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Les commentaires de Eparm12

Commentaire ajouté par Eparm12 2016-08-17T23:55:06+02:00
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Je suis… Perplexe. Et avoue que je ne sais pas trop quoi penser de ce film sobrement intitulé Remember, renvoyant directement au devoir de mémoire et donc de commémoration que l’on se doit d’entretenir chaque année, en douloureux souvenirs des grandes Guerres Mondiales et leurs atrocités, que l’on ne peut, sous aucun prétexte, se permettre d’oublier, afin de ne pas reproduire les erreurs passées.

Je ne connaissais pas du tout la filmographie d’Atom Egoyan, hormis sa Chloé, que j’avais bien aimée, car j’ai lu beaucoup de critiques sur différents sites qui comparent la qualité de Remember à celle de ses autres œuvres, ce que je comprends parfaitement car faisant de même après que j’eus regardé plusieurs films d’un réalisateur, bien qu’ils ne soient pas du même registre. Cependant, je ne le peux pas présentement, alors je me baserai uniquement sur ce que j’ai vu dans la suite de mon commentaire, et Chloé.

Avant d’analyser la question controversée du scénario, divisant ceux qui l’ont adoré et ceux qui crient à l’obscénité et au scandale, des messages et la morale transmis et plus généralement de ce qu’il représente et symbolise, j’ai été déçue de la forme de ce film, qui m’a franchement ennuyée. Pas que son plan technique soit mauvais, parce qu’il ne faut pas exagérer non plus, sachant que ce n’est pas la vérité, mais que je qualifie de banal, fade et impersonnel, comme si le réalisateur n’avait aucun style particulier ni une patte caractéristique qu’il aurait pu apposer sur son travail. Pourtant, je me rappelle d’une jolie réalisation dans Chloé, réalisation non exceptionnelle mais sobre et intimiste, ajustée au thème et proposant une mise en scène dentelée et élégante, que l’on ne retrouve pas ici, qui demeure sobre mais peu recherchée. La bande-son est sirupeuse voire clichée, quoique loin d’être désagréable à écouter, je pense aux morceaux de piano, et les acteurs sont bons, leur prestation honnête, notamment le principal, Christopher Plummer. Le cœur du problème ne réside pas véritablement dans cette réalisation sans artifice ni fioriture, ce qui est une bonne chose car à l’inverse, aurait desservi le film, mais bien son absence de mise en scène, ce vide qui l’emplit, le film m’ayant paru très creux.

La lenteur du récit est agonisante mais justifiée, car elle se superpose au jeu et à la vitesse d’exécution de Plummer, interprétant un vieil homme dont on suit les mouvements tremblotants du début jusqu’à la fin du film, puisqu’il se centre sur son personnage, Zev, atteint de « démence sénile » bien que j’exècre purement et simplement ces termes, autrement dit d’Alzheimer, et qui traque le soldat SS ayant massacré sa famille au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz, lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Si l’on parvient à faire abstraction de cette forme loin d’être à la hauteur du propos, difficilement je l’admets, il me faut revenir sur le fait que j’ai été séduite par le synopsis du film, qui a le mérite d’être une fiction et de ne pas se révéler être un semi-documentaire sur le sujet, qui m’a semblé, n’hésitez pas à me rectifier, très original et encore jamais traité de la sorte au cinéma. Il s’agit d’une vengeance personnelle, histoires que j’adore, allez savoir pourquoi, d’une personne du troisième âge effectuant un revenge road movie, en somme, auquel le concept de l’excellent Memento de Christopher Nolan s’y greffe ; un Memento d’une personne du troisième âge entreprenant une chasse roadée movie sur fond de vendetta sanglante évoquant les tourments, blessures et traumatismes de la guerre, qui n’en sont ni plus ni moins que la cause.

J’ai donc regardé ce film en partie pour son résumé prometteur sur le papier, mais aussi dans le cadre du challenge de l’été (la nationalité du film est canadienne, pas de chance), mais encore une fois, j’ai été déçue de l’exécution de ce scénario de base, n’étant décidemment pas à la hauteur de celle de Plummer non plus.

En effet, le film aborde énormément de problématiques malheureusement incomplètes dans leur traitement, tout comme le contexte historique antérieur inexistant Spoiler(cliquez pour révéler)(pour ceux qui ignorent ce qu’est la Nuit de Cristal, vous ne le saurez certainement pas en visionnant ce film), même si étant extrêmement intéressantes et on ne peut plus actuelles : « Quel jugement porter sur ces anciens criminels, ces bourreaux de guerre, encore et toujours en liberté des années après leurs méfaits ? Devrait-on les traquer, à l’image de Zev, les juger, donc, et les condamner derrière les barreaux ou en hôpital, ou bien aller de l’avant ? » Ces problématiques, et j’insiste, sont terriblement actuelles et complexes, la question se posant concernant de nombreux SS vieillards exilés, coulant des jours heureux avec le sang d’innombrables innocents sur les mains, et complexes parce qu’à quoi cela servirait-il de mettre des personnes sur le point de nous quitter naturellement en face d’un tribunal et de leurs actes avec lesquels ils auront vécu, les ayant sur leur conscience jusqu’à leur fin ? D’après moi, le film nous démontre en réponse à ces problématiques son parti pris, certainement celui du réalisateur, qu’il faudrait les éliminer un par un, chose que je réprouve car au lieu de les laisser en suspens et de susciter notre réflexion en tant que spectateur mais aussi en tant qu’être humain à part entière, il nous impose cette solution radicale à laquelle il nous force presque à adhérer, et tout comme je l’ai déjà expliqué dans mon commentaire écrit sur le film V Pour Vendetta, je déteste lorsque l’on me persuade d’une chose sans tenter de m’en convaincre, que je sois en accord avec ou non, car c’est typiquement le genre de choses qui m’exaspère profondément et tend à m’en faire penser le contraire par simple esprit de rébellion. Ainsi, toutes ces nombreuses problématiques ne sont pas abouties, superficielles, et me laissent un goût d’inachevé en bouche car il y avait de quoi faire autour, tellement de choses à en extraire !

