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Commentaires de films faits par pwachevski

Répliques de films par pwachevski

Commentaires de films appréciés par pwachevski

Répliques de films appréciées par pwachevski

date : 23-10-2022
Quand les lumières du cinéma se sont rallumées, le premier truc qu'on s'est dit avec la personne qui m'accompagnait, c'est "waouh, j'ai pas vu du tout les 2h passer" et nos deux voisins se sont incrustés dans la conversation pour nous dire qu'ils pensaient la même chose. Cédric Jimenez prouve une fois de plus qu'il est l'un des rares français à savoir proposer ce genre de grosse production à la mise en scène "à l'américaine", avec des gros moyens, un rythme de dingue, et surtout en restant crédible : on n'est pas dans de l'imitation, on n'est pas dans du low cost, on est tout simplement. Même si on connaît déjà l'histoire, même si on sait comment ça va se finir, on a de la tension, on a de la nervosité et quelque chose qui se rapproche vraiment du suspense. Rien que pour ça, foncez, le film est à voir.

Pour le reste, je m'attendais pour ma part à un film plus émouvant, au vu de la puissance du sujet de départ. Aussi à un film plus transversal dans son approche, qui n'aborde pas que des considérations policières. Il y a sûrement une part de respect, de pudeur, de "trop tôt", de pas vouloir tomber dans le pathos ou le larmoyant, et surtout de ne jamais essayer d'expliquer, de comprendre et de trouver des raisons à ça. C'est tout à fait entendable et respectable comme approche, mais on ne parle du coup quasiment pas des victimes, l'aspect politique n'est pas vraiment traité, juste quelques incrustations d’émissions de télé en fond sonore, je sais que c'est touchy mais on ne voit jamais non plus les choses sous l'angle des terroristes (qui ne sont jamais montrés). On plonge vraiment, strictement, dans un polar qui nous décrit l'enquête qui a suivi les évènements. On le fait très bien, avec didactisme et réalisme, mais du coup j'ai eu un peu le sentiment de voir quelque chose d'hors sol, "que" un polar, passionnant, haletant, mais froid et pas marquant plus que ça - finalement peut-être pas assez "fictionnel", pas assez romancé. En tout cas Bac Nord l'année dernière m'avait plus marqué, alors que le sujet de départ était moins fort pourtant.

Mon ressenti sur l'interprétation est un peu similaire, les acteurs sont bons, franchement je devrais mentir si je disais untel joue mal ou est pas crédible. Mais je trouve que les interprètes, et leurs personnages, se font un peu broyer par la grandiosité du film et font un peu parti du décor, sans rien qui ressort réellement. Peut-être quand même une mention bien pour Anaïs Demoustier, déjà parce qu'on n'a pas l'habitude de la voir dans ce genre de rôle et aussi parce que son duo avec Lyna Khoudri forme tout de même la clé de voûte du film. Inès et Samia sont finalement les seuls personnages du film pour lesquels on a une sorte d'empathie et elles nous font largement oublier l'acteur oscarisé sur l'affiche, ce qui inspire quand même le respect.
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date : 09-10-2022
Sur le papier, le film aurait pu être pas mal. Ces retrouvailles / confrontations entre deux grandes actrices françaises franchement j'étais grave partante. Mais quelle déception au final !

J'ai trouvé le point de départ du film clairement trop gros à avaler. A ce stade c'est pas du spoil, c'est décrit très tôt dans le film. Béatrice (le personnage de Catherine Deneuve) a été un jour la compagne du père de Claire (Catherine Frot). Elle l'a quitté et n'a plus jamais pris de ses nouvelles. Des décennies plus tard, alors que Béatrice vient d'apprendre qu'elle a une maladie incurable, elle reprend contact avec Claire, et apprend que le père s'est suicidé très peu de temps après leur séparation. En plus du deuil, Claire a donc passé sa vie à estimer que c'était de la faute de Béatrice.

Aller vas-y projette toi là dedans !

Je ne suis pas une petite bourgeoise insupportable de 70 ans avec un cancer du cerveau, donc désolée Béatrice, ce n'est pas à toi que je vais m'identifier.

Va pour Claire... Bon c'est pas évident non plus en fait, parce que bon, mes parents sont toujours ensembles, mon père n'était pas sportif de haut niveau, il n'a pas eu le cœur brisé par sa nouvelle compagne, et s'est pas suicidé non plus.... Mais faute de mieux, on va s'en contenter. Je ferais quoi, moi, dans cette situation ? Je dirais à la dame d'aller se faire foutre, je tournerais les talons, et retournerais à ma petite vie, générique de fin en 10 minutes.

Bah non, bien sûr, Claire va avoir de la pitié pour elle, elle va vouloir l'aider, la soigner, lui passer tout ses petits caprice, et elles vont finir super copines.

Franchement pour moi, on est au niveau zéro de la crédibilité.

Et s'il y avait eu que ça. Non, il faut aussi qu'on se farcisse Claire qui boit pas d'alcool et qui est du coup chiante (bah oui, les gens qui boivent pas d'alcool sont forcément rabat-joie), Claire qui mange pas de viande et qui est du coup chiante (bah oui, les végétariens c'est forcément gonflant), Claire qui te dit de manger 5 fruits et légumes par jour avec ton cancer et qui est du coup chiante (bah oui, l'équilibre alimentaire, c'est que les extrémistes qui pratiquent), Claire qui te dit que si en plus c'est des légumes du jardin c'est mieux mais surtout pas d'anti-limaces !!!! et qui est du coup chiante (bah oui, ces écolos bobo bio, il y a quand même rien de plus insupportable), Claire qui se trouve un mec et qui du coup le fait chier (en même temps c'est vrai qu'il était relou à lui demander comment elle allait), finalement à demi-mot Claire qui est une "vraie femme" et est du coup chiante, comme toutes les femmes. Voilà c'est dit, c'est gratuit, tout le monde est soulagé.

Ah et j'oubliais, Claire qui t'explique qu'un homme qui veut être sage-femme c'est contrenatureuuh, et que "maïeuticien" moi jamais je n'utiliserais ce mot. Décidément, on est hyper moderne dans ce film, bienveillant, pas du tout dans le jugement, franchement ça fait plaisir... Par contre un gynécologue obstétricien homme, ça n'a jamais dérangé personne, c'est fou comme dès qu'on est mieux payé et qu'on a plus de responsabilité, c'est tout de suite plus normal.

Je pourrais m'arrêter là, ça fait déjà assez de points pour justifier que j'ai pas aimé le film. J'ajouterais quand même qu'il n'y a strictement aucun rythme et qu'avec deux têtes d'affiche aussi prestigieuses, je m'attendais à une interprétation un peu plus mémorable. Mais en même temps, avec des scènes aussi plates et une émotion aussi inexistante, est-ce qu'on peut vraiment leur en tenir rigueur et leur reprocher une leur interprétation quelconque dans ce film précis ?
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date : 09-10-2022
J'ai trouvé qu'il y avait des choses vraiment très très bien dans ce film, mais je n'arrive pas à être complètement convaincue.

La mise en scène est remarquable et n'a pas pris une ride. Mais vraiment à aucun moment j'ai eu l'impression de voir quelque chose de "daté" à l'écran, tout pourrait encore fonctionner aujourd'hui, ce qui est quand même extrêmement rare avec les films de cette époque. C'est un huis clos qui fonctionne super bien, le décors vit avec les personnages, il y a de super jeu avec les miroirs, l'escalier...

C'est globalement très bien joué. Si Sarah Miles (Vera) a parfois un léger surjeu, couplé a une élocution assez étrange qui m'a un peu perturbé, je n'ai que du bien à dire des autres acteurs. Dirk Bogarde (Barrett) est parfaitement froid, rigide, inquiétant et ambigu. James Fox (Tony), qui a pourtant a peu près rien fait d'autre dans sa vie, a de vraies nuances dans son jeu, et présente une évolution significative durant le film. Et j'ai adoré détester Wendy Craig (Susan).

Je suis plus partagée sur le scénario. Disons que je comprends parfaitement son intention, avec ce petit bourgeois vaniteux, vivant que dans les apparences, et qui a un peu un poil dans la main, incapable d'ouvrir les nombreuses portes de sortie qui se présentent à lui, qui va se faire manipuler par son serviteur, perdre le contrôle, et finalement vivre une descente aux enfers, suivant l'expression consacrée. Ce point là du film, malgré un côté un peu excessif qu'il faut accepter, fonctionne à mon sens assez bien.

Mais j'ai moins compris l'intrigue amoureuse qu'on est venu glisser dans le film. Enfin, plus précisément, il y a deux intrigues amoureuses, mais je n'ai compris que l'une d'entre elle. Susan a un vrai rôle à jouer dans le film. La rivalité qui va naître avec Barrett, les deux voulant briller dans les yeux de Tony, participe beaucoup à la mécanique de la manipulation. Elle est également là pour enfoncer le clou dans l'évolution que va vivre Tony
Spoiler(cliquez pour révéler)
(c'est finalement à son départ que les choses dérapent réellement, jusqu'à cette fin où c'est plus un décalage, mais un gouffre qui se créer entre elle et Tony, qui la "sauve" quand même de la situation, comme s'il avait toujours des sentiments pour elle, mais qui ne sont plus du tout réciproques).[/spoiler]

Mais Vera, j'ai pas compris par contre. Ou alors oui, mais que partiellement, et pas comme ça. Là je trouve que c'est trop un personnage sans personnalité ni volonté propre, et du coup pas très crédible. [spoiler]Elle aurait pu être la femme qui vient briser le couple Tony/Susan, une jalousie amoureuse "classique", potentiellement même organisée par Barrett, mais où elle trouve son intérêt en se trouvant un compagnon tout simplement. Elle aurait pu aussi être la compagne de Barrett, qu'il présente comme sa sœur pour pouvoir vivre avec elle, qui pris dans leur passion amoureuse sont surpris ensemble dans le lit de son maître, "trop c'est trop", entraîne l'éclatement du couple Tony/Susan aussi, sans avoir besoin de la tromperie. Mais être les deux, et naviguer de Barrette à Tony, sans que ça provoque de tension entre les deux, je n'ai pas trouvé que ça fonctionnait. Elle, personnellement, n'a aucun intérêt dans cette situation, et on ne creuse d'ailleurs pas le personnage pour lui trouver une trajectoire crédible. Par exemple ce qu'elle fait après avoir quitté la maison est un mystère, jusqu'à un retour tout aussi inexpliqué à la fin.


Ça peut sembler secondaire dit comme ça, mais mine de rien ça prend de la place à l'écran. Ça cassait également le rythme, entraîne des longueurs, je trouve, car ce qu'elle provoque est relativement long à arriver, alors que ce n'est pas une fin en soit, mais qu'une étape dans la construction du film. Ce point d'incompréhension m'a vraiment "bloqué" dans mon visionnage, où le film continuait à défiler sous mes yeux, mais mon esprit lui cogitait encore par rapport ça, et finalement, ça vient vraiment impacter négativement mon opinion sur le film.
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date : 18-09-2022
David Fincher fait parti de mes réalisateurs fétiches. Je reconnais sans mal que ce n'est pas le meilleur réalisateur qui soit, au sens esthétique du terme : il y en a plein d'autres qui font des films beaucoup plus arty et jolis à regarder. Mais par contre chez lui, c'est comme quand tu vas chez Darty, il y a le contrat de confiance (oui, si tu te souviens de ce slogan de Darty, ça veut dire que tu es vieux). C'est à dire qu'il fait partie de ces réalisateurs pour lesquels je peux vraiment me déplacer les yeux fermés pour allée voir son film au cinéma (bon, pas là, puisque sorti sur plateforme directement), car je ne suis jamais déçue avec lui. Chacun de ses films est une proposition totalement aboutie, avec une réalisation soignée, un scénario qui tient la route, un vrai univers, des personnages forts, des thématiques souvent assez novatrices ou audacieuses et des acteurs engagés. Après ça me parle ou ça me parle pas (Benjamin Button par exemple ne m'a pas parlé, ça m'a même laissé de marbre cette histoire) mais on en a à chaque fois "pour son argent", et je n'ai jamais trouvé un de ses films mauvais (sauf peut-être Alien 3, mais ce film ne compte pas quand on connaît les conditions très particulières de ce tournage).

Toute cette intro love pour dire que Mank fait malheureusement partie de cette catégorie de film qui ne m'ont pas parlé plus que ça, mais je ne pense absolument pas que ce soit un mauvais film pour autant, et même bien au contraire, c'est probablement même son film le plus abouti et ambitieux à ce jour.

