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Les commentaires de Eparm12

Commentaire ajouté par Eparm12 2016-02-25T10:52:51+01:00
Argent

J'ai regardé Christopher and His Kind deux fois de suite parce que je le visionnais en VO sans sous-titres, histoire d'allier l'utile à l'agréable en approfondissant ma compréhension orale de la langue anglaise que je n'apprécie pourtant pas plus que cela, et je dois avouer que lorsque je regarde un film plus d'une fois dans un intervalle de temps aussi court signifie forcément que je l'ai bien aimé voire beaucoup, car ils se comptent sur les doigts d'une main. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant devant ce film et je réitérerais l'expérience avec plaisir en me posant devant une troisième fois si l’envie m’en prenait subitement, parce qu’il est tout simplement très sympathique. Je ne dis pas qu’il s’agit du meilleur film du genre et encore moins du film du siècle, mais je l’ai apprécié notamment parce qu’il est objectivement bon. Je ne sais pas s’il traite ses thèmes à la perfection car je n’ai pas encore vu assez de films du genre pour en parler et l’affirmer haut et fort, mais je pense qu’il est bien fait et nous montre l’essentiel de ce qu’il souhaite nous délivrer en tant que message, si message il y a.

La réalisation est sobre mais inspirée au travers de ses lents mouvements de caméra, ses plans tantôt penchés tantôt alignés, et ses très jolies images. Le visuel classieux m’a beaucoup plu et bien que le film soit parsemé de scènes de sexe, elles sont courtes, loin d’être crues et évitent (je n’en suis plus si sûre) un côté racoleur de mauvais goût, mais aussi franchement hilarantes car il y a toujours un petit détail lors de l’acte d’amour qui ajoute une touche comique aux séquences torrides (ex : le chapeau qui tourne en équilibre sur un pic, le lit qui tremble, etc…). Vous ne pouvez pas savoir combien j’ai ri devant mais pas du tout parce que je me moquais ou les trouvais ridicules, mais bien parce que Christopher et son premier amant sont eux aussi éclatés de rire tandis que le voisin du dessus chante à tue-tête pour ne pas les entendre crier. Véridique. Par conséquent, la réalisation est un des atouts indéniables de ce film car elle le rythme en coupant certaines scènes pour toujours se contenter du strict minimum en la matière, et je pense que c’est une bonne chose.

On pourrait alors s’imaginer que le film ne va pas tout à fait au bout de son idée, qu’il n’atteint pas ses objectifs ou n’aurait pas d’enjeux particuliers, mais ce n’est pas entièrement vrai car il tient ses promesses. En fait, je ne sais pas, je me suis laissée embarquer par le récit énoncé de Christopher Isherwood, auquel je me suis beaucoup attachée pendant mes deux visionnages consécutifs. En effet, le scénario du film n’est pas très travaillé et pour cause, il n’est pas réellement critiquable puisqu’il se base sur celui du roman éponyme, que je n’ai pas lu. Cependant, si l’intrigue du roman souffre de cette faiblesse également, il est donc logique qu’elle soit présente dans le film si le film suit le roman à la lettre, ce qui n’est pas foncièrement un défaut en soi. Il est évident que le scénario aurait pu subir des modifications afin d’être mieux adapté ou au contraire s’éloigner de celui du livre pour être plus complet, mais cet aspect ne m’a pas dérangée plus que cela puisque j’ai adhéré à l’ensemble.

Je pense que ce film est du style qui passe ou qui casse : ou on adore et passe un très bon moment devant, ou on déteste et s’ennuie, jusqu’à vouloir le couper et ne pas le terminer. Tout est une question de ressenti par rapport à l’ambiance du film et ses personnages. En effet, si le scénario du film n’est donc pas spécialement travaillé, je le répète, et qu'il se contente de nous narrer l’histoire débridée du romancier Christopher Isherwood lorsqu’il était en Allemagne, à Berlin, peu de temps avant le début de la Seconde Guerre Mondiale, la palette de personnages qu’il propose est en revanche intéressante : vivant à la capitale, jeune homme gay qui s’assume et écrivain, Christopher n’a pas d’attache et papillonne au gré de ses envies d’un point à un autre sans jamais se poser de question, jusqu’à ce qu’il fasse la rencontre de Gerald dans le train, un homme extravagant aux activités que l’on devine aisément illégales, mais qui restent un pan de sa personne que l’on ne nous dévoile pas comme pour ne pas que le spectateur soit désenchanté de la vision insolite et drôle mais tempérée de ce petit bonhomme, qu’il conserve alors du début à la fin, et de Jean Ross, actrice et chanteuse à la voix magnifique, chaleureuse, excentrique et rêveuse, qui deviendra par la suite l’une de ses plus proches amis. Tout comme Gerald, il s’agit d’un personnage sûr de lui, haut en couleurs et vivant, auquel on s’attache bien vite et dont les chansons entrecoupent le film et le rythment à la fois. Le jeune Heinz qui arrive par la suite est touchant, sa relation avec sa famille est abordée, notamment celle qu’il entretient avec son grand frère, puis son amour pour Christopher va peu à peu changer sa vie et celle de l’écrivain. Sans oublier l'ami allemand de Christopher et Wilfrid Laudauer.

En fait, après réflexion, rien de bien intéressant n’est à retirer de ce film, l’histoire étant d’un point de vue objectif banale, déjà vue et ainsi de suite malgré le fait qu’elle se base sur des faits réels, mais sincèrement, je ne sais pas ce qui s’est passé pour que je m'y accroche à ce point. De plus, si le film s’inscrit dans la période nazie, il ne nous le montre qu’au travers des inquiétudes du personnage de Laudauer et de deux-trois scènes révoltantes, ce qui n’est pas assez pour lui permettre de se reposer sur un contexte historique solide, et sa forme reste classique pour un biopic, dans le sens où il s’agit du vieux Christopher Isherwood qui relate ses souvenirs dans un journal, faisant un bond en arrière avant de se dérouler chronologiquement sans que l’on ne soit perdu dans une narration pas le moins du monde alambiquée. L’avantage de ce mode de fonctionnement peu original est que l’on ne peut se plaindre d’une non compréhension du film, mais l’inconvénient est que le résultat s’avère plat et non mis en relief comme on aurait pu l’espérer. Si la narration avait été un peu plus décousue, il est certain que le film n’aurait pu qu’en bénéficier. Et il faut bien avouer que la voix off n'est pas ma tasse de thé et demeure, au-delà de mon opinion personnelle, une facilité scénaristique condamnable si l'on veut être pointilleux car loin d'être nécessaire ici.