De plus, la trame et la narration sont proches de celles d’un thriller lambda et cliché, plates, linéaires, sans aucun relief et prévisibles, car au lieu du maintien du suspens, on nous annonce dès le départ qu’il y aura quatre homonymes de cet SS que Zev recherche, et que l’on se doute bien que le bon d’entre tous sera le dernier qu’il confrontera. Le suspense est avorté avant que la tension n'ait pu être instaurée, même si certaines scènes sont prenantes et les rencontres sympathiques, bien qu’elles ne soient pas parvenues à m’émouvoir, autre aspect plutôt grave, car je n’ai pas été un seul instant victime d’un déferlement émotionnel comme je le souhaitais, ni même ressenti quoique ce soit devant si ce n’était de l’indifférence et de la stupéfaction, dans le mauvais sens du terme.

Spoiler(cliquez pour révéler)A noter des incohérences concernant l’évasion de Zev signalée à la police, qui ne localisera sa trace qu’en fin de son périple et sans même l’empêcher de le continuer et le mener à bien jusqu’à l’atteinte de son but ultime, ce qui n’est pas logique au vu des moyens technologiques mis en œuvre à notre époque quand il s’agit de disparition. Les autorités auraient dû y parvenir, ça n’a pas été le cas, ficelle scénaristique grossière mais discutable, et qui ne m’a pas convenue.

Les personnages ne sont pas très développés hormis le principal, et tous les secondaires, même Max, sont inutiles, tels que le fils de Zev et sa femme. Les trois premiers homonymes sont caricaturaux et nous apparaissent davantage tels des symboles qu’autre chose, ce qui en soi est assez intelligent, même si un effort davantage conséquent aurait pu être effectué à ce niveau car ce film serait également un drame psychologique à mon sens, alors octroyer une psychologie approfondie aux personnages aurait été bienvenue. Or, concrètement, on n’en retient strictement rien à la fin du film, excepté rapidement une nouvelle fois le personnage de Plummer, qui est assez bien construit.

Enfin, la conclusion, qui se veut être un twist final, est peut-être l’élément-clef le plus décevant du film : elle ne donne pas tout son sens au film comme on aurait pu le croire, même si elle y parvient partiellement, référencée au titre, mais s’avère être un tour de magie du réalisateur car rien, absolument aucun indice ne nous le prouve pendant l’intégralité du visionnage, ce qui ne rendra pas les revisionnages riches en découvertes, non. Et malgré tout, cette fin est ambiguë et très dérangeante par rapport à la morale qu’elle délivre, mettant les victimes et les bourreaux sur un pied d’égalité, Spoiler(cliquez pour révéler)étant donné que l’on se prend d’empathie pour un ancien soldat nazi durant tout le film ! D’un côté, je l’associerai volontiers à un tour de force, et de l’autre à une immondice.

Vous l’aurez compris, j’ai été très déçue de ce film qui sur le papier est incontestablement excellent, mais qui dans les faits se révèle fade, oui, et la fin interrogatrice, pour ne pas dire révoltante. Ou alors, peut-être est-ce moi qui n’ai rien compris au film, mon interprétation ayant été faussée d’emblée par des éléments, aspects et perspectives objectivement moyens.

Un sujet extraordinaire dont en résulte un ensemble froid et quelconque, je refuse.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-08-14T23:26:45+02:00
Vu aussi

ON NE SE SERT PAS DE VYNILES TELS DE VULGAIRES FRISBEES QUE L'ON JETTERAIT SUR DES ZOMBIES POUR LES DECAPITER, MERDE !

Je me calme.

Plus sérieusement, Shaun of The Dead est une très bonne parodie de films de zombies et une comédie british sympathique, fun, décalée et déjantée dont j'ai apprécié le visionnage, mais malgré de très bonnes idées absolument dingues voire absurdes, donc, une réalisation de qualité, une bande-son et un casting excellents, porté par un duo d'acteurs en tête d’affiche complètement barrés et attachants, je range ce film en liste vu aussi car si le début est drôle, je me suis rapidement lassée du délire et franchement ennuyée jusqu'à la fin lors de la seconde partie du film se déroulant en huis-clos dans le pub Winchester (Deeeaaan, Saaam, où êtes-vooouuus ? Je m'égards). J'espère que les suites de la trilogie Cornetto me frapperont davantage.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-07-28T21:17:09+02:00
Vu aussi

« Je crois que j’en ai trop pris avant le visionnage, gros… »

Le Tout Nouveau Testament est un film du belge Jaco Van Dormael qui me laisse perplexe. Honnêtement, lorsqu’il s’est terminé, j’ai eu la nette impression de revenir à moi après avoir été embarquée contre mon gré dans un trip sous LSD.

Je connaissais déjà le travail au rendu à la fois enfantin et adulte de ce réalisateur, que j’ai découvert et apprécié dans son premier film Toto Le Héros, que j’ai beaucoup aimé, et je suis franchement étonnée de constater qu’au lieu de s’améliorer au fil des années, son cinéma semble avoir régressé en terme de qualité contrairement à celui d’autres réalisateurs, dans le sens où Toto Le Héros, bien qu’ils ne soient pas du même genre ni n’abordent les mêmes thèmes, s’avère mieux construit et plus abouti que Le Tout Nouveau Testament. Attention, je ne suis pas en train de sous-entendre que ce dernier est mauvais, parce que ce n’est pas la vérité vraie, mais j’estime qu’il y avait moyen de faire mille fois mieux, ce qui me cause par conséquent une déception.

Tout d’abord, il faut savoir que tout ce qui a attrait de près ou de loin à la religion a tendance à me faire fuir quand il s’agit de choisir un film en fonction de ses thématiques, qui seraient rédhibitoires me concernant dans ce cas précis. Je reconnais que j’entretiens un rapport de force avec ce genre de choses depuis toujours, alors je n’avais pas envie de le regarder mais challenge oblige, je me suis inclinée et dit que je pouvais tout de même faire un effort. Alors j’ai lu le synopsis du film et l’ai trouvé tout bonnement génial. Dieu qui habite à Bruxelles ? Qui se révèle être le plus grand connard de l’univers et L’emmerdeur de première, image comique et décalée par rapport à celle que l’on se fait de lui ? Dieu qui n’a pas seulement un fils mais une femme et une fille du doux et joli nom d’Ea ? Fille qui va lui pourrir la vie comme il a pourri la sienne en envoyant à tout le monde leur date de décès ? Qui décide de partir en croisade contre son odieux de père en s’entourant d’apôtres comme son frère avant elle et se chargeant de la rédaction d'un nouveau testament ? Sérieusement, ce résumé est excellent. Plus que ça, même, brillant. Du génie. Je l’ai adoré à la seconde où mes yeux se sont posés dessus, et comme le film m’avait tout l’air d’être une comédie, j’ai pensé qu’il ne pouvait qu’être drôle et doublé d’une critique de la religion. Voilà pourquoi je me suis résolue à le regarder malgré ma répugnance envers ces thèmes.

