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Commentaires de films faits par Mellana

Répliques de films par Mellana

Commentaires de films appréciés par Mellana

Répliques de films appréciées par Mellana

date : 02-12-2020
J'ai enfin vu ce film, et je dois avouer que tout en reconnaissant ses qualités, je n'ai pas adhéré à cette version.

Les acteurs m'ont presque tous semblé convaincants dans leur rôle, alors que j'étais assez dubitative quant au couple principal avant de commencer. Mais si Anne et Frederick me rendaient sceptique sur des images, une fois en mouvement je les ai trouvés très bons, et même charismatique pour le capitaine.
De plus, j'ai également eu le plaisir de retrouver des têtes connues dans le casting, dont la tante Petunia dans "Harry Potter", et même Maria Bertram de "Mansfield Park" 1999. De même, j'ai beaucoup aimé le petit clin d'œil amusant à Raison et Sentiments, lorsque Lady Russell rencontre une Lady Willoughby à Bath.
En revanche je n'ai pas été convaincue par Elizabeth, que j'ai trouvée proprement ridicule. Elle n'est ni belle, ni élégante, ni distinguée, et fait des caprices dignes d'une enfant de 3 ans, en plus de se montrer ouvertement dédaigneuse voire tyrannique envers Anne. Pour moi, le personnage du roman est aussi déplaisant que cela, mais fait preuve de plus de finesse et de bonnes manières pour obtenir ce qu'elle souhaite. Dans ce film, elle est encore moins fine qu'une Caroline Bingley.
J'ai aussi été déçue par le personnage de Benwick, qui apparaît complètement bouffi, comme s'il s'était adonné à tous les excès de nourriture riche et d'alcool. Qu'il soit gros n'est pas gênant, mais ici j'ai plus eu l'impression de voir un personnage qui s'est bâfré qu'un jeune fiancé mélancolique au cœur brisé. Et même si en soit, l'apparence physique de Benwick n'a aucune incidence sur son histoire, dans le cinéma il y a généralement une sorte d'adéquation entre le physique d'un personnage et ce qu'il représente. En bref, à moins de vouloir jouer sur les contrastes ou les clichés, on fait en sorte que l'acteur évoque l'historique de son personnage.

Le début du film m'a beaucoup plu, car en quelques scènes la situation initiale est plantée : fin de la guerre avec Napoléon et mauvaise passe financière de la famille Elliott avec les créanciers qui réclament leur dû. C'est l'illustration parfaite de l'adage "Show, don't tell".
Beaucoup de détails du roman sont transposés à l'écran, qu'il s'agisse de répliques ou de petites scènes, à tel point que j'en ai été très agréablement surprise.
Spoiler(cliquez pour révéler)
Il me vient à l'esprit la séquence pendant laquelle Anne fait face aux demandes contradictoires de tous les Musgrove, qui est vraiment excellente, ou encore le détail apporté à Mrs Clay, qui est bien affublée d'une dent en avant.
Par contre, je n'ai pas été convaincue par la scène du concert : voir Anne se "donner en spectacle" alors que tout le monde la regarde essayer de retenir le capitaine Wentworth m'a énormément gênée, et je me demande même si ça ne constituait pas un faux pas pour l'époque.
J'ai aussi regretté l'ajout une confrontation aussi directe entre le capitaine et Lady Russell, j'aurais vraiment préféré les voir plus en retenue vis-à-vis l'un de l'autre, mais c'est une préférence personnelle.
J'ai profondément détesté l'idée de rendre M.Elliott pauvre et attiré par l'argent d'Anne, au lieu d'être sincèrement épris d'elle. Le personnage perd singulièrement de sa profondeur et de sa complexité, et devient un M.Wickham bis, ce qui permet à Anne de le repousser sans même s'interroger, alors qu'originellement elle est tentée d'accepter de l'épouser et de devenir la future maîtresse de Kellynch.
Enfin, j'ai bien aimé la scène finale sur le bateau. Elle contredit certes la fin du roman, mais ce changement fait sens, en ce que la sœur même de Wentworth a accompagné son mari partout, et que de plus, elle montre de manière amusante le changement d'avis du capitaine au sujet des femmes à bord, comme on le lui avait prédit.


En ce qui concerne la qualité esthétique du film, je l'ai trouvée assez médiocre : la qualité d'image n'est pas vraiment au rendez-vous, la caméra bouge fréquemment (même si on n'est pas aussi secoué que dans "Persuasion" 2007) et les transitions sont piètres, ce qui affecte à mon goût le rythme du film. On sent vraiment la "patte" du téléfilm des années 90.

Pour conclure, j'ai trouvé ce film un peu fade, malgré ses bonnes intentions et la meilleure part faite à l'humour austenien.
Aucune scène ne m'a vraiment transportée ou émue. Je me demande si ce n'est pas imputable au fait que le film a fait trop de transposition et peu d'adaptation au final.
Dans tous les cas, l'ensemble manque un peu de cœur ; quand je le compare à la version de 2007 (qui a aussi ses défauts), je trouve cette dernière plus maladroite et particulière, moins fidèle mais plus forte (un peu comme avec "Mansfield Park" 2007 et 1999). L'adaptation de 2007 prend vraiment des risques et réussit pour moi bien mieux à traduire l'esprit du roman, sa mélancolie et même sa tristesse. Elle a plus de défauts mais aussi plus de charme.
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date : 23-09-2020
J'ai beaucoup de mal avec ce film.

Spoiler(cliquez pour révéler)
Tout d'abord esthétiquement parlant je trouve que c'est une catastrophe. L'image est de mauvaise qualité et l'ensemble respire le téléfilm avec peu de moyens techniques, ce qui le fait paraître bien plus vieux qu'il ne l'est.
Mais surtout, les couleurs sont très fades et sombres : la lumière comme les tenues respirent l'ennui, même celles d'Emma. Alors que j'adore observer les costumes.
Tout ça concourt à donner l'impression d'un film poussiéreux et austère, sans compter que le musique ne m'a pas marquée. Pourtant il s'agit tout de même d'une production BBC, et quand je regarde P&P, de la même époque, je n'ai pas du tout le même ressenti : si les couleurs sont moins éclatantes que dans les productions plus modernes, les images ne dégagent pas cette fadeur.

En parlant de morosité, j'ai aussi été frappée par le vide et le froid de l'environnement. En temps normal Highbury fait partie de ces endroits où je rêverais de partir en vacances, voire de passer une année sabbatique. Ici je n'ai pas été convaincue par le cadre proposé.
Le rythme lui-même m'a semblé quelque peu soporifique. Il s'agit pourtant exactement du même scénario que dans le roman que j'adore littéralement, mais ici j'ai eu l'impression qu'il n'y avait pas de temps fort, que tout s'écoule de façon uniforme et monotone. Cette impression a été d'autant plus forte avec le contraste du film de 2019 vu récemment, où toutes les scènes m'ont paru importantes et intéressantes, tandis qu'ici je patientais entre deux moments plus intéressants.

Dans la lignée de cet aspect, j'ai été plutôt déçue par les personnages secondaires. Alors qu'en temps normal ils font l'originalité et le génie de Jane Austen, ici je les ai trouvés particulièrement insignifiants (mis à part Jane Fairfax et Franck Churchill). Même les Weston, que j'aime beaucoup, m'ont paru peu marquants, presque absents.
Harriett quant à elle ne m'a pas beaucoup plu, je sais qu'elle n'est pas censée briller par son intelligence, mais ici je l'ai trouvée carrément stupide.
Emma n'est pas mauvaise, l'actrice a un air distingué qui convient au personnage. Elle est plutôt convaincante mais ne m'a pas laissé une impression forte pour autant.
M.Knightley est pour moi une catastrophe. C'est mon gentleman préféré, et le film en a fait un tue-l'amour : cassant jusqu'à être brutal, peu séduisant (mais quelle idée cette coupe de cheveux avec une calvitie !), sérieux jusqu'à l'austérité... Franchement je ne sais pas ce qui est passé par la tête du réalisateur. Même la scène de bal et de la déclaration, n'ont pas réussi à me réconcilier avec lui (à la place d'Hariett je me serais très vite consolée).

