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Commentaire de Eparm12

Mary et Max


Commentaire ajouté par Eparm12 2016-07-13T20:20:37+02:00

Mary et Max, sobrement intitulé, est un excellent dessin animé et plus largement un très bon film dramatique que j’ai beaucoup aimé. A noter qu’il n’est pas exclusivement destiné aux enfants mais aussi aux adultes, et qu’il s’adresse aux petits comme aux grands, les petits ne pouvant certes pas comprendre toutes les subtilités d’écriture sur lesquelles il se construit de manière symétrique, à l’image du titre. Par conséquent, je pense qu’il faudrait que les enfants soient dotés d’une certaine maturité avant de le regarder, afin d’en saisir la morale et les messages extrêmement forts qu’il transmet. Par ailleurs, j’emploie sciemment les termes « dessin animé » et non pas « animation » pour désigner ce style de films, car j’ai pris la mauvaise habitude (dépendance des goûts) de m’exprimer ainsi depuis longtemps, quand j’étais encore petite, et que cette volonté de conserver mon langage ne changera jamais bien que parler de films d’animation serait plus juste, englobant toutes les techniques d’animation existantes telles que le dessin inclus, la pâte à modeler dont use ce dessin animé, le numérique, etc…

Cela dit, à la base, je devais regarder Mad Max dans l’optique de compléter une partie d’une consigne concernant le ou les films par continent que l’on doit visionner dans le cadre du challenge de cet été et celui de science-fiction, d’une pierre deux coup frappant, mais l’élogieux commentaire de VERTVERONESE au sujet de Mary et Max m’a intriguée, et l’ayant sous la main contrairement au premier Mad Max me faisant défaut mais pas le deuxième, étrangement, je me suis décidée que j’allais le découvrir plus tôt que prévu, curieuse de voir de quoi il retournait, d’autant plus suite à la lecture de bonnes critiques à son égard.

Tout d’abord, Mary et Max est une perle australienne, un bijou d’originalité, de beauté et de poésie brutes et macabres, me rappelant au bon souvenir du projet des Fleurs du Mal de Baudelaire, qui est celui de sublimer le mal ; l’évocation de thèmes noirs et prosaïques qu’il manipule à sa guise et transforme, les métamorphosant en objets poétiques et les magnifiant du bout de sa plume sans pour autant en occulter le sens premier. La comparaison que je fais est osée et décalée, je le sais, d’autant plus que j’adore Baudelaire, mais Mary et Max m’y a fait grandement penser, parce qu’il aborde et traite de thématiques très difficiles (la solitude, l’alcoolisme, le deuil, diverses dépendances et souffrances psychologiques, sans omettre un aspect scientifique que l’on retrouve au travers du syndrome d’Asperger dont est atteint Max…) tout en les sublimant pour en obtenir quelque chose de meilleur et pas nécessairement de larmoyant ou pathétique comme on aurait pu le croire, contrebalancé et renvoyant à la morale positive et les messages d’amitié et d'acceptation de soi que les spectateurs reçoivent alors qu’ils sont confrontés à la vie telle qu’elle l’est, dans ce qu’il y a à prendre comme à perdre. L’une de mes craintes était que le dessin animé se laisse aller à verser dans le misérabilisme, mais je n’ai pas eu l’impression qu’il s’apitoyait plus que de raison sur l’histoire tragique de chaque personnages puis celle les reliant les uns aux autres, alors je tenais à le souligner parce qu’un film trop larmoyant ou pathétique a tendance à provoquer l’effet inverse chez moi lorsqu’il tend à faire pleurer le spectateur, ce que je n’aime pas, sauf que ce n’est pas le cas la majorité du temps de ce dessin animé, de mon point de vue.

De plus, l’originalité de ce dessin animé transparaît dans son visuel, qui m’a énormément plu : la réalisation est excellente, maniant habilement le premier et le second plan, le flou et la netteté des images, ainsi que leur précision. Il y a eu un gros travail effectué à tous les niveaux, notamment celui de l’éclairage et les teintes claires-obscures dans la gamme rouge, noire, grise et blanche des lesdites images, qui sont très jolies. La pâte à modeler est une technique d’animation que j’adore parce qu’elle me fascine, même si objectivement, elle enlaidit les personnages plutôt qu’elle ne les embellit, et ne leur octroie pas d’expressions faciales développées. En effet, le visuel n’est pas ce que l’on pourrait qualifier de « beau », mais il est intéressant et pourvu de plein de petits détails qui le rendent agréable.