Bref, le film commence et respecte le synopsis de base dans sa première partie, car on peut considérer que le film est divisé en deux parties distinctes. Le début est assez drôle et délicieusement cynique, aspect auquel je ne m’attendais pas véritablement mais qui m’a plu, dont l’ambiance se révèle sombre et pesante. Le synopsis est donc extrêmement original et inventif, car je ne me rappelle pas en avoir déjà vu un similaire dans une autre œuvre, notamment cette histoire mettant en scène la mère, la fille et Dieu. Dieu, dont le personnage est une ordure, une vraie, manichéen et caricatural, certes, mais excellent, car bruyant, seul source de bruit de tout le film, qui se déroule dans un calme plat, et bouffon. Dieu, qui se balade en peignoir à carreaux et chaussettes-savates aux pieds. Dieu au look de plouc, fou furieux (le film ne tient visiblement pas compte des sept péchés capitaux), et surtout, à l’origine de toute chose. Mais quand je dis de tout, c’est de tout. Le gars a quand même bâtit Bruxelles tout seul. Et probablement toutes les villes et donc tous les pays sur cette Terre, même s’il ne s’agit que d’une supposition car ce n’est pas expliqué ni même mentionné. Il a ensuite crée les animaux puis l’Homme à son image, parce qu’il s’ennuyait. Par ailleurs, l’acteur est excellent de mon point de vue car son jeu est volontairement excessif mais contrôlé : lorsque l’on mise sur l’interprétation d’un personnage aussi poussif, autant que le jeu y aille de pair en basculant dans le burlesque. L’idée de l’ordinateur-qui-contrôle-tout et du bureau sans plafond m’a beaucoup plu également.

Cependant, plus le film avançait, plus la mise en scène m’a agacée pour finalement me fatiguer et me perdre peu à peu en cours de route, à cause d’un changement de ton mais pas d’atmosphère s'y superposant qui ne fut pas de mon goût, le tournant que prenant le film suite à la sortie d’Ea de chez elle me rebutant.

Encore une fois, l’intrigue n’est pas idiote en soi, mais se révèle mal écrite car ponctuée d’un tas d’incohérences qui la rendent idiote, alors qu’elle partait plutôt bien. Spoiler(cliquez pour révéler)Tout le monde n’a pas de téléphone, alors pourquoi des points verts se sont allumés partout sur Terre pour indiquer que tout le monde avait reçu leur date de décès ? Lorsqu’Ea se penche vers les gens pour écouter leur musique intérieure, leurs battements de cœur métaphoriques, je ferai remarquer que le cœur n’est situé ni à droite ni dans la joue d’une personne normalement constituée. Et surtout, Dieu qui n’a aucun pouvoir, hormis avec son ordinateur. Sans son écran favori, ainsi démuni, il n’est rien et c’est certainement le seul aspect du personnage que je n’aime pas.

Ensuite, le scénario demeure original et tout de même assez subtil : j’ai beaucoup aimé les petits détails sur lesquels on s’attarde au début à propos du trio de personnages divins, tels que les lubies de la mère qui prennent du sens tout le long du film, etc, Spoiler(cliquez pour révéler)l’apparition de J. C. et son dialogue avec Ea étant sympathique, car il y a énormément de choses qui font écho à d’autres, rehaussées par la construction bancale mais travaillée du scénario, ce qui lui confère un côté fin, mais si la première partie est très bonne, je n’ai pas adhéré à la seconde acidifiée puis sucrée, les histoires des apôtres et leur enchaînement ne m’intéressant tout simplement pas, et je me suis ennuyée ferme jusqu’à la fin. Parce qu’en plus du trio principal qui n’évolue aucunement, il est question par la suite de six apôtres, et qu’il s’agit donc de les introduire et de développer six personnages pour que chaque histoire s’imbrique avec les autres et tisse le fil rouge menant jusqu’au nouveau testament, toujours dans la continuité du synopsis de départ, ce qui n’a pas été bien exécuté selon moi.

Je ne me suis pas sentie un seul instant concernée par ce que je regardais ou éprouvé un quelconque sentiment à l’encontre des personnages, qui sont atypiques et étranges, ce qui aurait pu susciter mon intérêt, mais dès que l’on prétend piocher des apôtres au hasard, on nous impose des personnages qui sont éloignés de nous autres, spectateurs, ce qui rend difficile notre identification à eux, qui sont infiniment tristes et seuls, et tout sauf attachants car pathétiques, et manquant de fond et de simplicité. On a voulu écrire et mettre en scène six personnages complexes et déviant de ce que l’on nous annonce au départ, alors j’ai été déçue parce qu’ils n’ont pas réellement de consistance. En revanche, je reconnais que leurs histoires sont malgré tout uniques, relevant du miracle, et les liens qu’ils noueront imprévisibles pour certains.

Pour revenir sur le changement de ton et d’atmosphère qu’adopte le film dans la seconde partie, la première est donc cynique et la seconde loin d’être comique mais plutôt poétique et contrastée, et j’ai apprécié ce nouveau décalage bien que ce fut précisément à partir de ce moment que je m’abandonnais à différentes substances hallucinogènes. Décalage qui, soit dit en passant, crée des longueurs. Par ailleurs, il semble honorer d’autres films dont il se serait inspiré, comme s’il leur faisait référence, Spoiler(cliquez pour révéler)tel que La Famille Addams, scène onirique du ballet de la main, et American Beauty, scène en apesanteur des sacs plastiques volants. Mais encore une fois, le tout est filmé de manière contemplative et les scènes s’étirent et durent plus longtemps qu’elles n’auraient dû. Ce style de réalisation ne me dérange pas d’ordinaire, mais il n’est pas justifié ici.

Puis, sans rire, je me dois de critiquer la bande-annonce avant de poursuivre mon argumentaire, parce qu’elle est complètement nulle. Je ne sais pas trop comment l’exprimer autrement et je m’en excuse. La bande-annonce est nulle parce que lorsqu’on la regarde, on s’attend à voire par la suite une comédie, autrement dit un film censé te faire rire, mais il n’en est rien, excepté dans sa première partie et encore, le cynisme n’étant pas un humour auquel beaucoup de gens sont réceptifs. Au contraire, l’ambiance est très spéciale, et les messages (?) de tolérance qu’il tend à transmettre semblent décousus et couplés d’une pseudo-réflexion philosophique de trop. Trop, c’est trop. Après, même si je m’attendais effectivement à rire, j’ai fait abstraction de cette fameuse attente reconduite et me suis adaptée à ces changements de tons multiples, ce qu’il vaut mieux faire si l’on est désorienté, auquel cas, on est bon pour encaisser une déception immédiate.

