Cher Cinéphile,
Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.
Nos publicités sont spécifiquement choisies pour être en harmonie avec notre contenu, centré sur le cinéma. Elles sont non intrusives et peuvent vous connecter avec des opportunités pertinentes et passionnantes dans le monde du cinéma. En bloquant ces publicités, vous limitez non seulement une source de revenus essentielle pour nous, mais vous risquez également de manquer de précieuses informations de l'industrie cinématographique.
Pour que vous puissiez continuer à profiter de nos articles, revues et nouveautés du monde du cinéma, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités spécifiquement pour notre site.
Une fois que vous avez désactivé votre bloqueur de publicités, veuillez cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page et poursuivre votre exploration de l'univers cinématographique.
Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.
Cordialement,
L'équipe CineNode
Et encore une preuve qu’on peut porter ses valeurs fièrement et être reconnue pour son talent !
Bravo à la réalisatrice !
Anatomie d'une chute
Anatomie d'une chute
Anatomie d'une chute
Anatomie d'une chute
Anatomie d'une chute
c'est un très bon film, avec de très bons acteurs et j'ai apprécié cet aspect un peu "documentaire"
mais globalement il me manque quelque chose et je n'arrive pas à savoir quoi, je ne suis pas ressortie du film en me disant que c'était le film de l'année mais je pense qu'il vaut vraiment le coup d'œil
Anatomie d'une chute
Anatomie d'une chute
La fin ne m'a toutefois pas convaincue.
Anatomie d'une chute
Une famille, la mère en coupable toute trouvée, un père les deux pieds dans la tombe, retrouvé sans vie devant le chalet, et leur enfant bouleversé.
Rien n’est enjolivé, on assiste au procès d’une femme, et par extension de son couple, sans artifices, le spectre planant, dérangeant et douloureux du meurtre du père, à moins qu’il ne s’agisse d’une chute ?
Mais de la chute de qui est-il vraiment question ? Ou plutôt de quoi ?
En tant que spectateur, on prend un malin plaisir à s’immiscer ainsi dans l’intimité de ce couple jetée en pâture devant un tribunal, la vie, leur vie, étalée là sous nos yeux.
Le procès s’anime progressivement, entre avocats véhéments, fashbacks choisis et regards interloqués, le cadre est dressé, nous nous prenons au jeu et cherchons à notre tour à comprendre.
L’écriture est incisive, d’une précision chirurgicale, servie par des jeux d’acteurs justes et sensibles, elle analyse, décortique, et passe au crible les dessous d’une relation en chute libre.
Sans jamais se complaire dans le pathos ou le voyeurisme malsain, on découvre un couple en perdition, deux êtres troublants et troublés, dévorés par l’ambition et la culpabilité.
De la passion ne subsiste que le plus laid, la jalousie, les obsessions, les reproches, tout ce qui ronge de l’intérieur et la sentence tombe, implacable : le faire couple tue à petit feu.
Vision désenchantée du couple ou portrait sans concession des relations conjugales, anatomie d’une chute propose dans une réalisation dépouillée finement écrite un drame tragiquement banal.
(Mention spéciale à Sandra Hüller, stupéfiante dans son interprétation, à la fois mystérieuse et rayonnante)
Anatomie d'une chute
Anatomie d'une chute
Bon, après Sans Filtre et divers Goncourt, je me disais que je mettais la barre trop haut pour ce genre de prix.
Ça se confirme ici…
C’est pas mal en soi, j’ai pas vu le temps passer, c’est très bien joué, très bien filmé (j’ai adoré le premier passage de Daniel à la barre, filmé de son point de vue et sans qu’on voit qui parle, pour nous mettre dans son champ de vision)…
Le gamin est très bon…
Mais c’est la mode ; j’ai vu 20 000 espèces d’abeilles un peu avant et la gamine est tout aussi excellente.
Donc très bien fait.
Mais le côté froid de la femme, de l’ensemble, ne m’a pas permis de m’attacher aux personnages…
Et le manque d’enjeux rapproche le film d’un documentaire qu’il n’est pas… Si c’est pour faire un doc, j’ai largement préféré un Coupable Idéal ; si c’est pour faire un film, j’ai largement plus kiffé 12 Hommes en Colère ou Sleepers, qui ont de la forme en plus du fond…
Bref, oui, c’est bien fait, mais j’ai vu mieux…
Anatomie d'une chute
C'est aussi, je pense, le plus abouti des films de Justine Triet que j'ai vus (je n'ai pas vu La bataille de Solférino). Et également un film assez surprenant dans son œuvre, car on est à la fois très proche et très éloigné de ce qu'elle a déjà fait.
