Kenji Mizoguchi

Un bon film d'un grand réalisateur japonais.

Dans "Les contes de la lune vague après la pluie", Mizoguchi joue avec les plans longs, les lumières et les différents niveaux de réalités de ses personnages.

Le message moral -transmis parfois de force- ne porte pas préjudice à l'œuvre. Le réalisateur y aborde donc ses thèmes de prédilection : la prostitution et les illusions des hommes.

Scénario mêlant légende japonaise et nouvelle de Maupassant, ce film est un vrai livre de contes pour adultes. Sa force et son charme sont restés intacts, nous plongeant avec délice dans le Japon du XVI siècle.

C'est un beau film mais qui pour moi malheureusement ne décolle pas assez malgré une mise en scène qui accompagne joliment les amants. On comprend rapidement que les amants se rebellent contre trois pouvoirs ; argent, état et patriarcat.

Une reconstitution historique quelque peu sympathique mais qui traîne en longueurs...

Le scénario n'est pas pour déplaire mais, beaucoup d'éléments de la vraie vie des personnages sont complètement passés sous ellipses ou sont réinterprétés de manière hasardeuse pour coller à une atmosphère un peu trop grandiloquente.

Un jeu d'acteur et des dialogues beaucoup trop classiques et théâtraux à mon goût. Des plans interminables qui s'attardent trop souvent sur pas grand chose comme des étoffes... les costumes sont certes élégants mais, je n'ai pas trouvé que ça collait souvent à la Chine médiévale, j'ai plus ressenti la domination culturelle japonaise que celle de la culture chinoise ; la "faute" revenant sans doute à la direction des grandes compagnies cinématographique d'après-guerre japonaises.

Ce point précédent a beaucoup contribué à une forme d'apathie générale, de ma part, qui ne s'est pas démentie jusqu'à la fin du film. C'est dommage car il y avait une photographie poétique très plaisante et des étalonnages plus que correctes.