Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Cinéphile,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Nos publicités sont spécifiquement choisies pour être en harmonie avec notre contenu, centré sur le cinéma. Elles sont non intrusives et peuvent vous connecter avec des opportunités pertinentes et passionnantes dans le monde du cinéma. En bloquant ces publicités, vous limitez non seulement une source de revenus essentielle pour nous, mais vous risquez également de manquer de précieuses informations de l'industrie cinématographique.

Pour que vous puissiez continuer à profiter de nos articles, revues et nouveautés du monde du cinéma, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités spécifiquement pour notre site.

Une fois que vous avez désactivé votre bloqueur de publicités, veuillez cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page et poursuivre votre exploration de l'univers cinématographique.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe CineNode

Films
59 570
Membres
42 403

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de Cinenode
Lire la suite...

Commentaires sur ses livres

Lars Von Trier

Par Eparm12 le 10 Juillet 2015 Editer
Eparm12
J'ai adoré ce film. Je l'ai trouvé fascinant. Il est tellement... Bizarre. Je viens de remarquer que je ne fais que de regarder des films que je qualifie de bizarres en ce moment. Il est d'une beauté époustouflante. Il nous fait part d'une symbolique existentielle. Je ne saurais pas quoi dire de plus, j'ai été emportée. Le seul gros défaut que je pourrais relever serait de dire qu'il est très lent, mais d'une lenteur hypnotique. J'ai été accrochée, complètement envoûtée par ce film.

Je n'avais jamais vu de film de Lars Von Trier auparavant et je suis stupéfaite. Ce film, son film est renversant. Je le connaissais de nom mais rien de plus, j'en avais seulement entendu parler. J'ai aussi entendu beaucoup de choses sur Lars Von Trier, qui est considéré comme un très grand réalisateur. Un réalisateur un peu barge, qui a fait d'excellents films aux nombreuses thématiques, parfois récurrentes dans son cinéma. On m'a dit un jour que lorsque je verrai un film de Lars Von Trier, je saurais immédiatement qu'il s'agit d'un de ses films. Et c'est la stricte vérité : je ne me rappelle pas avoir déjà vu un autre film de ce style. Melancholia est unique. Melancholia est un voyage intérieur, auquel il faut pouvoir se laisser prendre et admirer.

Le film est découpé en trois parties : l'introduction, la partie de Justine et pour finir, celle de Claire. Les deux dernières sont intéressantes et très bien développées. L'introduction est... Magnifique, absolument splendide. On assiste à une sorte de diaporama d'images qui se suivent, toutes plus belles les unes que les autres. Chaque nouveau plan m'a subjuguée, l'esthétique est superbe et léchée au possible, et cet aspect ne faiblit pas tout le long du film, il en est même la grande force. Les couleurs, les tons, les jeux d'ombre et de lumière, les images devenues floues puis à nouveau nettes, tout est parfaitement maitrisé. Lars Von Trier sait nous montrer la beauté pure de chaque chose qu'il filme. Grâce à cela, son film prend une toute autre dimension, celle proche de l'art.

Les acteurs sont excellents, comme habités par leur rôle. C'est la première fois que je ressens quelque chose d'aussi fort en les regardant jouer. Kirsten Dunst est magistrale, elle est comme perdue, acceptant l'inéluctable sans broncher, comme si la venue de Melancholia était pour elle une délivrance. Dans la première partie, Lars Von Trier filme son mariage, on la voit sourire mais ce visage poli n'est qu'une façade, elle se meurt intérieurement, ne pouvant atteindre le bonheur. Son regard est perdu dans le vague, ses expressions empruntes de mélancolie. Je ne cesse de répéter ce mot mais pour moi, elle était perdue d'avance. Kirsten Dunst n'a jamais été aussi impressionnante, je n'aime pas beaucoup cette actrice mais j'ai su l'apprécier ici. Je n'attendais rien d'elle et finalement, elle m'a agréablement surprise.

