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Commentaire de Mellana

Jane Eyre


Commentaire ajouté par Mellana 2019-02-06T22:51:39+01:00

J'ai vraiment beaucoup aimé mon visionnage, c'est un beau film. En revanche il a quand même plusieurs défauts plus ou moins importants qui m'empêchent de le compter comme un coup de cœur à proprement parler.

Je vais commencer avec le personnage de Jane. Normalement Jane Eyre est le feu sous la glace, elle a la passion de la vie comme le dit son amie Helen Burns, c'est la femme victorienne passionnée mais qui en même temps sait tenir la bride à sa passion et qui veille sur elle-même grâce à un code moral très strict. Mais une fois qu'elle se lâche, elle se donne entièrement, et c'est ce qui me plaît tellement dans le personnage, cette ambivalence entre passion et restriction. Ici, dans l'ensemble, je l'ai trouvée assez inerte et impassible, limite insensible et retenant trop ses émotions (là où Ruth Wilson semblait bouillir sous son extérieur strict dans la version de 2006). Je l'ai trouvée trop austère, et même triste parfois, son personnage baigne dans la tristesse et l'abattement.

En revanche Mia me plaît beaucoup physiquement pour son rôle, elle a un visage très particulier qui peut paraître étrangement beau ou quelconque, voire moche, en fonction des circonstances ou de la lumière. J'aime beaucoup ça, j'ai l'impression qu'elle dévoile tout son charme caché dans ces moments.

Michael joue très bien le côté sombre, torturé et mystérieux de Rochester, là où Toby Stephens (BBC 2006) table plus sur les taquineries et les sourires, mais ça ne me dérange pas du tout ; certes, pour moi Rochester est ici un peu trop maussade, il manque d'humour (même grinçant), mais c'est une interprétation intéressante. Cette interprétation permet aussi de vraiment réaliser que ce personnage est inquiétant à sa manière, capable de violence d'une certaine façon. On se demande un peu jusqu'où il peut aller, si on n'a pas lu le livre.

Physiquement cet acteur est très beau, peut-être trop pour Rochester, mais j'avoue que je ne m'en plains pas vraiment.

J'en arrive au principal défaut du film selon moi : le peu de complicité entre Jane et Rochester. Dans le livre c'est ainsi que tout commence, et non pas par une attraction physique (pas du tout) : dès le début de leur relation, et alors même qu'ils ne se connaissent pas, ils se lancent des piques, des traits d'esprit en excluant les personnes autour qui ne les comprennent pas (Adèle et cette pauvre Mrs. Fairfax). C'est d'ailleurs une de leurs caractéristiques majeures, cette entente profonde et spontanée entre eux malgré les obstacles qui les séparent : la différence d'âge, l'écart social, la situation de subordination... et je trouve dommage qu'on ne voit pas naître de vraie connivence dans le film.

On ne sent pas trop l'évolution des sentiments de Rochester à l'égard de Jane, j'ai trouvé la demande en mariage un peu brusque au vu de leur passif. Étant une lectrice de Jane Eyre, j'ai complété les "manques" du film moi-même car je connaissais déjà leur si belle relation, mais un spectateur néophyte peut trouver leur histoire assez banale, avec le côté passionnel bien classique qu'on nous sert dans les films d'amour.

Hormis cela, j'ai trouvé la scène après le mariage raté absolument magnifique. Je sais que ça peut sembler contradictoire après ce que je viens de dire mais j'avais en tête la relation originale de ces deux personnages, et là le couple qui se parle à cœur ouvert, qui se déchire et qui laisse libre court à ses émotions est absolument superbe, je suis vraiment rentrée dans la scène. Mia a tellement bien interprété la souffrance atroce de Jane, qui se contient et fait son devoir envers et contre son cœur, elle est bouleversante.

Le film fait globalement du bon travail avec si peu de temps pour raconter une histoire aussi riche, et sans rien éluder car nous voyons tout, même ce qui ne concerne pas Rochester : l'enfance de Jane, l'affreux pensionnant, le séjour chez les Rivers...

Saint John était très convaincant, je n'aurais pas dit non à plus de temps d'écran, mais je me doute qu'il est déjà difficile de tout concilier.

