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Commentaires de films faits par pwachevski

Répliques de films par pwachevski

Commentaires de films appréciés par pwachevski

Répliques de films appréciées par pwachevski

Ça sentait à plein nez le film vite fait mal fait par Netflix, qui tente de surfer sur la hype du film Oppenheimer (que je n'ai déjà pas aimé) autant dire que je n'en attendais pas grand chose. Mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit mauvais à ce point quand même...

Ce film mélange des passages filmés, dans l'esprit d'un biopic assez classique et des passages composés avec de véritables images d'archives et paroles d'Einstein. Alors bon pourquoi pas, mais il faudrait que les deux s'accordent un minimum quoi. Là on saute en permanence du coq à l'âne. Déjà c'est désagréable car le film n'a aucune fluidité. Mais en plus ça n'a absolument aucun sens, ni aucun intérêt surtout. Ça devrait nous permettre de mettre en perspective, d'interpréter, de mieux comprendre les images historiques, mais aussi nos sociétés actuelles sur la fin. Bah rien là. Ça provoque juste des ruptures de style et de rythme franchement désagréables.

Quant aux parties fictionnelles, elles ne forment même pas un biopic correct. Et je ne dis pas un bon biopic ! Juste un biopic correct. Ce n'est pas inintéressant mais c'est déjà vu 1 000 fois et ça ne respecte même pas le thème annoncé. Ça parle absolument de tout, sauf de la bombe atomique sur l'immense majorité du film. A la place, on nous rappelle une énième fois la montée du nazisme dans les années 30, le sort des juifs en Allemagne puis la chute du régime, et la suite de la Seconde Guerre Mondiale sur les autres fronts. Bien sûr que c'est important d'en parler, mais ça apporte quoi de neuf sur ce sujet ? Foutrement rien ! Cet angle d'attaque du sujet, à travers le regard de Einstein n'a absolument aucun intérêt historique. En même temps c'est un peu normal qu'on parle si peu de la bombe : Einstein n'a participé que trèèèèèèèèèèèèès indirectement à sa création, voire absolument pas en fait. Donc bon il peut donner son avis tant qu'il veut sur le sujet, ce n'est là encore absolument pas pertinent, même quand on s'appelle Einstein. Le film n'a tellement pas de matière utile, qu'on n'atteindra les pourtant très courtes 1h10 de film que poussivement, à grand renfort de longueurs et de scènes anecdotiques (les scènes avec le sculpteur par exemple).

D'un point de vue technique, le film fait là encore l'unanimité contre lui. C'est cheap, mal mis en scène, ringard dans son montage, même pas spécialement joli à l’œil, quand on nous montre des paysages par exemple, et pas spécialement bien joué non plus. On dirait un téléfilm de M6 sérieux ! La transformation d'Aidan McArdie en Einstein est juste ratée, je suis désolée. On voit à 3km qu'il est déguisé, et en plus mal déguisé. L'acteur est beaucoup trop jeune pour le rôle, son vieillissement n'est pas crédible, créant un fossé trop marqué à la fois entre son visage et ses cheveux, et avec les images d'archives qu'on nous montre dans le même temps. C'est un film où on nous met sous le nez des images et vidéos de la vraie personne, il aurait donc fallu assurer sur la transformation. Eh bah non. On fait que très peu évoluer son physique au fil du film, qui se déroule pourtant sur plus de 10 ans.

Bref, c'est juste une catastrophe ce docu-fiction ! Je ne trouve vraiment rien à sauver dans ce film, à part peut-être le didactisme dont on fait preuve pendant environ 3 minutes pour expliquer des concepts physiques complexes ; ainsi que le fait qu'on ait le mérite de montrer et de donner la parole aux Japonais sur la fin, chose que Nolan n'a très maladroitement pas faite.
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(Franchement, on aurait pas pu trouver un plan du film encore plus racoleur pour le mettre sur l'affiche ?!! C'est censé être un thriller, pas un film de boules...)

Thriller psychologique malheureusement trop peu crédible pour véritablement nous embarquer avec lui. L'idée de départ, avec ce chantage à la sextape d'un couple illégitime était pourtant pas mal du tout. Il y a clairement quelque chose de dérangeant, intrusif, stressant, et toujours crédible aujourd'hui dans cette intrigue. Mais le film aurait gagné à être plus simple. Le personnage du tueur à gage est notamment totalement hors de propos ; le personnage de Julia manque grandement de finesse (on peut s'ennuyer dans son couple / tromper son mari sans donner l'impression d'être prête à se jeter sur tout ce qui bouge). On aurait mieux fait de rester dans une ambiance de huis clos entre voisins, observés par ceux qu'ils observent. Par ailleurs, je n'ai pas trouvé que l'issue de l'histoire présentait un grand mystère.

Cependant, malgré ce constat, je n'ai pas passé un mauvais moment devant ce film. Je l'ai trouvé plutôt distrayant, et son casting est globalement plaisant. Si j'ai trouvé Richard Bohringer beaucoup trop monocorde, les autres acteurs m'ont plu, notamment Anémone. Mais surtout, la réalisation est très réussie. L'esthétique est léchée, bien pensée, et encore renforcée par un montage soigné. On arrive à instiller une vraie sensualité dans les rapports entre les personnages et la BO principalement faite de musique classique a quelque chose d’envoûtant.
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Je n'ai pas l'impression que ce soit le film le plus mémorable de Jean-Pierre Mocky. Cette comédie burlesque sur le mariage a quand même sacrément vieilli, à tel point qu'il est un peu difficile de s'y projeter. Comment comprendre aujourd'hui de telles magouilles, quand on pourrait simplement divorcer ? Mais ça aurait pu être cela dit bien pire, dans le sens où avec un thème pareil, à une époque pareille, on aurait vite fait de présenter des rapports femmes/hommes totalement déséquilibrés et ce n'est pas vraiment le cas. Déjà parce que le côté complètement excessif du film fait qu'on ne prend pas les choses au pied de la lettre. Mais aussi parce que même si les femmes jouent plutôt des rôles de "potiches" remplaçables, on ne peut pas franchement dire que les hommes aient les beaux rôles pour autant, et ça n'empêche pas une relation Matou/Martine touchante par certains aspects.

Le film a également pour lui un scénario pas mal original, avec son concept de falsification de documents administratifs, que je ne pense pas avoir déjà vu ailleurs. Il a aussi une brochette de personnages plaisants. Le film est très efficace, car pas mal rythmé. Bref, si l'ensemble ne me marquera pas durablement, je ne peux nier avoir passé un assez bon moment durant mon visionnage.
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Ce film m'a pas mal fait penser à BAC Nord de Cédric Jimenez... Mais dans une version de gauche. S'il est affaire de sensibilité de se sentir plus en accord avec le message de l'un ou l'autre film, je trouve que les deux sont intéressants mais malheureusement insuffisants, à remettre en perspective. Ils traitent en silo et de façon clairement orientée le même thème de la lutte antidrogue, qui devrait plutôt appeler une multiplicité de points de vue, car c'est un sujet éminemment complexe.

Jimenez traitait le sujet du point de vue de policiers véreux, dont on ne questionnait jamais franchement la moralité, on glorifiait plutôt leur efficacité. Ici on dénonce des policiers véreux, du point de vue de journalistes bobos, semblant souvent bien hors sol (RIP la loi Evin, RIP le respect des collègues, on fume nos cigarettes électroniques au milieu de la rédaction de Libé quouuua). Quitte à passer sous silence de vraies problématiques de sécurité découlant du trafic de drogue - d'ailleurs "sécurité" semble être un gros mot dans ce film. Quitte aussi a être excessif et maladroit. Dès le nom du film d'ailleurs. Ce n'est pas rien quand même un "Scandale d'Etat". Sachant que le film est une fiction, c'est dit au tout début, très racoleur comme appellation, je trouve.

Le parallèle se prolonge dans la réalisation. Jimenez proposait un film très mis en scène, se voulant grandiose, "à l'américaine". Thierry de Peretti propose, lui, un film beaucoup plus brut, avec des plans longs et peu retouchés, un rythme plutôt lent, bref moins d'efficacité. On sent une volonté de réalisme, une ambiance un peu documentaire par moments (la scène du procès par exemple est très notable de ce point de vue). Jusqu'à l'excès, parfois, on tombe dans le film verbeux, froid, sans grandes émotions. J'ajoute que le traitement du son est à vomir. C'est affreusement mal équilibré, trop souvent la musique et surtout les bruits de fond devant nous plonger dans "le réel", ont tendance à masquer les paroles des acteurs. Dommage, car le casting est au demeurant très attrayant, avec entre autres l'excellent trio Pio Marmaï / Roschdy Zem / Vincent Lindon.
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Dernier film de la riche filmographie de Ozu, et un film plutôt singulier dans son œuvre. On ne se refait pas, le mariage est toujours une thématique très présente mais sans être centrale. On est plutôt sur une photographie des rapports femmes/hommes et de ces hommes forcés à se remettre en question, à évoluer, dans cette société en mouvement.

