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Commentaire de Eparm12

Hard Candy


Commentaire ajouté par Eparm12 2016-01-03T11:24:03+01:00

Il faut savoir que j'adore les thrillers et plus encore ceux dont une dimension psychologique y occupe une place fondamentale : vous savez, ces films qui vous retournent le crâne et vous broient le cerveau à grand renfort d'intense brouillage des pistes. J'ai regardé Hard Candy dans cette optique, car je m'attendais à voir un grand film, ne demandant qu'à être surprise. J'ai été effectivement surprise, mais dans le mauvais sens du terme. Je ne nie pas que ce film soit un film intéressant, pouvant le conseiller à n'importe qui aimant les thrillers de base, mais j'ai été relativement déçue de ce que j'ai vu et je sais de quoi je parle, ce n’est pas comme si j’étais une néophyte du genre même s’il m’en reste encore beaucoup à apprendre. Je ne pense pas que Hard Candy soit un très bon film et un très bon thriller encore moins. Il est bon, certes, mais loin d’être excellent et ses défauts m’ayant sauté aux yeux m’ont refroidie dès le début de mon visionnage.

Je vais d’abord m’attarder sur le plan technique, que j’ai trouvé moyen, tirant sur le bof. En premier lieu, la réalisation est désagréable : les cadrages sont précis et la photo propre, d’accord, mais je condamne l’abus de gros plans pas franchement nécessaires sur les visages des acteurs et le tremblement incessant de la caméra. C’est bien simple, elle ne s’est pratiquement jamais arrêtée de trembloter jusqu’à la fin et j’ai fini par en avoir mal au crâne tant c’était irritant de regarder pendant une heure quarante des séquences s’enchainer sans qu’elles ne soient fixes ou ne bénéficient d’un véritable travail au préalable, permettez-moi d’en douter. Peut-être que le réalisateur avait ses raisons de filmer de cette manière, toujours est-il que ce point ne m’a pas convenu. D’ailleurs, j’ai cru pendant un instant que le film avait été tourné façon caméra à l’épaule, mais quand je me suis rendue compte que j’avais tort, j’ai halluciné.

Pour ce qui est des acteurs, je dois dire qu’ils jouent bien tous les deux. Oui, parce qu’il n’y a que deux acteurs à tout péter dans ce film, et qu’il fallait qu’ils aient un minimum de talent pour porter à eux deux le film et accrocher le spectateur afin de titiller son intérêt ou mieux encore, le scotcher sur son siège.

Je n’aime pas Ellen Page : c’est comme ça, je n’ai jamais aimé cette actrice depuis que je l’ai vue jouer pour la première fois dans Inception, mais j’ai trouvé qu’elle se débrouillait bien dans Hard Candy, même si je n’avais qu’une envie, lui mettre des claques tout du long. Elle est assez expressive et ses pensées se traduisent dans ses yeux, son regard perçant, bref, je lui reconnais une bonne maîtrise de son personnage et sa manière de se montrer devant la caméra reste assez simple et naturelle. On y croit lorsqu’on la regarde interpréter Hayley, du moins jusqu’à ce que le film arrive à saturation. Son vis-à-vis, Jeff, ou plutôt devrais-je dire Patrick Wilson, est très bon, et fait passer beaucoup de choses rien qu’au travers de son visage. Chacun de ses tics, chaque expression qu’il arbore, chaque geste qu’il tente de dissimuler à l’insu de sa tortionnaire nous apparaît clairement ou sont parfois implicites, toujours est-il que j’ai totalement adoré son interprétation. Il a une réelle alchimie avec Ellen Page au début du film et mon ressenti nuancé envers leur étrange relation ne s’est jamais estompé. Je pense que le casting est judicieux et que le réalisateur a eu raison de miser sur eux pour donner corps et âme à ses personnages torturés.

Et c’est là que le film m’a laissé un arrière-goût amer en bouche, parce qu’autant la réalisation n’était pas irrécupérable, autant l’intrigue et les personnages m’ont parus mal construits, particulièrement l’intrigue. Les personnages sont crédibles au départ puis s’usent tant et si bien, qu’ils sont poussés à l’extrême dans leur délire pervers respectif, jusqu’à ce qu’arrive la fin, sorte de conclusion bancale à toute cette histoire assez glauque, il faut bien le reconnaître.

Hayley, une jeune fille de quatorze ans très « brillante », comme elle aime le clamer, et également une très jolie ado (hum hum), entre en contact avec Jeff sur le net, un photographe ayant deux fois son âge. Bon, rien de très original de prime abord, hormis le fait qu’Hayley soit très mature pour une gamine de quatorze ans et que Jeff ne soit un photographe de mode, ce qui leur apporte un minimum de consistance. Passé ce cap de « on fait connaissance puis on mange un truc ensemble en faisant semblant de s’intéresser à ce que l’autre dit pour se faire bien voir », Jeff emmène Hayley chez lui après lui avoir fait faire un petit tour en voiture.

