Pedro Almodóvar

C'est une solution bien pensée pour les violeurs ...

Sinon je crois que je me transforme en prof d'espagnol : j'aime Desigual et les films Almodóvar

Le film traite de beaucoup de sujets intenses sans laisser inachevé l'une des ficelles.

On voit aussi Almodovar dans le jeu d'Antonio Banderas : mêmes vêtements, même coupe de cheveux. Film autobiographique ?

Encore un homme qui fait souffrir plusieurs femmes et qu'on pardonne ... Rah....

Je sais pas pourquoi je ne me suis pas penché sur Almodovar plus tôt. Mais c'est vraiment un coup de coeur. Vraiment des sujets actuels, et de la sororité à donf. Sa dédicace de fin est géniale aussi

Je pense avoir plus aimé ce film pour ce qu'il représente, que pour ce qu'il est réellement.

Je m'explique, c'est l'un des premiers films de Pedro Almodóvar, réalisateur que j'apprécie. Je trouve assez génial de voir l'énergie de cet alors jeune réalisateur, comment il a su imposer son style unique et ses thématiques grinçantes. On retrouve déjà tout ce qui fait son cinéma, les classes populaires espagnoles, les héroïnes, les mères, les rapports de couple compliqués, les sexualités douteuses, les histoires frôlant avec le grotesque, les objets ou micro intrigues improbables (le lézard ici), la drogue, les tentatives de suicide aux médicaments, etc. Par moments, j'ai vraiment eu l'impression de voir un brouillon de certains des films qui ont suivi, que j'adore littéralement pour certains d'entre eux (Volver par exemple, qui est l'un de mes films préférés). On peut aussi y voir des parallèles plus subtils, comme ce dentiste plus que limite avec sa jeune patientèle, pouvant rappeler les thématiques de La mala educación.

Après, on retrouve aussi des défauts classiques des premiers films, peut-être trop foisonnants, au sens négatif du terme, partant dans tous les sens. Ce n'est pas toujours très bien dosé, allant parfois trop loin pour être complètement élégant. On sent aussi un petit manque de budget, non compensé par la mise en scène, trop rigide, presque théâtrale parfois.

Très objectivement, même si j'ai pris plaisir à le voir, c'est loin d'être le meilleur film de Pedro Almodóvar, et je ne vous conseillerais pas du tout de commencer par là si vous souhaitez découvrir son œuvre.

Ça faisait longtemps que j'avais vu ce film et je le revois aujourd'hui avec un immense plaisir. C'est finalement peut-être le premier grand film d'Almodóvar, qui a déjà tout ce qui fait le sel de son cinéma.

Le scénario est quand même écrit intelligemment et avec pas mal de finesses, avec ses intrigues imbriquées et ses thématiques pas évidentes comme le terrorisme. C'est aussi une vraie comédie dramatique, comme on en voit finalement rarement. On commence sur une volontairement mélodramatique trahison amoureuse, pour mieux s'en moquer ensuite. On en tire un film drolissime et bien plus subtil que l'on peut le croire au départ. Spoiler(cliquez pour révéler)Notamment ce final, où Pepa aurait pu récupérer Ivan si elle l'avait voulu, mais non, elle ne veut plus de lui après tout ce qu'elle a vu, elle a compris que cette relation et cet homme n'allaient pas l'épanouir. Malgré sa grossesse en cours, elle préfère être seule que mal accompagnée. Sans rire, citez-moi un seul autre film des années 80 qui a un message aussi moderne ! On a en plus une galerie de personnages haut en couleur et attachants, et là encore très écrits, jusque dans les personnages secondaires. Par exemple, cette hilarante voisine témoin de Jéhovah, qui n'a pas le droit de mentir, mais veut quand même faire la commère.

Également, ce film marque le début des réalisations pointues d'Almodóvar, car il a enfin des moyens à la hauteur de ses ambitions. Il a des idées de mise en scène hyper précises parfois, des cadrage audacieux, des scènes typiques de son œuvre (le doublage par exemple). Les décors sont beaux, colorés, soignés, servent le film. Idem pour l'habillement de ses personnages, qui n'est définitivement pas dû au hasard, avec un sens de la mode indéniable et pas si courant que ça au cinéma. Et comme la mode est un éternel recommencement, je cours m'acheter un blazer à rayures rouges.

Puis bien entendu, le casting est topissime. Carmen Maura est parfaite dans le rôle principal. Maria Barranco, Rossy de Palma et Antonio Banderas apportent chacun beaucoup au film, en incarnant des personnages secondaires charismatiques.

J'aurais pu apprécier un final légèrement plus sobre, mais à part cela, j'ai vraiment passé un super moment.

Ce n'est pas mon film préféré de ce réalisateur, ça reste une comédie policière très réussie.

Un homme meurt, 3 femmes sont suspectées : sa femme, sa belle-mère qui est aussi son ex et son amante. Et alors que l'enquête ne fait qu'à peine commencer, sa femme se dénonce, mais le juge ne la crois pas. Alors, vraie meurtrière par jalousie ou fille cherchant à protéger sa mère ? Malgré la bizarrerie de la situation, il ressort du film une certaine sororité assez plaisante à voir.

