivre, que je vous le recommande chaleureusement si l'occasion s'offre à vous (avec ce film ou un autre).
Franchement j'y croyais à ce film, avec son thème fort et naturellement cinématographique. C'est pas pour rien que ce n'est pas la première fois que cette histoire vraie est portée à l'écran, on a quand même dès le départ tous les ingrédients pour faire un thriller horrifique efficace. Donc je comprends d'autant moins ce naufrage. Au bout de 15-20 minutes le film commence déjà à tourner en rond, sur les mêmes scènes, les mêmes problématiques, les mêmes questionnements. Sans exagérer le film aurait pu faire 1h de moins.
Et je ne peux même pas vous dire à quoi a été utilisé ce temps, tant je ne retiens rien du film. Je ne peux pas vous citer le nom d'un personnage, parce qu'ils ne sont absolument pas développés et tous plus insipides les uns que les autres. Malgré un thème qui nous promettait des sensations fortes, je n'ai pas ressenti une émotion du film.
On embarque donc dans un triangle amoureux, d'un mari trompant sa femme avec une collègue de travail. Ça aurait pu être une histoire simple, déjà vue, binaire, mais on a su y apporter énormément de subtilités et de nuances, ainsi qu'une forte émotion baignant tour le film, sans jamais être pesant. La fin fait même preuve d'un message assez positif
Ce qui est fort, je pense, c'est qu'on arrive à ressentir de l'empathie pour chacun des protagonistes. Bien sûr, la femme trompée, c'est bien normal d'être touché par sa douleur, sa jalousie, sa solitude, c'est tout de même elle la première victime de cette histoire. Mais le mari nous touche également, par ses failles, ses blessures, son travail assez prenant, et qui gère tout ça un peu comme il peut. La thématique de l'enfant qu'ils ont perdu est à ce titre très importante dans le film, et d'autant plus intéressante que c'est un thème finalement assez rare, traité ici avec pudeur et justesse. Plus surprenant encore, l'amante va nous toucher également. Elle sait pertinemment être dans une position indélicate, qui la questionne beaucoup ; et son entourage ne va pas beaucoup l'aider en lui faisant injustement porter toute la culpabilité de cet adultère.
C'est également un film que j'ai trouvé intéressant sur sa forme, peut-être plus encore que les autres de ce réalisateur, car on offre une plus large variété de type de mise en scène. Le film sait quitter les intérieurs feutrés des habitations japonaises pour nous montrer une vision assez large de ce pays. Le mode de vie à la ville comme à la campagne, ainsi que le monde du travail sont assez bien dépeints. On ose enfin aborder frontalement des sujets qui faisaient l'objet d'un certain tabou jusqu'alors, comme la seconde guerre mondiale, et les séquelles qu'elle a laissées dans la société. Et bien évidement, l'interprétation a été soignée.
Peut-être que le film souffre de quelques longueurs cependant. On aurait facilement pu passer sous la barre des 2h. Mais ça n'entache pas beaucoup mon appréciation globale, qui reste extrêmement positive.
Au final tous les personnages, toutes les intrigues touchent de près ou de loin à la sexualité. Ça tourne vite en boucle, ça donne un côté racoleur au film, et surtout je ne trouve pas vraiment ça pertinent. Une ou deux intrigues du lot oui, mais toutes non. Comme s'il n'y avait que la sexualité qui permettait de s'amuser ou d'affirmer sa liberté dans ce contexte, ou dans un autre d'ailleurs. C'est vraiment se priver je pense de plein d'autres axes d'approche du sujet. Ça fait également passer au second plan les thématiques un peu plus "sérieuses". Par exemple l'infirmière qui parle de son métier durant cette période, ça aurait mérité une vraie scène forte, puissante, pas une scène de massage dénudée.
Le côté choral du film n'est pas très bien exécuté non plus, ou empêche en tout cas de s'attacher vraiment aux personnages. L'interprétation est inégale. La réalisation n'est pas mauvaise mais sans attrait particulier non plus.
Bref, ça se laisse regarder, mais c'est un film qui ne me marquera absolu pas, d'aucune manière.
A titre principal, le film va s'intéresser à un couple issu d'un mariage arrangé qui bat sérieusement de l'aile. Clairement, ils s'ennuient, la communication est rompue et le respect les a parfois quitté. Pourtant au fil du film, ils arriveront à se retrouver, reprendre le dialogue, reconnaître chacun sa part de torts. Pour cela le film s'avère assez inspirant. Finalement le film nous dit que mariage arrangé ou d'amour, un couple doit se construire, s'entretenir, un effort quotidien à faire pour qu'il dure. Ça m'interpelle, car j'ai rarement vu ça au cinéma, qui a plutôt tendance à tout simplifier et à ne mettre en valeur que les débuts un peu euphoriques du couple, mais pas forcément l'amour plus discret qui reste des années après.
C'est donc un film assez riche, avec pas mal de matière à réflexion. S'il ne fallait en voir que l'un des trois que j'ai cités plus haut, ce serait clairement celui-ci. Mais il n'empêche que je vois trop de points communs avec d'autres films du réalisateur, pour être complètement séduite. Je ne trouve pas nécessairement pertinent de revenir ainsi à plusieurs reprises sur un même sujet. Pour tout vous dire, je viens pourtant seulement de voir ces trois films, ils devraient donc être encore frais dans ma mémoire, pourtant je constate que je suis déjà en train de les mélanger, de plus savoir dans lequel j'ai vu quoi.