Proche parce qu'on retrouve Sandra Hüller à qui elle a déjà fait confiance dans Sibyl, et par des thématiques ou situations qu'on a déjà vues et qu'on peut repartir en 3 sphères :
- Le métier d'écrivain, à quel point on peut s'inspirer de sa vraie vie, à qui appartient réellement la bonne idée, la gestion du succès, par soi et par les autres (surtout vu dans Sibyl, mais aussi un peu présent dans Victoria) ;
- L'univers judiciaire, avec le procès, les avocats, le chien important dans la procédure (vu dans Victoria) ;
- La vie de couple, mais plutôt sous l'angle des défis qu'elle représente, savoir construire quelque chose avec quelqu'un, lui accorder du temps et de l'intérêt sans s'oublier soi-même, savoir tenir sur la durée, traverser une épreuve, être confronté à l'infidélité, etc (vu dans les deux).
Éloigné car on abandonne ici toute envie d'inclure des touches humoristiques dans l'histoire. On reste purement dans le drame sur toute la longueur du film, jusque dans la construction de son personnage principal. Victoria ou Sibyl, malgré leurs défauts, avaient ce côté pétillant qui les rendait éminemment sympathiques, on se projetait aisément dans l'histoire. Le personnage de Sandra n'est absolument pas comparable. On assume son côté froid, autoritaire, qui met instantanément une barrière entre elle et nous, spectateur. On n'est pas du tout dans la projection, on ne voit pas le film à travers son prisme, on reste spectateur extérieur et objectif de la situation.
On notera aussi que le film a une durée respectable de 2h30, là où les précédents films de la réalisatrice faisaient 1h de moins. Et pour le coup, j'ai trouvé ça très bien pensé au regard de sa thématique. Ça rejoint ce regard extérieur dont je parlais juste avant. On est finalement comme un juré, on éprouve la longueur du film comme on éprouverait la longueur du procès. On a le temps de se perdre en conjectures, de faire des hypothèses, de changer d'avis, de croire puis de ne plus croire. Pendant une bonne partie du film j'étais même persuadée qu'on allait nous laisser sur une fin ouverte, finir le film avant le verdict, seul avec notre intime conviction.
Bon, petit spoiler, il y aura bien un verdict au final, mais qui ne sera pas une révélation, la fin reste assez ambiguë et ouverte. Ça ne sera pas pouf, flashback, c'est comme ça que cela s'est passé, voici la vérité. Comme dans un vrai procès, une hypothèse a été validée par la cour, mais un doute est toujours possible. Il y a un côté un peu frustrant dans cette fin. Mais attention ce n'est pas négatif quand je dis ça, au contraire. Je trouve vraiment qu'on a réussi à capter et faire ressentir une réalité de la justice, qui est que quelque soit le verdict, il n'y a pas d'issue heureuse quand le point de départ est la mort de quelqu'un.
Sans transition, l'interprétation est globalement d'un beau niveau. J'ai eu un peu de mal au départ à apprécier à sa juste valeur Sandra Hüller, du fait du côté froid du personnage. Mais quand elle fait tomber la façade et se laisse aller à sa tristesse, sa frustration, sa colère face à la situation, ça dédouble les émotions, car on est d'autant plus surpris que ça arrive. Ça ne mérite pas l'Oscar à mon sens (surtout vu les queens qui sont nommées en face), mais ça reste une belle prestation.
J'ai beaucoup aimé Swann Arlaud, pour deux raisons. De 1, parce qu'il compense bien la froideur de Sandra, avec une approche qui sera bien plus dans l'empathie, l'émotion, une certaine tendresse. De 2, parce qu'il nous montre qu'on peut jouer un avocat, être crédible, sans pour autant adopter ce ton grandiloquent et pédant que prennent 99% des acteurs jouant un avocat.
Dans les seconds rôles, Milo Machado Graner, jouant le fils, Daniel, propose un jeu étonnamment sérieux et construit pour son âge. Antoine Reinartz campe, lui, un procureur assez crédible, là encore, ne tombant pas dans la caricature ; même si le côté très codifié du rôle ne provoque pas d'effet waouh. Samuel Theis m'a par contre semblé un peu insignifiant. On le voit presque pas en fait, il a qu'une seule vraie scène finalement. Un peu court pour marquer les esprits. Un bisou à Messi, jouant le chien Snoop ; ça m'a fait sourire de le voir crédité au générique comme un vrai acteur, mais en même temps, il fournit une vraie prestation (oui, je lis les génériques, me jugez pas).
Une toute petite déception peut-être pour la réalisation. Une déception toute relative : non je ne dis pas que le film est mal réalisé. Mais compte tenu du fait que la réalisatrice concourt désormais pour l'Oscar du meilleur réalisateur, je m'attendais vraiment à du très haut niveau. Bah non en fait. Franchement, j'ai trouvé Sibyl mieux réalisé ! La réalisation est indéniablement propre, le montage est brillant, il y a quelques bonnes idées de mise en scène, la direction d'acteurs est précise, mais on n'est pas sur un film avec un cachet de folie et un regard de cinéaste absolument unique. La photographie m'a semblé complètement quelconque. On n'a pas du tout exploité la beauté des montagnes environnantes. Donc je reste circonspecte concernant cette nomination.
