Diego Quemada-Diez

Vu en espagnol sous titré français, j'ai beaucoup apprécié. Alors certes, ce n'est pas le film le plus joyeux que j'ai vu; il y a très peu de dialogues. Mais tout passe par les gestes, les regards, les sous-entendus, et il a le mérite de raconter du vrai, des histoires qui se passent dans le monde d'aujourd'hui.

La Jaula del Oro est un film dont on connait globalement les tenants et les aboutissements. Malgré cela, il parvient intelligemment à nous embarquer à travers ce voyage un peu fou de quatre jeunes qui croient en la possibilité d'une vie meilleure aux Etats-Unis. Il n'y a que peu de dialogue et on ne connait que peu de choses sur les jeunes (ont-ils une famille, quelles sont leurs motivation, qu'est-ce qu'ils pensent...) mais j'ai trouvé que cela servait plutôt le propos en oppressant un peu le spectateur et en le poussant à s'interroger par lui-même. Les jeunes acteurs sont brillants tant ils paraissent crédibles et les images sont très belles et fortes.

Il ne faut pas s'y tromper, Rêves d'or est un film triste et dur mais il parvient à nous emmener avec lui à travers le Mexique en compagnie de Juan, Samuel, Sara et Chauk.

Adoptant le principe du documentaire et privilégiant l'improvisation, le film est très réaliste et donne l'impression d'assister en direct aux évènements, des plus touchants aux plus terribles. On trouve ici où là des bulles de légèreté qui rendent plus tragique les péripéties des personnages joués par des acteurs d'une grande sincérité et de naturel. Toutefois, la lenteur peut rebuter le spectateur.

Ce film a été pour moi comme la définition d'une grande claque. La façon dont le sujet est traité, avec tout juste ce qu'il faut d'espoir, et tout le reste de réalisme...

J'ai trouvé très percutante la façon comme "détachée" avec laquelle certains passages sont traités...

Spoiler(cliquez pour révéler)Par exemple, le fait que celle que l'on considérait depuis le début comme "personnage principale" soit évincée aux trois quarts du film. Jusqu'à la fin, je m'attendais à ce qu'on la retrouve... mais non. Elle était là une minute, partie la suivante. Pareil avec la mort de l'indigène: c'était si rapide, sans émotion, que cela émeut.

Peu de dialogues, beaucoup d'émotions !

Je viens de le terminer et j'ai déjà envie de le revoir, ce film est réaliste en tout point j'avais l'impression de voyager avec ces gamins de partager leurs peines, leurs peurs et leurs joies. Chapeau au réalisateur.