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Commentaires de films faits par pwachevski

Répliques de films par pwachevski

Commentaires de films appréciés par pwachevski

Répliques de films appréciées par pwachevski

Film italien découvert au hasard du catalogue de replay d'Arte, qui est une vraie bonne surprise pour moi. On va pas se mentir, j'avais jamais entendu parler du film, du réalisateur ou des interprètes avant de tomber dessus, le synopsis m'a attiré donc j'y suis allée, mais j'en attendais clairement pas grand chose. Et c'est peut-être les meilleures découvertes que l'on fait ainsi, car je suis restée assez scotchée, et par tous les aspects du film en plus. L'histoire est originale, intéressante et touchante, c'est bien filmé et bien joué. Franchement, que demander de plus ?

On va donc suivre cette famille un peu particulière, composée d'Elena, la mère de Vincent, qui a un handicap, puisqu'il est autiste ; ce qui forcément a un fort impact sur la vie de sa mère, qu'on sent un peu au bout du rouleau. Elle est épaulée par son compagnon Mario, père adoptif de Vincent ; puisque son père biologique, Willi, l'a quitté quand elle était encore enceinte et ne connaît pas du tout son enfant. Willi revient d'une façon totalement inattendue dans sa vie, souhaite voir son enfant, découvre son handicap, et... s'enfuit avec lui, pour un road-trip musical, à travers l'Italie, la Slovénie et la Croatie.

Beaucoup de choses, beaucoup de thèmes donc dans ce film, qui va aussi bien nous parler frontalement du handicap et son acceptation, ou des responsabilités qui vont avec la parentalité / paternité, mais aussi de plein d'autres thèmes plus subtiles, ou du moins qu'on attendait pas nécessairement au départ. La musique et l'art sont très présents. La question de la communication au sein de la famille est omniprésente. Vincent est aussi un ado comme les autres, qui fait un plaisant chemin initiatique avec ce voyage. On nous parle aussi de l'Europe, oui oui, avec cette traversée de plusieurs pays, plusieurs cultures, mais aussi à travers des thèmes d'actualité forts, comme quand on nous montre les routes empruntées par les migrants. On aurait pu se perdre dans ce gloubi-boulga de thématiques, mais pas du tout. Chaque chose est à sa place, et à sa juste place, a du sens sans jamais tomber dans quelque chose qui semble forcé ou lourdingue. C'est un film subtile, sensible, et même émouvant par moment.

Comme je l'ai déjà dit, le film est en plus vraiment joli à regarder, car on va montrer de nombreux paysages et lieux. On fait parfois des choix d'univers visuels très intéressants, par exemple cet ensemble de scènes dans cette communauté circassienne ; c'était vraiment objectivement très esthétique, même pour moi qui ne suis généralement pas sensible à l'univers du cirque. La musique est pas mal présente, alors pas forcément des créations originales, mais il y a un usage intéressant de musiques contemporaines et parfois assez populaires, qui donnent un côté assez universel à l'histoire. Cerise sur le gâteau, c'est donc globalement bien joué. Mais il y a surtout un acteur qui est bluffant et crève l'écran, c'est l’interprète de Vincent, un certain Giulio Pranno ; je ne sais pas qui est ce jeune homme, mais vraiment, il porte le film sur ses épaules et sait nous embarquer avec lui.

Le seul regret que je pourrais avoir, c'est sur le caractère un peu surréaliste du film. On a parfois du mal à y croire, et dès le début d'ailleurs. On n'arrive pas vraiment à justifier le fait que la mère et le beau-père "laissent faire" les choses, et ne préviennent pas la police notamment. Après bon, je comprends bien qu'il fallait aussi laisser au film la chance de pouvoir dérouler son histoire, et donc pas couper l'herbe sous le pied tout de suite, mais je pense que ça aurait dû être fait autrement, d'une façon plus cohérente et acceptable pour le spectateur. De même pour les ellipses et autres coupures parfois un peu grossières dans l'intrigue.
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date : 23-09-2023
Si autant je suis une bonne cliente pour les thrillers, et même les thrillers horrifiques, le vrai cinéma d'horreur m'a lui toujours profondément ennuyé. Mais de temps en temps, je vois passer un synopsis qui me parle et je m'y aventure quand même. C'est ce qui s'est passé ici : la thématique des insectes m'intriguait, j'en avais en plus eu plutôt de bons échos, donc je me suis lancée.

Même si ma notation est assez mesurée, je ne peux pas dire que je regrette ce choix, car c'est un film que j'ai trouvé dans l'ensemble distrayant, même si le rythme est parfois trop mou, je n'ai pas du tout passé un mauvais moment et donc je suis plutôt contente de l'avoir vu. J'ai trouvé le film assez bien fait techniquement parlant, malgré je pense des moyens financiers pas illimités. C'est bien joué, déjà je tiens à le dire, car ce n'est pas franchement toujours le cas dans le cinéma d'horreur où on peut vite tomber dans des excès désagréables ; et d'autant plus quand on a des enfants et adolescents acteurs, comme ici. C'est également bien filmé, avec un univers visuel qui nous marque et qui participe grandement à l'ambiance du film. Cette maison isolée, cette nature un peu sauvage, et surtout les serres, c'est des choses qui restent réellement imprimés dans notre mémoire une fois le film terminé.

Là où ça se gâte pour moi, c'est sur le scénario. Et pourtant il y a plein de bonnes idées dans le scénario ! La thématique de l'élevage d'insectes, et avec elle la thématique d'une alimentation du futur, plus durable, plus écologique, si on n'est pas en plein dans des débats d'actualité, je ne sais pas où on est. Cette femme agricultrice, qu'on sent au bout du rouleau, car on sait ce métier dur et sous payé, alors que pourtant indispensable dans la société. C'est un personnage hyper fort, renforcé encore par l'aspect famille monoparentale, qui lui donne d'autant plus de puissance et de mérite.
Spoiler(cliquez pour révéler)
C'est très courageux aussi d'avoir rendu cette famille monoparentale non pas par un divorce ou une séparation, mais à cause du suicide du père : c'est pas un schéma qu'on a déjà vu partout. [/spoiler]Donc vraiment, les bonnes idées ne manquent pas. Mais bon Dieu, pourquoi on n'en a rien fait ?! C'est là, sous nos yeux il aurait suffit de dérouler la pelote, d'en parler un peu, mais non. On l'évoque un peu, quelques secondes par sujet, mais on ne traite rien. J'ai trouvé ça hyper décevant.

Vous ajoutez à ça les maladresses habituelles du cinéma d'horreur, avec forcément un côté un peu excessif, et des personnages qui prennent parfois des décisions tellement mauvaises qu'on fini par se demander s'ils sont pas un peu stupides. Sans oublier les bouts d'intrigues un peu tout fait, qu'on voit venir à 3 kilomètres et gâchent carrément la surprise [spoiler]: vous en connaissez beaucoup, vous, des films d'horreur qui vous font vous attacher à un animal de compagnie, si c'est pas pour le tuer ensuite ? On le sait dès qu'on l'a voit que cette chèvre va être bouffée par les criquets !
Et enfin une nuée pourtant annoncée dans le titre du film, mais qu'on ne voit finalement pas beaucoup. L'ensemble ne me marquera donc pas plus que ça. Il y a un petit goût de David Cronenberg du pauvre quand même.

Ah et j'ai une question con : les insectes qu'on voit dans le film sont clairement des criquets, pas des sauterelles. Pourquoi donc on parle de sauterelles pendant tout le film ?!
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date : 10-09-2023
J'ai un rapport très personnel et viscéral à ce film. Je l'ai vu quand j'avais une dizaine d'années, c'était probablement pas un age très adapté pour le voir, mais bon, que voulez vous, c'est ainsi, on refait pas sa vie. Et là où pleins d'autres enfants de cet age se seraient probablement copieusement ennuyés, moi je suis restée complètement abasourdie et j'ai littéralement eu une révélation. C'est la première fois de ma vie que j'ai compris qu'on pouvait aussi faire ça au cinéma. Faire autre chose qu'une commerciale machine à distraction, mais juste arrêter le temps avec une pureté incroyable. Réussir cette magie d'en seulement 2h-2h30 venir nous raconter une histoire grave, qui vous fauche en plein vole, vous bouleverse et vous marque durablement ; vous faire vous attacher à des personnages que vous ne connaissiez pas avant, mais que vous n'oublierez plus jamais. Proposer une interprétation aussi profonde que celle d'Adrien Brody ou une réalisation qui est autre chose qu'une simple succession d'images, mais qui aura été savamment pensée et réfléchie, pour servir l'histoire. User de cette façon de la musique dans un film. Franchement, c'est LE film qui m'a fait aimer le cinéma. Je veux dire, vraiment aimer ça, m'y intéresser pour de vrai. S'il n'avait pas été là, il y en aurait sûrement eu un autre, mais ça a été celui là.

Alors oui, j'aurais pu renier ce film depuis. Peut-être bien qu'on en a fait de meilleurs sur cette période de l'histoire. Peut-être. J'aurais aussi pu hurler avec la meute et dire que la distinction entre l'homme et l'artiste est une abomination et que Polanski et ses films sont à enfermer dans un placard dont on oubliera la clé. J'aurais pu. Mais la vérité c'est que j'en suis parfaitement incapable, car ce film est et restera, pour toujours, le film le plus important de ma vie.
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date : 10-09-2023
Surprenant premier film de Jim Jarmusch, car pas mal abouti et bien ficelé dans son intention, on y retrouve déjà son style et les thématiques qui lui sont chères, et qui préfigurent l'ambition de ce réalisateur. Sur fond d'une hypnotique B.O. jazzy, et d'une réalisation un peu étriquée, tout en plans fixes, on y suit le personnage d'Allie Parker dans un New-York sale, pauvre et désœuvré. Est-ce qu'il est perdu ou est-ce qu'il fuit ? Ça, ça sera à vous de le déterminer, le film ne donnera pas de réponse claire. Dans son périple, on va croiser tout une galerie de personnages étranges, mais partageant cette même détresse, tristesse ou nostalgie d'une Amérique qui n'a finalement peut-être jamais existé. Le résultat est un film à ambiance, qui se ressent plus qu'il ne se comprend réellement, laissant de côté narration et développement de personnages, tel qu'on l'entend généralement. Ce n'est honnêtement pas forcément ce que je préfère à titre très personnel, donc je n'irais pas plus haut dans ma notation, mais je ne peux nier que c'est bien fait, que le film mérite un coup d’œil et qu'il est venu remuer certaines choses chez moi.
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date : 05-09-2023
Ce film a fait un flop total à sa sortie, puisqu'elle s'est faite directement en DVD, sans passer par la case cinémas. Alors personnellement, quand j'entends ça, ça me donne un peu envie de fuir, car on imagine logiquement un film complètement nul. Eh bah non en fait ! C'est un film que j'ai trouvé hyper sympathique, et j'ai honnêtement passé un très bon moment.

Alors je ne dis pas non plus que le film est parfait ou que c'est un chef d’œuvre à ne surtout pas manquer, mais franchement il en vaut d'autres, et même des films bien plus connus. Malgré quelques approximations, c'est une comédie romantique que j'ai trouvée rafraîchissante, attendrissante et originale. L’écriture des personnages est bonne, on sait les faire évoluer au cours du film et il y a une morale qui tient la route, qu'on peut assez facilement transposer à sa propre vie amoureuse. C'est plutôt bien jouée et réalisée. Bref : j'en demande personnellement pas plus d'une petite comédie romantique sans prise de tête.

