Céline Sciamma
Réalisateur
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Note moyenne : 7.4/10Nombre d'évaluations : 203
0 Citations 62 Commentaires sur ses films
Les derniers commentaires sur ses films

Céline Sciamma s'essaye au film en costume, j'avoue que sur le papier, je n'étais pas certaine d'aimer. J'avais un peu peur qu'elle vienne imposer son style et les thèmes qui lui sont chers, sa modernité finalement, dans un univers on ne peut plus classique, où ça semblerait un peu déplacé ou artificiel. Et au final pas du tout. Elle propose au contraire un film très doux et délicat, avec une lenteur assumée, souvent silencieux, qui permet vraiment de poser la situation, les personnages et de les faire évoluer de façon tout à fait crédible.
Sur ce point, le film m'a beaucoup plu, mais plus largement, c'est tout le travail de réalisation et technique qui m'a plu. On parle souvent de "male gaze", certains font toujours semblant de pas comprendre, bah ici vous avez le parfait contre-exemple. Ça n'empêche en rien de montrer des sentiments, de l'émotion, des femmes, et même des femmes nues, mais c'est fait d'une façon sensuelle, tendre, élégante, respectueuse et surtout jolie. La photographie est magnifique, les cadrages sont précis, rappellent tantôt La Leçon de piano, tantôt des tableaux de maître (même si à mes yeux La leçon de piano est aussi un tableau de maître). Les décors manquent peut-être un peu de richesse, mais restent tout à fait crédibles, tout comme les costumes. La quasi absence de BO peut être parfois un peu perturbante, et renforce je pense la lenteur du film - ce qui ne plaira pas à tout le monde. Mais en revanche il y a tout de même un très beau son, et des bruits de fond qui meublent parfois bien les scènes (le bruit du vent, de l'océan, d'un feu dans la cheminée, des pas sur le parquet,...).
Puis bien sûr, comment parler de la dimension technique du film, sans parler de la direction d'acteurs ? Ou plutôt en l'espèce de la direction d'actrices. Adèle Haenel, qu'on sait déjà être une excellente actrice, est en très grande forme ici. Spoiler(cliquez pour révéler)La scène finale est bouleversante. Je connaissais personnellement moins Noémie Merlant. A vrai dire je ne l'ai vu que dans un seul film (Le ciel attendra) où je l'avais trouvé très bien. Avec ce film, elle confirme qu'il faudra certainement compter sur elle dans le cinéma français. Comme d'autres, j'ai du mal à croire qu'avec une interprétation à ce point sans faute, il n'y ait eu finalement quasiment aucun prix pour la saluer - notamment à Cannes, où clairement, le film aurait plus mérité un prix d'interprétation qu'un prix pour son scénario. Je ne connaissais pas du tout Luàna Bajrami avant de voir ce film. Elle joue également très bien, mais son rôle est plus modeste, et clairement moins marquant que les personnages de Marianne et Héloïse.
Je regretterais tout de même le fait que je n'ai pas été complètement transportée par ce couple, qui ne m'a pas forcément beaucoup touché. Je n'ai pas eu le sentiment que le film cherchait vraiment à venir créer une émotion ou une empathie par rapport au couple en tant que tel. J'ai trouvé que l'intérêt du film n'était pas forcément ici, mais plutôt dans la façon dont il montre l'évolution de ses personnages et de leurs désirs. Plus qu'une romance, j'ai eu bien plus l'impression qu'on a cherché à montrer le désir féminin et la liberté. En soit, c'est hyper intéressant car c'est rare et on le fait très bien, mais je pense aussi que l'un peut aller avec l'autre. On aurait pu faire un film sur le désir féminin et une romance qui nous touche. Là je n'ai ressenti que l'un des deux aspects, ce qui ne m'a pas complètement transporté dans l'intrigue. Call me by your name (c'était du désir masculin, mais vous comprendrez l'idée) ou Carol ont, à mon sens, réussi à faire une romance qui nous touche, tout en réservant une place de choix aux sentiments et désirs de leurs personnages. J'ai classé ces deux films dans ma liste or, je dois donc logiquement classer celui-ci en dessous.
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Un joli film sur l'enfance, l'amitié, le deuil, les liens qui unissent une famille. J'ai adoré les dialogues, et la photographie de Claire Mathon est toujours sublime, dans des tons automnaux pour sa deuxième collaboration avec Sciamma.