On a ce parti pris doublement risqué du biopic sur un type - on va pas se mentir - qu'on connaissait pas vraiment avant le film et qui en plus est pas très sympathique, et d'un film sur le cinéma, avec un regard plutôt... cynique ? Je ne trouve pas de meilleur terme. Un cynisme qui semble renforcé quand on connaît la pré-production étrange qu'à connu le film, rejeté par les studios "classiques" pour une raison un peu absurde, et le bébé a finalement été récupéré par les parias de Netflix. On sent une volonté de valoriser des gens qu'on voit habituellement peu sur le devant de la scène, scénaristes en tête, mais aussi des techniciens, et autres "petites mains". On a cet Hollywood des années 30, qu'on essaye de rendre plus réaliste, moins fantasmé. On a des partis pris de réalisation, et plus largement de direction artistique, hyper intéressants, avec ce noir et blanc qui fait sens, je trouve, au vu de l'époque où se situe le film. Un rendu à l'image qui se veut hyper retro, très proche des films tournée à la pellicule, alors que c'est pourtant du numérique. Ou encore cette BO qui elle aussi est complètement hors d'âge, ressemblant aux films de l'époque et en rien aux films d'aujourd'hui. On a un montage audacieux, fait de multiples flashbacks. Et puis on a ces acteurs, qu'on a vraiment poussés au meilleur d'eux-mêmes. Oui on savait déjà pour Gary Oldman. Mais Amanda Seyfried sérieux, je ne l'avais jamais vu comme ça.

Après même si je reconnais toutes ces qualités, j'ai trouvé presque qu'il y en avait de trop au point de ne plus savoir où donner de la tête. C'est un film très dense quand même scénaristiquement. Ça fourmille de références, cinématographiques bien sûr, mais aussi historiques et politiques. Il y a beaucoup de personnages qui sont des "vraies personnes" qui ont vraiment travaillé à Hollywood, mais le grand public ne les connaît pas, et du coup c'est dur de remettre tout le monde à sa place. Puis c'est un pur film d'un cinéphile pour des cinéphiles, ce qui lui donne un côté un peu âpre pour ceux qui viennent voir le film avec plus d'insouciance. On a parfois un peu le sentiment que Fincher est littéralement en train de nous dire "si vous arrivez pas à suivre, c'est pas mon problème".

Donc voila, j'avoue que même si j'en avais entendu parler avant de voir le film, je m'attendais quand même à quelque chose de plus abordable et distrayant au sens plus premier du terme - c'est à dire que je ne me suis pas ennuyée en le regardant, mais c'est pas le film devant lequel tu te poses sans réfléchir. Pour être honnête, mon ressenti à chaud c'est qu'il me faudrait 2 ou 3 visionnages pour vraiment apprécier le film, ses subtilités et la puissance de son message. Mais je me connais, je ne vais probablement pas m'offrir ces 2 visionnages supplémentaires, et du coup ça me laisse sur un sentiment plus contrasté.
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date : 06-09-2022
Je ne dis pas que le film ne m'attirait pas du tout, il faut pas abuser, je ne m'y serais pas aventurée sinon. Cependant, je ne pensais sincèrement pas l'apprécier autant. Déjà parce que je ne suis pas la plus grande amatrice qui soit de film de guerre. Ensuite parce que le concept de faire un film dans un sous-marin, sur le papier je ne trouvais ça absolument PAS cinématographique : le décors est forcément assez spécial, étriqué et répétitif, la mise en scène est ultra limitée, les acteurs ont forcément peu d'espace et de matière à exploiter, je voyais mal comment on pouvait nous montrer une bataille visuelle si sous l'eau, etc...

Et finalement, c'est une excellente surprise, car le film arrive vraiment à faire tomber toutes ces barrières, ces contraintes. Elles sont là, mais on les oublie complètement, parce qu'on compense en permanence. Les acteurs ont très peu d'espace pour bouger ? Bah pas grave, on va redoubler de charisme, avec un montage nerveux, beaucoup de plans différents, des gros plans sur les visages, et on va l'oublier. On a un résultat qui n'est absolument pas monotone, et énormément d'émotions sont transmises aux spectateurs.

Vous ajoutez à ça un scénario qui arrive à être original, en proposant des thématiques qu'on n'a pas forcément beaucoup vues, ou alors pas comme ça, dans les films de guerre
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(la thématique de la guerre nucléaire qui va jusqu'à "c'est bon, on appui sur le bouton", personnellement j'avais jamais vu).[/spoiler] Un scénario qui malgré cette originalité garde de la cohérence, une crédibilité, en exploitant des ressorts géopolitiques crédibles. Et surtout un scénario à la mécanique implacable, il y a un rythme hyper prenant, des retournements de situation inattendus, une tension de dingue tout du long, et surtout un vrai suspense. Réellement, jusqu'à les dernières secondes, on ne sait pas comment ça va se finir.

Le seul point négatif que je noterais, c'est le traitement des personnages féminins - ou plutôt DU personnage féminin. Ça ne me pose pas de problème, dans ce film précis, avec ce scénario qu'il y ait très peu de femmes parce que dans la vraie vie, en France, les femmes dans des sous-marins, il a fallu attendre 2018. Et si c'est possible depuis, ça ne court toujours pas les rues. Donc je pense qu'il y avait un vrai souci de crédibilité, qui rend la parité impossible. Mais je trouve vraiment dommage que le seul personnage féminin du film, c'est la jolie, l'amoureuse, le fantasme, la douceur. J'ai trouvé ça trop simple et très cliché, tendance à me faire penser que j'aurai préféré un film sans femme du tout. Ce qui aurait été vraiment audacieux, sortant du cliché, sans perdre en crédibilité, c'est par exemple une femme donneuse d'ordre haut placée dans le personnel sur terre[spoiler], on aurait aussi pu exploiter le personnage du président de la république, qui aurait pu être une femme, en ajoutant 2-3 scènes pour la monter à l'écran pour lui donner plus de consistance : ça ça aurait été des personnages féminins qu'on aurait vraiment pris plaisir à voir dans le film.
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date : 31-08-2022
J'ai hésité entre les listes bronze et argent, j'opte finalement pour la liste argent, car ça reste indéniablement un film que j'ai trouvé bien fait, orignal, agréable et intéressant à regarder, et surtout hyper instructif.

Je n'avais JAMAIS vu cette thématique de l'adoption abordée de la sorte, avec tant de détails, un décryptage de toutes des étapes de la procédure, une place pour chaque corps de métiers intervenant dans ce processus. On sent en permanence du respect pour ces personnes, une absence totale de jugement, y compris pour la mère qui abandonne son enfant, ainsi qu'un vrai soucis de réalisme. C'est du "cinéma vérité", qui flirte un peu avec le documentaire. C'est dans un sens très bien fait, car j'ai effectivement appris plein de chose et qu'on a su par ailleurs garder cet aspect distrayant de la fiction.

Cela dit ce réalisme très poussé impacte fortement je trouve le côté "cinématographique" du film. Mis à part son thème et son message, il n'y a pas grand chose d’époustouflant dans cette œuvre. Le scénario est extrêmement prévisible par exemple. La réalisation est propre mais n'a pas beaucoup de personnalité. L'émotion est présente de part le sujet, mais elle ne nous submerge pas, car le ton est très factuel. Les acteurs sont convaincants car ils débordent de naturel, j'ai même été très agréablement surprise par Gilles Lellouche, que j'avais jusqu'alors vu presque uniquement dans des rôles plus bourrus (genre Bac Nord), mais le film ne leur offre pas de grands moments d'interprétation. Les personnages sont unidimensionnel, ils ont chacun une "fonction" dans le film, et en dehors de cette fonction, on ne sait quasiment rien d'eux et le peu qu'on sait n'apporte pas grand chose au film (la scène avec le serpent par exemple : en vrai ça ne servait à rien).

Je ne sais pas trop comment exprimer mon ressenti, car j'ai sincèrement trouvé le film bon, on est en permanence dans cette fourchette haute. Mais on est presque trop constant. Il n'y a pas de climax. Pas de plafond de verre qu'on arrive à briser en proposant une scène ou un moment hyper fort et marquant. Et ça me bloque personnellement un peu dans ma notation.
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Honnêtement, j'ai passé un bon moment devant ce film. Le visuel est chouette, c'est rythmé, c'est distrayant, c'est plutôt amusant (on découvre surtout un potentiel comique absolument insoupçonné à Batman et j'ai adoré ce contre-emploi). On arrive même, d'une certaine manière à nous surprendre. Malgré l'overdose totale des films de super héros ces dernières années, et les 50 films et séries qu'on a déjà vus sur le personnage de Superman, on a su aller chercher le personnage de Krypto pas encore vu dans la "saga principale". La légèreté assumée du film, voire carrément son caractère enfantin, provoque également un contraste agréable et plus adapté d'une certaine manière à une sortie ciné pendant l'été. Mais en même temps, on arrive quand même à faire à plusieurs reprises le trait d'union avec les autres films (big-up au "gars joué par Morgan Freeman" - encore une blague de Batman, qu'on n'arrête plus décidément). Bref, en terme de plaisir au visionnage, d'idée de positionnement dans la saga, c'est un grand oui pour moi.

Là où je suis moins emballée, c'est en terme de scénario, qui n'est pas mauvais, faut pas abuser, mais qui reste hyper basique, linéaire et attendu. A aucun moment on ne doute sérieusement de l'issue heureuse du film, avec une morale mielleuse digne d'un film Disney.

L'écriture des personnages est dans la même veine, avec des caractères attendus et stéréotypés. Il y a à mon sens un trop gros décalage d'écriture entre les deux personnages qui existaient déjà dans l'univers DC (Krypto le Super-Chien et Ace le Bat-Chien), où on va avoir un minimum de profondeur, et les autres animaux, où clairement on s'est pas foulé. Bon alors Flash est un gars qui court très vite ? Bah on va lui donner une tortue qui court vite, personnage suivant. C'est un peu court quoi. Et quand on tente une originalité, un trait de caractère ou une problématique inédite, ça devient rapidement une contrainte gênante dont on se déleste à la première occasion, avec un succès limité. Genre PB la cochonne qui manque d'amour propre, c'était pourtant une problématique assez chouette à aborder dans un film plutôt destiné aux enfants. Mais on ne traite finalement absolument pas du problème, qu'on règle d'une façon absolument pas convaincante, avec une unique phrase d'encouragement. Là aussi c'est un peu court.

Si Krypto est un personnage attachant, sa construction sans cesse dans l'ombre de Superman ou des autres super-animaux, toujours border avec le sidekick, rencontre malheureusement vite ses limites lorsqu'on ambitionne d'être le héros du film.
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La scène finale est par exemple très étrange je trouve. Ok c'est lui qui réalise une manœuvre hyper risquée, mais à la place d'un Superman, qu'on pouvait quand même pas faire mourir, et qui sera sauvé de la mort par Ace, qui est donc vraisemblablement plus invincible que lui.


Je suis aussi un peu partagée par le doublage en français (j'ai vu le film en VF dont je juge vraiment ici que cette version). Autant j'ai trouvé des voix très réussies, comme Muriel Robin qui double Lulu. Autant d'autres m'ont semblé parfaitement ridicule. L'accent marseillais de Soprano à Métropolis : sérieusement ?! Et Denis Brogniart vraiment je pouvais pas, j'étais devant un épisode de Koh-Lanta dès que Lex Luthor parlait, il nous a même fait son désormais mythique "AH !". Oui ça m'a fait rire sur le coup, mais zéro crédibilité, le méchant est pas censé me faire rire !!! C'est un peu dommage aussi que les voix les plus connues, on les as attribué aux personnages secondaires. Krypto, Ace ou même Superman auraient je pense mérité des voix un peu plus marquantes.
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date : 12-08-2022
Tel un Retour vers le futur du pauvre, le film est complètement prévisible, aussi bien en terme de scénario, d'enchainement des actions, qu'en terme de message véhiculé.
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Franchement, qui pouvait sérieusement croire à un film qui dirait au final "votre femme vous fait chier ? Retournez donc dans le passé pour en changer" ?! Bien sûr que cette expérience ne pouvait avoir comme résultat que de comprendre à quel point les personnages tenaient à leur vie actuelle !
J'ai également trouvé et qu'il était dommage que Kad Merad et Franck Dubosc jouent aussi leur personnage jeune, déjà parce que le contraste avec les autres acteurs est assez ridicule, mais aussi parce que ça aurait pu être l'occasion de laisser réellement leur chance à de jeunes acteurs - qui ici sont complètement effacés face aux deux têtes d'affiche. D'autant plus qu'en vrai, leur interprétation n'a rien d'extraordinaire ! On a connu Kad plus juste, plus touchant, et Franck plus délirant.

