Commentaire de jess3swan

Après l'avoir écouté, et avoir assisté à une fin déchirante tout comme apaisante, il a fallu que j'écrive ce petit texte en lien avec le point de vue de Ben Solo :

Rey.

Son nom me hante. Tout comme je l’ai hanté.

Je ne fais que penser à toutes ces fois où je pénétrais son esprit, désespéré à la faire basculer de mon côté. La suppliant presque de m’aimer.

Un monstre. Je suis un monstre. C’est ce qu’elle a dit.

Ça ne devrait pas m’importer, ce qu’elle pense de moi. Mais pourtant, je ne fais qu’y penser. Encore et encore, perpétuellement, éternellement.

Elle m’a embrassé. Pourquoi devais-je mourir alors que je venais à peine de la gagner?

Rey.

Étais-ce de la pitié?

Il m’est difficile de croire, de me convaincre, qu’elle l’a voulu, ce baiser. Et si elle voyait embrouillée, et que c’est Finn qu’elle croyait être aux côtés?

Je l’ai vu, ce traite, dans son esprit. Elle pense à lui, parfois. Et si elle m’avait prise pour lui?

Je ne suis pas mort. Autrement, je n’aurais pas ces pensées. Autrement, je ne m’entendrais pas pleurer. Autrement, je ne désirerais pas m’en aller.

Mais où suis-je? ET pourquoi fait-il aussi noir? Obscur, c’est obscur là où je suis.

Il n’y a personne pour me sauver, et même s’il y avait quelqu’un, jamais ils ne pourraient me retracer. Il fait trop noir. Comment viendront-ils me sauver s’ils ne peuvent pas me distinguer? Qui tentera de se risquer à me ramener?

Rey.

Je suis brisé. Je l’ai déjà été. Mais là, je suis anéanti. J’ai été vaincu, j’ai tout perdu. Il n’y a plus rien de moi qui subsiste. Personne ne se souviendra de moi comme je veux que l’on se souvienne. Comme je veux qu’elle se souvienne.

Un fantôme. Voilà ce que je suis dorénavant. Absolument personne. Tout ce que j’ai été, effacé. Qu’étais-je, de toute manière? Je n’ai rien accompli, ni rien compris. Je n’ai que subi.

Elle était la seule. La seule à vouloir m’aider. La seule à tenter de me sauver. La seule à me comprendre. Et pourtant, je l’ai renié, défié, battu.

Un monstre, le souvenir qu’elle aura de moi, le souvenir qu’elle a de moi.

Je voudrais tant sortir de cette torpeur et ne plus avoir peur. Dans la vie, comme dans la mort, je suis déchiré, je suis attristé, je suis effrayé.

Rey.

Je m’accroche à ce nom. Parce qu’il est le seul à attirer mon attention. Je suis pris dans les profondeurs de ma propre chute, mais j’entends encore sa voix. Elle me murmure. Elle me rassure.

-Ben…

Elle est ma seule compagnie, ma seule amie.

Je ferme les yeux, je ne sais même plus s’ils étaient ouverts tant que l’on ne voit rien. Je pense à elle. Je pense à ses lèvres contre les miennes. À la douceur de son affection, la douceur de ses doigts contre ma joue.

Je lui tends la main, elle tente de l’atteindre.

Elle se ravise et seul, je reste dans les ténèbres.