Bref, je crois que mon commentaire ne sert strictement à rien au final, car j’ai bien conscience de ne pas être objective en critiquant ce film bourré de défauts mais qui m’a transportée durant mes deux visionnages. L’émotion prime avant tout et c’est peut-être ce pourquoi je l’ai autant apprécié. D’ailleurs, je viens de remarquer qu’il s’agit en réalité d’un téléfilm. En somme, peu importe son format, il n’en reste pas moins que j’ai passé un très bon moment devant.

PS : j’ai écrit plus haut que ce film m’a permis de m’améliorer en anglais, mais j’ai oublié de préciser que ce fut aussi le cas en allemand. Et la bande-son est très jolie !

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-02-25T08:53:25+01:00
Argent

Que l’on se mette tous d’accord dès le départ, les cocos, autrement, on ne sera pas copain : si DiCaprio remporte l’Oscar du Meilleur Acteur cette année, il ne l’aura clairement pas volé, d'autant plus qu'il détient ici un rôle à Oscar avec tout ce que cela implique comme transformation physique, conditions extrêmes vécues sur le plateau et tout le toutim. Je dirai même plus : amen. S’il ne l’obtient pas dans le cas contraire face à la concurrence pour le moins facile, je vous jure, oui, je vous jure que j’écrirai une lettre destinée à l’Académie elle-même pour lui demander (une gamine qui ordonne quelque chose à plus gros et plus important qu’elle est ridicule, alors je tempère en en faisant solennellement la demande) d’arrêter de prendre DiCaprio pour un con et de nous prendre tous pour des cons, accessoirement. Excusez-moi pour le terme, mais c’est exactement cette impression que me renvoie l’Académie des Oscars depuis plusieurs années maintenant, que je considère à présent comme hypocrite. Pas besoin d’être calé en cinéma ou d’avoir seulement les bases en tant que matières cinématographiques sur lesquelles s’appuyer pour reconnaître que l’on est face du début jusqu’à la fin de The Revenant à une performance exceptionnelle livrée par un excellent acteur connu au moins de nom, qui n’a désormais plus rien à prouver et ce depuis des années déjà, voire bientôt deux décennies entières.

...Désolée, il fallait vraiment que je pète mon câble avant le déroulement de la 88ème cérémonie, auquel cas j’aurais été tendue comme un string jusqu’à dimanche. Ceci n’est pas une tentative d’humour ratée mais la réalité, alors soyez gentils et ne vous moquez pas, s’il vous plait. Maintenant que c’est dit, que l’on a mis les points sur les I une bonne fois pour toute et blablabla, je pourrais peut-être essayer de commenter The Revenant, car c’est un peu beaucoup pour poster une critique sur ce film que je l’ai commencée en rouvrant le dossier DiCaprio pour la quatrième fois en dix-sept ans, mais il n’y a trop rien à ajouter à ce propos : The Revenant est un très bon film. Point à la ligne. Et il est inutile d’en débattre puisqu’il est tout simplement très bon, voire excellent sans exagération aucune de ma part (nous passerons bien au-dessus du délire mystico-religieux du réalisateur pour nous concentrer sur le reste, car il s'agit d'un aspect « minime » du film).

Tout d’abord, The Revenant est un western, un western crépusculaire qui plus est, donc qui s’avère être à l’opposée d’un western classique dans la tradition la plus pure du genre des années 30-40. Il faut savoir que j’adore les westerns et sans vouloir me vanter, suis dans la mesure du possible de critiquer ce film comme je le peux, car le western est un de mes genres de prédilection, sachant que j’en regarde des tonnes depuis toute petite. Simplement pour préciser que je sais à peu près de quoi je parle et m’aventure en terrain connu pour ceux qui en douteraient et croiraient que je raconte n'importe quoi. Tout avis est bon à prendre, après tout.

En soi, ce film est un très bon film à tous les niveaux, hormis celui du scénario si l’on veut chipoter et encore, cet argument ne tient pas debout ici car il s’agit d’un western, et qui dit western dit forcément vengeance par tous les moyens, quitte à en crever : la réalisation est sobre, contemplative mais parfaitement maîtrisée, les sites que dépeignent les images sont époustouflants et d’une beauté à couper le souffle, la photographie est par conséquent splendide, la bande-son fait monter la tension et accroît le stress instauré dès le début du film lors de la sanglante mais magistrale bataille opposant les Américains aux Indiens, et se révèle inspirée. Le thème musical du film est magnifique et s’accorde aux scènes avec une justesse rare. Le travail effectué sur la bande-son intégrale est à prendre en compte et saluer chapeau bien bas car le ou les compositeurs ont fait de l’excellent boulot.