Plus subtil que Fin d'automne, mais avec cette même volonté de montrer des hommes dans des positions plutôt fâcheuses. Ils ont la belle vie par rapport aux femmes, réduites à une vie domestique ou à des métiers visant à les servir, mais ils n'en font tristement rien d'intéressant. Les bars et l'ivresse sont très présents dans le film, comme son titre peut le laisser entendre. L'ensemble dénonce une certaine irresponsabilité des hommes, mais dont les femmes payent les conséquences ; ça forme une ambiance douce-amère assez convaincante.

Comme nous sommes au cinéma et qu'il faut un beau message, les deux hommes qu'on voit le plus dans le film, le père et le fils aîné, finissent par prendre conscience de la situation. Pour le fils, en étant finalement reconnaissance de l'importance que sa femme a pour lui. Mais surtout avec dans cette fin très touchante pour le père, ému face à sa fille qui va se marier, puis très songeur face à sa propre solitude. Probablement le plus beau rôle de Chishu Ryu, qu'on a pourtant beaucouuuuup vu chez Ozu.

Comme un écho à l'ensemble de son œuvre, c'est une invitation à développer son empathie, à questionner ses rapports aux autres et à savoir prendre sa part quand il s'agit de construire une relation durable avec quelqu'un, qu'elle soit amoureuse, amicale ou familiale. Une filmographie inspirante et enrichissante, en sommes.
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date : 21-02
J'ai trouvé ce film poussif, laborieux, entre ses trop nombreuses longueurs et sa réalisation marquant de finesse (BO complètement ringarde, scènes de sexe gratuites, flashs épileptiques, incrustations de texte à l'écran, ruptures de style, transformations physiques des personnages parfois grossières et peu crédibles, manque de moyens dans certaines scènes
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non mais l'attentat, quoi ! On voit à 3 km le trucage avec le paysage qui défile devant le parebrise
etc.) Pourtant cette histoire (vraie) est loin d'être dénuée d'intérêt et le réalisateur porte un regard fort et pointu sur son propre pays. Mais racontée ainsi, difficile de suivre avec plaisir. D'autant plus qu'on ne va pas se mentir, personne ne verra son premier film sur la mafia avec celui-ci, on en a tous d'autres plus séduisants en tête.

Le pire est clairement le début du film : on pourrait purement et simplement supprimer les 40 premières minutes du film. Censées poser le contexte, on se retrouve plutôt à dresser l'inventaire des morts de personnages qu'on ne connaît ni d'Eve ni d'Adam, ce qui ne provoque donc aucune émotion. Tout cela pour aboutir à l'arrestation de Tommaso Buscetta, qui pourra ainsi devenir "Le traître" annoncé dans le titre. Est-ce qu'on avait vraiment besoin de cette mise en contexte ? Franchement : non ! Si on avait commencé par "bonjour monsieur le juge" et l'interrogatoire d'un mafieux qui passe à table, on aurait tout aussi bien compris l'intrigue. En revanche on aurait grandement gagné en dynamisme...

La suite du film n'échappe pas aux longueurs, qui continueront de nous perdre et de diluer le message. Mais elle a cependant une plus grande émotion. De plus, les face-à-face entre le juge et Bruscetta et les procès légèrement burlesques, sont, eux, très bien : le propos, l'interprétation, l'intensité des échanges, tout y est. Ces scènes là sont du beau cinéma, dressant un passionnant portrait de la mafia, sans les clichés qu'on a parfois en tête.

L'ensemble, sans pouvoir du tout être qualifié de mauvais, m'a tout de même semblé assez plat et peu mémorable. On aurait pu exploiter cette histoire bien mieux que cela, je pense.
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date : 21-02
Je ne suis volontairement pas allée voir le film au cinéma à sa sortie, car j'avais lu peu de temps avant une partie des livres. Vous voyez ce sentiment quand vous vous êtes tellement visualisé un livre dans votre esprit, que vous n'êtes pas prêt à accepter la vision d'une autre personne. J'étais dans ce mood là. Je n'étais pas disposée à recevoir le film, donc j'ai préféré m'abstenir plutôt que de me braquer.

Quelques années après, le souvenir des livres est moins vif, donc je pense être un peu plus disposée à accueillir un film. Mais l'impression que c'est une œuvre inadaptable est en revanche toujours très présente. Je sais bien que comme toute œuvre complexe de ce style (seigneur des anneaux, game of thrones...) les non-lecteurs finissent quand même par se faire leur propre histoire, et leurs interprétations, en se rattachant aux éléments plus simples ou plus distrayants (les combats par exemple). Mais pour moi ça ne tiendra sur la longueur pour Dune, à moins de prendre le partie pris de se détacher plus franchement de l'ambiance des livres. Mais si on y reste, traité ainsi, je suis sûre qu'il y a un moment où cette saga va perdre toute son audience fonctionnant uniquement ainsi.

Quand je vois dans les commentaires des gens qui trouvent déjà ça compliqué, ou n'ont pas tout compris : mais mes pauvres, vous n'avez encore rien vu, rien ! Ça c'était juste l'introduction à la véritable intrigue... Dune compte 6 tomes principaux, et le premier tome est divisé en 3 livres. Vous en êtes au livre 1 du tome 1. La suite est infiniment plus complexe, politiquement, émotionnellement et surtout spirituellement. En même temps, je ne peux pas vous en vouloir, moi aussi je ne vois pas, avec cette complexité, cette longueur, cette densité, cette codification, comment embarquer durablement les spectateurs, quand déjà maintenant, il y a des explications qui ont été franchement bâclées. Que ce soit des pans pourtant très importants de l'intrigue, notamment ce qu'est le Bene Gesserit, leur entraînement, quels sont les pouvoirs des révérendes-mères ou des diseuses de vérité et que tentent-elles de réaliser avec leur programme génétique. On n'évoque pas plus la "voix", la prescience (sauf erreur le mot n'a même pas été employé dans le film), la Guilde, les Ixiens, le Bene Tleilax, ou le Jihad Butlérien, indispensables pour comprendre l'univers dans lequel on s'inscrit. Même des moments infiniment plus anecdotiques, comme cette scène lunaire où tout le monde crache sur la table, sont affreusement mal expliqués. Le développement des personnages est réduit au strict nécessaire, Duncan Idaho - pourtant peut-être le personnage le plus central de la saga - a une personnalité se résumant à une petite blaguounette échangée avec Paul au début du film.

Je crois que ce constat m'agace d'autant plus que le film a un précédent, avec le film de David Lynch. Faisons l'effort de mettre de côté le niveau stratosphérique de ringardise qu'on lui connaît : ce film adaptait plutôt bien l'intrigue du livre, mais s'adressait presque exclusivement aux lecteurs. Il assumait pleinement son côté très complexe, presque élitiste, et c'est bien pour ça que ça n'a pas fonctionné sur un large public. Pour ce nouveau film, il aurait fallu s'adresser aux non-lecteurs en priorité, qui ont plein de raisons d'être intimidés par l'univers de Dune (la taille du livre, l'époque où il a été écrit, son statut culte, le fait que tout le monde l’annonce comme complexe, etc.). Il aurait fallu les rassurer, les prendre par la main pour les amener à cet univers et pourquoi pas au livre. Sauf qu'on ne le fait pas. Je ne comprends littéralement pas ce que cherche à faire le film. Il ne s'adresse ni aux lecteurs ni aux non-lecteurs.

Après, bien entendu que le film est assez grandiose, et je ne parle pas que des effets spéciaux. On sait créer des ambiances bien distinctes entre les différents lieux. Les costumes sont absolument superbes. On a su trouver des lieux de tournage "naturels" convaincants. Les décors intérieurs sont peut-être un chouïa moins soignés, avec souvent des espaces très vides (peu de mobiliers, etc.) mais ça donne un style pas inintéressant, donc ça ne me dérange pas plus que ça. La BO est atypique, on n'a pas envie de la réentendre dans un autre contexte (pour ma part en tout cas), mais elle s'intègre bien au film. Mais est ce que ce savoir-faire technique peut se suffire à lui-même si on ne comprend pas l'histoire ? Je n'en suis pas certaine.

D'autant plus que l'interprétation ne m'a pas franchement emballée. Quand j'ai vu tous les beaux noms annoncés au casting, je m'étais dit "waouh", mais au final c'est plutôt "pschitt". C'est globalement très froid, dénué d'émotion. Entre les acteurs qu'on voit à peine (Zendaya, Jason Momoa, Javier Bardem - et surtout Zendaya, qui était pourtant omniprésente dans la communication commerciale du film), les acteurs pas franchement aidés par leurs costumes ou transformation (Charlotte Rampling, Stellan Skarsgard) et un Timothée Chalamet neurasthénique, dur dur de s'attacher aux personnages. Là aussi, il va falloir s'habituer, car c'est le concept de la saga ! Les personnages de Dune ne sont pas ce qu'il y a de plus marquant dans l'histoire, ils ne sont pas particulièrement sympathiques, ils ne sont pas drôles, ils n'ont pour la plupart pas vocation à être empathiques, certains sont torturés ou un peu fous sur les bords, certains ne vivent que dans le regard des autres (Chani n'apparaît presque jamais "pour de vrai", elle vit principalement dans les rêves de Paul). Et les acteurs ne pourront donc rien vous offrir de plus.