En bref, j'ai trouvé le film mou, ni drôle, ni émouvant ; j'ai été déçue d'Andrew Davies, que je pensais être le scénariste parfait après P&P et NA.
Le seul point positif que je lui ai trouvé, ce sont les petites scénettes imaginées par Emma, au fur et à mesure que l'intrigue évolue. Je reconnais qu'elles étaient drôles et bien pensées, tout-à-fait dans le caractère du personnage.
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date : 19-08-2020
J'ai vu ce film hier, et j'ai été agréablement surprise par l'ensemble. Il faut dire que j'ai changé d'avis sur les adaptations à force de voir celles de Jane Austen et je m'attendais, j'espérais même, découvrir une oeuvre originale, avec ses particularités, bonnes comme mauvaises (même si mon adaptation favorite est et restera celle de 2009).

Tout d'abord, j'ai été éblouie par l'esthétique du film : il est vraiment très beau, la réalisatrice est photographe de profession et ça se voit vraiment par l'attention accordée aux moindres détails, aux couleurs et à la disposition des personnages et des objets.
La B.O du film est également une de ses forces : la musique folklorique surprend mais forme un contraste sympathique avec la (magnifique) musique classique associée aux classes sociales supérieures.
Les costumes sont magnifiques, les vêtements d'Emma sont très raffinés, et les différences de caste sont bien marquées.

Concernant Emma, je trouve que l'actrice n'est pas jolie (surtout pour un personnage pareil) mais elle est en revanche très distinguée, et je l'ai trouvée totalement convaincante dans son rôle de jeune fille snob et gâtée, et même mesquine "gratuitement" avec Jane. Peut-être même un peu trop : cette version appuie énormément sur les défauts d'Emma, à tel point que la jeune fille est beaucoup moins appréciable, et que j'ai eu beaucoup de mal à entrer en empathie avec elle, alors que j'adore ce personnage à la base. Même sa relation avec Harriett en pâtit : j'ai personnellement eu l'impression d'une grande condescendance de sa part, il m'a fallu du temps pour voir de l'amitié de sa part.
Je ne l'ai trouvée attendrissante que vers la fin du film, à partir de la scène ajoutée où elle fait amende honorable auprès de Robert Martin.

En parlant d'Harriett, au début j'ai eu du mal avec elle : le personnage est censé être ravissant, alors que l'actrice me déplaît beaucoup physiquement. Après réflexion je pense que ce sont ses sourcils et cils inexistants qui m'ont perturbée dans son visage.
En-dehors de ça Mia Goth s'en tire très honorablement. Son histoire avec Robert Martin est particulièrement attendrissante dans cette version, surtout lorsque les deux amoureux se croisent chez Ford et se parlent sous la pluie. J'ai aussi beaucoup aimé la scène pendant laquelle Harriett et les autres pensionnaires jouent avec un moulage de farine (une tradition ?), c'était à la fois mignon et drôle.

Venons-en à Knightley. J'étais assez dubitative au début, peu convaincue par ce personnage ébouriffé mais j'avoue avoir été séduite avec l'avancement du film, même si ce Knightley-là est assez brusque. Il ne vaut pas Jonny Lee Miller, mais il est sans aucun doute bien meilleur que Mark Strong, et peut-être même aussi bon que Jeremy Northam à mes yeux.
Je n'ai en revanche pas été convaincue par son domaine : Donwell Abbey rend très bien de l'extérieur, mais je n'ai pas du tout adhéré à l'intérieur de la bâtisse, on se serait cru à Versailles : tout est démesuré, surchargé, décoré d'immenses tableaux, doré... bref, le style rococo est pour moi une fausse note.
Enfin, j'ai été plus que surprise par la première apparition du personnage, des pieds à la tête. La vue était ma foi agréable et ne m'a pas choquée mais je ne vois pas l'intérêt apporté au film. Il n'était pas nécessaire de faire apparaître ses fesses pour illustrer la complexité de l'habillement de l'époque.

À ce propos, j'ai été surprise de voir tous les personnages à ce point assistés par les domestiques pour l'habillement, y compris pour des détails. D'un point de vue moderne j'ai trouvé ça incroyable. Le film fait d'ailleurs une part importante aux domestiques, prenant par là le contre-pied de l'oeuvre originale, où ils sont quasiment systématiquement éludés.
Leurs déplacement chorégraphiés, ajoutés aux couleurs des pièces, donnent d'ailleurs l'impression d'une comédie musicale par moments. Cette impression est d'ailleurs accentuée par les effets de comédie très accentués par la musique ou les effets sonores.
Tout cet ensemble, additionné à au microcosme de Highbury, donne au final l'impression d'un univers un peu factice, en-dehors du monde, voire d'une représentation.

Pour ce qui est des autres acteurs, j'ai beaucoup aimé M.Woodhouse (j'adore l'acteur), la scène où il apparaît noyé au milieu des paravents m'a tellement prise au dépourvu que j'ai éclaté de rire. Miss Taylor est malheureusement assez fade à mon goût, Jane Fairfax est plus alanguie que froide ou réservée et Frank ne m'a pas plu : peu charmant, assez quelconque au final (j'ai préféré Robert Martin), on voit trop peu son flirt avec Emma et ses moqueries envers Jane.
J'ai été déçue par le couple Knightley, qui paraît mal assorti, entre un John désespéré par ses enfants et la vie familiale, et une Isabelle trop vive et critique envers son mari : ils ne sont tout simplement pas les personnages originaux.

J'ai adoré la scène de bal, et surtout la danse pendant laquelle les partenaires doivent croiser leurs mains sans que ces dernières se touchent ; le mouvement est très beau. Le fait qu'Emma danse sans gants avec Knightley est certes inconvenant, d'autant qu'elle donne la main à d'autres hommes pendant la danse, mais je ne peux pas le regretter, quand je vois les personnages principaux émus de se toucher, et saisis au point qu'ils en perdent la mesure de la danse et se font bousculer.
En revanche la déclaration est ratée pour moi : elle commence en étant trop larmoyante à mon goût, avant de prendre un virage inattendu et de virer au ridicule.

En conclusion, j'ai beaucoup aimé cette adaptation, je la recommande et j'ai l'intention de la revoir. Toutefois elle comporte des défauts et je n'ai été en mesure de l'apprécier que parce qu'il existe déjà plusieurs adaptations plus classiques et fidèles au roman.
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date : 16-08-2020
J'aime beaucoup ce film. Il est très particulier, a une empreinte bien personnelle et on pourrait dire qu'il est bizarre mais comme disait Baudelaire, le beau est toujours bizarre et c'est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement Beau.
Il est assez sombre pour du Jane Austen mais le roman l'est autant à mes yeux, et c'est ce qui me fait l'apprécier personnellement.

La musique est sublime, surtout le thème principal, qui est utilisé lors du bal. Ce dernier est par ailleurs vraiment réussi : la musique, les personnages qui se déplacent et s'expriment avec grâce, se tournent autour avec lenteur, le mouvement des caméras, les danses sensuelles... Une scène parfaite en tous points.

Le casting en particulier est excellent.
Edmund n'est pas séduisant à proprement parler mais c'est le personnage qui veut ça, et l'acteur a ici le mérite de le rendre absolument adorable. Au lieu d'être un pasteur moraliste assez rigide, il oppose ici ses valeurs et bons principes de moralité aux dévoiements de son entourage.
Par ailleurs, le film évite un écueil primordial en rendant Edmund amoureux de Fanny dès le début, même s'il n'en a pas conscience : la conclusion de l'intrigue avec leur couple en est rendue tout-à-fait naturelle.

J'ai beaucoup apprécié la fratrie Crawford. Ils détonnent clairement dans la société d'époque, sont particulièrement modernes et même provocants : ils donnent même l'impression d'être les éléments perturbateurs du récit lors de l'épilogue.