Pour parler quand même un peu de l'intrigue, on suit donc le personnage de Neil, ce nerd tenancier d'un vidéoclub ringard à souhait ; on sent bien ici l'influence du cinéma indépendant américain, qui adore sublimer ce genre de loser - en toute amitié. C'est un personnage que j'ai trouvé vraiment adorable. Bien sûr qu'il y a une pointe de caricature, dans son côté très émotif par exemple, mais c'est bien dosée, et ça n'empêche pas de voir le potentiel du personnage. C'est un vrai personnage de gentil, comme on en voit finalement assez peu. Il y a une grande tendresse dans l'écriture de ce personnage, que j'ai trouvé hyper attachant. C'est le genre de personnage qu'on voudrait connaître dans la vraie vie quoi. Il est servi par un plutôt surprenant mais très convainquant Cillian Murphy, que je n'avais personnellement jamais vu dans un rôle comique et aussi souriant, alors que ça lui va très bien également.

La vie de Neil va être bouleversée par l'arrivée inattendue de Violet. On est ici sur un personnage beaucoup plus excessif et caricatural, et plus ambigu dans ses intentions, du coup la projection sera moins facile. Mais pour compenser, c'est sur elle que reposera l'essentiel des ressorts comiques du film, puisque sa passion dans la vie c'est de faire des farces (parfois assez horribles) à son nouvel amoureux. Elle manque clairement un peu de réalisme, mais elle dispose également de scènes plus posées, plus sérieuses, qui ne rendent pas improbable la naissance de sentiments amoureux entre elle et Neil. Elle est jouée par Lucy Liu, elle aussi convainquante, car alternant à merveille entre ce registre complètement décalé et ce registre plus dans la tendresse. Elle présente en prime une complicité palpable avec son partenaire de jeu ; c'est très cucul la praline ce que je vais dire, mais ils sont juste mignons tous les deux. Il y a un coté immature, un peu adolescent dans leur couple ; ça aurait pu être un défaut, mais pas du tout, car c'est totalement recherché et assumé, du coup ça les rend au contraire vraiment charmants.

Leur histoire se déroulera sous nos yeux avec un rythme franchement accrocheur, enfin personnellement je ne me suis pas du tout ennuyée. On a une succession de scènes et situations souvent surprenantes et inattendues ; ce qui fait franchement du bien dans une comédie romantique, parce qu'en la matière, on a parfois l'impression de toujours voir le même film. La réalisation, sans déborder de style ou de recherche, est globalement propre. Il y a quelques maladresses et effets mal dosés (la scène musicale notamment, avec cette image coupée en 4, c'était d'un kitch...), mais j’apprécie le fait qu'on ait quand même tenté des trucs, les effets sur les miroirs et les écrans par exemple, les références cinémas à foison, les couleurs légèrement acidulées, etc. La BO est discrète, inexistante dans certaines scènes, mais fait le job quand elle est là. Les costumes et décors n'étaient probablement absolument pas recherchés pour l'époque, mais développent aujourd'hui une esthétique typique des années 2000, qui mine de rien commence à avoir son charme suranné.

Dans les moins, je mettrais l'interprétation malheureusement inégale. Si les deux interprètes principaux sont justes et crédibles, sur les rôles secondaires c'est plus approximatif, et parfois d'un niveau très bas. Je pense par exemple à l'actrice qui joue Denise, la première copine de Neil, franchement heureusement qu'on ne la voit que dans une ou deux scènes, je n'aurais pas supporté tout un film avec un jeu si mauvais...

Par ailleurs, l'humour du film n'est lui pas toujours d'une finesse remarquable. On aura de la blague pipi caca et sous la ceinture à plus d'une reprise. Même si ça n'atteint pas du tout les sommets de mauvais goût parfois vu dans les comédies américaines (ce n'est pas American Pie quoi, rassurez-vous) c'est quand même là, et c'est à double tranchant. Clairement ça ne plaira pas à tout le monde. Tout comme le côté excessif et peu réaliste de certaines scènes, ou du personnage de Violet : j'en suis sûre, c'est parfaitement recherché, c'est pas une faute d'écriture mais une vraie volonté, mais là encore, ça peut cliver.

Je surnote peut-être un peu le film, une liste bronze serait sûrement plus juste, mais dans l'ensemble c'est sincèrement un film qui m'a fait passer un très bon moment et me laissera un agréable souvenir. En vrai, je suis un peu tristounette de son absence totale de succès, il aurait clairement mérité un meilleur sort, car je pense carrément que ça aurait pu trouver un public.
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date : 15-08-2023
J'ai trouvé ce film sympathique, mais il me laisse un certain sentiment d'inachevé. Un peu comme une sorte de Pulp Fiction inabouti.

On est vraiment dans le film américain indépendant type, mais si vous savez, ce quasi genre à part entière qui transforme des losers en héros, comme Vincent Vega dans Pulp Fiction donc, mais aussi comme The Big Lebowski, Fargo, Ghost World, Blue Ruin plus récemment ou encore d'une certaine manière Rocky (et on a même Steve Buscemi, spécialiste du genre, au casting). On va ainsi suivre entre autres, une femme en deuil, des gangsters ratés et surtout ce jeune couple de japonnais fans d'Elvis, qui passe ses premières vacances à Memphis, ils sont mignons tout plein, et ont clairement quelque chose d'universel, qui font qu'on se sentira proche d'eux. On les connait déjà, en fait, ces personnages.

Chaque groupe de personnages représente une ligne temporelle, qui vont bien sûr se croiser à la fin. C'est indéniablement efficace, mais là encore, c'est une construction qu'on a déjà vue très souvent. Il n'y a peut-être que les quelques touches de fantastiques qui donnent une petite originalité (encore que...) mais elles sont pas assez nombreuses pour apporter une véritable plus-value au film. L'ensemble est un peu terne, avec un rythme un peu trop plan-plan, sans véritables enjeux.

Après tout est bien fait. C'est globalement bien joué. La réalisation est soignée malgré, j'imagine, pas de très gros moyens. Il y a vraiment un univers visuel marqué et recherché. Un vrai regard aussi au niveau du chef opérateur, avec une superbe photographie. Il y a vraiment ce petit truc qui nous fait dire que c'est un beau film, qu'on est content d'avoir vu ; mais ça ne suffit pas toujours.
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date : 01-08-2023
J'annonce la couleur tout de suite : je ne suis pas particulièrement amatrice du cinéma de Christopher Nolan, pour un certain nombre de raisons, que je ne vais pas exposer ici - j'en ai déjà parlé dans mes commentaires sur d'autres de ses films. Mais je tiens à préciser que ce n'est pas par contrainte ou en traînant les pieds que je suis venue vers ce film, je n'y suis pas allée en ayant envie d'en dire du mal, j'y suis allée au contraire avec curiosité et espoir, car son sujet et son casting me faisaient bien envie. Par ailleurs, je trouve qu'il y a une réelle cohérence à ce que ce soit ce réalisateur qui s'attaque à ce sujet, à ce personnage historique. Je ne pense pas que ce soit un effet de style calculé ou un passage obligé pour le réalisateur de faire un biopic. De façon évidente, la science d'une part, et le temps et ce qu'on laisse comme trace dans l'histoire d'autre part, sont des thèmes qu'il aime, qu'il a déjà souvent traités dans son œuvre, qui parfois ont été obsessionnels même. Je pense sincèrement qu'il était le parfait candidat pour le biopic sur Oppenheimer, car à même de proposer une réflexion construite à son sujet.

Après, malheureusement, pas de miracle à l'arrivée pour ma part. Je n'ai pas passé un mauvais moment (ce que je ne peux pas dire de tous ses films) mais ça n'a pas franchement su me cueillir pour autant, et je ne peux me défaire d'une impression de réalisateur beaucoup trop surcoté.

Commençons par le positif.

Le sujet est important, historique, mis en lumière par un rythme soutenu et une construction de film empruntant souvent, et avec efficacité, au thriller politique. En clair : malgré les 3h de film, ce qui commence à être une durée assez respectable, et sur des sujets aussi arides que la mécanique quantique et le maccarthysme, bah je me suis pas ennuyée. Et ça c'est quand même indéniablement une belle performance. Ça n'y semble peut-être pas de prime abord, mais le film est grand public. Vraiment, j'ai trouvé qu'on se laissait complètement prendre au jeu de la création de la bombe et de l'après, même si on connaît déjà l'issue.

Fin du positif.

On m'avait promis une plongée dans la pensée et les états d'âme d'Oppenheimer. Eh bien... Si quelqu'un les a vu ou compris, qu'il me fasse signe, car moi j'ai rien compris du monsieur. Et pourtant, je suis la première à regretter les films manichéens, où on est gentil ou méchant ; je suis la première à trouver plus intéressant d'aller explorer la multitude de possibilités existantes entre ces deux extrêmes. Mais encore faut-il bien le faire. On construit là un personnage extrêmement froid, distant et secret. Nolan se prend les pieds dans son propre piège, en s'enfermant dans ce personnage finalement impénétrable, et qu'on peine sérieusement à faire évoluer au fil du film. Pour caricaturer, on n'a aucune scène où il nous dit clairement "il s'est passé ça, ce qui me fait changer d'opinion sur ce sujet". On a au contraire un personnage avec des opinions floues au début, obscures au milieu, et absconses à la fin.

Sur ce personnage qu'on a déjà beaucoup de mal à comprendre, s'ajoute la construction sous forme d'un "procès" qui entraîne des interrogatoires et un discours parfois très à charge envers Oppenheimer, ce qui est là aussi une fausse bonne idée, car entraîne encore plus de confusion pour le spectateur. On finit nous aussi à douter, à pas trouver très crédibles les réponses données, à regretter un manque de constance et de cohérence chez lui. Plus largement à pas comprendre ce que Nolan a voulu nous dire, à pas arriver à croire que Oppenheimer, la vraie personne, était réellement comme ça, mais plutôt à penser que c'est le personnage de fiction qui est mal écrit. Oppenheimer est une personne qui a donné des discours, des interviews, des conférences... Sa pensée il l'a exprimé, mais on a pas su l'exploiter utilement. On n'a pas trouvé suffisamment de contre-arguments, pour équilibrer le discours.
Spoiler(cliquez pour révéler)
Par exemple, on l'évoque très furtivement dans le film ce juge qui formula une opinion dissidente, et qui donc a été convaincu, à titre personnel, par ses arguments. Il aurait mérité d'avoir la parole, même juste une fois, et pas seulement d'hocher la tête et de lancer des regards complices - et là encore, son opinion dissidente est un texte qui existe, un matériau qu'on aurait pu exploiter utilement, mais on ne l'a pas fait.[/spoiler] On n'a pas su non plus questionner la géopolitique américaine, qui n'a pas beaucoup changée depuis les années 40, avec le résultat mitigé qu'on connaît ; pourtant un réalisateur britannique comme Nolan avait là encore une pertinence et une liberté de ton qui avait du sens. Puis bien entendu, on donne jamais la parole a aucun japonnais dans ce film, ce qui est assez regrettable, voire maladroit, c'est quand même les premières victimes dans cette histoire ; tous les autres enjeux dramatiques du film sont dérisoires en comparaison...

A cette faiblesse d'écriture s'ajoute les habituels effets de style lourdingues et verbeux de Nolan, et autres défauts récurrents de son cinéma, qui m'ont un peu noyés. Fans, quittez mon commentaire ici, vous n'allez pas aimer la suite.