Nota : j'ai remonté le film en liste argent après avoir vu le 2, qui m'a plus séduit. Tout seul, on serait plutôt quelque part entre bronze et vu aussi.
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date : 21-02
Ce commentaire sera court car mon opinion est finalement très similaire à celle sur le premier film. C'est un film familial très sympathique : distrayant, rythmé, sans être trop con-con. Son message complète bien le premier film, on n'est pas seulement sur l'acceptation de la différence, mais plus général sur le fait d'aborder des gens avec bienveillance, sans a priori négatif ; et d'être bienveillant avec soi également. On retrouve aussi la même maîtrise technique et même une interprétation plus marquante, avec notamment un Hugh Grant m'ayant vraiment beaucoup plu. Le scénario est cependant plus faiblard, avec cette histoire de chasse au trésor à l'aide d'un vieux livre. Je n'ai pas trouvé ça pas hyper crédible et on peine à créer un enjeu digne de ce nom.
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date : 21-02
J'arrive après la guerre, car c'est bien la première fois que je vois ce film. Je suis assez séduite dans l'ensemble, c'est vraiment un chouette film familial. Forcément un peu simpliste pour pouvoir être compris par des enfants, mais pas stupide ni dénué d'intérêts pour les adultes.

Le message plein de tolérance est mimi, l'humour est présent, il y a des instants d'émotion. Paddington est hyper attachant. Les autres membres de la famille présentent des évolutions intéressantes et, bien qu'un peu caricaturaux, des traits de caractère dans lesquels le spectateur moyen se reconnaîtra sans mal, rendant aisée la projection dans le film. Le personnage de la méchante jouée par Nicole Kidman est plutôt crédible également.

Techniquement parlant, la réalisation est vraiment soignée pour ce type de film. On a mis des moyens à la hauteur des ambitions des scènes d'action. On met super bien en valeur la ville de Londres, ce qui n'est pas si facile que ça à faire. Les décors en intérieur sont toujours très colorés et bien pensés. La mise en scène est dynamique, parfois créative.

Le film souffre peut-être de 10 ou 20 minutes de trop, ainsi que d'une musique trop forte et assez agaçante. Mais la globalité me laisse un sentiment agréable. Je regarderais très vite la suite et avec plaisir !
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date : 11-02
Excellent film d'animation, et sur tous les points possibles et imaginables : beauté, distraction, scénario, originalité, technique, émotion, message, suspense, attachement aux personnages, univers...

Le film est esthétiquement assez magnifique, que ce soit dans les designs des personnages, son traitement très soigné de la ville (un peu un personnage en soi), son sens cinématographique dans ses "mises en scène". Certaines couleurs sont hyper bien travaillées, je pense au doré notamment, que je n'avais jamais vu aussi réaliste dans un film d'animation. On a une vraie identité propre, qui ne tire sur le Disney à aucun moment. L'animation est ultra fluide et qualitative. Le doublage (VO) est sympathique (Riz Ahmed, Chloë Grace Moretz,...). La BO est soignée également. Bref rien à redire sur la technique.

Côté scénario, il y a clairement des points d'intrigue un peu basiques et attendus, on ne va pas se mentir. Mais on arrive malgré tout à ménager un vrai suspense sur certaines choses et des retournements de situation qui fonctionnent très bien. Plus largement on a une gestion du rythme qui est assez parfaite. Mais surtout l'habillage est top. On développe un univers rétrofuturiste vaste, original et assez passionnant (jouant sur les codes du moyen-âge et non sur l'univers victorien/baroque plus habituel en steampunk). Les personnages sont attachants et présentent de vraies belles évolutions au fil du film, crédibles et absolument pas naïves en plus. Il y a une petite touche romantique qui est bien moins mièvre que je n'aurais pu le croire au départ, ça apporte même quelque chose d'assez pertinent dans le scénario. Globalement l'émotion fonctionne parfaitement, surtout sur la fin, qui est très juste.

On met en valeur des thématiques assez universelles et feel good, autour de l'amitié, de la tolérance, l'acceptation de soi et des autres. C'est parfois un peu forcé et trop bon sentiment, mais j'arrive à le pardonner, car ça reste un film d'animation familial, qui doit donc pouvoir être compris par des enfants aussi, qu'il faut donc plus prendre par la main. Aussi, certains points du message ne sont pas du tout martelés, mais pour autant bien présent dans le film, ce qui l'équilibre un peu la chose. Notamment, l'homosexualité de Bal et le fait qu'il ait une couleur de peau clairement plus foncée que les autres personnages ne sont absolument pas des sujets. C'est un fait, on l'observe mais on n'en parle ou on ne le questionne à aucun moment, ce qui "normalise" totalement la chose, et c'est très bien je pense.
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date : 11-02
Le film n'est pas raté, dans le sens où techniquement parlant, il est assez irréprochable. Les images sont belles, les designs des personnages attrayants, l'animation est propre. Plus largement c'est un film très rythmé, donc pas désagréable du tout à voir, bien qu'un peu trop bruyant de façon constante pour moi.

Mais au niveau du scénario, je n'ai vraiment pas accroché. Déjà j'ai trouvé le film trop enfantin, dans le sens sans aucun deuxième niveau de lecture pour l'adulte. Et quand miraculeusement ça arrive, ça tombe complètement à plat (la petite pique au festival Sundance par exemple : ça fait rire personne en fait, ni enfant ni adulte...).

Mais surtout, je trouve que c'est beaucoup trop un film "de niche". Si vous êtes un enfant qui a peur du noir, ou parent d'un enfant qui a cette peur, le film a assurément la capacité de créer un déclic ou le dialogue. Mais si vous sortez de ce schéma, le film tourne un peu à vide quand même... Il n'arrive pas suffisamment à élargir de façon plus globale sur la peur, qui aurait pu pour le coup en plus parler aux adultes aussi. Plein d'adultes s'interdisent de faire des choses, par peur du jugement ou du regard des autres notamment, mais on n'en parle quasiment pas dans le film.

Bref, je trouve qu'on passe un peu à côté de son sujet, qu'on n'arrive pas à embarquer un large public dans cette histoire, et la maîtrise technique du film ne suffit pas à rattraper des défauts aussi gros.
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date : 11-02
J'ai beaucoup aimé certains aspects du film, notamment qu'il ait su développer un univers de vampires assez singulier. On ne tombe ni dans les œuvres classiques à la Bram Stoker, ni dans un univers baroque à la Anne Rice, ni dans la bluette à la Stephenie Meyer. On développe un univers propre, qui se veut "réaliste" et actuel, comme Only Lovers Left Alive avait su le faire il y a quelques années. On intègre aussi une facette religieuse assez intéressante, avec le personnage de la nonne et l'exorcisme qu'elle prépare ; là aussi traité avec un certain sérieux appréciable.

Le tout est en plus agréablement mis en valeur par la réalisation, qui est vraiment léchée. Le décor est assez saisissant, la photographie est soignée, le noir et blanc est travaillé et fait sens dans le film, certains plans sont vraiment magnifiques. La musique classique termine de peaufiner l'ambiance. Même la voix off s'avère plutôt envoûtante.

Mais pendant tout le film, je n'ai eu qu'une question qui me revenait à l'esprit : mais pourquoi donc avoir fait de Pinochet le personnage principal du film ?!! Alors certes ça fait du coup un "biopic" très atypique (je ne sais même pas vraiment si on peut le considérer comme tel). Mais je trouve que ça n'a aucun sens ! Ça vient sans cesse mettre dans le film des références à l'histoire du Chili qui ne s'intègrent absolument pas à cet univers fantastique.
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Puis cette fin où on découvre donc que Margaret Thatcher est sa mère : juste stop. Parfois les meilleures blagues sont les plus courtes. Et sans vouloir défendre cette bonne vieille Margaret, on ne peut pas comparer une ancienne première ministre anglaise, aussi décriée soit-elle, à un dictateur ayant fait disparaître, emprisonner, torturer des milliers de personnes !!!


Peut-être aussi, on ne va pas se mentir, que je n'ai pas forcément tous les codes pour comprendre les subtilités de cette intrigue autour de Pinochet. Notamment quand on décortique ses magouilles financières : c'est juste des passages que j'ai trouvés interminables dans le film. Mais quoi qu'il en soit je n'ai pas adhéré du tout à cet angle du film, qui clairement a plombé mon visionnage. Avec un personnage principal anonyme, j'aurais sans trop de doute classé le film une ou deux listes plus haut dans ma cinéthèque ; là, ça n'ira pas plus haut que bronze.
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date : 11-02
Je crois que j'arrive officiellement à saturation des films d'Ozu parlant du mariage. Tellement de sujets existent, pourquoi tourner en rond comme ça ?!