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Cela aurait pu donner un petit chef-d’œuvre d’émotion, de tendresse qui nous toucherait tous en plein cœur. La durée brève du film permet d’aller à l’essentiel, de ne pas accumuler les scènes inutiles ou répétitives. Le scénario surprend puis penche vers le fantastique et la poésie. Malheureusement, tout cela est gâché par l’interprétation des deux fillettes qui entraîne inévitablement le film à la direction opposée voulue par la réalisatrice.
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J’aurais adoré adorer ce film, c’est le genre de trucs que je surkiffe, les voyages dans les mondes qui s’entremêlent entre passé et présent, les paradoxes temporels…
Mais je retrouve tout ce qui ne m’avait pas plus dans Tomboy et me laisse penser que je ne suis pas sensible à l’univers de la réalisatrice…
Là aussi, on a un sujet prometteur et puis quoi ? La recherche de qui est sa mère ? Oui, mais ça ne va pas loin, ça n’aboutit pas à grand-chose, les scènes s’enchaînent pis c’est fini, voilà tout, pas de message ou de morale ou de surprise ou de (ou alors j’ai pas été assez malin pour comprendre toute la finesse…).
Et puis, là aussi, comme dans Tomboy, des enfants qui jouent de façon quasi neutre, très plate, sans relief et qui ne me donnent pas envie d’aimer, comprendre, m’intéresser à leur personnage…
Bon, j’ai bien aimé l’ambiance mais malgré la brièveté, j’ai trouvé le film le long ; je ne suis pas totalement fait pour les films de la réalisatrice…
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J'ai ressenti une émotion très forte au moment où Floriane danse devant Marie, la tension de Marie et son désir sont quasi palpables, ça le fait.
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Ce livre m'a attrapé le cœur, avant de le tenir tout du long pendant que je pleurais toutes les larmes de mon corps (je suis une madeleine donc c'est tout à faire normal)
Je m'attendais pas à ça, mais je souhaitais secrètement que le film fasse ce qu'il a fait, alors j'ai souris bêtement quand j'ai compris que mon attente allait se réaliser.
(sauf la fin, laissez moi pleurer en paix pour cette fin)
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Je n'ai très honnêtement pas été passionnée par cette histoire de découverte amoureuse, et surtout sexuelle en fait, sur fond de natation synchronisée. Le film n'est pourtant pas long du tout, 1h20, mais il souffre parfois d'un tel manque de rythme qu'il m'a honnêtement semblé en faire le double.
Dommage car à côté de ça on ne manque pas de justesse et la réalisation est tout simplement superbe. C'est tellement doux, délicat, sensuel sans être voyeuriste ; on a vraiment su capter quelque chose de propre à l'adolescence. Excellente direction d'acteur aussi, on tire réellement le meilleur des interprètes. A l'exception notable d'Adèle Haenel, ce ne sont que des jeunes acteurs qui n'ont pas vraiment fait carrière ensuite, alors qu'ils brillent pourtant ici. Les émotions des personnages sont palpables. J'ai sincèrement adoré les qualités techniques du film, mais elles n'ont pas suffit malheureusement à m'embarquer avec elles.
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Ce film a une réalisation douce et délicate, qui parvient à capter des choses très subtiles, comme ces gestes typés masculins ou féminins qu'on identifie, imite et assimile dès l'enfance. Mais ça ne parvient malheureusement pas à compenser le relatif manque de scénario.
Le point de départ est intéressant pourtant : une famille déménage dans un nouvelle ville, la fille aînée au look androgyne est prise pour un garçon par les autres enfants du quartier, et plutôt que de corriger la méprise, elle va savamment entretenir cette confusion le temps d'un été - plus tard avec la complicité de sa petite sœur. Ça aurait pu être le point de départ de plein de réflexions, avec l'originalité de poser le débat à hauteur d'enfants, avec leur naturel et spontanéité, et non avec des ados ou des adultes capables de choix plus maturés. Mais ça ne l'est pas. Le film manque beaucoup trop d'adultes pour ça.