En clair, ce film n’est décidemment pas mauvais mais son concept est si extraordinaire, que l’on est en droit d’en vouloir un meilleur traitement. Ah et ce film est censé être aussi un film reprenant les fondements de la religion chrétienne, mais si on n’y connait pas grand-chose, ce n’est pas la petite explication bâclée d’Ea au commencement qui permet de combler les trous. Il aurait été d’autant plus appréciable que le film prenne davantage le temps de se fortifier sur un ancrage solide, ce qu’il tente de faire sans rien approfondir et sans jamais aller jusqu’au bout de ses bonnes idées, superficielles.

Pour finir, la réalisation est sobre et pourvue de jolis plans mais s’avère assez quelconque alors qu’elle était bien plus marquante dans Toto Le Héros, et j’ai détesté l’utilisation monotone et répétitive, à la limite de la dépression, de la voix off comme procédé de narration de l’histoire, que je qualifie toujours de facilité scénaristique. En plus, le personnage se tourne vers l’écran pour nous la raconter en nous fixant droit dans les yeux, et même si cette mise en abyme est intéressante, j’aurais nettement préféré un autre mode de fonctionnement. La bande-son est très bonne, à la fois classique et moderne, et les dialogues étrangement écrits mais à la fin, on se demande qu’est-ce qui n’est pas étrange dans ce film, parfois beaux et poétiques, d’autres fois incompréhensibles ou douteux. Enfin, le casting n’est pas fabuleux. Hormis Dieu, les acteurs sont effacés ou mauvais : les enfants sont mauvais car inexpressifs, je n’ai d’ailleurs pas aimé l’interprétation de la petite fille qui joue Ea, et les seuls à se démarquer sont François Damiens et Catherine Deneuve, parce que ce sont de grands acteurs et que je les aime bien. Je n’affirme pas qu’ils jouent mal dans ce film, mais ce sont loin d’être leurs meilleurs rôles à ce jour. Je ne me souviens d’aucun autre figurant et c’est bien dommage.

Pour conclure, je pense que Le Tout Nouveau Testament passe ou casse. Je ne le conseille pas mais ne le déconseille pas non plus, parce que j’imagine qu’il y en a bon nombre qui l'adorent tout comme le détestent, alors je me risque seulement à ajouter qu’il faudrait que chacun s’en fasse sa propre opinion, car personne ne l’appréhendera de la même manière.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-07-26T20:00:18+02:00
Argent

Suite à la découverte de la réalisatrice française Maïwenn et de ma première expérience de son cinéma vécue au travers de son dernier film Mon Roi, que j’ai adoré, je me suis promise de me pencher attentivement sur son travail d’écriture accompli jusqu’aujourd’hui, et par conséquent de m’intéresser à sa filmographie et de visionner tous ses films, à commencer par le seul et l’unique Polisse national, son film expérimental le plus connu ayant remporté des prix à Cannes, et je dois dire que je n’ai pas été déçue de réitérer cette expérience, loin de là. Maïwenn me confirme définitivement qu’elle est une grande réalisatrice ayant un style particulier auquel j’adhère totalement, patte caractéristique tatouée de son nom, d’une sensibilité à fleur de peau que l’on retrouve aussi bien dans Mon Roi que dans Polisse. J’ai toujours voulu regarder Polisse sans jamais m’accorder le temps nécessaire de m’y atteler, et je ne regrette pour rien au monde le fait que je puisse enfin l’ajouter à ma cinéthèque.

Je commente ce film après maintes critiques constructives qui présentent et justifient d’ores et déjà parfaitement le comment du pourquoi ce film est incontestablement très bon, mais je prends le temps et le risque d’y revenir tout de même parce que décidemment, il est important de le souligner et de le reconnaître à sa juste valeur.

Polisse a des allures de documentaire renforcées par son infiltration assez réaliste au sein de la Brigade de Protection des Mineurs (BPM), sujet peu abordé et traité voire pas du tout au cinéma, et la réalisation de Maïwenn, encore et toujours d’une très grande sensibilité, les images étant belles et les mouvements de caméra pareils à ceux de Mon Roi. Pour faire court, j’ai adoré la réalisation parce qu’elle est maîtrisée et que je l’ai immédiatement associée à Maïwenn, preuve que son empreinte est apposée sur toutes ses œuvres, et ancrées en elles. La bande-son est excellente et très originale, notamment la chanson de L’île aux enfants de Casimir utilisée lors du générique du début, et demeurant pertinente sans être un seul instant ridicule ou grotesque, tout en créant un fin décalage avec ce que l’on assistera par la suite. Les dialogues sont crus, criant de véracité et très bien écrits qui plus est, empreints d’une double patte combinant celle de Maïwenn et d’Emmanuelle Bercot, maniant ensemble leur crayon, et le casting est une fois de plus extraordinaire, parce que c’est la deuxième que je l’affirme pour un film de Maïwenn. Le mélange d’acteurs célèbres et d’autres qui le sont moins fonctionne à merveille : Karin Viard, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, etc… Mention spéciale à Audrey Lamy et Sandrine Kiberlain, qui s’autorisent une apparition remarquée et sont très crédibles dans leur rôle, à l’image des acteurs principaux qui à l’inverse incarnent les policiers.

Vient enfin l’ouverture du dossier de Joeystarr, véritable révélation dans Polisse, la concrétisation de sa carrière d’acteur. Contrairement à beaucoup de gens, j’ai toujours adoré Joeystarr d’aussi loin que je me souvienne : en tant que rappeur dans un premier temps, étant donné que j’adore également son ancien groupe Suprême NTM, bien que je ne cautionne pas tous leurs chansons et messages assénés, puis en tant qu’homme, ce qui ne fut pas une évidence au départ. Sa forte personnalité ne peut laisser indifférent et le redécouvrir en tant qu’acteur m’a frappée, il est excellent. J’avais apprécié sa performance dans Colt 45, mais il m’a impressionnée dans ce film. Il est à la fois tendre et violent, charismatique, très touchant, et a une magnifique alchimie avec Maïwenn. Quelle ironie quand on sait qu’il a écrit et rappé, secondé par Kool Shen, des chansons extrêmement virulentes contre la police, incitant ouvertement à la haine envers l’institution dans les années 80-90, et qu’il interprète vingt ans plus tard un policier au cinéma. L’évolution de cet homme est réellement incroyable.