Charlotte Gainsbourg est aussi incroyable qu'elle, et contrairement à Kirsten Dunst, je l'adore et son personnage aux multiples facettes m'a fascinée. Sœur de Justine, femme de John et mère de Leo, elle fait tout pour faire plaisir à sa sœur sans y parvenir en organisant pour elle sa cérémonie de mariage, elle prend soin d'elle dans la seconde partie, l'héberge et s'en occupe, et finit par être prise de terreur lorsqu'elle apprend que Melancholia se dirige tout droit vers la Terre. Le contraste entre les deux sœur est frappant, elles ne se ressemblent sur aucun point. Là où l'une sombre dans la dépression, l'autre va bien, là où la première s'en remet, la seconde déchante brutalement. Leurs personnages sont aboutis et originaux, très réalistes et ont des réactions que nous-mêmes aurions pu avoir à leur place.

John Hurt n'apparait que peu de temps à l'écran mais se démarque sans aucune difficulté dans son rôle de père déluré, tout comme Charlotte Rampling, qui joue son ex-femme. Les autres acteurs sont très bons également, le film est porté haut par un casting de rêve qui tient toutes ses promesses. Les personnages secondaires sont très bien construits à l'image des personnages principaux, et les relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres se détériorent, jusqu'au point de non-retour. Elles s'effritent, imperceptiblement, au même rythme que met Melancholia avant de frapper la Terre. On sait que personne ne s'en sortira, que le combat est perdu d'avance, comme toute chose dans ce film, mais on se surprend quand même à espérer. Que la fin ne soit pas inévitable, ou une fin en soi. Qu'il y aura quelque chose après.

Cette histoire de fin du monde, à vision unique, expose énormément de problématiques comme le décrit Rowan, et est originale, car je ne pense pas qu'un film sur la fin du monde abordant ces thématiques ait déjà été tourné et mis en scène de cette manière-là. Lars Von Trier a le chic pour réaliser des films indescriptibles, je n'en doute pas, et il me tarde de voir ce qu'il a fait d'autre. En conclusion, je me pose encore énormément de questions et même si je reste un peu dans le flou après visionnage, j'ai adoré vivre cette expérience et ce serait avec plaisir que je la réitérerai plus tard. Melancholia est un film à l'ambiance unique et à l'esthétique extraordinaire, je le conseille, même si je sais qu'il ne plaira pas à tout le monde. Sans oublier la bande-son, qui est aussi magnifique et insaisissable que les images : il suffit de se laisser porter.
A propos du livre :
Melancholia
Melancholia
Par Eparm12 le 17 Février 2016 Editer
Eparm12
Je sais que Lars Von Trier est un fou. Un fou furieux qui s’en bat les steaks de tout, qui s’affirme face aux producteurs et qui leur dit merde quand il s’agit de réaliser ses films à SA manière. Lars Von Trier est un fou et je l’aime sincèrement. Il est d’ailleurs en passe de devenir l’un de mes réalisateurs préférés, chose que je ne peux pas encore affirmer puisque je n’ai vu que deux de ses films, mais qui ne saurait tarder. En premier lieu, je me souviens avoir visionné il y a quelques temps un certain Melancholia, que j’avais totalement adoré. Ayant été conquise de la première minute à la dernière par cette unique œuvre d’art expérimentale, j’étais impatiente de m’atteler au reste de sa filmographie, que je comptais regarder dès que l’occasion se présenterait, comme aujourd’hui.

Dogville est un autre film expérimental (c’est le cas de le dire) de ce réalisateur complètement barge mais qui a tout mon respect, et comme le précisent les commentaires précédant le mien, ce gars est un barge qui s’est octroyé le droit, et sans pression en plus, de supprimer le décor. Comme ça. Au calme. Question originalité, je crois qu’il est strictement impossible de faire mieux, auquel cas dites-moi comment, je vous le demande. Parce que c’est la première fois de ma vie, oui, la première fois de my entire life que je regarde un film sans aucun décor à proprement parler. Ce que je veux dire par là, c’est que l’on se retrouve plongé au cœur d’un film dont l’histoire se déroule intégralement sur un plateau de studio vierge parsemé de quelques babioles qui trainassent par-ci par-là, et marqué de gros traits blancs de maternelle dessinés à même le sol pour indiquer les emplacements des petites maisons invisibles, des arbustes pleins de groseilles et du chien. Du chien, bordel. Même du chien, qui n’est pas présent physiquement dans le film mais que l’on entend pourtant aboyer à plusieurs reprises.
Que l’on soit clair : si l’on peut penser au départ que Trier a subitement pété un câble et décidé de faire joujou sans outre-mesure en supprimant les décors de son film, il serait important de préciser (il s'agit de mon avis personnel sur la question), que je ne crois pas qu’il l’ait appliqué juste pour emmerder le monde. Il y a peut-être un peu de ça, histoire de bousculer ses spectateurs et de les sortir de leur zone de confort cinématographique habituelle en leur imposant cet aspect délirant au premier abord, mais qui fonctionne méchamment au deuxième, et sert à la perfection la dure réflexion sur laquelle s’axe Dogville. En effet, si le scénario du film n’est pas foncièrement extrêmement travaillé en soi, la réflexion qu’il développe l’est en revanche, exactement comme elle l’a été dans Melancholia, dont l'intrigue est également prévisible, certes, mais dont l’intérêt ne réside pas au cœur des péripéties narrées, mais bien dans sa manière à laquelle il fait écho à bon nombre de choses à la fois. Car il est parfaitement construit et intelligemment mené sans aucune incohérence jusqu’à la fin.