Le film est très bien découpé, sa structure étant claire, ce qui est franchement étonnant quand on voit que le reste en est loin, et cette première partie, qui s’axe donc sur leur rencontre, est bien menée malgré le fait que je me sois ennuyée devant car elle est un peu longue, mais appréciable : j’ai bien aimé cette solide mise en place du contexte qui témoigne de la relation ambiguë qu’ils entretiennent. S’ils paraissent proches au départ, le comportement de Hayley nous interpelle d’emblée car elle est sur la retenue, presque la défensive, et semble calculatrice, ce qui se confirmera par la suite à mesure que l’intrigue du film avance. D’ailleurs, je ferai la remarque immédiatement puisque j’en parle : ne lisez jamais, au grand JAMAIS, le résumé du film. Mieux vaut ne rien savoir de ce film avant de le visionner. Parce que j’ai fait cette erreur et que chaque retournement de situation m’a fait lever un sourcil sur mon front tout simplement parce que je l’avais vu venir à des kilomètres. La fin également, ce qui m’a énormément déçue. Si vous voulez connaître le speech, par pitié, retenez-vous de le lire et lancez-vous dans le film sans vous poser de question. Sachez simplement qu’il s’agit d’un thriller psychologique, point barre. Parce qu’autrement, vous vous en mordrez les doigts si vous êtes bon détective.

Et le film démarre réellement lorsque qu’ils se retrouvent chez Jeff. Le problème étant qu’il se veut intelligent et par-dessus tout à l’opposé d’une réflexion manichéenne : Spoiler(cliquez pour révéler)qui est la victime ? Jeff le pédophile ou Hayley Lecter ? Non pas que la demoiselle soit cannibale, en revanche, elle aime beaucoup (en apparence, j’entends) découper les couilles des pédophiles. Le fameux brouillage des pistes se met en place car d’un côté, les motivations de Hayley sont légitimes et encore, je n’y ai cru qu’à moitié, et Jeff, qui est condamnable pour ses actes, nous fait clairement pitié de l’autre.Spoiler(cliquez pour révéler) Parce que le personnage de Hayley se décrédibilise sur la longueur, jusqu’à tourner au ridicule à certains moments. Tellement d’ailleurs, que ça ne m’aurait pas dérangé que le pédophile s’en sorte et la baffe tant elle nous apparaît comme une ado insupportable. J’ai trouvé que Jeff tenait mieux la route que Hayley, mais il laisse bien vite tomber face à elle à chaque affrontement verbal. Les dialogues sont relativement bien écrits, mais Jeff se fait sans arrêt lyncher par Hayley et au lieu d’y réagir plus violemment, il laisse couler ses piques.

Les idées s’essoufflent au fur et à mesure, jusqu’à atteindre la limite de l’inconcevable sans jamais la franchir, mais cela s’explique par le fait que le sujet à traiter est quand même très délicat : il ne s’agit pas de savoir si l’on est pour ou contre la pédophilie (absolument débile énoncé de la sorte mais vous m’avez comprise), mais bien de reconnaître si les actes de Hayley sont à défendre face à une telle horreur, ce que le réalisateur ne fait pas puisqu’il lui apparaît clairement que oui, alors que tout un débat aurait pu être ouvert autour de cette problématique insolvable.

La deuxième partie du film est assez percutante (la réalisation accélérée est efficace pour le coup) et la troisième est franchement nulle, d’autant plus que la fin est attendue et décevante. Spoiler(cliquez pour révéler)Pourquoi est-ce que Jeff décide de se tuer ? Pour éviter d’avoir à finir ses jours en prison couvert de honte, etc ? D’accord, je veux bien, mais la mort est une solution facile et j’aurais nettement préféré qu’il tente de tuer Hayley ou fasse quelque chose pour s’en sortir même s’il aurait été plus désespéré que jamais, sauf que ce personnage est pathétique tout le long du film, alors le voir se débattre de toutes ses forces sans pouvoir s'échapper m’aurait bien plus marquée que de le voir se résigner à son sort face aux ordres d'une fillette. Ce n’est pas une dénaturation du personnage mais on s’en rapproche, et comment Hayley se serait-elle débarrassée de toutes les preuves alors que l’ex de Jeff traînait au rez-de-chaussée pendant ce court laps de temps? Je ne sais pas si ce sont des incohérences, mais on n’aura sans doute jamais la réponse à cette question.

Pour conclure, je pense que Hard Candy est intéressant sur plusieurs points mais faible et bancal sur d’autres, voire décrédibilisé. La problématique sur laquelle se fixe le réalisateur est affirmée et non posée, ce qui crée un décalage avec ce que l’on attend et le débat ne peut pas être ouvert puisqu’il est résorbé d’avance. J’ai été déçue du parti pris, moi qui aime bien me forger ma propre opinion toute seule, et la fin m’a énormément déçue, donc je ne retiendrai pas ce film comme étant un grand du genre à regarder absolument. Cependant, le huis-clos et l'ambiance malsaine instaurés fonctionnent, et la performance des acteurs vaut le détour si vous n'avez rien d'autre à regarder.

PS : la bande-son est sympathique, bien que peu présente, et aurait pu apporter une ambiance bien plus dérangeante à l'ensemble. Evitez la VF : SevenRed a raison, le doublage est assez mauvais et ne rend pas justice aux acteurs. Et j'adore le titre et l'affiche de ce film.

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