Commentaire de Rayathea

Pour son premier film Autumn de Wilde choisit d’adapter un roman de l’illustre écrivaine Jane Austen, une auteure que le septième art aime vu le nombre d’adaptations de ses œuvres portées sur grand écran. Et un art qui le lui rend bien, les films étant en général de bonne qualité. On pense notamment au célèbre « Orgueil et préjugés » de Joe Wright mais surtout à « Raisons et sentiments » de Ang Lee et sa pluie de récompenses.

« Emma. » est la seconde adaptation du roman éponyme après « Emma l’entremetteuse » avec Gwyneth Paltrow et Toni Collette. Et ces deux versions se valent, sympathiques mais pas inoubliables en comparaison à d’autres adaptations. « Emma. » version 2020 étant juste visuellement plus contemporaine et un tantinet plus vacharde que son aînée des années 90.

Il faut avouer qu'au départ on a du mal à rentrer dans le film car la mise en route de l’histoire est plutôt laborieuse. En effet, « Emma. » commence vite sans véritable prélude et nous noie sous un déluge de personnages et de noms qu’il nous est bien difficile à assimiler. On s’y perd quelque peu, mais cela ne dure pas.

On vient vite à se délecter des joutes verbales et des beaux textes de l’écrivaine. On prend plaisir à suivre ce délicieux marivaudage victorien où les coups bas sont légers mais les rebondissements nombreux. Les joutes verbales sont fréquentes et plaisantes et les acteurs s’en donnent à cœur joie. Anya Taylor-Joy sort de ses rôles bizarres et/ou torturés et convainc en entremetteuse ingénue. Le reste du casting est du même acabit avec un Bill Nighy en père hypocondriaque.

On apprécie donc sans problème « Emma. », de par la reconstitution d’une petite ville d’Angleterre du XIXème siècle, les décors et les costumes, en passant par les accessoires est en tous points parfaite. Tout comme la mise en scène de la néo-cinéaste qui alterne beaux plans larges et champs-contrechamps habiles avec maestria.