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Commentaire de pwachevski

Anatomie d'une chute


Commentaire ajouté par pwachevski 2024-01-28T14:54:51+01:00

Ce film tombe dans la catégorie des films qui me sèchent un peu sur place (coucou Breaking the waves). Quand ils se terminent je sais que j'ai aimé, mais je sais aussi qu'il va falloir les laisser décanter, y repenser plus tard, pour vraiment percevoir toutes les subtilités. Anatomie d'une chute est vraiment un film et un scénario extrêmement fins, très écrits, qui abordent de nombreux sujets et viennent remuer des sentiments qu'on cherche souvent plutôt à enfouir. Franchement, je commence sérieusement à y croire à l'Oscar du meilleur scénario. Et dans tous les cas, victorieux ou non, c'est une expérience que je n'oublierai pas de sitôt.

C'est aussi, je pense, le plus abouti des films de Justine Triet que j'ai vus (je n'ai pas vu La bataille de Solférino). Et également un film assez surprenant dans son œuvre, car on est à la fois très proche et très éloigné de ce qu'elle a déjà fait.

Proche parce qu'on retrouve Sandra Hüller à qui elle a déjà fait confiance dans Sibyl, et par des thématiques ou situations qu'on a déjà vues et qu'on peut repartir en 3 sphères :

- Le métier d'écrivain, à quel point on peut s'inspirer de sa vraie vie, à qui appartient réellement la bonne idée, la gestion du succès, par soi et par les autres (surtout vu dans Sibyl, mais aussi un peu présent dans Victoria) ;

- L'univers judiciaire, avec le procès, les avocats, le chien important dans la procédure (vu dans Victoria) ;

- La vie de couple, mais plutôt sous l'angle des défis qu'elle représente, savoir construire quelque chose avec quelqu'un, lui accorder du temps et de l'intérêt sans s'oublier soi-même, savoir tenir sur la durée, traverser une épreuve, être confronté à l'infidélité, etc (vu dans les deux).

Éloigné car on abandonne ici toute envie d'inclure des touches humoristiques dans l'histoire. On reste purement dans le drame sur toute la longueur du film, jusque dans la construction de son personnage principal. Victoria ou Sibyl, malgré leurs défauts, avaient ce côté pétillant qui les rendait éminemment sympathiques, on se projetait aisément dans l'histoire. Le personnage de Sandra n'est absolument pas comparable. On assume son côté froid, autoritaire, qui met instantanément une barrière entre elle et nous, spectateur. On n'est pas du tout dans la projection, on ne voit pas le film à travers son prisme, on reste spectateur extérieur et objectif de la situation.

On notera aussi que le film a une durée respectable de 2h30, là où les précédents films de la réalisatrice faisaient 1h de moins. Et pour le coup, j'ai trouvé ça très bien pensé au regard de sa thématique. Ça rejoint ce regard extérieur dont je parlais juste avant. On est finalement comme un juré, on éprouve la longueur du film comme on éprouverait la longueur du procès. On a le temps de se perdre en conjectures, de faire des hypothèses, de changer d'avis, de croire puis de ne plus croire. Pendant une bonne partie du film j'étais même persuadée qu'on allait nous laisser sur une fin ouverte, finir le film avant le verdict, seul avec notre intime conviction.

Bon, petit spoiler, il y aura bien un verdict au final, mais qui ne sera pas une révélation, la fin reste assez ambiguë et ouverte. Ça ne sera pas pouf, flashback, c'est comme ça que cela s'est passé, voici la vérité. Comme dans un vrai procès, une hypothèse a été validée par la cour, mais un doute est toujours possible. Il y a un côté un peu frustrant dans cette fin. Mais attention ce n'est pas négatif quand je dis ça, au contraire. Je trouve vraiment qu'on a réussi à capter et faire ressentir une réalité de la justice, qui est que quelque soit le verdict, il n'y a pas d'issue heureuse quand le point de départ est la mort de quelqu'un.

Sans transition, l'interprétation est globalement d'un beau niveau. J'ai eu un peu de mal au départ à apprécier à sa juste valeur Sandra Hüller, du fait du côté froid du personnage. Mais quand elle fait tomber la façade et se laisse aller à sa tristesse, sa frustration, sa colère face à la situation, ça dédouble les émotions, car on est d'autant plus surpris que ça arrive. Ça ne mérite pas l'Oscar à mon sens (surtout vu les queens qui sont nommées en face), mais ça reste une belle prestation.

J'ai beaucoup aimé Swann Arlaud, pour deux raisons. De 1, parce qu'il compense bien la froideur de Sandra, avec une approche qui sera bien plus dans l'empathie, l'émotion, une certaine tendresse. De 2, parce qu'il nous montre qu'on peut jouer un avocat, être crédible, sans pour autant adopter ce ton grandiloquent et pédant que prennent 99% des acteurs jouant un avocat.

Dans les seconds rôles, Milo Machado Graner, jouant le fils, Daniel, propose un jeu étonnamment sérieux et construit pour son âge. Antoine Reinartz campe, lui, un procureur assez crédible, là encore, ne tombant pas dans la caricature ; même si le côté très codifié du rôle ne provoque pas d'effet waouh. Samuel Theis m'a par contre semblé un peu insignifiant. On le voit presque pas en fait, il a qu'une seule vraie scène finalement. Un peu court pour marquer les esprits. Un bisou à Messi, jouant le chien Snoop ; ça m'a fait sourire de le voir crédité au générique comme un vrai acteur, mais en même temps, il fournit une vraie prestation (oui, je lis les génériques, me jugez pas).

Une toute petite déception peut-être pour la réalisation. Une déception toute relative : non je ne dis pas que le film est mal réalisé. Mais compte tenu du fait que la réalisatrice concourt désormais pour l'Oscar du meilleur réalisateur, je m'attendais vraiment à du très haut niveau. Bah non en fait. Franchement, j'ai trouvé Sibyl mieux réalisé ! La réalisation est indéniablement propre, le montage est brillant, il y a quelques bonnes idées de mise en scène, la direction d'acteurs est précise, mais on n'est pas sur un film avec un cachet de folie et un regard de cinéaste absolument unique. La photographie m'a semblé complètement quelconque. On n'a pas du tout exploité la beauté des montagnes environnantes. Donc je reste circonspecte concernant cette nomination.

Malgré tout, vous l'aurez compris, c'est un film que j'ai beaucoup aimé et qui m'a marqué. Bref, un film à voir sans aucun doute.

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