Cependant, le film reste rythmé et distrayant, donc sympathique. L'humour n'était pas trop lourd et le côté nostalgique du film, dans les situations (passer le bac par exemple) et avec pas mal de références culturelles, musicales, fonctionnait bien. Ce n'était pas le film de l'année, donc, mais j'ai quand même passé un moment agréable.
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date : 18-07-2022
Ça fait très longtemps que je n'avais pas autant ri devant un film, avec ce scénario quand même pas mal original, ce concept de parodie dans le milieu du cinéma qu'on n'a pas déjà vu 1000 fois, et qui en plus d'être furieusement drôle, sait rester globalement assez fin, et fait battre notre cœur de cinéphile. C'est un film qui a mine de rien un message, qui a quelque chose à dire du monde du cinéma d'aujourd'hui, mais qui arrive en même temps à ne pas être élitiste, et à être compris par tous. Si je compare avec Malcom & Marie que j'ai vu récemment, là aussi on a clairement un truc à dire sur le monde du cinéma, mais quoi je ne sais toujours pas exactement. Là où on partait dans cet autre film dans des débats d'idées interminables, pointus et sensibles (racisme, classisme) dans lesquels je n'arrivais pas à me projeter, on arrive ici par l'humour et un ton simple, a avoir un message 1000 fois plus impactant. Et tout le monde va y prendre pour son grade : producteurs qui n'y connaissent rien en cinéma, acteurs égocentriques, réalisatrice perchée, jeune actrice débutante qui n'est pas là pour la bonne raison, festivals et remises de prix absurdes, journalistes posant des questions cons, et même finalement nous, spectateurs, en demande de certaines choses dans les films, et qui avons participé à créer cela.

Vous ajoutez à cela, trois acteurs principaux qui sont juste impeccables. Ils campent super bien leur personnage, ils sont plein d'autodérision, tantôt dans une sorte de burlesque absurde, tantôt au contraire dans des scènes plus "dans l'émotion", où l'on voit que ce sont de vrais interprètes. Bref, ils montrent tous une large palette de jeu, ce qui est très intéressant. Et aussi, une mise en scène qui mérite le coup d’œil, car elle a su parfaitement tirer un avantage d'un tournage largement compliqué par le Covid, forcé à proposer un quasi huis-clos, mais qui colle finalement hyper bien au film, et surtout à cette réalisatrice barrée. Ce choix de lieu, cet enfermement, fait totalement échos à ses diverses expériences pour stimuler la créativité des acteurs, et on oublie finalement que c'était un exercice imposé.

Bref, j'ai passé un excellent moment, j'ai trouvé ça super drôle, ce n'était pas trop lourd, bien filmé et bien joué. Je n'en demande pas plus à une comédie.
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date : 18-07-2022
Dès le début du film, je me suis demandée si on avait fait le bon choix de personnages, si on aurait pas dû faire plus simple, aller plus à l'essentiel. Et cette question m'est restée en tête jusqu'à la fin sans que j'arrive à formuler une réponse claire.

Notre trio se compose tout d'abord de cette femme en semi-liberté, qui ne peut sortir de prison qu'à heures fixes pour travailler. Bon, ok, ça existe, mais c'est quand même pas un profil très courant de personne. Elle va croiser la route d'un gars "fragile", on ne nous dira jamais clairement ce qu'il a, mi-cœur d'artichaut, mi-dramaqueen, mi-je fais des malaises quand j'ai une émotion trop forte, mi-je me fais du mal comme un appel à l'aide, mi-ça fait déjà beaucoup trop de mi- pour un seul et même personnage. Là aussi, ça existe comme personne, mais c'est rare. Puis on a un deuxième mec odieux, c'est plus courant comme profil, mais comme héros de film, c'est compliqué quand même.

L'ensemble forme donc une équation particulièrement improbable, et même pas vendeuse cinématographiquement parlant, comme peut l'être un buddy movie. Au contraire, dès la première scène du film, on le met volontairement sur la pente glissante du film un peu excessif, pas totalement crédible, qui nous ferra lever les yeux au ciel plus d'une fois, quand, à de trop nombreuses reprises, on manquera trop de finesse, on sera trop improbable ou trop burlesque. "Trop" c'est vraiment le mot que j'aurai pour qualifier ce film, qui est à chaque scène "trop" quelque chose.

Et c'est dommage, parce qu'à côté de ça, on a pourtant de vraies qualités dans ce film, qui compris des qualités scénaristiques. On va par moment aborder des thématiques hyper intéressantes et peu communes, comme la semi-liberté dont je parlais justement plus tôt, mais aussi la culpabilité ou la rupture amicale. Il va aussi offrir par moment un traitement très justes de ses personnages pourtant un peu bancals
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(par exemple la scène dans l'église où Mona demande simplement à être désirée un instant, c'est touchant, c'est pure, c'est sincère, c'est beau, c'est un parfait moment de cinéma).
On arriverait presque à les aimer, malgré leurs défauts. Il faut dire aussi que la chouette interprétation et la bonne dynamique ente les acteurs y fait aussi beaucoup. Pour ces raisons, le positif l'emporte quand même dans ce film, mais le bilan reste mitigé.
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date : 11-06-2022
Bon, j'imagine bien que le fait que je ne sois pas une fan d'Elton John (rien de personnel, il ne fait juste pas partie de ma culture musicale), que j'ai dû littéralement attendre 45 minutes pour entendre ENFIN une chanson que je connaissais et qu'en tout je dois en connaître que 4 ou 5 de tout le film, n'aide pas à vraiment apprécier ce qu'on regarde. Mais il y a pas que ça qui m'ait dérangé. J'ai réussi à aimer d'autres films musicaux sur des artistes que je n'écoute pourtant pas ; par exemple j'ai trouvé Cloclo, le biopic sur Claude François, franchement bien foutu. Mais là, j'ai trouvé ça plat et j'ai eu le sentiment d'un film qui ne décollait jamais.

Ça commençait pourtant bien, avec ce personnage qui annonce de but en blanc ses multiples addictions et accepte de revenir sur son passé. J'étais vraiment enthousiasmée par cette introduction, qui nous promettait une construction de film audacieuse, du drame et des enjeux. Sauf qu'au bout de 10-15 minutes, on abandonne complètement cette construction, pour dérouler finalement un biopic ultra plan-plan, chronologique et linéaire, qui n'évitera aucun passage obligé du genre : enfance, psychanalyse de comptoir qui t'explique que si tu vas mal dans ta vie c'est entièrement de la faute de tes parents, premier amour, débuts approximatifs, déceptions amoureuses, succès, excès liés au succès, âge de raison, renaissance. Je ne connaissais à peu près rien de la vie d'Elton John, et pourtant j'ai pu prédire les grandes lignes du film, tant sa construction est scolaire et prévisible.

L'autre problème du film, selon moi, c'est qu'on souffre du syndrome du film qu'on a l'impression de voir en avance rapide. On sent une envie de bien faire, de raconter beaucoup de choses, d'être exhaustif, de rien louper etc. Mais on sent aussi la contrainte de faire un film commercial de moins de 2h. Donc on sent au final peut-être un Elton John trop présent en pré-production, sans le recule nécessaire sur sa propre vie, et un duo scénariste/réalisateur qui a pas su faire des choix de coupes pertinents, et qui condense à l’extrême pour tout faire rentrer - on dirait moi quand je fais un massage cardiaque à ma poubelle parce que j'ai la flemme de la descendre. Quand on fait ça, c'est toujours la même chose qui trinque : l'émotion. Parce qu'on ne lui laisse pas le temps d'arriver, qu'on passe à autre chose. C'est hyper compliqué d'avoir de l'empathie pour les personnages dans ces conditions, parce qu'on n'a pas le temps de les voir souffrir, tomber amoureux, être déçus, remettre en question leurs certitudes, etc. Le personnage nous dit qu'il est timide, qu'il est blessé, qu'il est en souffrance, qu'il ne se sent pas respecté par la personne qu'il aime, qu'il se drogue, qu'il est accro à ci ou à ça, mais pourtant à l'écran tout est lisse, on ne voit rien ou presque de tout cela.

Moi qui ne connaissais pas déjà la vie d'Elton John, je n'ai même pas réussi à retenir les noms des autres personnages, c'est dire. Il y a des passages du film que j'ai trouvé complètement lunaire, par exemple le traitement de son mariage avec une femme (dont je ne suis même pas certaine qu'on donne le nom) : ils se rencontrent, se marient et divorcent en 2 minutes. Pourtant Wikipédia me dit qu'ils ont quand même passé 4 ans ensemble en vrai. Même si on sait que pour des raisons évidentes cette femme ne pouvait pas être l'amour de sa vie, je doute qu'il n'y avait vraiment rien de plus à en dire. Quand on atteint ce niveau de sur-volage et de superficialité, selon moi la meilleure solution aurait été de ne pas en parler du tout, et de se concentrer sur quelque chose de plus pertinent à la place.

Le pom-pom sera la fin, que j'ai trouvé brutale à souhait. Alors même que, comme je le disais plus tôt, on s'efforçait jusqu'alors d'être assez complet, de proposer une vision globale des choses, vlan, coupe sèche et inattendue, on s'arrête aux débuts des années 80, I'm still standing, yeah yeah yeah, circulez il y a plus rien à voir ensuite. Bah, sauf que non en fait. MÊME MOI, qui suit à peu près au niveau zéro de la connaissance de la vie d'Elton John, je connais la BO du Roi lion, Sacrifice, Nikita, Made in England ou Candle in the wind. Eh bah vous ne les entendrez pas car c'est un mensonge, il ne s'est rien passé après 1982 dans la vie d'Elton #NousSachons !

Blague à part, je ne dis pas qu'il faut forcément couvrir toute la vie d'un artiste pour faire un bon biopic. Mais si on ne le fait pas, il faut un parti pris fort et clairement annoncé dès le départ. Au hasard le film W.E. de Madonna n'a jamais prétendu couvrir toute la vie d'Edward VIII et de Wallis Simpson, mais uniquement le début de leur vie de couple, et est allé à fond dans ce trip romantico-dramatique. Ici il y a aucun parti pris de départ, on nous dit juste qu'on va nous parler d'Elton John, on annonce aucun angle d'attaque particulier. On commence par son enfance, on déroule de façon chronologique sa vie, avec une précision parfois excessive, et POUF, on décide totalement arbitrairement de s'arrêter là, grosso merdo à la moitié de sa vie. Ça n'a AUCUN sens. Le parti pris qu'on aurait pu avoir, c'est son combat contre les addictions, avec un film en mode "descente en enfer puis renaissance". Ça aurait pu marcher et être pertinent, mais dans ce cas il aura fallu enlever les 3/4 de la partie sur son enfance et ses parents et sa relation amicale avec son parolier, et traiter vraiment ce sujet - ce qu'on ne fait pas ici.

Et j'assume l'opinion non populaire, mais la réalisation et l'interprétation ne m'ont pas ébloui non plus. Taron Egerton, je trouve déjà la ressemblance physique discutable, mais en plus entre les lunettes qui lui cachent la moitié du visage et ses chapeaux à plumes, j'ai été parfaitement incapable de juger sa prestation d'acteur. La reconstitution d'époque, des costumes, etc... sont plutôt convaincants, mais j'ai trouvé qu'on oubliait un peu trop que des costumes très présents ne remplacent pas la mise en scène. C'est quoi ces scènes façon comédie musicale low cost, où la chorégraphie a dû être créé en 10 minutes, et où tout le monde a l'air de se faire chier (spectateurs compris) ? On a même réussi à gâcher la chanson qui donne son nom au film en la faisant chanter à... Un enfant cosmonaute sous l'eau ?!! Angoisse totale, on dirait un cauchemar de David Lynch. Et les scènes de concert, on en parle ? C'est le calme plat, aucune énergie qui s'en dégage.

Bref je m'arrête là, parce que j'étais partie sur une liste "vu aussi" au départ, mais plus je parle du film moins je l'aime, et je me tâte maintenant pour la "pas apprécié"... En tout cas faites vous plaiz sur les -1 surtout n'hésitez pas
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date : 07-06-2022
Je ne sais honnêtement pas vraiment moi-même ce que j'ai pensé de ce film ! Sa réalisation est indéniablement élégante, son noir et blanc recherché, sa mise en scène précise, et surtout l'interprétation est un sans faute sur toute la ligne. On ne pourra pas non plus reprocher au film de manquer de personnalité, ou de ne pas être audacieux. Mais j'ai trouvé ça beaucoup trop bavard, on est honnêtement plus proche du théâtre que du cinéma là. Et ce n'est pas juste bavard, c'est hyper "dense". On n'a pas le temps de digérer un dialogue qu'en voilà un autre, avec pour ma part le résultat troublant de n'avoir réussi à m'attacher à aucun des deux personnages, de n'arriver à donner raison ou à me projeter ni dans le point de vue de l'un, ni dans le point de vue de l'autre. Finalement, les deux me semblent tout aussi toxique l'un que l'autre, et la tendresse qu'ils prétendent encore avoir l'un pour l'autre ne m'a pas du tout atteinte (alors que sur une thématique assez similaire, Marriage Story avait lui complètement réussi à me faire me projeter dans le point de vue de l'un puis de l'autre et a avoir un vrai attachement pour les deux personnages). Je reste du coup sur un sentiment un peu désagréable de "tout ça pour ça", de ne pas vraiment avoir compris ce qu'a voulu me raconter le film. Avec en plus cette longue digression sur le monde du cinéma qui rend le film d'autant plus étrange à mes yeux, car d'une part il nous fait "sortir" de la relation de couple torturée qu'on nous décrit, et qui d'autre part éloigne encore un peu plus les personnages de nous, car on sent qu'ils ont définitivement une vie et des problématiques qui ne sont pas du tout les nôtres (ou du moins pas les miennes) ; de la même manière je ne suis pas certaine que la thématique du racisme servait vraiment à quelque chose. Bref, c'est du beau cinéma, mais soit qui n'a pas su m'atteindre, soit que je n'ai su comprendre.
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date : 07-06-2022
Ce film a plein de bonnes intentions. Ses thématiques se veulent très universelles, avec un traitement qui se veut très tendre, entre la relation frères/sœur, le deuil des parents, la vie de couple, le chômage, la parentalité,... On ratisse quand même super large. Je ne pourrais pas croire une personne qui me dirait qu'aucune thématique du film ne l'a interpellé, qu'il n'y a pas un truc qui l'a fait sourire ou l'a touché. Vous ajoutez à ça un casting sympathique et qui a une bonne dynamique, une réalisation qui ne déborde pas de style mais qui est propre et fait largement le job et une BO toujours bien choisie, et vous finissez avec un film qui fonctionne bien et qui vous fait passer un agréable moment ; ce qui est déjà très bien.