Par ailleurs, son émotion ne m'aura pas toujours atteinte. L'interprétation élégante mais parfois un peu trop contenue des deux interprètes principaux, n'incite pas non plus à un débordement d'émotion ; Shin Sabuki jouant Mokichi, le mari un peu gauche, et Michiyo Kogure, jouant son autoritaire épouse Taeko. La fraîcheur de Keiko Tsushima, jouant la pétillante nièce Setsuko, m'a en revanche beaucoup plu.
(Et maintenant je suis très motivée pour cuisiner ce fameux riz au thé vert qui m'intrigue pas mal, haha)
Le film a des vraies qualités même, avec son côté teen movie sérieux, et surtout sa thématique importante de la santé mentale chez les jeunes. Ça brise un certain tabou et pourrait toujours très bien fonctionner aujourd'hui. Aussi, il en ressort un message assez positif et inspirant dans sa globalité, malgré forcément des passages plus dramatiques.
Mais c'est malheureusement aussi un film qui manque de finesse. Dans sa forme (cette voix off franchement...) et sur le fond. Ses développements sont souvent un peu attendus, si ce n'est carrément clichés (le triangle amoureux à la noix, la scène de bagarre, la scène de fête....). De plus, sa conclusion est beaucoup trop précipitée
L'interprétation est plutôt bonne, par contre. Ces jeunes en quête d'une vie plus stable ont globalement quelque chose de touchant. Bien que ça aurait mérité une réalisation un peu plus engagée pour vraiment le mettre en valeur. Cette espèce de clair-obscur permanent a un rendu assez dégueulasse, faut bien le dire.
Bref, je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment devant ce film, soyons fou, je lui accorde même une liste bronze d'encouragement. Mais est-ce pour autant une œuvre qui va me marquer et que je vais avoir envie de conseiller autour de moi ? Non.
(Aussi, mesdames (et messieurs aussi, en fait), ça n'arrivera que dans les films que ce soit Cillian Murphy qui vous aborde dans la rue pour vous proposer de la cocaïne et du sexe, donc dans la vraie vie, fuyez...)
Ce film s'avère bien plus moderne dans son approche que Printemps tardif, car la Noriko de ce film fait véritablement le choix du célibat, synonyme pour elle de liberté. Tout en restant toujours respectueuse de ses aînés, elle assume une certaine opposition à sa famille. Et même si sa position connaîtra quelques inflexions au fil du film, le message restera toujours assez moderne.
Là où le film m'embête un peu, c'est que sur le papier, son message est infiniment plus en accord avec mes valeurs que celui de Printemps tardif, mais je ne pourrais pas vraiment affirmer avoir préféré ce film pour autant. Printemps tardif avait un aspect plus sérieux, plus dramatique et donc plus émouvant. Été précoce fait plutôt le choix de la légèreté, avec des touches d'humour très présentes (à travers les enfants et le groupe de copines notamment), mais qui dilue parfois un peu l'intensité et l'émotion. Les relations familiales ont été moins fouillées, malgré une situation qui s'y prêtait pourtant mieux, avec ces 3 générations sous le même toit. Son traitement de la société japonaise en pleine évolution après la guerre m'a également semblé moins saisissant.
Malgré tout, ça reste un beau film et une découverte sympathique pour moi, même si ça n'est donc pas un coup de cœur.
Après oui, la réalisation de Edgar Wright a du style, oui la BO est top, oui Ansel Elgort tient bien son rôle, mais ça ne suffit pas à compenser absolument tout le reste. Et d'une certaine manière, je crois que le film m'agace encore plus comme ça. Je ne suis absolument pas fan d'une saga comme Fast and furious, parce que c'est pas du tout mon univers de cinéma ; mais c'est une saga qui n'a pas une once de prétention. On nous promet juste un film d'action con-con, rien de plus. Ici on nous promet autre chose, quelque chose de plus sérieux, de plus cinématographique, mais il n'en est rien. C'est juste un autre film d'action con-con, mais prétentieux cette fois.
Quand je vois certains médias résumer le film à "Frankenstein au féminin" : juste non. Le film est infiniment plus que ça. On a le savant fou et l'expérience, mais on a aussi le récit initiatique de ce personnage qui a tout à réapprendre malgré son corps de femme. On a un message très présent et engagé, sur la condition féminine, mais sans faire forcé, c'est au contraire très bien amené. On saura aussi être extrêmement drôle à d'autres moments, car c'est bien classé comédie, et pas pour rien. J'ai ri de bon cœur à de nombreuses reprises
C'est aussi un conte baroque, gothique, steampunk, victorien, macabre, un peu tout ça à la fois ? Je ne sais pas quel est le bon terme, mais l'univers visuel léché et puissant est un élément d'intérêt à part entière du film. Les costumes sont absolument somptueux. Rien n'est laissé au hasard dans les décors foisonnant de détails, que ce soit en intérieur ou dans la vision onirique des décors extérieurs. Et pas que dans les décors d'ailleurs, mais tout ce qui est visuel. Les animaux mutés sont par exemple des éléments très marquants du film, ou je repense aussi à ce carrosse à tête de cheval. La BO aussi bizarre que le film terminera de souligner le tout, même si son étrangeté ne me donne pas nécessairement envie de la réécouter, elle passe bien quand on regarde le film.