Cependant, et je le pense tout comme Pwachevski, exceptées les histoires des policiers, le film est une succession d’enquêtes qui n’ont pas de lien entre elles, hormis le fil rouge de ces fameuses histoires qui sont les leurs. Par ailleurs, le fait que Maïwenn joue un rôle au sein de son propre film en tant que photographe se révèle être le point de départ de Polisse, lorsqu’elle intègre la BPM, ce qui est une bonne chose, mais par la suite, il n’y a pas de scénario en tant que tel. Cet aspect ne m’a pas gênée en soi puisque le film demeure captivant et passionnant à suivre, mais fait perdre malheureusement en émotions, même si une certaine scène percutante est parvenue à m’émouvoir presqu’aux larmes, ma gorge se serrant et mon cœur se déchirant lorsque je la vivais et la ressentais du plus profond de mes tripes. De plus, la fin est au premier abord surprenante et brutale mais compréhensible quand on y réfléchit bien, seulement, elle est mal amenée malgré le fait que l’intention soit là. Il est vrai que la construction du film, qui n'est pas mauvaise, aurait pu être mieux pensée afin que l’ensemble soit davantage développé et creusé, mais je m’en suis accommodée alors la perception de ce détail dépréciatif relève à présent de la sensibilité de chacun et non d'un ressort objectif.

En résumé, j’adore Maïwenn, j’adore son cinéma, et il me tarde de visionner ses autres films.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-07-26T14:55:29+02:00
Or

J’ai adoré Tokyo Godfathers. J’ai adoré Tokyo Godfathers. Quoi ? J’ai adoré Tokyo Godfathers.

Si j’ai beaucoup aimé le thriller psychologique Perfect Blue, premier dessin animé du même réalisateur que je vénère à présent, j’ai été conquise par Tokyo Godfathers.

Tokyo Godfathers est débordant de vitalité, d’émotions et d’originalité : l’histoire, l’ambiance de Tokyo de nuit enneigée et sale, illuminée par les lampadaires, les enseignes et les phares des voitures, les personnages principaux, des « anti-héros » bien développés et extrêmement attachants, dont les fragments du miroir de leur passé le réfléchissent tout le long du récit sans en alourdir la narration mais au contraire la fluidifier, kaléidoscopique, les personnages secondaires n’étant pas aussi superficiels, creux et vides que ceux de Perfect Blue, et les magnifiques haïkus, chacun le commencement d’un chapitre sur une nouvelle page qui se tourne. Absolument tout dans ce dessin animé est atypique, respire l’envie de vivre baignée dans la joie, l’amour et le bonheur, que ce soit dans la rue, chez soi, ou encore le mariage, et caractéristique de Tokyo Godfathers, car je ne me rappelle pas avoir déjà vu une intrigue, une ambiance et des personnages similaires dans d’autres œuvres.

L’ensemble est dynamique, rythmé par les péripéties loufoques et imprévisibles vécues et la folie se dégageant du trio principal de sans-abri composé d’un travesti valeureux, mon préféré, d’un vieux bourru et d’une ado fugueuse, ayant découvert un bébé au beau milieu d’ordures et recherchant ses parents, le tout ponctué de très jolies musiques. Les dialogues sont bien écrits, et la fin porteuse d’espoir et de beaux messages en cette merveilleuse nuit de Noël. Par ailleurs, ce dessin animé aux allures de conte moderne se révèle être une satire de la société japonaise et plus généralement de la société, que l’on redécouvre et observe d’un œil critique à travers le regard de ces trois énergumènes dont on prend du plaisir à suivre les déboires, non sans une pointe d’affection et de tendresse piquée au cœur.

J’ai été très agréablement surprise par les dessins : ils sont bien plus précis et mieux travaillés dans ce dessin animé que dans Perfect Blue au sein duquel ils m’avaient déçue, tout comme l’arrière-plan, le visuel étant plaisant quoique terne, la « faute » aux couleurs usées pourtant en accord avec le tableau de l’envers appauvri de la ville que nous dépeint le réalisateur.

Ensuite, on peut considérer que ce dessin animé en fait trop : qu’il est trop ambitieux, qu’il aborde trop de thématiques, que les réactions des personnages sont disproportionnées, caricaturales et leur font perdre en crédibilité et sentiments transmis, etc… Opinion que je peux tout à fait recevoir, entendre et comprendre, mais je pense que ce dernier aspect est voulu parce qu’en effet, le dessin animé aborde beaucoup de thématiques et pas des moindres, des thématiques très difficiles, dont le propos plutôt dur est contrebalancé par cette légèreté conférée aux scènes grâce au grossissement des traits de caractère des personnages qui ne basculent pas si facilement dans la surenchère, cependant. De plus, le dessin animé n’est ni larmoyant, ni pathétique, ni moraliste, et ne verse pas dans le misérabilisme alors que ces thématiques s’y prêtaient, autre aspect d’autant plus appréciable et méritant mes louanges et remerciements.

Si l’on revient sur les thématiques seulement effleurées, reproche que j’ai lu dans d’autres commentaires sur différents sites, je crois que le réalisateur a pris le parti de miser sur le côté divertissant de son œuvre et non sur l’approfondissement de ce qu’elle évoque, alors on s'en accommode ou pas et il ne s’agit pas véritablement d’un défaut en soi, excepté si l’on en attendait davantage, ce qui n'a pas été mon cas.