La tante Norris est quant à elle parfaite, et la scène de la mort de son mari est extrêmement savoureuse, digne de l'humour parfois cruel de Jane Austen.
Maria manque malheureusement de beauté pour être digne du roman, c'est dommage.

La jeune Fanny est très convaincante et attachante, et la Fanny adulte me plaît beaucoup. Elle est peu fidèle à l'héroïne du roman, puisque inspirée de l'autrice mais le résultat final rend très bien, est très créative, d'autant que la réalisatrice, forte de sa connaissance de l'autrice, intègre les œuvres de jeunesse de Jane dans son film.
Elle fait d'ailleurs l'objet d'une opposition entre la beauté et l'esprit, élément important du film : alors que tout le monde commence à valoriser sa beauté, elle semble humiliée d'être considérée sous ce seul aspect plutôt que d'être appréciée pour son esprit. Elle fait un parallèle amer et criant de vérité entre la condition féminine et l'esclavage, et la scène de lecture de Crawford illustre la lutte de Fanny, avec l'oiseau qui cherche à se libérer. Toutefois elle ne cherche à renverser l'ordre établi ou à détruire les rôles prescrits par la société, seulement à améliorer sa situation dans certaines limites : en cela elle m'évoque fortement Jane Austen, qui restait Tory malgré tout. Le parallèle me semble plus fort encore avec la demande en mariage acceptée sans amour un jour et rejetée le lendemain après une nuit de réflexion.

Concernant les aspects plus sombres du film, cette adaptation fait une part plus importante à l'esclavage que dans le roman et le montre sans fard, bien que cette réalité semble bien éloignée des salons anglais du XIXème siècle. Sir Thomas est d'ailleurs montré sous un jour cruel et les dissipations de Tom trouvent une justification. La position nuancée des personnages à ce propos me semble d'ailleurs assez crédible : Edmund, sans défendre cette pratique, fait remarquer qu'ils en vivent tous.
Portsmouth est aussi montré sans complaisance : non seulement la maison est petite, peu meublée et sombre, mais en plus elle est extrêmement sale, au point d'avoir des insectes.

Mansfield Park est quant à lui à moité délabré, assez dénudé et tout ça, couplé au personnage de Lady Bertram qui passe son temps à dormir sous l'effet du laudanum, donne une atmosphère assez éthérée et hors du temps et de la société.

En bref un film que je recommande, qu'on ait vu ou pas le roman. Certes ce n'est pas l'adaptation la plus fidèle, elle prend de grandes libertés avec l'oeuvre originale, mais le travail réalisé est extrêmement intéressant et intelligent.
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date : 11-08-2020
J'ai revu ce film hier, juste après une énième lecture du roman, et je me suis plutôt ennuyée.

Je suis consciente qu'il s'agit sans doute du roman austenien le plus difficile à adapter (et difficile de manière générale aussi) : son côté roman-fleuve, la morale prononcée et étriquée des héros, la "fadeur" même de l'héroïne... ne facilitent pas les choses au scénariste. D'autant plus qu'il s'agit ici d'un téléfilm d'une durée de 1h30 à peine.

Mais de manière générale, j'ai trouvé le film insipide, manquant de la chaleur qui caractérise les adaptations d'Austen. On sent bien qu'il s'agit seulement d'un téléfilm, la qualité n'est pas du tout la même que pour un film et les moyens bien moindres. Ce qui fait que la production a dû couper des scènes-clefs : la visite du parc de Sotherton, avec le chassé-croisé de tous les personnages, le bal remplacé par un pique-nique faiblard, mais surtout le séjour de Fanny à Portsmouth. Ce dernier est le plus gros reproche que j'ai à faire au film, bien que je comprenne la nécessité de ces concessions, mais c'était une formidable opportunité d'approfondir un peu le film qui a été manquée.

Concernant le casting, je suis déçue de Henry Crawford, que j'ai confondu avec Tom tellement les acteurs se ressemblent, mais j'ai trouvé Mary délicieuse. En revanche j'ai trouvé leur entrée en matière peu subtile : leur discours ne semble pas du tout naturel et les fait paraître peu nuancés et même assez manichéens. C'est dommage, d'autant que la fratrie Crawford fait vraiment figure à part dans la galerie des personnages de Jane Austen.
Pour Fanny, je n'ai pas été choquée par son physique, même si je pense qu'une actrice plus passe-partout aurait été un choix plus judicieux, mais la manière dont elle a été dirigée est catastrophique. Je comprends la difficulté à adapter un personnage aussi discret et peu séduisant qu'elle, mais je n'ai pas du tout été séduite : elle ne paraît pas sincèrement timide et effacée, elle semble seulement l'être en présence de ses parents. D'ailleurs la scène de cache-cache avec la petite fille, censée la mettre en valeur aux yeux de Crawford est absolument ridicule, niaise, et tellement mal tournée qu'on dirait que l'équipe elle-même n'est pas convaincue, c'est vraiment une purge.

Les chassés-croisés amoureux sont en revanche bien représentés à l'écran, notamment lors de la scène où Fanny, posée en observatrice, peut voir Maria et Crawford se regarder alors que leurs compagnons ne se rendent compte de rien.

En revanche les événements s'enchaînaient beaucoup trop rapidement, sans transition naturelle, cela pour respecter le fil rouge du roman dans le temps imparti mais le résultat final est peu flatteur.
Par ailleurs, le film essaie de reprendre des éléments du discours indirect libre, marque de fabrication de Jane Austen, et de les intégrer via des dialogues mais le fruit de cette tentative est peu concluant, et sonne faux. Le doublage français est d'autre part particulièrement mauvais.

Pour conclure, ce film ne m'a pas donné envie de m'investir émotionnellement, je l'ai trouvé dans l'ensemble très peu inspiré. Plutôt fidèle au roman pour les événements en eux-mêmes, mais l'atmosphère générale n'y est pas du tout. C'est dommage car j'aime beaucoup le roman, et apprécie de même l'adaptation de 1999 : moins fidèle mais beaucoup plus intéressante et plus dans l'esprit de Jane Austen.
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date : 14-04-2020
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Commençons par le commencement : la scène d'ouverture. Elle est selon moi surprenante, mais pas gênante. Elle reste suggestive et il est difficile voire impossible d'y reconnaître Willoughby, même en connaissant déjà l'histoire. J'ai apprécié de voir la série se démarquer de cette façon.

Concernant les personnages, j'ai bien aimé Elinor. Comme ça a été dit à de multiples reprises, l'actrice correspond beaucoup mieux au rôle et elle est convaincante, mais je n'ai malgré cela pas eu de coup de cœur, alors qu'en temps normal je suis team Elinor. En revanche j'adore sa voix.
Je n'ai pas compris pourquoi lors de la déclaration d'Edward, celui-ci assure l'aimer depuis la première dois qu'il l'a vue (love at first sight, really ?) : c'est quasiment le contraire de ce qu'enseigne Jane ; c'est un parti pris du script qui ne me touche pas du tout. Par contre j'aime beaucoup la scène lors de laquelle elle annonce à Edward son obtention de la cure de Delaford : la lumière est belle, leurs deux silhouettes face-à-face rendent extrêmement bien et j'apprécie particulièrement la sincérité dont ils font preuve à cette occasion.
Dans un registre plus léger, j'ai bien aimé la scène pendant laquelle elle bat le tapis ; on sent qu'à ce moment-là elle relâche toute la frustration qu'elle est obligée de contenir.
Edward est lui bien plus séduisant que dans le film de 1995 (trop même) mais je ne m'en plaindrai pas. Dan Stevens est un peu trop sûr de lui et "viril" (si j'ose dire) pour être fidèle au roman mais j'aime bien cet Edward-là.

