Commentaires de films faits par Abssynthe
Répliques de films par Abssynthe
Commentaires de films appréciés par Abssynthe
Répliques de films appréciées par Abssynthe
Commençons par ce qui fait honneur au long-métrage ; on ne peut pas passer outre d'un jeu d'acteur très poussé, juste, impressionnant. Andrew Garfield (que je connaissais jusqu'alors pas) nous livre ici l'excellente interprétation d'un prêtre jésuite parti au Japon pour retrouver ne serait-ce qu'une trace de son mentor. A ses côtés, un Adam Driver, qui, bien qu'il met un peu de temps à me convaincre dans la première partie du film, est très bon lui aussi (j'ai du me détacher de l'image de Kylo Ren, évidemment, m'enfin...). Bref, les personnages, les épreuves qu'ils subissent tandis qu'ils tentent de rester maîtres de leur destin face à un Japon majoritairement hostile à tout ce qui a trait à la Chrétienté, constituent indubitablement le mur porteur fait de béton armé du film. Chapeau, les gars !
De plus, deux autres points remarquables sont à trouver dans le visuel et dans l'aspect historique du film. Le premier, car la photographie est simplement sublime, la tentative d'originalité pour certaines prises de vue est louable (gros plans, vitesse de caméra, panorama). Le second, car bien que basé sur un livre, le film a pour cœur la persécution violente et systématique des chrétiens, missionnaires comme convertis, durant le XVIIe siècle. Cette problématique, en plus de mettre en place un malaise efficace, diffus et constant pendant toute la durée du film, élève le propos à d'autres questions : est-il juste de tenter d'imposer sa religion dans un pays qui a déjà la sienne ? A cause de la barrière de la langue, les convertis ont-ils réellement saisi le cœur de la foi chrétienne et de son dogme ? Quid de l'apostasie ? Bref, un film qui est d'abord axé sur une quête (la recherche du Père Ferreira), mais qui est aussi, complètement, totalement un film sur les religions et le rapport à l'altérité.
Parlons de Ferreira et de son interprète ! (Oui un paragraphe rien que pour lui, mais il y a tellement de choses à dire à ce propos). Liam Neeson est au top de sa forme, mais est-ce si étonnant ? Un personnage ambigu, qui brille par son absence pour finalement se dévoiler en un homme... semblable ou différent ? Telle est la question. Bref, Ferreira constitue la princesse à aller délivrer (excusez la métaphore) au prix de lourds sacrifices, au prix d'une remise en cause de soi-même. Une princesse qui, finalement, apporte le dernier mot.
Enfin, Silence est un film sur la religion - sur les religions, et la part est donnée à l'imagerie chrétienne et à la réflexion sur Dieu, la foi, quelle place donner aux actes et aux intentions. Le parallèle christique est un motif récurrent, tellement récurrent que cela semble se transformer en folie pour certains personnages. Si ce lien avec la Chrétienté est remarquable, intéressant, bref, plus que bienvenu, il tombe à mon avis dans deux écueils : des références si récurrentes que cela tombe dans le matraquage, et une certaine "limite" pour ceux qui ignorent tout des grandes lignes de la Bible et de ses personnages, puisqu'ils passeraient de fait à côté de très nombreux clins d’œil ou parallèles parfois subtils.
Silence est une œuvre d'art extraordinaire qui m'aura marquée à jamais, c'est certain. Mais plusieurs défauts m'ont vraiment dérangée, et commençons par le plus évident : les longueurs, récurrentes. Je comprends que le réalisateur a voulu donner une impression de fatalité, de désespoir, dans une situation où la foi est à la fois radeau de sauvetage et lumière qui vacille ; mais à plusieurs reprises, les séquences semblaient s'allonger à l'infini, voire se répéter ! La référence aux trois abjurations de Pierre est certes très intéressante, je ne dis pas le contraire, mais le personnage de Kichijiro tournait au ridicule au fur et à mesure que le film avançait. Certaines séquences étaient ainsi d'une platitude ordinaire si ce n'est médiocre, contrastant avec des scènes d'une émotion insoutenable,
Et cette voix off ! Le procédé est louable, intéressant pour mettre en place le contexte, où pour narrer de manière continue le contenu des lettres de Rodrigues à son supérieur ; mais au bout d'un moment, cette voix off prend le pas sur l'action à l'écran et ne fait que figer le tout. Dommage. Je suis déçue, car je m'attendais à tellement mieux ; et quand je vois les quelques scènes extraordinaires, je le suis encore plus.
