wendy

Pour son second film, Benh Zeitlin réussit à m'emmener dans son univers, qui plus est avec une réinterprétation de Peter Pan, histoire que j'aime beaucoup, en y apportant une poésie et une réflexion intéressante dans ce monde réel, fantasmé, mélange entre l'un et l'autre sans qu'on puisse dire où s'arrête le premier et où commence le second.

C'est bien écrit, j'aime beaucoup les enfants surtout Devin France (Wendy) et Yashua Mack (Peter) et même si la seconde partie est un peu moins bonne et qu'il y a quelques longueurs, je revivrais cette aventure avec plaisir.

Une énième version de Peter Pan...la caméra à l’epaule qui gigote sans cesse au plus près des personnages donne un climat malsain à l’ensemble ( et parfois la gerbe ). Trop noir et philosophique pour les enfants, barbant et interminable pour les adultes, ce film ne semble être destiné pour personne.

Si je m'attendais à une revisite originale de Peter Pan, j'avoue avoir été déçue. Tout d'abord, les plans saccadés de caméra ont fini par me dissuader de regarder la fin. De plus, on ne voit pas où l'histoire va aller. Quand elle prend une tournure inattendue, dérangeante et violente, je n'arrive plus à poursuivre mon visionnage.

Bien sûr, ce n'est que mon avis, et je peux bien imaginer que d'autres personnes l'aient apprécié ; ce film n'était simplement pas de mon goût.

Un film délicieusement onirique !

Nous allons plonger à corps perdu dans cette nouvelle adaptation du conte « Peter Pan », mais bien loin de la version Disney ou même de toutes celles qui existent déjà, c’est traité avec beaucoup plus de subtilité et une profondeur tout autre, presque plus réaliste même. C’est justement cette frontière entre vie réelle et imaginaire qui fait toute la force de ce film, cette ligne très mince qui va se confondre peu à peu, qui va s’effacer de façon tangible, jusqu’à ce que l’on ne reconnaisse plus vraiment ce qui est vrai ou non. Un moyen de s’échapper d’une vie monotone, d’un destin tout tracé dont on ne veut pas lorsque l’on est enfant, parce que l’on rêve de beaucoup plus, parce que l’on ne veut pas reproduire les mêmes schémas et suivre ce que tout le monde croit bon de nous dicter. Alors, on se perd dans son imagination, on s’invente des histoires et le jour où elles se présentent sur le pas de notre porte, on saute sur l’occasion, on plonge dans les aventures qu’elles nous promettent, sans regarder en arrière. La réalisation de Benh Zeitlin est à mes yeux, absolument sublime, les couleurs utilisées, la lumière, donnent à l’ambiance une véritable connotation onirique, on se sent enveloppé dans une atmosphère extraordinaire. Les effets spéciaux présents avec parcimonie, participent également à cette douceur ambiante, mais ne vous y trompez pas, l’univers n’est pourtant pas exempt de noirceur, bien au contraire. En ce qui concerne le scénario, il prend le parti de poser les éléments, de prendre son temps, pour mettre en place toute la gravité de cette histoire, toute sa force aussi et de nous exposer avec efficacité, l’importance des sujets traités. Au travers des aventures de cette fratrie, c’est le refus de vieillir qui est omniprésent, mais plus que ça même, celui de toujours rêver, de ne jamais abandonner cette part d’enfance, cette innocence, de ne jamais accepter ce que la vie nous impose, mais plutôt d’en faire ce que l’on désire. Mais l’insouciance, ne signifie pas que l’on ne prend rien au sérieux, bien au contraire, de ce fait, l’environnement tient une place primordiale ici, sa sauvegarde fait partie intégrante de cet univers et de sa magie. Néanmoins, le rêve ne peut pas toujours durer, lorsque la tragédie survient, grandir devient inéluctable, on comprend que la réalité n’est pas toujours rose, mais qu’elle n’est pas un frein, que devenir adulte promet également son lot d’aventures, différentes certes, mais non moins passionnantes. Quant au casting, il est incroyable, majoritairement composé d’enfants, ils y sont exceptionnels, notamment la jeune Devin France qui crève l’écran, mais aussi les frères Gage et Gavin Naquin, qui sont tout aussi touchants.

En bref : Une nouvelle adaptation qui prend un parti tout à fait différent, celui d’ancrer le conte dans une réalité bien présente, celle d’une vie pas toujours simple, qui donne un tout autre élan à l’imaginaire, le poussant toujours plus loin, jusqu’à ce que la différence entre les deux univers se fasse toujours plus mince, mais lorsque la réalité revient de toutes ses forces, il faut faire face et accepter qu’elle ne soit pas toujours magique !

Avis complet sur le blog : https://vampiloufaitsoncinma.com/2022/01/04/wendy/

Une jolie reprise du mythe de Peter Pan, qui certes s'attarde sur le personnage de Wendy, mais développe surtout un capitaine Crochet touchant et pathétique.

Le récit est porté par de talentueux jeunes acteurs, qui avec leur grâce enfantine, habitent cet univers poétique avec beaucoup de naturel. L'image est belle, parfaitement maîtrisée - quoi qu'un peu trop désaturée à mon goût (vu qu'on a pas mal de décors de caillasses, ça donne un côté un peu... poussiéreux au paysage. Qui était peut-être voulu, ceci dit).

Petit bémol pour le rythme du film, dont le scénario aurait bien supporté quelques coupes. Quant au final, il me laisse un peu perplexe : Spoiler(cliquez pour révéler)l'idée que la vie réelle (et ici, d'habitants lambda d'une ville paumée du sud des États-Unis) est aussi palpitante et pleine d'aventure que ce qu'offre le Pays Imaginaire, ça ressemble tout de même à un joli mensonge. Déjà, ce n'est clairement pas ce qui est dit dans l’œuvre originale, où les garçons perdus prennent conscience de leur erreur une fois rentrés au bercail avec Wendy. Puis ça amoindrit la magie de l'île, qui est censée représenter un idéal, un paradis perdu une fois que l'on a grandi. Il y a une profonde nostalgie inhérente à l’œuvre de James Barrie, que je n'ai pas retrouvée dans cette fin un peu trop optimiste.