Je reviens rapidement sur le jeu des acteurs, qui sont donc très performants, chose tout à fait impossible de dénigrer ou de nier, voire de démentir de quelque façon que ce soit : DiCaprio est en tête de liste mais je me suis déjà attardée plus que de raison sur son cas, en revanche, l’autre grosse surprise de The Revenant (enfin, pas tant que ça), est Tom Hardy (l'un de mes chouchous), qui s’approprie les rôles de personnages très éloignés de lui en ce moment, ce qu'il fait à merveille. Il est excellent dans ce film et tient tête à DiCaprio avec une rage de vaincre, une hargne que je ne lui connaissais pas jusqu’à ce que je le vois jouer dans Mad Max Fury Road puis Warrior. Figurez-vous qu’Eustache de Narnia joue dans The Revenant lui aussi, aux côtés de prestigieux acteurs tels que DiCaprio et Tom Hardy, et si on m’avait dit avant que je n’aille voir le film que ce gosse jouait dedans, je ne l’aurais certainement pas cru sans l’avoir vu de mes propres yeux. En définitive, je ne peux pas dire qu’il joue dans The Revenant : il incarne son personnage de jeune homme bon, loyal mais terrifié par la simple pensée de mourir, et c’est sans aucun doute son meilleur rôle à compter de ce jour à marquer d’une pierre blanche. Je l’aime bien, ce gamin, sincèrement. Il est un peu plus âgé que moi (bon allez, carrément plus mais vingt-trois ans, ce n’est pas si loin, non ?), et se paie déjà le luxe de travailler avec d’aussi bons acteurs et un réalisateur renommé, quelle chance. Bien évidemment, Eustache ne livre pas encore une prestation irréprochable mais il est certainement devenu un très bon acteur entretemps, sachant que je l’ai toujours trouvé quelconque voire mauvais dans ses précédents rôles. Le Capitaine, interprété par le dictateur nazi dans Star Wars 7, se démarque également, et les acteurs secondaires ne font pas tâche par rapport au jeu des acteurs principaux. En somme, le casting est extraordinaire et tient toutes ses promesses. Vivement la 88ème cérémonie, que j’aille me plaindre plus tard du résultat.

Le scénario, bien que léger pour n’importe quel film de n’importe quel genre, ne peut décemment pas être qualifié de mauvais ici car nous regardons un western, et qu’il est très élaboré contrairement à d’autres films du même genre, étant donné que nous pouvons le prendre à un premier degré puis à un second un peu plus difficile à percevoir mais qui reste néanmoins très accessible, même pour ceux ne connaissant pas bien l’histoire du genre du western : donc en terme de western, ce scénario est bon.

Dans les westerns classiques que plus personne ne prend la peine de réaliser aujourd’hui en les remettant au goût du jour (snif), l’intrigue se limitait à une histoire de vengeance aboutissant à un duel final de flingues entre le gentil et le méchant, souvent épique car se voulant grandiloquent, et je caricature à peine. Dans The Revenant, à savoir un western crépusculaire qui par définition est bien plus sérieux, violent et nuancé qu’un western classique, les personnages sont donc travaillés, ambigus, et dont les limites morales incertaines s’amincissent à mesure qu’il y a confrontation entre eux. The Revenant nous dévoile le parcours éprouvant d’un homme consumé par la vengeance, qui souhaite tuer l’assassin de son fils, mais le scénario ne s’arrête pas là et met en lumière le comportement indigne des Américains et des Européens au travers des Français (des petits clichés sont véhiculés sur nous dans ce film mais il ne faut pas mal les prendre, simplement les voir comme une facilité scénaristique, seule chose que je reproche au film), mais également celui des Indiens, qui ne sont pas oubliés ou mis de côté. Dans la tradition classique, les Indiens sont assimilés à des sauvages, des êtres non civilisés, dangereux et mauvais ; diabolisés, ils restaient méchants et les ennemis à battre à tout prix, quoiqu’il arrive. Incapables d’évoluer, ils se trouvaient dans la même case que celle des bandits, cantonnés à agir comme tels sans foi ni loi jusqu’à la fin. Ceux de The Revenant apparaissent sous cet angle car se révèlent être des tueurs sanguinaires, mais là où ils n’ont aucun motif particulier de faire couler le sang dans les anciens westerns, ici, ils désirent retrouver la fille du chef, qui a été enlevée par le groupe en cavale de Français, symbolisant la conquête européenne. Je ne dis pas qu’il est honorable d’agir de la sorte, loin de là, d’ailleurs, aucun personnage n’est un tant soit peu noble dans ce film hormis peut-être Eustache, mais la raison des Indiens de s’attaquer à leurs plus vieux ennemis est justifiée et c’est un point que j’ai adoré.

Les personnages sont bien développés au travers de leurs longues discussions cinglantes, ses cauchemars pour DiCaprio, d'ailleurs, sa relation fusionnelle avec son fils est très touchante, et chacun a ses raisons de se comporter de telle ou telle manière dans telle ou telle situation, que ce soit pour survivre, l’argent ou la vengeance. Ils ont chacun des choses auxquelles se raccrocher, même pour ceux que l’on croirait sans attache, morts et enterrés, et qui les poussent à évoluer dans un sens comme dans l’autre. Personne n’est plus diabolisé que quelqu’un d’autre, Fitzgerald étant à part, et ils sont pratiquement tous mis sur un même pied d’égalité, qu’ils soient Américains (bon, ils se placent ENCORE et TOUJOURS au-dessus des autres mais on en a l'habitude, maintenant), Français et plus largement Européens ou encore Indiens. Cet aspect est plutôt bien abordé, maladroit mais tenté et m’a énormément plu, car ce n’est pas que je le reproche aux westerns classiques, c’est juste que je n’aime pas spécialement lorsque le traitement de quelque chose ou de quelqu’un est manichéen, car il y a forcément des nuances à apporter suivant les différents personnages, exactement comme dans The Revenant : rien n'est toujours tout blanc ou tout noir, seul un gris plus ou moins prononcé domine.

Enfin, je ferai tout de même remarquer que The Revenant pourrait être assimilé à un guide de survie que ça ne me surprendrait pas plus que cela. Honnêtement, après avoir vu ce film, vous pouvez me lâcher en Alaska que je pourrais y survivre, sauf si je me faisais attaquer par un grizzli parce que j’expirerais sur le coup. Non, sérieux, si vous comptez partir en expédition dans la forêt, en montagne ou que sais-je encore, vous n’avez qu’à regarder The Revenant et vous serez parés pour la survie en cas d’attaque d’animaux sauvages, du manque de nourriture et d’eau, etc… Il faut simplement se payer un film pour acquérir toutes ces connaissances et un bon film qui plus est, si ça ce n’est pas ludique. The Revenant adopte carrément une forme plus ou moins pédagogique, what else ?

En revanche, je pense qu’un petit signalement s’impose, et je préviendrai d’ores et déjà les âmes sensibles de s’abstenir de le regarder, car il est très dur, certaines scènes crues retournant l’estomac et donnant envie de vomir. De plus, il épuise réellement le spectateur : sous tension de la première minute jusqu'à la dernière, le mental et le cœur sont mis à rude épreuve et pour cause, on a l'impression d'être avec DiCaprio, de vivre son calvaire en même temps que lui, et de subir les mêmes atrocités. En définitive, si vous ne vous sentez pas de supporter ces horreurs, ne le regardez pas car vous souffrirez tout le long du visionnage, d'autant plus que le ressenti est décuplé au cinéma.

