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Erika Kohut, la quarantaine, est un honorable professeur de piano au Conservatoire de Vienne. Menant une vie de célibataire endurcie chez sa vieille mère possessive, cette musicienne laisse libre cours à sa sexualité débridée en épiant les autres. Fréquentant secrètement les peep-shows et les cinémas pornos, Erika Kohut plonge dans un voyeurisme morbide et s'inflige des mutilations par pur plaisir masochiste.
Jusqu'au jour où Walter, un élève d'une vingtaine d'années, tombe amoureux d'elle. De cette affection naît une relation troublante, mouvementée et perverse entre le maître et son disciple.
Ce film fait plutôt partie des films connus et populaires de Michael Haneke. C'est vraiment le film qui l'a imposé sur la sphère internationale, malgré son statut de réalisateur européen ne tournant pas en langue anglaise, donc clairement pas prédestiné à fonctionner aux États-Unis. Largement pressenti pour les Oscars 2002, il repartira finalement avec même pas une nomination, après une sombre histoire de formulaire d'inscription mal rempli... Anecdote malheureuse, mais qui participe je crois pleinement à sa légende, car le fait que Halle Berry, et non Isabelle Huppert, ait gagné l'Oscar cette année-là, c'est quand même l'une des plus grosses fumisteries de l'histoire de cette cérémonie.
Pourtant, ce film est extrêmement exigeant et n'a pas grand chose de populaire. A la fois absolument pas grand public dans ses thématiques liées aux violences sexuelles et absolument pas évident à comprendre dans la subtilité de son traitement. Ce n'est pas le film de Haneke le plus violent sur le plan visuel, ce dernier s'étant quand même bien calmé après Funny Games. Ce n'est pas non plus celui qui est le plus violent sur le plan psychologique, en tout cas à mon sens (Le septième continent, pas exemple, le surpasse complètement). Mais ça reste un film qui transgresse bon nombre d'interdits et de normes sociales, qu'on ne peut absolument pas mettre sous tous les yeux, et à réserver donc à un public averti.
On va y suivre Erika, interprétée donc par la merveilleuse Isabelle Huppert, une renommée professeure de piano qui de prime abord est assez classique, très intelligente, bien mise, bourgeoise, mais qui cache plusieurs secrets. Premier étage de la fusée : la violence psychologique qu'elle utilise sur ses élèves. Si elle ne va pas jusqu'à lever la main sur eux, comme dans le film "Whiplash" de Damien Chazelle, le reste se vaut bien. Deuxième étage de la fusée : un certain nombre de... comment on peut appeler ça ? Je crois que c'est "paraphilies" le bon terme, mais pour le dire vite, de perversions sexuelles : fantasmes violents, BDSM, voyeurisme, exhibitionnisme, mutilation et autres joyeusetés du même type.
Deux faces d'une même pièce, qui vont éclater au grand jour alors qu'elle va entamer une relation avec Walter, un de ses élèves, nettement plus jeune qu'elle, interprété par Benoit Magimel. Cette relation est toxique à tous les niveaux, mélange de manipulation, de domination, d'humiliation, de jalousie et d'obsession malsaine, qu'ils font tour à tour passer pour de l'amour. Au départ, c'est clairement elle qui a l'ascendant, elle est plus âgée, étant prof, elle a une forme d'autorité sur lui, Walter ne cache pas son admiration pour elle, elle maîtrise et est motrice de son fantasme, sans adapter son comportement au malaise que Walter exprime. Mais plus le film avance, plus la relation va avoir tendance à s'inverser et plus il sera difficile de dire qui manipule qui.
La prestation d'Isabelle Huppert est absolument remarquable de subtilités, sur ce rôle pourtant tellement complexe ; probablement l'un des rôles féminins les plus durs de l'histoire du cinéma. Je ne suis pas une grande amatrice de Benoit Magimel, je trouve sa diction un peu trop "récitation", mais je ne peux nier que le duo fonctionne. Avec sa précision habituelle dans la mise en scène, la réalisation a le bon goût d'être au minimum de ce qu'elle doit montrer, absolument pas racoleuse malgré le sujet.
Ce qui a manqué pour ma part, c'est une explosion d'émotions à un moment. L'ensemble est finalement trop étrange pour que je ressente une forme d'empathie ou pour que je sois touchée pour de vrai par le récit. La fin un peu plate n'arrange rien. Peut-être aussi que le film a simplement vieilli, car mêler, voire confondre, ainsi amour et violence me semble quand même de moins en moins admis dans la société post #MeToo. J'ai également trouvé l'intrigue secondaire autour de la mère d'Erika simplement de trop. Le film aurait très bien pu fonctionner sans exploiter l'esthétique un peu douteuse, et là encore datée, de la "vieille fille qui habite encore chez maman". Le personnage de la mère m'a en plus semblé excessif et n'apportant rien au récit, car jamais on ne fait le lien entre les abus qu'elle commet sur sa fille, et les perversions que la fille a alors développées. On a beau respirer l'idéologie freudienne (là encore peut-être pas ce qu'on a fait de plus progressiste...), on ne décryptera pas plus que ça la psyché du personnage, ce qui me semble surprenant.
Avec ce film à ne pas mettre sous tous les yeux, Huppert rencontrait l'un des rôle de sa vie. Dérangeante, perverse, malade, elle met le spectateur mal à l'aise, impressionné par son incroyable jeu. L'une de nos meilleures actrices au service d'un film fort et d'une perversion malsaine. Excellent.
Synopsis
Interdit aux moins de 16 ans
Erika Kohut, la quarantaine, est un honorable professeur de piano au Conservatoire de Vienne. Menant une vie de célibataire endurcie chez sa vieille mère possessive, cette musicienne laisse libre cours à sa sexualité débridée en épiant les autres. Fréquentant secrètement les peep-shows et les cinémas pornos, Erika Kohut plonge dans un voyeurisme morbide et s'inflige des mutilations par pur plaisir masochiste.
Jusqu'au jour où Walter, un élève d'une vingtaine d'années, tombe amoureux d'elle. De cette affection naît une relation troublante, mouvementée et perverse entre le maître et son disciple.
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