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Fleurs d'équinoxe
Je l'ai en partie vu grâce à la présence de l'un de mes acteurs japonais préférés : Ikebe Ryo.
Une jolie et fidèle retranscription des tourments de l'âme japonaise d'après-guerre nous est proposée ici.
Printemps précoce
Le scénario n'est pas très original mais les acteurs sont plus que convaincants et les situations sont parfois cocasses entre ces deux têtes de mule.
J'adore le personnage joué par Saburi Shin. Sous ses airs de benêt, se cache un homme aimant et plutôt gauche, c'était trop mignon à voir, notamment dans
Un classique à voir !
Le Goût du riz au thé vert
Plus subtil que Fin d'automne, mais avec cette même volonté de montrer des hommes dans des positions plutôt fâcheuses. Ils ont la belle vie par rapport aux femmes, réduites à une vie domestique ou à des métiers visant à les servir, mais ils n'en font tristement rien d'intéressant. Les bars et l'ivresse sont très présents dans le film, comme son titre peut le laisser entendre. L'ensemble dénonce une certaine irresponsabilité des hommes, mais dont les femmes payent les conséquences ; ça forme une ambiance douce-amère assez convaincante.
Comme nous sommes au cinéma et qu'il faut un beau message, les deux hommes qu'on voit le plus dans le film, le père et le fils aîné, finissent par prendre conscience de la situation. Pour le fils, en étant finalement reconnaissance de l'importance que sa femme a pour lui. Mais surtout avec dans cette fin très touchante pour le père, ému face à sa fille qui va se marier, puis très songeur face à sa propre solitude. Probablement le plus beau rôle de Chishu Ryu, qu'on a pourtant beaucouuuuup vu chez Ozu.
Comme un écho à l'ensemble de son œuvre, c'est une invitation à développer son empathie, à questionner ses rapports aux autres et à savoir prendre sa part quand il s'agit de construire une relation durable avec quelqu'un, qu'elle soit amoureuse, amicale ou familiale. Une filmographie inspirante et enrichissante, en sommes.
Le goût du saké
Bon, bien sûr que le film a une identité propre, avec ici un duo mère/fille et pas de père pour une fois, car décédé il y a des années. Il est compensé par une brochette de copains du père, qui en plus d'être des goujats, se mêlent de tout sauf de ce qui les regarde. Je sais bien que le film se voulait comique, et la position de Ozu face à ces personnages est assez claire, mais moi ça m'a juste exaspéré, rappelé des phrases que j'ai moi-même pu entendre ou des moments que j'ai pu vivre. Quand on réalise un film pour dénoncer le racisme, on n'est pas obligé de nous montrer des gros cons proférant des insultes pendant un quart du film. Bah quand on dénonce le sexisme, c'est pareil.
Entre cet agacement et le sentiment de lassitude dû à la répétition d'un même sujet, avec une mise en scènes scrupuleusement identique et des acteurs communs, je n'ai personnellement pas réussi à passer outre pour apprécier à sa juste valeur le film. Après, objectivement, il est ni meilleur ni moins bon qu'un autre film d'Ozu. Il n'arrivait juste pas dans la bonne conjoncture pour moi.
Ça fait un peu bizarre de voir Setsuko Hara jouer ici la mère, alors qu'elle jouait la fille il y a quelques films de cela. Certes, le scénario joue sur la faible différence d'âge entre mère et fille, mais j'ai quand même envie de dire que c'est moyennement réaliste. Mais c'est cela dit toujours une aussi bonne actrice.
Fin d'automne
Alors on n'est pas complètement inédit non plus, on retrouve d'autres thématiques récurrentes dans son cinéma : la famille, les générations qui s'opposent ou encore un Japon d'après-guerre en pleine évolution/modernisation. C'est d'ailleurs cette dernière thématique qui sera au cœur du film. Elle est abordée sous l'angle original de l'arrivée des électroménagers dans les maisons : la télévision pour les enfants et le lave-linge pour les mamans. Cette arrivée sera source de jalousies et de discordes, qui entraîneront d'une façon ou d'une autre les autres d'événements.