En conclusion, The Revenant est un très bon western, voire mieux encore, un très bon film, et je le conseille impérativement à tout le monde sauf aux âmes sensibles, donc, d’aller le voir au cinéma car l’ensemble rend magnifiquement bien à l’écran. Maintenant, j’attends de pied ferme cette foutue cérémonie des Oscars et advienne que pourra.

PS : ils parlent quelle langue, les Indiens ? Parce que je l’ai trouvée très jolie et à la consonance poétique, même si elle sonnait de manière agressive dans leurs bouches.

Re-PS : DICAPRIO A REMPORTE L'OSCAR ! ENFIN ! Ma réaction : https://www.youtube.com/watch?v=9c6FQ2F-Bgk

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-02-22T12:04:59+01:00
Vu aussi

Je connaissais déjà Alejandro Amenabar avant de regarder ce film, pour avoir déjà vu et totalement adoré Ouvre Les Yeux. Je pense que Regression est un bon film de ce réalisateur, qui n'a décidemment plus rien à prouver, car il demeure un habitué du thriller depuis ses débuts, son genre de prédilection. Etant une bonne cliente en la matière, je me devais de visionner Regression, principalement parce que m'intéresser davantage à la filmographie d'Amenabar n'est pas en option, et également parce que je voulais admirer une fois de plus Emma Watson dans un autre rôle que celui de Hermione Granger, bien qu'elle se soit entièrement détachée de la saga Harry Potter depuis le temps, celle-là même qui lui a permis d'être révélée au grand jour et de gagner sa notoriété actuelle dans le monde du cinéma.

Emma Watson est une actrice que j'aime beaucoup parce que je trouve qu'elle joue très bien, sans parler du fait qu'elle est une personnalité en or, du moins d'après ce qu'elle laisse paraître au travers des médias. Si je n'ai pas été convaincue par My Week With Marilyn où elle détient seulement un petit rôle, ai détesté The Bling Ring et été très déçue par l'adaptation du Monde de Charlie pourtant réalisée par l'auteur du livre éponyme, je reconnais néanmoins avoir été bluffée jusqu’à présent par ses choix de carrière audacieux et le jeu qu'elle propose dans chacun de ces films. Elle passe d'un personnage à un autre sans que l'on ne cesse d'y croire, tout en conservant une certaine sobriété voire retenue dans sa manière de les interpréter, avec beaucoup de justesse. Elle a un réel talent et cela ne m'étonne pas du tout qu'Amenabar l'ait choisie pour incarner le personnage névrosé d'Angela Gray. Là où Penélope Cruz envoûte le spectateur dans Ouvre Les Yeux, Emma Watson s'attire à merveille sa compassion dans Regression.

Regression est un bon film, constatation plutôt objective due au fait que les acteurs sont très bons, à commencer par Ethan Hawke (j'adore cet acteur qui lui aussi est un habitué du genre), que la réalisation caractéristique d'Amenabar reste toujours aussi efficace, que la bande-son est inspirée, sans oublier le scénario, qui à ma grande surprise tient la route et s'avère très intéressant. Le fil rouge conducteur des souvenirs refoulés sur lequel se base l’intrigue du film est original et m’a beaucoup plu : je suis une adepte de l’étude de la conscience, des souvenirs et des rêves, de tout ce qui touche de près ou de loin à la psychanalyse pour employer un terme plus général, et j’ai beaucoup aimé apprendre de ce en quoi consistait cette pratique de la régression, qui depuis a été interdite parce qu’elle engendrait de faux souvenirs dans la mémoire des gens. Je ne me rappelle pas avoir déjà vu un film du genre traiter cet aspect de la sorte en partant d’une démarche policière prenant comme point de départ surprenant les aveux d’un père innocent, qui ne nie à aucun instant d’avoir fauté.

Le scénario est par conséquent bien écrit mais j’ai été déçue de la fin, parce que j’ai vu venir le retournement de situation final vers la moitié du film, ce qui m’a gâché l’effet de surprise. Evidemment qu’on ne juge pas un film en se basant seulement sur son twist ending, mais j’attendais avec grande impatience de découvrir le fin mot de toute cette histoire assez glauque, certes, mais prenante, jusqu’à ce qu’une illumination me frappe après que j’eus assemblé toutes les pièces-indices du puzzle, et ce bien avant qu’Ethan Hawke n’y parvienne de lui-même. Chronologiquement parlant, l’enquête est bien menée sans aucune incohérence et suit logiquement son cours jusqu’au bout en évitant les longueurs car instaure un rythme soutenu de recherches, mais je maintiens que la fin est bien trop prévisible, du moins pour moi, ce qui est décevant, surtout lorsqu’on la compare avec celle d’Ouvre Les Yeux, qui m’avait littéralement clouée sur place sans que je ne m’y attende un seul instant.

Hormis ce détail, j’ai trouvé l’ambiance du film travaillée, tant et si bien qu’elle fait son petit effet notamment grâce à la réalisation fluide, en revanche, les images ne sont pas spécialement belles, et à la musique oppressante. La tension planant dès le début s’accroît au moment où le culte du satanisme, fil rouge secondaire du film, entre en scène et déstabilise le spectateur jusqu’à ébranler ses croyances les plus profondes, jusqu’au point où l’on n’est plus sûr de rien puis complètement perdu, en proie à ces visions de l’enfer. L’emploi de jumps-scares n’est pas abusif, ce qui change enfin de la masse de films où ils sont compulsifs, et dont l’ultime but à atteindre serait de provoquer une crise cardiaque chez le spectateur. Hum, pas sûre que ce soit productif. Il faudrait vraiment que les réalisateurs du genre imitent Amenabar et cessent de caser des jumps-scares un peu partout en pensant que ce sont des éléments qui feront de leur film un bon film d’épouvante, ce qui n’est pas et ne sera jamais le cas.