Avions-nous vraiment besoin de cette triple ligne chronologique pour un simple biopic ? Bon à la limite, faut bien proposer une originalité, faut bien qu'on retrouve le style de Nolan, donc bon, pourquoi pas. Mais nous en expliquer réellement le sens que genre 30 minutes avant la fin du film, ça c'est une faute pour moi. Si ce n'est pas volontairement chercher à perdre son spectateur, et à rendre artificiellement complexe ce qui ne l'est pas, je sais pas ce que c'est. Ça détourne l'attention. On cherche finalement plus à comprendre ce qu'est cette foutu commission d'enquête et qu'est-ce que manigance Strauss, plutôt qu'à creuser la pensée d'Oppenheimer.

Avions-nous vraiment besoin d'user du noir et blanc sur une partie du film ? J'ai lu l'explication officielle de Nolan lui-même, qui est pourtant intéressante. En gros, en noir et blanc c'est les scènes avec un narrateur externe, les plus objectives, vérifiables historiquement. En couleurs, c'est la narration et le point de vue subjectif d'Oppenheimer. Non vraiment chapeau, ça a de la gueule dit comme ça. Il y a juste un soucis : on est tellement pas didactique qu'on ne le comprend absolument pas durant le visionnage... J'ai plutôt cru à un avant/après largage de la bombe, mais on comprend rapidement que non, ça ne colle pas au niveau des dates. Du coup, on lâche l'affaire en fait, on cherche même plus à comprendre.

Avions-nous vraiment besoin d'une musique aussi ASSOMMANTE ? Ça y va sur les bons gros violons qui s'excitent pour faire monter artificiellement la sauce et le suspense. Le volume sonore de la musique m'a semblé plus d'une fois totalement disproportionné par rapport aux paroles, pour s'arrêter soudainement, uniquement pour créer une rupture de rythme totalement artificielle et sans lien avec ce qu'on voit présentement à l'écran. Vraiment c'est rare que je rejette à ce point une B.O., mais là j'ai juste trouvé ça assourdissant, extrêmement lourd et fatiguant.

Ces effets semblent d'autant plus pompeux, artificiels et mal employés quand à côté de ça, des choses bien plus simples et évidentes sont... Ratées. J'aurais bien aimé qu'on fasse usage de ce truc bien utile pour faire des films bien réalisés, vous savez, ce qu'on appelle "la mise en scène". Non mais vraiment, à ce stade c'est même pas qu'elle était pas terrible, c'est carrément qu'il n'y en avait pas et que les acteurs ont l'air livré à eux-mêmes. Les placements et déplacements des comédiens sont scolaires au possible. Si la reconstitution extérieure du village a de la gueule, les scènes en intérieur sont immondes. La composition de l'image est trop souvent bâclée, semble simplement dû au hasard, avec des fonds de décors parfois très, très vides, si ce n'est carrément des gens mal placés dans le champ de la caméra.

Sur une thématique dans les trèèèèèèèèès grosses lignes un peu similaire, Sushine de Dany Boyle - déjà Cillian Murphy, d'ailleurs, faut croire qu'il a une tronche de physicien - me semble faire preuve d'une bien plus grande inventivité visuelle. Bon après j'avoue que j'ai vu cet autre film il y a entre 10 et 15 ans, donc je suis pas 100% sûre que ce ne soient pas mes souvenirs qui enjolivent les choses... Mais peu importe, dans tous les cas, c'est très dur de dire ça d'un film, d'autant plus aussi long qu'Oppenheimer, mais honnêtement, il y a pas un plan qui nous marque, pas un plan qui sort un tout petit peu du lot (je parle bien ici des plans avec des acteurs, pas les plans arty pour illustrer la physique quantique). A part peut-être le ciel étoilé dans le désert, je n'ai aucun tableau qui reste imprimé dans ma mémoire à la fin du film. Mais vraiment au secours. Cet homme qui pour un autre film a été nommé pour l'Oscar du meilleur réalisateur ne propose ici strictement aucun regard de cinéaste sur ce qu'il prétend nous montrer.

Certaines scènes sont juste NULLES en terme de réalisation, il y a pas d'autres mots possibles. Entre autre, je l'annonce devant vos yeux ébahis : il y a dans ce film la scène de sexe la plus mauvaise et ridicule il m'ait été donnée de voir depuis trèèèèèèès longtemps. C'était cringe comme disent les jeunes. J'étais juste mal pour les acteurs forcés à jouer ça. [spoiler]La première scène de sexe, juste après la rencontre avec Jean, était déjà franchement pas ouf, toujours cette mise en scène digne d'une série télé d'il y a 15-20 ans. Puis que dire de cette improbable lecture en sanskrit... D'ailleurs, juste pour être sûre que tout le monde ait compris cette scène, parlons peu, parlons bien : donc Oppenheimer bande mou quand les nichons de Jean Tatlock se balancent sous son nez, mais bande dur quand il lit du sanskrit, c'est bien ça ? Quel haut niveau biographique. Par pitié, dites moi qu'il n'y a pas que moi qui lève les yeux au ciel là ?! Mais étrangement, je ne jugeais pas cette scène si durement sur le coup, car elle avait aussi le mérite d'avoir du sens dans l'histoire, de nous faire comprendre rapidement la nature de leur relation, tout en renforçant le côté lunaire du personnage d'Oppenheimer - franchement, s'il y avait pas eu les scènes qui suivent, je n'en aurais probablement même pas parlé. La discussion politique qu'ils ont plus tard nus sur leurs fauteuils était elle aussi un clichée parfaitement ridicule (qui fait ça, sérieux ?! Que ceux qui font ça se dénoncent), mais ça reste gentillet, je le jugeais là encore pas si durement. Mais alors ce qui arrive juste après, dans la salle d'interrogatoire, ça c'est d'une inutilité et d'un mauvais goût assez prodigieux. Mais sérieux, il s'est passé quoi dans la tête de Nolan ? "Aller Florence Pugh, va remuer des fesses avec un regard d'actrice porno sur un Cillian Murphy nu, qui n'aura même pas besoin de faire semblant d'être gêné, devant 5 autres acteurs qui devront vous regarder fixement en restant parfaitement stoïque". Mais c'est quoi ça ?! Je vous aide : un fantasme voyeuriste d'ado prépubère. Aucune des 3 scènes de sexe du film n'est mature, réaliste ou intéressante cinématiquement parlant. En plus, cette dernière scène ne se justifie même pas en terme de scénario : Oppenheimer est pas plus disséqué, plus remis en cause, plus atteint dans sa personne lorsqu'ils évoquent ce souvenir que quand ils évoquent le reste. Ça revient à nous dire qu'il est plus humiliant pour un scientifique de renom d'être interrogé sur ce qu'il fait avec son sexe, plutôt que de voir être remis en question la qualité et l'intégrité de son travail. C'est juste pas crédible en terme d'écriture du personnage, c'est donner infiniment trop d'importance à un évènement qui aurait dû être anecdotique.


Continuons sur les acteurs. J'ai vraiment envie d'aimer Cillian Murphy dans ce rôle, parce que c'est un rôle charnière pour sa carrière d'acteur. Sa popularité explose plutôt sur le tard et du fait d'une série télé ; c'est vraiment l'occasion pour lui de se faire durablement un nom dans un cinéma plus populaire et grand public. Par ailleurs, pour le coup, on ne peut pas reprocher à Nolan d'être opportuniste, s'il y a bien un cinéaste a lui avoir donné sa chance avant les autres, c'est lui. Mais le réalisateur n'a pas réussi a transcender son acteur. Il est à l'image de son personnage : monocorde, quasiment jamais dans le registre émotionnel. Il est à l'image de la mise en scène : raide comme un piquet à savoir que faire de son corps. Probablement pas par manque de talent, Dieu sait qu'il en a et à revendre même, mais par manque de mieux à jouer, par manque d'être mieux filmé, par manque d'émotion dans le film. On sait Christopher qu'il a des yeux et un regard très particulier, mais on ne peut pas faire tout un film en ne jouant que sur ça ! C'est réducteur pour lui, chiant et répétitif pour nous.
EDIT : ce point de mon commentaire ayant visiblement pu être mal compris, je précise ma pensée. Cillian Murphy joue bien, et même très bien. C'est indéniable. Faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Par ailleurs, on sait qu'il a eu une très grosse préparation pour le rôle, ce qui impressionne d'autant plus. Mais, je pense que le résultat aurait pu être encore mieux, si on l'avait mieux filmé. La faute ne repose pas sur lui, qui clairement donne tout pour ce rôle ; mais la faute repose sur le réalisateur, qui ne joue pas sur l'émotion de son personnage et mise beaucoup trop sur des plans fixes qui ne provoquent pas l'effet "waouh" que je recherche pour ma part dans un biopic. Quand j'entends déjà des gens parler de lui donner l'Oscar : personnellement je n'y crois pas vraiment, et je trouve dans tous les cas prématuré de se lancer dans ce genre de conjoncture, alors qu'il nous reste 6 mois de films à voir. Ce n'est donc pas la peine de prendre en note ce que je dis et de venir m'insulter quand il l'aura gagné, bien sûr que ce n'est que mon avis, qui vaut peu de chose, et je ne prends pas les paris. S'il gagne je serais sincèrement heureuse pour lui, car ça reste une jolie performance et son talent mérite dans tous les cas d'être mieux reconnu, mais pour moi ce n'est ni son meilleur rôle, ni le meilleur acteur du film (coucou Robert Downey Jr.).

Il n'est pas franchement aidé par le reste du casting, qui aligne pourtant des grands noms. J'ai vraiment eu dans ce film un sentiment de "chacun pour sa gueule", d'acteurs qui venaient ni pour partager un moment d'interprétation avec les autres, ni en soutien de l'acteur principal, pour le faire briller lui quitte s'écraser un peu, mais au contraire une impression d'acteurs qui venaient se faire mousser le temps d'une scène ou deux, et d'essayer de plus prendre la lumière que les autres. Pas qu'ils jouent faux là encore, mais ils jouent égoïstement, pas ensemble, sans complicité ou complémentarité avec les autres. C'est plat, là où sur le papier l'annonce d'un acteur chevronné, même pour une unique scène, promettait des instants de cinéma mémorables. Mais c'est finalement trop rare ceux qui se démarquent. A part les colères d'Emily Blunt, vous avez honnêtement retenu qui ? Peut-être un peu le piquant Gary Oldman. Mais probablement pas les 3 lignes de dialogue récitées sans émotion par Casey Affleck ou la demi-scène de Rami Malek. Encore moins Matt Damon qui soit en fait des caisses, soit joue tout seul, parfois en ne regardant même pas son partenaire du jeu... Je suis également frustrée du rôle donnée à Florence Pugh, c'est une jeune actrice pleine de talent, mais on la réduit ici à sa plastique. C'est vraiment pour moi un gâchis d'acteurs pourtant bons.
EDIT : j'ai malencontreusement oublié de dire tout le BIEN que je pensais de Robert Downey Jr, qui renoue ici brillamment avec un cinéma plus exigeant. Mes excuses, sincèrement, pour l'avoir oublié dans la première version de mon commentaire, c'est pourtant l'interprète que j'ai préféré dans ce film (oui, j'assume, je l'ai trouvé meilleur que Cillian !). Pour le coup, je me dis pourquoi pas pour l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, car j'ai du mal à imaginer un autre rôle secondaire aussi important déjà, mais aussi autant "voleur de scène" que celui-ci. On ne venait pas vers ce film pour voir Robert Downey Jr, et du coup on est agréablement surpris de le voir autant crever l'écran. Plus largement j'ai trouvé qu'Emily et Robert étaient les seuls à avoir cette complicité, voire cette générosité pour Cillian, ils étaient vraiment là pour servir son interprétation à lui. Même dans la promo du film, ils tarissent pas d'éloges à son sujet, on sent un respect et une admiration sincère ; ça dépasse le stricte cadre du film, mais c'est très mimi à voir quand même.

