Christophe Ruggia

Le premier film de Christophe Ruggia que j'ai vu, c'était quand j'étais au collège (en 5ème -ma vie est passionnante-), c'était un de mes premiers films au cinéma et c'était à l'occasion de Collège au cinéma (où j'avais pu voir Toto le héros, le roi des masques, Salaam Bombay, l'enfant noir, aurevoir les enfants, O'brothers et donc Le gone du chaâba OUAI nous sommes d'accord, c'était quand même pas mal comme programmation :-D ).

Depuis Christophe Ruggia a pas fait grand chose certes, mais il a quand même fait Les diables. Et CE film là est absolument fascinant certains disent même dérangeant à certains moments.

On suit les fugues de deux enfants/ados, Joseph déjà trop adulte et Chloé, jeune autiste, qui sont trainés d'orphelinats en foyers d'accueil… Lui ne rêve que de retrouver la maison que Chloé dessine constamment et qui lui semble être le seul endroit où sa soeur pourra enfin guérir.

Les deux personnages grandissent et évoluent tout au long du film, au grès des révélations qui leur sont faites, des fugues, des gens qu'ils rencontrent.

Le film fait part de cet amour fraternel qui évolue, de l'éveil à la sexualité de deux adolescents qui ont autant besoin l'un de l'autre pour vivre, de toutes ces choses qu'on ose pas penser quand on parle de l'enfance. Le film avance donc dans l'optique de la "naissance" de Chloé, de ce moment où elle commencera réellement à vivre, il en est de même pour Joseph, qui s'accroche à ce rêve là.

Je trouve ce film phénoménal surtout par la présence des deux acteurs principaux. J'arrive pas à dire à quel point ces deux là me fascinent, à quel point je suis admirative de leur jeu. Pour vous dire, à côté d'Adèle Haenel, Dustin Hoffman dans Rain man il fait pâle figure. Elle joue à la perfection, tellement que ça en est flippant. J'ai lu quelque part qu'elle n'avait jamais rencontré d'autistes pour faire le film (ce qui rend sa présentation encore plus brillante). Et puis que dire de Vincent Rottiers, on dirait un adulte dans un corps de gosse, il est tout en colère, tout en tension, on sent vraiment que son personnage en veut au monde entier et que Chloé est la seule chose à laquelle il s'accroche pour vivre.

Ces deux là sont tellement phénoménaux que je me demande si un jour je verrais des enfants (ou même des acteurs toutes générations confondues en fait), jouer aussi bien, avec autant de force et de puissance. Alors peut être que j'exagère un peu, mais c'est bizarrement la sensation qui en ressort à chacune de mes visions du film. Rajoutez à cela un scénario qui s'encre dans la réalité d'aujourd'hui, et vous obtenez un film merveilleux et brillant.