Un film extrêmement contrasté, entre sublime et passable voire médiocre - mais finalement sauvé, pour ma sensibilité personnelle, par les significations multiples de ce titre, "Silence". Un jeu sur les sons, le silence dans la prière, le silence de Dieu face aux épreuves, et enfin... [spoiler]Ce Silence comblé par la voix rassurante de Jésus à son prêtre sur le point d'apostasier. Une scène en or qui aurait pu aisément être la fin du film.
Clairement, "Something The Lord Made" (oui, à voir en VO, bien que le doublage VF soit plus que satisfaisant !) est un téléfilm qui veut donner à Vivien Thomas la renommée et le prestige qui lui sont légitimement dus. Ainsi, deux thèmes principaux sont abordés de manière très efficace : celle de la première opération sur un coeur, première étape vers le traitement de la Tétralogie de Fallot ; puis, bien entendu, et surtout, peut-être, le racisme et la ségrégation aux Etats-Unis pendant la première moitié du XXe siècle.
Le premier thème est abordé de manière intéressante je trouve, telle une enquête aux enjeux cruciaux - les vies d'enfants souffrant de cyanose. Le deuxième, lui, est d'abord posé en toile de fond, dès la première scène, pour ensuite s'imposer comme LA ligne directrice du film ; la critique faite du racisme n'est pas faite de manière linéaire ou moraliste, ici, mais bien à travers le personnage de Thomas et son chemin traversé d'obstacles vers la médecine.
Selon moi, le coeur (sans jeu de mot douteux) du film repose sur les personnages, par lesquels le spectateur voit la société états-unienne de l'époque. Thomas, brillamment interprété par Mos Def, est aussi vu à travers sa vie quotidienne : famille, travail, statut des Noirs... L'hostilité vis-à-vis de sa communauté est certes montrée, mais à chaque fois sans le dire explicitement (expressions outragées de Blancs, paperasse...), ce qui renforce pour moi son côté révoltant.
Si la réalisation et la mise en scène restent très ordinaires voir expéditives pour certaines séquences (l'aspect visuel n'est clairement pas le point fort du film), cet écueil est rattrapé par cette société montrée et les personnages d'Alfred Blalock et de Vivien Thomas naviguant à l'intérieur, l'un acclamé par la communauté médicale et enchainant discours sur discours, l'autre parqué dans l'ombre de son statut imposé par une société injuste. On voit que Thomas ne supporte plus cet état de fait, mais ne résiste pas ou peu à la pression sociétale ; Blalock, lui, s'il peut apparaître comme le stéréotype du chirurgien arrogant, n'adhère pas au système raciste (sa réaction face au mot "nègre" est d'ailleurs tout à fait révélatrice), estime Thomas et ses compétences tout en ne le disant pas à haute voix. Ainsi, son personnage, joué par Alan Rickman (toujours aussi bon et talenteux, je me lasserai jamais de son jeu) montre que même être blanc à cette époque ne signifie pas être forcément à l'aise avec le système. Pour lui aussi, la vie de tous les jours est montrée, humanisant encore un peu plus un personnage que je n'ai pas trouvé aussi "orgueilleux" que l'annoncent de nombreux synopsis...
J'ignore le degré de fidélité à l'histoire de ce film, mais je m'incline face à l'évolution des deux personnages, loin d'être linéaires ou clichés, et surtout le lien qui se forge peu à peu entre le chirurgien "officiel" et celui qui, sans jamais pouvoir montrer son visage, officie. Chacun tient à l'autre, mais leur amitié n'ai jamais vraiment dite, et encore moins effusive ; c'est en ça que je trouve ce lien magnifique. Tout passe par la médecine, mais ne se résume pas qu'à elle. Mention spéciale aux scènes de découverte scientifique ou de succès d'opérations, véritable boîtes à émotions ; et la fin, bien que prévisible (puisque nous sommes face à un biopic), m'a tiré une petite larme (Bien trouvé, la superposition des tableaux fictionnels et réels, les gars!).
Le nom de Thomas a-t-il été d'abord été oublié dans le nom "anastomose de Blalock-Taussig" parce qu'il était noir, ou parce qu'il n'était pas médecin ? Probablement les deux, et c'est cette tension palpable jamais vraiment dite qui est construite avec brio dans ce film à travers les personnages et la critique d'un système injuste. Un film qui fonctionne sur l'émotion, le suspense, les joies et les désillusions ; à voir pour les curieux du genre et pour sa culture générale.