Bon, bien sûr que le film a une identité propre, avec ici un duo mère/fille et pas de père pour une fois, car décédé il y a des années. Il est compensé par une brochette de copains du père, qui en plus d'être des goujats, se mêlent de tout sauf de ce qui les regarde. Je sais bien que le film se voulait comique, et la position de Ozu face à ces personnages est assez claire, mais moi ça m'a juste exaspéré, rappelé des phrases que j'ai moi-même pu entendre ou des moments que j'ai pu vivre. Quand on réalise un film pour dénoncer le racisme, on n'est pas obligé de nous montrer des gros cons proférant des insultes pendant un quart du film. Bah quand on dénonce le sexisme, c'est pareil.

Entre cet agacement et le sentiment de lassitude dû à la répétition d'un même sujet, avec une mise en scènes scrupuleusement identique et des acteurs communs, je n'ai personnellement pas réussi à passer outre pour apprécier à sa juste valeur le film. Après, objectivement, il est ni meilleur ni moins bon qu'un autre film d'Ozu. Il n'arrivait juste pas dans la bonne conjoncture pour moi.

Ça fait un peu bizarre de voir Setsuko Hara jouer ici la mère, alors qu'elle jouait la fille il y a quelques films de cela. Certes, le scénario joue sur la faible différence d'âge entre mère et fille, mais j'ai quand même envie de dire que c'est moyennement réaliste. Mais c'est cela dit toujours une aussi bonne actrice.
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date : 11-02
Le film n'est pas sans défaut, mais j'ai globalement bien apprécié mon visionnage tout simplement parce que j'ai trouvé que le film véhiculait un message très inspirant. J'ai vraiment ressenti un côté feel good, qui invite à se dépasser et à croire en ses rêves, mais sans être culpabilisant pour autant (comme parfois les coachs sportifs à deux balles peuvent l'être). On ne nous cache pas les faiblesses et les échecs du personnage, mais on nous montre l'importance de savoir les surmonter, et de se faire aider par les bonnes personnes, la notion de groupe, d'équipe est très importante. Ça aborde aussi la thématique de la vieillesse, peu traitée au cinéma, d'autant plus pour les femmes. En outre c'est facilement transposable à toute autre différence/faiblesse qu'on peut avoir, et donc toucher finalement un public très large.

Le film a aussi pour lui ses deux merveilleuses interprètes, Annette Brening et Jodie Foster. Les deux sont géniales, mais pour des raisons différentes. Bien sûr, je sais qu'il y a des cascadeurs etc... mais ça reste quand même un rôle très physique qu'assure ici Annette, alors qu'elle a le même âge que son personnage. Donc vraiment respect pour ça. Après comme elle est souvent dans l'eau, en train de nager, etc. L'interprétation, au sens vraiment des expressions du visage, est forcément un peu plus limitée. Et c'est là que Jodie entre intelligemment en scène, en y mettant de l'énergie et de l'émotion pour deux. Ce duo d'actrices est vraiment excellent, très complémentaire et avec une complicité qui fonctionne. Le rôle est moins important mais Rhys Ifans était assez plaisant aussi.

Mais quel dommage que le reste ne suive pas...

Les aspects techniques du film sont bien trop inégaux. Autant les scènes sous l'eau sont maîtrisées, et même parfois assez poétiques. Autant les scènes hors de l'eau sont assez plates techniquement, en termes de mise en scène etc. La globalité n'a pas un rendu ni très créatif, ni très mémorable, même un peu simpliste, voire ringard par moments (les décomptes qui apparaissent à l'écran par exemple). La BO est globalement plaisante, mais manque de créations originales.

Côté scénario, on ne peut pas dire qu'il soit très très épais. On peut résumer l'exploit du personnage de Diana Nyad en quelques lignes seulement. Le rythme du film n'a pas toujours été très bien géré non plus, avec quand même des longueurs et répétitions. J'ai cependant aimé la façon juste, délicate et sensible avec laquelle il évoque les abus sexuels qu'elle a subis quand elle était ado. Ça ose briser un tabou sur les clubs sportifs, ce qui n'est quand même pas rien.

Dommage qu'on ne fasse pas preuve de la même finesse quand il faudra traiter l'homosexualité du personnage. Au début du film, on nous balance l'information, puis ça n'a plus aucune espèce d'importance dans l'histoire. Soit on en a fait trop, soit pas assez, mais en l'état ça va pas. Réfléchissons 10 secondes, est-ce qu'on aurait fait ça d'un personnage hétéro ? Est-ce qu'on aurait intégré une scène pas très fine et totalement dispensable dont le seul but était de dire "hey, au fait, je suis hétéro" ? Bah non. On aurait jamais fait ça. A partir du moment où on en parle, il faut en parler pour de vrai et/ou que ça apporte quelque chose à l'intrigue. Si elle avait été en couple avec une femme qui la soutenait dans son projet, bien entendu qu'il aurait fallu en parler. Mais c'est pas le cas ici, donc il aurait mieux valu, je pense, ne pas en parler, ou alors avec plus de subtilité.
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On aurait pu juste rester sur la clarification de sa relation avec sa coach, car la question pouvait effectivement se poser, sans venir intégrer cette scène de drague avec une parfaite inconnue, que j'ai trouvée vraiment incongrue et d'assez mauvais goût.
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date : 11-02
L'idée de faire un biopic sur Bayard Rustin, et de sa marche sur Washington où a été prononcé le fameux discours "I have a dream", est objectivement une très bonne idée. Souvent oublié dans l'ombre de Martin Luther King, il n'a (sauf erreur) jamais connu de biopic de cette ampleur, alors qu'il est pourtant indissociable de cette histoire. C'est l'occasion de lui rendre hommage bien sûr, mais aussi de reparler de cet important combat pour les droits civiques des afro-américains, sous un angle qu'on ne connaît pas forcément déjà.

Plus largement le film dégage un message de paix (il y a des petites touches anti guerre, anti nucléaire,...) et cherche à véhiculer de jolies valeurs. Le film a pas mal de références religieuses, ça peut cliver, mais je pense qu'on n'a pas besoin d'être croyant pour être sensible à un message universel de ce type. Et comme Bayard Rustin était également homosexuel, ça permet aussi de dénoncer l'homophobie, notamment dans le dernier tiers du film.
Ça fait quand même un sacré tire groupé et par définition une histoire forte, sur plusieurs volets en plus. Produit par la société de Barack et Michelle Obama, on aurait difficilement pu faire plus politique comme film ; ce n'était pas très subtil, mais ça ne m'étonne pas qu'il soit bien présent sur les remises de prix de cette année.

Je reste cependant un peu circonspecte sur la qualité technique, notamment l'écriture du film. Avec un tel matériau de départ, on aurait pu aboutir à un résultat tellement plus pointu et touchant. C'est le genre de film "catalogue" je trouve, notamment dans sa première partie, où plutôt que de se concentrer sur quelques faits notables du personnage, ou d'en venir directement au sujet essentiel, on opte plutôt pour un rythme endiablé, qui tente de tout dire, tout montrer. Difficile de s'attacher aux personnages et de ressentir une émotion dans ces circonstances. Pour ma part en tout cas, ou alors dans de trop rares scènes, et toutes situées dans la seconde moitié du film, un peu tardivement donc.

C'est aussi un film très dense en informations, un peu indigeste pour moi. On n'a pas le temps d'assimiler une information qu'en voilà une autre. Il y a beaucoup de personnages, dont la plupart du temps on écrit juste le nom à l'écran plutôt que de les présenter pour de vrai, j'ai vraiment eu du mal à remettre tout le monde à sa place. Sans oublier les références que personnellement je n'ai pas et qu'on nous explique jamais. Le procès Brown v. Board par exemple, cité par le personnage comme si c'était une évidence alors que non... Bref, je trouve que le scénariste n'a pas su faire des choix pertinents, didactiques, et qui embarqueront le spectateur avec lui. D'ailleurs, je constate d'une façon assez évidente que le film ne rencontre absolument pas le même succès en France, et plus largement en Europe, qu'aux États-Unis. Preuve que c'est un film qui parle quand même plus aux gens déjà sensibilisés et bien au courant de cette histoire. C'est dommage je trouve, il faudrait plutôt essayer de sensibiliser ceux qui ne connaissent pas déjà, ou au moins ne pas les exclure.

La forme est assez quelconque aussi. Si j'ai aimé les couleurs chaudes du film, la mise en scène et le rendu de l'image sont assez cheap. La reconstitution de la marche est... ratée. Complètement ratée. On sent vraiment qu'ils ont manqué de figurants et ont camouflé ça assez mal, y compris en mélangeant le film à des images d'archives, d'une façon très peu crédible.

