Commentaires

Une part de moi comprend parfaitement que le film a marqué les esprits à Cannes, car c'est indéniablement une proposition artistique très forte et qui ne laissera personne indifférent. Mais une autre part de moi reste circonspecte devant le fait que le film ait reçu la plus belle récompense du Festival, la palme d'or, alors qu'il semble si peu abouti par moment. Il m'aurait semblé plus juste de donner un prix d'interprétation à la merveilleuse Agathe Rousselle ou un prix pour cette mise en scène, certes à ne pas mettre sous tous les yeux, mais forte, soignée et marquante, très bonne photographie également ; mais un prix récompensant ainsi le film dans son ensemble, j'ai plus de mal à comprendre.

Que je le dise tout de suite comme ça c'est fait : j'ai trouvé le scénario mauvais et absolument pas crédible. Il y a des points non-réalistes du film qu'on justifie juste a coup de baguette magique "genre fantastique" qu'on peut éventuellement admettre, malgré la paresse de l'explication Spoiler(cliquez pour révéler)(principalement la grossesse humain / voiture). Mais il y a aussi beaucoup de choses pourtant réalistes sur le papier, dans le sens où ça pourrait arriver dans la vraie vie, mais qui n'ont aucune crédibilité non plus et là c'est plus problématique. Par exemple une série de meurtres dont tout le monde semble se foutre, ou un personnage qui usurpe l'identité d'un autre, et personne réagit, alors qu'il n'y a aucune ressemblance physique.

Le développement psychologique des personnages est également assez inexistant, quand bien même il y aurait eu des choses très intéressantes à dire, sur le personnage d'Alexia bien sûr, mais sur le personnage de Vincent Lindon également. Ce sont deux personnages qui évoluent énormément au cours du film, pourtant on ne dit pas grand-chose de ces évolutions. Elles sont là, visibles, évidentes, mais on n'en dit rien ou si peu. Spoiler(cliquez pour révéler)J'ai cependant bien aimé l'intéressant parallèle, jeu de miroir entre Alexia, qui est une femme hypersexualisée au début du film, mais se fait passer pour un homme ensuite, et Vincent, qui est l'archétype de la masculinité un peu toxique, mais s'avère finalement psychologiquement blessé et sensible.

Cependant, malgré ces énormes faiblesses, il y a quand même quelque chose qui a su me cueillir dans les thématiques du film. Le film a, à sa manière, une vraie fraîcheur et modernité, car on aborde des sujets rares, si ce n'est inédits.

Déjà forcément le sous-genre du body horror n'est pas le plus courant, mais je ne l'avais en plus jamais vu traité avec cette transversalité. On cherche à montrer une large variété de corps qui souffrent, et notamment la souffrance qu'on s'inflige tout seul. Paradoxalement, je trouve que ça donne envie de prendre soin de son corps et d'être indulgent avec soi-même, à l'image d'Alexia sur la fin, qui s'excuse de faire cela à son corps.

Ensuite, un peu dans la continuité de ce travail sur le corps, la question du genre est posé d'une façon sortant des sentiers battus. On a déjà vu des films sur des personnages transgenres ; sans aller jusqu'à dire que c'est bon, c'est entré dans les mœurs pour tout le monde, ce n'est plus une nouveauté au cinéma. On a aussi déjà vu des personnages en transition qui se font du mal à eux-mêmes pour accélérer le processus - je pense à Girl de Lukas Dhont notamment. Mais ce n'est pas de ça dont il est question ici. On est vraiment dans une autre catégorie, inédite pour ma part. Un personnage d'Alexia qui joue avec son genre, son identité, son apparence, provoquant le trouble car pouvant être ultra féminine comme très masculine, parfois les deux à la fois ; queer ? Gender-fluid ? Je ne sais pas comment il faut la qualifier, mais je trouve intéressant de donner la parole aussi à ces profils de personnage.

