Le doublage des images par la narration en voix-off est un peu spécial, je suppose que l'idée est de créer une distance... c'est un peu conceptuel mais pas mal !

Bon, c'est le style téléfilm de début de soirée : le discours sur les transgenres demeure assez conventionnel, mais il y a quand même quelques bonnes scènes qui ont le mérite de soulever et de poser clairement les problèmes.

Mais tous les transgenres ont-ils vraiment une famille aussi pourrie que celle de Belinda ?

À part la toute première séquence, ce film démarre comme un navet et se poursuit... en nous faisant goûter au charme de l'enfer ! La prise de possession de Christine par Arnie -- ou plutôt, d'Arnie par Christine -- est magnifiquement rendue. La voiture exerce un réel charme, quelque chose entre l'envoûtement et la séduction, sur le personnage et sur le spectateur. J'adore le caractère de cette bagnole, son côté possessif, son esprit de vengeance; ce qui fait plus peur, c'est l'influence qu'elle exerce sur Arnie, mais Christine elle-même... on ne peut que la trouver sympathique

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, du moins jusqu'à ce qu'elle vire totalement démoniaque de haine et de jalousie, à la fin. Elle a une âme, elle vit. Et ça, il n'y a pas à dire, c'est du grand art !

Au niveau de l'image, superbes mises en valeur des lignes de la Cadillac, et en même temps très beau jeu sur les lumières et le feu pour suggérer l'éveil de son esprit. Rock'n'roll Christine !

J'aime bien le fait que "Lulu" soit en train de lire un livre sur Frida Kahlo au début...

Un bon petit film sans prétention, mais avec de très belles images, de chouettes décapotables, des personnages finalement tous captivants, et une intrigue corsée qui reçoit un tour d'écrou supplémentaire avec l'intervention de Ray dans la deuxième partie. On part sur un road movie déjanté façon comique, on enchaîne sur un road movie façon thriller, le tout filmé de façon directe et convaincante : à connaître, au moins pour comparer avec "Pulp Fiction" et "The Doom Generation" - ben oui, quoi, c'est encore la même brune avec la coupe au carré ! ;)

Chouette film qui fait bien découvrir la vie et l'œuvre de Frida Kahlo, mais bon sang, quelle destinée !

Un plus pour les musiques qui soutiennent bien l'ambiance, les couleurs (les rouges !), et l'excellent jeu de Salma Hayek.

Drôle de film ! Probablement plutôt novateur au début des années 70, avec une narration et une rythmique irrégulières (des tranches de journées - ou de soirées - filmées par une caméra officiellement cachée), et les fameuses scènes dénudées qui à l'époque l'ont fait classer "X" (mais qui paraissent presque sages aujourd'hui); de nos jours, je pense que l'on retient plus le contraste entre le rythme un peu erratique imposé par les allumages et extinctions de la caméra, et le caractère extrêmement statique de celle-ci. Au niveau de la construction des images, il y a aussi le jeu entre la caméra et le miroir, avec au milieu l'appareil photo qui met le psy hors de lui... car, mine de rien, ce film présente un certain intérêt psychologique ! Cela donne quelque chose de relativement intellectuel, donc, mais assez sympa à analyser du point de vue formel.

Ha ha ! Faut reconnaître qu'il y a quelques bonnes scènes; c'est un peu lourd au départ, le rythme est parfois un peu lent, mais ça se décante finalement bien par la suite. Uma Thurman et John Travolta s'en sortent avec brio (enfin, il faut bien reconnaître que ce sont surtout Uma Thurman et Bruce Willis qui sauvent le jeu), et les musiques, quand elles interviennent, sont plutôt bonnes. Quelques passages un peu verbeux parfois, mais dans l'ensemble, ça le fait !

Scénario nettement plus complexe que dans "No Skin Off My Ass", le film devient nettement plus déjanté aussi : les thèmes propres à Bruce LaBruce s'enrichissent, annonçant "Otto" et "Hustler White", reprenant des éléments des courts-métrages de Richard Kern (particulièrement de "Fingered") ou d'autres essais contemporains, annonçant éventuellement les films de Gregg Araki (que l'on pense à "The Living End" ou à "The Doom Generation")... Culturellement (enfin, je parle de culture gay underground), c'est fascinant !

Au niveau de la technique, on est dans quelque chose de très proche de "No Skin Off My Ass" : film en noir et blanc à part dans les 15 dernières minutes, tourné en Super 8 avec un effet "garage" qui fait vraiment plaisir; les cadrages et la texture sont toujours supers, l'équipe de comédiens s'enrichit (comme celle des personnages), la musique se fait beaucoup plus résolument punk à certains moments, plus jazz / soul à d'autres, mais reste souvent bonne, bref, pour moi, c'est un excellent film. À connaître !