Malgré tout, vous l'aurez compris, c'est un film que j'ai beaucoup aimé et qui m'a marqué. Bref, un film à voir sans aucun doute.
Anatomie d'une chute
Outre le casting en partie identique, on a également des thématiques communes ou qui se font joliment écho. Mais ici, j'ai eu le sentiment qu'on "assumait" plus les choses. On ose aller plus franchement dans le drame, avec une émotion du coup décuplée. La solide interprétation collective y est d'ailleurs pour beaucoup. Tout le monde est vraiment à sa place, crédible dans son rôle, mais je pense quand même que c'est Adèle Exarchopoulos qui m'a le plus touché.
De plus, on affiche des ambitions cinématographiques plus fortes. La narration est plus complexe, moins linéaire, afin de ménager comme un second degré de lecture, qu'on ne comprend totalement qu'après coup. Comme pour Victoria, et peut-être même plus encore, il y a un côté assez bluffant d'avoir réussi à faire appel à une telle variété de situations et d'émotions sur un film pourtant très court (1h30). D'un point de vue technique, on a une composition de l'image plus soignée, avec quelques plans vraiment bien travaillés. La photographie a également été mieux pensée.
Je dois cependant reconnaître que le film m'a un peu perdue sur la fin, qui a un caractère peut-être un peu too much. Pas tant parce qu'il s'y passe une énormité, mais plutôt par une accumulation de choses, qui perd un poil en crédibilité et rend la morale de l'histoire un peu brumeuse. En tout cas pour ma part je n'ai pas l'impression de l'avoir comprise. J'ai aimé ce que j'ai vu, mais j'ai un petit sentiment de "tout ça pour ça" qui fait que je ne m'emballe pas complètement.
Sibyl
C'est ainsi que j'ai découvert avec grand plaisir ce personnage de Victoria. Je ne me retrouve pas forcément dans tous les aspects du personnage, mais globalement j'ai ressenti une vraie tendresse pour elle. Victoria me semble être le reflet de la vie de beaucoup de femmes d'aujourd'hui. Une femme qui essaye d'être au top partout, vie professionnelle, familiale, amicale, de couple, sexuelle, mais qui s'oublie un peu beaucoup dans l'équation, et qui termine chez des gourous de tout ordre pour essayer de mettre un nom sur son vide intérieur.
On est toutes un peu Victoria ou on a tous une copine qui est un peu Victoria, la projection m'a vraiment semblé simple, le message du film limpide. On sait appuyer là où ça fait mal, on sait nous ouvrir les yeux ou nous pousser à la réflexion, mais sans jamais être lourdingue ou intello, et même en ménageant pas mal d'humour. Et tout ça sur un film qui garde pourtant un format très court de 1h30 à peine. Je trouve qu'il y a une tendance globale à rallonger les films, comme si c'était la seule manière de délivrer un message construit et pertinent. Je suis du coup d'autant plus ravie de voir que non, il y a encore des cinéastes qui concoctent de bons films, des films nobles, de ce format-là.
Quelques points de scénario ne m'emballent cependant pas complètement. A titre très personnel, j'ai beau être juriste, je n'ai pas de passion spécifique pour la fiction juridique. D'autant plus si c'est pour y intégrer une bonne part de fantasme (la position et le ton caricatural de l'avocat) et d'absurdités comme ici (l'intrigue autour du chien entre autres). Je ne comprends pas trop l'intérêt de véhiculer cette image de la justice. Plus objectivement peut-être, je ne suis également pas totalement séduite par le choix d'avoir fait du film finalement une comédie romantique. Parce qu'on a déjà soupé de ce genre à toutes les sauces. Pour ma part ce n'est plus un genre qui m'emballe, alors qu'oser une vraie comédie dramatique, sans l'aspect romantique, aurait donné un cachet plus fort au film. Mais aussi parce que sur le fond, j'ai trouvé ça moins pertinent, moins juste. C'est un peu facile de laisser entendre qu'il suffit de trouver la bonne relation pour rééquilibrer sa vie, je pense que le problème est bien plus global et complexe que ça.
La réalisation reste assez basique, dans le sens où on n'affiche pas des ambitions cinématographiques de dingue. On ne recherche pas "le beau" ou la mise en scène millimétrée. Mais on aura malgré tout quelques bonnes idées qui se baladent. La scène de sexe entièrement dans le noir par exemple m'a semblé avoir une vraie puissance.
Malgré ces quelques réserves, j'ai quand même passé un bon moment. L'ensemble est frais, distrayant, intéressant et bien joué. Pour un film de découverte de la réalisatrice, je suis donc plutôt séduite dans l'ensemble et j'ai bien envie d'en voir plus désormais.
Victoria
Sibyl