Enfin, et honte à moi, j’ai oublié de mentionner le plus important : Tokyo Godfathers est très drôle. Hilarant en ce qui me concerne. J’ai beaucoup ri, trop même, durant l’intégralité du visionnage, et eu notamment plusieurs crises de fou rire, tout comme j’ai été triste, certains passages étant très émouvants, le dessin animé s’avérant être une bonne comédie dramatique, la comédie et le dramatique étant assez bien équilibré l'un par rapport à l’autre. Le résultat n’est au grand jamais ambitieux ou prétentieux, mais sincère, criant de vérité et réaliste, hormis à la fin métaphorique, et là où Perfect Blue est froid et psychédélique, Tokyo Godfathers est simple, chaleureux et met du baume au cœur. J’ai adoré ce dessin animé, ce que je ne cesserai de répéter, et le conseille absolument.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-07-24T22:54:01+02:00
Vu aussi

Paris A Tout Prix n'est pas une comédie ni même un film exempt de défauts, certes, et il ne me restera pas longtemps en mémoire, mais je m'en fous : je suis d'origine marocaine et j'ai bien ri de ce retour aux sources caricatural sans être pour autant si éloigné de la réalité.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-07-24T15:13:41+02:00
Argent

Perfect Blue est un dessin animé et thriller psychologique du célèbre réalisateur japonais Satoshi Kon, inconnu pour ma part, mais dont je découvre pour la première fois l’impressionnant travail avec ce dessin animé, qui me faisait envie depuis très longtemps déjà sans que je ne parvienne à me le procurer. Recommandé à nouveau par un utilisateur de ce site qui se reconnaîtra, n’est-ce pas, je l’ai visionné et en ressors troublée, mais admirative et curieuse. Perfect Blue est très bon.

Mon commentaire sera court, je l’espère, car je veux éviter de spoiler l’intrigue, sachant qu’il s’agit de l’atout majeur de ce dessin animé, et dans lequel réside tout son intérêt qui me ferait dire et penser qu’il en est un des meilleurs que j’ai vus à ce jour. J’ai tout simplement adoré son scénario, fin, subtil, très bien écrit et mené de manière implacable jusqu’à la fin, la dernière phrase déterminée, clichée mais percutante de Mima. Par ailleurs, ce dessin animé est l’adaptation cinématographique d’une nouvelle ou d’un roman, je n’en sais pas plus, narrant également cette histoire, et même si je ne peux pas affirmer s’il s’agit d’une bonne adaptation ou non, le scénario n’en demeure pas moins excellent, assez original et captivant d’un bout à l’autre tel qu’il est mis en scène dans le dessin animé.

Avant de poursuivre, il me faut avouer qu’avant même de regarder Perfect Blue, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’avais lu le résumé de la boîte du DVD mais ne me suis pas entièrement basée sur ce qu’il explique, car il est bien connu que les synopsis sont souvent éloignés de ce à quoi l’on assiste par la suite à l’écran (La Plage de Danny Boyle en est le meilleur exemple), et que l’on peut donc leur attribuer maintes interprétations, à tort, et multiplier nos attentes, en défaveur de l’œuvre. Par conséquent, j’ai décidé que j’allais visionner le dessin animé sans me poser de questions tout en ayant l’esprit blanc, et me laisser porter. Rectification : je ne me suis pas laissée porter mais me suis faite balader dans tous les sens durant le dessin animé, qui est effectivement déconcertant et perturbe l’esprit. L’ensemble est véritablement perturbant et cet aspect met mal à l’aise, étant dû à l’atmosphère très sombre instaurée après l’estompement de l’ambiance joviale et chaleureuse du début, qui devient peu à peu tendue, étouffante, oppressante et glaçante, à l’image de ce que ressent le personnage principal, Mima, horrifiée et brutalisée lors de sa longue et lente descente aux enfers.

La narration est très bonne et s’avère une fois de plus à l’image de l’esprit déstabilisé, désorienté, puis obscurci et perdu de Mima, qui ne comprend pas ce qui lui arrive suite à l’arrêt de sa carrière en tant qu’Idole. Cette narration non-linéaire mais commune alterne habilement entre les flash-backs du temps où Mima était leader d’un groupe d’Idoles et ceux du présent où elle est actrice, afin de mettre en exergue son souhait refoulé, celui de redevenir ce qu’elle était. D’ordinaire, je n’aime pas ce mode de fonctionnement, mais je l’ai apprécié ici à sa juste valeur car l’enchaînement des plans est savamment exécuté sans couper l’action mais la faisant se conclure sur le plan suivant, exactement comme les transitions que l’on retrouve dans les AMVs (Anime Music Video), et c’est certainement cet autre aspect presqu’artistique conféré au dessin animé au travers de ces mêmes transitions qui m’a plu et m’y a fait adhérer. Les nombreuses thématiques abordées sont bien traitées, telles que le harcèlement et la perte d’identité dont est victime Mima à cause de ses choix, la souffrance de la solitude, le poids du regret et de la culpabilité, etc… Thématiques très difficiles s’inscrivant dans l’envers du décor du show-biz au Japon, notamment de la scène des Idoles et du monde du cinéma, qui nous sont dévoilés. Le film dure une heure trente il me semble, et est très rythmé : on ne s'ennuie pas devant à la fois grâce à la narration et la progression de Mima au sein de sa nouvelle carrière, incluant des péripéties et des rebondissements.

Durant le visionnage, j’ai eu plusieurs fois l’impression de dérailler en face de ma télévision tout comme Mima, plongée contre son gré dans un océan sanglant, mais en prenant du recul, j’ai beaucoup réfléchi à l’histoire et fini par deviner sa fin, qui était évidente en soi si l’on parvenait à se détacher de Mima ou si l’on est habitué au genre du thriller, bien que le dessin animé soit centré sur elle et la développe afin que l’on s’attache à elle, objectif atteint, rendant le distanciement avec ce personnage compliqué. Le point de vue unique que nous octroie le réalisateur n’est pas omniscient puisque l’on est du début à la fin dans la tête de Mima, facette du dessin animé qui prête non seulement à confusion, mais permet de brouiller les pistes de résolution de l’histoire aux nombreuses interrogations, pistes de résolution ne l’étant pas, cela dit.

Les seules choses que je pourrais reprocher au dessin animé serait le non-développement des personnages secondaires, qui se révèlent fades et interchangeables, car ne servant qu’à approfondir la personnalité de Mima, ce qui crée un déséquilibre puisque nous avons d’un côté Mima, personnage principal complexe et abouti, et de l’autre ces personnages secondaires superficiels, déséquilibre non pallié, les coupables n’étant pas non plus assez travaillés et creusés comparés à Mima, le parti pris du réalisateur à ce niveau ne m’enchantant guère, ainsi que les dessins minimalistes. Je sais bien que le dessin animé date de 1998 et que les dessins d’aujourd’hui ne sont pas ce qu’il sont maintenant en ces années antérieures, mais malgré le fait que le visuel soit pourvu de détails composant l’arrière-plan et qu’il y a visiblement eu du travail effectué dessus, les visages des personnages sont simples de près et vides, inexistants de loin, tout comme leur corps paraît brouillon en plus d’être moche, comme s’il s’agissait seulement d’ébauches. Après, tout est relatif et si les dessins ne sont pas à mon goût, ils peuvent parfaitement l’être de celui d’autres spectateurs. Cependant, l’animation est fluide, et les scènes de course, mes préférées, en témoignent et sont haletantes.