Si Regression est un thriller psychologique sur fond d'enquête policière, alors il tient globalement toutes ses promesses, d’autant plus que les personnages du film sont plus ou moins bien développés, ce qui est une bonne chose. L’inspecteur Kenner, Bruce, est peut-être stéréotypé, comme tous les autres personnages (le psychologue est cynique, la fille une victime, son frère gay, son père soi-disant tortionnaire, sa grand-mère dérangée, etc…), mais qui dit stéréotype dit que le personnage peut tout de même évoluer et c’est ce qui lui arrive dans la seconde partie du film, où les doutes prennent possession de lui. Personnage non croyant, hautain et ayant la fâcheuse tendance de foncer sans réfléchir en critiquant les autres avec virulence, il s’adoucira, commencera à prier dans un moment de faiblesse avant de se reprendre car n’ayant pas la foi, et je dois dire que je suis parvenue à m’attacher à ce type, ce qui relève de l’exploit, alors qu’il est pourtant détestable au premier abord, notamment à cause de son sale caractère. J’ai bien aimé le frère aussi : dommage qu’on ne le voit que peu à l’écran car son lien avec sa grand-mère est touchant tandis qu’il ne parle plus à sa sœur, aspect qui aurait pu être plus approfondi, mais l’intérêt du film ne repose pas sur le traitement de la relation frère et sœur donc ce n’est pas un défaut en soi, simplement une lubie chère à mon cœur que j’aurais apprécié voir prendre forme dans Regression, et plus particulièrement dans son univers sombre aux lourds secrets enfouis.

L’évolution des autres personnages est bancale mais tout de même effectuée dans un souci de bien faire, effort considérable que j’approuve même si à la vue du réalisateur, on était en droit d’en attendre bien plus.

En conclusion, j’ai bien aimé Regression (mais pas assez pour le classer en liste de bronze), que je considère comme un bon film malgré ses quelques maladresses au niveau de l’écriture des personnages, car tout le reste, aussi bien sur le plan technique que dans le fond est de qualité indéniable, hormis la fin. Si vous êtes friands de thrillers psychologiques mêlés à de la psychanalyse interdite, ce film est fait pour vous.

Néanmoins, je suis déçue parce qu'il me paraît bien moins maîtrisé qu'Ouvre Les Yeux, voire fade à côté. Cependant, il me tarde de regarder d’autres films d’Amenabar, car même si je pense que Regression est bon, je souhaite renouer avec la première impression que j’eus de ce réalisateur, c’est-à-dire exceptionnelle.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-02-21T00:46:40+01:00
Bronze

J’ai toujours voulu regarder Reservoir Dogs d’aussi loin que je me souvienne et maintenant que c’est enfin chose faite, je ne peux pas m’empêcher d’être cruellement déçue. Que l’on soit clair dès le départ afin de dissiper tout malentendu naissant : il s’agit d’un bon film de Tarantino, son premier qui plus est, élevé au rang de film culte dès sa sortie, mais pourvu de longueurs et de discussions à n’en plus finir. Sans rire, c’est presque tout ce que je retiens de Reservoir Dogs et je suis contrariée de ressentir autant d’émotions contradictoires envers ce film encore longtemps après visionnage, parce que j’ai la nette et désagréable impression de m’être faite avoir et pas qu’un peu sur la marchandise que l’on m’a promise et celle vendue, tandis que j'ai bien aimé le résultat tout compte fait.

Il est vrai que je veux bien écouter ces personnages hauts en couleurs, c’est le cas de le dire (HAHA ! Ok, je sors) blablater au sujet de la signification cachée des tubes de Madonna, du programme de diffusion des radios des 70’, et se brouiller à cause de leurs noms de code absolument ridicules mais très originaux, sans évoquer une seule fois leurs petites histoires aux morales douteuses et empruntes de philosophie de comptoir, mais à côté de ces tirades très longues mais brillantes, certes, le scénario est trop court, voire prévisible, et l’ennui n’est jamais bien loin, ne tardant pas à poindre le bout de son nez dès la première demi-heure en ce qui me concerne. Le film dure une heure quarante mais le temps a doublé dans ma tête pendant le visionnage, ce qui n’est jamais un bon signe lorsque je regarde un film de gangsters, surtout un film de gangsters, bien avant les films en général.

Oui, parce que c’est bien gentil d’entendre des gars se crêper le chignon à cause d’un braquage raté à la manière d’un Heat du pauvre tandis que l’un d’entre eux les aurait dénoncés aux flics, mais en attendant, à part se hurler dessus (« Fuck ! ») à tout bout de champ, ces gars ne font pas grand-chose d’autre à côté. Ce qui nous amène au scénario, qui tient à tout casser sur un timbre-poste. En résumé, il y a eu un braquage, mais ça, tout le monde le savait déjà, et les gars y ayant participé essaient de démasquer celui qui les aurait vendus. Grosso merdo, l’intrigue du film repose sur ces quelques lignes et je suis désolée de le dire, mais ce n’est pas ce que j’appelle un scénario conséquent pour un film de gangsters. Je ferai d’ailleurs remarquer que la narration non-linéaire de Tarantino, qui en est accessoirement le maître incontesté actuel, donne du relief au récit et lui évite d’être fade, cherchant à compenser cette faiblesse objective en décousant la narration afin de la laisser paraître plus complexe qu’elle ne l’est, chronologie perfectible mais néanmoins cohérente et pourquoi pas pertinente, même si je ne vois pas d'emblée ce qu’elle apporte d’autre au film, à part peut-être du punch entre les bonds effectués en arrière puis au présent.