Le personnage de Bella est absolument fascinant, car en perpétuelle évolution, progression au cours du film. Je pense qu'il a dû être particulièrement difficile à interpréter, mais Emma Stone fait ça tellement bien. Elle ne tombe dans aucun des écueils possibles du personnage, elle ne tombe jamais dans le grossier ou la caricature et finalement elle fait littéralement un truc que je n'ai jamais vu ailleurs. Elle m'a même fait oublier la performance de Lily Gladstone dans Killers of the flower moon, et il fallait y aller pour la détrôner cette année. Elle mérite tous les prix d'interprétation du monde, vraiment. Les seconds rôles n'ont pas à rougir. On a quand même des acteurs d'envergure, comme Willem Dafoe ou Mark Ruffalo. Mais tout paraît un peu fade en comparaison avec Emma Stone, qui prend vraiment toute la lumière.
Pour apporter un peu de nuance à ce commentaire, j'ai tout de même regretté une certaine longueur du film. Qui n'est pourtant pas excessivement long du haut de ses 2h20. Mais il souffre selon moi d'une sacrée baisse de régime dans sa partie centrale, qui a même fini par me lasser. J'étais vraiment contente quand j'ai senti que le film passait enfin à une autre phase, avec une fin en revanche excellente. Même si je comprends parfaitement en termes de scénario cette partie centrale, elle m'aura moins plu que les passages où Bella est auprès de son créateur.
Malgré ça, je n'ai pas envie de sanctionner le film. Je préfère retenir son originalité, son audace, sa maîtrise visuelle et son écriture bien plus fine qu'on pourrait le croire de prime abord.
Mais malgré ça, j'ai eu du mal à me sentir complètement happée par cette œuvre. J'ai trouvé son message un peu niais et même fallacieux, en contradiction totale avec les images qu'on nous montre pourtant au même moment. On tourne en boucle sur un message disant que c'est une vie de liberté, proche de la terre, fait de fraternité entre les personnes, d'entraide, on se dit jamais adieu, on se reverra toujours, même si c'est dans la mort... Les personnes qu'on croise se rabâchent cette fable depuis si longtemps qu'ils ont peut-être fini par y croire eux-mêmes, mais ça ne la rend pas véritable pour autant.
On ne nous montre pas des personnes traditionnellement nomades, comme peuvent encore l'être certains peuples natifs américains, ou des communautés "gitanes" (elles ne prennent pas forcément ce nom aux USA, mais les Irish Travellers par exemple, certains évangélistes ou circassiens, etc.). Dans cette hypothèse-là, on aurait eu tout l'aspect culturel, tradition, spirituel qui aurait donné du sens à ce mode de vie. On ne nous montre pas des gens dont c'est le travail, comme des routiers ou des musiciens en tournée. On ne nous montre pas non plus des gens qui précédemment avant un niveau de vie de classe moyenne, voire aisé, qui arrivé à un moment font le choix "de tout plaquer" et de prendre la route pour voir du pays. Dans cette hypothèse, ce sont des gens qui font ça par plaisir, ont un point de chute, la possibilité de revenir à leur vie d'avant. Ils font un choix de vie, qu'on comprend ou non, mais qui est un choix libre et consenti. Alors qu'ici on nous montre des gens qui subissent leur situation. Ils n'ont décidé de rien, c'est arrivé à eux par nécessité de la vie, pour survivre, et ils s'inventent ensuite une histoire autour de ça. Ils vivent dans leurs illusions, peut-être parce que c'est tout ce qui leur reste pour pas tomber. Ce n'est pas inspirant, c'est juste infiniment triste.
J'ai uniquement vu des personnes entourées, mais terriblement seules. Ils souffrent tous de solitude à des stades avancés. Certains sont clairement dans une fuite en avant, pour ne pas avoir à affronter en face des traumatismes. Ils ont renoncé à certaines contraintes et normes sociales, mais pour en embrasser simplement d'autres, ils sont ni plus ni moins libres qu'avant. On suit des personnages cassés par la vie, ils ont connu des deuils, des séparations, des soucis financiers, de santé, familiaux, des addictions. Beaucoup de femmes seules, avant dépendantes d'un mari qui n'est plus et qui se retrouvent maintenant le bec dans l'eau. Beaucoup de personnes âgées, qui ont connu ce que le monde du travail fait de plus méprisant : renvoyés comme des chiens sans autre avenir envisageable ou incapable de vivre décemment de leur retraite même s'ils ont travaillé toute leur vie. Et on voudrait nous faire croire maintenant qu'à 70 ans passés, ils sont heureux de continuer à bosser aux 4 coins du pays ? A emballer des choses qu'ils ne pourront jamais acheter eux-mêmes chez Amazon entre le black friday et Noël ? A ramasser des betteraves par -10 ? A nettoyer des chiottes dégueulasses ? Je veux bien-être naïve, mais faut pas abuser...
Faut pas oublier non plus que si tourner ce film, avec ce rendu si réaliste, a été possible, c'est surtout parce que PERSONNE ne reconnaît Frances McDormand, pourtant doublement oscarisée au moment du tournage. Une fois il y a longtemps, sachant qu'on voit pas mal de gens âgés. Une fois tout récemment, elle était littéralement dans l'actualité au moment du tournage. Ça dit énormément de choses sur les gens qu'on croise, leur niveau social, éducatif, leur rapport à la culture. Ce film n'a absolument pas été fait pour les gens qu'on nous montre, qui ne consomment pas et n'ont jamais consommé ce type de cinéma, qu'ils ne le comprennent probablement pas (et il n'y a pas de mépris dans mes paroles quand je dis ça, c'est un constat sociologique, non le cinéma que vous aimez ou pas n'est pas juste "une affaire de goût", mais dit énormément de choses de vous - un article si ça vous intéresse https://theconversation.com/en-matiere-de-gouts-cinematographiques-paris-et-la-province-ne-jouent-pas-dans-la-meme-salle-208797).