Mais pour avoir un film qui ne me fasse pas juste passer un agréable moment, et qui vienne réellement me marquer, il aurait fallu un scénario soit plus fin, soit plus drôle. Plus fin parce qu'on va quand même enchaîner des situations un peu trop grosses pour qu'on y croit vraiment (genre le gars qui oublie le nom de la mariée lors du mariage) et qui fait que l'empathie et l'attachement qu'on a pour les personnages n'est pas total, on n'est jamais loin de la tête à claques ou du "tu l'as bien mérité". Par ailleurs, on reste sur des thématiques très convenues, donc on n'aura pas non plus une audace ou une originalité particulière. Plus drôle parce qu'autant au début je trouvais qu'on misait pas mal sur l'humour, autant au fil du film cet aspect des choses disparaît quasi totalement pour laisser place à un drame plus classique, ce que j'ai trouvé dommage.
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date : 07-06-2022
Ce film d'animation est clairement une réussite. Réussite technique déjà, il n'y a rien à redire sur la qualité de l'animation, c'est magnifique, les personnages sont expressifs, les décors sont fouillés. C'est en plus un style d'animation qu'on n'a pas encore "trop vu", ce n'est pas un style Disney, c'est autre chose, et ça surprend du coup. Une réussite scénaristique aussi, avec une construction quand même très originale pour un film d'animation pour enfants, qui emprunte très largement au genre du policier. Alors bien sûr c'est adapté pour un public jeune, mais les codes du genre sont clairement présents, et viendront forcément cueillir et intéresser également un public plus adulte ; tout comme les références dont le film fourmille. Les personnages sont également bien construits, sympathiques et attachants.

Bref, c'est un beau film, une belle réalisation, c'est distrayant, j'ai vraiment passé un bon moment. Mais le petit moins pour ma part, c'est que le film m'a moins touché que d'autres films d'animation de la même veine. Par exemple Là-Haut est un film qui m'a vraiment marqué sur ce point. Ici j'ai trouvé que ça restait assez plat émotionnellement. La morale de l'histoire, avec notamment un message de tolérance et une incitation à devenir qui on a envie d'être sans se mettre de barrières, est évidement importante, mais presque "trop simple", pas très fine et limite un peu niaise, rapportée à l'originalité dont fait pourtant preuve le film par ailleurs. Pour cette raison, je mets le film "que" en liste argent, ce qui reste un très bon classement à mon sens.
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date : 27-05-2022
C'est la deuxième fois que je vois ce film, je l'avais déjà aimé au premier visionnage, mais je n'étais pas sûre de l'aimer pour de bonnes raisons. Je n'y vis plus aujourd’hui"hui, mais je suis en fait originaire de Moselle-est et c'est déjà tellement rare de voir une œuvre qui se déroule ici, mais qui en plus le fait sans moquerie ni jugement de valeur, arrive à traiter des "personnages" qu'on peut effectivement rencontrer ici (que ce soit les filles de cabaret comme Angélique ou les anciens mineurs comme Joseph) ou de notre "culture" on va dire, comme notre accent traînant, notre façon de parler, notre langue (team pas besoin des sous-titres), etc... que ce film m'inspirait comme une sorte de nostalgie peu importe finalement ce qu'il allait raconter.

Ce second visionnage me permet de confirmer que j'aime ce film pas uniquement pour cela, mais parce que je l'ai trouvé tout simplement très réussi. C'est un film atypique et audacieux dans son propos et dans les personnages qu'il choisit de traiter, mais qui arrive à nous toucher par un message suffisamment large pour qu'on puisse le retranscrire à des situations bien plus communes. On nous montre notamment à quel point il est difficile de faire changer les gens ou d'aller contre sa nature ; avec un ton juste et pas racoleur. Et au final, c'est vraiment cette émotion que je retiens, cette empathie qu'on arrive à avoir, tantôt pour Angélique, tantôt pour ses enfants, tantôt pour Joseph.

Le tout est souligné par une jolie réalisation, ce qui ne gâche rien. Elle est soignée mais sans trop l'être. Un film à la réalisation trop léchée aurait pu sembler en décalage avec le propos (Xavier Dolan me fait parfois cet effet, par exemple). Ici, malgré le soin apporté à la lumière, les cadrages, la BO peu présente mais qui fait mouche à chaque fois, on arrive a garder une âpreté et une noirceur qui convient au film. Puis bien entendu, les acteurs de ce film sont remarquables de naturel et on oublie assez vite qu'on n'est pas face à des professionnels.

Si je veux être complètement honnête, je dois dire qu'il y a dans ce film une certaine lenteur ou une certaine longueur, je ne sais pas exactement moi-même, qui fait qu'il connaît un petit coup de mou vers le milieu. La sous-intrigue autour de la fille placée en famille d'accueil occupe peut-être un peu trop de place ? Mais c'est un défaut qui reste acceptable et qui n'a pas beaucoup émoussé mon plaisir au (re)visionnage.
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date : 26-05-2022
J'ai découvert tout récemment le cinéma de Dominique Abel et Fiona Gordon avec le film "La fée" que j'ai adoré. Et même suffisamment adoré pour revoir dans la foulée un autre de leurs films. Mais le piège dans ce cas, c'est que la comparaison devient assez inévitable et pas toujours flatteuse... Clairement les ingrédients qui ont fait que j'ai aimé "La fée" sont présents. On retrouve la même énergie, le même travail d'acteur assez dingue, la même folie, le même burlesque enfantin, la même tendresse aussi. Pour ces raisons, c'est un film que j'ai aimé et que je conseille. Mais j'ai cependant trouvé "Rumba" moins drôle, moins touchant et assez clairement moins abouti. Je m'étais par exemple imaginée que la danse serait plus présente (c'est tout de même le titre du film !) et avec elle une BO peut-être plus marquante ou que l'introduction d'une thématique comme le handicap aurait permis de faire passer un message un peu plus fort (comme avec les migrants de "La fée"). J'aurai aimé que les personnages post-accident évoluent un peu plus et nous touchent par leur reconstruction. Bref, ce n'est pas un mauvais film, loin de là, j'ai aimé le regarder, mais ça ne sera pas mon préféré de leur filmographie.
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date : 26-05-2022
J'ai trouvé le film intéressant déjà. C'est très rythmé. C'est renforcé par la qualité et le côté percutant des dialogues, le montage assez nerveux et les bonnes idées de mises en scène. L'ensemble fait que tout simplement on ne s'ennuie pas du tout en regardant ce film.

Ensuite, j'ai trouvé le film bien fait techniquement parlant. J'ai déjà parlé de la mise en scène inventive, mais c'est globalement toute la réalisation et même l'univers visuel, qui arrivent à nous embarquer avec eux. L'interprétation est aussi très bonne. C'est sûrement Doria Tillier qui m'a le plus séduite / surprise, car c'est typiquement le genre d'actrice que je connais sans connaître. Elle a fait la météo sur canal + il y a 10 ans, et depuis, je ne sais absolument rien de sa carrière. Je lui découvre donc ici un naturel à l'écran et un talent d'interprète, sur un rôle pas facile car à multiples facettes, que je ne soupçonnais donc pas forcément. Mais l'ensemble de la distribution m'a plu, que ce soit ceux que j'aimais avant même que le film commence, comme la merveilleuse Fanny Ardant, ou ceux que j'aimais un petit peu moins, comme Daniel Auteuil que j'ai parfois trouvé dans d'autres films monocorde, peu expressif, mais qui a réellement su me toucher ici.

J'ai trouvé enfin le film assez original dans son idée de départ, avec cette société qui recrée des époques, mais aussi dans sa volonté forte de montrer une histoire d'amour sur le déclin, et de pourtant d'arriver à délivrer un message positif, porteur d'espoir et même inspirant, du fait d'un traitement juste et très doux, cette espèce de nostalgie heureuse qui là encore nous embarque avec elle. Clairement, on a trouvé un twist hyper sympa et pertinent, qui nous fait complètement sortir du schéma-type du film romantique, mais qui pourtant nous ancre dans des codes qu'on connaît déjà, avec ce côté doudou et rassurant, qui manque à d'autres films qui tentent l'originalité.

Mais paradoxalement, malgré cette originalité que je reconnais sans aucun mal, j'ai trouvé le film hyper prévisible. Au bout de quoi, 15-20 minutes, j'avais déjà compris où le film allait m’emmener. Alors bien sûr pas tous les détails, mais les grosses lignes de l'intrigue m'ont vraiment semblé évidentes. Curieux sentiment pour moi, cette originalité prévisible.

Je dois aussi dire que je m'attendais à un film plus drôle. C'est vendu comme une comédie dramatique. Donc oui, il va y avoir du drame, des sujets sérieux, etc. Mais on doit aussi avoir de l'humour. Et pour ma part, c'est un aspect que je n'ai quasiment pas ressenti.

Et je sais très bien pourquoi je ne l'ai pas ressenti, à cause de ce qui est pour moi le gros point noir du film. Ce qui est censé être drôle dans le film, c'est le couple formé par Margot et Antoine, qui se déchire mais avec infiniment moins de classe et de tendresse que le couple Marianne / Victor. Le parallèle qu'on a tenté de faire entre les deux couples est évident et s'entend parfaitement scénaristiquement parlant... Mais j'ai trouvé ça mal fait. Là où Marianne et Victor nous touchent, Margot et Antoine nous horripilent, ils sont excessifs, ils sont vulgaires, pour ma part je n'ai pas réussi à m'y reconnaître ou à me projeter dans ce couple.

Puis il faut aussi dire que Nicolas Bedos nous fait là du Nicolas Bedos dans toute sa splendeur, fait ce que beaucoup de monde lui reproche très régulièrement, c'est à dire être narcissique à souhait. Car l'autre parallèle évident, c'est celui avec le couple qu'il a formé un temps dans la vraie vie avec Doria Tillier. Sans nier le talent qu'il a également, il a quand même une personnalité qui clive un peu, et quand il fait cela, on a un peu envie de lui mettre des baffes. Parce que c'est agaçant déjà, mais aussi parce qu'il a à mon sens sabordé tout seul son film, en proposant vraiment un truc qui fait tache et qui est trop présent dans le film. Et alors même qu'on a une courte scène du film, sur le thème de la relation père/fils, où on devine aussi des accents autobiographiques, mais en arrivant ici à être juste, à élargir le sujet d'une façon qui fait que à peu près tout le monde pourra s'y reconnaître. Il en est donc capable quand il veut, et c'est donc d'autant plus agaçant quand manque à ce point de recule par ailleurs.

Bon après dans l'ensemble, ça reste un film que j'ai pris plaisir à regarder, que j'ai trouvé bien fait, et qui pousse à la réflexion sur le couple et son évolution, et c'est sûrement l'essentiel.
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Sans me qualifier de "fan", j'ai indéniablement de la sympathie pour la saga Harry Potter. Cela dit, quand j'ai vu le projet de faire un documentaire sur la saga, j'ai eu un peu peur de résultat. Peur du truc bâclé qui ne sert à rien, qui ne nous apprend rien, car en vrai, à quoi bon faire des efforts, même si on propose un truc naze on sait que ça va marcher quand même. Ou alors peur du truc trop "à l'américaine" avec des retrouvailles faux-cul à souhait, des gens qui en font des caisses, et un ton oscillant entre le cliché et le tire larme (Emma Watson est complètement dans ce travers, mais c'est la seule. Non mais sans déconner, "je vous aime, vous êtes comme des frères pour moi", c'est ça fout toi de notre gueule, vous vous êtes pas vus pendant 10 ans...). Ou peur aussi du documentaire purement fait pour les fans, qui tourne à la private joke.

