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Un film bouleversant, dont je vais me rappeler encore pendant de longues périodes. Au début j'étais réticente, j'avais peur que le film, qui porte finalement sur un problème sérieux, sur une quasi pathologie, aurait pu déraper et finir en film provocateur, qui utiliserait le thème du sexe pour des fins racoleuses. Or, il n'en est rien. Michale Fassbender est juste à couper le souffle. On ressent tout, on est submergé, on a l'impression de partager ses émotions, ses ressentis. Je n'ai pas trouvé les scènes explicites particulièrement choquantes, ça aurait pu être beaucoup plus appuyé, le tout reste très fin. Les prises sont belles, les angles de vues sont travaillés. Rien ne semble avoir été laissé au hasard, et c'est pour cela qu'on regarde le film d'une traite, en étant totalement emporté par un tourbillon d'émotions.

Un film très cru mais absolument splendide. Le tout est mené d'une main de maitre. J'ai été bouleversée. Les thèmes de la solitude et de la dépression sont magistralement traités et excellemment bien interprétés.

Michael Fassbender est vraiment remarquable quant à Carey Mulligan, je la découvre sous un autre jour. Leur jeu est magnifique, leur "folie" est très bien rendue et leur détresse crève l'écran. Leur personnalité est très complexe et leur faiblesse transparait au fur et à mesure que le film se déroule. La réalisation est incroyable (la toute première scène est très belle) la bande-son splendide, le tout ponctué par des arrêts et des silences oppressants. Plusieurs fois, je me suis retrouvée avec une boule au niveau de la gorge tellement j'étais absorbée par le film.

L'ambiance m'a parue mélancolique, presque troublante mais m'a beaucoup séduite. J'aurais aussi préféré comme beaucoup que les scènes explicites soient sous-entendues mais j'ai fait abstraction de cet aspect et j'ai adoré. J'aurais cependant une réserve sur la fin, qui m'a semblée trop précipitée. Sinon, ce film est en tout point excellent et je le conseille aux avertis.

Un film bien ficelé parlant d'un homme pris au piège par le domaine du sexe, qui perds tout jusqu'à sa personnalité....a en devenir fou.

Il ne faut pas s'y tromper et voir au delà des préjugés que l'on peut avoir sur le thème : l'addiction au sexe n'est qu'un prétexte. Un prétexte pour traiter, magistralement, le thème de la solitude et de la dépression.

Du coup, j'ai regretté que la réalisation soit parfois si crue, car braquera d'office des gens. Le pire à largement été évité au vu du sujet, on aurait facilement pu avoir un résultat 1000 fois plus trash, car même les scènes les plus explicites restent filmées avec classe et un vrai regard de cinéaste, en rien lubrique ou déplacé. Il n'empêche qu'il y a des scènes très crues dans ce film, et je trouve que ça ne sert pas du tous ses intérêts. Ça met en avant le coté racoleur plutôt que de mettre en avant l'intelligence du propos, qui est par ailleurs traité avec une extrême sensibilité.

Et, c'est peut-être paradoxal, mais je trouve en plus que les scènes qui illustrent le mieux l'addiction au sexe du personnage de Brandon ne sont justement pas celles qui contiennent du sexe explicite, mais celles qui sont plus dans la subtilité. Spoiler(cliquez pour révéler)Je pense par exemple à la scène où Brandon ne peut s'empêcher de se retourner sans aucune discrétion sur les fesses d'une femme dans la rue. Je pense aussi aux scènes dans le métro, qui sont magistrales, où rien qu'avec son regard il tente de séduire une femme mariée, puis la poursuit dans les couloirs. Ou encore la scène où il est dans un bar avec son collègue et remarque instantanément la couleur des yeux d'une jolie femme. Personnellement, la scène que je trouve la plus violente et qui illustre le mieux le pathétique du personnage, ce n'est absolument pas les scènes où il est avec des prostituées, mais c'est clairement la scène du bar, où il décrit à une parfaite inconnue sans aucune pudeur la relation sexuelle qu'il voudrait avoir avec elle. C'est vraiment dans ce genre de scènes qu'on ressent à quel point le personnage de Brandon perd totalement le contrôle à cause de son addiction. Il peut juste pas s'empêcher d'être comme ça.

Mais à part ce petit défaut (qui reste relatif, car je le redis que la réalisation est sublime), j'avoue ne pas en trouver d'autre au film !

Au niveau de l'histoire, ça m'a vraiment captivé du début à la fin, sans m'ennuyer une seule seconde. La fin est trop prévisible Spoiler(cliquez pour révéler)(J'ai pas réussi à savoir qui de Brandon ou de Sissy allait craquer, mais un drame à la fin semblait juste évident) mais c'est très facilement pardonné, car on atteint l'excellence dans le traitement de ces problématiques très contemporaines. A travers des petites tranches de vie, presque anodines, on arrive vraiment à faire ressentir tout le malêtre du personnage de Brandon, et de façon secondaire de sa sœur.

