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Commentaire de Mellana

Raison et Sentiments


Commentaire ajouté par Mellana 2020-04-14T00:28:20+02:00

Spoiler(cliquez pour révéler)Commençons par le commencement : la scène d'ouverture. Elle est selon moi surprenante, mais pas gênante. Elle reste suggestive et il est difficile voire impossible d'y reconnaître Willoughby, même en connaissant déjà l'histoire. J'ai apprécié de voir la série se démarquer de cette façon.

Concernant les personnages, j'ai bien aimé Elinor. Comme ça a été dit à de multiples reprises, l'actrice correspond beaucoup mieux au rôle et elle est convaincante, mais je n'ai malgré cela pas eu de coup de cœur, alors qu'en temps normal je suis team Elinor. En revanche j'adore sa voix.

Je n'ai pas compris pourquoi lors de la déclaration d'Edward, celui-ci assure l'aimer depuis la première dois qu'il l'a vue (love at first sight, really ?) : c'est quasiment le contraire de ce qu'enseigne Jane ; c'est un parti pris du script qui ne me touche pas du tout. Par contre j'aime beaucoup la scène lors de laquelle elle annonce à Edward son obtention de la cure de Delaford : la lumière est belle, leurs deux silhouettes face-à-face rendent extrêmement bien et j'apprécie particulièrement la sincérité dont ils font preuve à cette occasion.

Dans un registre plus léger, j'ai bien aimé la scène pendant laquelle elle bat le tapis ; on sent qu'à ce moment-là elle relâche toute la frustration qu'elle est obligée de contenir.

Edward est lui bien plus séduisant que dans le film de 1995 (trop même) mais je ne m'en plaindrai pas. Dan Stevens est un peu trop sûr de lui et "viril" (si j'ose dire) pour être fidèle au roman mais j'aime bien cet Edward-là.

Le rôle de Marianne était une sacrée gageure, étant donné l'interprétation magistrale de Kate Winslet mais je dois avouer que Charity Wakefield s'en tire plus que bien. Elle propose une version différente du personnage, avec moins d'exaltation et de feu mais cette version sonne juste également.

Physiquement elle est très jolie, et l'expression mutine qu'elle affiche la rend vraiment ravissante. Je ne l'avais jamais imaginée blonde aux yeux bleus, c'était trop lisse pour un personnage aussi excessif, mais je dois reconnaître que l'actrice y parvient tout-à-fait. Je pense que ses cheveux frisés et ses traits affirmés permettent de traduire le caractère impétueux du personnage.

Marianne est ainsi également plus sympathique avec le colonel Brandon que dans l'autre version, on les voit de connivence à plusieurs reprises, et ils partagent clairement un goût prononcé pour la musique. D'ailleurs l'hypothèse d'un mariage d'amour est confirmée par la suite, et le clou c'est Elinor qui recommande à Marianne de ne pas se marier par gratitude, prenant le contre-pied de la narration (ironique ou pas ?) du roman. C'était assez culotté de la part d'Andrew Davies. D'un côté, c'est plus agréable de voir un mariage d'amour, mais de l'autre on perd une partie du message de Jane. Pour moi ce n'est pas un mauvais choix, c'est certes moins fidèle mais la série existe aussi par elle-même, pas seulement en tant qu'adaptation.

Venons-en au colonel Brandon. Évidemment ce dernier souffre de la comparaison inimitable avec Alan Rickman (inégalable). Toutefois ce colonel-là est tout de même convaincant. Comme précisé dans le roman, il n'est pas beau mais n'est pas laid. Il est grave et d'âge mûr sans être vieux. En somme il fait un colonel assez séduisant.

J'ai bien aimé son jeu de manière générale, je n'ai que deux reproches à lui faire :

-lors de la scène où il annule en catastrophe la journée prévue chez lui, où je n'ai vu absolument aucune émotion ;

-lorsqu'il raconte son passé à Elinor. Selon moi il n'aurait pas dû s'en tenir à la colère, le colonel Brandon est un homme qui a beaucoup souffert et qui souffre encore, plus taciturne qu'emporté.

J'ai en revanche beaucoup apprécié la suggestion de sa complicité avec Elinor, lorsqu'il demande pour elle où se trouve Edward lors du dîner chez Mrs Ferrars, leur bonne entente est un élément important du roman.

Par contre, j'ai un énorme problème avec la ténacité du script à associer Marianne au romantisme. Alors que cette dernière apprend justement à maîtriser ses émotions au lieu de les laisser se déchaîner, voilà que la série la jette dans les bras d'un autre homme, le "vrai romantique" celui-là. C'est l'anti-thèse même du roman, ce n'est pas une question d'interprétation (ce qu'on pourrait à la limite argumenter sur les sentiments de Marianne). Au lieu d'évoluer, Marianne ici reste donc à son point de départ : ce n'est pas qu'elle avait tort de se comporter comme elle le faisait, c'est qu'elle s'était trompée de prince charmant ! Elle transfère ses illusions de l'amour sur Brandon, sa triste expérience avec Willoughby ne lui a donc rien appris finalement.