Au final, je suis plutôt agréablement surprise, car on évite ces écueils. On propose un documentaire déjà très bien produit, ce qui ne gâche rien. L'univers visuel, la musique, le montage, etc... C'est vraiment propre et ça souhaite clairement s'inscrire dans la même veine que les films. C'est aussi un documentaire bien équilibré, qui offre sa juste place à chaque film, à chaque acteur principal, à chaque réalisateur, et à chaque émotion. C'est à dire que oui, on n’échappera pas à la séquence émotion avec les acteurs morts depuis le tournage par exemple, mais on est loin de baser l'émotion uniquement là-dessus, et on saura aussi donner sa juste place, par exemple, à l'aspect plus enfantin / merveilleux des premiers films ou encore à de l'interprétation de certains points de l'intrigue qui ont parfois pu être mal compris (l'évolution du personnage de Drago par exemple, ou la romance Hermione/Ron, où on va vraiment tenter de nous faire croire qu'elle était hyper bien amenée et naturelle - alors que juste non, pitié, même les acteurs en étaient hyper gênés). Je pense cependant que ce que j'ai préféré, c'est le décryptage d'aspects plus techniques, comme les décors, ou la création du "physique" de Voldemort. Après, j'avoue aussi n'avoir jamais regardé les bonus DVD, donc je suis incapable de vous dire si on apprend des choses réellement nouvelles, sur ce point, mais pour moi c’était de la découverte.

Petite déception cependant sur la liste des intervenants plus secondaires ; c'est le piège de ce genre de documentaire, on a un peu envie de revoir tout le monde. Difficile aussi de savoir qui n'a pas été invité ou qui n'a pas accepté de venir, et donc qui blâmer. Mais clairement il y a des trous dans la raquette, des interprètes et personnages marquants qu'on ne voit quasiment pas, genre Brendan Gleeson / Alastor Maugrey. Ou encore des acteurs comme Clémence Poésy et Robert Pattinson, qui étaient littéralement personne au moment du tournage, et qui sont aujourd'hui des stars, je trouve que leurs avis sur leurs débuts et le fait qu'ils aient finalement mieux rebondi que les acteurs principaux car n'étaient pas au centre de l'attention, auraient pu être très intéressants je pense. Ou Evanna Lynch, qui est elle présente, mais qu'on voit a peine, alors que je pense que le personnage de Luna a pourtant bien marqué les esprits. Sans rire on la voit moins que Alfred Enoch qui jouait Dean (quiiiii ? Oui je sais, moi aussi j'ai du m'aider de wikipédia pour me souvenir de qui c'était).

Et puis ensuite il y a le cas JK Rowling, son éviction de sa propre saga. Je suis plus dérangée par la façon dont ça a été fait, que par le fait qu'on l'ait fait. A mon sens, ici on est sur un documentaire qui retrace uniquement l'aventure cinéma de Harry Potter, on nous montre notamment l'émotion des personnes qui ont un temps travaillé ensemble, qui se retrouvent après ne s'être pas vu pour la plupart depuis un bon moment et l'auteure des livres ne fait pas partie de ces personnes. Elle n'a pas du tout travaillé de la même manière que les autres sur cette saga, elle a même un rôle finalement très solitaire et assez passif concernant les films, et ça aurait pu justifier son absence du documentaire sans entrer dans aucune polémique. Sauf que là, à vouloir éviter les retombées du bad buzz de ses propos polémiques et répétés sur les personnes transgenres, on a provoqué un autre bad buzz, qui consiste à plus lui redonner la parole... Mais à ressortir quand même de l'image d'archive. On veut JK Rowling mais sans l'avoir quoi. Bref, c'est ridicule, schizophrénique et complètement hypocrite.

Classement en lot oblige, j'ai mis le film en argent, comme le reste de la saga. Je ne suis cependant pas persuadée qu'il mérite un classement si haut. Je n'ai pas passé du tout un mauvais moment devant ce documentaire, mais ça reste un documentaire, un bonus dispensable, en rien comparable avec ce que représente la saga en elle-même, mais bon, c'est comme ça.
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Personnellement, Winnie l'Ourson n'est pas un personnage qui a marqué mon enfance. Oui, je sais qui sont Winnie et ses copains. Mais honnêtement, je ne suis même pas sûre d'avoir vu un film Winnie l'Ourson (ou lu un livre ou un quelconque autre support) dans ma vie avant celui-ci (ou alors zéro souvenir). Donc tout l'aspect éventuellement nostalgique que peut créer ce film chez certaines personnes, bah rien du tout chez moi. Par ailleurs, de façon évidente, j'ai dépassé l'age de 10 ans, donc je ne suis pas non plus l'autre cible que le film cherche à toucher. Donc sur cette base là, forcément, il y a plein de choses que je peux reprocher au film. Le scénario est archi prévisible, son message est un peu niais (et étonnamment très de gauche pour un film américain), c'est bourré de bons sentiments, etc.

Mais je reconnais cependant que Disney, ils savent y faire quand même. A l'instar par exemple de Dans l'ombre de Mary, ils proposent un film qui est ultra propre techniquement parlant. Les personnages animés sont magnifiques, l'univers visuel est marquant, la réalisation est agréable. Même si, on le sait, ce ne sont pas par nature des grands rôles à interprétation, le casting est pourtant impliqué. Par ailleurs, même si j'ai pu reprocher des choses au scénario, le rythme est là et nous embarque avec lui. Bref, il faudrait vraiment que je mente si je disais que je me suis ennuyée devant ce film, ou que j'ai passé un mauvais moment. Et je suis persuadée qu'enfant j'aurais adoré voir ce film.
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J'adoooore quand un film me donne tord !!!

Honnêtement, je n'attendais a peu près rien plus de ce film, car le 1 et le 2 ne m'ont pas franchement convaincue. Le 1 était sympathique mais manquait d'enjeux, on comprenait pas trop comment on allait faire une saga intéressante basée juste sur "regardez j'ai des animaux mignons ET magiques". Le 2 mélangeait pour moi très mal les torchons et les serviettes, d'une part l'intrigue avec Dumbledore et Grindelwald, d'autre part les animaux fantastiques qu'on ne comprend pas trop pourquoi ils sont encore là alors qu'on n'a pas du tout besoin d'eux. En plus, TF1, quels génies, ils ont repassé le 2 à la télé juste avant la sortie cinéma du 3. Du coup je l'ai revu, et toute la frustration et la déception que m'inspire ce deuxième film a été vraiment ravivée dans ma mémoire, et me faisait vraiment aller vers ce troisième film à reculons.

Et là miraaaaaaacle, je ne l’espérais pas moi-même, mais on est vraiment exactement sur le film que j'attendais. Vous prenez mon commentaire sur le 2, et toutes les critiques que j'ai pu faire trouvent leur solution dans ce film. Par paresse intellectuelle, je vais donc quasiment reprendre le même ordre des idées que pour mon commentaire sur le 2...

Le film est accessible, même à un non-fan de Harry Potter. Bien sûr, qu'on va rappeler par moment des évènements déjà abordés dans les films Harry Potter et heureusement qu'on le fait, c'est comme ça qu'on enrichit un univers. Mais on les RAPPELLE, et ça ça manquait cruellement au 2. C'est à dire que vous avez littéralement par moment les personnages qui s'assoient autour d'un bol de soupe et rediscutent d'un évènement "déjà connu" mais oublié de la majorité des gens. On est didactique quoi. On met tout le monde sur un pied d'égalité, on part tous avec les mêmes bases pour comprendre le film. Résultat : c'est la première fois pour les Animaux fantastiques que je n'ai pas besoin d'aller sur le fandom wiki de Harry Potter après le film pour comprendre un point de l'intrigue, et franchement il était temps.

Vous demandez les "secrets de Dumbledore" : vous les avez (alors que les crimes de Grindelwald, à part avoir fait des flammes bleues dans un cimetière, on attend toujours). A commencer par le premier secret : Dumbledore est gay. Je répète : DUMBLEDORE EST GAY. Oui, ça avait déjà été annoncé dans des interviews de JK Rowling notamment, mais elle faisait dans le même temps tellement d'effort pour ne jamais l'écrire dans les livres ou le montrer explicitement à l'écran que ça commençait à devenir un running gag de très mauvais goût. J'étais très loin d'être la seule à me plaindre de ce point, et je ne sais pas si c'est pas réaction directe à ces critiques, mais là on le dit sans aucune ambiguïté possible littéralement dès la première scène du film. Et à en juger par la stupeur dans la salle à ce moment, bah oui il était vraiment temps de le dire, parce que si on ne le savait pas, on ne le comprenait pas, et en terme d'intrigue, bah ça change tout, ça donne du sens à ce qui n'en avait pas jusqu'alors.

Même si le parallèle à la montée du nazisme dans l’Allemagne des années 30 est fait avec la légèreté d'un éléphant (la saga Harry Potter jouait aussi parfois avec cet esthétisme, mais avec bien plus de subtilité), scénaristiquement le film est équilibré. On a enfin trouvé une intrigue qui se concentre sur Dumbledore et Grindelwald, en arrivant à intégrer sa juste dose d'animaux fantastiques, pour apporter un twist qu'on n'avait pas dans les Harry Potter, mais sans faire artificiel. L'intrigue autour du "qilin" est parfaitement trouvée, on a hyper naturellement réussi à mettre un animal au cœur de l'intrigue. Le nifleur amène de l'humour.
Spoiler(cliquez pour révéler)
La prison pleine d'animaux pas sympathiques du tout ne semble en rien forcée.[/spoiler]

J'aurais quelques réserves cependant sur la façon dont on a écarté le personnage de Tina de cet opus. J'ai trouvé la justification un peu légère. Après, ce n'est personnellement pas un personnage que j'ai beaucoup apprécié dans les deux premiers films, et ça permet dans le même temps de mettre en valeur d'autres personnages que je trouvais plus sympathiques, comme Thésée, donc bon... Je trouve ça clairement bancal, mais honnêtement pas vraiment gênant. Quelques changements dans le caractère de Queenie sont peut-être aussi un peu abrupts.

Et alors oui, ça suppose aussi qu'on voit un peu moins Norbert et ses copains, mais je trouve ça vraiment mieux ainsi ; parce qu'on voit du coup plus Dumbledore et Grindelwald, qui donnent leurs noms aux films 2 et 3. Dans sa personnalité, j'ai enfin retrouvé le Dumbledore qu'on connaissait dans Harry Potter. Son humour, sa bienveillance, son intelligence, son humilité, son aura. Il est juste plus jeune et a le sex-appeal de Jude Law, mais sinon c'est le même. On est dans une continuité qu'on ne trouvait pas dans le 2, parce qu'on ne le voyait presque pas, principalement... Et Grindelwald, on a enfin réussi à construire un personnage à part entière et un "vrai" méchant. Lui aussi on le voyait pas suffisamment dans le 2, et quand on le voyait, on avait l'impression de voir Magneto dans le monde des sorciers (d'ailleurs, on en parle du professeur "Hicks" de ce film ? On dirait vraiment une mauvaise blague avec le professeur X de X-men..). On arrive a rendre son discours plus cohérent, plus complet, plus singulier, pas uniquement centré sur la thématique de la guerre. [spoiler]Le fait qu'on offre une porte de sortie au personnage de Croyance permet aussi de laisser place libre à Grindelwald, qui devient enfin pleinement "le chef" des méchants, la vraie et seule source de danger.[/spoiler]

Je ne peux bien entendu pas parler de Grindelwald sans parler du recasting. Je suis partagée, car d'un côté, je trouve assez naze ce qu'on a fait à Johnny Depp. On n'a pas envie que son divorce houleux entache le film. Je peux comprendre que sur ce type de film avec un marketing millimétré, on n'a pas envie d'un bad buzz. Mais cette histoire ne date pas d'hier, dans ce cas on n'avait qu'à pas le recruter et prendre une personnalité plus consensuelle dès le départ. Ou au moins se séparer de lui dès le 2ème film, puisqu'on ne le voit quasiment pas dans le 1 ; ça aurait fait beaucoup moins étrange que là. En plus ça créée maintenant un précédent, et si on veut donc être cohérent, va falloir virer Ezra Miller, au comportement controversé aussi ?! Et de l'autre côté, je dois dire que j'ai trouvé Mads Mikkelsen infiniment meilleur que lui dans ce rôle. Je l'ai trouvé plus crédible, plus posé, "surjouant" moins (jusqu'au look du personnage, qui s'est clairement assagit - mais bon pour le coup, j'imagine que Johnny Depp n'a pas choisi son look tout seul ? Quand même ?!). Il dégage quelque chose de moins caricatural et de plus naturel, plus charismatique aussi, troublant, si ce n'est carrément séduisant ; ce qui est vraiment important je pense, pour ce personnage "d'ex". Objectivement, tout ce que Mads Mikkelsen apporte fait beaucoup pour la construction du personnage, ça participe à ce que je disais plus haut, qu'on voit enfin un chef, un leader pour les méchants, et pas un type décoloré en blond qui fait des étincelles avec sa baguette dans un cimetière (ne cherchez pas de double sens à cette phrase, merci). Moralement ça me questionne, mais cinématographiquement je trouve que ce changement est vraiment pour le meilleur, et c'est un peu le plus important à l'écran.

