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Commentaire de MissFantastique

Malcolm and Marie


Commentaire ajouté par MissFantastique 2021-02-17T21:23:54+01:00

Si la mise en scène peut surprendre au premier abord et faire naître quelques réticences, notamment à cause du huit clos imposé et d'un choix de tournage en noir et blanc, on ne peut que se laisser séduire par le jeu d'acteurs et l'histoire touchante que donnent à voir Zendaya et J.D Washington.

Nous sommes les témoins d'un bref moment de vie entre Malcolm et Marie, dont les détails et le contexte s'éclairent au fur et à mesure de la discussion, une nuit agitée dont ni les personnages, ni nous se sortons parfaitement indemnes, ayant été pris dans le tourbillon nocturne des émotions, des révélations et des remises en question où notre perception de certains sujets a été bouleversé par ce qui aurait pu être une banale scène de ménage et qui s'est avéré être une discussion existentielle.

La performance des acteurs est indéniablement remarquable et rend le film encore plus esthétique que la mise en scène ne le rend déjà : les émotions, la peur, les doutes, la peine, la rancœur, la haine, la cruauté, la folie, tout se mêle avec justesse pour peindre à travers une dispute tout le spectre des sentiments humains.

(la suite du commentaire aura peu de sens si vous n'avez pas vu le film, et je doute même qu'elle en ait si vous l'avez visionné, ne peignant au fil de ma plume que mes impressions toutes subjectives d'âme littéraire)

Mais à dire vrai, après visionnage, je n’ai même pas envie d’émettre de jugement sur ce film. Cela est du au fait que l'un des sujets abordés au cours de la dispute est celle de la critique de cinéma, celle faite au sujet du film que Malcolm vient de sortir : les protagonistes se moquent de la critique qui souligne l'aspect très "authentique" du film de Malcolm, ils déplorent cette terrible tendance faire valoir l'authenticité d'un film, comme s'il fallait toujours lui donner un sens, de sorte que les néophytes trouveront toujours parfaitement fascinante l'authenticité d'un film alors que le réalisateur ne cherchait rien, il voulait simplement peindre.

Nous avons bien cette fâcheuse tendance, moi la première, à chercher un sens à tout, à supprimer tout mystère, tout ce qui relèverait de l'inexplicable et de l'ineffable, à cause de notre esprit cartésien constamment en quête de sens.

Faut-il dès lors que je poursuive la critique de ce film, si j'y ai perçu une authenticité qui n'en était pas une ?

Ou alors devrais-je en dire en autre chose ?

Qu'ai-je ressenti, qu'est-ce que ce film transmet comme émotion, voilà le genre de questions qu'il faudrait davantage se poser que celle bien trop traditionnelle du "qu'a-t-il voulu dire ?" "Quelle réalité a-t-il voulu représenter ?" "A-t-il été authentique ?"

Nous sommes au cinéma, il ne faut pas chercher l'authenticité, ce serait vain, c'est le principe même du cinéma de transcender l'authenticité pour produire du factice, de l'irréel, du superficiel, et d'exagérer, de souligner, de donner des proportions inconsidérées à ce qui serait "banal", "simple" ou "anodin" dans la réalité. Une scène de ménage, c'est classique, banal à en mourir dans la réalité, mais en faire un moment de crise existentielle où s'entrechoquent les sujets les plus profonds avec esthétisme et sensibilité, seule le cinéma le peut.

"Malcolm et Marie" est esthétiquement sublime : en noir et blanc le grain des acteurs et leurs expressions semblent exacerbées, cela donne une profondeur insoupçonnée au film, profondeur qui vient s’ajouter à la finesse des sujets abordés.

Derrière ce grand sujet qu'est celui de la dispute, de la scène de ménage viennent s’immiscer des questions bien plus profondes : celle de la reconnaissance, de l’amour de soi et des autres, de l’orgueil, de la critique cinématographique, du corps, de la perception de soi mais aussi, point qui m'a particulièrement marqué, de l’expérience personnelle devenue publique.

Il est certainement là le vrai sujet de la dispute : il lui a arraché son histoire, il en a fait quelque chose de beau certes, mais de fait elle ne peut plus en parler, son histoire est déjà racontée, elle ne peut plus "faire quelque chose de toute cette merde".

Enfin, c'est la question de la parole en elle même qui est ici très travaillée : les mots que l'on jette sans réfléchir, ceux que l’on regrette, ceux qu’on aurait du dire et qu'on n'a pas dit, ceux qui manquent et auxquels se substituent les cris ou la musique.

Le film a cette grande qualité de donner un rôle à la musique, c'est un personnage à part entière qui prend la parole dès lors que les personnages ne savent plus quoi dire et qui dit ce que les personnages ressentent, tant et si bien que le film parvient à faire vibrer la musique au diapason des émotions des personnages.

C’est un beau film, esthétique, sensible, poétique, incontestablement, un huit clos pertinent sur ce qu’est une dispute : rien de plus qu’un conglomérat de blessures enfouies qui refont surface, rien de plus qu’un abcès qui diverse toute une haine cruelle trop longtemps dissimulée et contenue.

Parler, hurler, pleurer, des actions si simples que le cinéma oublie parfois derrière un scénario, une action, une intrigue ou un décor complexent : ici on retourne au théâtre, la parole est au cœur du film, rien d'autre n'a d'importance.

Nous nageons en plein lyrisme : l'histoire peut se résumer en une phrase, la dispute nocturne d'un couple, et nous sommes face à de la voix, de la voix pure et simple, un cri comme dirait Maulpoix, celui de deux âmes qui s'aiment et se haïssent à la fois, et qui se crachent à la figure par intervalle successives tout leur amour et toute leur haine.

Les relations humaines ne se résument qu’à cet entrelacement perpétuel d’amour et de haine, à l’image des premières paroles de la musique de fin « There is a fine line between love and hate »

Plus qu'un film, nous sommes face à une pièce de théâtre d'une grande justesse où les acteurs deviennent des comédiens à la performance magistrale, et qui, captant toute notre attention, nous permettent d'accéder aux émotions qui tissent les relations humaines dans ce qu'elles ont de plus simples, et pourtant de plus complexes.

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