Un film pour enfants bien loin de certaines niaiseries animées, brillamment équilibré entre touches comiques et morales plus sombres. A voir.
Ce film est un bijou d'émotions, de sentiments, et c'est aux côtés des personnages que nous ressentons leurs joies ou leurs peines. Si la réalisation d'Ang Lee n'est pas extravagante, elle sert néanmoins avec humilité et justesse l'histoire et les tournants amoureux.
Et la musique, que dire de la musique ! Ces compositions sont d'une extrême beauté, et servent parfaitement bien, telles des touches impressionnistes, des indices laissés subrepticement à l'égard du spectateur, à ornementer l'intrigue. J'ai une affection particulière pour les personnages d'Elinor et d'Edward, leur résignation douloureuse face aux diktats sociaux et au fatalisme des serments les rendant tellement dignes de sympathie et de compassion. Mention spéciale à Hugh Laurie dans son rôle de Mr. Palmer (je ne l'avais immédiatement reconnu) ; il joue très justement (avec une pointe comique qui m'a arraché des rires) cet homme froid et distant au premier abord, mais généreux envers ceux qui le méritent.
Néanmoins, ce film étant construit autour de personnalités et de caractères contrastés, Marianne Dashwood et le Colonel Brandon (un des meilleurs rôles d'Alan Rickman pour moi, il y est tout simplement brillant et touchant ; j'ai vu ce film pour l'anniversaire de sa disparition, une sorte d'hommage) sont les personnages qui m'ont le plus touchée. Au diable tout commentaire rationnel et analytique, ce film appelle d'abord au ressenti et à l'irrationnel ; tout en montrant l'importance de la raison et de la retenue. L'évolution de Marianne après sa mésaventure, puis au contact du Colonel cristallise cette relation étroite entre raison et sentiments, et la nécessité que ces deux pendants de coeur se modèrent mutuellement...
Quel jeu d'acteur ! Quelle atmosphère si prenante et édifiante ! Quand bien même de nombreuses critiques ont été faites à ce film quant à la liberté prise par Emma Thompson vis-à-vis des personnages (ceux du Colonel et de Willoughby, notamment), je trouve cette originalité bienvenue pour le regard d'un spectateur de la fin du XXe siècle - les attitudes qu'on attend d'un homme amoureux sont bien différentes de celles de la société du XVIIIe siècle (Ainsi, un Colonel Brandon mélomane est assez surprenant si on se réfère à ce que doit être un gentleman à la fin des années 1780). Les puristes grinceront des dents, les personnes avides de romantisme (diable ! Changerais-je mon point de vue général sur les histoires d'amour ?) y trouveront leur bonheur, quitte à y laisser quelques larmes ; que dis-je, l'épitome de l'histoire d'amour pas toujours heureuse.
Voilà quelques heures que je l'ai terminé, et je suis encore toute chose !
Mais... la fin est une très grosse déception. Non pas qu'elle soit absurde, ni même imprévisible (cette prévisibilité est peut-être un tord, justement) - mais j'ai eu l'impression d'avoir vu une fin sans réelle attache avec les minutes passées dans le bunker, comme si on avait collé sommairement deux bouts de films aux genres complètement différents. Et de nombreuses questions restent en suspens alors qu'elles sont ce qui donne à ce film un potentiel intérêt : quid de tout cela ? J'ai eu l'impression d'être devant de bonnes idées mises bout à bout, mais se sabordant toutes seules dans les dernières minutes ; contraste qui s'avère ridicule. Décevant.
En résumé, il s'agit là d'un bilan mitigé : des clins d’œil à la culture populaire ou classique appréciables, de bonnes trouvailles scénaristiques, mais des personnages parfois bien pâles et des passages qui tournent à vide, bien que j'ai vraiment apprécié voir le film à travers les petites anedoctes du tournage (improvisations à la "Hans, bubbe !", cascades "ratées"...). A voir pour les amoureux du genre, ou tout simplement, comme moi, les curieux.