Je n'ai donc quasiment rien à redire, si ce n'est quelques bizarreries scénaristiques par-ci par-là mais ne gâchant pas le plaisir global [spoiler](donc si j'ai bien compris, les années où on a pas de quilin, le grand chef suprême des sorciers est élu plus ou moins à l’applaudimètre ?! Et les sorciers n'ont visiblement absolument aucun esprit critique, puisqu'il suffit que ledit grand chef dise "vous voyez ce gars là accusé de crimes horribles ? Bah non il a rien fait en fait" pour que leur opinion bascule instantanément de "salaud, on veut te mettre en prison" en "on veut en faire notre nouveau grand chef"...)
Mais à part ça, c'est une belle production, on a mis les moyens dans la réalisation, qui est à l'image du reste de la saga - que je n'ai pas souvenir d'avoir un jour critiquée pour ses visuels. L'univers fonctionne enfin, et est au service d'un scénario simple mais efficace. Il y a des enjeux et des évolutions crédibles chez les personnages. Le rythme est parfait, les +2h passent toutes seules mais sans avoir un sentiment de précipitation. Le casting fait largement le job, la dynamique de groupe est là. Bref, pourvu que ça dure pour les deux films restants (si on ne change pas d'avis en cours de route pour rajouter un ou deux films).

Classement par saga oblige, j'ai mis le film en bronze, c'est à dire là on je classe la saga dans son ensemble (à ce jour), mais tout seul, il mériterait plutôt une liste argent.
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Ce film est indéniablement distrayant, et comme pour tous les films de la saga Harry Potter et consorts, c'est du beau spectacle. L'univers visuel est hyper léché, effets numériques, animation des animaux, des décors aux costumes, même le choix du casting a du sens, Eddie Redmayne et Callum Turner sont les faux frères les plus crédibles que j'ai vus depuis très longtemps. Émotionnellement les intrigues gravitant autour du personnage de Leta étaient crédibles et en font sans trop de doute le personnage le plus intéressant de cet opus (bonus : à l'exception d'une certaine manière de Rogue, c'est la première fois qu'on a un personnage issu de Serpentard qui n'est pas caricatural). Les touches d'humour sont toujours bien présentes et bien amenées, jamais lourdes ou de trop. Bref, ce n'est clairement ni un mauvais film ni un film que je n'ai pas pris plaisir à voir. Mais malgré tout cela, le film m'a déçu sur plein de petites choses et me laisse sur un sentiment très contrasté au final.

Autant je trouvais que le premier film, mise à part la fin, et encore, pouvait se voir même sans connaître la saga principale, autant là ça sera chose ardue. Je regrette même qu'on ait littéralement fait un film pour geeks, laissant de côté les gens qui viennent voir le film avec plus de curiosité ou d'insouciance. J'ai revu le film à sa diffusion télé avec mes parents, j'ai littéralement passé tout le film a leur expliquer ce qui se passait. Mais enfin, même moi, la saga Harry Potter, j'estime bien la connaître, j'ai vu les films, lu les livres, plusieurs fois même... et pourtant à de trop nombreux moments on va tellement chercher la petite référence qui tue, que je perdais littéralement le fil du film. Genre le miroir, qu'est ce qu'il montre encore ? Ah oui, son plus grand désir. C'est le fandom wiki qui me l'a dit. Après le film donc.
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Puis même avec l'explication, bof, ce que voit Dumbledore ressemble plus à un bon souvenir. Et sachant que sa sœur était déjà morte à ce moment, connaissant les circonstances de sa mort et ses regrets à ce sujet (rappelés d'ailleurs dans ce film) c'est un "plus grand désir" d'autant plus étrange.[/spoiler] Et encore, je ne vais pas me plaindre, car ici on a une réponse disponible, une explication existe, après elle vous convient ou non, mais elle existe. Ce n'est pas toujours le cas. Le lien de parenté entre Leta et Bellatrix Lestrange, mystère total par exemple. Pourquoi pas l'avoir appelé Leta Tartempion si ça n'avait aucune importance ?!! Le personnage le plus intéressant du film, je le redis, mais pourtant le plus bâclé dans son écriture ! [spoiler]Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi Leta, exilée enfant aux US par son père, à fait ses études à Poudlard, au Royaume-Uni donc ? Et aussi ce qu'elle fout H24 au ministère de la magie ou à accompagner des Aurors en mission, alors qu'elle ne l'est a priori pas elle-même, je prends aussi ?!![/spoiler]

Et dans le même temps, les éléments plus marquants de la saga, ce qu'on s'attendait à voir, on ne le voit pas. JK Rowling, après a plusieurs reprises des propos polémiques sur les personnes trans, qui lui valent aujourd'hui d'être blacklistée de sa propre saga, elle se fouterait pas aussi bien de nous sur l'homosexualité de Dumbledore ?! Quand ça a été annoncé il y a quelques années, ça avait vraiment de la gueule. Le plus grand sorcier de la saga, connu et respecté dans la communauté magique, est gay, c'est hyper fort et symbolique comme message. Mais déjà on sentait une ambiguïté gênante, pourquoi le dire "en off" en interview et pas ouvertement dans les livres ? On même juste un sous-entendu à un moment, même ça on ne l'avait pas (à moins que vous considériez "j'adore le tricot" comme un coming-out). On peut trouver une excuse une fois, mais pas deux. RIEN ne justifie que ce soit éludé dans ce film, qui avait pourtant toutes les raisons d'en parler, ça n'a AUCUN sens.

Plus largement le casting, j'y reviens, mais les deux acteurs les plus connus, c'est quand même Johnny Depp, introduit en grande pompe à la fin du premier film (lâché comme une vieille chaussette pour le 3, mais c'est un autre sujet) et Jude Law. Pourtant ils ont a tout casser 3 scènes chacun... Le film s'appelle Les crimes de GRINDELWALD. Autant dans le 1 on nous promettait juste des animaux, Grindelwald c'était la surprise, autant là le deal de départ est clair : on doit nous parler de Grindelwald et flop total, entre un personnage qu'on voit à peine et des crimes qu'on ne voit pas beaucoup plus. On offre un personnage terne, qui semble plus inspiré que jamais par Magneto de X-men, avec ses propos sur la guerre notamment, qui "Professeur Xise" donc Dumbledore en conséquence, et nous laisse sur un sentiment décevant de déjà vu, et de déjà vu mieux fait même (au moins avec Fassbender et McAvoy, on donnait à fond dans la bromance, ici on continue de cacher leur homosexualité comme si c'était une chose honteuse). On nous tease un truc, on nous place dans l'attente de quelque chose, et on nous le donne pas. Frustrant à souhait. (Si vous voulez un argument plus intello : les créateurs d'X-Men ne se sont jamais cachés de s'être inspirés de Martin Luther King pour le pacifiste Professeur Xavier, et de Malcolm X pour le polémique et suprématiste Magnéto. Sauf qu'ils ont eu 5 décennies pour créer une vraie mythologie autour de ces personnages, justifier leurs prises de position, affiner leurs pensées et caractères et se distinguer de leurs inspirations, qui font qu'aujourd'hui ça ne sonne pas grossièrement à l'écran. Alors que dans les Animaux fantastiques, on a le sentiment de voir une caricature de personnages qui étaient eux-mêmes déjà une forme de caricature. Magnéto est amer car il sort d'un camp de concentration nazi, Grindelwald est amer parce qu'il est... méchant *ajoutez un rire démoniaque ici*).

On en vient limite à se demander si le problème ce n'est pas finalement les animaux fantastiques qui donnent leurs noms au film et qui sont pourtant sympathiques. Mais enfin, avions-nous vraiment besoin d'eux ? Avaient-ils vraiment vocation à être le point de départ de cette histoire ? Plutôt que de juxtaposer maladroitement la grande histoire de Dumbledore et Gindelwald d'une part, et la petite histoire de Norbert et ses copains d'autre part, il n'aurait pas mieux fallu se concentrer sur le personnage déjà connu et aimé des fans qu'est Dumbledore ? Nous proposer plus simplement un préquel sur sa jeunesse ? Même soucis au niveau de l'antagoniste, le méchant, la source de danger qui n'imprime pas vraiment. On se perd entre celui qu'on annonce dès le début, Grindelwald, et celui qu'on nous montre finalement plus à l'écran, Croyance.

Dans l'ensemble, j'ai vraiment eu le sentiment d'un film qui partait dans tous les sens et se prend tout seul les pieds dans le tapis, avec trop de personnages, trop d'intrigues dans l'intrigue, qui cherche la référence de fans plutôt que l'intelligence scénaristique. [spoiler]Genre l'évasion de notre petite troupe auprès avoir été emprisonnée par Yusuf, qui s'effondre sans raison apparente au bout de 2 secondes, et qu'on nous balance une explication improbable une demi-heure plus tard. On dirait vraiment une mauvaise blague.
Bref, un peu l'impression d'un film qui s'enlise dans ses propres ambitions. J'espère une ligne de conduite plus claire pour le 3, je sais d'avance que je vais être déçue, mais ça ne m'empêchera pas d'aller payer 20 balles ma place pour le voir en Imax. Le parfait film hollywoodien en somme.
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date : 25-04-2022
Je ne savais vraiment pas dans quoi je m'aventurais avec ce film, car j'ai littéralement jamais rien vu qui ressemblait à ça. On connait tous le burlesque ancien à la Charlie Chaplin ou à la Laurel et Hardy, largement utilisé aussi dans de vieux dessins animées comme Tom et Jerry par exemple. Mais dans un film récent, pour ma part c'était du jamais vu. Ou alors par touche, par-ci par-là, dans des films non-burlesques. Jim Carrey par exemple peut avoir un type humour qui peut beaucoup s'inspirer de ce style. Mais malheureusement avec un résultat rarement convainquant pour moi. Je trouve en fait ça un peu hors de propos, voire carrément ridicule, dans un film qui se veut réaliste, d'avoir à un moment un personnage qui fait un truc totalement absurde et clownesque. Pour ma part ça me fait complètement "sortir" du film et c'est assez désagréable.

Bref, voir donc un film complètement dans ce style, ce n'était clairement pas une évidence pour moi, je pensais même que j'allais trouver ça assez désagréable comme expérience. Et au final j'ai adoré !

Je trouve que c'est une construction qui se rapproche beaucoup, dans son intention, de la comédie musicale - et j'aime les comédies musicales, beaucoup. La comédie musicale, en soit ça n'a aucun sens, c'est totalement absurde. Vous prenez le début de La La Land, en cas d'embouteillage sur l'autoroute, non, en vrai, personne se met à danser sur les capots des bagnoles pour passer le temps. Mais si elle est réussie, la comédie musicale va justement faire tomber ces pensées rationnelles, qui comme je le disais avant, vous font "sortir" du film. Si elle est réussie, elle vous fera au contraire plonger dans son univers aussi loufoque soit il, sa réalité, où ce genre de barrière n'existe pas, avec un résultat assez jubilatoire.

Bah là c'est exactement pareil. Dès la première scène on annonce le ton, on est sur un jeu d'acteur essentiellement basé sur le travail du corps, qui dans sa maladresse va faire des choses assez dingues, on est sur des personnages de losers magnifiques et des situations délicieusement absurdes. On va s'en tenir à cette ligne du début à la fin, avec justement ici jamais rien de rationnel pour nous faire sortir de cette réalité là. Même quand on va traiter d'institutions comme la police ou l’hôpital, on va rester exactement dans le même esprit, on ne bascule pas dans quelque chose de plus sérieux au motif que le sujet est plus sérieux. Et donc comme dans une bonne comédie musicale, j'ai d'une certaine manière mis le cerveau en off, pour juste apprécier le moment. Et comme dans une bonne comédie musicale, il y a quelque chose de grisant et de jubilatoire à cela.

Résultat, une histoire de couple en soit toute simple, mais qui à su me toucher par son infinie tendresse et sa bienveillance. On a toute une panoplie de personnages secondaires tout aussi marquants et touchants que les principaux (le serveur myope, le touriste anglais, l’équipe de rugby féminine, les trois jeunes migrants qui veulent aller en Angleterre,...). C'est aussi et surtout un film que j'ai trouvé extrêmement drôle, avec un côté un peu nostalgique, qui fait appel dans son humour à l'enfant en nous, à nos souvenirs (les vieux dessins animés dont je parlais plus tôt par exemple). C'est également la découverte pour moi de deux acteurs, Dominique Abel et Fiona Gordon, qui sont juste bluffants. On ne peut pas dire qu'ils "jouent bien" au sens où on l'entend habituellement. Mais c'est clairement des rôles, des prestations qui sont rares et qui ont du demander un travail de dingue, pour rendre aussi fluide, aussi naturel, et avec visiblement uniquement des trucages "à l'ancienne", ces mouvements et situations qui n'ont pourtant RIEN de naturel.

