William Castle
Réalisateur
Activité et points forts
Classement dans les cinéthèques
Quelques chiffres
Note moyenne : 6.75/10Nombre d'évaluations : 8
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Maestro de la série B et véritable artisan d'un cinéma avant tout distractif, William Castle est un réalisateur à part. Ayant débuté sa carrière sur les planches d'un théâtre, sa volonté de faire coexister l’espace de la salle et celui de l’œuvre représentée sur l'écran irriguera toute sa production. Bricoleur génial à la créativité débordante, auquel Joe Dante rendra hommage dans son film "Panique à Florida Beach" (1995), Castle n’aura de cesse d’innover, tout en s’adaptant sans rechigner au système rigide du classicisme hollywoodien. Ainsi il mettra en place des mécanismes horrifiques à l’intérieur même de ses salles obscures (sièges vibrants, effets lumineux et auditifs, objets qui tombent du plafond) comme ce fut notamment le cas pour la diffusion de cette "Nuit de tous les mystères" où le public avait la surprise de voir un véritable squelette phosphorescent traverser l'espace au cours de la projection. Il faut donc regarder ce "House on Haunted Hill" en gardant à l'esprit l'environnement initial de sa création pour en retrouver toute la saveur. Certes, l'amateurisme des effets spéciaux est aujourd'hui criant, les acteurs (à l'exception d'un Vincent Price parfaitement synchrone avec son personnage ou de Carolyn Craig, agaçante brunette et archétype parfait de la femme au foyer issue des publicités 50’s, qui propulsera le concept de scream queen) ne sont pas très bon, et le scénario parait ressasser tout les clichés poussiéreux de l'horreur gothique, mais l'ensemble est rehaussé par des cadrages intelligents, un montage assez vif et des revirements inattendus. Pour l'époque, le film représente un effort remarquable pour renouveler la forme du cinéma d'horreur bis classique (a commencer par le traditionnel manoir gothique, remplacé par une demeure au modernisme antinomique, la "Ennis House" construite par l'architecte Frank Lloyd Wright). Sorti la même année que le roman "The Haunting of Hill House" (qui donnera cinq ans plus tard "La Maison du Diable" de Robert Wise), ce film en est la parodie complète, et le mélange d'épouvante et d'intrigue policière qui le structure pourrait (disent certains) avoir inspiré le fameux "Psychose" d'Hitchcock. A l'occasion de twists échevelés, chaque apparition surnaturelle (tête moisie, patte de bestiole poilue, silhouette fantomatique) est méthodiquement désamorcée par un second degré omniprésent, ouvrant de nouvelles pistes à l'intrigue, jusqu'à un final malheureusement expédié de façon brutale (le manque de moyen financier en étant vraisemblablement la cause). Outre le suspense narratif, ce sont les effets visuels (jeux de lumière, mouvements de caméra) qui assurent la charge émotionnelle du film et rappellent que William Castle était avant tout un technicien visionnaire qui n'a eu de cesse d'explorer toutes les possibilité de son médium. Décédé en 1977, il n’a pu assister au grand retour de la 3D, lui qui avait compris dès les années cinquante l’intérêt esthétique et spectaculaire du procédé.
Afficher en entierLe film est adapté d'un roman de Robert Bloch, par ailleurs auteur de "Psychose" sorti quelques années auparavant au cinéma sous la direction d'Hitchcock. On y retrouve donc sensiblement le même climat de suspicion paranoïaque mais exploité de façon moins efficace. Là ou le premier préfère la suggestion subliminale, William Castle est plutôt un bateleur qui aime jouer avec ses effets de scènes, d'où un second degré latent permanent et des séquences grand-guignolesques tapageuses qui, tout en gâchant une bonne part de la crédibilité du scénario, font aussi le sel de sa production. Cela reste néanmoins un thriller assez efficace, doté d'une belle photographie contrastée, d'intermèdes anxiogènes nappés d'ombres somptueuses, et surtout de la présence de Joan Crawford vampirisant littéralement l'écran, au point de reléguer au second plan la majorité de ses partenaires (à l'exception de George Kennedy, dans un rôle de tueur de poules à la moralité douteuse qui inquiète durablement). Ajoutons à cela quelques plans réellement inventifs, et l'on obtiens un bon film de fin de soirée pas si décevant que ce à quoi on pouvait s'attendre.
Afficher en entierDédicaces de William Castle
et autres évènements
Aucun évènement prévu
Studios
William Castle Productions : 7 films
Columbia Pictures Corporation : 7 films
Clover Productions : 2 films
Esskay Pictures Corporation : 2 films
Robert Stillman Productions : 1 film
Universal International Pictures (UI) : 1 film
Larry Darmour Productions : 1 film