De plus, et c’est peut-être ce qui me gêne le plus dans Reservoir Dogs, c’est qu’au-delà de sa trame simpliste, ce film est surestimé, jusqu’au point où j’en viens à ne pas comprendre pourquoi il est considéré comme culte. Il transpire de tous côtés l’orgueil du réalisateur, et moi qui suis habituellement la première à prendre la défense de Tarantino sur ce point, le condamne sans appel dans Reservoir Dogs. Parce que Tarantino est un amoureux boulimique du Septième Art et qu’il souhaite lui rendre hommage par tous les moyens au travers de références toutes plus énormes les unes que les autres casées dans ses films, démarche tout à fait honorable. Sauf qu’à trop vouloir en faire et mélanger les genres tout en y apposant sa patte caractéristique dessert l’ensemble en le surchargeant et l’étouffant. Le film se veut être avant tout un thriller, plus précisément un huis-clos entre gangsters, donc une réduction de l’évolution mobile dans l’espace, sans oublier cet aspect cliché de braquage, mais aussi un truc hybride, original et décalé, assumé, acerbe et d’une ironie mordante. Le problème étant que j’attendais un thriller, et non pas ce gloubi-boulga presqu'indigeste de tant de choses à la fois. Si j’ai bien ri devant Reservoir Dogs, pas une once de suspens ne parvient à faire monter la tension alors inexistante car effacée au profit de répliques tordantes. Ce n’est pas que c’est mal fait parce que ça ne l’est strictement pas, c’est juste que le thriller que je m’apprêtais à regarder ne m’est apparu que par bribes, assimilées à quelques scènes bien menées au climax intense jusqu’à ce qu’un élément, de préférence verbal, vienne briser cet effort de montée en puissance et nous ramener au point de départ.

Et penser que deviner avant les braqueurs eux-mêmes qui est celui qui les a infiltrés est impossible est une grossière erreur, parce qu'il est facile et logique de le coincer, dès les premières minutes du film, en fait.

Je parlerai également de la violence gratuite contenue dans ce film, que je n’approuve pas, parce qu’elle est souvent justifiée dans ce genre de films alors qu’elle ne l’est pas réellement ici, aspect sanglant inacceptable. Tarantino a certainement voulu réaliser un film dans la tradition la plus pure d’un long-métrage de gangsters en faisant référence aux classiques du genre (coucou Scarface), où la violence exacerbée est mise en avant mais avec de véritables explications à la clef, et je pense qu’il n’y est pas parvenu précisément parce que Reservoir Dogs est un film qui ne rentre dans aucune catégorie parce qu’il est tout simplement inclassable, ce qui est assez dérangeant. Il oscille entre la limite du film de gangsters et celle d’une espèce de comédie à humour noir, sans jamais se révéler être un bon thriller. Or, Reservoir Dogs se plante sur tous les points parce qu’il est sans arrêt aux limites sans jamais les franchir, autre aspect discutable et pourtant loin de me plaire.

Au final, je ne peux décemment pas dire que je ne sois pas déçue, parce que j’aime beaucoup Tarantino, que sa réalisation est exquise, sa bande-son mitonnée d’un goût sûr, ses acteurs parfaitement dirigés et excellentissimes dans leur rôle respectif, ses dialogues jouissifs et son style complètement barré et inimitable, mais que la sauce d’ordinaire méchamment goûteuse n’a pas pris pour cette fois. Le peu de scènes d’action semble bâclé, dans le sens où l’on privilégie les causeries interminables aux péripéties d’un scénario inconséquent, et le fait que l’on ne s’attarde pas davantage sur chaque personnage introduit en début de film est réducteur, car d’autres hormis White, Blonde et Orange ne sont pas travaillés, comme Blue ou Brown (caméo kiffante de Tarantino au passage, j’adhère), et méritaient un petit développement à part égale comme les trois autres.

Bref, il s’agit certainement d’un bon film, je le répète, mais pas l’un des meilleurs de gangsters que je connaisse ou ai même déjà vus, et marqué au fer rouge d’un statut de film culte que je ne lui attribue pas. Bilan partagé.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-02-20T10:47:40+01:00
Argent

Mon premier film de Terry Gilliam et le moins que l'on puisse dire, c'est que je me suis éclatée devant comme une folle. Las Vegas Parano est jouissif de bout en bout. Si les acteurs sont excellentissimes, à commencer par les deux principaux, la réalisation caractéristique relevant du génie, la bande-son faisant preuve d'un goût sûr (du Bob Dylan sur fond de course en voiture dans le désert, s’il vous plaît), et les décors, costumes, et ambiance des années 60 parfaitement resitués dans le bon contexte, on dénotera tout de même une absence psychotique de scénario, bien que le fil rouge conducteur de la drogue soit abordé sous un angle coloré peu commun et traité de manière très originale.

Il est évident que Terry Gilliam signe ici un excellent film, et j'ai beaucoup ri en le regardant. Quelques longueurs déstabilisantes peuvent casser le rythme endiablé du récit, mais il est impossible de s'ennuyer devant tant les situations cocasses dans lesquelles se retrouvent nos deux zigotos préférés sont toutes plus démentielles les unes que les autres.

J’ai passé un très bon moment devant ce film atypique, et bien qu’il soit spécial et ne puisse pas plaire à tout le monde, je le conseille chaudement.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-02-18T12:10:42+01:00
Or

Je continue d'entendre les agneaux hurler bien après la fin de ce film. Docteur Lecter, besoin d'une consultation, je vous prie...

Après une tentative d’humour douteuse que personne ne relèvera, je l’espère, que dire à propos du Silence des Agneaux sans reprendre ce que détaillent d’ores et déjà avec brio les commentaires précédant le mien, qui est en réalité bien inutile ? Rien, hormis préciser une nouvelle fois que sa réputation n’est décidemment pas volée, et pour cause. J’ai tout bonnement adoré ce film, qui est parfaitement maîtrisé du début à la fin.

Avant la réalisation de l’extraordinaire Philadelphia, Jonathan Demme s’essaie au thriller et en ressort vainqueur, pour notre plus grand bonheur de cinéphile comblé. Je conseille absolument ce film, qui reste encore à ce jour un grand classique du genre et un impératif à voir afin de meubler un trou dans sa culture cinématographique.

PS : le titre du film est significatif pour tous ceux l'ayant vu. L'affiche également.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-02-17T18:02:06+01:00
Argent

Je sais que Lars Von Trier est un fou. Un fou furieux qui s’en bat les steaks de tout, qui s’affirme face aux producteurs et qui leur dit merde quand il s’agit de réaliser ses films à SA manière. Lars Von Trier est un fou et je l’aime sincèrement. Il est d’ailleurs en passe de devenir l’un de mes réalisateurs préférés, chose que je ne peux pas encore affirmer puisque je n’ai vu que deux de ses films, mais qui ne saurait tarder. En premier lieu, je me souviens avoir visionné il y a quelques temps un certain Melancholia, que j’avais totalement adoré. Ayant été conquise de la première minute à la dernière par cette unique œuvre d’art expérimentale, j’étais impatiente de m’atteler au reste de sa filmographie, que je comptais regarder dès que l’occasion se présenterait, comme aujourd’hui.

