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Commentaire de pwachevski

Maestro


Commentaire ajouté par pwachevski 2023-12-25T18:53:23+01:00

Autant j'étais restée assez hermétique au film A star is born, autant Bradley Cooper m'embarque ici dans son nouveau projet.

C'est donc un biopic sur Leonard Bernstein, que j'avoue que je connaissais peu, à part West Side Story. Et bizarrement, le film ne m'en a pas forcément appris beaucoup plus sur son œuvre. On fait en effet le choix d'un angle d'attaque très personnel, au travers de sa relation complexe avec son épouse, Felicia Cohn Montealegre, qui forme le fil rouge du film. C'est un choix risqué, audacieux, car il peut complètement braquer ; même si j'ai personnellement beaucoup aimé le film, je comprendrais totalement quelqu'un qui me dirait qu'il trouve le film sans intérêt pour ce motif. Mais ce n'est pas un choix inédit, ça m'a rappelé un peu l'intention du Steve Jobs de Danny Boyle, qui tournait beaucoup autour de ses relations familiales ratées, notamment avec ses enfants. Ainsi, l'idée de Maestro n'est pas de faire un inventaire exhaustif et encyclopédique du personnage, ou d'avoir une approche technique de son métier de chef d'orchestre (qui peut sembler bien mystérieux pour un néophyte) ou de sa musique, mais plutôt de présenter des situations humaines dans lesquelles le spectateur pourra se reconnaître, se projeter : relations amoureuses, amicales, familiales, les sacrifices à faire parfois dans le couple, bisexualité, maladie...

A partir de là, soit vous adhérez à ce choix de scénario, soit vous n'adhérez pas ; il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, c'est strictement une affaire de goût. Pour ma part j'ai plutôt bien adhéré, j'ai vraiment pris un grand plaisir à voir cette histoire se dérouler sous mes yeux. De voir son évolution aussi, car on arrive bien à distinguer des phases dans le récit. Le début du film a ce côté très mignon, naïf, des débuts de relation, sans verser dans la mièvrerie pour autant. Le milieu du film traite plutôt de la thématique de la famille prise au sens large, avec l'arrivée des enfants et également un tournant relationnel dans le couple, ou s'installe aigreur et jalousie - c'est la partie que j'ai le moins apprécié, ça ramollissait on peu trop pour moi le rythme du film et l'émotion n'y était pas forcement très présente, malgré le sujet qui s'y prêtait. Le couple se retrouve finalement sur la fin, qui est de loin la partie la plus émouvante, avec toute l'émotion d'un amour encore présent malgré les années et tout ce qu'ils ont traversé.

Techniquement parlant, bien que d'un classicisme parfois excessif, le film fait également des choix forts je pense.

Déjà Bradley Cooper, le réalisateur, fait le choix de ne pas donner le beau rôle à Bradley Cooper, l'acteur. Et c'est la 2ème fois qu'il fait ça, A star is born avait la même formule. Le film semble vraiment avoir été écrit, tourné, joué dans l'idée de mettre en valeur sa magnifique partenaire de jeu, Carrey Mulligan, plutôt que lui-même. Dans le petit monde du cinéma, où les personnalités mégalos sont un peu la norme, c'est vraiment un beau geste, répété, qui mérite d'être souligné je pense. Bradley Cooper joue un personnage qui n'est pas forcément sympathique. Pas détestable non plus, mais c'est un personnage très contrasté. On peut le trouver charmant, au début du film notamment, il a clairement un fort attachement pour ses enfants, ou encore, c'est un passionné et avec une grande générosité pour ses élèves. Mais on peut aussi le trouver grinçant, centré sur lui-même, égoïste et terriblement maladroit. Alors que Carrey Mulligan joue un personnage bien plus empathique, simple à aimer, sans tomber pour autant dans le cliché de la femme douce, fragile ou effacée derrière son époux. Elle a bien au contraire une vraie puissance et indépendance : même si le film parle du maestro, on ne passe pas sous silence la jolie carrière qu'elle a eu elle, dans un autre domaine. C'est aussi le personnage qui amènera la plus forte émotion du film, sur la fin. Bref, même sans être le personnage principal "officiel", on ne voit à peu près qu'elle dans ce film.

Ensuite, mais quelle technique Bradley Cooper, le réalisateur ! C'est arrivé quand ?!! A star is born ne m'avait pas du tout marqué en terme de réalisation, à part peut-être les scènes de concert, qui avaient de la puissance. Mais là, on est certainement trop classique, mais on est d'une précision et d'une beauté qui n'a pas grand chose à envier à des réalisateurs plus chevronnés. La première partie est celle qui m'en a mis le plus plein la vue, avec son noir et blanc hyper soigné, sa photographie absolument superbe, ses multiples faux plans séquences et sa scène de comédie musicale pure, avec de la danse etc. (maintenant je veux une comédie musicale, une vraie, réalisée par Cooper). La suite, en couleur, a un peu moins de charme, malgré l'aspect vieillit intéressant. Par contre, on a toujours ces plans très travaillés, très construits, qui nous régalent.

Quelques fulgurances, comme la fameuse scène du concert, dont on a entendu beaucoup parler avant même que le film ne sorte. Si on met de côté le storytelling un peu grossier, visant à marquer les esprits durant la saison des prix (entre autres que Bradley Cooper aurait passé des années à peaufiner cette scène : c'est sûrement vrai, mais il ne faut pas croire non plus qu'il a bossé non stop sur ça tous les jours pendant des années...), on en parle quand même beaucoup à raison. La scène est superbe, et d'autant plus bluffante qu'on n'a pas vraiment de point de comparaison. On a rarement, voire jamais vu une scène comparable au cinéma, et ça c'est quand même remarquable - même dans Whiplash je n'ai pas souvenir d'une chose comparable. Même en terme d'interprétation pour Bradley Cooper, l'acteur cette fois, il y a quelque chose de fort et d'inédit qui se passe, car la réussite de la scène qui ne tient que peu aux expressions de son visage, c'est le travail du corps qui fait l'essentiel de la scène ici. Là encore, je ne saurais pas vous dire quand on a déjà vu quelque chose de similaire au cinéma.

Dernier choix très audacieux que j'ai noté : la sobriété de la BO. En fait, la majorité du film est sans BO, juste du silence. C'est complètement contre intuitif pour un film musical. Mais ça permet du coup de n'utiliser que des musiques de Bernstein, et de les mettre réellement en valeur, car leur rareté et le choix de morceaux longs fait qu'on les apprécie à leur juste valeur, on les savoure. C'est finalement peut-être la meilleure façon de rendre hommage à son travail, plus qu'en nous faisant une dissertation verbeuse à ce sujet.

Il me semble difficile de ne pas imaginer ce film bien placé pour la course aux prix de cette saison. Je ne m'hasarderais cependant pas à faire des pronostics, car cette année compte quand même une très belle brochette de films qualitatifs. Je serais réellement totalement incapable de dire si j'ai préféré, par exemple, l'interprétation de Carrey Mulligan dans ce film ou Lily Gladstone dans Killers of the Flower Moon : les deux sont géniales. Donc je vais me contenter d'apprécier cette formidable dynamique d'ensemble, qui fait quand même du bien après la covid et quelques années cinéma un peu en demi-teinte.

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