Le film est divisé en neuf chapitres et démarre par un prologue perturbant, ce qui nous rappelle au bon souvenir du découpage par acte d’une pièce de théâtre, le plateau y étant également pour beaucoup. Les acteurs, alors assimilés à des comédiens, évoluent sans plus se soucier de rien au départ sur cette scène dénudée, qui accentue ce sentiment de malaise considérable que l’atmosphère du film tend à mettre en place d’entrée de jeu, et se révèle étouffante alors qu’il n’y a paradoxalement rien à l’écran qui pourrait nous le faire ressentir. Si le décor est aux abonnés absents, c’est tout comme s’il existait : les personnages ouvrent des portes dans le vide et ne voient rien lorsqu’il se passe des choses, particulièrement une chose affreuse juste sous leurs yeux, dans les pièces physiquement non délimitées à leurs côtés. Dérangeant est le terme qui conviendrait pour cet aspect visuel qui s’il est évidemment original, reste troublant.
La réflexion sur laquelle s’axe le film est abordée sous un certain angle par Trier, qui nous amène à suivre sa démarche jusqu’au bout afin de comprendre où il compte nous emmener sans avoir au préalable consulté notre humble avis. Il nous laisse volontairement dans le flou et nous fait croire qu’il ne prend aucun parti au sein de son œuvre, limite s'amincissant à mesure que le film progresse dans sa démarche presque philosophique. Au début du film, j’avoue avoir été déroutée. Puis j’ai été perdue pendant un petit moment, jusqu’à rapidement m’habituer à l’aspect visuel et à la tension instaurée dès le départ lourde de sens, planant tel un avertissement, un pressentiment nous alertant que c’est le calme avant la tempête.

Les habitants de Dogville sont tous très aboutis et les acteurs une fois de plus excellents et parfaitement dirigés. Leur psychologie respective est très poussée, ce qui est un exploit pour un nombre aussi important de personnages malgré le fait que le film dure trois heures. Oui, parce que ce film dure trois heures entières et que je ne m’attendais pas à ce qu'il soit aussi conséquent. Contemplatif, accompagné d’une voix off cynique semblant commenter l’œuvre avec circonspection, il est vrai que l’on peut vite s’ennuyer devant si l’on n’y a pas adhéré, ce qui n’a pas été mon cas même si je me suis surprise à regarder l’heure pendant quelques instants de flottement, où il m’a paru que le film s’étirait un peu trop.
Il est lent, très lent (nouvelle comparaison inévitable avec Melancholia), mais prend le temps de poser le cadre, d’exposer la situation dans ses moindres détails et de se dérouler en prenant grand soin de s’attarder sur chaque facette de Dogville, que les habitants cherchent à dissimuler puis enfouir derrière des tas d’excuses loin d’être honorables. Trier met en lumière un pan vicieux de notre société au travers de cette petite bourgade exilée en montagne et reliée à la ville par une seule et unique route, et la fin du récit absolument horrible témoigne de la morale chère au cœur de Trier qu’il souhaite nous délivrer en réalisant un film tel que celui-ci. Le masque de l'hypocrisie tombe, le plateau sans décor s'avère être une représentation concrète de cette hypocrisie aveugle aux barrières effondrées qu'entretiennent les habitants de Dogville dès que leurs intérêts sont menacés, et au beau milieu de tout cela, la sublime Nicole Kidman atteint le point de rupture malgré sa bonne volonté. Attention, elle est exceptionnelle dans ce film et je pense que Trier a un réel talent quand il s'agit de faire ressortir le meilleur jeu de ses acteurs.