J'ai en revanche aimé sa BO jazzy, qui est vraiment un plaisir d'un bout à l'autre du film, tout en ayant du sens au vu du sujet. Mais on aurait pu éviter de basculer sur un piano balourd et qui n'a absolument rien à faire là, dans ce qui est ainsi désignée la scène la plus émouvante du film
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(quand après son outing forcé, il obtient le soutien de Martin Luther King, malgré le différend qu'ils avaient pu avoir).
Je suis aussi moins séduite par la chanson originale de Lenny Kravitz à la toute fin du film, on l'a connu plus inspiré quand même.

Unpopular opinion : je ne suis pas non plus séduite par l'interprétation de Colman Domingo, que j'ai trouvé juste excessif, surjouant dans de trop nombreuses scènes. Il est nommé pour l'Oscar du meilleur acteur, autant dire que je n'y crois pas du tout, je le trouve vraiment un cran en dessous des autres nommés. Je lui laisse quand même le bénéfice du doute, parce que je n'identifie pour ma part pas la façon de parler ou de se comporter du vrai Bayad Rustin. Je ne sais pas à quel point il est dans l'imitation d'un peut-être coté excessif qu'il avait réellement. D'ailleurs un personnage lui reproche à un moment "son maniérisme", donc c'est a priori quelque chose qu'on aurait pu dire du vrai Bayard. Il n'empêche malgré tout que je n'ai pas été touchée par son interprétation. J'ai honnêtement préféré Chris Rock et Glynn Turman dans des seconds rôles ; plus largement le casting a quand même une bonne dynamique d'ensemble.

En bref, une excellente idée de départ, mais des intentions de "film à Oscars" qui se voient beaucoup trop, et sont d'autant plus désagréables que la technique ne suit pas.
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date : 11-02
Je ne garantis pas que j'ai bien interprété le film, car c'est le premier de ce réalisateur que je vois, donc je ne sais pas trop ce qui est habituel ou non pour lui. Je l'ai ressenti comme une parodie des "mindfuck movies" type Mulholland Drive, Inception,... Mais il faut dire que je ne suis pas la plus grande amatrice de ce genre, donc peut-être que je vois juste ce que j'ai envie de voir.

Quoi qu'il en soit réellement, vu comme ça, je suis assez contente de voir pour une fois une œuvre se moquer un peu de ce genre. On reprend tous ses codes agaçants mais, et c'est là que ça change tout, sans tomber dans leurs travers. Et dans leur prétention aussi, il faut bien le dire ! Pas de branlette intellectuelle ici, on propose de façon assumée un film n'ayant pas de sens caché, ni d'enjeux spécifiques. Juste un film absurde et convaincant par son absurdité, presque poétique ; on peut réellement se laisser porter par l'expérience sans chercher d'explication.

Par ailleurs, malgré cet aspect parodique, on n'a pas rogné sur la technique, et ça c'est très appréciable. On sait quand même se prendre au sérieux quand il le faut. La réalisation est très propre, l'univers visuel soigné, le montage précis. L'interprétation est globalement au niveau. La BO ultra répétitive, au point d'en devenir énervante, est très bien pensée dans l'esprit du film. Le scénario a quand même des finesses d'écriture, n'est pas juste absurde de façon "stupide" mais a réellement réfléchi son sujet (par exemple les personnages français qui ont des noms anglophones et les personnages anglophones qui ont des noms franchouillards ; le personnage de Bob qui utilise un interprète pour parler à Zog, alors que dans d'autres scènes il parle anglais, etc...).

J'ai tout de même regretté qu'on place l'intrigue dans le monde du cinéma, dans un univers de production de film. J'aurais trouvé plus élégant, moins gros sabots, qu'on arrive à proposer ce ton, cette parodie d'un genre cinématographique, sans faire une mise en abyme d'un type en train de réaliser un film. Ou alors à l'inverse, on propose cette critique de la production de film, sans ajouter la parodie d'un genre. Le côté "deux en un" du film le rend un peu fourre-tout, moins élégant.

Enfin, même si j'ai apprécié l'absurdité et le ton barré du film, je reste plus mesuré sur la qualification de comédie. Ce n'est pas un film où vous allez avoir des éclats de rire. Ça m'a manqué un peu, pour ma part.
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On pourrait croire qu'on a tout fait, tout vu, en matière de nazisme au cinéma, mais il y a des œuvres comme celle-ci qui nous montrent qu'on peut encore nous surprendre. Rien que pour ça, le film mérite qu'on s'y intéresse. On nous donne à voir comme rarement la froideur et le cynisme du régime, à travers l'exemple du directeur du camp d'Auschwitz et toute sa petite famille, vivant comme des princes à deux pas de l'horreur.

Attention tout de même, le film n'est clairement pas programmé pour plaire. Si Jonathan Glazer propose un film moins expérimental que n'a pu l'être Under the Skin, il ne fait pas un film très accessible au grand public pour autant. Il a une maîtrise technique indéniable, mais il multiplie quand même les partis pris radicaux et clivants dans sa très sensorielle réalisation. Il annonce d'ailleurs la couleur dès le générique du début, fondu au noir, puis simple écran noir bruyant pendant bien 1 ou 2 minutes, avant que le film ne démarre réellement, sur une bucolique baignade dans la rivière, sous le chant des oiseaux.

Il raconte en réalité déjà tout le film, rien qu'avec cette introduction. Comment se cache la violence derrière le vernis de cette vie simple et paisible. Comment aussi il ne va jamais nous montrer l'intérieur du camp, absolument pas pour l'invisibiliser, mais au contraire pour le rendre encore plus terrifiant. On se retrouve ainsi glacé comme rarement à la vue d'un simple train passant dans le paysage, par exemple. Par ce qu'on sait parfaitement ce que signifie ce train, le réalisateur nous fait confiance, il sait qu'il n'a pas besoin de nous le dire.

Souvent le hors champ au cinéma est une chose d'assez détestable, car synonyme de "oh merde, on n'a pas de budget pour ça, bon bah on le met hors champ". C'est une contrainte, pas une chose qu'on choisit, un truc que l'on fait faute de mieux. Je crois que c'est la première fois de ma vie que je vois un hors champ si choisi, si pensé, si assumé. Je prends pour preuve le travail absolument remarquable sur le son. Si on ne voit jamais l'intérieur du camp, on l'entend par contre en permanence, ce qui le rend omniprésent. On ne peut en aucun cas oublier où on se trouve, et ça nous révulse donc d'autant plus que les personnages y arrivent, eux.

Le traitement des personnages est également très atypique, j'avoue avoir moi-même un peu de mal à adhérer sur ce point.

Je comprends totalement ce qu'on fait et pourquoi on le fait. On passe concrètement 2h à voir des Nazis vivant dans une démesure de confort se plaindre et être plaint de leur situation. Si vous ajoutez à ça un traitement classique des personnages, ça vous rendra à coup sûr ambigu, voire complaisant. On est obligé de proposer autre chose si on veut avoir un message qu'on ne peut déformer d'aucune manière.

On fait ainsi le choix de la distance, avec une réalisation sans aucun gros plan soulignant le jeu et l'émotion des acteurs ; beaucoup de plans fixes, très peu de mouvement. Les personnages sont quasiment en permanence sur-encadrés dans le plan, parfois plusieurs fois même, comme pour rajouter une distance supplémentaire. La construction des personnages est limitée au strict nécessaire. Les personnages ne connaissent pas d'évolution notable entre le début et la fin, même quand on aurait pu les faire évoluer
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(après le départ précipité de la grand-mère, notamment).[/spoiler] On nous montre des choses banales, la vie quotidienne, la routine. Les dialogues sonnent souvent comme une énumération.

Bref, l'empathie ou même la simple projection est absolument impossible. Et oui, bien entendu que c'est normal. Mais cinématographiquement parlant, c'est en contradiction avec le principe même de cet art. Par conséquent le film semble un peu faire du surplace, tourne à vide. Comme s'il avait tout dit au bout de 20 minutes, et ne propose ensuite qu'une surenchère de ce qu'on avait déjà vu. Les changements d'affectation du personnage de Rudolf Höss amènent un peu de mouvement sur la fin du film, ne serait-ce qu'en nous faisant sortir de la maison, mais c'est un peu tardif, et uniquement pour mieux y revenir. La fin m'a semblé terriblement plate, s'arrêtant finalement à un point complètement quelconque du récit. [spoiler]Même si l'idée de montrer le camp d'Auschwitz aujourd'hui était plutôt très bonne. J'ai aimé qu'on le fasse sous l'angle inattendu du personnel du musée chargé d'entretenir et de faire perdurer ce lieu, à la fois devoir de mémoire et écho au personnel local qu'employait les Höss, qu'ils auraient peut-être été dans d'autres circonstances. Le fait de nous montrer les piles de chaussures etc... était une façon supplémentaire d'évoquer les victimes, de ne pas les oublier, sans jamais les montrer pourtant. Je disais plus haut que le générique de départ racontait tout le film, je pourrais dire la même chose de cette conclusion.
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date : 03-02
Ce film est une vraie belle réussite, du cinéma d'animation mais aussi du biopic de façon plus globale.