Le rôle de Marianne était une sacrée gageure, étant donné l'interprétation magistrale de Kate Winslet mais je dois avouer que Charity Wakefield s'en tire plus que bien. Elle propose une version différente du personnage, avec moins d'exaltation et de feu mais cette version sonne juste également.
Physiquement elle est très jolie, et l'expression mutine qu'elle affiche la rend vraiment ravissante. Je ne l'avais jamais imaginée blonde aux yeux bleus, c'était trop lisse pour un personnage aussi excessif, mais je dois reconnaître que l'actrice y parvient tout-à-fait. Je pense que ses cheveux frisés et ses traits affirmés permettent de traduire le caractère impétueux du personnage.
Marianne est ainsi également plus sympathique avec le colonel Brandon que dans l'autre version, on les voit de connivence à plusieurs reprises, et ils partagent clairement un goût prononcé pour la musique. D'ailleurs l'hypothèse d'un mariage d'amour est confirmée par la suite, et le clou c'est Elinor qui recommande à Marianne de ne pas se marier par gratitude, prenant le contre-pied de la narration (ironique ou pas ?) du roman. C'était assez culotté de la part d'Andrew Davies. D'un côté, c'est plus agréable de voir un mariage d'amour, mais de l'autre on perd une partie du message de Jane. Pour moi ce n'est pas un mauvais choix, c'est certes moins fidèle mais la série existe aussi par elle-même, pas seulement en tant qu'adaptation.

Venons-en au colonel Brandon. Évidemment ce dernier souffre de la comparaison inimitable avec Alan Rickman (inégalable). Toutefois ce colonel-là est tout de même convaincant. Comme précisé dans le roman, il n'est pas beau mais n'est pas laid. Il est grave et d'âge mûr sans être vieux. En somme il fait un colonel assez séduisant.
J'ai bien aimé son jeu de manière générale, je n'ai que deux reproches à lui faire :
-lors de la scène où il annule en catastrophe la journée prévue chez lui, où je n'ai vu absolument aucune émotion ;
-lorsqu'il raconte son passé à Elinor. Selon moi il n'aurait pas dû s'en tenir à la colère, le colonel Brandon est un homme qui a beaucoup souffert et qui souffre encore, plus taciturne qu'emporté.
J'ai en revanche beaucoup apprécié la suggestion de sa complicité avec Elinor, lorsqu'il demande pour elle où se trouve Edward lors du dîner chez Mrs Ferrars, leur bonne entente est un élément important du roman.
Par contre, j'ai un énorme problème avec la ténacité du script à associer Marianne au romantisme. Alors que cette dernière apprend justement à maîtriser ses émotions au lieu de les laisser se déchaîner, voilà que la série la jette dans les bras d'un autre homme, le "vrai romantique" celui-là. C'est l'anti-thèse même du roman, ce n'est pas une question d'interprétation (ce qu'on pourrait à la limite argumenter sur les sentiments de Marianne). Au lieu d'évoluer, Marianne ici reste donc à son point de départ : ce n'est pas qu'elle avait tort de se comporter comme elle le faisait, c'est qu'elle s'était trompée de prince charmant ! Elle transfère ses illusions de l'amour sur Brandon, sa triste expérience avec Willoughby ne lui a donc rien appris finalement.
Dans la même veine, j'ai du mal avec le duel. Le montrer, pourquoi pas, mais le positionner juste après la scène du bal, alors que le sujet d'Eliza n'a pas été abordé, donne l'impression que c'est l'honneur de Marianne que le colonel défend...

Quant au personnage de Willoughby, je l'ai trouvé complètement raté.
Physiquement il ne fait pas du tout l'affaire, c'est un laideron. Je sais que ça semble superficiel mais Willoughby doit nous séduire, on doit comprendre pourquoi Marianne vit un coup de foudre. Or là, le colonel est bien plus séduisant que lui. Son visage et plus particulièrement ses yeux sont ingrats, d'ailleurs je n'ai pas pu m'empêcher de pouffer lorsque les dames Dashwood évoquent ses "fine eyes", oh yes indeed.
Au-delà de son physique peu séduisant, j'ai surtout eu du mal avec le traitement du personnage. Dès la rencontre de Willoughby et du colonel, on a droit à une petite musique inquiétante de mise en garde, puis lors du bal Brandon le prend à part pour le sonder à propos de ses intentions avec Marianne. Le scénario nous incite trop à nous méfier de lui, or le spectateur est censé être séduit et éprouver de la méfiance au fur et à mesure que son comportement devient douteux.
J'ai d'ailleurs eu du mal à le trouver attractif vu son comportement : il est impertinent et irrespectueux, ne se montre pas plus bouleversé que ça de quitter les Dashwood et pour finir, sa scène de repentir sonne faux. Au lieu de se montrer humble et sincère, il fait tout le contraire. En un mot comme en cent, Willoughby est insupportable.
En temps normal, on est censé être mitigé à son sujet. C'est ce qui fait la force de Willoughby : c'est un scélérat, mais un scélérat amoureux, qui a failli faire le bon choix.
Ici il n'est pas assez nuancé (voire pas du tout), il est simplement égoïste et sans aucune empathie, on ne peut pas le plaindre.
La seule scène qui m'a plu avec lui est celle de la visite d'Allenham : je l'ai trouvée particulièrement douce, dans un lieu endormi comme si le temps était suspendu, et le baiser m'a semblé naturel sans trop en faire.

Les autres personnages m'ont dans l'ensemble satisfaite : les sœurs Steel (la gaffe de Nancy était vraiment exquise), Fanny Dashwood est encore plus détestable que dans le film, Mrs Jennings et Sir John sont réussis, Margaret et Mrs Dashwood également...

La B.O n'était pas mal, mais elle est un peu quelconque, elle manque de panache : elle ne fait pas le poids face à celle du film. La musique du générique ne m'a pas semblée pertinente : personnellement elle me fait penser aux génériques des sagas de l'été.
J'ai aimé l'idée de placer le cottage près de la mer pour se détacher du film, ça change de ce qu'on connaît déjà sans pour autant contrevenir à un élément essentiel du roman.
En revanche j'ai trouvé que l'absence d'une vraie scène finale se ressentait, avec les personnages rassemblés pour une occasion heureuse.

Il y avait pas mal de belles images dans le film, mais c'est dommage pour l'absence de couleurs, on dirait qu'un filtre gris bleu a été utilisé. Ce qui donne un ton assez froid et par là j'en viens à un deuxième gros défaut de la série : son aspect plus dramatique que le roman (et le film).
Il manque de l'humour dans cette série, il n'est pas totalement absent mais on en a trop fait abstraction, alors que c'est ce qui rend le récit si particulier : ce mélange de comédie et de mélancolie si tendre, qui donne à l'ensemble ce parfum doux-amer inclassable.
Ici le récit est un peu monotone et plat, tout comme les acteurs sont plus mesurés, ce qui fait que l'ensemble est plus terne que l'œuvre originale. C'est aussi ce qui permet à la série de se démarquer du film, en proposant un style différent, mais c'est ce qui fait que définitivement je ne peux que préférer le film.

Pour conclure, j'ai bien aimé la série. Malgré quelques défauts, elle compte de nombreuses qualités (et les acteurs ne sont pas les moindres), sans compter qu'elle a plus de temps et peut donc présenter plus de scènes tirées du roman.
Toutefois, je l'aurais plus aimée s'il n'existait pas déjà le film magnifique de 1995, qui pour moi sublime même l'œuvre originale de Jane Austen.
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date : 17-03-2019
J'ai vraiment bien aimé ce film, il n'est pas exempt de défauts mais c'est une bonne adaptation.

Au début j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver, avec tous ces noms inhabituels et les physiques de personnages secondaires que j'avais du mal à distinguer. Je connais le roman par cœur mais les modifications nécessaires à la transposition de l'histoire font que ça ne m'a pas servi à grand-chose au commencement. Après quelques confusions j'ai quand même fini par débrouiller les fils, et apprécier le film.
La transposition en Inde permet de justifier des coutumes qui n'ont plus lieu dans nos sociétés occidentales modernes et d'éviter l'écueil des adaptations modernes. L'essentiel du roman est repris : les histoires d'amour parallèles, les difficultés financières des "Dashwood", leur lutte pour s'en sortir, l'ambiance générale (pas aussi drôle et légère que P&P)... et les caractères des personnages austeniens sont très bien respectés.