Sa réalisation est exquise et le visuel époustouflant, bien moins subjuguant que celui de Melancholia, qui dépasse l’entendement, mais je n’en attendais pas moins de lui. Fidèle au cinéma de Trier désormais et acceptant sans complexe le traitement de ses thèmes d’une noirceur magnétique, j’ai bien aimé Dogville. Simplement, sa lenteur et le fait que la fin soit prévisible dans un certain sens m’a cependant gênée, même si je reconnais sans aucun mal que la dégradation de Dogville toute entière reste un coup de maître tout du long. Ce film est très bon et se place comme étant l’un des meilleurs et des plus originaux que j’ai jamais vus. Réellement. Je le conseille, bien qu’il ne puisse pas plaire à tout le monde, mais j’en prends le risque.

PS : les dialogues sont magnifiques et la bande-son tout à fait extraordinaire. Il faut dire que ce film est très bien écrit à tous les niveaux et d'une beauté à couper le souffle, comme les autres œuvres de Trier.
A propos du livre :
Dogville
Dogville
Par LauraPalmer le 3 Avril 2015 Editer
LauraPalmer
Un film réalisé sans décor, un peu comme une pièce de théâtre. Le concept est un peu déstabilisant au départ, puis au fur et à mesure on se laisse emporter par le mystère qui entoure ce village.
Lars Von Trier propose un film sur la nature humaine, peinte de sa beauté à sa noirceur la plus profonde.
Ses oeuvres sont toujours aussi perturbantes!
A propos du livre :
Dogville
Dogville
Par Rowan le 11 Novembre 2014 Editer
Rowan
Je ne peux décemment pas "aimer" ce film. Dès le départ, il y a une sorte de fatalité qui va conduire Bess à la dégradation, à laquelle elle ne peut échapper, et je trouve ça terriblement malsain. Tout s'accumule pour la conduire
Spoiler(cliquez pour révéler)
à sa perte
, si bien que je n'ai jamais pu avoir le moindre plaisir devant ce film, même pendant les scènes de bonheur du début tant j'anticipais les tragédies qui allaient arriver. Sur la forme, le film est impeccable (la photo en particulier), mais tout sur le fond est repoussant. Je n'ai jamais su si je prenais en pitié ou si je haïssais Bess (Emily Watson est géniale), elle était perdue d'avance pour moi si bien que je n'ai jamais eu la moindre connivence avec elle alors qu'on la suit pendant 2h30. Et je n'ai toujours pas réussi à déterminer la véritable nature du personnage de Jan. "Breaking the waves" est franchement dérangeant et souvent abject. Si on remarque des éléments qui se retrouveront plus tard dans "Dancer in the dark" (personnage plein d'amour qui va être battu par la réalité même s'il cherche à s'en échapper par le rêve), j'ai eu une tristesse immense devant ce film que je n'ai jamais eu devant "Breaking the waves", qui m'a juste apporté de la répulsion tant il aime salir ses personnages.
A propos du livre :
Breaking the Waves
Breaking the Waves
Par Fabior le 25 Août 2014 Editer
Fabior
Suppression total, ou presque du décor, mais la réalisation nous fait tout oublier, et Nicole Kidman est magnifique.
A propos du livre :
Dogville
Dogville
Par sylvains7 le 14 Août 2014 Editer
sylvains7
Cette histoire de sacrifice est une oeuvre marquante, fortement émouvante, qui laisse des traces dans notre subconscient. Une histoire terrible, parfaitement interprétée, une immense émotion et encore un très grand film pour Lars Von Trier.
A propos du livre :
Breaking the Waves
Breaking the Waves
Par elodryn le 12 Janvier 2014 Editer
elodryn
Un film difficile d'accès sans aucun doute, mais je ne pense pas que cela relève de la culture ou d'un quelconque regard avisé de cinéphile. Non, ce film parlera aux personnes familiarisées avec la dépression...j'ai été prise aux tripes avec ce film, Lars von Trier a réussi l'incroyable pari de mettre en images les sentiments profonds d'une personne qui regarde la fin du monde comme une délivrance de ses souffrances, d'une personne qui n'a rien à perdre dans ce monde qui ne lui convient plus.
A propos du livre :
Melancholia
Melancholia
Par pwachevski le 4 Novembre 2023 Editer
pwachevski
Film quand même assez singulier dans la filmographie de Lars von Trier puisqu'on est strictement dans le registre comique. Alors oui, avec l'exigence du réalisateur, son ton très décalé et absurde, et un message qui se veut encore et toujours dénoncer une certaine vision du monde du travail, mais ça reste une vraie comédie, ce qui n'est vraiment pas courant pour lui. On n'aura pas d'incursions d'autres genres et malgré des moments grinçants, on n'est pas dans les ambiances pessimistes habituelles du réalisateur.