Que dire de plus que j'ai juste envie de voir d'autres films de ce type. A commencer par les autres de ces deux acteurs, également réalisateurs et auteurs, qui sont pour moi une très agréable découverte.
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date : 17-04-2022
Il y aura dans mon commentaire des références inévitables à d'autres œuvres Batman, mais je n'ai pas envie de rentrer pour autant dans des comparaisons trop frontales entre les différentes versions, ou de balancer des phrases un peu toutes faites comme "c'est le meilleur film Batman", car je pense que c'est surtout une affaire de gout. Je suis personnellement allergique à Christopher Nolan, à Zack Snyder, à Christian Bale et à Ben Affleck et je ne suis pas très films d'action, ce que j'ai pensé de leurs versions de Batman est donc assez prévisible. Est-ce que ça en fait objectivement de "mauvais films" pour autant ? Clairement non, ils sont pas totalement à mon goût, mais pas mauvais. Bah ce film c'est pareil, il peut ne pas être à votre goût, mais le qualifier de mauvais me semblerait être abusif. Je peux comprendre que subjectivement le choix de Robert Pattinson, qui pour beaucoup n'est connu que pour avoir été dans Twilight, a pu surprendre ou même rebuter ; ou que la tournure très polar qu'on a donné au film n'a pas séduit tout le monde. Mais c'est objectivement une proposition honnête et un film bien fait.

J'ai pour ma part beaucoup apprécié le fait qu'on ait su apporter des ambiances et thématiques nouvelles dans la saga Batman, sans trahir pour autant l'esprit du personnage ou de la saga. En ce sens, je le trouve assez comparable à Joker de Todd Philips, qui avait la même caractéristique, mais en jouant sur des codes encore différents. Joker misait sur le drame "sérieux" et réaliste, The Batman mise lui sur les codes des thrillers, polars et films noirs à la David Fincher époque Seven / The Game / Zodiac, et plus tard Millénium. Et ça fonctionne parce que c'est assumé et bien fait. On met vraiment l'énigme et la recherche des indices au cœur du film, proposant des étapes qui mènent petit à petit et avec didactisme les personnages et les spectateurs vers la solution. Le niveau de "difficulté" de l'énigme aurait parfois pu être accru, mais rendre l'intrigue plus accessible permet aussi plus facilement d'avoir un spectateur qui se projette dans le film, qui fait lui-même des conjonctures et déductions, et se sent donc plus impliqué que s'il voit défiler une enquête qui le perd et qu'il n'aurait jamais pu réaliser lui-même. En soit, ce n'est donc pas forcément une mauvaise chose pour moi (d'autant plus que la solution n'est pas évidente non plus, et que le film garde quand même sa part de mystère).

Autre chose qui est venue beaucoup titiller ma curiosité, c'est le traitement du personnage de Bruce Wayne/Batman, qu'on sait être un personnage torturé, mais j'ai trouvé qu'on ne l'abordait pas sous l'angle qu'on connaît déjà. On n'est pas beaucoup sur les habituels débats sur la frontière entre le bien et le mal. C'est présent, mais pas dominant à mon sens. Ce qui domine pour moi, c'est les états d'âme de ce Batman qui joue au justicier que depuis peu de temps, et qu'on sent presque hésitant sur le fait de continuer ou non. On le sent déjà épuisé, il ne sait pas encore exactement pourquoi il fait ça, ce qui le motive, quelle est la finalité de son action, et son opinion va pas mal évoluer pendant le film
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(c'est le sens d'ailleurs de la fin, où il a un déclic, il comprend que son action ne peux pas être fondée que sur la vengeance, mais qu'il y a aussi une part de symbole, pour représenter l'espoir chez les habitants, et qu'il accepte d'endosser ce rôle).[/spoiler] On a la même construction avec le pendant Bruce Wayne du personnage, qu'on ne sent pas beaucoup plus apaisé, avec son deuil, ses angoisses, "associable", mal à l'aise par rapport à sa situation sociale privilégiée mais ne cherchant visiblement pas à la légitimer pour autant en prenant part activement aux activités des entreprises Wayne ou encore semblant incapable de se lier amoureusement ou amicalement à quelqu'un. Le personnage de Selina Kyle/Catwoman a vraiment du sens dans le scénario, car elle vient ébranler aussi bien Batman que Bruce, avec les propres drames de son histoire, ses propres motivations, sa propre échelle de valeur, et bien entendu son physique avantageux. Dès leur premier combat (et première vraie scène ensemble) on la montre plus faible que Batman physiquement parlant, mais très vite on comprend qu'elle est plus solide que lui mentalement parlant.

Bref, sur les deux versants du personnage de Batman/Bruce, on joue complètement, je trouve, sur sa jeunesse, son caractère pas encore complètement formé et donc instable, influençable, fragile, sur le fil et entraînant du mal-être, ce que je n'avais pas vu dans d'autres œuvres, où Batman était toujours bien implanté dans son rôle de justicier masqué. Même dans Batman Begins (qui ne s'appelle pas Batman Begins pour rien #CaptainObvious) on ne retrouve pas du tout cette caractéristique, puisqu'on a un Bruce Wayne populaire, mondain et entrepreneur, un Batman surentraîné et qui affronte ses peurs. Il était "normal" pour nous qu'il soit Batman, solide et légitime dans son rôle de sauveur la ville. Dans les autres œuvres, si on voulait parler d'inexpérience ou de jeunesse, on utilisait des personnages annexes comme Robin, Nightwing ou Batgirl ; là on utilise Batman lui-même.

Et c'est là que le casting prend tout son sens pour moi. C'était d'une intelligence folle de prendre pour ce Batman précis, jeune, blessé et souffrant du syndrome de l'imposteur, non pas une autre armoire à glace hollywoodienne autour de 40 ans comme pouvaient l'être Christian Bale ou Ben Affleck, mais plutôt un inattendu éternel adolescent qui a été malmené par la célébrité et les blockbusters, au physique athlétique mais pas hors normes, comme Robert Pattinson. Il n'aurait clairement pas été crédible dans le personnage de Batman tel qu'il avait été interprété par Christopher Nolan, mais là il est au bon endroit, au bon moment, sur le bon personnage et le bon film. D'ailleurs les autres acteurs qui avaient un temps été pressentis pour le rôle ont a peu près tous un profil similaire (genre Daniel Radcliffe, oui Harry Potter, même s'il mesure 1m50 et pèse 40 kilos, pour jouer Batman), preuve d'une vraie volonté en ce sens.
J'ai été agréablement surprise par Zoë Kravitz, qui ne m'avait jamais vraiment convaincue dans ses précédents rôles. Si ce n'est pas forcément une grande interprète, avec de la technicité dans son jeu, je l'ai cependant trouvé impliqué dans son rôle, dans la préparation qu'il impose, l'alchimie fonctionnait vraiment très bien avec Robert Pattinson.
Autre acteur qui n'est pas ma tasse de thé en général : Paul Dano, bon là pas de miracle en revanche, mais on le voit pas beaucoup donc ça passe. [spoiler]Le piège des personnages "de fou" comme le sien, c'est d'être excessif, caricatural, de hurler dans tous les sens,... Bah je trouve qu'il tombe vraiment là dedans. Après je redis qu'on ne le voit pas beaucoup démasqué, et que donc il n'a pas forcément eu beaucoup de scènes qui lui auraient permis d'aborder un registre plus posé et moins caricatural. Je dis pas que c'est entièrement de sa faute, mais en attendant, encore un film où il ne m'a pas emballé.[/spoiler]
Le reste du casting était globalement agréable. Mention spéciale à Colin Farrell que je n'ai absolument pas reconnu de tout le film.

La longueur du film (quasiment 3h) est un peu à double tranchant pour moi. Ça aurait pu être une catastrophe, car un film aussi long qui est en plus chiant, au secours. Ça ne l'est pas, mais j'ai quand même trouvé que ça pesait un peu sur le film. Autant au début et à la fin on arrive a être très rythmé et a avoir pleinement notre attention de spectateur, autant au milieu on ramollit clairement. C'est le ventre mou de l'enquête, où les personnages et les enjeux commencent à se multiplier, où on peut risquer de décrocher de l'histoire, et où pour tenter de nous maintenir éveillé, on nous sort un peu de nulle part de la grosse scène d'action qui semble anachronique si on prend le film dans son ensemble [spoiler](franchement à quoi servait cette course poursuite avec la Batmobile, à part à dire "regardez on a une grosse bagnole nous aussi" ?!).[/spoiler] Un peu comme pour le film Joker que je citais déjà plus tôt, on a senti qu'on a pas voulu complètement perdre le fan de film de super-héros "de base" en jouant quand même par moment sur des codes très classiques du genre, en n'osant finalement pas aller au bout du délire de faire un Batman juste enquêteur. Pour m'a part j'aurais préféré qu'on ose, qu'on fasse un film plus court mais avec une meilleure cohérence, et qui aurait fonctionné aussi. [spoiler]Et en parlant de Joker, le personnage, pas le film cette fois, j'ai exactement le même avis sur cette scène à la fin où il apparaît. Ok elle laisse une porte ouverte a un autre film (et même deux en fait : un préquel pour nous dire comment il est arrivé là et pourquoi il en veut à Batman, et une suite pour savoir ce que son association avec Riddler va donner). Mais on aurait pu s'en passer, on aurait pu avoir l'audace de traiter un autre méchant de Batman, parce que celui-ci on l'a déjà beaucoup vu, etc.


La réalisation était propre et efficace. On a fait un très beau travail sur la ville, la façon de la montrer, des jeux de clair/obscur qui rappellent bien sûr le personnage de Batman. Les costumes/maquillages sont également hyper convaincants. Seulement, je peux dire ça a peu près de tous les films Batmans (même les plus anciens ont leur charme et leurs visuels marquants, bien que kitchs). Je n'ai pas forcément trouvé ici le supplément d'âme que j'ai trouvé dans le scénario et dans la construction du personnage, mais ça reste du beau boulot.
C'est finalement plutôt dans la BO que j'ai trouvé ce supplément d'âme. Je l'ai trouvé à la fois marquante et ponctuant bien le film, sans lourdeur inutile. Elle sait également bien réutiliser des titres déjà connus, notamment deux d'entre eux, Something in the Way et Ave Maria, qui nous accompagnent sur la longueur, à des instants bien choisis.

Bon, si je dois résumer en quelques lignes, j'ai trouvé que c'est un bon film, malgré quelques longueurs, j'ai passé un bon moment devant. J'ai aimé son ambiance de polar et l'angle nouveau sous lequel on traite le personnage. J'ai trouvé le casting globalement convainquant et adapté à l'histoire qu'on raconte. La réalisation ne m'a pas bouleversée, mais restait de bonne facture. Il y a quelques faiblesses, toutes les œuvres en ont, mais je n'ai pas un gros défaut à souligner. Notation et classement en conséquence, donc.
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date : 03-04-2022
Je suis très embêtée pour noter ce film, et j'ai aussi eu du mal à rassembler mes idées pour écrire ce commentaire, car je pense que c'est un bon film, dans le sens bien fait techniquement parlant et sur une thématique intéressante, mais cependant, il n'a pas su venir me toucher à titre très personnel. Résultat, je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment, mais c'est une œuvre qui ne me marquera pas, et que je n'ai pas envie de classer plus haut dans ma cinéthèque.

Le tout début du film m'a laissé un peu sceptique, je trouve la mise en place et la présentation des personnages inutilement compliquées. On les découvre au compte-goutte, sans comprendre immédiatement "qui est qui", les liens qu'ont les personnages, ou qui est un personnage principal ou secondaire. Et à vrai dire, même quand le film est bien installé, j'ai eu parfois du mal à comprendre pourquoi on accordait une telle place à certains personnages, notamment le personnage du policier : il faut quand même attendre littéralement la dernière scène ou presque pour comprendre son "but" dans le film !

En parlant de la fin, elle ne m'a pas amené pleinement satisfaction non plus, car elle n'offre pas vraiment d'espoir, n'osant pas finalement indiquer une voie que la réalisatrice estimerait être la bonne, et en bâclant également à mon sens la fin de certains arcs narratifs. Autant on donne une vraie fin à l'intrigue autour du couple Samir-Amal et au personnage de Reda, autant les autres personnages, on les traite un peu à l'arrache à mon sens.
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Le pire, c'est clairement Fahim. Son arrestation est déjà ridicule, depuis quand on a besoin d'enlever un sac à dos pour pisser ? Et puis cette façon de rejeter la faute sur Reda, comme si Fahim était un ange et avait besoin de lui pour se faire arrêter, alors qu'il fume autant de shit que lui... Mais en plus de ça, on ne nous offre pas le plaisir de sa libération, et de l'éventuelle prise de conscience qu'aurait pu provoquer chez lui cette arrestation + au mieux l'agression, au pire la mort, de Reda. Bref on nous laisse dans le flou, alors que pour moi, voire évoluer les personnages et évoluer avec eux, bah c'est un peu tout l'intérêt d'un film. Le policier dont je parlais plus tôt, on laisse plein de questions en suspends, à commencer par d'où il sort, pourquoi il est lié à ce point au personnage de Feriel, qui est si différent de lui ? Et Feriel parlons-en, c'est pourtant le personnage que j'ai préféré suivre dans ce film, mais on la sent a peu près aussi paumé au début qu'à la fin, là aussi, on tue dans l’œuf toute tentative d'évolution.