On s'enlise dans une succession de scènes de jeu entre enfants, qui ne laissent pas place à des discussions "sérieuses". Du coup on sait pas vraiment ce qu'on nous raconte : peut-on vraiment considérer que Laure/Michaël est un garçon transgenre ? Est-ce que c'est un simple "garçon manqué" comme le titre le suggère, qui ne rentre pas dans le moule stéréotypé de la féminité, mais sans questionner outre mesure son identité pour autant ? Est-ce qu'on est dans une zone grise entre homme et femme - non binaire, gendre fluid... ? Ou faut il y voir qu'un simple jeu d'enfant sans conséquence, puisque le déguisement, l'expérimentation, le mensonge etc. peuvent aussi très naturellement faire partie de la construction de la personnalité d'un enfant ? On ne sait pas.
Et même sur la fin quand les adultes prennent enfin une certaine place dans le film, le débat est mal posé pour moi. Spoiler(cliquez pour révéler)La scène où la mère comprend ce qui se passe, met une gifle à Laure/Michaël et lui demande "pourquoi t'as fait ça ?" me semble un peu léger et pas vraiment réaliste. Tout comme la tournée des copains pour faire l'annonce que Laure est une fille, avec la mère qui trouve la situation compliquée et ne voit pas d'autre solution... Les parents représentent normalement l'autorité, la connaissance. Dans ce film ils semblent plutôt complètement ignorants, et j'ai du mal à mettre ça sur le compte du "c'était une autre époque" le film n'est quand même pas si vieux que ça.
Bref, le film est certainement plein de bonnes intentions, mais ne les réalise pas vraiment pour moi.
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Enfin un "film de banlieue" qui change ! Et franchement ça fait du bien, pour une fois, de sortir du schéma tracé par La haine. De proposer enfin une autre histoire dans cet univers souvent méconnu et mal compris, mais qui peut être pourtant hyper cinématographique (la preuve).
On aborde cet univers urbain sous un angle féminin extrêmement bien pensé car assez multiple. Il est question de découverte de soi, de passage à l'âge adulte, d'appartenance à un groupe, de premier amour, mais aussi, parfois avec beaucoup de subtilités, des inégalités et violences que subissent les femmes. La toute première scène par exemple, avec ces filles pourtant fortes, pleines de vie, bavardes, bruyantes, riantes, mais qui deviennent silencieuses et s'effacent dès qu'elles arrivent dans une zone de l'espace public où elles peuvent rencontrer des hommes ; ils occupent l'espace, elles se contentent de le traverser.
Le tout est servi par une réalisation très soignée, à la fois esthétique et brute, cherchant le réalisme. La BO est excellente. Mais surtout la direction d'acteur est exceptionnelle. On était pourtant que sur des interprètes débutants, mais ils dégagent collectivement un naturel assez bluffant.
Le seul gros souci du film c'est le rythme. C'est pourtant intéressant, on a envie de savoir la suite, mais il y a trop de longueur et une mollesse désagréable. Ou alors c'est le scénario qui est trop court ? Qui qu'il en soit, j'ai eu le sentiment qu'on aurait pu réduire le film d'au moins une bonne demi-heure.
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Une histoire simple, un peu trop mais qui a le mérite de laisser dans le flou ce qu'est réellement Laure et le pourquoi elle est comme ça.
J'aime assez ne pas tout savoir, m'intéresser à cette enfant, voir jusqu'où elle va aller et tenter de comprendre ses motivations, ne la faire entrer dans aucune case et finir le film sans savoir vraiment. C'est frustrant, terriblement, mais j'ai aimé cette petite fille, ses ami(e)s et surtout sa petite soeur et l'innocence qu'elle apporte entre elle et la mère.
Un bon petit film.
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dédicaces de Céline Sciamma
et autres évènements
Aucun évènement prévu
Studios
Hold Up Films & Productions, Lilies Films, Arte France Cinéma, : 2 films
Pyramide Distribution : 1 film
Biographie
Céline Sciamma a suivi une formation de scénariste à la Fémis. Suivant les conseils de Xavier Beauvois, membre de son jury de fin d'année, elle utilise son scénario de fin d'étude pour réaliser, en 2006, Naissance des pieuvres. Saluée par la critique, cette première œuvre2 est présentée dans la section Un certain regard au Festival de Cannes 2007 et récompensée du prix Louis-Delluc du premier long-métrage. Avec ce film, elle est également nommée pour le César du meilleur premier film lors des César du cinéma 2008.
Source : Wikipédia
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