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Commentaire de Tara99

Tulip Fever


Commentaire ajouté par Tara99 2018-01-12T19:53:00+01:00

Sur fond historique-commerce des tulipes à Amsterdam au XVIIème siècle, une romance entre un jeune peintre et sa maîtresse. Un scénario classique qui fait beaucoup penser à la jeune fille à la perle mais qui reste rafraichissant grâce à l’interprétation d’Alicia Vikander, qui joue beaucoup sur le regard pour faire passer ses émotions. Un bon casting avec Cristopher Waltz en mari désespéré bourgeois appartenant à une guilde, qui est moins stupide et plus subtil qu’il n’y paraît au premier abord. J’émets cependant quelques réservas quant au jeu d’acteur de Dane deHaan, assez insipide et pas vraiment taillé pour un rôle comme celui-ci. Face à la timide mais farouche et fière Alicia Vikander, son jeu ne fait définitivement pas le poids, et l’alchimie par conséquence ne fonctionne que très peu. La rapidité avec laquelle leur relation se développe –juste quelques regards durant des séances de pose et ils se retrouvent tous les deux à courir pour aller de l’un chez l’autre et se retrouver, pour finalement se rater- manque de réalisme, je ne peux même pas parler de coup de foudre étant donné la passivité de deHaan, déjà commentée ci-dessus.

Le problème de ce film est qu’il y a beaucoup d’intrigues qui s’entremêlent et tout s’accélère pour créer une confusion désagréable. Certains quiproquos ne sont pas mal vus- par exemple William qui méprenant Sophia pour Maria en raison de son déguisement penser immédiatement qu’elle le trompe avec le peintre. Ne cherchant même pas la confrontation, ce qui aurait été naturel, il se retrouve par une série de circonstances embarqué sur un bateau et ne reviendra qu’à la fin. Ainsi donc, le manque de chemistry entre les personnages principaux nous invite à chercher de l’intérêt ailleurs : on en vient à s’intéresser plus au personnage secondaire vendeur de poissons de William incarné par Jack O’Connell.

Nonobstant, ce film nous offre un beau portrait de femme et une approche intéressante : l’héroïne se révèle en fait la narratrice de l’histoire, la servante Maria qui a la tête sur les épaules et qui, après une vie de labeur obtient son happy ending : une vie avec son prince charmant, des enfants qui remplissent la maisonnée de leurs cris et une situation plutôt enviable par rapport à ce qu’elle aurait dû attendre de la vie. D’ailleurs, cette fin m’a laissé dubitative : elle n’est ni plausible, ni possible. Qu’un marchand abandonne sa maison et parte commercer dans les colonies oui mais qu’il ne fasse ne serait-ce qu’envisager de léguer sa propriété à sa servante, qui l’a en plus trompé en prenant part au stratagème destiné à arracher sa femme de ses griffes est assez absurde mais cela a au moins le mérite de convertir cette histoire en conte de fées.

Une symbolique assez intéressante de la fleur qui s’ouvre, juste au moment où Sophia s’abandonne au peintre et cette phrase de Cornelis « Première à éclore, première à faner ». La tulipe est une métaphore de la vie de Sophia : avant qu’elle ne naisse, qu’elle ne vive on l’achète et on spécule sur elle. Pour comprendre que la femme est ici vue comme un objet, pas besoin de chercher très loin. De manière dramatique et pour aider ses frères et sœurs à payer la traversée jusqu’à la Nouvelle Amsterdam (aujourd’hui New York), elle accepte de se vendre au « roi du poivre » Cornelis. Puis quand la tulipe-pour continuer la métaphore arrive à maturité et bourgeonne, elle devient belle mais pas assez de temps pour profiter de cet état : elle fane comme Sophia qui d’autant plus malheureuse désormais qu’elle a connu le bonheur, ne réussit pas à s’enfuir avec son amant et, faisant croire à tout le monde qu’elle est morte, se réfugie au couvent de son enfance, où elle passera certainement le reste de ces jours. Bien qu’elle réussisse à revoir furtivement le peintre et que cela laisse un petit espoir, on se doute que leur histoire est déjà finie avant même qu’elle ne commence devrais-je dire. Judi Dench en mère supérieure qui en fumant la pipe et en cultivant des bulbes de tulipes et les vendant aux enchères, et donc en entretenant ce cercle vicieux de spéculation, ne semble pas très respectueuse des principes bibliques, est assez convaincante. Cara dela Vigne en prostitutée ne sert clairement à rien et n’apporte rien à l’histoire. On peut noter quand même pour la petite anecdote la présence dans ce film des deux acteurs principaux de Valérian. Le compagnon du peintre, censé ajouter une touche comique est tout juste satisfaisant et le fait qu’il soit envoyé chercher cet « oignon » qu’il mangera par la suite, alors qu’il y avait des solutions plus intelligentes pour faire venir ce bulbe de tulipe à a maison du peintre, bloqué et enfermé dans son propre chez soi par les acheteurs.

Une belle représentation et maquette d’Amsterdam dans son âge d’or, vers 1630 dans un style très brughelien ; on apprécie d’autant plus si on a eu la chance d’y aller. Autre point fort du film, cette recréation de l’ambiance extatique des bordels et tavernes qui servaient de lieu de marché d’enchères pour les bulbes de tulipes, où se jouaient des sommes astronomiques pour une tulipe encore à naître, dont l’éclosion et la beauté n’était pas assurée. Avec, comme dans tout jeu d’argent, des gagnants et des perdants, dont certains au comble du désespoir se jettent même dans le canal et trouvent la mort, accablés par les dettes. J’ai bien aimé la scène où Sophia se rend chez le docteur (Tom Hollander) et qu’il lui propose, pour remédier à son problème de ne pas pouvoir avoir d’enfant, de « l’aider ». Sophia ressort offusquée du cabinet mais on comprend que c’était là le lot de plusieurs femmes dont les maris étaient certainement infertiles dû à leur âge mais par crainte d’être abandonnées ou renvoyées au couvent-comme le dit Cornelis à un de ses amis, si Sophia ne tombe pas enceinte avant 6 mois, il l’enverra chez les sœurs-n’avaient pas d’autre remède que celui-ci.

C’est vrai que ce film ne mérite pas un tonnerre d’applaudissements, encore moins une récompense, mais je ne suis pas d’accord avec des nombreux articles anglais qui pensent que le film est « à enterrer aussi profond qu’un bulbe de tulipe dans la terre ». Evidemment, le fait que le film ait été produit par la Weinstein company, après les scandales sexuels, n’aide pas les critiques à avoir une bonne opinion de lui. Certainement que si le film avait pu être tourné avant avec Keira Knightley, Natalie Portman et Jude Law dans les rôles principaux comme cela en était initialement le projet, qui fut abandonné, le tout aurait mieux fonctionné.

Malgré une impression mitigée, il me faut maintenant pour mieux juger cette adaptation, en lire le roman de 1999 de Deborah Moggach.

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