Le personnage de Stephen Strange est ainsi très bien endossé par Cumberbatch, parfait -comme toujours, et ô combien charismatique- dans la peau d'un homme génial mais tellement arrogant, à qui des événements vont entraîner à transformer une partie de son être. La dimension (sans mauvais jeu de mots) mystique, spirituelle (pour moi, philosophique, cf. la tirade explicative de l'Ancien) se pose ainsi en contraste dès le début avec un personnage foncièrement matérialiste et fataliste, pour amener l'idée de rédemption et de reconversion de soi vers un plus grand objectif. Une ouverture de l'ego vers le monde extérieur, teintée d'une pointe de sacrifice personnel. Le chirurgien qui devient un super-chirugien en somme... d'une autre façon.
Bien entendu, ce film reste un monstre d'abord visuellement parlant. Si les effets spéciaux et la CGI sont de très grande qualité, c'est cependant une habitude chez presque tous les Marvel, donc rien de bien démarquant pour Doctor Strange. Non, ici, ce n'est pas tant la qualité de l'image que ce qui est montré par l'image elle-même qui permet au film de sortir du lot et de se singulariser des films précédents. La patte de Marvel est bien sûr bien ressentie, mais les plans en kaléidoscope, en miroir, et les enchaînements de tuilages et de réplications à l'infini non seulement sont parfaitement en accord avec la philosophie du film et l'histoire de Stephen Strange, mais créent un véritable bijou visuel, bien loin des explosions de missiles du Shield ou des belles et limitées lumières bleues d'Iron Man. Car rien de tout ça pour Doc' Strange : chaque plan prend le cerveau du téléspectateur par surprise et l'éloigne un peu plus des plans plan-plan du blockbuster moyen.
Enfin, les pointes d'humour disséminées tout au long du film ne sont pas quelque chose de nouveau pour les Marvel, mais j'ai trouvé personnellement qu'elles n'étaient pas toujours bienvenues. Attention, chacun des moments comiques ne durait que quelques secondes et était individuellement très... comique justement (certains m'ont vraiment fait rire aux éclats), mais leur fréquence trop élevée à mon goût ternissait la base somme toute assez sombre, sinon sérieuse du film et en cassait le rythme.
En résumé, Doctor Strange est selon moi le meilleur volet de la franchise jusqu'à ce jour, identifiable comme Marvel mais si différent des précédents films. Le personnage de Strange vient en tout cas de détrôner celui de Tony Stark dans mon classement super-héroïque.
Le scénario, sans être d'une originalité absolue, est bien sympatique, assez (trop?) complexe à saisir. C'est un de ces films qu'il faut regarder une seconde fois pour avoir davantage de recul. On a ici le schéma classique : une première partie assez incompréhensible, puis peu à peu la pelote se déroule et on comprend où l'intrigue veut aller. Mais c'est indubitablement une oeuvre très poétique qui nous est livrée, pour un résultat des plus jouissifs, surtout quand on connait un peu les inspirations de Holopainen : le poète Walt Whitman, le monde du cirque qui est ici poussé jusqu'au grotesque (pour mon plus grand plaisir coupable).
Niveau acteurs, le jeu est dans l'ensemble honorable. Si les membres de Nightwish, bien que dans des rôles mineurs, font bien belle figure dans leurs personnages aux noms décalqués sur les vrais (cf. les crédits de la fin : Jack pour Jukka, Marcus pour Marco, etc. ça n'a que peu d'importance, mais moi ça m'a fait rire), certains comédiens, si leur interprétations sont honnêtes, ne me laisseront pas un souvenir à vie. Même si j'ai bien aimé l'acteur dans le rôle du bonhomme de neige... j'en ai oublié son nom. Néanmoins, mention spéciale à Marianne Farley que j'ai beaucoup aimé dans son rôle de Gem Whitman.
Musique ! Que dire de la musique, sinon qu'il faut être un fan du groupe pour l'apprécier à sa juste valeur. Certaines scènes sont jouissives (Scaretale, Last Ride of The Day, et le solo de guitare d'Emppu Vuorinen sur Slow Love Slow, notamment), et à mon avis, le film remplit son contrat de film musical. Personnellement, c'est toujours un immense plaisir de me repasser en boucle l'album entier.
Enfin, les images de synthèse sont bien correctes pour un film qui ne se veut pas trop exigeant sur ce point là. Les costumes et les maquillages, quant à eux, sont de l'ordre du génie - certains plans en deviennent cultes.
Bref, "Imaginaerum", est un film à conseiller d'abord aux fans de Nightwish. Et aux plus curieux... qui n'ont pas peur d'être déroutés par un univers étrange, presque burtonesque, mais aussi plus holopainesque. Pour ceux-là, à voir et à revoir. Vous m'avez comprise...
