Très beau film, un scénario implacable servi par des plans magnifiques, et transcendé par la musique ! Son thème (ascension et déchéance de Barry) et son genre (historique, avec des reconstitutions d'ailleurs splendides), ainsi que la longueur de ce film, n'en faisaient pas un pari facile, mais de mon point de vue c'est une totale réussite. À connaître, plus réussi que toutes les adaptations des "Liaisons Dangereuses" pour découvrir le XVIIIe siècle.

Ha ha, pas mal. À part le retournement de situation final, le scénario ne recèle pas de grande surprise, mais les acteurs sont bien dans leurs rôles (Bernard Blier, extra, Jean Lefebvre et Michel Serrault très bien aussi) et enchaînent les situations cocasses avec justesse et aisance, brossant les portraits d'une série de personnages aujourd'hui oubliés. On passe un moment sympa.

Ça m'arrive rarement de trouver qu'un mec parle trop, mais c'est le cas pour Jean-Claude Brialy dans ce film. Trop de dissertations !!! C'est dommage, ça vient gâcher une qualité d'images et de cadrages et un choix d'actrices par ailleurs excellents. Cruelle déception.

Bon. Celui-ci, c'est de la dissertation aussi, mais au moins, une dissertation qui s'assume, franche, massive, claire, nette et intéressante. J'adore le jeu des voix hors-champ. Une vraie merveille. À connaître !

Quelques jolis effets spéciaux, la trame est assez bien calée sur celle du le livre, mais exagérément simplifiée, ce qui lui ôte toute portée et toute profondeur. On comprend mal l'emphase mise par exemple sur Bean, qui dans le roman énerve surtout Ender et qui ici ne prend finalement aucun relief puisque rien n'est expliqué... Les relations avec les autres personnages, amis ou gros durs, deviennent également tellement schématiques qu'il y a de quoi mourir de rire, et que dire de ce Bonzo qui est laid et fait une tête de moins qu'Ender ??? Pareil, on ne voit pas trop ce que c'est que ce "Dap" qui commence par humilier le héros avant de retourner sa chemise dans une sorte d'amnésie absolue... Et dans le roman, Ender n'a pas grand chose d'un rebelle non plus... Bref... c'est une adaptation belle picturalement, mais assez maladroite sur le plan du scénario et du choix des personnages. Je suis assez déçue.

Bon film, qui fait passer les interrogations, et les messages, plus par le jeu sur les silences, la musique, les bruits, la composition des images (absolument splendide, rien que pour elle, "Tsotsi" est à connaître) que par les mots. La trame (

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le truand au grand cœur "humanisé" par un bébé) pourrait être classique, elle est traitée ici de façon totalement innovante, âpre, en questionnant plutôt qu'en affirmant. La musique sud-africaine est belle... et le jeu des acteurs, finalement assez exceptionnel. À voir !

Ouais, bon, c'est encore la vieille idée de l'hôpital véreux perdu au milieu de nulle part et peuplé de docteurs fous... On a droit à l'intégrale : du gore de chez gore, c'est le splatter de base; des expériences sadiques; le personnel taré, les éclairs, les fantômes, du sang et des organes partout; avec les patients, on est à la limite des zombies... Niveau scénario, rien de bien transcendant, tout se joue au niveau graphique. Et de ce point de vue, dans le style de l'horreur, je trouve qu'il y a quand même quelques images assez réussies : soit les couloirs déserts et verdâtres à ambiance malsaine, soit, justement, les scènes carrément gores... Oui, c'est un film qui fait vomir, mais disons qu'au moins il assume cet aspect. Genre de truc à regarder le soir quand on souffre d'un coup de déprime : après, tout vous paraît mieux. ;)

Un petit prodige de fluidité, de douceur et de justesse. Tout tombe comme il faut. La bande-son est juste parfaite avec le petit leitmotiv qui apparaît dès l'ouverture, les cadrages et les plans, fluides mais toujours bien dans la dynamique du film, avec parfois ces petits clins d'œil pop toujours marrants, mais exacts aussi... c'est excellent, tout en exactitude et en ouverture. Un film que tout le monde devrait voir !

La reconstitution des décors et costumes des années 70-80 est sympa, Michael Douglas et Matt Damon sont excellents, et j'adore la façon dont Soderbergh utilise la caméra; ce qui me rend triste, c'est le scénario, non qu'il soit mauvais, au contraire, il est poignant d'exactitude dans la façon dont il dépeint l'engrenage d'une relation destructrice : c'est celle-ci qui fait mal ! Ceci étant posé, "Ma vie avec Liberace" reste un beau film.