La question du couple sera un peu présente dans le film, mais absolument pas sous l'angle du mariage. On l'aborde cette fois à travers un couple naissant, encore dans sa phase de séduction, avec le personnage de la voisine et le personnage de la tante qui draguent toutes les deux le charmant professeur d'anglais des enfants (et on les comprend, quel dommage que Keiji Sada soit mort 30 ans avant ma naissance...). Ils apportent une touche de fraîcheur et de tendresse au film, et de modernité là encore, tout en gardant toujours du fond, lorsqu'il sera question de leurs insécurités respectives.
L'ensemble forme une comédie dramatique, avec une petite touche de romantique, vraiment convaincante. L'humour est un peu potache (les blagues sur les pets des enfants notamment) mais l'ensemble reste équilibré, ni trop pesant, ni trop léger. Ça s'avère être un film autour d'une thématique assez universelle, des bêtises des enfants, et des adultes pas toujours meilleurs, qui n'a quasiment pas vieilli. Ça rappelle fortement d'autres œuvres du genre, Les 400 coups en tête. Le tout dans une mise en scène se voulant plus dynamique que ce qu'Ozu a pu proposer dans d'autres films, avec parfois une tournure quasiment burlesque, et donc peut-être aspect plus accessible au grand public et plus distrayant. Une vraie belle réussite.
Bonjour
Cette modernité sert bien son histoire, centrée autour du personnage de Wataru Hirayama, un père de famille traditionaliste. Le vrai chef de famille à l'ancienne, qui nous agace parfois (on n'a pas envie de lui mettre des baffes quand il balance ses vêtements par terre et que sa femme les ramasse sagement ?!), mais qui nous attendrit à d'autres, car on sent quand même qu'il a un bon fond, et veut le meilleur pour ses filles. Dès le début du film, on le sent un peu anachronique dans ce décor modernisé. La suite du film nous donnera raison. Shin Saburi, qui ne m'avait pas nécessairement séduite dans Le goût du riz au thé vert, campe ici très bien le personnage. Il représente bien toutes les facettes de ce père, à la fois la bonhomie rassurante et la froideur qui punit et provoque une ambiance électrique.
Pour le reste, Ozu aborde pour la énième fois la question du mariage. Je crois que j'arrive un poil à saturation, même s'il arrive à se renouveler en osant ici aller au clash, à la confrontation entre jeune et ancienne génération, ce qui donne une identité bien définie au film. Jusqu'alors dans ses films, malgré certains désaccords, le respect des aînés restait très présent. Ici on va nous montrer des personnages en farouche opposition, que ce soit la fille ou la mère à un moment.
Selon une certaine suite logique, l'humour n'est pas très présent dans le film, moins que dans d'autres qu'il ait fait sur ce thème en tout cas, mais il n'est pas absent. On fait le choix appréciable de traiter cette confrontation sans lourdeur, sans pathos, plutôt avec légèreté, une volonté de dédramatiser. La fin assez joyeuse permet également de terminer le film le sourire aux lèvres.
Fleurs d'équinoxe
On plonge comme souvent dans une ambiance familiale, avec de la tendresse entre les personnages, mais dès le début, on sent que quelque chose cloche cette fois. Deux filles, une mère qui a mystérieusement abandonné sa famille il y a longtemps et un père qui semble bien éloigné des préoccupations de ses filles, ne les comprenant pas vraiment. La fille aînée revient s'installer chez son père après l'échec de son mariage, causé entre autres pas les addictions de son mari - mariage qui a été planifié par son père, culpabilité donc. La cadette doit, elle, gérer une grossesse non désirée, avec le père de l'enfant qui ne se sent particulièrement pas concerné par le sujet et n'arrivant à se confier ni à son père ni à sa sœur.
Le pitch n'est donc déjà pas très gai, mais les développements sont dans la continuité. Aucun de ces arcs narratifs ne va connaître une issue plaisante. D'habitude on retrouve dans les œuvres d'Ozu un peu d'humour, mais là vraiment rien du tout... Ça en devient alors assez lourd en fait. C'est un film que j'ai trouvé très triste et absolument sans espoir. Même la réalisation m'a semblé pesante, avec ces plans fixes un peu étouffants - sauf erreur il n'y a pas un mouvement du film.
L'ensemble était intéressant pourtant. Malgré cette notation un peu basse, je ne dis absolument pas que le film est mauvais. Mais pour ma part, je n'ai pas réussi à trouver mon visionnage agréable.
