Robert Ménard

Biographie

Figure bien connue du paysage audiovisuel canadien, Robert Ménard s'illustre dès les années 70 dans le secteur de la production, d'abord comme producteur délégué, passant producteur en 1979 pour L'Arrache-cœur, deuxième réalisation de Mireille Dansereau, une œuvre intimiste, exploration du désespoir et de la solitude boudée par la critique à sa sortie. Avec L'Affaire Coffin de Jean-Claude Labrecque, Ménard appuie son intérêt pour les sujets difficiles et ambitieux dans ce film racontant l'histoire vraie du dernier condamné à mort au Québec dans les années 50, victime d'une probable erreur judiciaire.

Robert Ménard passe finalement à la réalisation avec Une journée en taxi, un drame racontant comment un chauffeur de taxi désespéré ( Jean Yanne) se lie d'amitié avec un repris de justice ( Gilles Renaud) prêt à tout pour se venger puis se suicider. Par la suite, il croise le chemin de la télévision avec la mini-série sur le quotidien d'une banlieue intitulée « Un amour de quartier », première collaboration avec Claire Wojas, scénariste qu'il ne quitte plus par la suite. Cette association se concrétise avec Cruising Bar, à laquelle se rajoute le comédien Michel Côté, co-scénariste et co-réalisateur, interprétant quatre types d'hommes bien caractéristiques, « chassant » les filles un samedi soir. Le trio donne une suite vingt ans plus tard, Cruising Bar 2, confrontant ces même personnages aux techniques de dragues du XXIème siècle.

Le réalisateur se concentre toujours à dépeindre les couples et l'amour sous toutes ses formes avec le drame T'es belle Jeanne, la rencontre d'un homme et une femme, paraplégiques, en maison de réhabilitation, avant de retourner dans un registre plus léger dans Amoureux fou, Jean Rochefort arbitrant les méandres romantiques de Rémy Girard et Nathalie Gascon. C'est au tour d'une adolescente et d'un simple d'esprit d'être dans le collimateur de Robert Ménard dans L'Enfant d'eau, les deux seuls survivants du crash d'un petit avion sur une île déserte des Caraïbes. Ils apprennent à survivre et grandissent ensemble, tombant peu à peu amoureux...

Le Bonheur de Pierre est la seule de ses réalisations qu'il ne produit pas. Pierre Richard y joue un physicien français héritant d'une auberge au fin fond du Québec, et se voit confronté à l'hostilité des habitants menés par leur maire (Rémy Girard).