Peut-être que c'est ça qui a fait que je n'ai pas accroché plus que ça, car pas vraiment l’impression d'avoir vu un film de Lars von Trier, et c'était forcement un poil moins marquant que d'autres de ses films. Peut-être que c'est la bizarrerie de la réalisation, avec ses très nombreux faux raccords et des acteurs qui jouent parfois (volontairement) assez mal. Peut-être aussi le fait que je n'ai pas vraiment réussi à en tirer un enseignement pour ma vraie vie ; les personnages montrés sont tellement caricaturaux qu'on n'a pas le côté "hey, ça me rappelle tel collègue". Quoi qu'il en soit, le film m'a assez vite un peu lassé, et la 2nd moitié a même été assez pénible pour moi, alors même que le film ne fait que 1h30.

Je signale quand même que je ne déconseille pas, même si je n'ai pas aimé plus que ça, parce qu'il y a de vrais instants de comédie qui fonctionnent dans le film. Je suis même assez fan du personnage joué par Jean-Marc Barr. Le film est tourné en danois et j'imagine qu'il ne le parle pas. Plutôt que lui faire cracher de façon plus ou moins convaincante un texte appris en phonétique, ça devient un effet comique récurant du film, quand il n'arrivera pas à s'exprimer ou à suivre les conversations. Difficile de savoir où s'arrête la vérité et où commence la fiction, mais j'ai trouvé ça drolissime pour le coup.
A propos du livre :
Le Direktør
Le Direktør
Par pwachevski le 19 Octobre 2023 Editer
pwachevski
Je poursuis ma rétrospective Lars von Trier (s'il y a des amateurs, c'est Arte qui propose actuellement ça dans son catalogue de replay) avec son 3ème film, Europa, qui clôture son triptyque ayant pour thématique justement l'Europe et les titres en E-, après Element of crime et Epidemic.

C'est pour ma part celui que j'ai préféré dans ce trio, par goût personnel, mais aussi parce que je trouve très intéressant de voir comment le réalisateur a pu tirer les leçons de ses deux précédents films, et semble proposer une sorte de version améliorée de son premier. On retrouve notamment une construction assez similaire, partant de ce qui ressemble à une séance d'hypnose, portée par l'envoûtante voix de Max von Sydow. Je ne suis pourtant pas une amatrice de voix off, mais vraiment, ici je l'ai trouvée particulièrement réussie et elle faisait vraiment sens dans le film.

On y retrouvera aussi la même vision cauchemardesque et quasi dystopique de l'Europe, mais ici, à la différence du premier film, on a vraiment su le justifier, car on se place dans une Allemagne de "l'année zéro" immédiatement après la seconde guerre mondiale. Sans avoir opté pour la facilité de se situer pendant la guerre elle-même, on présente quand même une toile de fond facilement identifiable, puissante et pertinente. Les décors de ruines sont saisissants, comme l'ambiguïté et la paranoïa des personnages. On y parlera entre autre du groupe des Werwolf et d'une compagnie ferroviaire fictive ballottée entre son utilité pour la reconstruction et le développement du pays et son passé, son rôle notamment dans les déportations.

Pour trancher avec cela, un personnage principal atypique car presque trop naïf pour ce décor, qui est, mais de façon totalement assumée, anachronique dans tout cela. Sa naïveté sert l'histoire parce qu'il a ce profil qui peut se laisser prendre dans cette machination, mais aussi parce qu'on peut-être dans l'empathie avec lui. Porté par un surprenant Jean-Marc Barr, qui parle peu, mais campe bien le personnage. J'ai été vraiment séduite par son jeu oscillant entre subtilité et regard exagérément écarquillé.