Si le scénario n'est pas mirobolant, l'intrigue reste intéressante en ce qu'elle fait la passerelle entre l'Episode II et la série animée The Clone Wars, et surtout, elle met en scène une grande diversité de personnages qui donne un bon souffle au fil rouge du film.
Bref, un film qui reste d'abord à voir pour les amateurs de la licence Star Wars, en sachant qu'il ne vaut ni les deux trilogies, ni la série animée.
Caricature, donc, mais au service de l'utile : si critique de l'impérialisme américain des années quatre-vingt dix il y a, elle est parfaitement portée par ces plans exagérés, ces discours exagérés, ces personnages stéréotypés au possible, et un graphisme somme toute pas si mal pour l'époque, le tout saupoudré d'un peu de débilité apparente ! Tout est amené à son paroxysme, que dis-je, c'est l'apothéose du cliché et du mauvais goût visuel. Et c'est bien pour ça que ce film est bon.
Au premier degré, ce film est un navet. Au second, c'est un habile, efficace et délicieux pied-de-nez à la politique militaire américaine de l'époque. Suffit de gratter un peu sous la carapace de l'alien.
Rien de nouveau sous le soleil, ce "film" (oui j'ose) a au moins le génie de cumuler nombres des défauts possibles et imaginables dans le domaine cinématographique. Un scénario, hum, digne d'un tas de compost (sans mauvais jeu de mots), un rythme si mou qu'on en meurt d'ennui, un jeu d'acteur, quand il existe, exécrable, une mise en scène bâclée, avec pour seul résultat un "truc" qui ne fait même pas peur. On rit plutôt que l'on pleure de la folie du personnage (je suis la seule à trouver qu'il ressemble à Jean-Claude Van Damme ?)... Bref, simplement une grosse bêtise, rien que du voyeurisme extrêmement malsain et gratuit, plutôt traumatisant qu'autre chose. J'espère juste que les scénaristes ont fait ce "film" en ayant pour but d'arriver à ce fantastique étron (une grosse rigolade entre potes, au mieux). Parce que sinon, pour avoir trouvé ce concept et le diffuser (mazette ils l'ont fait) sans être au trente-sixième degré puissance dix mille... Il faut avoir les fusibles fragiles, là-haut.
Mais comme il y a de ces films qui possèdent en eux ce petit brin de magie, Sept Vies a ce petit brin de je-ne-sais-quoi qui m'a arrachée plus d'une fois un soupir d'une fantastique indifférence. C'est sans doute pour cela que je suis partie avant la fin. Oui, vous allez me dire que la fin fait le film... Mais non, désolée, je n'ai pas pu, et je ne saurais dire exactement ni le pourquoi ni le comment - à vrai dire, mon ennui intergalactique était sans doute à imputer à un rythme du scénar' auquel je n'ai clairement pas accroché. Et pourtant, je ne demandais qu'à l'apprécier, vu les étoiles qui s'allumaient dans les yeux de mon frère lorsqu'il a essayé de me le faire voir (et qui s'allument encore lorsque j'en prononce le titre).
Après, je comprends que certains l'encensent, c'est un film qui reste bien fait. Mais pour moi, ce sera dans une autre vie. (Il y a matière à plaisanter sur le titre, semble-t-il.)
EDIT : Comme ça me turlupinait, j'ai réfléchi plus longuement à ce qui n'allait pas dans ce film. J'ai trouvé : à mon humble avis, le scénario n'a juste aucun intérêt.
Evidemment, un casting aux petits oignons vient vous encourager à mettre le DVD dans le lecteur : Ewan McGregor (toujours aussi bon celui-là), Ewen Bremner, Johnny Lee Miller (que pourtant je n’appréciais pas depuis la série « Elementary », et un Robert Carlyle au top de sa forme. Faut dire, à côté de ses personnages d’ordinaire plutôt taciturnes et dramatiques, le Begbie, il fait le contraste. J’ai aussi vraiment apprécié la bande sonore. Elle correspond bien à un film tragicomix sur la drogue –elle m’a d’ailleurs fait penser à celle de la trilogie des Pusher, également sur ce thème. Et je rejoins les avis donnés ci-dessous : à voir en VO, pour le formidable accent écossais.