Pour le classement, j'ai hésité un moment entre bronze et vu aussi, car même si ça prend peu de place en volume dans mon commentaire, je redis que je ne me suis pas ennuyée devant le film, je suis pas ressortie de la salle mécontente, donc la liste bronze aurait pu me sembler acceptable. Mais je peux pas masquer que le film me déçoit aussi beaucoup sur certains éléments, et surtout sur des points relevant du rôle de base du réalisateur, ce que j'ai du mal à pardonner. Je sais par ailleurs que ce film, comme tout ceux de Nolan, aura sa flopée d'adorateurs. Mon classement en vu aussi sera donc qu'une bien petite chose dans cet océan, autant pas m'en priver du coup. Je ne peux le nier, en vrai, j'aime bien casser l'ambiance.
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Je n'avais pas forcément eu que des bons échos du film, donc je ne savais pas trop à quoi m'attendre, mais je suis au final assez séduite. Il y a peut-être une petite demi-heure de trop, mais pour moi le contrat est rempli, on m'a offert tout ce que je peux attendre d'un film Indiana Jones, et plus largement d'un film d'aventure à grand spectacle : il y a du rythme, de la cascade, des effets spéciaux, ça fait voyager, etc... Et en plus, on a réussi, bien mieux que dans l'avant-dernier film, à équilibrer les codes anciens de la saga avec une façon plus actuelle de faire du cinéma. Donc à partir de là, je suis contente, j'ai vu que je venais voir.

Après on est d'accord que pour l'originalité, on repassera. Bien sûr que Indiana Jones ne peut pas mourir au bout de 5 minutes de film même s'il est en très très mauvaise posture, bien sûr qu'on va passer tout le film à courir après un énième vieux machin poussiéreux avec des pouvoirs magiques supposés et une prophétie alakon, bien sûr qu'on va visiter à un moment une caverne avec des insectes et pièges en tout genre, bien sûr qu'il y aura un méchant très méchant, bien sûr qu'il y aura une fin à peu près heureuse. Bref, bien sûr qu'on arrivera à deviner 80% du scénario, si ce n'est plus. Mais pour ma part, je ne pense pas que ce genre de saga soit fait pour l'originalité, d'autant plus sur un opus tardif et devant pas forcément clore la saga, mais au moins mettre fin à la présence de son acteur mythique. Soyons honnête, on est plutôt là pour le côté nostalgique et rassurant, donc même si c'est indéniablement présent, ça m'a pas dérangé du tout.

J'ai apprécié le fait que malgré ça, on n'est pas dans un musée et le film ne sent pas la naphtaline. D'autres sagas de boomers ont eu beaucoup de mal à s'y mettre (James Bond par exemple) mais ici on a su apporter une modernité sur des points intelligemment choisis. Clairement, on n'a jamais eu un personnage féminin aussi puissant qu'Helena dans cette saga, on est bien loin des potiches qu'on a pu avoir par le passé, comme Willie dans le Temple Maudit. On a ici une femme avec de la personnalité, intelligente, débordante d'énergie, capable de tenir tête à Indy et même pas secrètement amoureuse de lui. Plus largement, on a rarement eu un personnage secondaire aussi puissant, sans considération de genre. On a ici un personnage qui arrive même par moment à voler la vedette à Indy, ce qu'on n'a jamais eu jusqu'alors, même avec des personnages plus "évidents" comme son fils. J'irais même jusqu'à dire que si on nous annonce une suite avec Helena qui reprend le flambeau, bah d'une part ça serait crédible, et d'autre part ça ferait pas calculé et bien-pensant, ça ferait vraiment naturel.

Autre point que j'ai particulièrement apprécié, c'est qu'Harrison Ford a 80 balais, et on ne nous le cache pas. Autant dans l'avant dernier, on faisait comme si l'âge n'existait pas, et on lui faisait faire des cascades de folie, comme si de rien n'était, et personne n'y croyait vraiment. Ici on nous montre dès la première scène "au présent" un Indiana Jones vieux. Il est usé, fatigué, irritable, blessé par la vie, il ne nous cache pas qu'il a des limites et que physiquement il n'a plus le dessus sur les autres, et ça crée un personnage crédible, de nouvelles facettes qu'on apprécie et qu'on trouve touchantes. Il y a peut-être un peu moins d'actions que dans d'autres films de la saga, mais il y en a quand même, avec un recours très intelligent aux personnages secondaires, qui font pas mal de cascades à la place d'Harrison Ford ; ce qui contribue là encore à les valoriser et à équilibrer le rapport entre Indiana Jones et les autres personnages. On n'est plus du tout dans ce schéma désuet où Indy est le plus beau, le plus fort, le plus intelligent et fait la leçon à tout le monde.

Là où le film se montre pour moi plus décevant, c'est au niveau de l'annonce du premier Indiana Jones non réalisé par Steven Spielberg, qui était censé apporter un souffle nouveau... Bah je l'ai pas du tout vu pour ma part, on est dans une parfaite imitation ; sauf peut-être dans l'intention, Spielberg offrant des films un peu plus enfantins, avec plus d'humour aussi. En même temps pour rivaliser, il aurait peut-être fallu un réalisateur avec un style un peu plus affirmé que James Mangold ?! Et il aurait peut-être aussi fallu que Spielberg ne soit pas à la production. Ça fait un peu Spielberg n'était pas dispo pour le tournage, donc on met un pantin à sa place, mais on le laisse tirer les ficelles dans l'ombre.

On repassera aussi pour la cohérence et la finesse du scénario. Ok la saga n'a jamais été très fine, mais elle essayait quand même, je pense, de créer une "mythologie" intéressante, en sachant sélectionner des mythes, des pays et des périodes de l'histoire qui passaient bien à l'écran ; je pense qu'ici on est en-deçà. Il aurait pourtant suffit, pour une fois, d'en faire un peu moins, de rester sur un cadre spatio-temporel un peu flou, mais non, avec des gros sabots, on est venu marteler des dates que les gens ont bien en tête, d'une part la Seconde Guerre mondiale, et d'autre part les premiers pas sur la lune ; et la subtilité avec laquelle on a expliqué aux spectateurs que l'action se passait à Syracus en Italie, et pas à Syracus aux États-Unis, j'en reste encore sans voix... Tout ça pour rien ! A part 2-3 vagues références à la lune, on n'avait absolument pas besoin de se situer à ce moment de l'histoire américaine.

Quant à la Seconde Guerre Mondiale, bon, déjà, ça a déjà été fait dans cette saga, mais en plus ça a déjà été mieux fait dans cette saga. Si le nazisme offre une toile de fond toujours efficace à l'écran, encore faut il lui donner de la crédibilité et un intérêt dans le scénario ; RIEN de ça ici. On a vraiment l'impression d'avoir pris cette période de l'histoire pas au hasard, mais plutôt faute d'une meilleure idée, et que c'était juste un bon prétexte pour nous coller un long flashback, très maîtrisé techniquement avec le rajeunissement crédible d'Harrison Ford, mais qui n'apporte tellement rien en terme de scénario. Par ricochet, les motivations du "méchant" sont brumeuses, on a vraiment du mal à y croire, et du coup il ne nous marque pas beaucoup, malgré l'efficace Mads Mikkelsen aux commandes, et une réflexion très intéressante sur le rôle de la science dans la société, qui a des échos on ne peut plus d'actualité (les complotistes, etc...).
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date : 14-07-2023
Ce n'est pas un mauvais film, mais ce n'est clairement pas celui que j'ai trouvé le plus aboutis de ce réalisateur, et du coup j'ai plutôt un sentiment de déception.

S'il est très intéressant se replonger dans ce pan de l'histoire française, avec un ton didactique et une reconstitution très bien menée (costumes + décors = bijoux), je n'ai pas été séduite par la construction du film. C'est tourné exactement comme un polar, on suit des pistes, pour trouver avec le personnage principal ce qui ne va pas dans cette histoire et des arguments pour l'innocence de Deyfus. Ça a le mérite de la clarté, d'être instructif, mais ça passe à mon sens complètement à coté de l'émotion, que je m'attendais pourtant à avoir lorsqu'on prend pour titre cette fameuse tribune de Zola.

Là où on pouvait croire à un registre émotionnel de l'indignation, on est plutôt dans un froid jeu de logique. La famille de Deyfus ou Zola ne sont presque pas présents dans le film en réalité. On ne nous parle pas plus des opinions de la société française de cette époque, et des causes de ces opinions. On fait très mal sentir le temps qui passe et les longues années de la captivité de Dreyfus. Clairement je ne m'attendais pas à ce choix d'angle d'attaque pour ma part.

L'interprétation très inégale m'a aussi laissé assez sceptique. On a connu Polanski bien meilleur dans sa direction d'acteurs !

Jean Dujardin offre une prestation propre et honorable, ce serait mentir que de dire qu'il joue mal, ou ne fait pas le job. Mais par contre, il ne bascule jamais dans une autre dimension, dans le grand rôle marquant, à la différence d'un Adrien Brody dans Le Pianiste ou d'un Ewan McGregor dans The Ghost Writter. Alors qu'il y avait pourtant de la matière pour avoir un rôle exactement de la même envergure.

Louis Garrel est lui, désolée, mais complètement à côté de ses pompes. Il a un jeu extrêmement rigide, à tel point que s'en est RIDICULE. Il est juste caricatural, et participe grandement au manque d'émotion qu'on a pour Dreyfus. Sans rire on en parle de la toute première scène ?! Je me suis juste demandée sur quoi j'étais tombée, je n'avais pas compris que le film devait être une comédie.

Emmanuelle Seigner porte sur ses épaules la responsabilité du quasi seul personnage féminin, dont on en vient à se demander à quoi il sert à part pour la caution parité, tant le personnage est inabouti. Il n'apporte qu'une seule chose au scénario, qu'on voit venir à 3 km. Son interprétation est elle aussi complètement fade, mais bon, quand on a rien d'intéressant à jouer, peut on vraiment lui en vouloir ?

Après oui, c'est bien filmé quand même. La mise en scène est hyper soignée et efficace. La photo est superbe. La musique de Desplat nous emporte avec elle. Mais pour moi on nous rejoue de façon froide et mécanique une composition que j'ai déjà vue chez ce réalisateur et qui ne m'a plus faite vibrer du coup.
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date : 14-07-2023
Adaptation très fidèle et réussie du livre du même nom. On y retrouve la même construction, la même intrigue, les mêmes personnages ; les mêmes qualités et défauts en somme. Si vous avez aimé le livre, foncez, si vous ne l'avez pas aimé, passez votre tour, ça va pas aller en s'arrangeant. Pour ma part j'ai été heureuse d'y retrouver les mêmes émotions, que ce soit dans les débuts attendrissants qui nous font replonger en enfance que dans la fin beaucoup plus dure, mais avec un message tellement puissant. Ça m'a fait complètement oublier les caractéristiques techniques, parfois en deçà, notamment l'interprétation assez inégale.
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Je pense avoir un certain degré de résistance à l'ennui au cinéma, mais là mes limites personnelles ont été allègrement franchies. Vous savez, parfois il y a des films que vous trouvez longuets, mais au final, vous êtes quand même content de les avoir vus, parce que c'était joli, parce que le message était pertinent, parce que ça vous a fait réfléchir... Mais là vraiment RIEN. Si on voudrait faire plus ennuyeux et plus vide, il faudrait vraiment réfléchir à qu'est ce qu'on pourrait encore enlever. Le scénario est nullissime, mi-zéro inspiration déjà vu 15 fois, mi-ridicule. C'est mal filmé, avec un noir et blanc qui sert à rien et du coup fait prétentieux. Ce n'est pas spécialement bien joué. Le son est DÉGUEULASSE, déjà que les acteurs marmonnent des trucs incompréhensibles, mais en plus les bruits de fond sont plus forts que les voix. Franchement, on dirait une parodie de film dramatique français.
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date : 24-06-2023
Le film n'est clairement pas mauvais, il est même très bien fait techniquement parlant, avec une très jolie réalisation, une interprétation sans faute et une émotion indéniable. Mais entre son sujet, et François Ozon, qui dans mon esprit est une personne que j'estime assez audacieuse, je m'attendais à un film plus impactant.