Ce dernier genre est pas mal populaire ces dernières années, très mis en valeur dans les remises de prix, pourtant je trouve trop rare les œuvres vraiment pertinentes en la matière. Qu'on soit d'un classicisme assumé, comme Maestro de Bradley Cooper cette année, ou qu'on se cache derrière une chronologie décousue, comme Oppenheimer de Christopher Nolan, on est toujours dans un seul et même schéma. Nous raconter "bêtement" la vie et l'œuvre d'un gars, qu'on aurait juste pu aller lire sur Wikipédia en vrai. C'est très rare qu'on sache sortir de ce schéma, proposer un parti pris assumé, un vrai regard pertinent et qui comprend et rend réellement hommage à son sujet. Bah Josep est de ces films-là.

On ose opérer des coupes franches dans la vie de Josep Bartoli, pour n'en tirer que la substantifique moelle, qu'on met ensuite en lumière à travers une intrigue inventée de toutes pièces, autour du personnage de Serge. Et c'est ainsi qu'on arrive à créer des ponts, des parallèles avec notre vie, notre société, notre actualité.

Oui on parle de Josep Bartoli, de son œuvre, de la seconde guerre mondiale, du fascisme, de républicains espagnols, des camps de concentration et d'une France pas très propre du cul dans cette histoire. Mais on nous parle aussi de transmission, de devoir de mémoire, du rôle de l'art ou de la presse dans ce type d'actualité lourde, de comment ça peut devenir une arme, de comment les extrémismes de tout bord cherchent à les contrôler et de notre humanité ou de son absence. Surtout de son absence. Comment ne pas penser à la guerre à nos portes ou plus loin, poussant les gens à l'exile, à la crise migratoire européenne, à ce qui se passe en Méditerranée, dans la jungle de Calais et autres camps de rétention, aux attentats de Charlie Hebdo,... C'est une œuvre à la fois très pertinente, très émouvante et très actuelle, onirique par moments, mais pourtant bien ancrée dans le réel, qui remue des choses bien au-delà du sujet de départ.

Et si ça ne suffisait pas déjà à faire un excellent film, la technique suit également. Je confesse avoir eu un peu de mal à entrer dans le film, avec son animation assez singulière, avec beaucoup d'images fixes, hachées. Mais au fur et à mesure je me suis laissé prendre au jeu des ambiances multiples, qui feront le grand écart entre les ternes et brumeuses vues des camps et les plans ultra colorés du Mexique, en écho à l'univers de Frida Kahlo. L'univers musical, toujours bien choisi, sublime pertinemment l'ensemble.
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date : 03-02
Oooooooh un film d'Ozu ne parlant pas du mariage ! Ça me met en joie, car même si je l'aime bien, je trouvais franchement que ça tournait en rond à un moment.

Alors on n'est pas complètement inédit non plus, on retrouve d'autres thématiques récurrentes dans son cinéma : la famille, les générations qui s'opposent ou encore un Japon d'après-guerre en pleine évolution/modernisation. C'est d'ailleurs cette dernière thématique qui sera au cœur du film. Elle est abordée sous l'angle original de l'arrivée des électroménagers dans les maisons : la télévision pour les enfants et le lave-linge pour les mamans. Cette arrivée sera source de jalousies et de discordes, qui entraîneront d'une façon ou d'une autre les autres d'événements.

La question du couple sera un peu présente dans le film, mais absolument pas sous l'angle du mariage. On l'aborde cette fois à travers un couple naissant, encore dans sa phase de séduction, avec le personnage de la voisine et le personnage de la tante qui draguent toutes les deux le charmant professeur d'anglais des enfants (et on les comprend, quel dommage que Keiji Sada soit mort 30 ans avant ma naissance...). Ils apportent une touche de fraîcheur et de tendresse au film, et de modernité là encore, tout en gardant toujours du fond, lorsqu'il sera question de leurs insécurités respectives.

L'ensemble forme une comédie dramatique, avec une petite touche de romantique, vraiment convaincante. L'humour est un peu potache (les blagues sur les pets des enfants notamment) mais l'ensemble reste équilibré, ni trop pesant, ni trop léger. Ça s'avère être un film autour d'une thématique assez universelle, des bêtises des enfants, et des adultes pas toujours meilleurs, qui n'a quasiment pas vieilli. Ça rappelle fortement d'autres œuvres du genre, Les 400 coups en tête. Le tout dans une mise en scène se voulant plus dynamique que ce qu'Ozu a pu proposer dans d'autres films, avec parfois une tournure quasiment burlesque, et donc peut-être aspect plus accessible au grand public et plus distrayant. Une vraie belle réussite.
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Ozu passe au film en couleur, ce qui donne instantanément une plus grande modernité à ses œuvres. La mise en scène est pourtant très semblable à ses autres films, mais ces couleurs acidulées, toujours douces et harmonieuses donnent une autre dynamique à l'image. On apprécie également mieux toutes les petites subtilités glissées dans les décors à l'arrière-plan, ainsi que la beauté des kimonos portés par les personnages. Ozu se permet même quelques excentricités que je n'avais jamais vues jusqu'alors chez lui, comme le début d'une scène de danse, qui m'a vraiment beaucoup plu, car pleine de sens pour le personnage qui s'autorise cette petite liberté. La musique et le chant occuperont aussi une place intéressante à 3 ou 4 moments clé du récit.

Cette modernité sert bien son histoire, centrée autour du personnage de Wataru Hirayama, un père de famille traditionaliste. Le vrai chef de famille à l'ancienne, qui nous agace parfois (on n'a pas envie de lui mettre des baffes quand il balance ses vêtements par terre et que sa femme les ramasse sagement ?!), mais qui nous attendrit à d'autres, car on sent quand même qu'il a un bon fond, et veut le meilleur pour ses filles. Dès le début du film, on le sent un peu anachronique dans ce décor modernisé. La suite du film nous donnera raison. Shin Saburi, qui ne m'avait pas nécessairement séduite dans Le goût du riz au thé vert, campe ici très bien le personnage. Il représente bien toutes les facettes de ce père, à la fois la bonhomie rassurante et la froideur qui punit et provoque une ambiance électrique.

Pour le reste, Ozu aborde pour la énième fois la question du mariage. Je crois que j'arrive un poil à saturation, même s'il arrive à se renouveler en osant ici aller au clash, à la confrontation entre jeune et ancienne génération, ce qui donne une identité bien définie au film. Jusqu'alors dans ses films, malgré certains désaccords, le respect des aînés restait très présent. Ici on va nous montrer des personnages en farouche opposition, que ce soit la fille ou la mère à un moment.
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Si le stratagème pour faire accepter le mariage au père était un peu gros, on a du mal à croire qu'il tombe dans le panneau si facilement, le ressort utilisé est lui intéressant. C'est vrai qu'on est souvent plus mauvais juge avec sa propre situation qu'avec celle des autres.


Selon une certaine suite logique, l'humour n'est pas très présent dans le film, moins que dans d'autres qu'il ait fait sur ce thème en tout cas, mais il n'est pas absent. On fait le choix appréciable de traiter cette confrontation sans lourdeur, sans pathos, plutôt avec légèreté, une volonté de dédramatiser. La fin assez joyeuse permet également de terminer le film le sourire aux lèvres.
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date : 28-01
Je suis malheureusement très déçue par ce film.

Attention, ce n'est pas un plantage en règle, le film a des qualités évidentes, à commencer par sa réalisation, ses somptueux décors, ses costumes soignés. Il a aussi pour lui ses interprètes. Olivia Colman est absolument géniale dans ce rôle. Emma Stone et Rachel Weisz sont moins mémorables mais très bien quand même. Il y a des dizaines et des dizaines de films sortant chaque année qui sont bien moins propres et aboutis, donc ne me faites pas dire ce que je ne dis pas.

Seulement j'ai trouvé ça... plat. Presque trop "normal" pour du Yorgos Lanthimos. Si je retrouve son style de réalisation (le séquençage du film, les effets fisheye, la BO... Particulière.) je ne le retrouve pas dans le scénario. Ce réalisateur signifie pour moi audace, originalité, si ce n'est carrément des choses jamais vues ailleurs. Aucun de ces qualificatifs ne convient à ce film, qui aurait pu être réalisé par n'importe qui d'autre.

Des extravagances de Cour, comme les cages à lapin ou les courses de canards, on en voit dans tous les films en costumes de ce genre. L'espèce de triangle amoureux lesbien n'est qu'une demi surprise, puisqu'il me semblait bien sous-tendu par le synopsis, la bande annonce etc. Puis surtout vous trouvez vraiment ça audacieux vous ? Si en 2018-2019, quand est sorti le film, vous n'aviez jamais vu ça ailleurs, c'est que vous l'avez fait exprès. Enfin moi il en faudra un peu plus pour m'étonner.