Le livre flanque une claque. Comme souvent avec les adaptations d'œuvres littéraires, le film donne l'impression de suivre plutôt fidèlement le scénario, mais en raccourcissant et en élaguant énormément... Ceci dit, la mise en images, très sombre, a l'avantage de confronter encore plus directement et à l'aspect "Lolita" de Christiane, et au côté glauque de la drogue. La fragilité des enfants de la station "Bahnhof Zoo" ressort pleinement, tous les aspects "dégueu" de l'héroïne aussi. Par son côté "choc", c'est un film qui peut marcher; ce qui peut bloquer en 2014, c'est plutôt l'esthétique très "années 80", avec un film lent (2h10) qui paraît ne plus en finir par moments.

Pour la musique... bah c'est OK tant qu'on aime le David Bowie des années 80. Belle prestation dans le film ! Mais en fait, il disparaît assez rapidement (et la musique aussi).

Pas fondamentalement désagréable même si Hedwig ne rigole pas quand elle s'énerve; j'ai bien aimé certains passages, comme l'adaptation du mythe platonicien de l'androgyne, mais comme dans les autres films de John Cameron Mitchell, on a un peu de mal à savoir où l'on va : vers le passé ? vers l'avenir ? attend-on quelque chose ? et quoi ? Du coup, toute velléité de suspence se retrouve bientôt en-dessous de zéro... Franchement, pour un film mêlant le mouvement gay et le courant punk, mieux vaut se tourner vers "Velvet Goldmine", il a plus de dynamisme et emporte mieux.

Totalement à l'opposé de toutes les représentations inspirées par Disney et par le merveilleux, vraiment réalisé avec les moyens du bord, et pourtant... tellement plus intéressant ! "Neco z Alenky" est un bon moyen d'appréhender la véritable dimension du récit d'"Alice". À connaître !

Moi j'ai bien aimé cette version : l'ambiance "Cranach" a du style, la présence de Sigourney Weaver avec son enfant mort renvoie avec efficacité à "Alien", les différents éléments de sorcellerie (corbeau, statues-arbres...), carrément à Baba-Yaga et au chamanisme, mais ce que j'ai préféré, c'est le développement de la psychologie des personnages, avec la belle-mère elle-même sous l'emprise de sa mère morte, et Blanche-Neige qui finalement...

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n'épouse pas le "prince", puisqu'il a été tué par la belle-mère... dont il est aussi le médecin...
Intéressant, l'antagonisme entre ces deux femmes, l'une qui ne doit la vie qu'au fait que son père a achevé sa mère pour la faire naître, l'autre qui perd le pouvoir d'enfanter en mettant au monde son enfant mort-né...

Niveau horreur, ça reste light, et certes, certaines scènes, en particulier avec les "nains", peuvent paraître un peu longues, et certains effets spéciaux un peu faciles, mais globalement, ça donne une autre vision du conte et permet de l'approfondir. Un petit instant de bonheur !

Intéressant, les nouvelles de Maupassant choisies ont leur charme, s'enchaînent bien par le biais du narrateur, on retrouve de grands acteurs et surtout la très belle utilisation de l'espace de Ophüls... Beau film et belle introduction à la littérature du XIXe.

Ha ha ! Max complètement dément, quelques situations cocasses, un humour un peu lourd parfois, mais j'ai adoré le "coming-out" de Vincent et les réactions de Max sont intéressantes. Ce n'est pas un "grand" film, mais je l'ai trouvé sympa. La bande-son est plutôt réussie.

C'est du "Futurama", mais l'ambiance RPG est sympa et j'ai bien aimé la série de clins d'œils... pas qu'au "Seigneur des Anneaux", d'ailleurs ! mais aussi aux "Sorciers de la Guerre" de Bakshi, par exemple... Un peu de fantasy dans une série de SF, c'est marrant et ça change un peu. Par contre, le changement d'univers est long à arriver et la première moitié du film est vraiment science-fiction.

Pas désagréable mais pas transcendant non plus. Les blagues habituelles de la série, quoi ! Enfin, comme parodie de SF, ça passe. Un petit plus pour la sangsue martienne, quand même -- et pour le terrain de golf spatial.

J'aime beaucoup la poésie de ce film, son ambiance "années 60", et sa sensualité. Une sympathique découverte.

Un chef-d'œuvre. Certes peu de films peuvent l'égaler, mais ceux qui ont aimé pourront être intéressés par le remake de Gus Van Sant ("Psycho", 1998), ainsi que par la série "Bates Motel" (2013-2015). D'un point de vue cinématographique, ils n'arrivent pas à la cheville de la version d'Hitchcock, mais justement, la comparaison permet de creuser l'analyse et de développer la psychologie des personnages (en particulier, bien sûr, celles de Norman Bates et de sa mère).