Pour ma part en tout cas, je ne trouve pas impactant de "juste" parler de pédophilie dans l’Église en 2019, année de sortie du film. Si Pedro Almodóvar au début des années 2000, dans La mala educación, pouvait se contenter de ça pour faire un bon film, en 2019, il n'y a plus personne, pas même l’Église elle-même, qui nie cette réalité. Donc faut nous apporter autre chose, car ce n'est pas une révélation en soi de nous le dire. Spotlight avait la démarche journalistique par exemple. On aurait pu en faire un polar. On aurait pu en faire une fiction juridique. On aurait pu en faire un film vraiment au cœur de la machine qu'est l’Église, qui implose sous le scandale. Vraiment, je pense que les angles d'attaque inédits ne manquent pas, mais malheureusement, Grâce à Dieu ne trouve jamais le bon pour rendre son message réellement percutant.

Je digresse un peu, mais ça me rappelle un jour une discussion que j'ai eu avec quelqu'un au sujet du film La liste de Schindler. Cette personne regrettait que le film mette à l'honneur Schindler, qui est un industriel qui a certes sauvé des juifs pendant la guerre, mais parce qu'il y trouvait un intérêt financier, ce n'était donc pas un "vrai" altruiste courageux, un "vrai" héros de guerre. C'est totalement vrai, et le film ne s'en cache pas du tout d'ailleurs. Mais pour moi c'est justement pour ça que ce film est un grand film, parce qu'il nous amène sur un terrain inattendu et qui questionne vraiment notre moralité, parce qu'on a su trouver le personnage et l'angle qui allaient créer un bonne histoire dans la grande Histoire.

Dans Grâce à Dieu, on a beau alterner 3 personnages principaux, aucun d'entre eux n'a cette pertinence. Ou plutôt c'est là, sous nos yeux, mais on n'en fait rien, ou si peu. Alexandre, qui a toujours la foi malgré ce qu'il a vécu aurait été hyper intéressant à creuser, et aucun doute qu'un acteur aussi talentueux que Melvil Poupaud aurait eu les épaules pour l'interpréter à la perfection, mais on ne l'a pas fait, ou alors qu'un tout petit peu, de façon secondaire, et à la fin du film. Idem pour Emmanuel, qui avait pourtant plein de failles dans son caractère, sa construction, sa vie de couple,... A aller expliquer par ce qu'il a vécu.

S'ajoute à ça une narration un peu étrange, limite épistolaire, se basant énormément sur les vrais courriers, mails, journaux, interviews, conférences de presse... Reprenant souvent mot pour mot ce qui a été dit. On se détache très très peu des faits, ce qui donne une dynamique un peu étrange. Alors j’entends totalement qu'il y a un respect évident à avoir pour les victimes ; on ne peut pas non plus dire n'importe quoi sur les agresseurs, qui n'étaient pas forcément jugés à ce moment. Mais pour moi, si on n'était pas prêt à romancer un peu la chose, c'est que le film n'était peut-être pas encore mûr.

Peut-être qu'on aurait mieux fait de faire un documentaire ou une docu-fiction, on aurait sûrement été très très bon dans cet exercice. Mais un film, je suis pour ma part pas convaincue.
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date : 11-06-2023
Bilan très très très mitigée me concernant pour ce film. Je ne regrette pas de l'avoir vu, car c'est globalement plaisant et distrayant à regarder. Mais clairement, plein de choses n'étaient pas au niveau de mes attentes, et je ne me verrais pas du tout conseiller le film à quelqu'un pour cette raison.

Je ne m'attendrais vraiment pas à aimer ce point, mais au final j'ai été assez convaincue par le fait de situer l'intrigue du Horla dans un contexte actuel, car ce n'était pas un simple effet de style. On ne se contente pas de changer l'année où ça se passe, on s'efforce, comme le faisait le livre, de faire passer un message sur notre époque. Par exemple, là où Maupassant évoquait le début de l'hypnose, du magnétisme, ici on va nous parler de sorcières/gourous de réseaux sociaux ou du fait d'aller voir un psy. Il y a aussi la thématique du télétravail, qui donne une explication crédible au fait que le personnage passe autant de temps chez lui.

Du coup, je ne spoilerai personne en disant qu'on se permet logiquement pas mal de changements par rapport à l'intrigue d'origine, mais ces changements sont pour la plupart bien justifiés, justement pour rentrer dans cette dynamique là. Je les ai en tout cas pour ma part acceptés bien plus facilement que je ne l'aurais cru au départ. Par ailleurs, notons une volonté de quand même coller aux points clés du récit d'origine, comme la bouteille d'eau ou le week-end entre amis. Là encore version actuelle, mais c'est indéniablement là.

Par contre là où ce film me laisse sur un sentiment d'inachevé, c'est qu'il y a aussi d'autres changements qui n'apportent rien. Ou plutôt, qui auraient pu apporter des choses, mais qui n'apportent rien au final, faute d'un traitement pertinent. Exemple le plus criant pour moi, le choix d'avoir un personnage en couple et père d'un enfant. Ça n'apporte malheureusement RIEN au film, alors que ça aurait pu. Sa petite famille aurait pu soit tomber dans la même folie que lui, soit au contraire, ne pas du tout tomber dedans et créer une opposition frontale qui aurait renforcé son mal-être, ou alors être au contraire un soutien, une épaule sur laquelle il aurait pu s'appuyer. Mais non, rien de tout ça, on est plutôt sur des personnages transparents, qui sont juste là, dans le film, ils gravitent autour du personnage, mais n'apportent rien à l'intrigue... Idem pour les voisins ou les collègues de travail. Du coup, je trouve le film assez déceptif. On est très superficiel, on ne va pas au fond des choses, on ne développe pas du tout les personnages.

J'ai aussi trouvé que la réalisation manquait cruellement de puissance, notamment lorsqu'il s'agissait de montrer les nuits de notre personnage. Concrètement il se couche, se tourne 3 fois dans son lit, et le matin il nous dit qu'il a mal dormi. Sauf que non, ce n'est pas ça ce que vit le personnage du Horla. Il aurait fallu nous montrer beaucoup plus de cauchemars. Il aurait fallu nous filmer une paralysie du sommeil, qui aurait été hyper intéressante en terme de mise en scène et en terme d'ambiance. Et je crois que c'est ça peut-être qui m'agace le plus avec ce film, c'est qu'on a un support de départ qui permettait vraiment de faire un film mémorable, mais on l'a absolument pas exploité.

Quand la mise en scène est peu convaincante, le dommage collatéral, c'est l'interprétation. Pas que les acteurs soient mauvais, mais si on te demande pas de jouer un truc intéressant, tu peux y mettre tout ton talent dedans, le résultat sera quand même pas mémorable.
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date : 04-06-2023
Je suis allée vers ce film clairement en traînant les pieds, parce que le cinéma de Leos Carax ne me parle pas spécialement... C'est même plus fort que ça, j'ai littéralement détesté tous ses précédents films (que j'ai vus). Par contre, j'ai un plaisir coupable tout à fait assumé : j'adore les films musicaux. Et c'est cet aspect des choses qui m'a fait y aller et m'a rendu curieuse du résultat.

Grand bien m'en a pris, car j'ai été en fait très séduite par Annette. J'ai adoré le fait de voir pour une fois un film musical qui ose traiter de thématiques plus sombres, comme la violence dans le couple (et pas que), quelque chose qui ressemble à une dépression, le malaise autour des enfants stars, etc. Vraiment j'ai trouvé ça hyper pertinent d'oser aller sur ce genre de terrain. Le scénario est assez osé, les personnages empathiques, il est assez simple de se projeter dans l'histoire. Et pourtant, il est quand même bien là le petit grain de folie de Leos Carax, qui certes ne m'a pas du tout parlé par le passé, mais que j'ai trouvé bien dosé ici. Surtout, je reconnais le fait qu'il ne se soit pas "vendu" pour faire un film commercial, qu'il fait des choix audacieux et assumés. Mais aussi des choix de cinéaste de talent : la mise en scène est hyper inventive et d'une grande précision, au service de ses interprètes.

Ceci étant dit, j'ai quand même trouvé ça un peu longuet. Je pense qu'on aurait pu facilement enlever 20 ou 30 minutes de film. Par ailleurs, si j'ai trouvé ça très réjouissant à écouter, ce n'est pas complètement le genre de BO, à la différence d'autres comédies musicales, qu'on a envie de réécouter en boucle, à mon sens.

Enfin, si autant j'ai rien à redire sur la prestation monumentale d'Adam Driver, j'ai une grosse interrogation sur la prestation de Marion Cotillard : dans le générique, on annonce une doublure voix pour le chant opératique, ce que je conçois totalement, c'est quand même des techniques très spécifiques et qu'on apprend pas en 2 mois avant un tournage. Mais on est bien d'accord que ça veut donc dire qu'elle est censée chanter les phases de chant plus commun, et qui sont largement les plus nombreuses ? Sauf qu'à moins qu'elle ait une voix chantée extrêmement différente de sa voix parlée (c'est rare mais ça arrive), je n'ai quasiment pas reconnue sa voix dans ces moments. Il y a des moments où elle alterne voix parlée et chantée, qui sont vraiment curieux tant la différence est notable. Ce qui me fait clairement douter de l'ampleur réelle de sa prestation. Je trouve ça très dommage, car ça fait pour moi aussi partie de la performance de l'acteur et de l'intérêt de ce genre de film... En écrivant ça je me rappelle qu'on l'entendait pourtant déjà chanter dans "Nine", et là on reconnaît sa voix sans aucun doute possible. Donc définitivement, quelque chose m'échappe ici.
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date : 29-05-2023
Les polémiques autour de la réalisatrice et de l'acteur principal m’intéressent à peu près autant que ma première paire de chaussettes, moi je demande juste à voir un bon film. Comme je le soulignais récemment dans mon commentaire sur "Les trois mousquetaires", ce genre de grosses productions, de couteux films en costumes, c'est rare en France. Si on n'a pas envie que la France ne produise plus que des comédies, des drames et des polars low cost, il faut qu'on joue un minimum le jeu en allant les voir. Ça nous fait pas pour autant cautionner toutes les actions et les paroles des gens qui ont fait le film, en tout cas pour ma part j'ai aucun problème de conscience avec ça. Ceci étant dit, je suis au final mitigée sur le film. Du coup vous l'aurez compris, pas du fait d'a priori ou d'une envie de démonter gratuitement le film, mais bien parce que le rendu ne m'a pas totalement convenu.