Après, on ne va pas se mentir, certains aspects du scénario sont quand même bien prévisibles, notamment un retournement de situation auquel le film lui-même ne semble pas croire, puisqu'il passe très vite à autre chose. Spoiler(cliquez pour révéler)Je pense bien entendu sur la "révélation" de la réelle identité du juge. Par ailleurs, si la thématique des relations mère/fille complexes est intéressante, Almodóvar a fait mieux avec "Tout sur ma mère".

La réalisation foisonnante est un vrai plaisir pour les yeux. C'est hyper coloré et savamment pensé. Par exemple la manière dont on surjoue le côté élégant du personnage de Rebecca, qui semble sortie d'un défilé Chanel Spoiler(cliquez pour révéler)et créer un gouffre d'autant plus grand avec ses pulls informes quand elle sera en prison. On se permet des excentricités, comme cette scène inspirée de la comédie musicale, qui s'intègre totalement dans l'ambiance du film. La direction d'acteurs est également au niveau. J'avais carrément oublié que Victoria Abril était une si bonne actrice ! Faut dire qu'avec la tournure série télé au rabais qu'à pris sa carrière aujourd'hui... Marisa Paredes est également top.

Ce n'est pas un plantage en règle, mais j'ai vraiment trouvé ce film moins réussi que la plupart des autres de ce réalisateur.

Ça partait plutôt bien avec cette thématique plutôt originale de la femme écrivaine, qui s'est enfermé dans un genre trop fleur bleue, dans lequel elle ne se retrouve plus. Mais cette thématique est finalement très peu exploitée, au profil d'un mélo sentimental qu'Almodóvar voulait ironique. Pas très réussi selon moi, au contraire, j'ai trouvé ça très premier degré, et donc peu pertinent.

Pour couronner le tout, le rythme m'a semblé mollasson. Ou alors c'est parce que ça ne m'intéressait pas vraiment que j'ai eu cette impression. Le personnage principal assez peu sympathique trouve vite ses limites aussi, difficile d'être dans l'empathie.

J'ai quand même noté un détail assez sympa, quand on nous résume le roman qui a été refusé par l'éditeur. C'est littéralement le pitch du film Volver du même réalisateur, sorti une dizaine d'années plus tard. C'est donc la preuve qu'Almodóvar y travaillait déjà à ce moment ; et je n'en doute pas tellement Volver est plus aboutis que ce film-ci.

J'ai trouvé ce film plutôt atypique dans la filmographie d'Almodóvar. C'est un film curieusement masculin d'une part. Et d'autre part, c'est plutôt un drame premier degré, sans l'aspect comédie qu'on a habituellement dans son cinéma ; ou alors c'est bien cloisonné, à l'image de l'ouverture volontairement un peu grotesque.

Après, ça fonctionne dans l'ensemble, car on reprend quand même des thématiques qui ont fait leurs preuves dans la filmographie d'Almodóvar : la jalousie, la relation à la mère, les classes populaires, la sexualité... Mais aussi des thématiques plus originales, comme celle du handicap. Si ça commence plutôt bien, je regrette cependant que seconde moitié du film perde en crédibilité dans son traitement de ces thématiques et des personnages.

Côté réalisation, il y a là encore quelques singularités. C'est un film moins coloré et foisonnant que d'autres d'Almodóvar . Mais il n'est pas en manque d'inspiration pour autant. J'ai notamment beaucoup aimé la façon dont la réalisation montre la ville de Madrid en pleine mutation. Je crois que c'est la seule fois qu'Almodóvar a proposé un travail de la sorte sur la ville en elle-même.

Almodovar a su, une fois encore, proposer une histoire de femme avec sa force et sa fragilité, marquée par des moments difficiles dans sa vie, qui essaie de se reconstruire mais chute encore, remonte petit à petit la pente parce qu'elle le doit, parce qu'il y a des personnes qui tiennent à elle et parce qu'elle doit rechercher et comprendre pourquoi sa fille est partie, lui expliquer ce qu'il lui est arrivé, pour qu'elle comprenne...

C'est d'une beauté agréable, j'ai apprécié suivre l'évolution de Julieta dans sa vie, de mère, de femme, de conjointe et même de fille, de tout ce qui l'a marquée et fait d'elle ce qu'elle est et j'aurai presque aimé savoir la suite de son histoire.

Un bon Almodovar.

Deux femmes, deux générations, une mère et sa fille... et un mort entre les deux.

Et comme toujours chez Almodovar, c'est un appréciable portrait de femmes avec tout ce que ça comporte de force et de fragilité, d'envies et de déceptions, bien loin de ce qu'on ne sait plus que proposer de nos jours.

Victoria Abril et Marisa Paredes sont parfaites dans leurs rôles, j'ai pu voir ici ce qui fait la force de ses productions suivantes et apprécier une fois encore la VO qui va bien.