Crépuscule à Tokyo
On embarque donc dans un triangle amoureux, d'un mari trompant sa femme avec une collègue de travail. Ça aurait pu être une histoire simple, déjà vue, binaire, mais on a su y apporter énormément de subtilités et de nuances, ainsi qu'une forte émotion baignant tour le film, sans jamais être pesant. La fin fait même preuve d'un message assez positif
Ce qui est fort, je pense, c'est qu'on arrive à ressentir de l'empathie pour chacun des protagonistes. Bien sûr, la femme trompée, c'est bien normal d'être touché par sa douleur, sa jalousie, sa solitude, c'est tout de même elle la première victime de cette histoire. Mais le mari nous touche également, par ses failles, ses blessures, son travail assez prenant, et qui gère tout ça un peu comme il peut. La thématique de l'enfant qu'ils ont perdu est à ce titre très importante dans le film, et d'autant plus intéressante que c'est un thème finalement assez rare, traité ici avec pudeur et justesse. Plus surprenant encore, l'amante va nous toucher également. Elle sait pertinemment être dans une position indélicate, qui la questionne beaucoup ; et son entourage ne va pas beaucoup l'aider en lui faisant injustement porter toute la culpabilité de cet adultère.
C'est également un film que j'ai trouvé intéressant sur sa forme, peut-être plus encore que les autres de ce réalisateur, car on offre une plus large variété de type de mise en scène. Le film sait quitter les intérieurs feutrés des habitations japonaises pour nous montrer une vision assez large de ce pays. Le mode de vie à la ville comme à la campagne, ainsi que le monde du travail sont assez bien dépeints. On ose enfin aborder frontalement des sujets qui faisaient l'objet d'un certain tabou jusqu'alors, comme la seconde guerre mondiale, et les séquelles qu'elle a laissées dans la société. Et bien évidement, l'interprétation a été soignée.
Peut-être que le film souffre de quelques longueurs cependant. On aurait facilement pu passer sous la barre des 2h. Mais ça n'entache pas beaucoup mon appréciation globale, qui reste extrêmement positive.
Printemps précoce
A titre principal, le film va s'intéresser à un couple issu d'un mariage arrangé qui bat sérieusement de l'aile. Clairement, ils s'ennuient, la communication est rompue et le respect les a parfois quitté. Pourtant au fil du film, ils arriveront à se retrouver, reprendre le dialogue, reconnaître chacun sa part de torts. Pour cela le film s'avère assez inspirant. Finalement le film nous dit que mariage arrangé ou d'amour, un couple doit se construire, s'entretenir, un effort quotidien à faire pour qu'il dure. Ça m'interpelle, car j'ai rarement vu ça au cinéma, qui a plutôt tendance à tout simplifier et à ne mettre en valeur que les débuts un peu euphoriques du couple, mais pas forcément l'amour plus discret qui reste des années après.
C'est donc un film assez riche, avec pas mal de matière à réflexion. S'il ne fallait en voir que l'un des trois que j'ai cités plus haut, ce serait clairement celui-ci. Mais il n'empêche que je vois trop de points communs avec d'autres films du réalisateur, pour être complètement séduite. Je ne trouve pas nécessairement pertinent de revenir ainsi à plusieurs reprises sur un même sujet. Pour tout vous dire, je viens pourtant seulement de voir ces trois films, ils devraient donc être encore frais dans ma mémoire, pourtant je constate que je suis déjà en train de les mélanger, de plus savoir dans lequel j'ai vu quoi.
Par ailleurs, son émotion ne m'aura pas toujours atteinte. L'interprétation élégante mais parfois un peu trop contenue des deux interprètes principaux, n'incite pas non plus à un débordement d'émotion ; Shin Sabuki jouant Mokichi, le mari un peu gauche, et Michiyo Kogure, jouant son autoritaire épouse Taeko. La fraîcheur de Keiko Tsushima, jouant la pétillante nièce Setsuko, m'a en revanche beaucoup plu.
(Et maintenant je suis très motivée pour cuisiner ce fameux riz au thé vert qui m'intrigue pas mal, haha)
Le Goût du riz au thé vert
Ce film s'avère bien plus moderne dans son approche que Printemps tardif, car la Noriko de ce film fait véritablement le choix du célibat, synonyme pour elle de liberté. Tout en restant toujours respectueuse de ses aînés, elle assume une certaine opposition à sa famille. Et même si sa position connaîtra quelques inflexions au fil du film, le message restera toujours assez moderne.