Dans la même veine, j'ai du mal avec le duel. Le montrer, pourquoi pas, mais le positionner juste après la scène du bal, alors que le sujet d'Eliza n'a pas été abordé, donne l'impression que c'est l'honneur de Marianne que le colonel défend...

Quant au personnage de Willoughby, je l'ai trouvé complètement raté.

Physiquement il ne fait pas du tout l'affaire, c'est un laideron. Je sais que ça semble superficiel mais Willoughby doit nous séduire, on doit comprendre pourquoi Marianne vit un coup de foudre. Or là, le colonel est bien plus séduisant que lui. Son visage et plus particulièrement ses yeux sont ingrats, d'ailleurs je n'ai pas pu m'empêcher de pouffer lorsque les dames Dashwood évoquent ses "fine eyes", oh yes indeed.

Au-delà de son physique peu séduisant, j'ai surtout eu du mal avec le traitement du personnage. Dès la rencontre de Willoughby et du colonel, on a droit à une petite musique inquiétante de mise en garde, puis lors du bal Brandon le prend à part pour le sonder à propos de ses intentions avec Marianne. Le scénario nous incite trop à nous méfier de lui, or le spectateur est censé être séduit et éprouver de la méfiance au fur et à mesure que son comportement devient douteux.

J'ai d'ailleurs eu du mal à le trouver attractif vu son comportement : il est impertinent et irrespectueux, ne se montre pas plus bouleversé que ça de quitter les Dashwood et pour finir, sa scène de repentir sonne faux. Au lieu de se montrer humble et sincère, il fait tout le contraire. En un mot comme en cent, Willoughby est insupportable.

En temps normal, on est censé être mitigé à son sujet. C'est ce qui fait la force de Willoughby : c'est un scélérat, mais un scélérat amoureux, qui a failli faire le bon choix.

Ici il n'est pas assez nuancé (voire pas du tout), il est simplement égoïste et sans aucune empathie, on ne peut pas le plaindre.

La seule scène qui m'a plu avec lui est celle de la visite d'Allenham : je l'ai trouvée particulièrement douce, dans un lieu endormi comme si le temps était suspendu, et le baiser m'a semblé naturel sans trop en faire.

Les autres personnages m'ont dans l'ensemble satisfaite : les sœurs Steel (la gaffe de Nancy était vraiment exquise), Fanny Dashwood est encore plus détestable que dans le film, Mrs Jennings et Sir John sont réussis, Margaret et Mrs Dashwood également...

La B.O n'était pas mal, mais elle est un peu quelconque, elle manque de panache : elle ne fait pas le poids face à celle du film. La musique du générique ne m'a pas semblée pertinente : personnellement elle me fait penser aux génériques des sagas de l'été.

J'ai aimé l'idée de placer le cottage près de la mer pour se détacher du film, ça change de ce qu'on connaît déjà sans pour autant contrevenir à un élément essentiel du roman.

En revanche j'ai trouvé que l'absence d'une vraie scène finale se ressentait, avec les personnages rassemblés pour une occasion heureuse.

Il y avait pas mal de belles images dans le film, mais c'est dommage pour l'absence de couleurs, on dirait qu'un filtre gris bleu a été utilisé. Ce qui donne un ton assez froid et par là j'en viens à un deuxième gros défaut de la série : son aspect plus dramatique que le roman (et le film).

Il manque de l'humour dans cette série, il n'est pas totalement absent mais on en a trop fait abstraction, alors que c'est ce qui rend le récit si particulier : ce mélange de comédie et de mélancolie si tendre, qui donne à l'ensemble ce parfum doux-amer inclassable.

Ici le récit est un peu monotone et plat, tout comme les acteurs sont plus mesurés, ce qui fait que l'ensemble est plus terne que l'œuvre originale. C'est aussi ce qui permet à la série de se démarquer du film, en proposant un style différent, mais c'est ce qui fait que définitivement je ne peux que préférer le film.

Pour conclure, j'ai bien aimé la série. Malgré quelques défauts, elle compte de nombreuses qualités (et les acteurs ne sont pas les moindres), sans compter qu'elle a plus de temps et peut donc présenter plus de scènes tirées du roman.

Toutefois, je l'aurais plus aimée s'il n'existait pas déjà le film magnifique de 1995, qui pour moi sublime même l'œuvre originale de Jane Austen.

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