En parlant de Brandon, c'est un personnage très bien construit et à mon sens vraiment bouleversant. Franchement, il est juste pitoyable. Mais on sent qu'il y a plein de nuances dans son caractère. On le sent, notamment, très fragile, complètement rongé par son addiction, ce qui le rend finalement fascinant et surtout terriblement touchant. Sans rire, c'est le genre de personnage qui me donne envie de traverser l'écran pour le prendre dans mes bras et lui dire que les choses vont s'arranger.

Le tout est porté par les interprétations totalement sans faute, à la fois justes, subtiles et sensibles, de Carey Mulligan et surtout de Michael Fassbender, sans l'ombre d'une hésitation son meilleur rôle, n'en déplaise à l'académie des Oscars qui l'a honteusement snobé. Mais il peut se vanter d'avoir reçu une Coupe Volpi, au moins aussi prestigieuse. Si vraiment on veut chipoter, vu leurs physiques, on a un peu du mal à croire qu'ils soient frère et sœur, mais bon, on s'en fout complètement.

Pour finir, surement le point le plus important, je l'ai déjà dit, mais la réalisation est excellente. La photo est très recherchée, les plans-séquences sont incroyables, l'ambiance sombre et mélancolique est parfaitement maitrisée, il y a une mise en scène très soignée, et surtout, là aussi je vais me répéter, mais quelle direction d'acteurs ! Je sais pas vous, mais moi, Fassbender est un acteur que j'ai très longtemps vu sans le voir. Il y a plein de films où il passe complètement inaperçu. Et pourtant il a pas travaillé qu'avec des tocards (David Cronenberg, Ridley Scott, Steven Soderbergh,...) mais encore aujourd'hui, je persiste à penser qu'à part Steve McQueen et peut-être Tarantino - qui en a fait un bâtard magnifique le temps d'une seule scène mais d'une scène superbe - aucun réalisateur n'a réellement su filmer cet acteur et faire réellement sentir son potentiel de dingue à l'écran. Je dis pas que ce sont forcément de mauvais films, ou qu'il y joue mal, mais on se dit pas waouh. Avec McQueen, on se dit waouh à tous les coups. En trois films il a fait de lui une référence. Et pour moi, "Shame", c'est à la fois la meilleure réalisation de l'un et le meilleur rôle de l'autre.

Avec ce film au scénario osé, Fassbender prouve une fois encore qu'il est l'un des plus grands acteurs actuels. Son travail est remarquable et impressionne, tout comme la mise en scène. Un drame psychologique qui possède beaucoup de qualités et nous reste en mémoire.

Un film qui mérite bien plus le statut de "film de cul" que certains lui attribut. Un film très accrocheur, notamment grâce aux très bons acteur qui y figurent mais aussi par son histoire émouvante.

Entre érotisme, sensualité, fraternité et obsession, nous entrons dans la vie confuse et dépravée de Brandon, souffrant d'addiction sexuelle.

Ce film, je dois l'avouer, m'a prise de court, notamment par sa sensibilité inouïe, qui contraste avec le thème annoncé.

Je le résume ainsi : rien n'est caché, tout est tu.

La musique, omniprésente, se substitue aux cris, on goûte chaque image, chaque expression faciale, chaque sourire, chaque pleure.

Si le film comporte peu de dialogues, il nous inonde d'émotions plus fortes les unes que les autres : le talent de Michale Fassbender est sans appel.

Chaque scène est un don de sa personne, on a l'impression de tout ressentir aussi fort que lui, le plaisir, le besoin, la colère, la détresse, mais surtout le dégoût de soi-même.

Parce que c'est bien le sujet du film : à quel point un individu peut avoir honte de lui-même sans avoir la capacité de s'en sortir.

L'obsession plus forte que tout le reste : comme une drogué, il essaye, il se force, il veut s'en sortir, mais le voilà pris au piège du pire des tortionnaire, son esprit.

Le film ne blâme pas, il n'apporte pas de solution miracle non plus, mais il choisit de nous confronter au thème polémique et souvent peu abordé de l'addiction sexuelle, dans ce qu'elle a de plus réaliste et de plus dramatique, et les dommages sont bien souvent collatéraux.

Un sujet très sensible, traité avec grâce et exactitude, sans la moindre fioriture.

Un film étrange et bouleversant, des "silences" menés par une bande-son absolument magnifique et un jeu d'acteur émouvant de justesse.

Les scènes sexuelles sont en effet très présentes, mais pour répondre à vos remarques, peut-être est-ce pour montrer cette réalité "choquante" de l'addiction sexuelle. McQueen montre avec réalisme le thème de cette addiction de chair au même titre que ceux de la solitude et de la dépression.

Un film narrativement trouble mais émotionnellement intense.

Pour une fois, un film aborde un thème peu exploité par le cinéma ou connu du grand public. Un bon casting et réalisateur. J'ai particulièrement apprécié la bande son mais par contre, la relation frère-soeur, je n'ai pas beaucoup aimé, quelque chose me dérangeait.

Très beau film. Surprenant, sensuel, inattendu. Bien qu'il semble très proche de la pornographie, ce film a un réel but. Il permet de montrer l'importance du sexe mais aussi des autres. Parmi les scènes de sexe, il y en a une que j'ai vraiment apprécié car le fond musical, la lenteur et la rapidité, la sensualité, l'envie et la fermeté y étaient mêlé et cela rendait cette scène extraordinaire.