Le personnage de Somwya (Elinor) m'a beaucoup touchée, toujours aussi raisonnable et prête à l'abnégation ; en revanche je n'ai pas compris pourquoi lui ajouter la croyance qu'elle porte malheur, ce n'est justifié à aucun moment dans le film et ça ne sert pas à grand-chose, mis à part faire peser un plus grand poids sur ses épaules.
La scène de rencontre avec Manohar (Edward) est touchante : alors que celui qu'elle devait épouser, un mariage arrangé qu'elle accepte par devoir, vient de mourir (là sa mère pense clairement que sa malchance a provoqué cette mort). Suite à un malentendu, lorsque Manohar se présente chez elle, elle pense que c'est son prétendant et accepte de l'épouser alors que ce dernier ne vient pas du tout à ce sujet. Elle est évidemment très gênée du quiproquo mais Manohar a clairement eu le coup de foudre pour elle au moment où il l'a vue, et il ne cesse de chercher à la rencontrer et de la courtiser par la suite. Il dit plus tard qu'il l'a aimée dès qu'il l'a vue, et c'est un aspect qui m'a moins plu dans le film, cette notion de coup de foudre. Pour le coup c'est quelque chose qui n'est pas très austenien.
Je n'ai pas compris leur scène de dénouement en revanche, je ne vais pas rentrer dans les détails mais Somwya change de comportement et de décision sans que rien ne l'explique, ça enlève un peu du sens au franchissement des obstacles dans leur histoire.

Meenu est une parfaite Marianne (Aishwarya), artiste dans l'âme qui chante, danse et vit pour la poésie. Sa conception de l'amour est très différente de celle de sa sœur : là où Somwya déclare que n'ayant pas choisi son corps ou son lieu de naissance, elle ne voit pas pourquoi elle choisirait son mari, Meenashki, elle, tient à son prince charmant fougueux adepte de poésie tamoul.
D'ailleurs la scène où elle rencontre Bala (Brandon) me paraît un très bon rappel de celle du film de 1995 (où Brandon est fasciné en voyant Marianne jouer et chanter) : ici il la voit pour la première fois alors qu'elle chante et danse et il semble clairement sous le charme. Leur première interaction n'est pas dénuée de piquant, entre Bala qui a trop bu et se montre revêche avec tout le monde, et Meenu qui n'a pas sa langue dans sa poche pour lui répondre (ça augure de l'ardeur de leur future vie de couple). J'ai beaucoup aimé le major Bala ici, qui a fait la guerre et connu la souffrance (amputé d'une jambe au niveau du genou), ainsi que la blessure de se rendre compte que ses concitoyens ne réalisent pas ce que les militaires ont vécu (le film s'ouvre d'ailleurs sur une scène de guerre où il perd sa jambe). Il est donc assez aigri et amer, cherche un réconfort dans la boisson, mais la rencontre avec Meenu va le pousser à donner le meilleur de lui, notamment en arrêtant de boire. Il a bien sûr le cœur brisé de voir la jeune fille tomber amoureuse de Srikanth, mais à aucun moment il ne se départit de sa bonté et de sa générosité envers elle, il lui souhaite sincèrement d'être heureuse, avec lui ou non. C'est leur histoire que je trouve la plus belle et émouvante, et la déclaration de Meenashki est très belle, toute en douceur et simplicité.

Pour résumer, c'est un film très sympathique que j'ai apprécié de voir. Les chansons m'ont laissée très indifférente (elles n'avaient pas trop de rapport avec l'histoire) et le tout est un peu long, mais c'est peut-être parce que je ne suis pas fan du genre à la base. J'ai beau avoir trouvé cette adaptation indienne plus fidèle à son œuvre d'origine que "Coup de foudre à Bollywood", j'ai quand même bien plus accroché à ce dernier.
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date : 06-02-2019
J'ai vraiment beaucoup aimé mon visionnage, c'est un beau film. En revanche il a quand même plusieurs défauts plus ou moins importants qui m'empêchent de le compter comme un coup de cœur à proprement parler.

Je vais commencer avec le personnage de Jane. Normalement Jane Eyre est le feu sous la glace, elle a la passion de la vie comme le dit son amie Helen Burns, c'est la femme victorienne passionnée mais qui en même temps sait tenir la bride à sa passion et qui veille sur elle-même grâce à un code moral très strict. Mais une fois qu'elle se lâche, elle se donne entièrement, et c'est ce qui me plaît tellement dans le personnage, cette ambivalence entre passion et restriction. Ici, dans l'ensemble, je l'ai trouvée assez inerte et impassible, limite insensible et retenant trop ses émotions (là où Ruth Wilson semblait bouillir sous son extérieur strict dans la version de 2006). Je l'ai trouvée trop austère, et même triste parfois, son personnage baigne dans la tristesse et l'abattement.
En revanche Mia me plaît beaucoup physiquement pour son rôle, elle a un visage très particulier qui peut paraître étrangement beau ou quelconque, voire moche, en fonction des circonstances ou de la lumière. J'aime beaucoup ça, j'ai l'impression qu'elle dévoile tout son charme caché dans ces moments.

Michael joue très bien le côté sombre, torturé et mystérieux de Rochester, là où Toby Stephens (BBC 2006) table plus sur les taquineries et les sourires, mais ça ne me dérange pas du tout ; certes, pour moi Rochester est ici un peu trop maussade, il manque d'humour (même grinçant), mais c'est une interprétation intéressante. Cette interprétation permet aussi de vraiment réaliser que ce personnage est inquiétant à sa manière, capable de violence d'une certaine façon. On se demande un peu jusqu'où il peut aller, si on n'a pas lu le livre.
Physiquement cet acteur est très beau, peut-être trop pour Rochester, mais j'avoue que je ne m'en plains pas vraiment.

J'en arrive au principal défaut du film selon moi : le peu de complicité entre Jane et Rochester. Dans le livre c'est ainsi que tout commence, et non pas par une attraction physique (pas du tout) : dès le début de leur relation, et alors même qu'ils ne se connaissent pas, ils se lancent des piques, des traits d'esprit en excluant les personnes autour qui ne les comprennent pas (Adèle et cette pauvre Mrs. Fairfax). C'est d'ailleurs une de leurs caractéristiques majeures, cette entente profonde et spontanée entre eux malgré les obstacles qui les séparent : la différence d'âge, l'écart social, la situation de subordination... et je trouve dommage qu'on ne voit pas naître de vraie connivence dans le film.
On ne sent pas trop l'évolution des sentiments de Rochester à l'égard de Jane, j'ai trouvé la demande en mariage un peu brusque au vu de leur passif. Étant une lectrice de Jane Eyre, j'ai complété les "manques" du film moi-même car je connaissais déjà leur si belle relation, mais un spectateur néophyte peut trouver leur histoire assez banale, avec le côté passionnel bien classique qu'on nous sert dans les films d'amour.

Hormis cela, j'ai trouvé la scène après le mariage raté absolument magnifique. Je sais que ça peut sembler contradictoire après ce que je viens de dire mais j'avais en tête la relation originale de ces deux personnages, et là le couple qui se parle à cœur ouvert, qui se déchire et qui laisse libre court à ses émotions est absolument superbe, je suis vraiment rentrée dans la scène. Mia a tellement bien interprété la souffrance atroce de Jane, qui se contient et fait son devoir envers et contre son cœur, elle est bouleversante.