Ce qui est déroutant, c'est que j'ai passé un assez bon moment pourtant. C'est tellement simple de dire qu'on n'aime pas un film parce qu'il était inintéressant ou mal fait, mais ce n'est pas le cas ici. Je n'ai pas vu les quasiment 2 heures de film passer. J'ai trouvé ça très distrayant, amusant par moment, il y a aucun temps mort. Esthétiquement, c'est superbe. Versailles, les décors, les costumes, c'est magnifique et on plonge complètement dans l'ambiance.

Aussi, j'ai trouvé ça globalement très bien joué. Maïwenn déborde de fraîcheur et de naturel, qui colle tellement bien à son personnage. Elle est pondérée par un Benjamin Lavernhe qu'on aurait pu perdre dans ce rôle étriqué et codifié, mais qui pourtant brille par la précision et la justesse de son jeu, ne tombe jamais dans le registre comique (ou alors à ses dépends). Je pense vraiment qu'il fait énormément pour ce film, et même que toute la crédibilité du film repose sur lui. Si son interprétation avait été ratée, le film aurait basculé dans un registre caricatural qui n'aurait convaincu personne. Mais ici, on est sur un personnage réaliste, humain, qu'on apprend à aimer au fil du film, peut-être le personnage dans lequel on se projette le plus facilement. Melvil Poupaud peut lui au contraire se permettre un peu plus de folie, avec ce personnage qui justement apporte la touche d'humour au film. Et puis il y a Johnny Depp forcément, premier rôle en français pour lui, un accent qu'il ne peut vraiment pas cacher, des dialogues qui ont probablement été retravaillés en fonction, car il parle finalement très peu et uniquement par des mots ou des phrases courtes. Mais là où il a l'intelligence du grand acteur, c'est qu'il compense par son jeu et son corps ce qu'il n'est pas capable d'exprimer par des mots. Le résultat est atypique, car ce n'est pas une chose qu'on voit couramment, ou alors dans des registres plus sombres (genre Ryan Gosling dans Drive), mais j'ai trouvé que ça fonctionnait très bien. Et sans non plus tomber dans le burlesque ou le grossier, comme ça a malheureusement pu l'être dans beaucoup de ses films de cette dernière décennie.

Maintenant passons à ce qui m'a moins emballé. Le scénario. Le scénario. Et le scénario aussi. Je n'aurais qu'une seule question : où est-il ?! Le film brasse de l'air, il n'y a aucun enjeu, aucun suspense, aucune évolution des personnages. On survole tout, on détaille rien, on ne fait monter aucun enjeu dramatique. On est totalement indifférent au sort des personnages. On n'est pas touché par l'histoire d'amour qu'on nous raconte. On n'est pas ému devant les drames qui apparaîtront. Certaines tensions, querelles entre personnages sont digne d'une cour de récréation. Mais vraiment, encéphalogramme plat.

La narration, on en parle ? Bon ok, elle a le mérite d'être fluide. Mais elle est d'un manque total d'audace ou d'originalité. On ne peut pas faire plus linéaire et cousu de fil blanc. Si ça ne suffisait pas, on a ajouté une encore moins inspirée voix-off. Au secours. Et malgré ça, il y a des choses qu'on a du mal à comprendre, qui manquent d'explication, sur la fin notamment
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(par exemple, on ne comprend pas trop pourquoi après la mort du Roi, Jeanne va dans un couvent plutôt que de retourner chez son mari).


Les choix d'écriture qui ont été fait sont clairement d'une justesse historique contestable. Mais ça à la limite, je ne suis pas assez férue d'histoire pour m'en offusquer, je suis prête à tout entendre, mais par contre, si on fait quelque chose, on doit le faire à fond pour moi. Si on m'annonce un film sur une Jeanne du Barry demi-mondaine, scandaleuse et portée sur la chose, on doit me l'apporter quitte a être sanctionné d'une assumée interdiction -16 ans. La série télé Versailles l'a fait par exemple. Mais là le résultat est tellement gentillet et absent de toute sensualité, qu'on a un peu envie de dire "tout ça pour ça ?". Autant faire un drame historique beaucoup plus sérieux, classique et policé dans son traitement des personnages si c'est pour ne pas assumer derrière. Ce film est soit trop, soit pas assez quelque chose, mais il n'est définitivement pas équilibré.

Pour finir, j'ai été totalement déroutée par l'ego et le narcissisme de Maïwenn, qui transpire de ses pores. On est complètement dans le délire mégalo de l'actrice-réalisatrice qui se regarde, et qui a fait un film pour se faire plaisir avant de faire plaisir aux spectateurs, pour se montrer avant de montrer les autres. Elle s'est fait probablement son film parfait, où elle a le droit de porter plein de robes de princesse, d'être pomponnée et chouchoutée par tous, où elle s'entend dire pendant 2h à quelle point elle est belle, où elle s'offre le droit d'embrasser l'acteur américain dont elle dit elle-même être "une groupie". Elle transforme tout en faire-valoir. Même sur l'affiche on ne voit qu'elle, à un moment juste stop, overdose pour ma part.

Ma notation apparaîtra donc peut-être dur à certains, sachant que je répète que je n'ai pas passé un mauvais moment, et je suis sûre que le film peut trouver son public. Mais vraiment, pour ma part, je ne me vois pas classer le film dans une liste plus haute.
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date : 28-05-2023
Mais quelle déception ! Le film me faisait vraiment envie, de par l'originalité de son thème, son réalisateur, son acteur principal, ses critiques dithyrambiques... Vraiment c'est un film que je voulais voir, pas un film sur lequel je suis tombée par hasard. Et arf. Pétard mouillé.

De vraiment génial dans ce film, je crois n'avoir vu que Mads Mikkelsen, qui est d'une justesse magistrale. Allez, je veux bien reconnaître aussi quelques bonnes idées de mise en scène, comme la fameuse scène finale. Mais alors le reste...

Bon c'est pas nul, soyons honnête. Mais ce n'est pas bon non plus. On est dans une espèce de moyenne, éventuellement une moyenne haute, qui ne décolle jamais. Cette espèce de bromance entre collègues. Le film qui montre des relations profs/élèves touchantes et inspirantes (mais qu'on n'a jamais vues dans la vraie vie). Ces hommes qui s'ennuient dans leur couple, leur travail, leur vie. Cette famille en train d'éclater. C'est pas que c'est pas bien fait, mais c'est qu'on propose pas grand chose de neuf. On est hyper attendu et on s'enlise dès les premières minutes dans un drame plan-plan auquel je ne m'attendais pas du tout vu l'audace du thème.

Puis bien sûr, il y a cette théorie improbable autour de l'alcool, qui donne son nom au film, supposée être l'originalité de la chose. C'est sûr que c'est surprenant, ça je peux pas dire le contraire. Mais encore ? La surprise est de courte durée, avouons-le. On comprend quand même bien vite (peut-être même avant que le film commence) que ça va foirer, pourquoi ça va foirer, comment ça va foirer et les conséquences du foirage ! Une histoire originale, c'est à mon sens une histoire à laquelle on ne s'attendait pas : je n'ai rien de ça ici.

Par ailleurs, j'ai trouvé que cette expérience s’intégrait assez mal au reste du film. Un peu comme un film à deux vitesses, deux histoires parallèles, qui ne se croisent pas vraiment. Le drame très classique que j'ai décrit juste au dessus // cette expérience.

Enfin, le message du film reste très brumeux pour moi. J'imagine qu'on a voulu éviter l'effet moralisateur et lourdingue, façon spot de prévention du gouvernement. Mais on n'a pas su proposer autre chose du coup. On est en permanence sur une pente glissante, car on cherche, et même jusqu'à la fin, quand même à louer les "vertus" de l'alcool festif, celui qui rend heureux et désinhibe. Pour moi ça brouille complètement de l'autre côté le message sur les dangers et les dérives de l'alcool. J'ai détesté "Requiem for a dream" car pour le coup on était à fond dans le message moralisateur, mais ça avait le mérite qu'à la fin du film, on voulait pas essayer de faire comme les personnages pour voir. Ici à la fin du film, on se dit pas nécessairement "expérience à ne pas refaire", ce qui m'a mise un peu mal à l'aise.
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Je n'en attendais pas grand chose, et je suis finalement agréablement surprise. Ce n'est peut-être pas grand film qui me restera en mémoire 10 ans, mais c'est une super comédie romantique. Elle est originale et atypique dans sa construction et dans son message, elle sort des sentiers battus, mais sans partir dans tous les sens. On reste sur un film grand public, simple à aimer, avec de vrais instants de comédies, des personnages attachants, des situations et des sentiments dans lesquels on peut se reconnaître. Le personnage d'Antoinette présente une superbe évolution tout le long du film, qu'on prend vraiment plaisir à suivre. Laura Calamy est absolument géniale dans le rôle. Cerise sur le gâteau, en plus les paysages sont beaux.
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date : 23-04-2023
J'ai passé un bon moment devant ce film, que j'ai trouvé bien fait et très touchant. Je pense que toute personne qui a un proche touché par Alzheimer ou une maladie similaire s'y retrouvera. Et même si vous n'êtes pas touché personnellement, le film se montre très pédagogue je pense, donc je pense que vous y trouverez votre compte aussi. Et tout ça, tout en restant grand public, distrayant et pas trop lourd à porter.

Cependant, le film ne m'a pas transporté autant que je ne l'espérais. Je trouve que c'est le genre de film qui se donne tout de suite, à son premier visionnage, qui ne gagne pas à être revu ou a être médité par le spectateur. Il avait un message à faire passer, il l'a fait passer, point, passons à autre chose maintenant. Je trouve ça dommage, car ce sujet, aurait je pense pu apporter plus de matière à réflexion ou alors au moins offrir une certaine ouverture sur le sujet. Peut-être pas un message "positif" sur une maladie incurable et qui ne peut que s’aggraver, qui aurait été irréaliste, mais quelque chose qui relève plus de l'ordre du conseil, sur les bons comportements à avoir, ou alors qu'on soit plus dans la projection au point de vue interne au patient.

C'est pour ça que je reste mesurée personnellement dans ma note ; quoi que bronze est une jolie liste quand même selon moi. J'ai trouvé que le film ne me donnait finalement pas de véritables clés de compréhension, d'acceptation aussi, de la maladie. Et c'est peut-être la limite même d'un film sur cette maladie. A la différence d'autres maladies, ici c'est pas des patients qui vont regarder ce film, ou alors en tout début de pathologie seulement, parce qu'à un moment, ils n'en sont tout simplement plus capables. Ceux qui vont le regarder, le comprendre, l'analyser, en tirer un enrichissement, c'est des personnes valides, des accompagnants, qui n'ont pas le bon rôle dans ce film. La famille d'Alice est un faire valoir à Alice plus qu'un sujet en soit.
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Par exemple la fille d'Alice qui est porteuse du gène : aucune scène sur comment elle l'apprend et le vit. Le fait qu'elle accouche de bébés qui ne connaîtront jamais la vraie personnalité de leur grand mère : aucune scène sur comment elle le vit. Etc.


La même chose se retrouve dans l'interprétation. Julianne Moore est excellente. Bon après, je l'aime beaucoup de base, mais vraiment ici c'est indéniable, elle est très juste dans son jeu, dans la nuance, la subtilité, et surtout très touchante (de mémoire elle a raflé à peu près tous les prix pour ce rôle non ?). Mais les acteurs autour, sans être mauvais, sont un peu transparents. Attention qu'on se comprenne bien, personne n'est faux dans son interprétation et il y a des scènes impliquant d'autres acteurs qui sont touchantes aussi ; par exemple l'échange final entre Julianne Moore et Kristen Stewart est très juste. Mais de par le scénario même, personne à part Julianne Moore ne peut briller. Les autres ne sont là que pour lui donner le change, la mettre en valeur, sans vraiment se montrer soi-même.