Le personnage de Abigail qui affiche ses ambitions, alors ? Ça aurait pu être le point d'intérêt du film. Il y a juste un problème, c'est le décalage entre le synopsis, qui mise tout là dessus et ce que j'ai effectivement vu. Un personnage finalement trop subtil sur la quasi totalité du film, un peu noyé dans la masse de perfidies de l'ensemble des personnages. Il y a juste quelques passages plus forts mais toujours relativement gentillets sur la fin pour montrer son ambition, mais dans la globalité je ne l'ai pas trouvé pire que les autres. On n'a pas vraiment assumé, je trouve, d'en faire une méchante, on essaye de maintenir une douceur de façade, peut-être parce que c'est un personnage féminin. Elle a un passé assez flou, vaguement raconté mais pas du tout exploité (par des flashbacks par exemple). Bon. Là encore ça me bluffe donc pas.

Ça aurait pu éventuellement être un bon film historique ? Ce n'est pas parce que Yorgos Lanthimos nous a habitués à des films un peu barrés qu'il est obligé de ne faire que ça. Il peut faire un film historique sérieux sur la Reine Anne s'il veut... encore raté. Les enjeux politiques et guerriers du film le traversent en coup de vent. C'est une toile de fond lointaine et sans aucun intérêt finalement. Rien de plus qu'un simple prétexte.

En fait sur toutes ses facettes, le film reste lisse et superficiel. On voudrait être original et audacieux, mais sans aller franchement dans les outrances ou dans la sensualité, comme la série télé Versailles a su le faire. On nous annonce un personnage ambitieux, mais on ne semble pas assumer son immoralité, son côté anti-héros, comme Mr Ripley avait pu le faire, ou Saltburn plus récemment. On fait des incursions plus sérieuses et politiques, mais sans jamais nous intéresser réellement aux enjeux. J'ai trouvé qu'il y avait dans ce film un côté un peu "Game of thrones du pauvre", car pour le coup voici vraiment une œuvre qui a su y aller à fond sur tous ces aspects ; La Favorite ne me marquera donc définitivement pas.
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Ce film tombe dans la catégorie des films qui me sèchent un peu sur place (coucou Breaking the waves). Quand ils se terminent je sais que j'ai aimé, mais je sais aussi qu'il va falloir les laisser décanter, y repenser plus tard, pour vraiment percevoir toutes les subtilités. Anatomie d'une chute est vraiment un film et un scénario extrêmement fins, très écrits, qui abordent de nombreux sujets et viennent remuer des sentiments qu'on cherche souvent plutôt à enfouir. Franchement, je commence sérieusement à y croire à l'Oscar du meilleur scénario. Et dans tous les cas, victorieux ou non, c'est une expérience que je n'oublierai pas de sitôt.

C'est aussi, je pense, le plus abouti des films de Justine Triet que j'ai vus (je n'ai pas vu La bataille de Solférino). Et également un film assez surprenant dans son œuvre, car on est à la fois très proche et très éloigné de ce qu'elle a déjà fait.

Proche parce qu'on retrouve Sandra Hüller à qui elle a déjà fait confiance dans Sibyl, et par des thématiques ou situations qu'on a déjà vues et qu'on peut repartir en 3 sphères :
- Le métier d'écrivain, à quel point on peut s'inspirer de sa vraie vie, à qui appartient réellement la bonne idée, la gestion du succès, par soi et par les autres (surtout vu dans Sibyl, mais aussi un peu présent dans Victoria) ;
- L'univers judiciaire, avec le procès, les avocats, le chien important dans la procédure (vu dans Victoria) ;
- La vie de couple, mais plutôt sous l'angle des défis qu'elle représente, savoir construire quelque chose avec quelqu'un, lui accorder du temps et de l'intérêt sans s'oublier soi-même, savoir tenir sur la durée, traverser une épreuve, être confronté à l'infidélité, etc (vu dans les deux).

Éloigné car on abandonne ici toute envie d'inclure des touches humoristiques dans l'histoire. On reste purement dans le drame sur toute la longueur du film, jusque dans la construction de son personnage principal. Victoria ou Sibyl, malgré leurs défauts, avaient ce côté pétillant qui les rendait éminemment sympathiques, on se projetait aisément dans l'histoire. Le personnage de Sandra n'est absolument pas comparable. On assume son côté froid, autoritaire, qui met instantanément une barrière entre elle et nous, spectateur. On n'est pas du tout dans la projection, on ne voit pas le film à travers son prisme, on reste spectateur extérieur et objectif de la situation.

On notera aussi que le film a une durée respectable de 2h30, là où les précédents films de la réalisatrice faisaient 1h de moins. Et pour le coup, j'ai trouvé ça très bien pensé au regard de sa thématique. Ça rejoint ce regard extérieur dont je parlais juste avant. On est finalement comme un juré, on éprouve la longueur du film comme on éprouverait la longueur du procès. On a le temps de se perdre en conjectures, de faire des hypothèses, de changer d'avis, de croire puis de ne plus croire. Pendant une bonne partie du film j'étais même persuadée qu'on allait nous laisser sur une fin ouverte, finir le film avant le verdict, seul avec notre intime conviction.

Bon, petit spoiler, il y aura bien un verdict au final, mais qui ne sera pas une révélation, la fin reste assez ambiguë et ouverte. Ça ne sera pas pouf, flashback, c'est comme ça que cela s'est passé, voici la vérité. Comme dans un vrai procès, une hypothèse a été validée par la cour, mais un doute est toujours possible. Il y a un côté un peu frustrant dans cette fin. Mais attention ce n'est pas négatif quand je dis ça, au contraire. Je trouve vraiment qu'on a réussi à capter et faire ressentir une réalité de la justice, qui est que quelque soit le verdict, il n'y a pas d'issue heureuse quand le point de départ est la mort de quelqu'un.

Sans transition, l'interprétation est globalement d'un beau niveau. J'ai eu un peu de mal au départ à apprécier à sa juste valeur Sandra Hüller, du fait du côté froid du personnage. Mais quand elle fait tomber la façade et se laisse aller à sa tristesse, sa frustration, sa colère face à la situation, ça dédouble les émotions, car on est d'autant plus surpris que ça arrive. Ça ne mérite pas l'Oscar à mon sens (surtout vu les queens qui sont nommées en face), mais ça reste une belle prestation.
J'ai beaucoup aimé Swann Arlaud, pour deux raisons. De 1, parce qu'il compense bien la froideur de Sandra, avec une approche qui sera bien plus dans l'empathie, l'émotion, une certaine tendresse. De 2, parce qu'il nous montre qu'on peut jouer un avocat, être crédible, sans pour autant adopter ce ton grandiloquent et pédant que prennent 99% des acteurs jouant un avocat.
Dans les seconds rôles, Milo Machado Graner, jouant le fils, Daniel, propose un jeu étonnamment sérieux et construit pour son âge. Antoine Reinartz campe, lui, un procureur assez crédible, là encore, ne tombant pas dans la caricature ; même si le côté très codifié du rôle ne provoque pas d'effet waouh. Samuel Theis m'a par contre semblé un peu insignifiant. On le voit presque pas en fait, il a qu'une seule vraie scène finalement. Un peu court pour marquer les esprits. Un bisou à Messi, jouant le chien Snoop ; ça m'a fait sourire de le voir crédité au générique comme un vrai acteur, mais en même temps, il fournit une vraie prestation (oui, je lis les génériques, me jugez pas).

Une toute petite déception peut-être pour la réalisation. Une déception toute relative : non je ne dis pas que le film est mal réalisé. Mais compte tenu du fait que la réalisatrice concourt désormais pour l'Oscar du meilleur réalisateur, je m'attendais vraiment à du très haut niveau. Bah non en fait. Franchement, j'ai trouvé Sibyl mieux réalisé ! La réalisation est indéniablement propre, le montage est brillant, il y a quelques bonnes idées de mise en scène, la direction d'acteurs est précise, mais on n'est pas sur un film avec un cachet de folie et un regard de cinéaste absolument unique. La photographie m'a semblé complètement quelconque. On n'a pas du tout exploité la beauté des montagnes environnantes. Donc je reste circonspecte concernant cette nomination.

Malgré tout, vous l'aurez compris, c'est un film que j'ai beaucoup aimé et qui m'a marqué. Bref, un film à voir sans aucun doute.
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date : 28-01
J'ai eu un peu l'impression de voir une version 2.0 de Victoria, précédent film de la réalisatrice ; et j'ai trouvé ça plutôt très plaisant.

Outre le casting en partie identique, on a également des thématiques communes ou qui se font joliment écho. Mais ici, j'ai eu le sentiment qu'on "assumait" plus les choses. On ose aller plus franchement dans le drame, avec une émotion du coup décuplée. La solide interprétation collective y est d'ailleurs pour beaucoup. Tout le monde est vraiment à sa place, crédible dans son rôle, mais je pense quand même que c'est Adèle Exarchopoulos qui m'a le plus touché.