Dogville est un autre film expérimental (c’est le cas de le dire) de ce réalisateur complètement barge mais qui a tout mon respect, et comme le précisent les commentaires précédant le mien, ce gars est un barge qui s’est octroyé le droit, et sans pression en plus, de supprimer le décor. Comme ça. Au calme. Question originalité, je crois qu’il est strictement impossible de faire mieux, auquel cas dites-moi comment, je vous le demande. Parce que c’est la première fois de ma vie, oui, la première fois de my entire life que je regarde un film sans aucun décor à proprement parler. Ce que je veux dire par là, c’est que l’on se retrouve plongé au cœur d’un film dont l’histoire se déroule intégralement sur un plateau de studio vierge parsemé de quelques babioles qui trainassent par-ci par-là, et marqué de gros traits blancs de maternelle dessinés à même le sol pour indiquer les emplacements des petites maisons invisibles, des arbustes pleins de groseilles et du chien. Du chien, bordel. Même du chien, qui n’est pas présent physiquement dans le film mais que l’on entend pourtant aboyer à plusieurs reprises.

Que l’on soit clair : si l’on peut penser au départ que Trier a subitement pété un câble et décidé de faire joujou sans outre-mesure en supprimant les décors de son film, il serait important de préciser (il s'agit de mon avis personnel sur la question), que je ne crois pas qu’il l’ait appliqué juste pour emmerder le monde. Il y a peut-être un peu de ça, histoire de bousculer ses spectateurs et de les sortir de leur zone de confort cinématographique habituelle en leur imposant cet aspect délirant au premier abord, mais qui fonctionne méchamment au deuxième, et sert à la perfection la dure réflexion sur laquelle s’axe Dogville. En effet, si le scénario du film n’est pas foncièrement extrêmement travaillé en soi, la réflexion qu’il développe l’est en revanche, exactement comme elle l’a été dans Melancholia, dont l'intrigue est également prévisible, certes, mais dont l’intérêt ne réside pas au cœur des péripéties narrées, mais bien dans sa manière à laquelle il fait écho à bon nombre de choses à la fois. Car il est parfaitement construit et intelligemment mené sans aucune incohérence jusqu’à la fin.

Le film est divisé en neuf chapitres et démarre par un prologue perturbant, ce qui nous rappelle au bon souvenir du découpage par acte d’une pièce de théâtre, le plateau y étant également pour beaucoup. Les acteurs, alors assimilés à des comédiens, évoluent sans plus se soucier de rien au départ sur cette scène dénudée, qui accentue ce sentiment de malaise considérable que l’atmosphère du film tend à mettre en place d’entrée de jeu, et se révèle étouffante alors qu’il n’y a paradoxalement rien à l’écran qui pourrait nous le faire ressentir. Si le décor est aux abonnés absents, c’est tout comme s’il existait : les personnages ouvrent des portes dans le vide et ne voient rien lorsqu’il se passe des choses, particulièrement une chose affreuse juste sous leurs yeux, dans les pièces physiquement non délimitées à leurs côtés. Dérangeant est le terme qui conviendrait pour cet aspect visuel qui s’il est évidemment original, reste troublant.

La réflexion sur laquelle s’axe le film est abordée sous un certain angle par Trier, qui nous amène à suivre sa démarche jusqu’au bout afin de comprendre où il compte nous emmener sans avoir au préalable consulté notre humble avis. Il nous laisse volontairement dans le flou et nous fait croire qu’il ne prend aucun parti au sein de son œuvre, limite s'amincissant à mesure que le film progresse dans sa démarche presque philosophique. Au début du film, j’avoue avoir été déroutée. Puis j’ai été perdue pendant un petit moment, jusqu’à rapidement m’habituer à l’aspect visuel et à la tension instaurée dès le départ lourde de sens, planant tel un avertissement, un pressentiment nous alertant que c’est le calme avant la tempête.

Les habitants de Dogville sont tous très aboutis et les acteurs une fois de plus excellents et parfaitement dirigés. Leur psychologie respective est très poussée, ce qui est un exploit pour un nombre aussi important de personnages malgré le fait que le film dure trois heures. Oui, parce que ce film dure trois heures entières et que je ne m’attendais pas à ce qu'il soit aussi conséquent. Contemplatif, accompagné d’une voix off cynique semblant commenter l’œuvre avec circonspection, il est vrai que l’on peut vite s’ennuyer devant si l’on n’y a pas adhéré, ce qui n’a pas été mon cas même si je me suis surprise à regarder l’heure pendant quelques instants de flottement, où il m’a paru que le film s’étirait un peu trop.

Il est lent, très lent (nouvelle comparaison inévitable avec Melancholia), mais prend le temps de poser le cadre, d’exposer la situation dans ses moindres détails et de se dérouler en prenant grand soin de s’attarder sur chaque facette de Dogville, que les habitants cherchent à dissimuler puis enfouir derrière des tas d’excuses loin d’être honorables. Trier met en lumière un pan vicieux de notre société au travers de cette petite bourgade exilée en montagne et reliée à la ville par une seule et unique route, et la fin du récit absolument horrible témoigne de la morale chère au cœur de Trier qu’il souhaite nous délivrer en réalisant un film tel que celui-ci. Le masque de l'hypocrisie tombe, le plateau sans décor s'avère être une représentation concrète de cette hypocrisie aveugle aux barrières effondrées qu'entretiennent les habitants de Dogville dès que leurs intérêts sont menacés, et au beau milieu de tout cela, la sublime Nicole Kidman atteint le point de rupture malgré sa bonne volonté. Attention, elle est exceptionnelle dans ce film et je pense que Trier a un réel talent quand il s'agit de faire ressortir le meilleur jeu de ses acteurs.