Très beau film, très humain, très lucide sur des choses comme le mariage, les relations à l'intérieur de la famille, mais en même temps tout cela est comme "temporisé" par l'approche à la fois inquiétante et fascinante de Melancholia... Par la présence de cet élément astronomique, on est dans de la science-fiction, mais pas une science-fiction d'action, quelque chose de métaphorique, de poétique... et de merveilleusement beau bien que très sombre. Film à connaître et à revoir de temps en temps !

Les affres du plateau de tournage lorsque toutes sortes de circonstances et une malédiction s'en mêlent... C'est intéressant, premièrement par le côté "making of", deuxièmement, par la vision du travail de l'équipe et des acteurs que cela apporte; troisièmement, parce que pour une fois on a un regard sur toute les coulisses de l'industrie du film : méthode de travail de Terry Gilliam, discussions entre réalisateur et producteurs, relations entre la production et les financeurs, jeux et flous des assurances... Dans quelle mesure la colonne vertébrale de Jean Rochefort entre-t-elle dans la catégorie "catastrophe naturelle" ?

On en vient même à regretter que le film n'ait pas été tourné, finalement !

Oui... bof... J'avais adoré le roman, mais ici Gérard Mordillat resserre fortement et le cercle des personnages, et le déroulement de l'intrigue; on perd en force, d'autant que presque tout ce qui était jubilatoire dans la complicité entre les enfants est gommé... Idem pour ce qui est de l'homosexualité : ne subsiste plus qu'une vague idylle entre Amélie-Lyane et la femme du président Gassé. En revanche, on a un passage bien glauque où ce dernier "viole" la jeune boulangère par le regard de sa caméra... En fait, dans ce film, tous les adultes deviennent des sortes de sadiques pour qui les enfants ne sont rien de plus que des objets, souvent encombrants (voir les Seignelet). Là où dans le bouquin on avait plus du laxisme, de l'indifférence ou de la manipulation, on est confronté ici carrément au sadisme totalement dépourvu d'empathie du voyeur qui fait poser la fille qu'il paie, ou aux orgasmes qu'atteint la mère Seignelet lorsqu'elle tourmente ses fils... Le roman suscitait la révolte, le film déclenche surtout le malaise. Seuls passages vraiment jubilatoires : les scènes des masques lors des cambriolages. Et cette musique de clavecin, bon sang, qu'est-elle venue fiche là ?

Un film splendide, tant sur le plan des images et du jeu des acteurs que sur celui du scénario. Les musiques, composées par le réalisateur, oscillent entre délicatesse, sensibilité et passion. Une magnifique leçon sur les préjugés comme sur l'âme humaine. À connaître absolument.

Des aspects intéressants, le fait que celle à qui Gabriel est si "symbiotiquement attaché" ne soit en fait que sa mère adoptive est assez curieux et fascinant, la relation avec celle-ci, et son côté "pourrissant", sont bien dépeints, mais franchement, entre la coupe de cheveux du garçon et l'ambiance de huis-clos totalement délirante, on est plus dans une fiction fin-de-siècle surréaliste que dans quelque chose où le spectateur va vraiment se retrouver... C'est un film qui se laisse regarder, mais c'est loin d'être le meilleur d'Iván Noel.

Pas la même esthétique que dans "En Tu Ausencia", au début on se demande un peu dans quel monde de cinglés on est tombé, puis peu à peu les pièces du puzzle se mettent en place, on reconstitue ce qui s'est passé, et on apprend comment libérer la parole... Même si le mystère de Jesús demeure... C'est un grand film, avec de très bons acteurs, mais pour l'apprécier il faut l'avoir vu en entier. À connaître quoi qu'il en soit !

Je retiens de ce film les paysages désertiques, italiens ou marocains, les costumes qui évoquent parfois ceux de l'Afrique, parfois des éléments mal bricolés en ferraille et en carton-pâte, et la musique intense, monocorde, lourde, répétitive, proche de celle du nô... Ces éléments, ainsi que d'autres plus mystérieux comme le rire de la pythie, confèrent au film une réelle force, voire une réelle violence tragiques. J'adore la version pasolinienne du Sphinx, j'adore l'échange de regards entre Créon et Œdipe et Œdipe et Jocaste une fois la créature éliminée... Très beau personnage de Tiresia incarné par Julian Beck... Après, ce avec quoi j'ai plus de mal, c'est avec le début "moderne" du film, et avec le fait que c'est finalement le père seul qui condamne son fils... Mais franchement, c'est un chouette film pour quiconque veut aborder ce mythe. Donc : à connaître !