Enfin, la bande-son est très bonne : j’ai adoré les chansons des Idoles et plus encore les autres musiques à consonance orchestrale qui font monter le stress et la tension lors de scènes critiques et dures à regarder.

En conclusion, j’ai été agréablement surprise par Perfect Blue et pense que c’est un très bon dessin animé et thriller psychologique, dont l’angle d’attaque est moderne. Je l’ai beaucoup aimé et le conseille.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-07-15T17:21:26+02:00
Vu aussi

Ah, Conjuring…

Cette deuxième affaire diabolique d’Ed et Lorraine Warren dévoilée sur grand écran cet été s’articule au sein de l’intrigue d’un bon film d’épouvante-horreur, mais faisant pâle figure à côté de Conjuring premier du nom, qui m’avait beaucoup plu. A relever un abus de jump-scares me surprenant, c’est le cas de le dire, de la part de James Wan, le réalisateur de mon film préféré du genre qu’est Silence de Mort, me causant une petite déception, lui qui m’avait habituée à la création d’une atmosphère glauque, étouffante et dérangeante, d’une ambiance anxiogène, la montée d’une tension malsaine et des personnages attachants, éléments que je ne retrouve pas dans ce film saturé de codes du genre qu’il manie avec efficacité, certes, mais sans une once d’originalité, à mon grand regret. Même si j’ai sursauté devant à deux reprises, l’ensemble ne m’a pas fait peur alors que le premier y était parvenu dans une moindre mesure.

Cependant, Conjuring demeure tout de même une bonne saga d’épouvante-horreur à la réalisation maîtrisée, aux belles images filtrées du bleu glacé identique à celui de Silence de Mort, à la musique stressante, au très bon casting et aux excellentes introductions. Ici, elle m’a donnée des frissons mais l’angoisse qu’elle procure est vite retombée durant l’avancée du film jusqu’à la fin clichée et niaise à laquelle je m’attendais, alors que j’aurais voulu me tromper sur l’issue de cette histoire prévisible.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-07-13T20:20:37+02:00
Argent

Mary et Max, sobrement intitulé, est un excellent dessin animé et plus largement un très bon film dramatique que j’ai beaucoup aimé. A noter qu’il n’est pas exclusivement destiné aux enfants mais aussi aux adultes, et qu’il s’adresse aux petits comme aux grands, les petits ne pouvant certes pas comprendre toutes les subtilités d’écriture sur lesquelles il se construit de manière symétrique, à l’image du titre. Par conséquent, je pense qu’il faudrait que les enfants soient dotés d’une certaine maturité avant de le regarder, afin d’en saisir la morale et les messages extrêmement forts qu’il transmet. Par ailleurs, j’emploie sciemment les termes « dessin animé » et non pas « animation » pour désigner ce style de films, car j’ai pris la mauvaise habitude (dépendance des goûts) de m’exprimer ainsi depuis longtemps, quand j’étais encore petite, et que cette volonté de conserver mon langage ne changera jamais bien que parler de films d’animation serait plus juste, englobant toutes les techniques d’animation existantes telles que le dessin inclus, la pâte à modeler dont use ce dessin animé, le numérique, etc…

Cela dit, à la base, je devais regarder Mad Max dans l’optique de compléter une partie d’une consigne concernant le ou les films par continent que l’on doit visionner dans le cadre du challenge de cet été et celui de science-fiction, d’une pierre deux coup frappant, mais l’élogieux commentaire de VERTVERONESE au sujet de Mary et Max m’a intriguée, et l’ayant sous la main contrairement au premier Mad Max me faisant défaut mais pas le deuxième, étrangement, je me suis décidée que j’allais le découvrir plus tôt que prévu, curieuse de voir de quoi il retournait, d’autant plus suite à la lecture de bonnes critiques à son égard.

Tout d’abord, Mary et Max est une perle australienne, un bijou d’originalité, de beauté et de poésie brutes et macabres, me rappelant au bon souvenir du projet des Fleurs du Mal de Baudelaire, qui est celui de sublimer le mal ; l’évocation de thèmes noirs et prosaïques qu’il manipule à sa guise et transforme, les métamorphosant en objets poétiques et les magnifiant du bout de sa plume sans pour autant en occulter le sens premier. La comparaison que je fais est osée et décalée, je le sais, d’autant plus que j’adore Baudelaire, mais Mary et Max m’y a fait grandement penser, parce qu’il aborde et traite de thématiques très difficiles (la solitude, l’alcoolisme, le deuil, diverses dépendances et souffrances psychologiques, sans omettre un aspect scientifique que l’on retrouve au travers du syndrome d’Asperger dont est atteint Max…) tout en les sublimant pour en obtenir quelque chose de meilleur et pas nécessairement de larmoyant ou pathétique comme on aurait pu le croire, contrebalancé et renvoyant à la morale positive et les messages d’amitié et d'acceptation de soi que les spectateurs reçoivent alors qu’ils sont confrontés à la vie telle qu’elle l’est, dans ce qu’il y a à prendre comme à perdre. L’une de mes craintes était que le dessin animé se laisse aller à verser dans le misérabilisme, mais je n’ai pas eu l’impression qu’il s’apitoyait plus que de raison sur l’histoire tragique de chaque personnages puis celle les reliant les uns aux autres, alors je tenais à le souligner parce qu’un film trop larmoyant ou pathétique a tendance à provoquer l’effet inverse chez moi lorsqu’il tend à faire pleurer le spectateur, ce que je n’aime pas, sauf que ce n’est pas le cas la majorité du temps de ce dessin animé, de mon point de vue.

De plus, l’originalité de ce dessin animé transparaît dans son visuel, qui m’a énormément plu : la réalisation est excellente, maniant habilement le premier et le second plan, le flou et la netteté des images, ainsi que leur précision. Il y a eu un gros travail effectué à tous les niveaux, notamment celui de l’éclairage et les teintes claires-obscures dans la gamme rouge, noire, grise et blanche des lesdites images, qui sont très jolies. La pâte à modeler est une technique d’animation que j’adore parce qu’elle me fascine, même si objectivement, elle enlaidit les personnages plutôt qu’elle ne les embellit, et ne leur octroie pas d’expressions faciales développées. En effet, le visuel n’est pas ce que l’on pourrait qualifier de « beau », mais il est intéressant et pourvu de plein de petits détails qui le rendent agréable.