Le film n'ose finalement pas assez, politiquement parlant. Il ne porte pas un message fort sur la société. C'est la contradiction américaine dans toute sa splendeur. Le portrait d'un monde du travail, d'un système social et de santé simplement inhumains, mais défendus avec le plus de ferveur par leurs premières victimes ; observé par l'élite privilégiée d'Hollywood qui se donne bonne conscience ainsi.
On suit dans ce film une jeune femme, Noriko, qui du haut de ses 27 ans, horreur, n'est toujours pas mariée (quand je disais que ça avait vieilli...). Elle dit que c'est par choix, mais ne pensez pas pour autant que c'est une femme indépendante tenant à sa liberté, ce qui donnerait une tournure très moderne au film. Nooooon, elle fait ça par sacrifice, pour ne pas quitter son père veuf, qui risque de s'ennuyer et de pas savoir s'occuper de la maison sans elle... Bon, bah disons que ça commence un peu mal pour moi. Malgré une relation père/fille touchante à sa manière, la projection dans l'histoire n'était vraiment pas aisée pour moi.
Heureusement, le film termine mieux qu'il commence, avec un message bien plus ouvert. Puisque de fil en aiguille, le père et la tante de Noriko intriguent, non pas pour la marier contre sa volonté, mais pour qu'elle prenne d'elle-même son envol, vive sa vie de couple de famille à elle, même si ça veut aussi dire pour eux d'accepter de moins la voir. Parfois laisser partir les gens peut être une preuve d'amour, c'est en tout cas ce que dit le film, et rares sont les autres œuvres à l'affirmer (je n'ai que "lost in translation" et "her" qui me viennent à l'esprit et fun fact : leurs réalisateurs respectifs se sont tout deux inspirés de la fin de leur relation amoureuse ensemble).
A titre secondaire, le film dresse un joli portrait du Japon des années fin-40 debut-50. On sent bien son ambiance d'après guerre, entre héritage et modernité. Un pays tiraillé entre la beauté de ses traditions (habitations, kimonos, cérémonie du thé, théâtre traditionnel...) et une américanisation qui s'installe peu à peu, notamment chez la jeune génération, à coups de langue anglaise valorisée dans le monde du travail, de publicité pour du Coca-Cola, ou d'intérieurs occidentalisés.
D'un point de vue technique, le film est propre, mais j'ai regretté sa mise en scène assez répétitive. Presque tous les dialogues du film se font autour d'une table à l'heure du repas. Même si on s'efforce de multiplier les angles de vue, parfois audacieux (quand les acteurs sont vraiment face camera, il y a quelque chose de saisissant, comme s'ils s'adressaient directement à nous, spectateur) un sentiment de lassitude s'est installée chez moi.
Coup de cœur en revanche pour l'interprétation de Setsuko Hara. J'avais quelques doutes pourtant au départ, avec son énorme sourire en permanence, qui lui donne un côté un peu niais. Mais on comprend ensuite que c'était bien du jeu de sa part, et qu'elle est capable aussi de scènes bien plus posées et même assez dramatiques. Elle propose alors un jeu d'une grande sophistication, avec une émotion là, palpable, prête à exploser, mais contenue. Vraiment magnifique à voir.
Ensuite on tombe dans la répétition de son unique blague, ce qui ne présente plus aucun intérêt. Le film se tire alors en longueur, nous ennuie.
On arrive dans la seconde moitié à donner un second souffle au film, par une tournure plus dramatique, mais trop tard pour moi, j'avais déjà décroché depuis bien longtemps. De plus, ce personnage de Marguerite m'a finalement fait beaucoup de peine, je n'ai pas réussi à apprécier ce que je voyais.
L'interprétation est bonne en revanche, Catherine Frot en tête, mais les seconds rôles sont au niveau également.
On multiplie les effets de style, les changements de formats, de couleurs, de luminosités, etc. Et pour un effet de ce type qui tape dans le mile et est saisissant, on en a 25 autres qui sont pas nécessaires, tombent à l'eau, voire alourdissent le film. A force de vouloir faire original, on manque aussi parfois cruellement d'élégance (le plan gynécologique, même Cronenberg dans Faux-Semblants n'avait pas osé, et il a osé beaucoup de choses Cronenberg...). Cela s'ajoute à une narration elle aussi complètement éclatée. Et au final on a un film ambitieux, mais qui n'a pas su se canaliser, et qui nous lasse, semble trop long, et perdra sans trop de doute beaucoup de spectateurs en chemin.
MAIS ! Malgré ce défaut quand même assez gros, on a réussi à capter et faire sentir des points intéressants du personnage de Marilyn Monroe et de son histoire. Les différents fils rouges du film, entre autres sa relation à ses parents, ses relations amoureuses et les abus qu'elle a subis, sont pertinents, engagés, parfois inattendus.
Le film est décousu, mais quand il se termine, on n'en sort pas mécontents, on a appris des choses, des passages nous aurons marqué, on ressent des émotions fortes. Et rien que pour ça, je trouve le film infiniment plus captivant que "My week with Marilyn" sorti il y a quelques années, et qui s'attachait lui pour le coup à une anecdote sans attrait spécifique.
Il faut aussi dire que la jolie performance d'actrice d'Ana de Armas tire vers le haut le film. Rien que pour elle, il mérite un coup d’œil.