J'adore ce film ! Le scénario est simple mais a ses évolutions et ses retournements piquants, les images sont absolument splendides, j'adore les cadrages et la texture de la photographie, j'adore les voix des acteurs / narrateurs et leur tranquillité qui contraste avec - enfin ! - de la VRAIE musique punk, pour couronner le tout, c'était le film préféré de Kurt Cobain. S'il y a un film à connaître dans la production underground des années 80-90, c'est bien celui-ci !!!

Un documentaire intéressant sur le réalisateur underground Bruce LaBruce, qui fait réfléchir sur la relation de ses films avec le mouvement punk, la culture gay, le cinéma porno, et la critique littéraire. Les interventions des différents "témoins" sont toujours pertinentes; elles apportent un approfondissement, quant aux extraits de ses films, ils sont particulièrement utiles étant donné le caractère quasi-confidentiel de leur diffusion, pour certains... On en apprend pas mal, on comprend mieux, et on analyse mieux aussi. À regarder pour tous ceux intéressés par le sujet !

Beau film sur le plan des graphismes et de l'animation, mais le scénario ne tient malheureusement pas la route : il manque une dynamique ! Et je dois avouer qu'à part les séquences de bebop, je n'ai pas tellement accroché à la musique. La BD semble un peu meilleure, à vérifier.

Un peu décousu par moments : certains personnages se posent des questions sérieuses, pour d'autres, elles sont nettement plus farfelues, et enfin, pour certains, on ne sait pas trop s'il y a vraiment une question. Du coup, on ne sait pas toujours bien où l'on va, par moments c'est un peu planant, mais certains passages sont vraiment marrants, et j'ai apprécié la tendresse du regard que le cinéaste porte sur les personnages... Pas indispensable, mais à essayer si l'occasion se présente.

Ce film a été l'un de mes premiers contacts avec le cinéma muet "sérieux". Évidemment, si l'on recherche une mise en contact avec les grands mythes, on est fatalement déçu : l'Antinéa façon cocotte parisienne roulant des œillades à n'en plus finir n'est pas très crédible... Mais bon, une fois que l'on a franchi le fossé culturel et que l'on considère le film du point de vue de l'histoire du cinéma, il devient intéressant.

Un documentaire à la fois intéressant et insuffisant sur l'underground et la notion de transgression qui se met en place sur la scène no wave des années 80 aux US. Certains extraits d'œuvres (films, musique, photographies, peintures...), et la profondeur de certaines analyses, captivent et donnent vraiment envie de se plonger à fond dans ce mouvement; le défaut, c'est qu'on garde quand même l'impression à la fin d'avoir beaucoup survolé et pas assez approfondi. Il faudrait quasiment doubler ce documentaire d'une véritable anthologie ! Mais soyons francs, il constitue déjà en lui-même une bonne introduction à ce mouvement largement méconnu aujourd'hui.

L'idée n'est pas mauvaise, certaines scènes sont carrément marrantes et parfois attendrissantes bien que l'ours en peluche... et son copain humain, soient de vrais beaufs à la base. Ce qui freine un peu, c'est la tronche des acteurs humains qui ne donne pas forcément envie au début! Mais bon, soyons francs, la vedette, c'est l'ours en peluche, il est destroy comme il faut, et le scénario part en live. Alors ça passe. Et puis j'aime bien le moment où John boude en lisant "Destination Moon", juste avant la bataille avec Ted.

Le bouquin de J.G. Ballard n'était à la base pas facile à adapter, et Cronenberg s'en tire avec maestria. Les visuels, accompagnés tout au long du film de la même musique sombre, sont absolument splendides, l'ambiance mêle avec art violence et étrange douceur, même si le thème est inquiétant. Les personnages, notamment celui de Vaughan, sont pervertis et, au final, à la limite de la folie, mais le film nous amène à entrer peu à peu dans leur vision des choses, sans toutefois y adhérer. Je crois que c'est là que réside sa force : parvenir à placer le spectateur dans une position où, tout en conservant la distance liée à un certain effroi, il comprend et apprécie le point de vue des personnages et leurs actes. Beau film, troublant mais splendide, sans véritable "crime" mais dans une ambiance très neo-noir.

Ha ha ! C'est un bon film, Jack Nicholson est bien dans son élément dans cet asile de fous; le scénario présente parfois des faiblesses dans le rythme, dues au cadre psychiatrique, mais Nicholson insuffle une belle énergie dans tout ça, ainsi qu'un beau bazar... Certains passages sont carrément jubilatoires, mais d'autres font également très bien ressortir le caractère infantilisant, perverti, cruel et finalement débilitant du traitement réservé aux "malades". Pas forcément toujours facile, La fin est atroce, mais bon, très bon, sur le sujet !

C'est un film curieux, très silencieux, assez lent, beau mais souvent très froid... L'argument me rend plutôt triste, puisqu'à la base il s'agit d'une jeune étudiante qui semble agir plutôt par manque d'argent. On est dans le monde de l'argent et de la perversion, ou en tout cas, du fétichisme... Et puis ce fantasme d'hommes âgés de faire l'amour (enfin "faire l'amour", façon de parler, de toute manière ce que l'on comprend c'est qu'ils sont plutôt impuissants) à une jeune fille endormie, c'est assez bizarre. Comme si elle devenait une poupée de cire. Après, le jeu des références aux contes de fée et, parfois, à "Belle de Jour" peut être intéressant. La fin tragique donne un minimum de piment à l'histoire. Mais de mon point de vue, il existe beaucoup mieux pour passer un bon moment. Pour faire réfléchir aussi !