Là où le film m'embête un peu, c'est que sur le papier, son message est infiniment plus en accord avec mes valeurs que celui de Printemps tardif, mais je ne pourrais pas vraiment affirmer avoir préféré ce film pour autant. Printemps tardif avait un aspect plus sérieux, plus dramatique et donc plus émouvant. Été précoce fait plutôt le choix de la légèreté, avec des touches d'humour très présentes (à travers les enfants et le groupe de copines notamment), mais qui dilue parfois un peu l'intensité et l'émotion. Les relations familiales ont été moins fouillées, malgré une situation qui s'y prêtait pourtant mieux, avec ces 3 générations sous le même toit. Son traitement de la société japonaise en pleine évolution après la guerre m'a également semblé moins saisissant.
Malgré tout, ça reste un beau film et une découverte sympathique pour moi, même si ça n'est donc pas un coup de cœur.
Été précoce
On suit dans ce film une jeune femme, Noriko, qui du haut de ses 27 ans, horreur, n'est toujours pas mariée (quand je disais que ça avait vieilli...). Elle dit que c'est par choix, mais ne pensez pas pour autant que c'est une femme indépendante tenant à sa liberté, ce qui donnerait une tournure très moderne au film. Nooooon, elle fait ça par sacrifice, pour ne pas quitter son père veuf, qui risque de s'ennuyer et de pas savoir s'occuper de la maison sans elle... Bon, bah disons que ça commence un peu mal pour moi. Malgré une relation père/fille touchante à sa manière, la projection dans l'histoire n'était vraiment pas aisée pour moi.
Heureusement, le film termine mieux qu'il commence, avec un message bien plus ouvert. Puisque de fil en aiguille, le père et la tante de Noriko intriguent, non pas pour la marier contre sa volonté, mais pour qu'elle prenne d'elle-même son envol, vive sa vie de couple de famille à elle, même si ça veut aussi dire pour eux d'accepter de moins la voir. Parfois laisser partir les gens peut être une preuve d'amour, c'est en tout cas ce que dit le film, et rares sont les autres œuvres à l'affirmer (je n'ai que "lost in translation" et "her" qui me viennent à l'esprit et fun fact : leurs réalisateurs respectifs se sont tout deux inspirés de la fin de leur relation amoureuse ensemble).
A titre secondaire, le film dresse un joli portrait du Japon des années fin-40 debut-50. On sent bien son ambiance d'après guerre, entre héritage et modernité. Un pays tiraillé entre la beauté de ses traditions (habitations, kimonos, cérémonie du thé, théâtre traditionnel...) et une américanisation qui s'installe peu à peu, notamment chez la jeune génération, à coups de langue anglaise valorisée dans le monde du travail, de publicité pour du Coca-Cola, ou d'intérieurs occidentalisés.
D'un point de vue technique, le film est propre, mais j'ai regretté sa mise en scène assez répétitive. Presque tous les dialogues du film se font autour d'une table à l'heure du repas. Même si on s'efforce de multiplier les angles de vue, parfois audacieux (quand les acteurs sont vraiment face camera, il y a quelque chose de saisissant, comme s'ils s'adressaient directement à nous, spectateur) un sentiment de lassitude s'est installée chez moi.
Coup de cœur en revanche pour l'interprétation de Setsuko Hara. J'avais quelques doutes pourtant au départ, avec son énorme sourire en permanence, qui lui donne un côté un peu niais. Mais on comprend ensuite que c'était bien du jeu de sa part, et qu'elle est capable aussi de scènes bien plus posées et même assez dramatiques. Elle propose alors un jeu d'une grande sophistication, avec une émotion là, palpable, prête à exploser, mais contenue. Vraiment magnifique à voir.
Printemps tardif
Très rafraîchissant dans les rapports entre tous les protagonistes, j'ai beaucoup aimé le franc-parler de Yuriko... c'était marrant de la voir clouer le bec aux trois fripons entremetteurs
Fin d'automne
C'est donc avec un vrai regard bienveillant que j'ai abordé ce film, qui m'a bien évidemment émue.
Été précoce
Le peu de dialogues (dans la plupart des films d'Ozu Yasujiro) est un des points que j'apprécie tout particulièrement dans ce genre de films.
Je me retrouve beaucoup en Noriko, j'ai beaucoup aimé la subtilité du scénario, de la relation "simple" père-fille et des questionnements qui peuvent en découler.
À voir !
Printemps tardif