A la fois biographie "classique" parlant de son enfance, sa famille etc. et retour sur son œuvre, le tout avec les mises en scène dont elle seule a le secret et une émotion parfois bien présente. Retour sur son œuvre cinématographique essentiellement, mais pas uniquement, on parlera aussi de façon plus secondaire de ses débuts comme photographe, ou de ses œuvres comme plasticienne.
De mon côté, j'ai surtout apprécié les explications de textes sur les films que je viens de voir. Contente de voir que souvent mes impressions ont collé à ses intentions, meilleure preuve de sa réussite, de sa justesse et d'une émotion qui fonctionne. Il y a quand même deux trous dans la raquette que je regrette : pas un mot sur Le bonheur et Kung-Fu Master (on voit juste un très court extrait de chaque film), ses deux films ayant les messages les plus brumeux pour moi. Je n'en saurais donc pas plus, et ça restera un mystère.
Si pour moi c'est une porte de sortie, ça pourrait aussi constituer une porte d'entrée vers son œuvre, pour s'en faire une idée globale, avant d'aller creuser vers ce qui vous interpelle. N'hésitez donc pas à vous lancer aussi si vous correspondez plutôt à ce profil.
Bref les qualités ne manquent pas... Mais bizarrement je n'ai pas accroché plus que ça pour autant. J'ai trouvé le scénario assez banal, justifiant mal le fait de dérouler toutes ces références et personnages, qui bien trop souvent ressemblent à de simples effets de manche. C'est foisonnant, mais ça tourne à vide, et l'ennui n'est jamais loin par conséquent. Je l'ai trouvé également très plat en termes d'émotions.
Je trouve que d'autres réalisateurs, qui ont pu proposer des films un peu dans le même esprit, aboutissaient à des résultats bien plus équilibrés, comme Hugo Cabret de Scorsese par exemple. Même Agnès Varda elle-même a, selon moi, bien mieux atteint ce but dans son précédent film, Jacquot de Nantes, qui derrière un hommage au seul Jacques Demy, parle bien du cinéma de façon générale.
Pas mauvais, mais je pense qu'elle a fait bien mieux dans sa carrière.
Je ne sais pas si c'est juste un biais de mon esprit, parce que c'est mon rapport à cet artiste ? Mais j'ai l'impression que, collectivement, on connaît quand même assez bien la vie de Van Gogh, si on le compare à d'autres peintres. C'est un peu un "mythe" tant il y a des anecdotes marquantes autour de lui. On sait tous qu'il est hollandais, qu'il a vécu dans le sud de la France, qu'il avait un frère marchand d'art, qu'il s'est coupé l'oreille, qu'il a été proche puis tendu avec Gauguin, qu'il a vécu dans une grande pauvreté et a été méprisé de son vivant... Donc je pense qu'un biopic classique, qui nous aurait juste raconté de façon plan-plan sa vie, aurait vite manqué d'intérêt - d'autant plus que ça s'est déjà fait ailleurs.
Il fallait vraiment pour moi que le film offre autre chose, ou quelque chose de plus que les autres, et on a trouvé cette chose pour moi. J'ai beaucoup apprécié la tournure de ce film, qui plutôt que de nous dire ce qu'on sait déjà, a plutôt pour ambition de nous faire comprendre le point de vue de l'artiste, son regard sur l'art, la nature et sa peinture. Les jeux de lumières et de couleurs ne sont pas une lubie de réalisateur, mais sont au contraire pleins de sens, un vrai écho à son œuvre.
C'est aussi un film que j'ai trouvé assez touchant. Sans tomber dans la naïveté et sans masquer les aspects plus sombres du personnage, on arrive à provoquer une vraie empathie pour Van Gogh. Je ne sais pas si c'est vrai ou si c'est un point romancé du film, mais il y a quelque chose de bouleversant dans cette scène où il a l'intuition que ses tableaux seront aimés un jour, par les générations futures.
Il faut dire aussi que Willem Dafoe donne magnifiquement vie au personnage, une superbe performance d'acteur, tout en nuances et en sobriété, contrairement à ce qu'on aurait pu croire (on aurait vite eu fait de tomber dans des scènes de folie excessives). Très bons seconds rôles également, avec entre autres Oscar Isaac ou Mads Mikkelsen ; Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric ou encore Anne Consigny côté français.
J'ai trouvé que c'était un film de guerre bien peu inspiré. Passé l'originalité de nous placer dans le conflit nord irlandais, il y a plus grand chose à se mettre sous la dent. Et encore ! On nous dira littéralement que 2 mots sur ce conflit : il y a des cathos et des protestants qui se battent, allez taper dans le tas. La suite, un film bien linéaire, qu'on semble déjà connaître, avec un soldat isolé qui va se battre pour survivre plus ou moins seul contre tous. Ce qui aurait dû être l'âme du film, son originalité qui le rend marquant n'est finalement qu'un prétexte pour réaliser un banal film d'action.
Le traitement des personnages est juste une catastrophe, je suis désolée. On n'a strictement aucune raison de s'attacher au personnage principal, à part parce qu'on a décrété arbitrairement que c'était lui le héros du film ! Il n'est pas plus intéressant ou plus touchant que les autres personnages. Au contraire, il y a plein de personnages secondaires qui me semblaient avoir bien plus d'intérêts que lui (ce petit garçon qui l'aide à se rendre au pub ou l'autre jeune joué par Barry Keoghan ou cette faction secrète/espionnage de l'armée : j'aurais vraiment aimé en savoir plus sur eux). Les personnages appartiennent à des sous-groupes qu'on oublie trop vite, on sait plus qui est de quel côté, qui est contre et avec qui, tout ça parce que c'est sans importance en réalité, dans la construction de ce film.