Sa réalisation est exquise et le visuel époustouflant, bien moins subjuguant que celui de Melancholia, qui dépasse l’entendement, mais je n’en attendais pas moins de lui. Fidèle au cinéma de Trier désormais et acceptant sans complexe le traitement de ses thèmes d’une noirceur magnétique, j’ai bien aimé Dogville. Simplement, sa lenteur et le fait que la fin soit prévisible dans un certain sens m’a cependant gênée, même si je reconnais sans aucun mal que la dégradation de Dogville toute entière reste un coup de maître tout du long. Ce film est très bon et se place comme étant l’un des meilleurs et des plus originaux que j’ai jamais vus. Réellement. Je le conseille, bien qu’il ne puisse pas plaire à tout le monde, mais j’en prends le risque.

PS : les dialogues sont magnifiques et la bande-son tout à fait extraordinaire. Il faut dire que ce film est très bien écrit à tous les niveaux et d'une beauté à couper le souffle, comme les autres œuvres de Trier.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-02-07T18:36:39+01:00
Or

Pas le meilleur film d'arts martiaux que je connaisse ou ai déjà vu, mais un très bon film tout de même signé Tarantino. Je ne me vois pas épiloguer davantage tellement j'ai adoré me poser devant, simplement parce que tout a déjà été dit et qu'il serait inutile de m'appesantir dessus. La seule chose que je préciserai est qu'Uma Thurman est mon actrice préférée et que ce petit voyage au Japon m'aura fait comprendre que le katana est la meilleure arme au monde quand il est question de vengeance. Ajouté à cela que j'ai passé mon temps à rire et à danser sur mon canapé pendant le visionnage. Sans doute dû au pouvoir du « Bang Bang »...

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-01-18T17:29:14+01:00
Argent

Grease. Un film culte que je n'avais encore jamais vu, jusqu'à ce que ma meilleure amie, qui l'adore, me tanne de le regarder avec elle. J'ai cédé à la tentation et ai accepté sa proposition, ne m'attendant pas à l'aimer autant, sachant que je n'apprécie pas les comédies musicales à la base.

Pourtant loin d'être fana de ce genre de films, je le répète une énième fois, je le sais, mais c'est la vérité, mon attachement à Grease est principalement dû au fait qu'il soit sentimental : le générique du début est extraordinaire, mêlant comique et efficacité en nous présentant d'ores et déjà les différents personnages composant le film et la bande respective à laquelle ils appartiennent, les chansons sont splendides, je les adore toutes, particulièrement celle de Rizzo indirectement adressée à Kenickie, qui reste ma préférée, et surtout, la vision des années fin 70 que Grease nous renvoie me rend nostalgique d'une époque que je ne connais qu'au travers de l'autre comédie musicale Hair sortie l'année suivante, et de souvenirs que l’on me raconte des étoiles plein les yeux. Revoir John Travolta évoluer dans ses années les plus folles m'a fait sourire car j'adore cet acteur aux multiples talents qui sait aussi bien jouer que chanter et danser, ce qu'il nous prouve dans ce film, bien que le jeu global des acteurs soit volontairement grossi, donc caricatural.

Au-delà du casting plaisant, bien qu'on ne puisse pas le juger comme dans d'autres films, qu’ils soient du même genre ou non, j'ai trouvé l'histoire clichée, cucul mais plutôt jolie, et les dialogues absolument hilarants. C'est bien simple, j'étais morte de rire à chaque réplique. Les scènes un peu plus émouvantes fonctionnent et m'ont touchée.

Bizarrement, je ne fais pas partie de ceux qui disent que Grease est niais et encore moins stupide. Je suis franchement étonnée en entendant cela et quand je regarde les commentaires précédant le mien, je ne suis pas d'accord avec l'emploi de ce mot, qui est péjoratif et ne correspond pas à l'ambiance du film, qui dans mon esprit ne l'est pas du tout. Grease n'est pas stupide, même s'il raconte l'histoire de lycéens qui se cherchent et à qui il arrive des tas de trucs inintéressants. Le film aborde plusieurs thèmes comme l'amitié, l'amour, la séduction, la jalousie, le double-jeu etc... Et s'axe sur des problématiques lycéennes, oui, mais qui fondent l'essence du film, comme dans High School Musical dont il est le précurseur, à la différence que High School Musical est mauvais tandis que Grease ne l'est pas.Le film n'a jamais prétendu être autre chose que ce qu’il est et ce n'est pas parce que ses personnages principaux sont des lycéens qu'il est forcément stupide.

De plus, Grease est encore une fois représentatif de son époque, dans le sens où nous sommes en pleine émancipation de la femme (années 60-70), qu'elle soit sexuelle ou non, période durant laquelle les femmes obtiennent de plus en plus de droits, ainsi que leur indépendance. Je ne sais pas si ce que je dis est vrai mais cette analyse me semble pertinente parce que j'ai retrouvé ce côté-là de ces années libérées au travers de Rizzo, que j'admire pour sa force de caractère et sa manière d'être soi-même et sûre d'elle face aux autres, bien qu’elle ait quelque faille évidente, comme tout le monde. La scène finale mythique où Sandy se transforme et devient une pure bombe témoigne également de cet aspect, qui me parait plutôt intelligent. On m’a raconté que Grease était à la mode lors de sa sortie et que toutes les jeunes filles et femmes avaient adopté la coupe de cheveux bouclés de Sandy pour lui ressembler.

Bref, j'aime beaucoup ce film et le conseille à tout fan de comédies musicales, qui devrait l'adorer à coup sûr. S'il est considéré comme ringard, kitsh et ainsi de suite, je suis d'accord avec le fait que ce soit voulu, d'autant plus que l'ambiance est caractéristique, notamment grâce aux superbes décors, costumes et danses de l'époque (la séquence du bal est magnifique et très divertissante). Et puis même, la voiture retapée de Kenickie vaut le détour, ainsi que le légendaire déhanché de Travolta.

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Commentaire ajouté par Eparm12 2016-01-14T16:38:46+01:00
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Si je devais REELLEMENT synthétiser mon commentaire :

Pédagogie : 10/10.

En terme technique : 3/10.

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