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Si on a la chance de connaître les peintures de Pierre Bonnard avant de voir le film, on pourra y retrouver des clin d'oeil dans les scènes du film.
Bonnard, Pierre et Marthe
La bonne épouse
J'ai trouvé le point de départ du film clairement trop gros à avaler. A ce stade c'est pas du spoil, c'est décrit très tôt dans le film. Béatrice (le personnage de Catherine Deneuve) a été un jour la compagne du père de Claire (Catherine Frot). Elle l'a quitté et n'a plus jamais pris de ses nouvelles. Des décennies plus tard, alors que Béatrice vient d'apprendre qu'elle a une maladie incurable, elle reprend contact avec Claire, et apprend que le père s'est suicidé très peu de temps après leur séparation. En plus du deuil, Claire a donc passé sa vie à estimer que c'était de la faute de Béatrice.
Aller vas-y projette toi là dedans !
Je ne suis pas une petite bourgeoise insupportable de 70 ans avec un cancer du cerveau, donc désolée Béatrice, ce n'est pas à toi que je vais m'identifier.
Va pour Claire... Bon c'est pas évident non plus en fait, parce que bon, mes parents sont toujours ensembles, mon père n'était pas sportif de haut niveau, il n'a pas eu le cœur brisé par sa nouvelle compagne, et s'est pas suicidé non plus.... Mais faute de mieux, on va s'en contenter. Je ferais quoi, moi, dans cette situation ? Je dirais à la dame d'aller se faire foutre, je tournerais les talons, et retournerais à ma petite vie, générique de fin en 10 minutes.
Bah non, bien sûr, Claire va avoir de la pitié pour elle, elle va vouloir l'aider, la soigner, lui passer tout ses petits caprice, et elles vont finir super copines.
Franchement pour moi, on est au niveau zéro de la crédibilité.
Et s'il y avait eu que ça. Non, il faut aussi qu'on se farcisse Claire qui boit pas d'alcool et qui est du coup chiante (bah oui, les gens qui boivent pas d'alcool sont forcément rabat-joie), Claire qui mange pas de viande et qui est du coup chiante (bah oui, les végétariens c'est forcément gonflant), Claire qui te dit de manger 5 fruits et légumes par jour avec ton cancer et qui est du coup chiante (bah oui, l'équilibre alimentaire, c'est que les extrémistes qui pratiquent), Claire qui te dit que si en plus c'est des légumes du jardin c'est mieux mais surtout pas d'anti-limaces !!!! et qui est du coup chiante (bah oui, ces écolos bobo bio, il y a quand même rien de plus insupportable), Claire qui se trouve un mec et qui du coup le fait chier (en même temps c'est vrai qu'il était relou à lui demander comment elle allait), finalement à demi-mot Claire qui est une "vraie femme" et est du coup chiante, comme toutes les femmes. Voilà c'est dit, c'est gratuit, tout le monde est soulagé.
Ah et j'oubliais, Claire qui t'explique qu'un homme qui veut être sage-femme c'est contrenatureuuh, et que "maïeuticien" moi jamais je n'utiliserais ce mot. Décidément, on est hyper moderne dans ce film, bienveillant, pas du tout dans le jugement, franchement ça fait plaisir... Par contre un gynécologue obstétricien homme, ça n'a jamais dérangé personne, c'est fou comme dès qu'on est mieux payé et qu'on a plus de responsabilité, c'est tout de suite plus normal.
Je pourrais m'arrêter là, ça fait déjà assez de points pour justifier que j'ai pas aimé le film. J'ajouterais quand même qu'il n'y a strictement aucun rythme et qu'avec deux têtes d'affiche aussi prestigieuses, je m'attendais à une interprétation un peu plus mémorable. Mais en même temps, avec des scènes aussi plates et une émotion aussi inexistante, est-ce qu'on peut vraiment leur en tenir rigueur et leur reprocher une leur interprétation quelconque dans ce film précis ?
Sage Femme
Le sujet de la sage-femme était intéressant mais trop vite écarté pour se concentrer sur la relation entre les deux femmes, au point que le sujet ne semble être qu’un prétexte à supprimer le trait d’union dans le générique et parler de femmes sages sans que ça soit vraiment non plus le cas.