L'ensemble, bien que plaisant, me donne un sentiment un peu d'inachevé, ou au moins de film un peu déséquilibré.
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J'avais pas d'attente particulière pour ce projet, j'ai même un peu envie de demander quel était l'intérêt d'adapter une fois encore ce roman, qui a déjà été adapté au cinéma 50 fois. MAIS ! Même si je suis pas super emballée, c'est tellement rare les productions françaises de cette ampleur que je suis d'une part plutôt curieuse, et d'autre part, faut pas se leurrer : si nous public on joue pas un minimum le jeu, bah ce genre de productions françaises, présentant un gros risque financier, bah il y en aura encore moins... Alors allez acheter votre place au cinéma, de toute façon c'est le genre de film pensé pour être vu sur grand écran.

En terme de production, le film tient parfaitement ses promesses, c'est assez grandiose à voir. Que ce soit le joli casting, les décors, les costumes, le nombre de figurants, les chevaux, les cascades et les chorégraphies des combats, clairement, le rendu est ultra propre et réaliste. Mais le rendu sait aussi rester familial, très grand public. On n'est pas dans une violence esthétisée, on a très peu de sang malgré les nombreux combats, on mise vraiment sur une épopée chevaleresque qui peut être vue et comprise même par des enfants. Je trouve également qu'à ce titre, on a le mérite d'essayer de bien coller aussi bien à l'esprit qu'à l'histoire du roman (ou du moins des souvenirs, un peu brumeux je l'avoue, que j'en ai) ce qui me fait plaisir après l’immonde version de Paul W.S. Anderson. Le film sait en fait rester résolument français, avec un respect pour le roman quasi patrimonial auquel il s'attaque, mais en empruntant juste ce qu'il faut au cinéma anglo-saxon, pour embarquer le public avec lui, et espérer une bonne visibilité à l'international.

Considération très personnelle maintenant, ce n'est en revanche pas mon univers cinéma de prédilection les films très produits comme celui-ci. Je trouve toujours que ça manque un peu d'âme, d’authenticité.

Considération moins personnelle cette fois, le choix de direction d'acteurs qui a été fait n'arrange rien à l'aspect un peu faux du film. Alors qu'on s'entende bien, le casting est superbe, on aligne des grands noms, et qui collent globalement très bien à l'idée qu'on se fait des personnages (du moins à l'idée que je m'en faisais). C'est que des gens de talent, et que j'ai pu apprécier à de nombreuses reprises. Je ne critique pas ici une performance individuelle de l'un ou de l'autre, mais bien un choix global de réalisation. Tout le monde, sans exception, est sur un registre légèrement surjoué, quasi théâtral par moment ; certains dialogues font vraiment "récités". J'ai vraiment eu du mal avec ça pour ma part.

S'ajoute à ça un suspense inexistant, et ce, je pense, même si vous n'avez pas lu le roman : on devine quand même assez facilement dans quelle direction on va se diriger
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(genre qui peut sérieusement croire que D'Artagnan meurt au bout de 5 minutes de film, ou que la Reine n'allait pas retrouver son collier ?)


Le film est dans l'ensemble plaisant et distrayant, mais je ne peux pas dire avoir été éblouie par ce que j'ai vu. Je regarderais quand même la suite avec plaisir quand elle sortira.
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date : 09-04-2023
Si ça avait été un film policier lambda, je vous aurais juste dit que j'ai trouvé ça pas exceptionnel, mais que c'est néanmoins distrayant et agréable à regarder. Parmi les faiblesses, clairement un scénario excessif et auquel on a du mal à croire, notamment dans le dernier tiers du film et un "méchant" dont on aurait aimé qu'on aille plus creuser la psychologie, car elle est plutôt originale. Dans le positif, un rythme entraînant, une production propre, une enquête qu'on arrive bien à suivre, une esthétisation de la violence qui sait s'arrêter au bon moment, qui ne tombe pas dans le gore, et l’émergence de personnages attachant parmi les "gentils".

Sauf que ce n'est pas un film policier lambda. C'est un film qui s'inscrit dans l'univers de la série Luther ; série que j'apprécie de longue date. Je ne suis pas de ceux qui l'ont découvert récemment sur Netflix, je suis vraiment de ceux qui l'ont découverte saison après saison et qui ont connus sa production un peu chaotique sur la fin. On en est à notre 3ème fin annoncée, mais finalement non, on produit quand même une suite, pour le meilleur et pour le pire. Parfois, il faut savoir s'arrêter avec panache, plutôt que de produire des suites jusqu'à essoufflement du public.

La dernière saison était déjà pas extraordinaire, mais avait le mérite de créer une vraie fin à l'ensemble des arcs narratifs, de ne créer ni sentiment d'inachevé, ni d'espoir de suite. Sauf que là, ce n'est pas juste qu'on remet une pièce dans la machine, c'est qu'on ouvre la boite de Pandore, avec un film qui lui a une fin pas seulement ouverte, mais qui est carrément une invitation à une suite. J'ai vraiment peur de ce qui va se passer après ce film. Si on m'annonce dans quelques mois qu'un second film Luther est en préparation, franchement ça ne m'étonnerait absolument pas. Mais est-ce vraiment souhaitable ? Pour ma part non, si on est dans la même veine que ce film ci.

Au-delà des faiblesses dont je parle plus tôt, ce qui me dérange principalement, c'est qu'on perd de plus en plus l'esprit original de la série. On était au départ sur une série anglaise, avec son ambiance de série anglaise parfois petit budget, mais qui faisait de son mieux ; on est ici sur un film très produit, avec du budget, et un rendu très américanisé. On était sur un héros en permanence sur le fil, avec des failles, qui a connu des échecs, ce qui le rendait humain ; on est ici sur une caricature du surhomme, seul contre tous les autres, mais qui sauve quand même le monde à la fin et qui a en plus l'air sympa. On était sur une série atypique dans sa construction, âpre, osée parfois ; on est aujourd'hui sur un film policier plutôt lisse. La seule audace qu'il reste, c'est la personnalité du méchant et la nature des crimes qu'on n'a pas vu 1000 fois au cinéma, mais quand on a déjà enlevé déjà tous le reste, c'est si simple d'enlever encore ça. Je n'ai pas envie que Luther devienne une sorte de Die Hard ou de James Bond bis, mais c'est malheureusement vers ça qu'on se dirige...
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date : 02-04-2023
Vous avez un coup de mou, vous êtes déprimé et vous cherchez un film feel-good pour vous remonter le moral ? Eh bien ne regardez surtout pas Ladybird.... Je vous dis ça, je suis pourtant une habituée du cinéma de Ken Loach, et plus largement des drames ou des films d'auteur, et même moi j'ai trouvé ça âpre. Il y a vraiment des passages très durs à soutenir dans ce film. Alors pas forcément visuellement, il y a quelques scènes de violence, mais rien par rapport à ce qu'un film d'horreur ou même un simple thriller peut proposer. Mais émotionnellement, psychologiquement, intellectuellement, ce film est vraiment très très dur et remue clairement des choses. Je pensais que comme dans d'autres films de Ken Loach, on allait avoir des touches d'humour auxquelles se rattacher, mais non, il y a vraiment rien, c'est un drame pure jus.

Alors après, c'est remarquablement bien fait. Il y a un réalisme éblouissant dans ce film. Les acteurs sont géniaux. Suivant l'habitude de Ken Loach, c'est globalement des illustres inconnus et des personnes qui n'ont fait qu'un film dans leur vie, mais qui nous submergent totalement le temps de ce film - dans ma notation j'ai mis 10/10 à l’interprétation. Mais c'est tellement sombre, tellement sans espoir, qu'il est vraiment dur de dire qu'on aime le film, on est plutôt soulagé que ça s'arrête.

Pour vous donner un peu de contexte, ce film traite de la protection de l'enfance, avec donc cette femme, puis ce couple, qui va se voir retirer plusieurs de ses enfants par les services sociaux. Le système du Royaume-Uni est connu pour être extrêmement strict, avec une tendance à retirer des enfants à leurs parents bien plus facilement qu'en France. On ne sanctionne pas seulement les actes de maltraitance avérés, mais on cherche à éviter les dangers potentiels pour ces enfants. Et quand on est dans l'hypothétique, c'est la porte ouverte à des interprétations sans fins, et selon certains à des abus, voire à un système de classe, où on retire des enfants à des gens pauvres, pour les donner à l'adoption à des gens riches. Si vous cherchez un peu sur internet, vous trouverez facilement des articles et documentaires à ce sujet, qui a été quand même pas mal commenté ("Enfants volés d'Angleterre" par exemple).

Peut-être que je pense ainsi parce que je suis juriste et j'ai été formatée à penser ainsi ; peut-être. J'ai fait du droit comparé, c'est à dire prendre un problème commun à plusieurs pays (ici : comment protéger les enfants des abus causés par leurs parents) et on regarde comment les différents pays ont trouvé des solutions à ce même problème, solutions qui sont souvent elles différentes. Mais la base de la base quand on fait ça, c'est de jamais affirmer que untel à raison et untel à tord, ni de jamais partir du principe que son système est le meilleur et que ce que les autres font de différent de nous est forcément mauvais. On évalue les forces et faiblesses de chaque système, car le système parfait n'existe jamais, on voit si on peut en tirer une synthèse, ce qu'on peut apprendre les uns des autres. Et du coup, même si c'est assez horrible ce qu'on voit, j'ai beaucoup de mal à formuler un jugement sur ce que j'ai vu dans ce film, et encore plus à condamner un système qui n'est pas le mien, et que je connais finalement très peu, juste ce qu'on m'en montre ici.

Dans ce film, beaucoup plus que dans d'autres de ce réalisateur je pense, on est dans une démarche extrêmement militante, tellement militante qu'elle n'en est plus totalement honnête. Il nous montre que ce qu'il a envie de nous montrer, pour servir son message. On ne nous donne pas des armes pour réellement juger les choses en toute connaissance de cause. Par exemple, il y a quand même de gros points d'ombre dans le comportement de Maggie, et des pères de ses enfants. Ce n'est pas non plus pour rien qu'on lui a retiré ses premiers enfants. Mais ça, on n'en parle quasiment pas, on met sous le tapis ce qui ne nous arrange pas trop. Et ça me laisse du coup sur un sentiment un peu contrasté.

Précisons aussi que le film commence à avoir son age, il date de 1994. Et pourtant le système britannique de la protection de l'enfance dénoncé dans le film n'a pas changé depuis cette date. Ou alors pas dans le sens attendu par Ken Loach, puisqu'il a même été renforcé. C'est sûrement dur à entendre juste après avoir le film, mais le fait est qu'une large majorité des britanniques approuvent ce système, pense qu'il est bon pour protéger les enfants, et qui sommes nous pour dire qu'ils ont tord ? D'autant plus connaissant les problèmes en la matière de notre propre système. Il y a environ 6 mois Zone Interdite a fait un reportage édifiant sur notre aide sociale à l'enfance, clairement, on pourrait faire un film tout aussi dur à voir sur le système français, donc on est qui pour donner des leçons ? Le sujet est hyper délicat, viscéral pour beaucoup de gens. Le film a de grosse qualité, les interprètes sont bouleversants, mais c'est clairement maladroit de la part du réalisateur d'avoir cru qu'il pouvait traiter d'un tel thème dans un film de moins de 2h.
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date : 02-04-2023
Il y a à peu près rien qui va dans ce téléfilm !