Encore une fois, peut-être que ces éléments renvoient à ce projet de pâte à modeler, somme toute peu esthétique, mais sublimé par les émotions qu’éprouvent les personnages forgés dedans et qu’ils nous dévoilent et nous font ressentir. Ainsi, une véritable communication s’établit entre les personnages et les spectateurs durant le dessin animé. On part de quelque chose de simple et de moche pour certains, bien que je ne le trouve pas du tout affreux ou repoussant, pour en réaliser autre chose de travaillé et d’émouvant, qui le rendrait finalement beau et accessible.

Le dessin animé s’appuie également sur le procédé du stop-motion, dont l’invention remonte à des années. Pourtant, le dessin animé date de 2009 et s’avère loin d’être vieux, sachant qu’il existait déjà les années précédentes d’autres techniques d’animation bien plus modernes, ce qui me fait de nouveau penser que le réalisateur ne voulait pas que son œuvre soit pourvue d’artifices mais se révèle rustique et sans fioriture, alors usant de techniques rudimentaires, même si le tout demeure travaillé mais simple. Bref, j’ai adoré la forme maîtrisée de ce dessin animé.

Le visuel sert donc parfaitement le fond, qui est une fois de plus singulier, que ce soit l’histoire qui nous ait racontée par l’intermédiaire de trois voix off après rectification, son déroulement, sa fin assez surprenante, et les personnages qu’elle met en scène. Absolument tout est atypique et à prendre en compte, sans en oublier le rythme. Le film est dans sa bonne durée, et plus ou moins n’aurait pas été apprécié ou suffisant. Cependant, le rythme est lent mais justifié, notamment par rapport au développement complet des personnages qu’il permet. Je me suis beaucoup attachée aux deux principaux et ai adoré le voisin d’en face de Mary et la voisine de Max. La relation épistolaire qu’ils nouent et entretiennent sur de longues années est d’une justesse exceptionnelle, les dialogues sont très bien écrits et résonnent à la fois crus et poétiques, piquants de touches d’humour noir et/ou tendre.

En revanche, je reviens sur la narration à trois voix off, qui est quelque peu lassante et ne m’a pas convenue, mais je m’en suis accommodée parce qu’elle est synonyme de facilité scénaristique d’après moi, même si je l’ai trouvée judicieusement employée ici, la question se posant : comment nous faire part du contenu des lettres tout en faisant en sorte qu’il s’imbrique de manière crédible au sein de l’histoire s’ils ne les lisent pas à haute voix ? Parce que l’histoire entière repose dans ces lettres et que sans, elle n’aurait plus aucun intérêt.

En conclusion, je ne me rappelle pas avoir déjà vu un dessin animé avant celui-ci aussi complexe et abouti dans les sentiments qu’il convoque et l’analyse de ses thématiques, résultat auquel il parvient sans trop de difficulté. Je sais que je me répète mais l’histoire est à la fois drôle et touchante, naïve et lucide, ironique et délicieusement cynique, ces mêmes touches d’humour mentionnées à trois reprises nous permettant de respirer lorsque le récit devient trop intense, nous happe et nous étouffe sous sa noirceur malheureusement réaliste. Cependant, les personnages et les réflexions de l’ensemble sont si poussés, que l’on ne peut pas toujours s’y identifier mais s'en distancier.

Donc je conseille absolument cette pépite du genre aux allures de conte moderne, à l'ambiance si particulière et au charme fou qu'elle dégage. En revanche, si j’ai été touchée par ce dessin animé, il ne m’a pas bouleversée et c’est pourquoi je le classe « seulement » en liste d’argent et non en or.

PS : la musique est répétitive mais je lui pardonne son insistance parce qu’elle est splendide à écouter.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-07-11T20:39:27+02:00
Vu aussi

L’Attaque du Métro 123 (éludons le « 1, 2, 3… Soleil ! » de mauvais goût, comme j’ai pu le voir en titre d’une critique sur un certain site dont le sigle serait SC), est un film comme je les aime : il s’agit d’un thriller-action satisfaisant, honnête et divertissant devant lequel j’ai passé un bon moment, me faisant oublier pendant un temps notre défaite bien plus douloureuse qu’amère en finale de l’Euro. Cependant, si ce film est un film comme je les aime et l’ai sincèrement apprécié lors de mon visionnage, le revers est que j’en ai été parallèlement un peu déçue, je dois bien le reconnaître.

En premier lieu, le casting est très bon, de Denzel Washington qui l’est constamment aux acteurs secondaires, sans omettre l’impressionnante performance de John Travolta, interprétant un criminel survolté qui pète un câble électrisant dans le métro, ainsi que la bande-son et le rythme. Le générique du début est excellent, dynamique, nous permettant de nous immerger dans le film dès les premières secondes, et défile sur la chanson culte 99 Problems de Jay-Z : la grande classe. De plus, j’adhère totalement au cinéma de Tony Scott, un réalisateur que j’aime beaucoup et à qui l’on doit la seconde adaptation cinématographique du roman Man On Fire entre autres, un film que j’adore. Par conséquent, j’ai une fois de plus adhéré à sa réalisation caractéristique et parfaitement maîtrisée bien qu’elle ne puisse être au goût de tout le monde, je pense notamment au procédé de l’accélération et à son montage extrêmement rapide voire épileptique. Le visuel est propre, carré, précis, millimétré, et les images sont très belles.

En revanche, c’est là où je veux en venir : L’Attaque du Métro 123 est un film de Tony Scott, et je peux décemment dire que j’en attendais plus, spécifiquement de l’originalité. Le scénario est bien écrit, mis en scène et mené sans incohérence jusqu’à la fin, et dont le faible potentiel est rehaussé par le rythme effréné et la tension qu’il instaure d’entrée de jeu, mais il suit une trame classique et s’avère assez prévisible, empêchant la tension de se maintenir et la faisant involontairement chuter à mesure que le film progresse dans son avancée. Les deux personnages principaux sont relativement travaillés et leur opposition est sympathique à suivre et prenante, même si convenue et manquant de poigne, le bras de fer étant tout de même engagé.

En somme, si l’ensemble avait été atypique et audacieux, je l’aurais sûrement classé plus haut, mais il ne l’est pas alors même si je l’ai bien aimé, je le range seulement en liste vu aussi car j’estime que Tony Scott pouvait mieux faire, l’ayant déjà prouvé dans ses autres œuvres du même genre.

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