Enfin, je ne sais pas si on peut vraiment dire que le film est féministe ou traite de la condition féminine, car il est quand même très particulier, mais il met clairement les pieds dans le plat concernant la violence et les femmes. Et là encore avec audace, car il n'est pas seulement question de femmes victimes de violence, mais aussi de femmes qui savent dire non, se défendre, et également, plus rare encore, de femmes violentes.

Bref, je ne peux pas dire que je suis une grande fan du film, mais il y a quand même un certain nombre de choses qui m'y interpellent et qui me font dire qu'il mérite un coup d’œil. A minima pour se faire sa propre opinion, sans se laisser influencer par les critiques parfois excessives et polémiques que le film a pu provoquer.

Il faut tolérer un certain niveau de violence pour pouvoir apprécier (ou simplement regarder) ce film, mais pour ceux qui s'en sentent capable, Titane est un film brillant, une quête d'humanité qui mêle organique et métallique, tendresse et violence, amour et horreur.

La réalisation est intéressante, le rythme de la première partie est assez rapide, mais c'est surtout dans la seconde que le film se déploie dans toute sa grandeur. Comme d'habitude avec Ducournau, le travail de l'image et du son est au point, l'ambiance est créée très efficacement grâce à sa manière de mettre en scène les corps, ce qu'ils subissent et ce qu'ils font, surtout. Les acteurs sont d'ailleurs excellents dans leurs rôles, Agathe Rousselle come Vincent Lindon (et les autres).

Le film pose également des questions sur le genre, la capacité à exister au sein de rôles typiquement contraignants, ainsi que sur la sexualité, qui sont autant de moyens d'explorer la notion d'humanité.

Bref, je recommande ce film puissant à ceux que la violence et le body horror n'effraient pas.

Ok, le film en met plein les yeux parce qu’il n’hésite pas à aller loin.

La réalisatrice ose montrer sans filtre les femmes dénudées, la violence des actes ou le déchirement de l’accouchement.

Et si Vincent Lindon est étonnant dans ce rôle, c’est Agathe Rousselle qui impressionne par sa performance.

Mais le film a beau ne pas avoir de limite et en jeter plein la vue, il se répète beaucoup… Plusieurs fois, il tourne en rond à proposer les mêmes idées, séquences, scènes – avec des dialogues et vues différents, certes, mais ça reste redondant.

Et au final, c’est un bel objet, qui m’a plusieurs fois pris aux tripes mais plusieurs fois ennuyé aussi…

Je pense qu'on ne peut qu'aimer ou détester ce film. Je lui reconnais un tas de qualités (jeu des acteurs, bande son, images, représentation des corps, réalisation, rythme etc.) mais c'était juste trop pour moi, trop d'horreurs et d'horrible. J'ai finalement passé les 2/3 du film les yeux fermés pour éviter de m'évanouir.

La première partie du film (meurtres en série) est finalement presque drôle une fois qu'on a vu la seconde qui, quant à elle, relate la relation ambiguë entre un ancien pompier qui veut à tout prix croire qu'il a retrouvé son fils, et le personnage principale. Le film est fascinant, angoissant, et singulier (c'est le moins que l'on puisse dire)

Un film qui ne peut pas laisser indifférent, avec un esthétisme certain, et de très bons acteurs, mais une histoire trop folle à mon goût

Un film original avec de très bons acteurs et une bande son super. On retrouve vraiment le style de Grave, j'ai vraiment apprécié. Oui le film est parfois dur mais en même temps la musique et certaines scènes ramènent de la légèreté. Il y a des moments un peu trop christiques à mon goût mais globalement, très bon film!

Un film étrange, à la fois thriller et fantastique, avec des acteurs tout à fait à la hauteur. La première partie, mettant en scène quelques meurtres avec curieusement un ou deux passages drôles, nous fait découvrir l'héroïne et permet de comprendre la suite. Au début on est dans un thriller, à la fin on est dans du fantastique, peut-être avec un soupçon de Stephen King. Et tout le long des comportements humains et des séquences dures. Musiques au top, et images parlantes. Beau film.