Le film fait globalement du bon travail avec si peu de temps pour raconter une histoire aussi riche, et sans rien éluder car nous voyons tout, même ce qui ne concerne pas Rochester : l'enfance de Jane, l'affreux pensionnant, le séjour chez les Rivers...
Saint John était très convaincant, je n'aurais pas dit non à plus de temps d'écran, mais je me doute qu'il est déjà difficile de tout concilier.
L'enfance de Jane est concise et efficace : le réalisateur arrive à faire passer le climat de terreur que fait peser John Reed sur sa cousine, il fait vraiment peur. La scène de la chambre rouge est très "belle" si j'ose dire, et bien menée. Et Sally Hawkins dans le rôle de Mrs. Reed m'a surprise, je ne m'attendais vraiment pas à la voir et je ne l'ai même pas reconnue d'ailleurs, on est loin d'Anne Elliott.
Toutefois j'ai regretté l'absence de scènes cruciales, comme les confidences de Rochester à propos de la mère d'Adèle ; c'est un réel gâchis que cette scène ait été coupée (ne serait-ce que pour entendre Michael parler français). J'ai aussi trouvé dommage qu'il y ait au final peu de mystère autour de Bertha avant sa découverte, on perd un aspect de l'œuvre au passage.

Adèle est bien plus sympathique dans cette adaptation que dans celles que j'ai vues, elle est vraiment loin d'être insupportable, mais du coup les critiques qui lui sont faites n'ont plus de sens dans ce film.
J'ai beaucoup aimé Judi Dench, mais j'ai été gênée de voir qu'elle se montrait aussi chaleureuse avec Jane alors que cette dernière reste froide dans leur relation (on en revient à la critique que j'adressais à Mia au début).
Enfin une Blanche Ingram brune ! J'ai eu le plaisir de reconnaître Imogen Poots, on ne la voit pas énormément mais je l'ai tout de même appréciée dans son rôle.

J'ai trouvé la fin un peu abrupte (j'ai préféré celle de 2006) mais en même temps, elle colle avec l'ambiance générale du film : une fin façon ballons et portrait de famille joyeux aurait fait fausse note à mon goût. C'est donc purement une question de préférence personnelle, et je dois reconnaître que la fin au moment des retrouvailles ne manque pas d'émotion.

L'ambiance gothique du film est parfaite, je n'ai rien à redire là-dessus, le pari est gagné, et l'impression de solitude et d'angoisse de Jane est très bien restituée à l'écran.
Esthétiquement c'est magnifique, les couleurs sont certes très froides et la brume ne manque pas mais les images sont sublimes, je me suis régalée. Elles ne manquent pas d'inspirer des émotions.
En revanche je dois avouer que le film est tout de même un peu inégal, il a quelques passages à vide, il s'essouffle un peu à certains moments et le rythme n'est pas égal sur toute la durée. Il se laisse parfois un peu trop porter par la musique et par ses belles photos, au risque d'être un peu languissant et de trop se prendre au sérieux, car l'œuvre de Charlotte ne manque pas d'humour et d'ironie à la base, c'est une œuvre pleine de vivacité. Ici l'adaptation est un peu froide et un peu trop triste, il en ressort en grande partie la profonde solitude de Jane Eyre, alors que celle-ci se construit une famille au fur et à mesure de l'intrigue.
J'ai trouvé la musique assez bof dans l'ensemble. En règle générale je ne suis pas marquée du tout par les B.O de films et je m'en fiche. Dario Marianelli avait réussi à me faire changer d'avis avec sa magnifique musique d'Orgueil et Préjugés, mais là j'avoue que les morceaux se ressemblent tous, et qu'ils sont tristes et froids, ainsi qu'assez dénudés. Il leur manque quelque chose.
J'ai bien aimé l'idée de commencer par la fuite de Jane et de raconter l'histoire dans le désordre, mais je connaissais déjà très bien l'intrigue, je ne suis pas sûre que ce soit une si bonne idée pour un néophyte.
Par contre pour le doublage français il y a quelque chose que je ne peux pas laisser passer, c'est la prononciation du prénom de Jane : Jeanne. C'est vraiment inexcusable et catastrophique, Jane est un prénom relativement connu en France et il n'y a aucune difficulté de prononciation, je me demande vraiment ce qui leur est passé par la tête...

Pour conclure, j'ai beaucoup aimé le film, je sais que je le reverrai avec plaisir et que je le conseillerai aux adeptes de Jane Eyre. Je sais que j'ai eu l'air de pas mal râler mais à mes yeux c'était un souci de fidélité à l'œuvre originale, ou du moins à son esprit. Ça ne m'empêche pas d'apprécier une vision différente par le réalisateur, si celui-ci m'en propose une intéressante. Et ici c'est ce qui s'est passé, ce n'est pas mon adaptation préférée mais j'ai trouvé cette interprétation passionnante et inspirante, dans un genre différent du roman.
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date : 03-02-2019
Je dois avouer que j'ai été un petit peu déçue, en partie parce que je fondais beaucoup d'espoir sur cette version, et en partie parce que je ne la trouve pas assez dure comparée au roman original.

J'ai bien aimé l'idée de démarrer par la deuxième génération, et de devoir attendre un flashback pour commencer au début. Mais je me demande si un néophyte arriverait à s'accrocher à l'histoire, surtout avec tous les noms et prénoms mélangés (il y a facilement de quoi se mélanger les pinceaux avec les deux Catherine, Linton Heathcliff...).

J'ai plus accroché à Catherine Linton ici, et je comprends mieux sa désobéissance. Là où dans le livre elle m'agaçait à ne pas prendre en compte les avertissements de son père et de Nelly, dans ce film je compatis avec elle en voyant à quel point tout le monde lui cache tant de choses, elle ne peut que le sentir et sa désobéissance me paraît complètement naturelle du coup.
Linton Heathcliff est beaucoup moins détestable ici que dans l’œuvre originale : il n'est pas mauvais ou égoïste, seulement fragile et très apeuré. Il essaie de sauver Cathy quand il apprend les projets de son père.
J'ai beaucoup aimé la scène du cercueil profané. C'est une scène habituellement seulement évoquée, voire carrément passée à la trappe mais ici on ne nous épargne rien. Non seulement on voit Heathcliff creuser, mais on le voit aussi étreindre un squelette que lui-même ne voit que sous la forme charnelle de Catherine.

Ici Heathcliff est décrit comme une pauvre victime innocente dans l'enfance, mais dans le roman il y a clairement quelque chose qui cloche chez lui dès le début. Même s'il ne fait pas de mal gratuitement, il est clairement établi qu'il a quelque chose de sombre en lui. Dans le film cette nuance est complètement éludée, il n'est qu'un pauvre petit garçon adopté et qui aurait été normal si on ne s'en était pas pris à lui. C'est dommage. En plus de ce changement, il y a aussi l'ajout d'une nouvelle thématique : l'hypothèse que Heathcliff est un bâtard du vieil Earnshaw. Alors que dans le roman c'est seulement le lecteur qui se pose cette question, là c'est une rumeur qui court dans la communauté du voisinage, à l'église et parmi les autres enfants. Et le gentil petit Heathcliff défend la réputation de son tuteur en se battant avec les gamins qui colportent ce bruit.
Nous nous retrouvons ensuite par une ellipse à la fin de l'adolescence des deux personnages principaux, qui ont déjà au moins 16 ans révolus et qui ont alors clairement noué une relation amoureuse ensemble. Celle-ci est parfaitement établie entre eux, et on assiste à des caresses et des baisers, ce qui ne me dérange pas, mais il s'agit d'une autre entorse à l'intrigue : normalement il n'y a rien de bien défini entre eux, même si on sait qu'ils s'aiment.
Heathcliff est alors plutôt drôle et léger lors de sa jeunesse, il est clairement insouciant et plutôt normal, du moins jusqu'au retour de Hindley à la mort du père.