La réalisation fait aussi beaucoup pour le film. A la différence de Element of a crime, le talent évident du réalisateur a été mis au service de quelque chose d'esthétique, et ce, malgré le message parfois grinçant du film. Ce noir et blanc est assez sublime, très travaillé. Les incrustations et superpositions d'images sont à la fois jolies et apportent le côté un peu onirique du film. Les touches de couleurs viennent directement jouer sur nos émotions. Et surtout la mise en scène est ultra soignée. Dans un univers confiné comme ici un intérieur de train sur une bonne partie du film, on a vite fait de tourner en rond, pourtant on nous propose une variété de plans assez remarquable.

C'est un film que j'ai trouvé globalement très réussi, original, avec des réflexions pertinentes et distrayant en prime ; à mon sens le premier grand film du réalisateur. Il lui manque juste ce je ne sais quoi, cette petite étincelle qui aurait pu me le faire classer plus haut dans ma cinetheque. Mais je recommande assez chaleureusement tout de même ce film.

Ah et j'oubliais !!!! Cette fin est absolument époustouflante, que ce soit la dernière action ou l’esthétique du générique de fin, j'ai adoré et ça permet vraiment de terminer en beauté.
A propos du livre :
Europa
Europa
Par pwachevski le 9 Octobre 2023 Editer
pwachevski
Je poursuis ma rétrospective Lars von Trier (merci Arte <3) avec son deuxième film qui, sans être mauvais, me laisse un peu sur ma faim. Si autant j'ai trouvé son premier film, Element of crime, très abouti mais malheureusement pas à mon goût, ici on a l'inverse un film à mon goût mais malheureusement pas totalement abouti.

J'ai énormément aimé le concept du film, cette mise en abyme d'un scénariste et d'un réalisateur, joués par le scénariste et le réalisateur du film, dans leur processus d'écriture d'un film, avec une alternance de passages de création, et d'extraits du film à venir, tel qu'ils se l'imaginent en tout cas, jusqu'à ce que fiction et réalité se mélangent ; le tout accompagné d'un ton flirtant en permanence avec un humour absurde assez délicieux. Il y a clairement un côté film de cinéphile, qui ne peut que se réjouir de cette plongée dans la création d'une œuvre. J'ai honnêtement trouvé le film très distrayant, je ne me suis pas du tout ennuyée, j'ai passé un vrai bon moment en le regardant. C'est servi par une réalisation propre, recherchée juste ce qu'il faut, par exemple avec son noir et blanc, mais sans être complexe ou à réserver à des initiés. De même, si on retrouve un peu le côté dérangeant de Lars von Trier, dans la dernière scène notamment (qui fait une belle référence à son premier film d'ailleurs), et tout du long, dans sa thématique un peu horrifique de l'épidémie, il ne va pas trop loin, sait s'arrêter au bon moment. Ça rend en fait le film étonnamment grand public, je trouve, pour du Lars von Trier (enfin peut-être que je m'emballe là, "accessible" si vous préférez).

Mais là où je trouve que le film n'est pas abouti, c'est qu'il part quand même un peu dans tous les sens, pour au final un message qu'on ne comprend pas vraiment ; on manque un peu de puissance, voire de pertinence dans l'écriture du film. Certaines scènes du film, pourtant pas mauvaises, n'ont pour moi pas de sens dans le film pris dans sa globalité. Je pense à ce personnage qui diserte un long moment sur le vin ou ce personnage qui raconte sa naissance pendant la Seconde Guerre Mondiale. C'était intéressant, mais ça n'apporte rien à l'intrigue, qui parait du coup un peu minimaliste. On peine un peu à comprendre où on veut nous embarquer, ce qu'on veut nous dire. J'ai lu sur internet qu'il fallait voir une critique du capitalisme, eh ben, je n'ai honnêtement rien compris de tel.

En résumé, je pense que c'est plutôt un film mineur dans la filmographie du réalisateur, mais qui m'aura malgré tout fait passer un très agréable moment, et que je n'ai donc pas envie de mal noter.
A propos du livre :
Epidemic
Epidemic
Par pwachevski le 8 Octobre 2023 Editer
pwachevski
Un bien étrange premier film que nous a fait là Lars von Trier ! Enfin je veux dire, encore plus que les autres en quelque sorte, c'est vraiment une expérience difficile à appréhender, et pour ma part totalement inédite au cinéma.