Encore une fois, peut-être que ces éléments renvoient à ce projet de pâte à modeler, somme toute peu esthétique, mais sublimé par les émotions qu’éprouvent les personnages forgés dedans et qu’ils nous dévoilent et nous font ressentir. Ainsi, une véritable communication s’établit entre les personnages et les spectateurs durant le dessin animé. On part de quelque chose de simple et de moche pour certains, bien que je ne le trouve pas du tout affreux ou repoussant, pour en réaliser autre chose de travaillé et d’émouvant, qui le rendrait finalement beau et accessible.

Le dessin animé s’appuie également sur le procédé du stop-motion, dont l’invention remonte à des années. Pourtant, le dessin animé date de 2009 et s’avère loin d’être vieux, sachant qu’il existait déjà les années précédentes d’autres techniques d’animation bien plus modernes, ce qui me fait de nouveau penser que le réalisateur ne voulait pas que son œuvre soit pourvue d’artifices mais se révèle rustique et sans fioriture, alors usant de techniques rudimentaires, même si le tout demeure travaillé mais simple. Bref, j’ai adoré la forme maîtrisée de ce dessin animé.

Le visuel sert donc parfaitement le fond, qui est une fois de plus singulier, que ce soit l’histoire qui nous ait racontée par l’intermédiaire de trois voix off après rectification, son déroulement, sa fin assez surprenante, et les personnages qu’elle met en scène. Absolument tout est atypique et à prendre en compte, sans en oublier le rythme. Le film est dans sa bonne durée, et plus ou moins n’aurait pas été apprécié ou suffisant. Cependant, le rythme est lent mais justifié, notamment par rapport au développement complet des personnages qu’il permet. Je me suis beaucoup attachée aux deux principaux et ai adoré le voisin d’en face de Mary et la voisine de Max. La relation épistolaire qu’ils nouent et entretiennent sur de longues années est d’une justesse exceptionnelle, les dialogues sont très bien écrits et résonnent à la fois crus et poétiques, piquants de touches d’humour noir et/ou tendre.

En revanche, je reviens sur la narration à trois voix off, qui est quelque peu lassante et ne m’a pas convenue, mais je m’en suis accommodée parce qu’elle est synonyme de facilité scénaristique d’après moi, même si je l’ai trouvée judicieusement employée ici, la question se posant : comment nous faire part du contenu des lettres tout en faisant en sorte qu’il s’imbrique de manière crédible au sein de l’histoire s’ils ne les lisent pas à haute voix ? Parce que l’histoire entière repose dans ces lettres et que sans, elle n’aurait plus aucun intérêt.

En conclusion, je ne me rappelle pas avoir déjà vu un dessin animé avant celui-ci aussi complexe et abouti dans les sentiments qu’il convoque et l’analyse de ses thématiques, résultat auquel il parvient sans trop de difficulté. Je sais que je me répète mais l’histoire est à la fois drôle et touchante, naïve et lucide, ironique et délicieusement cynique, ces mêmes touches d’humour mentionnées à trois reprises nous permettant de respirer lorsque le récit devient trop intense, nous happe et nous étouffe sous sa noirceur malheureusement réaliste. Cependant, les personnages et les réflexions de l’ensemble sont si poussés, que l’on ne peut pas toujours s’y identifier mais s'en distancier.

Donc je conseille absolument cette pépite du genre aux allures de conte moderne, à l'ambiance si particulière et au charme fou qu'elle dégage. En revanche, si j’ai été touchée par ce dessin animé, il ne m’a pas bouleversée et c’est pourquoi je le classe « seulement » en liste d’argent et non en or.

PS : la musique est répétitive mais je lui pardonne son insistance parce qu’elle est splendide à écouter.

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