De plus, on affiche des ambitions cinématographiques plus fortes. La narration est plus complexe, moins linéaire, afin de ménager comme un second degré de lecture, qu'on ne comprend totalement qu'après coup. Comme pour Victoria, et peut-être même plus encore, il y a un côté assez bluffant d'avoir réussi à faire appel à une telle variété de situations et d'émotions sur un film pourtant très court (1h30). D'un point de vue technique, on a une composition de l'image plus soignée, avec quelques plans vraiment bien travaillés. La photographie a également été mieux pensée.

Je dois cependant reconnaître que le film m'a un peu perdue sur la fin, qui a un caractère peut-être un peu too much. Pas tant parce qu'il s'y passe une énormité, mais plutôt par une accumulation de choses, qui perd un poil en crédibilité et rend la morale de l'histoire un peu brumeuse. En tout cas pour ma part je n'ai pas l'impression de l'avoir comprise. J'ai aimé ce que j'ai vu, mais j'ai un petit sentiment de "tout ça pour ça" qui fait que je ne m'emballe pas complètement.
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date : 28-01
Je suis passée à côté d'Anatomie d'une chute au cinéma, et je m'en mords un peu les doigts maintenant que je vois qu'il est primé à peu près partout. Avant de me motiver à le louer en VOD, je me tourne d'abord vers les autres films de Justine Triet disponibles sur Netflix, pour me faire une première idée de son style.

C'est ainsi que j'ai découvert avec grand plaisir ce personnage de Victoria. Je ne me retrouve pas forcément dans tous les aspects du personnage, mais globalement j'ai ressenti une vraie tendresse pour elle. Victoria me semble être le reflet de la vie de beaucoup de femmes d'aujourd'hui. Une femme qui essaye d'être au top partout, vie professionnelle, familiale, amicale, de couple, sexuelle, mais qui s'oublie un peu beaucoup dans l'équation, et qui termine chez des gourous de tout ordre pour essayer de mettre un nom sur son vide intérieur.

On est toutes un peu Victoria ou on a tous une copine qui est un peu Victoria, la projection m'a vraiment semblé simple, le message du film limpide. On sait appuyer là où ça fait mal, on sait nous ouvrir les yeux ou nous pousser à la réflexion, mais sans jamais être lourdingue ou intello, et même en ménageant pas mal d'humour. Et tout ça sur un film qui garde pourtant un format très court de 1h30 à peine. Je trouve qu'il y a une tendance globale à rallonger les films, comme si c'était la seule manière de délivrer un message construit et pertinent. Je suis du coup d'autant plus ravie de voir que non, il y a encore des cinéastes qui concoctent de bons films, des films nobles, de ce format-là.

Quelques points de scénario ne m'emballent cependant pas complètement. A titre très personnel, j'ai beau être juriste, je n'ai pas de passion spécifique pour la fiction juridique. D'autant plus si c'est pour y intégrer une bonne part de fantasme (la position et le ton caricatural de l'avocat) et d'absurdités comme ici (l'intrigue autour du chien entre autres). Je ne comprends pas trop l'intérêt de véhiculer cette image de la justice. Plus objectivement peut-être, je ne suis également pas totalement séduite par le choix d'avoir fait du film finalement une comédie romantique. Parce qu'on a déjà soupé de ce genre à toutes les sauces. Pour ma part ce n'est plus un genre qui m'emballe, alors qu'oser une vraie comédie dramatique, sans l'aspect romantique, aurait donné un cachet plus fort au film. Mais aussi parce que sur le fond, j'ai trouvé ça moins pertinent, moins juste. C'est un peu facile de laisser entendre qu'il suffit de trouver la bonne relation pour rééquilibrer sa vie, je pense que le problème est bien plus global et complexe que ça.

La réalisation reste assez basique, dans le sens où on n'affiche pas des ambitions cinématographiques de dingue. On ne recherche pas "le beau" ou la mise en scène millimétrée. Mais on aura malgré tout quelques bonnes idées qui se baladent. La scène de sexe entièrement dans le noir par exemple m'a semblé avoir une vraie puissance.

Malgré ces quelques réserves, j'ai quand même passé un bon moment. L'ensemble est frais, distrayant, intéressant et bien joué. Pour un film de découverte de la réalisatrice, je suis donc plutôt séduite dans l'ensemble et j'ai bien envie d'en voir plus désormais.
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Le concept du film, avec son huis clos dans un avion, me semblait plutôt séduisant. Et je dois bien dire qu'il l'est. Franchement ça fonctionne bien, c'est prenant, distrayant, ça m'a honnêtement fait passer un très agréablement moment. On appréciera aussi le bon goût d'avoir réussi, en 2004-2005, à faire un film sur les thèmes avion + terrorisme, sans surfer à aucun moment sur la psychose vilains barbus existante à l'époque.

Mais ce qui est d'autant plus fort, c'est que je pense toutes ces bonnes choses du film, alors que j'ai pourtant trouvé son écriture complètement catastrophique. Le scénario est franchement pas foufou. On ne va pas se mentir, il tient sur un timbre poste, et on peine sérieusement à justifier les choses.
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Difficile de comprendre une telle débauche de moyens de la part des "méchants", autant d'intermédiaires, de personnes impliquées, une stratégie aussi inutilement complexe et extrême, juste pour.... changer la chambre d'hôtel d'un mec. Puis la cohérence on repassera, avec le coup de stylo dans la gorge, mais il court encore, parce qu'il a mis cette magnifique étole. Et on en parle sur la fin de ce coup de lance roquette qui arrive pile dans la bonne chambre ?! Sans dec', ça n'a aucune crédibilité.


Le manque de finesse dans l'écriture se poursuit d'ailleurs dans les dialogues, qui ont souvent la légèreté et la subtilité d'un éléphant. Il y a vraiment des répliques que je trouvais juste ridicules, je n'ai pas d'autres mots. "Je vous garde une chaise pour manger les meilleurs nachos de tout l'aéroport", putain, c'est un aéroport, tout ce que vous allez y manger sera dégueulasse et hors de prix. "Je voyage en classe éco - Waouh moi aussi *cœurs dans les beaux yeux de Cillian Murphy*", et sinon, toi aussi tu as déjà bu de l'eau dans ta vie ? Oui ? Ça nous fait tellement de points commun Cillian, c'est incroyable, faisons l'amour maintenant. Non vraiment, mes respects aux acteurs obligés de déblatérer ces conneries en gardant un minimum de sérieux ; et même si on n'est pas dans des grands rôles à interprétation, lui comme Rachel McAdams sont au demeurant plutôt sympathiques malgré tout.

Côté réalisation, c'est propre sans être remarquable. La contrainte de filmer dans un décor aussi réduit qu'un avion limite quand même fortement les possibilités de mises en scène intéressantes. Pourtant on arrive à mettre un peu de variété, et à ne pas laisser de lassitude s'installer. Les scènes hors avion font quand même du bien pour dynamiser l'ensemble, avec même des scènes d'actions bien exécutées, très lisibles, sur la fin - on sent même assez bien que le réalisateur vient du film d'horreur, du slasher, au niveau de la mise en scène, même si ce film-ci n'est pas un film d'horreur. On regrettera en revanche la BO lourdingue à souhait.

Comment noter un film qui fait à ce point le grand écart ? Je n'en sais rien, donc ça finit dans ma liste vu aussi un peu par défaut.
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Comme le titre du film l'indique, c'est crépusculaire comme histoire, et je suis franchement surprise de de voir Ozu nous proposer un film à ce point dramatique.

On plonge comme souvent dans une ambiance familiale, avec de la tendresse entre les personnages, mais dès le début, on sent que quelque chose cloche cette fois. Deux filles, une mère qui a mystérieusement abandonné sa famille il y a longtemps et un père qui semble bien éloigné des préoccupations de ses filles, ne les comprenant pas vraiment. La fille aînée revient s'installer chez son père après l'échec de son mariage, causé entre autres pas les addictions de son mari - mariage qui a été planifié par son père. La cadette doit, elle, gérer une grossesse non désirée, avec le père de l'enfant qui ne se sent particulièrement pas concerné par le sujet et n'arrivant à se confier ni à son père ni à sa sœur.

Le pitch n'est donc déjà pas très gai, mais les développements sont dans la continuité. Aucun de ces arcs narratifs ne va connaître une issue plaisante. D'habitude on retrouve dans les œuvres d'Ozu un peu d'humour, mais là vraiment rien du tout... Ça en devient alors assez lourd en fait. C'est un film que j'ai trouvé très triste et absolument sans espoir. Même la réalisation m'a semblé pesante, avec ces plans fixes un peu étouffants - sauf erreur il n'y a pas un mouvement du film.

L'ensemble était intéressant pourtant. Malgré cette notation un peu basse, je ne dis absolument pas que le film est mauvais. Mais pour ma part, je n'ai pas réussi à trouver mon visionnage agréable.
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