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Commentaire ajouté par Floc1018 2018-10-07T20:19:50+02:00

Par où commencer ?

En plaçant ce film dans ma liste de diamant, j'ai enlevé tous les autres, enfin presque. Pour moi, il faudrait inventer une liste au dessus, rien que pour lui.

Un chef d'œuvre ? Oui, et plus encore. Poignant. Bouleversant. Troublant. Émouvant. Choquant. Violent. Angoissant. Mais aussi : Beau, Fort, Puissant. Je n'ai jamais vu un film qui me pénètre à ce point. Et je choisis mes mots. Comme l'a si bien dit Nahuel Perez Biscayart (alias Sean) dans une de ses interviews, « le film continue de vivre [en moi] de manière très intime ». Je l'ai regardé une fois, il a tourné en boucle dans ma tête pendant 5 jours et, ni tenant plus, je l'ai regardé une seconde fois. Spoiler(cliquez pour révéler)J'avais besoin de faire revivre Sean. Et je pourrais continuer, encore et encore. Jamais un film ne m'avait autant prise à la gorge. Jamais je ne m'étais sentie ainsi prise au piège par un film. C'est simple, il vibre d'authenticité, à tel point que j'ai fini par être incapable de faire la différence entre la fiction et la réalité.

Voilà, donc, pour moi, il mérite mieux que d'être dans ma liste de diamant.

Parlons du film maintenant.

Déjà, les acteurs. Nahuel et Arnaud Valois (alias Nathan), sont époustouflants. Je sais aujourd'hui que le casting a été long, que Robin Campillo cherchait LE couple qui marchait bien. Mission réussie. Tous les deux, ils nous transportent dans leur(s) histoire(s). L'amour, la maladie, la peur, l'angoisse, l'envie de se battre, la rage, la folie et j'en passe. Nahuel est tout simplement incroyable, il nous fait vivre son personnage à 200%. Cela a été éprouvant pour lui, ce n'était pas un rôle facile et Campillo était exigeant. Néanmoins — il le dit lui même — cela sert le film et avec une telle force ! Arnaud, quant à lui, nous offre un personnage plus discret, un peu comme lui finalement (aller donc voir son parcours). Son regard, parfois bienveillant, parfois douloureux, retient notre attention et nous kidnappe. On vit le film avec lui. Un acteur (et un personnage ?) simple et authentique.

Ensuite, le film. J'ai lu que certains le trouvaient long et ne comprenaient pas l'existence de certaines scènes, pourtant, tout est là. On est au cœur d'Act Up, on est dans le corps de tous ces militants et on vit à leur rythme (à l'instar de La Horde Du Contrevent pour ceux qui connaissent). Un rythme que Campillo a su trouver parfaitement au montage. Dans la vie il n'y a pas que des actions coup de poing, il y a aussi les moments où on essaie juste de vivre. Je trouve que Robin Campillo a su trouver le juste équilibre entre le collectif et l'intime, entre l'action et l'inaction, cette pause que l'on se doit de s'accorder de temps en temps. Vous savez quoi ? Je me suis plus ennuyée en regardant le dernier Avengers. Étrange hein ? Et bien c'est exactement à cause du fait qu'ils en font trop. Trop de surprise, trop d'action, trop de bagarre, trop de morts, trop de Trop. Ici, dans 120 BMP, on nous laisse le temps de souffler, de réfléchir, de pleurer. Et, merci M. Campillo, parce que cela fait un bien fou ! (C'est aussi, à mon avis, ce qui nous aspire autant dans ce film).

Et puis, si l'on regarde plus en détail, on parvient à comprendre comment le film est articulé Spoiler(cliquez pour révéler)— la mort de Jérémy qui marque un basculement par exemple — et l'on se rend compte que chaque scène à sa place, sa raison d'être.

Les scènes de sexes (parlons-en), pour une fois, ressemblent un peu plus à la réalité. Spoiler(cliquez pour révéler)Il faut sortir le préservatif, ça ne marche pas, on s'arrête, on se parle, on reprend. On s'en fout de partout (cf la scène de l'hôpital, une des plus belles et des plus touchantes scènes du film à mon goût).

Et puis il y a l'avant dernière scène. Spoiler(cliquez pour révéler)La mort de Sean. La plus touchante et la plus violente. Elle dure 10min (presqu'autant que les scènes de sexes, 12min en tout) et personne n'en parle — je n'ai trouvé qu'une seule interview qui en parlait, une interview de Arnaud, qui le fait aussi remarquer. Pourtant, c'est cette scène là qui m'a achevée et qui a réveillé tous mes cauchemars tapis dans l'ombre. Peut-être que c'est même la meilleure scène du film. Pourquoi ? Parce que c'est probablement la plus authentique. Spoiler(cliquez pour révéler)Parce que Robin Campillo montre la mort, juste telle qu'elle est. La main de Nathan sur cette poitrine vide et silencieuse. La mère de Sean qui a une réaction complètement incongrue. Et puis il faut habiller le mort, ses amis viennent le voir. Est-ce qu'il reste du café ? Je préfère à manger. Et qu'est-ce qu'on fait des cendres ? La vie continue. Voilà, c'est comme ça. Sean meurt, simplement. Pas de cris, pas de hurlement, pas de surprise — et en même temps, bien que la mort de Sean soit prévisible, qui s'attendait à ça ? Son cœur arrête de battre. Point. Et c'est finit. Mais de l'autre côté, du côté des vivants — très bien mis en scène d'ailleurs, quand on voit d'un côté du mur les membres d'Act Up qui discutent et de l'autre côté le corps sans vie de Sean — la vie continue. C'est cette authenticité, cette cruelle vérité, mise à nue, et cette extrême simplicité qui font toute la force, la beauté, la puissance et la violence de cette scène.

Spoiler(cliquez pour révéler)Et enfin, le film finit comme il a commencé. Act Up qui débarque avec ses coups de sifflets, son cri de détresse plus fort que jamais. Scène entrecoupée avec celle de Nathan et Thibault. Les larmes, enfin, de rage et de désespoir de Nathan. Des larmes qui vous touchent, au plus profond du cœur. Et cette danse, cette musique, à 120 bpm, qui résonne... et qui s'arrête, remplacée par le son sourd de nos propres battements de cœur. Un générique silencieux, comme une minute de silence à la mémoire des morts.

Voilà. J'ai parlé longuement, j'ai dit beaucoup de chose, mais je ne parviens toujours pas à dire l'essentiel. Il n'y a pas de mot pour décrire ce que je ressens et pourquoi j'ai le ventre noué. Si. Peut-être une phrase.

« Il y a des livres qui décoiffent, qui dérangent, dont on sort troublé et même chamboulé. » (Bernard Pivot dans Lire ! )

J'ai connu quelques livres comme ça. 120 Battements Par Minute est le premier film qui me secoue à ce point.

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