Le Grand magasin

Comme d’habitude, je fonce toujours sur le cinéma d’animation les yeux fermés, kiffant de tout mon cœur les productions de ce genre. Mais cette fois, c’est un mélange de “oh c’est mignon” et, plus le film avance, de “WOW que c’est MALSAIN”. L’explication ? Le pitch du film Le Grand Magasin tout simplement.

LE PITCH (le vrai)

Plusieurs années dans le futur, la plupart des animaux sont massacrés par les humains. Les quelques membres restants des espèces en voie de disparition se voient offrir par l’Humanité un espèce de havre pour profiter à leur tour de la sainte consommation et du capitalisme ; le Grand Magasin.

On y suit une jeune humaine qui, plein d’étoiles dans les yeux, va suivre les petits problèmes de ses clients et se donner à fond pour les résoudre, un amour de hiérarchie, et des valeurs du capitalisme au plus profond de son discours. En bref, un condensé de conneries en terme de valeurs proposées au public cible, des enfants de 5 à 14 ans.

MON AVIS

Dans un Japon en pleine schizophrénie politique, complètement convertis au capitalisme, idéologie pourtant cause de leurs grands traumatisme, ce film hideux moralement n’est finalement pas tant surprenant. Ce qui est surprenant c’est la présence de ce film aux Utopiales, et de critiques positives sur l'internet français vantant sa superbe animation. Mais cette dernière, pour intelligente qu'elle soit (le film est loin d’être moche et narrativement stylé), reste au service de positions rétrogrades à base de discours soi-disant nuancés, entre le bon capitalisme (celui de l’héroïne et du patron) et le mauvais capitalisme (celui des clients méchants et des employés aux ressources humaines du Grand Magasin). Je passe sur le sous-titre du film ("Au bonheur des animaux") référence au roman "Au bonheur des dames" de Zola, censé précisément être une critique du consumérisme, ici dévoyé de manière crapuleuse en valeur positive.

C’est un joli film d’animation pour la famille ; avec une morale sur la confiance en soi et le partage avec les autres.

J’ai passé un bon moment mais il m’a manqué un peu plus de profondeur.