Comme en plus, il n’y a pas beaucoup d’enjeux et que les retrouvailles soi-disant difficiles se passent finalement assez bien et simplement, que le cancer du cerveau de Deneuve ne sert pas à grand-chose, on a un film qui passe un peu à côté de ses comédiennes en racontant une tranche de vie qui aurait pu être intéressante mais se révèle finalement assez banale…
Sage Femme
La bonne épouse
Séraphine
La bonne épouse
Les aléas de la vie, la grande guerre et la crise de 1929 vont malheureusement freiner durablement son ascension et ses rêves pour finir misérablement comme les grands artistes maudits.
La vie de Séraphine (dite) de Senlis, peintre inconnue du grand public est bien portée par l'excellente Yolande Moreau et j'ai pu découvrir avec plaisir la femme, l'artiste et ses œuvres qui méritent clairement de s'y attarder.
Un destin tragique pour un bon film.
Séraphine
La bonne épouse
Je l'ai trouvé théâtral, parfois faux et lisse.
J'ai passé un bon moment devant mais sans plus, dérangée par les scènes niaises, et trop sucrées (qui font parties du style, mais juste pas ma tasse de thé).
Cependant, tout bascule et grosse émotion lors des 10 dernières minutes
Pour passer un bon moment, sympa, devant un film, et finir en beauté, tout en voyant une production engagé, et toujours vrai malgré son époque, foncez !
La bonne épouse
A voir avec sa mamie, qui pourra témoigner de la véracité des faits.
La bonne épouse
L’histoire s’ouvre sur le premier jour de cours dans la pension familiale alsacienne Van Der Beck où l’effervescence règne tandis que les élèves de la nouvelle promotion sont déjà installées dans la salle de classe : la principale préoccupation des enseignantes semble être la présence d’une rousse, un mauvais présage selon la superstitieuse sœur Marie-Thérèse, qui est bien déterminée à prendre des mesures radicales pour éviter le malheur que prédit la présence de cette élève en clouant un crucifix au-dessus de son lit. Madame Van Der Beck, bien qu’un peu plus rationnelle, ne semble pas non plus être très rassurée à l’idée de devoir donner cours à cette jeune fille à la chevelure flamboyante. Cette scène, qui met en lumière une superstition toute droite sortie du Moyen-Age(les rousses étant bien souvent accusées de sorcellerie, pour tout un tas de raisons qui seraient sans doute hors de propos de développer ici, mais qui ont notamment à voir avec un édit de Saint-Louis et des références bibliques) amène le spectateur à s’interroger sur la temporalité dans laquelle est inscrit le film. Nous ne sommes pas au XVème siècle mais en 1967, à l’aube de Mai 68 et rien qu’avec cette scène, le spectateur comprend qu’il entre dans un monde de préjugés et de croyances, où les femmes sont reléguées au second plan. Incapables de conduire- Monsieur Van Der Beck interdisait à sa femme de prendre le volant-, les femmes doivent tout de même posséder certaines qualités et accomplir certaines tâches, qui sont résumées dans une sorte de manuel de bonne conduite. Le « guide de la bonne épouse » ou les 7 piliers de la parfaite ménagère, proposé par Madame Van der Beck m’a beaucoup fait penser à un livre que j’avais étudié en cours d’espagnol-qui m’avait beaucoup choquée- qui avait un titre similaire, et qui donnait des conseils à suivre aux femmes pendant la période du franquisme. Dans les deux cas, on retrouve les mêmes conseils : « une véritable maitresse de maison se doit d’effectuer ses tâches quotidiennes cuisine, repassage, raccommodage, ménage dans une abnégation totale et sans jamais se plaindre ». La femme doit s’effacer et être d’une discrétion absolue : « être femme au foyer, c’est savoir évaluer sans caprice les besoins de chacun, sans jamais mettre en avant les siens ». A l’image du « guia de la buena esposa » paru en Espagne dans les années 50, nul doute que d’autres manuels du même genre ont dû être publiés en France à l’époque, servant peut être d’inspiration à Paulette Van Der Beck pour ses propres règles, dites les 7 piliers de la parfaite ménagère.
A l’heure où les revendications féministes donnent lieu à des films engagés au ton souvent grave, cette comédie permet au spectateur de passer un bon moment tout en prenant compte de la réalité historique machiste des années 60, une époque révolue certes mais pas si lointaine, et à mettre en perspective les acquis sociétaux de ces dernières années. Que le ton léger et le genre choisi par le réalisateur ne nous trompent pas : il y a dans ce film matière à réflexion. Pour ma part, j’ai réalisé qu’à cette époque, il valait mieux être pauvre que riche : sans moyens financiers, pas de pension pour apprendre à devenir une épouse irréprochable, et pas d’angoisse quant à l’obligation imposée de trouver un bon parti, il était par conséquent plus facile de faire un mariage d’amour.
