Here – Les plus belles années de notre vie

En fait, plus j’y repense, plus je suis déçu…

En même temps, on m’avait vendu ça comme « C’est l’équipe de Forrest Gump qui se retrouve, t’avais aimé, tu vas aimer ! ».

Ben non…

Enfin…

La déception et frustration vient aussi du fait que j’aurais pu aimer, que j’aurais aimé aimer, que j’aurais aimé que ça soit plus pertinent…

Parce que cette idée de plan fixe est très sympa, bien utilisée…

Je ne me suis pas lassé des cadrages, des sauts dans le temps, des passages de l’un à l’autre avec tantôt une surimpression, tantôt un morphing, tantôt un jeu sur la voix ou la transparence du mur du fond…

Et même si certains décors ou colibris fleurent l’artificiel moche, j’ai assez bien kiffé les effets sur les comédiens qui m’ont vraiment donné à voir un Tom Hanks jeune !

Bref, il y avait tout pour que j’accroche…

Mais l’histoire ne m’a pas convaincu alors qu’elle aurait pu…

Déjà, finalement, il n’y a que Tom Hanks et Robin Wrigth qui soient importants dans l’histoire…

Ce qui est dommage, c’est qu’on ne focalise pas sur eux, on s’éparpille.

Qu’on montre l’évolution depuis la fin des dinosaures, c’est rigolo.

Mais ça aurait sûrement mérité, à mon goût, comme ces plans qui accélèrent de l’espace jusqu’à une maison précise, que le début aille vite et ralentisse au besoin au fur et à mesure.

Parce que ce qui nous intéresse, c’est « ici ». Mais aussi, le couple central.

Or, là, les indiens, Benjamin Franklin, ils passent sans porter le moindre intérêt à l’histoire…

Qu’on nous montre la création de la maison ou comment les parents l’ont acheté, je marche.

Mais le mec qui invente son fauteuil (alors que pourtant, j’aimais beaucoup le couple et les comédiens), la famille de black ou la femme du pilote d’avion, on s’en contretape… Parce que ça n’a pas d’incidence sur l’histoire principale, que ces personnages passent vite et qu’on n’a pas le temps de s’y intéresser ou d’accrocher…

Ou alors il aurait fallu un film à sketches sur toutes les familles qui sont passées là au fil du temps.

Bref, j’ai trouvé cet éparpillement dommage…

Encore plus sur la famille, en fait, parce que rapidement, le frère, la sœur, Vanessa, on s’en carre aussi…

On nous montre le mec (je sais même pas si c’est l’oncle, le voisin ou un ami) qui meurt dans le salon mais ce que devient la sœur, paf, on s’en pète…

Pourtant, il y avait matière avec le frère qui s’engage dans la marine un peu contre l’avis de tout le monde… Mais non, on pose ça là et on s’en va.

Comme Vanessa, on dit qu’il y a une enfant, qu’elle fait des trucs, mais on ne la voit plus mais on en parle, elle existe, elle va à Paris, mais elle n’est pas là, comme si on en parlait parce qu’elle existe mais qu’on s’en fiche…

Bref, frustration.

Et puis, en fait, j’avais bien aimé Forrest Gump parce que ce type un peu limité réussissait tout dans une vie incroyable !

Là, on a des vies banales où les gens meurent ou vont mourir en réalisant le plus souvent qu’ils ont loupé leur vie ou, en tout cas, qu’elle n’a pas été à la hauteur de leur espérance…

Pas ultra réjouissant…

J’ai donc regardé, j’ai pas passé un mauvais moment, mais j’ai aussi imaginé combien ça aurait pu être génial et je suis frustré.

Un film qu’on aime beaucoup on qu’on déteste.

J’ai beaucoup aimé ce point du vue unique (la même scène caméra tout du long) avec ces familles et ces époques qui s’enchaînent dans la maison. On se sent comme la maison, témoin de époques et des vies. Ma sensibilité a été touché par le réalisme de ces histoires, par les regrets, les pertes, les moments importants des familles qui ont vécu dans la maison.

Sans surprise, les acteurs sont supers. En revanche, j’étais surprise de voir autant d’images de synthèse dans ce type de films.