La réalisation ne m'a pas emballée non plus. Je lui reconnais une certaine puissance et sa capacité à faire monter la pression, le rythme. Mais cette caméra trop gigotante a vraiment eu tendance à me filer le mal de mer.
Le film garde quand même pour moi la qualité de son interprétation, d'une façon globale. Même s'il est dommage que les scènes les plus intéressantes de ce point de vue soient vraiment sur la fin du film. Elles sont là, mais on les aura attendues !
Sur le fond, du fait du thème bien entendu. Ça a un peu vieilli, mais honnêtement pas beaucoup. Aujourd'hui on donnerait sûrement une tournure un peu plus écolo à la chose, mais c'est bien tout. Les situations, les populations qu'on nous montre, l'émotion qu'elles provoquent parfois, l'absurdité d'un système, tout cela est toujours très pertinent. Bien sûr que le traitement est orienté, mais c'est assumé, donc ça ne m'a pas vraiment dérangé. Sauf peut-être sur un point, la vision un peu naïve et idéalisée de cette vie en marge de la société, qui rencontre quand même ses limites à un moment (et que je n'avais pourtant absolument pas ressenti dans "Sans toit ni loi" de la même réalisatrice, avec un thème un peu similaire).
Sur la forme, j'ai trouvé remarquable qu'on ait su mettre autant d'humour dans ce documentaire, sans jamais rogner sur le message. C'est vraiment la plus grosse qualité du film je pense. Ce n'est ni plombant, ni culpabilisant, on n'est pas donneur de leçon, on ne prétend d'ailleurs pas avoir la solution au problème. Le film bénéficie par ailleurs du regard aiguisé de sa cinéaste de réalisatrice. Si on ne révolutionne pas l'interview face camera, on a su intégrer dans le documentaire des séquences bien plus artistiques, qui donnent là encore une saveur assez unique au film.
A revoir tout de même quand j'aurais complété ma filmographie de quelques œuvres supplémentaires de Jacques Demy, car je n'avais malheureusement pas toutes les références. Mais loin de ternir mon plaisir au visionnage, ça me donne plutôt envie d'y (re)plonger au plus vite.
Sans même parler de l'histoire, c'est malheureusement un film d'animation assez cheap techniquement. Les images ne sont honnêtement pas très belles, que ce soient les designs pas fous des personnages, les images très répétitives ou l'animation assez peu fluide. Franchement, ça ne fait pas film d'animation soigné, mais on sent vraiment qu'on n'y a pas mis les moyens, et ça ressemble plutôt à un dessin animé d'il y a 15 ans fait au kilomètre. J'ai par contre bien aimé la BO, que j'ai trouvée entraînante.
Quand au scénario, je n'irais pas jusqu'à dire que c'est mauvais, mais c'est vraiment simplet et enfantin. Batman est envoyé en mission le 24 décembre, au grand désespoir de son fils. Des cambrioleurs viendront à la maison en l'absence de Batman, l'occasion pour son fils, qui rêve de devenir un super héros à son tour, de faire ses preuves. Il n'y a que très peu, voire pas du tout, de double lecture pour les adultes qui s'y aventurent. Et par conséquent, on s'ennuie un peu une fois qu'on a passé l'âge. Ce n'est même pas particulièrement drôle.
Après on a le mérite d'avoir glissé plein de références Batman, et plus largement à l'univers DC, dans le film. Même si on passe tout de même à côté d'une référence qui me semblait assez évidente : le fils de Batman a un chat, quand on aurait pu exploiter Ace, le chien de Batman.
En revanche, quel dommage qu'on respecte aussi peu les caractères attendus des personnages. Batman est un papa gâteau complètement niais et avec une voix qui ne colle pas vraiment, pas le début de son côté un peu dépressif habituel. Alfred est horriblement chiant à faire la morale à tout le monde.
Ah et aussi, il y a une scène où Batman dit être en train d'emballer le cadeau qu'il fait à son fils, donc nous avoue à demi mot que le père Noël n'existe pas. Dans un film de Noël pour les enfants, je trouve franchement ça maladroit.
Au niveau du concept, on est dans un univers dystopique où on arrête de vieillir après 25 ans (oui, oui, vous ne verrez donc aucune personne "âgée" dans ce film, juste des gens jeunes et sexy, et c'est remarquable de mauvais goût). Le temps après 25 ans est ensuite compté, il doit se gagner, s'acheter, s'échanger, se voler,... Bref, le temps remplace ainsi de fait l'argent. Ce n'est clairement pas le concept de SF le plus novateur (combien de fois on a déjà parlé de temps dans une œuvre de SF ?) ou le plus fin que j'ai vu dans ma vie, d'autant plus qu'on ne cherchera pas à lui donner la moindre crédibilité par une quelconque justification sur comment tout cela est "techniquement" possible. Mais ce n'est pas non plus, comme parfois en SF, un concept complètement stupide qu'on a envie de rejeter dès le début du film. Donc bon, je ne suis pas particulièrement emballée, mais je me dis pourquoi pas ; je suis en tout cas sûre qu'il y avait les moyens de faire un film correct en partant de là.