Je dois ici faire une parenthèse pour parler de l'atmosphère du film. Dans le roman j'ai toujours eu une impression d'isolement des deux familles principales, on ne parle quasiment pas du village et de ses habitants et dans mon esprit, j'ai toujours interprété cet environnement comme très sombre et "rugueux", très rude. Mais dans cette adaptation, l'atmosphère est plus rustique que sombre (pas comme dans le film de 2011), et la présence d'autres familles et du village est beaucoup plus marquée. D'ailleurs la famille Earnshaw se rend au marché du village dans une scène tout-à-fait agréable et typique de la campagne anglaise, et pas du tout morne ou terne (comme je l'aurais imaginé).

Avec le retour de Hindley et les changements que celui-ci amène, Heathcliff propose à Catherine de s'enfuir avec lui et celle-ci accepte. La même nuit ils font enfin la connaissance des Linton, donc bien plus tard que dans l'œuvre originale et dans des conditions bien différentes, puisqu'ici Catherine s'était en quelque sorte engagée envers Heathcliff : ce dernier a tous les droits de se considérer trahi.
La scène de confession avec la présence silencieuse de Heathcliff est supprimée, ce qui trahit le nœud même de l'histoire. À la place Catherine discute simplement avec Heathcliff, elle ne considère pas que l'épouser soit une dégradation, elle ne s'inquiète que des risques qu'il y aurait pour sa réputation à s'enfuir. Il n'y a que Nelly pour parler de l'impossibilité d'épouser Heathcliff, et elle le fait après cette scène de dialogue entre les deux amoureux. D'ailleurs la scène de bagarre entre Nelly et Catherine lors d'une visite d'Edgar est transformée en simple dispute, avec Catherine qui regrette son comportement par la suite ; c'est quelque chose qui dénature l'œuvre d'origine : le caractère de peste de Catherine est changé.
Heathcliff menace directement Catherine lorsqu'Edgar la demande en mariage et qu'elle ne refuse pas, puis réitère ses menaces le jour même du mariage par l'intermédiaire d'une lettre. Je ne saurais pas expliquer pourquoi mais cette façon de faire froide ne me semble pas coller avec le vrai Heathcliff.
Il est de retour le lendemain même du mariage, et je dois avouer que son attitude lors de sa visite chez les Linton est assez jubilatoire, dans le sens où il ne manque ni d'esprit ni de piques pour faire mouche et appuyer là où ça fait mal pour le couple Linton.
En revanche ce qui me gêne c'est l'attitude de Catherine, qui agit comme avec honte et regret de son mariage, alors que même si elle est consciente que son amour pour Edgar ne durera pas, normalement elle n'a pas l'air de regretter une seconde son mariage. Heathcliff a ici en quelque sorte le dessus dans leur relation, contrairement au roman où malgré sa violence j'ai eu l'impression qu'il s'ajustait à elle plutôt que l'inverse. Il réussit même à la rendre jalouse d'Isabella Linton, alors que dans l'œuvre d'origine Catherine cherche juste à protéger cette dernière.
Catherine est très loin du personnage du livre à mon avis. Ce qui fait son attrait dans le roman (et qui la rendrait détestable dans la réalité), c'est sa force, sa puissance, sa singularité et même sa dureté, voire sa cruauté. Dans ce film je la trouve très mal assortie à Heathcliff quand ce dernier se durcit, elle n'est qu'une jeune fille perdue qui a simplement peur de prendre des risques. En cela le personnage perd singulièrement de sa force et de sa beauté. Par contre d'un point de vue physique les actrices (enfant et adulte) ont été très bien choisies, elles ont même des yeux très semblables, noirs et d'une forme particulière.
Je dois toutefois reconnaître un bon point à cette adaptation : le personnage d'Isabella est bien mieux. Elle est beaucoup moins stupide et ridicule ici ; alors que dans le roman c'est vraiment une sotte qui se jette dans la gueule du loup, dans ce film elle a des raisons de penser que Heathcliff est juste une victime innocente qui n'a besoin que de son amour pour s'épanouir.
La scène de la grosse dispute entre Heathcliff et Edgar est très différente, Heathcliff tue presque son rival sous les coups, et ce dernier n'est sauvé que par Catherine qui s'interpose.
Enfin, pour en finir avec la première génération, je regrette l'ajout d'une scène qui sort de derrière les fagots et que j'ai personnellement trouvée ridicule : Catherine, enceinte de 9 mois, sort sous la pluie et le vent pour aller retrouver Heathcliff près de leur rocher, et ce dernier la rejoint car il "sent" d'une manière surnaturelle qu'elle est dehors et qu'elle l'attend. Je comprends encore moins pourquoi c'est une image de cette scène qui a été choisie pour la couverture du DVD. Avec tant de belles images et de scènes célèbres, ils sont allés en choisir une qui ne pouvait pas être moins emblématique.

Je reprends mon commentaire bien plus tard dans le temps, là où l'on rejoint le début du film, avant le flashback.
Le mariage de Cathy avec Linton se passe beaucoup mieux que dans le roman, et c'est un des rares points dont j'aime bien la modification. Linton est gentil, peu égoïste et peu capricieux, sa mort peine vraiment sa cousine/femme et moi aussi par la même occasion. Nelly est aussi présente presque depuis le début, ce qui ne peut qu'aider Cathy, et la relation avec Hareton démarre beaucoup mieux : lors de leur première rencontre la jeune fille lui propose de lui apprendre à lire, et par la suite elle ne se moque pas de lui et montre beaucoup moins d'orgueil. Sa vie à Wuthering Heights est donc beaucoup moins insupportable de cette façon.
En ce qui concerne Heathcliff, il se montre incapable de lever la main sur elle alors que normalement il se fiche qu'elle soit la fille de Catherine, pour lui elle est la fille d'Edgar avant tout. Sa relation avec Hareton est également bien moins rude, seulement bourrue, on a l'impression d'une vraie relation filiale entre eux, ce qui me semble tout de même exagéré même s'il y a une graine de vérité. Pour finir, je vais spoiler sur sa mort, différente du livre, où
Spoiler(cliquez pour révéler)
il se suicide
. En soit, je ne trouve pas que ça trahisse le caractère du personnage, mais en revanche je trouve que ça trahit l'œuvre en général.
L'intrigue perd de sa puissance et de son étrangeté. Car c'est le côté mystique du roman qui le rend aussi fort, ce sont les éléments qui dépassent les pauvres humains que nous sommes, la passion destructrice entre Heathcliff et Catherine, leurs caractères implacables (ce pour quoi j'ai du mal avec la Catherine dépeinte dans ce film), et aussi leurs morts. Changer ces éléments, c'est changer l'essence de l'œuvre ; c'est vraiment dommage.
La dernière image du film est très jolie, la vision des fantômes de Catherine et Heathcliff derrière le verre brouillé des fenêtres est très jolie, mais normalement ça devrait se passer dans la lande, de manière moins "jolie" et romantique (au sens commun du terme) justement puisqu'ils effraient un petit berger qui passe par là. Ils donnent d'ailleurs l'impression de regarder partir leurs enfants avec fierté, ce n'est que mon interprétation mais je trouve que c'est une fausse note.

Enfin, je vais faire quelques remarques que je n'ai pas réussi à bien placer ailleurs.
Nelly est très convaincante, la seule chose qui m'a fait sourire c'est qu'on ne la voit pas vieillir entre le début et la fin de l'histoire.
Joseph est très différent du pharisien insupportable du roman, c'est juste un domestique croyant mais ça ne m'a pas gênée, il n'est pas essentiel à l'intrigue.
Hindley m'a beaucoup plu, l'acteur qui l'interprète est très bon, et j'aime bien sa gueule particulière. Sa déchéance était bien jouée et on y croit vraiment. Son personnage ne prend pas de liberté avec le roman.
Sinon les deux acteurs principaux étaient très convaincants, ce sont certaines modifications qui m'ont déplu mais ils n'en sont pas responsables bien évidemment. Edgar et Isabella Linton ont été très bien choisi, jeunes, séduisants et les cheveux et yeux clairs (j'ai bien aimé retrouver l'acteur d'Edgar).