Bref, si la trame n’est pas exactement linéaire ni pleine de rebondissements (un défaut que certains pourraient reprocher au film, et de façon légitime), Trainspotting est à voir simplement pour son ton tantôt décalé, tantôt dramatique. Pour moi, l’objectif de Danny Boyle n’était pas forcément de passer un message, mais simplement de montrer la vie d’un camé, avec tout ce qu’il y a d’incohérences et de ruptures dans sa caboche. Ce film… Eh bien, ceux qui zy ont zété, y zen sont jamais ressortis.
Côté scénario, rien à redire. Original mais sans plus, certes ; mais les ‘twists’ scénaristiques sont tellement inattendus et brillamment amenés que le scénario s’en porte (très) bien. Mais surtout, ce qui fait la magie de ce film, c’est la fin.
Comment ne pas parler de la musique ? L’un des points forts de ce film reste évidemment la performance technique qui évolue peu à peu entre les baguettes de l’élève… De plus, s’attendre à une bande-son phénoménale au seul titre qu’il s’agisse d’un film sur la musique semble évident, normal… Et pourtant, entendre ces légendes du jazz en arrière-fond n’allait pas forcément de soi. Sans compter sur les compositions spécifiques au film. Si la batterie paraît de prime abord un instrument bien plus technique et rythmique que mélodique –et ce à juste titre, le travail fourni au niveau de la musique est juste magistral, car il y a ces deux dimensions : les références si indispensables aux « grands », qui apporte légitimité au film, et les performances directement liées au film, formant un tout qui sort de l’ordinaire.
Avant d’avoir vu ce film, je ne connaissais ni Miles Teller ni J.K. Simmons. Si la performance individuelle est impressionnante, j’ai été tout simplement envoutée par la synergie entre ces deux-là… et pétard, Simmons mérite plus que tout ses récompenses. Tout au long du film, à chaque fois que l’on découvre les facettes de Terence Fletcher et sa « pédagogie » en même temps qu’Andrew, on est tout simplement scotché par son interprétation.
« Whiplash » est et restera indéniablement un film à voir et à posséder dans ses étagères, que vous connaissiez le jazz ou non. ...Un véritable coup de fouet.
« Son of a Gun » est un thriller, selon moi, à mi-chemin entre différents genres. C’est en quelque sorte une œuvre « bâtarde », où l’action se mêle parfois de psychologie et de romance –cette dernière n’étant pas souvent ma tasse de thé.
Visuellement, le film est plutôt bon. Franchement bon, même. Pas dans le sens où il en envoie plein la vue, mais plutôt, au contraire, dans sa justesse. Julius Avery en a fait ni trop, ni moins. Ici, même pour un thriller tiré vers l’action, pas d’explosions ou de jeu de lumières ridley-scottien. Il y a des flingues, des gros même. Mais rien qu’un réalisme somme toute vraiment correct, au service de l’histoire d’un gosse sorti de prison et qui se laisse entraîner dans la spirale et la manipulation d’un autre qui en a les moyens.
C’est avec plaisir que j’ai découvert un Ewan McGregor en forme. Alors que Brenton Thwaites me paraît (vraiment) faible dans son rôle, surtout dans les débuts du film, McGregor m’a étonnée : en effet, on a l’habitude de le retrouver dans des rôles où la dimension romantique est au moins présente, si ce n’est partie intégrante du personnage. Là, c’est tout le contraire : installé dans le rôle de Brendan Lynch, un taulard hostile à tout ce qui touche de près ou de loin à l’amour, l’acteur écossais nous montre une interprétation juste, et surtout nouvelle, avec son accent australien au début vraiment déstabilisant –me confortant dans l’idée que McGregor est l’un de mes acteurs favoris. Enfin, il ne s’agit pas d’oublier Alicia Vikander ; si elle ne m'avait franchement pas emballée dans les premières dizaines de minutes, elle se lance peu à peu dans un jeu, qui sans être d'une qualité folle, sauve l’interprétation plus que très moyenne de Thwaites. A vrai dire, je trouve que ce dernier n'a vraiment d'intérêt qu'à travers l'étrange conflictualité entretenue avec le personnage de McGregor.
Si la bande sonore ne semble pas avoir fait l’objet d’un travail de recherche très poussé, elle remplit honnêtement son rôle pour un film de ce genre. Parfois (trop) discrète, jusqu’au point de se faire oublier, elle reste néanmoins au service de l’action et de l’intrigue, ni plus ni moins. Cependant, la musique du générique, "Enter One" de Sol Seppy, et que l'on retrouve à certains moments du film, est elle un véritable bijou. Notamment sur la fin, je la trouve particulièrement adaptée, la tessiture presque éthérée de la chanteuse apportant un décalage agréable avec la violence globale du film.