Cette institution a donc pour mission d’éduquer les jeunes filles de la classe moyenne à aisée, en leur apprenant les bases de façon à devenir une mère et une épouse modèle : elles apprendront notamment à servir le thé sous l’œil vigilant mais la mine désespérée de Madame la directrice, et auront des cours de maintien, d’hygiène... Le carton introductif du film nous permet de nous rendre compte que cette institution fictive n’est pas la seule à tirer profit de la société patriarcale de l’époque : un nombre impressionnant d’institutions du même genre sont implantées dans tout l’Hexagone, arborant toutes le même crédo et ayant le même objectif.
3 femmes gèrent d’une main de fer cette institution : la sœur Marie-Thérèse, une ancienne résistante religieuse particulièrement acariâtre, qui sait manier le plumeau aussi bien que le fusil, Madame Van Der Beck, la directrice quelque peu psychorigide, et la belle-sœur de cette dernière, une romantique dans l’âme, lunaire et fleur bleue, préposée à la cuisine et dont le fameux lapin est le point de départ de toutes les péripéties qui vont s’ensuivre : en effet, Monsieur Van Der Beck va s’étouffer avec un os et va décéder, laissant ainsi son épouse à la tête de l’institution créée par le grand-père de son défunt époux. Paulette découvre alors qu’elle est ruinée- cette ruine financière de l’établissement Van Der Beck ne faisant d’ailleurs qu’annoncer l’effondrement de ces institutions, qui seront forcées de mettre la clé sous la porte après la révolution de mai 68-, son mari ayant dilapidé tout leur argent au jeu. Fidèle au pilier n°3 qu’elle essaye d’inculquer à ses élèves, elle n’a pas mis le nez dans les affaires de son mari : bien « qu’être femme au foyer, c’est savoir tenir ses comptes dans un souci d’économie constant », la véritable gestion du patrimoine est réservée aux hommes. Peu à peu, elle va se rendre compte que les enseignements qu’elle propose-et qu’elle essaye de s’appliquer à elle-même au sein de son couple et de sa maisonnée- sont arriérés et participent de la société patriarcale dans laquelle elle vit. Sa libération va aussi passer par sa rencontre avec son amour de jeunesse, perdu de vue après la guerre, et qui n’est autre que le banquier qui gérait les affaires de son mari. Ce dernier lui offre la possibilité d’ouvrir un compte à son nom, puisque demander un 5e prêt au nom de son mari semble compliqué. Cette opportunité la laisse d’abord sans voix-rappelons au passage que ce n’est que 3 ans plus tôt que les femmes obtiennent le droit d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari-. A son contact, Paulette va retrouver la joie de vivre, entre escapades amoureuses dans la campagne et rendez-vous secrets. Cette romance est d’autant plus merveilleuse à ses yeux que la vie commune avec Van Der Beck était particulièrement ennuyeuse : Paulette devait tout lui passer notamment son penchant pour la boisson-ce que l’on retrouve dans le pilier n°6 de son guide sur la parfaite épouse « la bonne ménagère s’interdit toute consommation d’alcool, se devant de toujours montrer l’exemple, surtout à ses enfants. En revanche, elle saura fermer les yeux et se montrer conciliante si son époux se laissait aller à ce mauvais penchant, ce qui arrive si souvent » mais aussi son voyeurisme-dès qu’il en a l’occasion, il lorgne les jeunes filles de la pension. Les femmes qui l’entourent semblent être au courant de la situation, puisque sœur Marie-Thérèse s’arrange pour se placer juste à l’endroit où Van Der Beck a fait un trou dans le mur, rien que pour pouvoir observer ce que font les filles dans la pièce d’à côté. Encore mieux, il s’avère que son amoureux sait repasser et faire la cuisine, et lui récite lors d’une scène mémorable où il grimpe à sa fenêtre en s’agrippant aux gouttières la recette de l’Apple Strudel. La transformation de la directrice passe d’abord par un changement vestimentaire très radical : elle décide de porter un pantalon, et d’abandonner ses innombrables robes et jupes qui constituent sa garde-robe. Comme sa belle–sœur le lui fait constater avec son compliment « ça te fait un de ses culs », un pantalon peut être un vêtement très féminin. Paulette décide sur le champ d’adopter ce pantalon, qui l’accompagnera désormais partout et de s’atteler à la lecture du code du travail.