Notamment, le film aurait ainsi pu aborder d'une façon détournée toutes les questions liées à l'argent, au capitalisme, à l'exploitation de l'homme par l'homme, à la compétition malsaine entre les gens, etc. De façon évidente il est là le problème moral principal de TOUS les personnages qu'on rencontre dans ce film. Par ailleurs, c'est ça qui aurait permis de faire un parallèle pertinent avec notre société, de l'interroger, de nous faire réfléchir, peut-être changer d'avis, et pas juste nous raconter une fable de fiction qu'on oubliera 10 minutes après l'avoir vue ; bref, de remplir la mission d'une bonne œuvre de SF. Sauf que non. On est dans un film américain quand même, donc on ne peut pas tenir ce message de gauchiste. Donc on va volontairement saborder son propre concept ! On va volontairement ne pas traiter la principale problématique découlant de ce concept et ainsi, au bout d'à peine de 15-20 minutes, le film commencera sérieusement à chier en terme de scénario... On va savamment éviter de dire la moindre chose engagée. On n'en parle même pas vraiment en fait, juste quelques généralités sur le partage des richesses. C'est là, sous notre nez, on ne voit que ça, mais ça traverse pourtant jamais l'esprit des personnages d'aller pour de vrai creuser les choses.
A la place, on va plutôt partir dans une espèce de délire complotiste de mauvais goût, avec une élite cachée de vilains immortels qui veulent tuer les autres. In fine, ça sera juste l'occasion de nous montrer une course-poursuite. Oui. Une simple course-poursuite pendant 2h : pas besoin d'argument pour dire pourquoi on s'ennuie, cette information se suffit à elle-même... On va suivre un insupportable personnage principal, mais vraiment, j'ai eu AUCUNE sympathie pour lui. C'est un nouveau riche, qui prétend vouloir changer les choses, mais agit d'une façon aussi insupportable que les gens qu'il critique (la voiture de sport par exemple). On va nous offrir la romance mièvre réglementaire dans un blockbuster, qui doit faire rêver des gamines malgré son côté hyper malsain
Les personnages ne nous touchent jamais car ils n'ont quasiment pas de personnalité et un passif tenant sur un timbre poste. Ou alors, ils avaient du potentiel, mais là encore, on se tire une balle dans le pied tout seul, en le mettant sous le tapis, plutôt que de le traiter convenablement. [spoiler]L'espèce de policier là, Leon, on sent bien qu'il y a de la matière intéressante, dans son petit côté suffisant, mais expérimenté ; que Will devine comme étant lié à son passé de "pauvre". On aurait pu dire plein de choses sur ce personnage, bah non, on ne nous en dira rien. Donc il passera au final juste pour un flic à qui on a envie de mettre des baffes.[/spoiler]
On multipliera les erreurs d'écriture et autres choses pas crédibles du tout. [spoiler]Il y a juste rien qui va dans l'intrigue autour du personnage d'Henry. Enfin vous avez bien vu d'une part comment les caméras de surveillance et la sécurité de façon générale sont omniprésentes dans le film, et d'autre part comment c'est dur de sortir du "ghetto" des pauvres, mais aussi d'y entrer. Et lui, il y serait entré, sans que personne ne le voie, ne l'en empêche, que ce soit avec de bonnes ou de mauvaises intentions ?! Il y a aucune explication rationnelle à sa présence ici : il aurait pu se suicider chez lui, avec ou sans don de son temps à quelqu'un. Aussi, ça aurait pu être lui le héros du film, qui a une prise de conscience malgré son statut de privilégier et qui se bat de l'intérieur pour rééquilibrer le système. Il n'y a aucune explication rationnelle à ce que Will lui vienne en aide dans le bar plutôt que de se barrer comme tous les autres. Il y a rien de rationnel non plus dans la réaction de la police non plus, qui va multiplier les démarches pour comprendre où est passée sa centaine d'années, mais pas le millier d'années qu'il était aussi censé avoir aussi ?!! Et la mort du personnage de Rachel, la mère, on en parle tellement il y a rien qui va ? Elle espérait quoi au juste en se défaisant de 2 jours pour ne garder que 1h30 de temps de vie ?! Mourir chez elle dans la nuit ? Et l'accident de voiture de Will et Sylvia, dont ils se relèvent comme si de rien était ? Et Sylvia qui tire dans le mille alors que c'est la première fois qu'elle tire de sa vie ?! Le policier qui guérit d'une balle dans le bras en 2h ?!! Le braquage de la "banque" : allo, les banques n'ont plus de grandes quantités d'argent liquide, mais par contre une donnée immatérielle comme le temps, ils en ont des coffres plein ?!!! Et pourquoi, alors que les personnages vivent dans un coupe-gorge, personne n'a jamais braqué de banque avant, si c'est aussi simple qu'on le montre ?!!!! Oh et ce final "oups, j'ai plus de temps" de Leon, qu'on voit venir de loin, alors même que le personnage nous a dit au moins 3 fois dans le film qu'il a 50 ans d'expérience, qu'il connait parfaitement son métier : il ne devrait pas mourir aussi connement. L'énorme faux raccord ensuite quand les personnages de Will et Sylvia s'éloignent et qu'il n'y a plus le corps de Leon à l'arrière-plan. Non vraiment, il y a pas grand-chose qui va dans ce scénario.
Cette intrigue franchement plus que moyenne est soulignée par une réalisation du même niveau. Houlala mais quelle recherche pour créer une ambiance, bravo, j'applaudis des deux mains : les pauvres ont un filtre jaune pisseux, les riches un filtre bleuté aseptisé. Waouh ! Sans oublier cette insupportable BO, faite principalement de bon gros violons, qui est là pour vous dire quand vous devez ressentir une émotion, puisque les images ne vous en feront ressentir aucune.
