Commentaire de la-lampe-de-la-bibliotheque

Eet bien... J'ai énormément apprécié ce film, qui m'a beaucoup étonné sur un point : je n'avais jamais vu un film était dans mon opinion : ... extrêmement juste.

Vraiment, je ne détaillerais pas beaucoup plus mon opinion, mais c'est la première fois de ma vie que je sortais d'un film et que je me disais : "waouh, tout est juste dans ce film". Il n'y a rien en trop, rien en moins. Le jeu des acteurs est parfait, d'ailleurs que ce soit Chiron enfant, ado, adulte, tous les jeux étaient brillants. Au-delà du jeu des acteurs, cela passait aussi par le jeu de la caméra, la manière de filmer les scènes, de révéler les personnages et de faire ressentir au spectateur. Mais aussi les musiques, qui donnaient directement le thème et qui accompagnaient extrêmement bien le film. Et puis bon une qualité des images extraordinaire. Avant d'oublier cela : les attitudes des acteurs : rien que pour donner un exemple : la manière de se tenir de Chiron au tout début du film : ne parle pas, reste prostré, ne regarde pas dans les yeux : se sent très seul et est très isolé.

Pour moi donc, tout était net, propre, et nécessaire : les silences, les dialogues (pas une parole inutile), les gestes, les mouvements de caméra, la musique, et j'en passe.

Spoiler(cliquez pour révéler)Et puis le film est particulier et montre à nouveau des choses : pas une personne de couleur blanche dans le film, à part à la fin : un message fort sans aucun doute qui en dit long. Une mère qui délaisse son film pour la drogue, dénonçant les effets de cette dernière. Le harcèlement constant parce que Chiron ne fait pas assez « mec viril », qu’il n’aime pas le foot, préfère la danse (cf une scène qui dure 30s), se fait pourchasser par ses camarades qui veulent lui faire la peau, se retrouve affublé d’un surnom dénigrant « little », et parce qu’il n’a pas la carrure d’un garçon viril : il est petit, frêle et chétif, etc (et j’en passe). Les grilles derrière lesquelles il se retrouve caché plusieurs fois dans le film, qui rappellent qu’il est emprisonné dans lui-même et ne peut être ce qu’il est vraiment ! Les adultes qui ne le comprennent pas, sauf ses parents par « substitution » (d’ailleurs, Chiron va reprendre le modèle complet de son mentor lors de son passage à l’âge adulte : il devient musclé, porte les mêmes colliers/ chaines, les mêmes bandeaux/ bonnets, porte de fausses dents en or, vend de la drogue et se fait respecter, parce qu’il semble être viril et qu’il ne semble plus être gay : mais ce n’est pas pour autant qu’il est plus heureux : quelle société immonde que celle dans laquelle il/ nous vivons !). Et puis le meilleur ami perdu, qui reste malgré tout un suiveur !

Par contre je ne cesse de penser à la scène finale que je ne parviens pas bien à décrypter : celle ou Chiron enfant regarde la mer, puis se retourne face caméra et nous observe, nous spectateurs : je ne parviens pas encore bien à comprendre ce que veut dire le réalisateur…

Ce n’est pas le film en général que j’ai apprécié, mais chaque infime partie qui le composait.

Bref pour moi, un film à vraiment regarder !

Alors évidemment juste je préviens, si vous n'avez pas envie de voir pendant deux heures l'évolution d'un jeune garçon afro-américain qui cherche sa sexualité dans un monde très abrupt et violent de drogue et de ghetto et dans lequel il n'a visiblement pas sa place, évitez de regarder ce film, bien que je ne pourrais que le recommander. (et si des gens ont envie d’en discuter, ce serait super cool !)