Il y a une sorte de paradoxe au sein même de l’institution Van Der Beck : en effet, on enseigne à ces jeunes filles qui sont destinées à rester chez elles et à ne pas « travailler » en dehors, mais l’on voit en même temps que Monsieur Van Der Beck ne semble pas avoir d’activité professionnelle-bien qu’il ait l’âge d’être à la retraite certes- et se la coule douce, son principal passetemps se résumant à observer les pensionnaires d’un œil pervers. Ce sont 3 femmes qui travaillent tous les jours. Ces trois professeures sont d’autant plus paradoxales qu’elles ne s’appliquent pas à elles-mêmes leurs enseignements : Madame Van Der Beck s’avère être parfois autoritaire avec son mari(elle lui ordonne de monter dans la chambre de sa sœur pour lui demander de baisser le son) et tente autant que cela est possible d’échapper à son devoir conjugal, sœur Marie-Thérèse est mariée, certes, mais à Dieu, et Gilberte est une vieille fille dont le célibat s’accorde mal avec le but de l’institution de laquelle elle fait partie.
Le casting n’a rien de décevant : Juliette Binoche en directrice dynamique mais femme peu épanouie nous montre deux facettes, l’une publique et l’autre privée, sans parler de son évolution pendant le film. Yolande Moreau et Noémie Lovsky sont aussi très drôles, et les quelques scènes avec François Berléand sont remarquables. J’ai beaucoup aimé le clin d’œil au speech d’Edouard Baer dans « Astérix et Cléopâtre ». Il est vrai que le film est centré sur les enseignantes et non sur les pensionnaires, qui pour la plupart n’ont qu’un rôle de figurantes, mais il est beaucoup plus jouissif de suivre le parcours de femmes nées au début du XXème siècle qui sont soumises au patriarcat depuis tant d’années et de voir justement comment elles vont réussir, chacune à leur manière, de se libérer et s’affranchir des valeurs de cette société dans laquelle elles vivent depuis bien longtemps, puisqu’elles ont toutes passé la cinquantaine.
J’ai trouvé la bande-originale très chouette, « et tombe la neige », « siffler sur la colline » pour ne citer que quelques chansons, qui se transformera en numéro de comédie musicale-surprenant mais bienvenu- sur un chemin campagnard les menant vers Paris- et métaphoriquement vers l’émancipation et les filles de citer des femmes célèbres, venues des 4 coins du globe et d’époques très différentes. J’ai apprécié que soit citée Aliénor d’Aquitaine au milieu de Cléopâtre, Olympe de Gouges et Marie Curie.
L’ambiance de la pension est telle que je me l’imaginais, entre les batailles de polochons, les confidences, les promesses, les fugues à la nuit tombée pour aller retrouver son amant… La solidarité féminine est présente. Certains thèmes sont effleurés, comme l’homosexualité, les mariages arrangés-qui amènent une des pensionnaires à vouloir se pendre- mais ne sont pas mis au premier plan, ce qui ne m’a pas particulièrement dérangée. Les évolutions des mentalités nous sont montrées à travers les émissions de radio-notamment un programme qui parle du plaisir féminin, ce qui choque beaucoup certaines des filles- mais qui sont contrebalancées par des programmes de télévision à l’inverse complètement rétrogrades : un reportage est réalisé sur la pension Van Der Beck, par une speakerine ridicule et fade, reportage qui aboutit sur la remise d’un prix pour la pension et quel prix ! une machine à laver sponsorisée par Yvonne De Gaulle… Parfois conservateurs, parfois libéraux-un autre paradoxe que l’on peut relever-, l’influence des médias est indéniable. Pendant que dans la capitale la colère gronde-en filigrane depuis le début du film, depuis le journal que lit Paulette avant de dormir à la radio du bus- et l’on parle des étudiants de Nanterre et d’un certain Daniel Cohn Bendit, la pension provinciale semble être un havre de paix dans une atmosphère presque idyllique- les lieux, jardin fleuri, une belle demeure mais aussi la lumière, les décors et les costumes colorés favorisent cette ambiance conte de fées, qui est pourtant bien vite contredite par la détresse des pensionnaires quant à la vie peu réjouissante qui les attend. La filmographie offre de belles images et les paysages-notamment montagneux- sont à couper le souffle.
En bref, un film que je recommande et qui j’espère restera à l’affiche au moment de la réouverture des cinémas.
La bonne épouse
Sage Femme
Sage Femme
Violette