Après, entre le début et la fin, j'ai trouvé le film plutôt agréable à suivre. Je vais cependant dire les choses comme je les ressens, parce que je n'ai pas honte de le dire : je n'ai pas tout compris, la plupart des enjeux m'ont même clairement dépassé. Mais on a quand même des choses à quoi se rattacher, que ce soit au niveau de la qualité technique ou en abordant des thématiques plus universelles, qui font que j'ai quand même apprécié suivre ces personnages de deux générations différentes, portant des regards différents mais complémentaires sur leur pays.

L'Algérie et sa guerre civile sont vraiment au cœur du film, les personnages sont finalement des prétextes, on n'est pas là tant pour parler de leur petite situation personnelle, mais plus pour aborder comment ils s'inscrivent dans cette grande histoire. C'est à la fois une thématique que je trouve pertinente et courageuse, mais c'est malheureusement aussi un peu le nœud du problème pour moi. Je n'ai pas trop compris le positionnement que prenait la réalisatrice face à son sujet, et plus précisément à qui elle voulait s'adresser avec son film, aux Algériens ou aux non-Algériens ?

Si je compare avec un film récent, Madres Paralelas, Pedro Almodovar traite du même thème de la difficulté à faire le deuil des morts de la guerre civile (espagnole pour le coup) ; mais il parle lui d'évènements qui ont à la louche 80 ans, en prenant d'énormes pincettes et en abordant un ton quasi mémoriel, alors même que le nombre de personnes ayant vécu ces évènements se raréfie. Si son film s'est assez largement exporté à l'international, sur ce point précis, il s'adresse bien aux Espagnols, avec tout le respect dont il est capable. Dans Les bienheureux, on traite d'évènements beaucoup plus récents et donc sensibles, et en plus de ça, on met complètement les pieds dans le plat, en ayant une approche très critique, si ce n'est acerbe, de la société. Ce point me donne l'impression que le film était finalement pas tant destiné à des Algériens, mais bien à des non-Algériens, parce qu'on ne se serait pas permis ce ton avec des Algériens. Je ne sais pas si ce que je dis est clair, mais pour moi, c'est un peu comme si on devrait parler de nazisme à un Allemand, on prendrait certainement beaucoup plus de pincettes que pour en parler avec quelqu'un de n'importe quelle autre nationalité. Tous les pays ont des morceaux de leur histoire qu'ils ont du mal à affronter en face, et en voici un pour l'Algérie.

Pourtant, dans le même temps, et alors même que le film est très bavard, verbeux, on n'est pas pédagogique pour un sou, partant visiblement du principe que le spectateur a déjà une très bonne connaissance du sujet. Bref, partant du principe que le spectateur est Algérien... Personnellement, je suis française, j'avais 8 ans quand la guerre civile algérienne s'est terminée, autant dire que je ne m'en souviens pas, et on ne m'en a jamais dit un mot dans mes livres d'histoire. Qu'est ce que je sais donc de ce conflit ? Qu'il a existé, et c'est à peu près tout. Sauf que le film, sans réexpliquer à aucun moment le contexte, va partir par moment dans des débats hyper pointus qui m'ont complètement dépassé. Est-ce qu'il faut blâmer ceux qui sont partis ? Est-ce qu'il faut glorifier ceux qui sont restés ? Que penser de la place de la religion dans tout ça ? Je n'ai pas la moindre opinion sur ces questions, je n'en sais littéralement rien. J'ai senti qu'il se passait un truc d'important sous mes yeux, mais sans en maîtriser les enjeux. Le personnage d'Amal est par exemple mise hors d'elle quand son fils lui dit qu'un homme pratiquant visiblement un islam assez rigoriste seraient "sa créature". Selon toute vraisemblance la remarque était bien piquante et savait appuyer là où ça fait mal... Mais je suis incapable de vous dire pourquoi. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres dans ce film, qui font que j'ai littéralement eu le sentiment de passer à côté.

Mais le film évoque aussi des thématiques plus universelles. Même si elles prennent moins de place à l'écran, elles sont quand même suffisamment présentes pour réussir à m'y accrocher, à rester devant le film, et même à le suivre avec un certain intérêt. Le thème de la liberté, par exemple, c'est un concept qui parle à tout le monde, tout en étant il est vrai un peu abstrait pour beaucoup de monde. Mais là on arrive je trouve vraiment bien à lui donner corps, avec des petits riens du quotidien qui sont saisissant, et qui donnent cette impression étrange d'être plus libre quand on est enfermé à l'intérieur, qu'en extérieur. La condition féminine aussi est très présente, mettant en valeur des injustices criantes, objectives, et qui rassembleront donc largement contre elles. Ça donne également je trouve une puissance particulière aux deux personnages féminins, Amal et Fériel. Ce sont elles qui ont le regard le plus critique sur la société, parce que c'est elles qui la subissent le plus. C'est par elles qu'arrive le doute dans l'esprit des personnages masculins, qui se laissait plutôt porter par le mouvement sans trop se poser de question. Ce sont bien les femmes dans ce film qui représentent l'intelligence, la sagesse et le recul face aux évènements et c'est les hommes qui sont ignorants, où qui du moins se voilent la face, qui se laissent submerger par leurs émotions au point de perdre pied et de faire ou dire des choses qu'ils regretteront probablement plus tard.

Techniquement parlant, le film m'a séduite par la qualité de son interprétation. Sur la génération des adultes Nadia Kaci et Sami Bouajila proposent une interprétation hyper précise et sans aucune fausse note. Par ailleurs, et généralement cela, même avec des bons acteurs, ça se décrète pas sur commande, je les ai trouvé bien assortis, crédibles à l'écran. J'y ai totalement cru à ce couple qui fête ses 20 ans de mariage et qui n'a pas duré aussi longtemps pour rien, mais qui en même temps s'enlise dans les non-dits et les aigreurs. Pour les plus jeunes, j'ai une grosse préférence pour Lyna Khoudri, mais tous ne sont pas déméritant. On est cela dit sur un jeu bien plus instinctif que technique, parfaitement utilisé pour le coup, ça donne une vraie énergie à leurs scènes, sans jamais tomber dans le cliché ou le dialogue qui sonne creux.

La mise en scène est également précise, dans le placement des acteurs, dans le choix des décors, dans les jeux de lumières, dans les façons de filmer la ville. J'ai enfin beaucoup aimé la construction du film, qui se déroule en une seule soirée/nuit, ça lui donne je trouve à la fois une urgence et aussi un petit côté oppressant, car plus l'histoire avance, plus on sent que quelque chose de négatif va se passer, sans qu'on arrive à mettre le doigt dessus. Pourtant, j'ai pas eu l'impression de voir un film lourd ou pesant à regarder, car on a toujours la petite touche d'humour qui va bien pour détendre un peu l'atmosphère, ne pas trop se prendre au sérieux (je retiens l'idée de se faire tatouer une citation de Ched Khaled) et donner finalement une touche de réalisme supplémentaire.
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date : 03-04-2022
Franchement, je partais pleine de confiance vers ce film : un casting sympa, un réalisateur sympa, des thématiques actuelles, et la promesse d'un truc plus original qu'une énième comédie romantique à deux balles. Bref, peut-être pas le film de l'année, mais au moins la promesse de passer un agréable moment. Mais c'est souvent quand on est le plus confiant qu'on est le plus déçu.

Je m'attendais pas du tout à cette ambiance, finalement très dramatique, la romance qu'on semblait pourtant nous promettre dès le départ, on n'en voit quasiment pas la couleur, et si comédie il y avait, elle n'a pas du tout su m'atteindre. J'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'assez pesant dans ce film, qui a sûrement vouloir être réaliste, se prend finalement peut-être un peu trop au sérieux, trop premier degré... Et sans pour autant être très réaliste, justement. On enchaîne tout de même une série d'énormes clichés, de l'insomnie où tu regardes un truc improbable sur Arte à la séance chez un psy caricatural à mort, de la scène gênant en famille "quoi tu as une dépression ? Tu es fou ?" (non, plus personne ne dit/pense ça) aux cauchemars tout aussi gênant, du travail déshumanisé aux transports en commun plein de miasmes, sans oublier la critique des réseaux sociaux écrite avec les pieds, à ça de t'expliquer que "moi quand j'avais ton âge, je recevais une pelure d'orange moisie à noël et j'étais heureux". A trop vouloir montrer la solitude du citadin moyen, on finit par créer des personnages aussi transparents et interchangeables que les inconnus qu'on croise dans la rue, pour lesquels on n'a aucune empathie, et auxquels on n'a pas envie de ressembler en fait. Oh et puis ce rythme absolument inexistant : au secours.

Cédirc Klapisch a toujours parlé de la jeunesse dans ses films, ce qui est un pari risqué sur le long terme, car on s'éloigne forcément tous les jours un peu plus de ce dont on parle. J'avais aimé "Ce qui nous lie", son précédent film, parce qu'il arrivait à continuer à parler de la jeunesse, avec la tendresse dans le regard d'une personne plus âgée sur les erreurs des plus jeunes ; je n'avais pas du tout ressenti de jugement ou d'incompréhension du réalisateur vis-à-vis des personnages qu'il présentait. Avec "Deux moi", on a par contre basculé dans autre chose. Là j'ai eu carrément l'impression de voir un film sur la jeunesse fait par un vieux con qui ne comprend absolument pas de quoi il parle, et dont le problème qu'il a avec les jeunes d'aujourd'hui, c'est juste qu'il en fait plus partie. Un naufrage donc.
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date : 16-02-2022
Derrière une apparence de comédie romantique déjà vue (Daniel Balavoine vous l'a assez dit et répété : aimer est plus fort que d'être aimé), je trouve hyper positif de voir un film français qui ose aller sur un terrain un peu innovant. En s'attaquant à un genre qui est quand même de base ultra codifié, mais on a pourtant réussi à l'amener ailleurs, avec cette touche SF/fantastique qu'on voit peu dans ce genre, mais qui peut totalement fonctionner si on s'en donne la peine - la preuve.

Mais on l’emmène aussi ailleurs par le traitement du couple et de ses faiblesses. C'est mine de rien hyper rare un film qui te dit aussi frontalement que si ton couple marche pas, arrête de chercher ou de t'énerver contre quelqu'un d'autre, c'est à cause de toi et pas d'une cause extérieure. La bonne nouvelle, c'est que si tu es le problème, tu es aussi la solution. Et du coup, malgré le côté fantastique, malgré des personnages qui sont des auteurs à succès ou des pianistes de renom, on a pourtant un couple qui est extrêmement proche de nous. Les problématiques qu'ils rencontrent, on les a tous rencontré aussi, on est dans l'empathie, on peut en tirer un enrichissement pour sa vie personnelle, ce que je ressens que très rarement dans les films romantiques idéalisés à l’extrême qu'on nous propose habituellement.

Malgré de vrais questionnements, ça reste aussi une vraie comédie, avec des moments extrêmement drôles. Benjamin Lavernhe est juste exceptionnel à ce titre, le voleur de scènes par excellence, qu'on attend pas mais qu'on fini par trouver plus sympa que le héros. Qu'on s'entende cependant, François Civil et Joséphine Japy sont convaincants aussi, mais ils n'ont pas comme Benjamin Lavernhe ce côté "bonne surprise", qui arrive à amener son personnage au sommet, alors qu'avec un autre acteur ça aurait pu être un personnage insignifiant.

Après, sans que je sache trop pourquoi, je ne suis pas complètement entrée dans l'univers. J'aurais peut-être aimé qu'on aille plus franchement dans la direction du fantastique ou de la SF. Probablement parce que ces styles me parlent un peu plus de base que la romance. Peut-être aussi parce que j'ai senti comme un petit manque de moyens sur ce point. Les scènes purement SF par exemple, mises bout à bout, elles ne doivent même pas représenter une minute du film. J'imagine que c'était aussi celles qui étaient les plus chères à produire. Et du coup ça m'a donné l'impression que ce n'était pas totalement abouti.

Après, ça reste malgré tout un film sympathique, que j'ai pris plaisir à voir, et que je pourrais conseiller sans trop de mal autour de moi. J'ai cependant préféré Comme des frères du même réalisateur.
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