On nous montre en fait le résultat d'une séance d'hypnose que subit un policier hanté par une ancienne affaire criminelle, pour essayer de clarifier ses souvenirs à ce sujet. Le parti pris de départ est donc de nous montrer littéralement le subconscient du personnage, une sorte de rêve (ou plutôt de cauchemar), qui comme tous les rêves, bah n'est pas toujours bien logique. On aura par exemple des enchaînements de scènes pas forcément cohérents, des dialogues qui mènent parfois un peu nulle part, des décors digne d'une dystopie, faits de ruines, d'inondations,... présentant une vision de l'Europe qui ne cadre pas nécessairement à la réalité. Et tout cela s'ajoute à une réalisation déjà bien complexe et clivante, entre cet (disons le) immonde filtre jaune-orangé-caca et ces inattendus placements et mouvements de caméra qui rendent parfois la perception du décor et de l'espace assez complexe.

Alors que les choses soient claires, je pense que la réalisation du film est assez brillante, d'autant plus pour un premier film, car la promesse est complètement tenue. On obtient précisément le résultat qu'on cherchait à obtenir, il se dégage du film une ambiance torturée et glauque, qui clairement nous interpelle et nous restera en mémoire. Maintenant, est-ce que je peux dire que j'ai aimé ce que j'ai vu ? Bah pas réellement.

Je n'ai pas vraiment retrouvé, à la façon d'un film d'horreur par exemple, ces émotions fortes qui deviennent plaisantes à leur manière. J'ai juste trouvé l'expérience un peu dérangeante. Peut-être aurait-il fallu miser sur des moments d'interprétation plus puissants ? Ou sur une BO plus présente ? Ou accorder plus de place à l'intrigue policière ? Car on n'a finalement pas grand chose d'un film policier "classique" tant l'enquête qui est menée est réduite à sa portion congrue, avec un dénouement que j'avais pour ma part deviné depuis un bon petit moment. C'était en plus dans tous les cas une enquête sur des meurtres finalement peut-être un peu trop simplistes ? Presque trop gentillets par rapport à l'ambiance qu'on cherche à produire.

Je classe quand même le film en liste bronze, déjà parce que je le pense parfaitement réussi à sa manière, même si ça ne m'a pas parlé plus que ça, mais aussi parce que j'apprécie le fait que le réalisateur soit vraiment allé au bout de son idée, sans faire de compromis sur grand chose, et avec les excès que ça implique peut-être.
A propos du livre :
Element of Crime
Element of Crime
Par pwachevski le 1 Octobre 2023 Editer
pwachevski
J'avoue que ce film me sèche un petit peu. C'est un film à la fois long, 2h30, et dense, on y traite de beaucoup de choses, de beaucoup de sujets, des sujets pas faciles en plus, sexualité et religion en tête. Donc très franchement, là, en réaction à chaud, je n'ai absolument pas la prétention de dire ou penser que j'ai compris l'intégralité du message du film. Je pense que c'est un film qui gagnera vraiment à être médité, à être laissé décanté, à être revu peut-être. Mais malgré cette impression d'être un peu perdue, ce que j'ai compris ou crois avoir compris du film m'a globalement plu et éclaire même d'un regard nouveau d'autres films du réalisateur que j'ai vus. J'ai notamment noté pas mal de sujets communs avec Antichrist, mais dans une version peut-être un peu plus subtile ; apparemment il y a pas mal de parallèles aussi à faire avec "Dancer in the Dark", mais je ne l'ai pas vu.

Alors pour essayer de décrire ce film, sans trop en dévoiler non plus. On suit le personnage de Bess, qui a une légère fragilité psychologique et est très croyante (il n'y a pas de lien de cause à effet entre ces deux infos, je précise, au cas où... Lars von Trier ayant un goût pour la provocation, tout est possible avec lui, mais non, il n'y a pas de malice ici), qui épouse l'homme qu'elle aime, Jan. Malgré un vague sentiment de malédiction dès le début du film, et un entourage qui n'approuve pas nécessairement cette union, les débuts de leur couple sont plutôt heureux, avec entre autre une joyeuse découverte de la sexualité pour Bess. Ça sera peut-être déjà, à ce moment, un film un peu trop cru pour certains ; moi j'ai trouvé que ça avait plutôt du sens : c'est effectivement au début d'une relation qu'on a la vie sexuelle la plus active, non ?