Pas mal, les personnages ne sont pas désagréables et plusieurs moments bien chorégraphiés, ça fait plaisir de revoir Kyôto, le shikansen, etc., mais l'argument reste un peu léger, et les passages comiques recourent un peu beaucoup aux bonnes vieilles grosses ficelles... Il est arrivé à Jean Reno d'avoir plus de relief. Mais bon, je n'ai pas détesté !

Ce film est destroy comme il faut ! C'est plus du splatter, c'est du slasher hardcore, et pour saigner, ça saigne, mais ça le fait. Pour une fois, l'intrigue n'est pas trop planante, ça fait mal mais les choses gardent un sens : j'aime bien. Et puis c'est intéressant de voir comment évoluent les personnages symétriques de Jordan et Xavier; je dirais que pris entre Xavier et Amy, Jordan n'avait pas cent cinquante destins possibles, mais vraiment, quel film, et quelle fin ! À connaître au moins pour le fun, et pour la picturalité impressionnante de certaines images.

J'ai perçu comme une allusion à "Massacre à la Tronçonneuse" dans le dernier tiers du film, mais c'est peut-être un simple jeu de l'esprit. Et des répliques vaguement shakespeariennes par moments, aussi !

Ça pourrait être un délire de potaches pur et simple, mais le film est tout de même sauvé par les cadrages, assez bien maîtrisés, la musique, et l'existence d'un scénario malgré ce que l'on pouvait craindre au début... Avec en plus quelques séquences d'horreur clairement gore, ça produit un court-métrage que j'aime bien, ce n'est pas encore du grand art mais c'est sympa ! :)

Film sympa réalisé avec un petit budget, mais qui contient tous les éléments que l'on peut attendre d'un bon film d'horreur : le mauvais goût quasi-total, l'appartement gore, le jeune couple naïf, la mère psychopathe, le plombier sauveur, les situations cocasses, les visions, les flashes-back angoissants et par-dessus tout l'élément de terreur absolue : le réfrigérateur... Les effets musicaux et sonores valent leur pesant de cacahuètes, la musique de western spaghetti est digne d'Ennio Morricone, et alors les scènes d'horreur, les scènes d'horreur !!! :D
C'est peut-être un film simple, mais rien que pour le fun, vraiment à connaître !

Film très décevant après le génial "Interstella 5555" réalisé avec Leiji Matsumoto... Le rythme est lent, très lent; pas de dialogues, pas tellement de musique non plus, et le peu qu'on entend ne sonne pas spécialement "Daft Punk"; les *longs longs longs* plans-séquences déroulent une intrigue *extrêmement* lente sur un train de sénateur, bref... c'est un film plutôt écœurant. Où est passée la bonne humeur des concerts ?

Beau film, excellente qualité de la photographie, le scénario, les personnages et leurs énigmes sont prenants; même si la trame, à la base, ne serait pas *si* originale, Sofia Coppola réussit un coup de maître en traitant le thème grave du suicide avec tact et quelques brins de légèreté. Le choix des quatre adolescents comme narrateurs est une excellente idée. À regarder et à re-regarder !

J'ai bien aimé. Comparé aux Lynch qui suivront, celui-ci reste relativement clair et proche d'un scénario classique, même s'il inclut déjà beaucoup de sous-entendus et d'éléments que ce réalisateur utilisera par la suite (notamment l'atmosphère feutrée et le gang de tueurs drogués au chef totalement psychopathe). Les personnages sont assez fouillés et le suspense bon. Par contre, même si la sexualité (et une sexualité malade, lorsqu'il s'agit de Frank) est présente, on est loin de la dépravation mise en scène dans Twin Peaks, par exemple. Bon film, à connaître pour tous, pas seulement pour les adeptes de Lynch.

Bon film qui trouve avec justesse le moyen de véhiculer un message positif tout en donnant réellement à voir la misère des rues de Kinshasa. Les conditions de vie et l'état des musiciens, handicapés des suites de la polio, font totalement halluciner, et pourtant leur musique donne la pêche et ils frappent par leur "philosophie"... Évidemment, on se pose parfois la question de l'action des cinéastes sur la destinée du groupe, mais ça reste un excellent documentaire. Film à connaître, groupe à connaître aussi.

Pour info, la langue parlée par le groupe est le lingala, une langue bantoue, l'une des quatre langues nationales de RDC avec le kikongo, le swahili et le tshiluba (alors que le français est la langue officielle).

Benda bilili signifie « regarde au-delà des apparences », littéralement « mets en valeur ce qui est dans l'ombre ».