L'enfance de Jane est concise et efficace : le réalisateur arrive à faire passer le climat de terreur que fait peser John Reed sur sa cousine, il fait vraiment peur. La scène de la chambre rouge est très "belle" si j'ose dire, et bien menée. Et Sally Hawkins dans le rôle de Mrs. Reed m'a surprise, je ne m'attendais vraiment pas à la voir et je ne l'ai même pas reconnue d'ailleurs, on est loin d'Anne Elliott.

Toutefois j'ai regretté l'absence de scènes cruciales, comme les confidences de Rochester à propos de la mère d'Adèle ; c'est un réel gâchis que cette scène ait été coupée (ne serait-ce que pour entendre Michael parler français). J'ai aussi trouvé dommage qu'il y ait au final peu de mystère autour de Bertha avant sa découverte, on perd un aspect de l'œuvre au passage.

Adèle est bien plus sympathique dans cette adaptation que dans celles que j'ai vues, elle est vraiment loin d'être insupportable, mais du coup les critiques qui lui sont faites n'ont plus de sens dans ce film.

J'ai beaucoup aimé Judi Dench, mais j'ai été gênée de voir qu'elle se montrait aussi chaleureuse avec Jane alors que cette dernière reste froide dans leur relation (on en revient à la critique que j'adressais à Mia au début).

Enfin une Blanche Ingram brune ! J'ai eu le plaisir de reconnaître Imogen Poots, on ne la voit pas énormément mais je l'ai tout de même appréciée dans son rôle.

J'ai trouvé la fin un peu abrupte (j'ai préféré celle de 2006) mais en même temps, elle colle avec l'ambiance générale du film : une fin façon ballons et portrait de famille joyeux aurait fait fausse note à mon goût. C'est donc purement une question de préférence personnelle, et je dois reconnaître que la fin au moment des retrouvailles ne manque pas d'émotion.

L'ambiance gothique du film est parfaite, je n'ai rien à redire là-dessus, le pari est gagné, et l'impression de solitude et d'angoisse de Jane est très bien restituée à l'écran.

Esthétiquement c'est magnifique, les couleurs sont certes très froides et la brume ne manque pas mais les images sont sublimes, je me suis régalée. Elles ne manquent pas d'inspirer des émotions.

En revanche je dois avouer que le film est tout de même un peu inégal, il a quelques passages à vide, il s'essouffle un peu à certains moments et le rythme n'est pas égal sur toute la durée. Il se laisse parfois un peu trop porter par la musique et par ses belles photos, au risque d'être un peu languissant et de trop se prendre au sérieux, car l'œuvre de Charlotte ne manque pas d'humour et d'ironie à la base, c'est une œuvre pleine de vivacité. Ici l'adaptation est un peu froide et un peu trop triste, il en ressort en grande partie la profonde solitude de Jane Eyre, alors que celle-ci se construit une famille au fur et à mesure de l'intrigue.

J'ai trouvé la musique assez bof dans l'ensemble. En règle générale je ne suis pas marquée du tout par les B.O de films et je m'en fiche. Dario Marianelli avait réussi à me faire changer d'avis avec sa magnifique musique d'Orgueil et Préjugés, mais là j'avoue que les morceaux se ressemblent tous, et qu'ils sont tristes et froids, ainsi qu'assez dénudés. Il leur manque quelque chose.

J'ai bien aimé l'idée de commencer par la fuite de Jane et de raconter l'histoire dans le désordre, mais je connaissais déjà très bien l'intrigue, je ne suis pas sûre que ce soit une si bonne idée pour un néophyte.

Par contre pour le doublage français il y a quelque chose que je ne peux pas laisser passer, c'est la prononciation du prénom de Jane : Jeanne. C'est vraiment inexcusable et catastrophique, Jane est un prénom relativement connu en France et il n'y a aucune difficulté de prononciation, je me demande vraiment ce qui leur est passé par la tête...

Pour conclure, j'ai beaucoup aimé le film, je sais que je le reverrai avec plaisir et que je le conseillerai aux adeptes de Jane Eyre. Je sais que j'ai eu l'air de pas mal râler mais à mes yeux c'était un souci de fidélité à l'œuvre originale, ou du moins à son esprit. Ça ne m'empêche pas d'apprécier une vision différente par le réalisateur, si celui-ci m'en propose une intéressante. Et ici c'est ce qui s'est passé, ce n'est pas mon adaptation préférée mais j'ai trouvé cette interprétation passionnante et inspirante, dans un genre différent du roman.

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