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Jour de Colère
Réalisateur
- Carl Theodor Dreyer (Réalisateur)
Thèmes principaux du film
Jour de Colère
réplique
" Faites pour moi ce que vous avez fait pour la mère d'Anne.
- Que veux-tu dire?
- Vous l'avez épargnée.
- Ne parle pas de ce que tu ne connais pas.
- Je sais ce que je dis. Vous savez bien qu'elle était sorcière.
- Tu mens!
- Vous avez fais cela pour Anne.
- Viens ici! Prosterne toi!
- Sauvez-moi la vie.
- Tu ne dois pas prier pour ta vie, mais pour ton âme! Dis la vérité.
- Que dois-je avouer?
- Que tu es une sorcière!
- Une sorcière? J'en connais une qui l'étais, la mère d'Anne. Et vous lui avez fait grâce.
- Tais-toi!"
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Le film débute au Danemark, en 1623, dans l'humble masure de la sorcière, un lieu de vie chaleureux qui sera très vite abandonné par les deux femmes qui l'occupent, délogées par le glas strident et obsédant de ceux qui viennent les accuser. Nous sommes plongés dés les images suivantes, d'un noir et blanc épuré à la composition hiératique, au sein d'un univers austère, entièrement sous contrôle. La scène entre Anne et la mère d'Absalon, Merete, gardant les clés de la maison est une parfaite métaphore du puritanisme asphyxiant qui régit la maison du pasteur (le grenier est un des symboles psychanalytique de l'inconscient). Construit suivant un schéma rigoureux et sur un rythme très lent qui introduit une tension permanente dans les relations entre les personnages, le film raconte l'histoire d'une vie volée. Anne, épousée contre son gré, sera la figure d'une révolte condamnée à l'échec. Les superbes séquences encadrant la mise en accusation de Marte Herlofs par le pasteur, où Anne évolue, d'abord seule puis en compagnie de Martin, dans l'enceinte close du temple fixe les limites de cet espace de liberté qu'elle ne pourra quitter mais qui sera transcendé par la force de sa volonté. Le basculement intervient à la moitié du film, entre deux scènes de baisers disposés en miroir (le montage joue fortement sur la figure du retournement et de l’inversion symétrique), d'abord celui de la femme avec son mari, plein de froideur et d'incompréhension, et ensuite celui des deux amants. Le drame se précipite ensuite au fil de deux parties articulées autour du moment ou Absalon reconnait sa faute. Les escapades amoureuses d'Anne et de Martin (le fils du pasteur) qui ont l'apparence éphémère du rêve, débutent sous la clarté lunaire irréelle d'une nuit enchanteresse, et s'achève dans les brumes d'un matin filmé comme un crépuscule. Le final décrit leur éloignement progressif, hiatus inconciliable entre Anne, déterminée à vivre son rêve jusqu'au bout, et Martin, lié à son destin par la lâcheté et le conformisme et incapable d'être heureux. Les dernières paroles d'Anne, victime expiatoire vêtue du blanc: "Je te vois à travers mes larmes, mais personne ne vient les essuyer", sont un crachat à la face d'une société figée dans un bigotisme mortifère subordonné à la peur du démon et incapable d'exprimer le moindre sentiment de compassion.
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Les chiffres
spectateurs | 4 |
Commentaires | 1 |
répliques | 2 |
Evaluations | 1 |
Note globale | 9 / 10 |
Synopsis
En 1623, dans un village du Danemark, une femme du peuple, accusée de magie noire par trois notables, est conduite au bûcher. Avant de mourir, elle maudit le pasteur, Absalon. Celui-ci vit avec sa mère, Merete, et sa jeune épouse Anne, dont la mère fut jadis accusée également de sorcellerie. Sur ces entrefaites, Martin, fils d'un premier mariage du pasteur, revient au presbytère. L'amour naît entre les deux jeunes gens, sous le regard sévère de Merete. Un jour Anne, à bout de nerfs, lance son amertume au visage de son mari et lui révèle qu'elle est amoureuse de son fils. Le pasteur tombe foudroyé. Merete accuse publiquement Anne d'avoir, avec l'aide du diable, ensorcelé Martin et provoqué la mort d'Absalon. Sentant Martin lui échapper, la jeune femme reconnaît en souriant le bien-fondé de l'accusation. Il ne lui reste plus qu'à attendre à son tour le bûcher
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