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Laurence Anyways. Aaaaah, Laurence Anyways. Ce long "aaaaah" est en fait un soupir de bonheur, ce film étant mon préféré (pour le moment hm je suis encore très jeune et je n'ai pas vu énormément de films loin de là). Le visuel est magnifique, l'histoire captivante même si le film est tout de même assez long. Je ne sais pas quoi dire de plus, je vais juste me répéter, je l'aime beaucoup trop et je n'arrive pas à être objective dessus. Juste une chose : vous devez le regarder. Il est vraiment magnifique.

Après avoir adoré "j'ai tué ma mère" et avoir été déçue par "les amours imaginaires", j'ai été plutôt ravie de retrouver la justesse du premier film dans "Laurence Anyways". On y traite d'un thème rare avec le ton tout à fait approprié. On ne tombe ni dans le racoleur, ni dans l'autre extrême, que serait une narration très froide, façon documentaire. On nous propose une véritable œuvre de fiction, avec une vraie intrigue et surtout une très jolie histoire d'amour, tout en nous renseignant plutôt bien sur un thème assez tabou.

Néanmoins, quelques petits détails m'ont chiffonnés.

Je ne nie pas une seule seconde le talent de réalisateur de Xavier Dolan, mais pour le coup, je trouve qu'il en fait un peu beaucoup trop. Il multiplie les effets de style qui n'ont aucun intéret pour traiter le sujet. Je veux dire que l'histoire tourne quand même très clairement autour d'un seul et unique personnage, c'est le genre de film qui appelle à une construction assez sobre et intimiste je pense. Au lieu de ça, on a par exemple des scènes quasiment musicales, où j'avais un peu envie de rappeler à Dolan qu'il tourne un film... Pas le clip de la chanson Fade to Grey...

Par conséquent, en plus d'avoir un rendu assez froid, je trouve que le film souffre de pas mal de longueurs. Et comme ça dure presque 3h, ça a un peu tendance à m'agacer.

Aussi, j'ai eu l'impression qu'on mettait trop le personnage de Fred en avant. C'est un personnage que j'ai littéralement adoré, car il est terriblement bien construit. Fred est une femme marquante par son fort caractère et extrêmement touchante par son histoire. Je sais pas trop pourquoi, mais je me suis vraiment reconnue en elle. Et surtout ça m'a vraiment fait chaud au cœur de voir pour une fois un personnage féminin si intéressant et si important pour un intrigue. Sans faire ma militante féministe, avouez que c'est assez rare.

Mais d'une façon assez contradictoire, c'est justement parce que j'ai eu ce profond attachement pour Fred, que je n'ai pas réussi à m'attacher à Laurence. Ce personnage, qui est pourtant le héros du film, m'a semblé totalement fade et effacé. Sans cesse dans l'ombre de sa fiancée. Et l'un dans l'autre, ça m'a vraiment donné une impression de film déséquilibré, voire mal construit.

Le casting agave encore ce constat, car j'ai trouvé Suzanne Clément (qui joue Fred) infiniment plus expressive et, là encore, touchante, que Melvil Poupaud (qui joue Laurence), qui, tout en étant juste lui aussi, est beaucoup plus sobre et posé.

Mise à jour : j'ai revu le film en 2023, donc genre 9-10 ans après mon premier visionnage quand même. Certaines qualités du film ne me sont apparues que maintenant, à commencer par son message fil rouge : homme ou femme, Laurence est et restera toujours la même personne. C'est un message que je trouve très juste, très fort, très engagé.

J'ai également su mieux apprécier au second visionnage la prestation de Melvil Poupaud, qui est effectivement dans la retenue, mais néanmoins très juste et sensible. J'ai moins ressenti au second visionnage le déséquilibre avec le personnage de Fred, peut-être parce que j'ai su mieux le comprendre cette fois.

Si je persiste et signe sur la longueur du film et son esthétisation parfois excessive, qui ne me semblent pas toujours servir son scénario, ça m'a là aussi moins dérangé.

En fait mon second visionnage c'est avéré meilleur que le souvenir que j'avais du film, j'ai même remonté le film d'une liste pour l'occasion.

Déjà admirative du cinéma de Xavier Dolan, ce film n'a fait que confirmer (voir renforcer) ma passion pour ce réalisateur. Laurence Anyways m'a littéralement bouleversé, c'est un film réellement BEAU dans le sens que, l'histoire de Laurence est extrêmement touchante mais aussi par la beauté même du film, par son esthétique. L'amour entre Laurence et Fred fait surement partie des plus belles histoires d'amour qui m'ai été donné de voir au cinéma. Et que dire des plans: maitrisés d'une main de maitre ,composés presque à la manière d'une photographie, ils contribuent fortement à l'émotion qui émane de ce film. Les acteurs sont eux aussi, époustouflants : ils habitent leurs personnages ,ce n'est plus Suzanne Clément et Melvil Poupaud que l'on voit à l'écran mais le couple de Fred et Laurence qui nous transporte à travers leur histoire. La bande son est comme toujours chez Xavier Dolan merveilleuse.

Le génie de Dolan condensé en un seul film.

Ce film m'a prise aux tripes. Je ne trouve pas de meilleure qualification. La performance des deux acteurs principaux est époustouflante, pleine d'émotions et surtout juste. Tout le film, du scénario aux acteurs, des cadres aux jeux de lumière en passant par le choix des chansons, tout est excellent. Je me retrouve comme après avoir vu "Mommy", chamboulée.

Très chouette film, vraiment esthétique et très profond sur un sujet très difficile à aborder socialement. Je l'ai beaucoup étudier dans le cadre de mon mémoire, vraiment très intéressant.

Que dire de ce film à part qu'il est incroyable. Dolan impressionne une fois de plus et c'est tout simplement beau à voir. Une belle histoire touchante et sublime.

Un beau film, très touchant qui nous met dans la peau d'un homme qui se travestit.