Déjà, défaut le plus évident : il n'y a absolument aucun rythme, donc clairement, c'est même plus qu'on s’ennuie là, c'est carrément qu'on se fait chier.

Ensuite, défaut au moins aussi évident, le casting est catastrophique. Laurent Gerra n'est pas franchement l'acteur de l'année. Il est monocorde et mono-expression tout du long. Alors oui, c'est un peu le personnage qui veut ça, mais un acteur un peu plus chevronné aurait quand même donné plus de densité au personnage. Les seconds rôles, c'est la même misère, la brochette de policiers sans aucun talent d'acteur fait vraiment peine à voir, on a envie d'aller les aider. Même Catherine Frot, qui pour le coup est une actrice chevronnée, ou dans une moindre mesure Lola Dewaere qui en est quand même pas à sa première prestation, sont perdues dans cet océan de médiocrité et ne sauvent en rien du naufrage la chose.

Service public oblige, on situera l'action dans une région française pittoresque qui semble choisie totalement au hasard et nullement pour servir l'intrigue. Allez va donc pour la Provence ! On a donc le droit à tous les clichés de paysages caillouteux, de cigales, de nappe avec des olives, et de personnage avec un chapeau de paille qui sue comme un porc. Et peu importe qu'aucun des acteurs n'ait l'accent du cru, donc que ça sonne faux au possible.

Puis, le scénario est complètement boiteux non ? Bon, la crédibilité déjà, bof bof, il y a certains passages du film, qui pourtant ont une vraie place dans le scénario, qui ont littéralement aucun sens, aucune justification
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le faux témoignage du copain, notamment : quel intérêt avait-il à faire ça ?! C'est jamais expliqué.
L'intrigue policière est d'une pauvreté sans nom, et même pas crédible, là, avec cette policière qui suit grossièrement son intuition. Sans rire, même des séries télés policières françaises pour papi-mamie comme Candice Renoir ou Capitaine Marleau ont des scénarios mieux ficelés.

Si ça suffisait pas, j'ai été vraiment dérangée par la construction, par le fait qu'on fasse du personnage de Laurent Gerra le héros du film, ce pauvre homme que sa femme n'aime plus, alors que bon, c'est quand même elle qui est morte, lui qui la trompe, et sans dévoiler le climax du film, est quand même pas très très sympa avec elle non plus. On aurait pu essayer de créer de la profondeur, de la réflexion, des questions qu'on pourrait retranscrire à sa propre vie, son propre couple, mais c'est tellement maladroit que ça manque complètement son objectif. On se voudrait probablement intello, mais on n'a aucune matière à l'être.

Et puis cette fin... Je sais même pas quoi en dire. Je ne dis pas que j'avais de grandes attentes, mais on aurait pu y trouver un twist qui aurait donné un aspect plus mémorable à la chose. Mais non. Le film est clairement nul, mais dites vous que la fin l'est encore plus. Je ne pensais pas que ça puisse être possible.
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J'ai vu ce film un peu par hasard, parce qu'il passait à la télé un jour où j'avais rien de mieux à faire et où j'ai eu la curiosité de rester. Il y a juste un soucis, c'est que j'ai pas vu le premier film... Bon, ça m'a pas empêché de comprendre l'intrigue, qui ne brille ni par sa complexité ni par son originalité, C'est juste que par moment il me manquait la petite référence qui allait bien pour comprendre la blague. L'ensemble était distrayant, mais ne volait pas bien haut. Je ne vais pas en garder un souvenir mémorable, malgré un visuel attrayant.
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date : 20-02-2023
Le film aurait pu être bien, car son sujet est indéniablement intéressant, et assez original. Autant le milieu médical, c'est un peu déjà vu à toutes les sauces, mais les vétérinaires, c'est un univers très peu abordé en fiction. Mais en plus traiter des vétérinaires de campagne, et donc dire aussi quelque chose d'engagé sur ce milieu, c'est un choix d'autant plus pertinent.

Mais on se foire complètement dans l’exécution pour moi !

Orienter le film sur un public familial, voire enfantin, dilue le message qui se perd dans un océan de bons sentiments. Le scénario est un peu bancal, on n'y croit qu'à moitié de ce départ à la retraite précipité, et au personnage d'Alex "forcée" de rester. On déplorera aussi les personnalités ultra clichées et réductrices des différents personnages ; ainsi que le caractère particulièrement détestable d'Alex, qui manque son retournement de situation (même sur la fin, je n'ai pas eu d'attachement pour elle). J'aurais pu passer sur le caractère hyper prévisible si le reste était qualitatif, mais comme ce n'est pas le cas, ça ne fait que souligner encore la faiblesse de l'écriture.

Je reste vraiment sur un sentiment de gâchis, on aurait pu en faire un super film, on en a fait un nième film français plat et interchangeable. Seul le rythme constant sauve un peu l'ensemble du naufrage, en proposant au moins un film qui se regarde sans s'ennuyer.
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date : 11-02-2023
Il est excessif de dire que je n'aime pas Billy Wilder, dans la mesure où, très honnêtement, je ne connais qu'une part infime de son travail. Mais j'ai toujours un a priori avec lui car je bloque totalement sur ce que je crois être son film le plus célèbre : Certains l'aiment chaud. Sans dire que la cancel culture c'est génial, il y a quand même très naturellement des intrigues qui restent universelles et d'autres qui ne parleront plus au public 10-20-30-40 ans plus tard. Enfin bref : je ne comprends pas comment une comédie basée sur une blague aussi gênante et désuète que "des hommes se déguisent en femmes et peut-être même qu'ils sont pédés" ne soit pas tombée dans l'oubli... Et j'ai donc toujours avec lui la crainte de tomber sur un film du même niveau.

Alors qu'on se le dise, cette comédie n'est pas toujours très fine non plus. Le traitement des personnages féminins est catastrophique : un objet, une bonniche ou une épouse gênante, vous préférez être quoi ? On joue sur des clichés énormes sur les trois pays (Allemagne = nazis, Russie = communistes, États-Unis = capitalisme, aucune nuance possible) et on va même reprendre le gag du travestissement. Mais elle dispose d'un fond politico-économique que j'ai trouvé très pertinent, et qui relève le niveau.

Mais surtout, j'ai été complètement emballée par la prestation d'acteur de James Cagney, qui est monté sur ressort, a une énergie folle, un débit impressionnant - surtout dans la seconde moitié du film. Il porte littéralement le film sur ses épaules, tout tourne autour de lui, il donne le ton et le rythme, et quel rythme. C'est un film sans aucun temps mort, finalement extrêmement distrayant et que j'ai même trouvé franchement drôle, malgré les réserves exprimées ci-dessus.

Deux réflexions/questions annexes que je souhaite partager :

- Si j'ai le choix, je regarde les films en VO, et dans ma version en tout cas, la grande majorité des phrases en allemand (prononcées ou écrites, dans les publicités, affiches, etc.) n'étaient pas traduites. C'est un bug de ma version ou un vrai choix du réalisateur ? Car si c'est un choix, je ne l'ai pas compris. Je suis loin d'être bilingue allemand, mais je percevais quand même l'essentiel du sens, et je pense que c'est un vrai manque par moment si on ne comprends pas ce qui est dit
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(la scène de l'interrogatoire notamment)


- Je n'ai pas réussi à trouver d'information à ce sujet sur internet, mais je me demande vraiment s'il faut voir un lien entre le nom du personnage principal, C. R. MacNamara, et le controversé ministre américain Robert NcNamara ; la proximité entre les deux noms de famille (en plus pas très courants) et ce mystérieux "R." sont quand même troublants. Pendant le visionnage j'étais sincèrement persuadée que la cupidité, l'ambition toxique et l'égocentrisme de C. R. MacNamara était une critique a peine dissimulée contre Robert NcNamara et un ressort essentiel du film, aussi bien pour son humour que pour sa portée politique. Sauf qu'après vérification, je n'en suis plus vraiment certaine : le film date de 1961 et Robert NcNamara est devenu ministre la même année. Donc l'essentiel de sa carrière, et les choses les plus dérangeantes de sa carrière, n'ont pas encore eu lieu... A moins que Robert NcNamara était déjà suffisamment connu et controversé, avant même d'être ministre, pour mériter ce traitement ? J'avoue que le sujet dépasse ici mon champ de connaissance.
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date : 29-01-2023
Je suis plutôt agréablement surprise par ce film, dans la mesure où ça ne fait pas franchement partie de mon "univers cinéma" de base. Je préfère nettement les thrillers aux polars ; quant aux films de gangsters, ça m'ennuie souvent d'une façon assez prodigieuse. Par ailleurs, je ne porte aucun culte aux vieux films, je pense qu'on peut avoir une culture cinéma respectable malgré des lacunes en la matière, et que le vrai juge de paix c'est "est-ce que le film vous a plu ?" et pas "vous devez aimer ce film parce qu'il a eu du succès en son temps" ; il y a clairement des choses qui ont très mal vieillit. Bref, tout pour me plaire sur le papier !

Pourtant, j'ai passé un très bon moment. Le rythme est accrocheur et je me suis très facilement laissée prendre aux jeux de ces mafieux italiens voleurs de diamants, j'ai trouvé ça tout simplement distrayant. Le scénario est simple, pas particulièrement original, mais efficace, on pose clairement les enjeux et les personnages, on propose un enchaînement d'actions qui est globalement convainquant. On arrive a donner une vraie densité aux personnages, avec un passé, une famille, etc. La mise en scène est attrayante, avec une assez grande variété de lieux montrés (on va voyager, on va avoir des scènes dans des avions, des scènes plus dans l'esprit d'un huis clos,...). Le casting 5 étoiles tient ses promesses également, même si c'est des rôles un peu déjà vus pour eux.

Mon seul gros regret sera, comme dans beaucoup de films de cette époque, le traitement des personnages féminins qui est assez catastrophique. On est complètement dans le personnage féminin plante verte, qui en plus de servir à pas grand chose véhicule une image hyper réductrice. Le genre de construction de personnage où on se dit que finalement, s'il n'y avait pas eu du tout de femmes dans le film, ça aurait été plus crédible.
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Je trouvais le truc bizarre au visionnage, et mes recherches me l'ont confirmé : le personnage de Jeanne n'était initialement PAS prévu au scénario. Il a été rajouté en dernière minute car son interprète, Irina Demick, était alors en couple avec un gros producteur de cinéma. Je ne lui jette pas la pierre, c'était une autre époque et elle a mené sa barque comme elle pouvait. Mais à l'écran, son personnage m'a vraiment semblé bancal. Dès sa première scène on se doute que Sartet va coucher avec elle - ça manque pas. Et sur la fin, je trouve vraiment dommage de fonder le retournement de situation sur cette histoire de cœur, en plus révélée d'une manière assez absurde (par un enfant qui voit une scène de baisé à la télé ?!). On parle de mafieux sans pitié là, on n'avait pas besoin de ça pour qu'ils trahissent l'un des leurs ! Ce n'est pas cohérent pour moi que cette trahison ne soit pas juste fondée sur l’appât du gain et le machiavélisme pur, mais par la vengeance amoureuse. Certains diront que c'est qu'un détail, mais non, pour moi ça remet vraiment en cause la crédibilités de la fin du film et des personnages, qui se font donc finalement attraper pour un motif futile.
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