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Il revient ensuite au théâtre et tourne en parallèle de nombreux téléfilms, contraint de délaisser le cinéma car son indépendance d'esprit, sa méthode de travail et la noirceur de ses scripts effraient les producteurs1. Il effectue son retour au grand écran en 1988 avec High Hopes, initialement produit par la télévision. Le réalisateur obtient sa première reconnaissance publique en 1993 avec Naked, peinture sombre et désabusée d'un antihéros, qui se voit attribuer les Prix de la mise en scène et d'interprétation masculine (pour David Thewlis) au Festival de Cannes2,3. Suit Secrets et mensonges (1996) qui narre les retrouvailles d'une jeune femme noire de bonne fille, abandonnée à la naissance avec sa mère biologique, une ouvrière blanche d'un quartier populaire4. Le film gagne la Palme d'or à Cannes et vaut à Brenda Blethyn le Prix d'interprétation féminine5,6. En 2004, c'est à Venise que le cinéaste connaît la consécration en remportant le Lion d'or pour Vera Drake, qui évoque la vie d'une faiseuse d'ange londonienne des années 1950, interprétée par Imelda Staunton récompensée par la Coupe Volpi de la meilleure actrice7. Jim Broadbent, l'un des acteurs fétiches de Leigh, avait d'ailleurs déjà obtenu le Prix d'interprétation à Venise pour son rôle de librettiste d'opéra du Londres victorien dans Topsy-Turvy. En 2008, la comédie Be Happy, qui met en scène une institutrice aussi instable qu'imprévisible, vaut à Sally Hawkins l'Ours d'argent de la meilleure comédienne au 58e Festival de Berlin. Après quelques années d'absence à Cannes, suite à un contentieux avec la direction qui avait refusé de sélectionner Vera Drake, le cinéaste revient sur la Croisette, en 2010, présenter Another Year, peinture mélancolique, en quatre saisons, de quelques Britanniques d'âge mûr, issus de la middle class8.
Entre humour et gravité, le cinéma de Mike Leigh s'attache à mettre en scène les drames intimes de personnes ordinaires, généralement issues de milieux sociaux défavorisés ou de la classe moyenne inférieure1,2. De fait, le cinéaste s'ancre dans la tradition britannique du Free cinema dans la manière d'explorer le quotidien sans fard de la classe ouvrière ou de gens simples, gardant avec eux une distance certaine en dépit des situations très dures qu'ils traversent1. Avec son compatriote Ken Loach et les frères Dardenne, il est considéré comme celui qui a renouvelé, sur le plan thématique, narratif et esthétique, le cinéma social européen dans les années 19902.
Sa méthode de travail s'axe sur l'improvisation1. Refusant d'écrire une liste de dialogues précise, il attend surtout que les comédiens participent au scénario et utilisent leurs propres mots à partir d'une recherche sur le terrain et d'un engagement total dans des situations dessinées par un synopsis réduit au strict minimum1. Par touches successives, la répétition et l'investissement des acteurs vont approfondir les personnages et le scénario1.
Mike Leigh fut juré au 50e Festival de Cannes et président du jury de la Berlinale 2012 .
Source : Wikipédia