Côté interprétation, on ne partait pas avec un avantage, quand on prend pour les rôles principaux Justin Timberlake et Amanda Seyfried, qui ne sont pas franchement les acteurs les plus subtils que je connaisse. Mais si en plus on leur fait jouer une histoire aussi bancale et inintéressante, forcement qu'ils vont être complètement quelconques, car n'importe qui serait quelconque s'il devait jouer ça. Pas mauvais, je peux pas dire qu'ils jouent mal, mais ils sont plats. Je l'ai déjà dit, mais je n'ai ressenti absolument aucune émotion devant ce film. Sans rire, la chose la plus impressionnante que fait Amanda, c'est littéralement de courir sur des talons hauts comme si de rien était pendant la moitié du film. Et pardon, mais je me suis prise des fous rires toute seule devant Cillian Murphy, parce que clairement, il a lâché l'affaire. On adore le "disappointed Cillian Murphy meme" en interview et sur les réseaux sociaux, mais pas dans les films eux-mêmes quand même ! Enfin ce n'est pas de notre faute, mon grand, si tu joues dans un film pourri et que ton personnage a été écrit, il est vrai, avec les pieds...
Comme le premier, on sera trash mais furieusement drôle. Comme le premier, l'ancrage géographique et culturel à Édimbourg donne une saveur inimitable au film (à voir absolument en VO pour le travail sur l'accent écossais). Le talent de metteur en scène de Danny Boyle semble s'être décuplé avec les années et il est accompagné d'un chef opérateur, Anthony Dod Mantle, visiblement en grande forme tant les lumières ont été soignées. Bien entendu, les interprètes toujours aussi bons, la BO toujours aussi entraînante et la bonne dose de nostalgie heureuse feront le reste. L'ensemble est un film ni indispensable et ni parfait, mais c'est indéniablement très distrayant et plaisant à voir, tout en restant précis sur les aspects techniques.
Je me demande si d'une certaine manière je n'ai pas même préféré cette suite. Bien que l'intrigue soit relativement basique, j'ai été séduite par sa structuration, qui ménage un peu de suspense ; et la mise en abyme autour du personnage de Spud est une excellente idée. Par ailleurs, le fait de suivre des personnages plus âgés, un peu cassés par la vie, m'a semblé plus touchant que leurs jeunes versions.
Choose life.
C'est une histoire très simple, presque pas originale ; je ne vais pas plus haut dans ma notation pour cette raison. Mais elle est si superbement mise en scène et interprétée qu'on se laisse très vite emporter par la lenteur hypnotique du film et son émotion. Rarement on aura vu ailleurs des personnages ensemble mais seuls, autant attirés l'un par l'autre, mais avec une composition aussi sobre - le film ne contient même pas un baiser.
J'ai trouvé qu'il y avait quelque chose de mystique, de fascinant et d'hypnotique dans cette histoire, mais qui sait aussi ménager un suspense digne d'un thriller, des émotions fortes et des réflexions terre à terre sur les liens entre science et religion. On s'inscrit très intelligemment dans un certain cadre historique et géographique, qu'on prend également plaisir à suivre. J'entends que le rythme lent en bloquera certains, mais je l'ai trouvé parfaitement adapté à l'intrigue, justement pour avoir ce côté planant.
La mise en scène du film est assez remarquable au vu des contraintes inhérentes au projet, souvent dans des intérieurs très dépouillées et littéralement éclairés à la bougie. On apprécie d'autant plus les grands espaces extérieurs qu'on nous montrera à d'autres moments. Quant à la direction d'acteurs, elle est simplement superbe. Bien sûr qu'il y a Florence Pugh qui crève l'écran, comment ne pas l'aimer quand on voit la façon dont elle porte ce film, avec aucun artifice derrière lequel se cacher. Mais on en parle de la performance Kila Lord Cassidy, dans le rôle de la petite Anna ? C'est quand la dernière fois qu'on a vu un enfant tenir ainsi un rôle dramatique ? Dans les rôles secondaires, Elaine Cassidy dans le rôle de la mère, Niamh Algar dans le rôle de la sœur ou Tom Burke jouant le journaliste, apportent aussi une touche intéressante au film.
Le seul petit défaut que je trouve, c'est le côté un peu surfait de l'introduction, de la conclusion et d'une scène vers le milieu du film, où on brise le 4ème mur, comme on dit. On s'adresse directement aux spectateurs pour disserter sur la façon de raconter une histoire. Je n'ai ni trouvé ça pertinent, ni vraiment compris ce qu'on voulait nous dire ici. Mais comme ce n'est qu'un très court temps dans le film, je n'en tiens pas rigueur dans ma notation.
Depuis cette époque, je me suis réconciliée avec Zola, je n'ai probablement plus le même rapport au cinéma non plus, et l'envie de le revoir est apparue. Je ne suis pas mécontente de l'expérience, car cinématographiquement, le film est quand même assez remarquable. C'est une leçon de reconstruction, décors, costumes, photographie, nombre de figurants, rien n'est laissé au hasard. Le réalisme des lieux et des ambiances qu'on traverse sont sans trop de doute l'attrait principal de cette œuvre.
C’est certainement réussi aussi au niveau du scénario, qui reprend quand même assez bien l'intrigue du livre (du moins le souvenir que j'en ai). Mais personnellement ce n'est pas l'intrigue de Zola qui me parle le plus. Par conséquent, je suis plutôt restée en surface en termes d'émotion et de distraction. Pas mauvais, mais pas vraiment fait pour moi.