En résumé, « Son of a Gun » est, selon mon humble avis, un film qui, s’il n’est pas très original dans le concept, reste honorable, avec un jeu d’acteur hétérogène, un bon visuel et un scénario très correct. Malgré ses défauts, il se laisse regarder avec plaisir, à condition ne de pas trop en attendre.
C'est la seule chose qui me soit venue à l'esprit en éteignant l'écran.
Autant j'ai les préjugés coriaces quant aux films romantiques, pour ne pas dire être souvent sévère face au genre, autant sur Perfect Sense...
C'est un de ces films qui en plus de vous mettre une claque dans la gueule, vous font réfléchir au plus profond de vous. Un film comme on n'en voit trop peu. Sincèrement, j'ai été surprise de ce film. Je m'attendais à vrai dire à un énième film catastrophe, au sujet d'une épidémie qui radie l'existence humaine de la surface de la planète...
Et bien, oui, c'est cela.
Mais pas que. Parce qu'il s'agit certes d'un film de science-fiction, mais pas un de ceux qui vous font noyer dans une masse incompréhensible de concepts abstraits de science vulgarisée. Parce que la science, ici, est passée sous silence. Elle est simplement le décor, la raison, l'étincelle qui amènent deux être à se rencontrer. Devant l'implacable fatalité, ils apprennent à se connaître. Doucement. Il y a des up et des downs. Et c'est ce qui fait leur beauté. Pas de romantisme à fleur bleue, ici. Simplement deux êtres qui s'accrochent l'un à l'autre dans un monde qui se fragmente. Un amour authentique. Et on s'en fout de savoir le pourquoi du comment.
Et que dire du jeu d'acteur... Les quelques films que j'ai vu avec Eva Green m'avait fait à l'idée que cette actrice était tout au plus moyenne. Là, exit la sensualité artificielle, le scénario qui ne joue pas en faveur de la comédienne. Son personnage, Susan, oui, simplement Susan, avec sa chevelure sauvage, ses yeux revolver et ses vêtements trop grands, clope au bec, ses "hey, sailor", tout cela est interprété avec la plus grande justesse.
Pour Ewan McGregor... Et bien, est-il vraiment nécessaire d'en parler, si ce n'est pour en faire l'éloge ? L'acteur est friand du genre, et cela ce voit. Après Young Adam, le revoilà qui renoue avec l'amour d'une femme, un amour complexe pour un personnage complexe. Un jeu parfait, si j'osais !
A cela s'ajoute une bande-son irréprochable, qui tourne en ce moment même dans mes enceintes et qui n'est pas prête de partir, et une voix-off qui a de l'impact.
Perfect Sense, c'est un condensé de lumière, d'obscurité, de battement de coeur, d'espoir, de fatalité. De chaleur, aussi. Du temps qui passe et qu'on ne peut que profiter durant les jours qu'ils nous restent. C'est une histoire au sujet de deux êtres humains, qui s'embrassent à travers deux masques chirurgicaux, comme ils s'aiment à travers le destin réservé à l'Humanité.
Si la première demi-heure est très intéressante, on retrouve à partir du crash de l'avion quelques clichés du survival : le type qui conteste chaque mot, chaque initiative du McGyver providentiel, etc. La CGI des loups est loin d'être exceptionnelle, mais on s'y fait progressivement ; et si l'idée de loups anthropophages est assez peu crédible, le côté "perdus autour de nulle part" associée à votre suspension volontaire de la crédulité finira peut-être par convaincre. La beauté des paysages, elle, apporte un véritable souffle pour une intrigue qui ralentit peu à peu, jusqu'à ce que l'accumulation de longueurs se fasse vraiment trop sentir. Cet étirement de l'histoire sur presque deux heures de film était à prévoir, sachant qu'il s'agit là de l'adaptation d'une nouvelle - une histoire courte.
Mention spéciale pour la fin, avec un jeu de regard et de son animal juxtaposé qui permet d'élever la métaphore de l'homme animal à son apothéose. Une fin frustrante, mais pertinente, qui laisse cours à un choix du spectateur.
Loin d'être un film exceptionnel, mais qui se laisse regarder.