Le film bascule ensuite dans quelques choses de bien plus dérangeant, puisque Jan se blesse, est paralysé et sera dans l'incapacité de poursuivre une vie sexuelle "normale" avec sa femme. Il va alors lui demander de coucher avec d'autres hommes et de lui raconter, pour vivre ces moments par procuration, mais aussi avec l'espoir qu'elle tombe amoureuse d'un autre homme, et ne passe pas sa vie coincée avec lui. Puis en version très résumée, tout le reste du film traitera des états d'âmes compliqués de Bess, entre culpabilité, religion, jugement des autres, amour pour son mari, et j'en passe.

Je redis que je ne prétends pas avoir tout compris, puisque ce film trace une frontière extrêmement floue entre le bien et le mal. Le personnage de Jan est notamment très compliqué à faire rentrer dans l'une ou l'autre de ces cases. Mais j'ai aimé la puissance et l'originalité du personnage de Bess. Par ailleurs, j'ai apprécié le fait que malgré le fait qu'elle soit entourée de personnages dans le jugement, voire le rejet, avec parfois des mots ou des actes très durs, une vision des choses parfois très arrêtée, le message du film reste lui très clair au moins sur un point. On a clairement un rejet de ces schémas de pensées, un rejet d'une morale religieuse hypocrite. Si les personnages sont durs avec Bess, le film est au contraire très tendre à son égard je pense, et sa bizarrerie n'empêche pas de voir une histoire d'amour belle à sa manière.

Cerise sur le gâteau, une interprétation simplement impeccable d'Emily Watson et des qualités techniques indéniables au niveau de la réalisation, notamment un travail de l'image très intéressant, avec un rendu vieillit, un peu jaunâtre, des paysages écossais à couper le souffle. D'ailleurs, allez à Neist Point si vous en avez occasion, il y a vraiment une ambiance de fin du monde, qui colle bien au film - ça sera le final "office de tourisme" de ce commentaire.

Edit : après réflexion, c'est le film le plus ambitieux, le plus audacieux, le plus original, et probablement le plus complexe que j'ai vu durant l'année 2023. J'ai en plus passé un bon moment, et l'interprétation d'Emily Watson est toujours gravé dans mon esprit. Pour cette raison, j'ai choisi de basculer le film dans ma liste diamant (et pour l'anecdote, le second meilleur film que j'ai vu en 2023 est Dogville, de Lars Von Trier également)
A propos du livre :
Breaking the Waves
Breaking the Waves
Par Brodette le 14 Avril 2016 Editer
Brodette
Wa, wa, wa... Lars Von Trier possède la capacité de faire des choses vraiment dingue... Il test, il expérimente, il bidouille et c'est magnifique. J'ai mis beaucoup de temps à me faire au décors, ce huis clos qui n'en n'est pas vraiment un, les sons rajouté, tout comme la lumière visible seulement sur le visage des personnage, le choix des acteurs, l'intrigue, tout est sublime. Mais qu'est ce qui lui passe par la tête? J'aimerai bien savoir!
A propos du livre :
Dogville
Dogville
Par Brodette le 8 Mars 2016 Editer
Brodette
Quel brillant réalisateur! Après avoir vu Melancholia et Dancer in the dark je ne pouvais m'arrêter en un si bon chemin! Pas de déception! Les techniques de superpositions et de changement de couleurs de Lars Von Trier sont impressionnante et ses mouvements de caméra divins! Je dois avouer que j'ai plus apprécié le film pour sa technique et sa forme que pour son fond plutôt dur. Mais je le conseille vivement
A propos du livre :
Europa
Europa
Par Cellophane le 22 Décembre 2014 Editer
Cellophane
Peut-être le moins tordu des films de Lars Von Trier que j'ai vu...
Sauf qu'au final, il reste beaucoup de noirceur, peu d'espoir...
Pour autant, cette fois, c'est moins glauque, plus beau... Mais je n'ai pas totalement adhéré malgré la qualité de jeu de Bjork.
A propos du livre :
Dancer in the Dark
Dancer in the Dark

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de Cinenode