Tous les films de Juan Antonio Bardem
Épouse d'un riche industriel, aristocrate déchue, María-José de Castro est la maîtresse d'un professeur d'université, Juan. Fiancés avant la guerre civile, les conventions sociales les ont séparés. Mais, ils continuent pourtant de se fréquenter… Au cours d'une de leurs promenades en voiture, Maria-José tue accidentellement un ouvrier à vélo et prend la fuite. Juan fini par être très perturbé par ce crime. Pris dans ses pensées et sa peur il recale une étudiante qui faisait une brillante démonstration. Les autres étudiants se révoltent contre cette injustice. La police vient le chercher. Il pense que c'est à cause de la mort du cycliste. En fait c'est au sujet de la révolte des étudiants. L'un d'eux casse une vitre. Pour Juan c'est la révélation. Il peut lui aussi sortir de son enfermement, avouer son crime et repartir sur de nouvelles bases. Il décide alors de démissionner de son poste et tente de convaincre Maria José d'avouer à la police leur culpabilité. Après une explication orageuse, Maria-José feint d'accepter. Mais, ayant conduit Juan sur les lieux de l'accident, elle finit par l'assassiner, en l'écrasant avec sa voiture. Craignant de rater l'avion qu'elle doit prendre pour accompagner son mari, elle conduit à grande vitesse, essaie d'éviter un cycliste et tombe dans un ravin.
Le film tout en restant un drame intimiste s'offre comme une critique de la bourgeoisie des années cinquante qui profitait du régime franquiste tandis que d'autres vivaient encore dans des conditions épouvantables. Une des bourgeoises du film dit d'ailleurs que tant qu'il y aura des pauvres tout ira bien pour eux. Il y a aussi une scène, où Juan cherchant à rendre visite à la femme du cycliste, s'achemine dans les ruines du Madrid d'après-guerre civile et pénètre dans le logement exigu de la voisine de la veuve du cycliste. C'est dans l'ensemble le trableau d'une société souvent gangrénée par la corruption et les intérêt personnels. Le personnage de Maria José en est un bon exemple. Elle s'est mariée par profit. Cependant le film nous dit qu'il y a un espoir. La jeunesse commence à gronder. C'est ce que comprend Juan disant à son étudiante que ses camarades sont un exemple car ils se montrent solidaires et cassent les vitres. Une vitre cassée devient alors un symbole. Elle est le signe qu'un changement est possible. C'est ce qui poussera Juan à vouloir se livrer à la police. Il cherche à retrouver sa dignité. Maria José l'empêchera d'aller jusqu'au bout se projet. Mais elle meurt conduisant trop vite et ne pouvant éviter un cycliste. Cette fin qui nous ramène au début du film est particulièrement bien trouvée et montre le cercle vicieux dans lequel ces personnages étaient enfermés. Un cercle qui ne pouvait les mener qu'à la mort.
Au lendemain de la mort de Franco, alors que l'Espagne s'engage dans la voie du liberalisme, le fils d'une famille de la grande bourgeoisie s'investit de plus en plus loin dans le terrorisme.
Dans une petite ville de province, la grande distraction est la promenade dans la grand-rue où tout le monde se retrouve. Un groupe de jeunes hommes désœuvrés, pour échapper à l'ennui, organise des blagues cyniques dont leurs concitoyens font les frais. Un de ces señoritos, Juan, feint d'être amoureux d'Isabel, une vieille fille de 35 ans au physique très commun. Celle-ci s'en éprend et s'épanouit de bonheur.