Tous les films de Jean-Luc Moreau
Dans la clinique réputée du docteur Jouvence (Pierre Palmade), les femmes, qu'elles soient célèbres ou inconnues, se bousculent pour se faire refaire le nez, les seins, la bouche ou les hanches… Infiltrée dans le cabinet pour un journal, Claudine (Isabelle Mergault) se fait passer pour une secrétaire intérimaire afin d'étudier, de plus près, le phénomène de société qu'est la chirurgie esthétique ; or, rien ne se passe comme prévu : le docteur Jouvence n'est pas insensible à son charme, ce qui va fortement déplaire à Mme Jouvence (Claire Nadeau), d'autant plus que trois autres patientes, dont une dame âgée voulant rester jeune, une actrice en ascension capricieuse et une jeune femme complexée par la petitesse de ses seins, ne feront rien pour rendre la situation plus aisée pour la clinique.
Le soir du réveillon, un éminent chirurgien doit prononcer un discours attendu devant trois cents médecins venus du monde entier. À la clé : pour lui, la légion d'honneur, pour l'hôpital, des subventions. C'est à ce moment crucial que débarque une de ses anciennes infirmières qui lui annonce qu'il y a dix-huit ans, ils eurent un fils et que ce dernier est ici même pour le rencontrer… Triomphe parisien avant sa tournée dans toute la France, prévue pour 2003, Impair et Père est une adaptation réussie du prolifique Ray Cooney par le talentueux Jean-Luc Moreau, dans la veine des comédies vaudevillesques aux portes qui claquent à un rythme d'enfer : pièce très physique que celle-là, où les acteurs donnent beaucoup d'eux-mêmes (Roland Giraud et surtout le survolté et sportif Stéphane Hillel en première ligne) tandis que les spectateurs s'éreintent à force de rire. Les quiproquos s'enchaînent admirablement, les mensonges se font de plus en plus gros, et le plaisir, à l'inverse, d'augmenter à mesure que l'embrouillamini se complique. Un vrai bonheur de théâtre.
--David Rault