Pour conclure, je sais que j'ai plus parlé des points négatifs que des points positifs. Il y a pourtant des jolies choses dans cette adaptation, comme les lieux de tournage magnifiques, les belles images ou les bons interprètes, mais pour moi les défauts de ce film sont rédhibitoires dans le sens où ils trahissent l'œuvre d'origine. Il n'y a aucun souci à apporter des modifications ou à couper, après tout c'est une adaptation, mais il faut respecter l'esprit du roman, ou on gâche tout. Ici j'ai eu l'impression de voir un téléfilm quelconque qui se déroule dans la société victorienne. Tout ça manquait de grandeur, de gravité et de dureté aussi.
En clair je pense que je ne le reverrai pas.
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date : 03-02-2019
Après avoir vu ce film, je dirais que je me sens mitigée à son sujet. Il a de gros défauts mais en même temps, j'ai quand même apprécié son atmosphère sombre et dure.

En ce qui concerne les acteurs, j'ai beaucoup aimé Marie-France Pisier dans le rôle de Charlotte. Évidemment elle est bien trop jolie pour son personnage, mais j'ai beaucoup aimé son interprétation, c'est vraiment elle la "responsable" de la fratrie qui prend des initiatives, passionnée (plus qu'Anne) mais solidement ancrée dans le concret (plus qu'Émilie), qui prend leurs vies en main pour tenter de devenir écrivaines.
Branwell est extrêmement bien joué, parfait dans le rôle de l'artiste maudit qui se détruit sans considérations pour sa famille parce qu'il ne sait pas prendre sur lui (oui j'avoue ne pas avoir beaucoup d'affection pour lui). L'acteur est vraiment bon dans son interprétation dérangeante, limite incestueuse, de ce frère qui n'est strictement rien sans ses sœurs pour prendre soin de lui. J'ai beaucoup apprécié voir un détail de la vie de Charlotte être repris dans le film : normalement c'est une de ses camarades de pensionnat à Roe Head, Mary Taylor, qui lui dit "[qu'elle et sa famille] étaient comme des pommes de terre en train de germer dans une cave". Elle faisait par là référence à leur incroyable érudition dans un village perdu dans le nord de l'Angleterre. Dans le film c'est Branwell qui adresse ces paroles à sa sœur Anne, alors que cette dernière réprouve timidement sa liaison avec la femme de son employeur. Le contexte et le sens sont donc différents mais c'est un détail qui m'a amusée.

Mais de manière générale, les autres acteurs en font trop, parfois en n'en faisant pas assez paradoxalement. Je m'explique : les deux Isabelle sont très silencieuses et très peu expressives dans l'ensemble du film, le résultat c'est le film d'auteur français pédant dans toute sa splendeur, plein de silences et de lenteurs.
Je rejoins donc ceux qui l'ont trouvé élitiste et peu naturel, notamment au niveau des dialogues qui manquaient cruellement de naturel, et du maniérisme général m'as-tu vu qui n'apporte rien de constructif au résultat final.

Il ne s'agit pas d'une biographie fidèle des Brontë (malgré ce qu'en a dit le réalisateur) ; même si je ne me rappelle pas avoir vu d'événement marquant inventé (à part Emily qui s'entraîne à tirer et qui se promène sur la lande en vêtements masculins), c'est une version très personnelle, esthétique et extravagante, qui force sur le côté glauque de la vie des Brontë plutôt que de s'en tenir strictement aux faits. C'est un exercice de style plus qu'un biopic, c'est très théâtralisé, dramatisé... Plus pour le plaisir des yeux car certaines images sont très belles mais au fond on s'ennuie régulièrement.

En revanche, j'ai trouvé le film passionnant d'un point de vue réception des Brontë, 200 ans plus tard. L'intérêt ici est presque sociologique, c'est la vision qu'on a (même encore aujourd'hui) de cette famille atypique et sur laquelle on a tant fantasmé et brodé. La plupart des choses sont vraies mais on touche tout de même ici le "mythe Brontë" et en cela, ce film est extrêmement intéressant et vaut la peine d'être vu.
Je dirai donc que cette œuvre est pour toute personne qui s'intéresse aux sœurs Brontë, tout lecteur de leurs œuvres qui a soif d'en apprendre plus à leur sujet et à propos de ce qui les entoure. Mais je doute qu'un public non initié et non averti (un minimum) puisse l'apprécier.

Je précise que je n'ai moi-même pas vu la version longue, mais si l'occasion se présente ce sera avec plaisir. Je ne sais pas si j'aurai envie de revoir régulièrement cette œuvre, c'est pourquoi je suis partagée à son égard, mais j'en conseille personnellement le visionnage aux fans des Brontë.
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date : 25-12-2018
Je savais à quel type de film m'attendre, autrement dit une libre inspiration plaquée à la formule hollywoodienne de l'époque, donc je n'ai pas été déçue. Bien sûr le film est très peu fidèle au livre, que ce soit dans la durée (mais en une heure on ne peut guère le lui reprocher), dans ses personnages, ou dans son esprit. J'ai été plutôt amusée de mon visionnage, qui était plus caractéristique du cinéma américain de l'époque que du scénario de Jane Eyre.
Jane est extrêmement jolie, elle est ici plutôt l'archétype de la jeune fille pauvre mais belle et digne à qui tout finit par sourire. Rochester est un vrai gentleman avec de bonnes manières et son jeu de séduction est assez classique, loin de la brusquerie dont il fait preuve avec elle dans l'histoire originale.
Bien entendu le film est très court donc le scénario va très vite pour essayer de couvrir un minimum l'histoire, ce qui donne une impression de précipitation quand on est habitué à savourer le récit original (par exemple l'incendie de Thornfield Hall se passe la nuit même où Jane s'enfuit du domaine).
La scène où Jane joue du piano pour Rochester est néanmoins conservée, mais elle chante également comme une jeune fille accomplie dans cette version, et ceci ajouté à sa tenue séduisante et au tête-à-tête intime avec Rochester, est bien loin de l'ambiance qui est censée la baigner.
Parmi les détails qui changent et qui m'ont gênée, il y a le fait que Rochester craque sincèrement pour Blanche Ingram au début du film, il ne s'en sert pas uniquement pour rendre Jane jalouse, leur mariage est même prévu. Mais il l'utilise quand même au final dans ce but, ce qui donne lieu à des scènes que j'ai bien aimées. Rochester va ici encore plus loin que d'habitude dans la cruauté, car il prétend requérir l'avis féminin de Jane pour redécorer une pièce de sa demeure pour Blanche et choisir des bijoux et un piano qui puissent plaire à Blanche, faisant d'une pierre deux coups : il "torture" Jane pour la rendre amoureuse de lui, et s'assure de lui offrir des cadeaux qui lui plaisent. Mais ceci est évidemment très douloureux pour elle sur le moment.
La possibilité même d'un mariage nous amène donc au point suivant : le fait que Rochester est en train de faire annuler son premier mariage avec Bertha. Cette annulation est tout-à-fait possible dans le contexte du film, ce n'est qu'une question de temps (un très court délai), et le départ de Jane est donc sans intérêt ici puisqu'elle peut vivre son amour de manière honorable.
D'ailleurs elle accepte ici d'épouser Saint-John pour le suivre aux Indes sans hésiter.
La fin du film m'a un peu déplu également : Rochester se montre très fier quand Jane revient, et il insiste au départ pour la renvoyer puisqu'elle n'a pas voulu de lui la première fois. Je trouve que ce changement apporte au film un goût un peu sirupeux de romance mièvre comme il y en avait (a encore ?) beaucoup.

Deux détails m'ont plutôt fait rire en matière de changement : le fait que le mot "hell" soit censuré à l'écran, et qu'Adèle soit la nièce de Rochester, et non pas la fille bâtarde d'une cocotte parisienne. Ahlala, le puritanisme américain.
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date : 18-12-2018
Cette adaptation de Jacques Rivette m'a beaucoup intéressée. J'ai vu qu'elle n'était pas très connue, j'ai eu la chance de pouvoir emprunter le DVD et je ne regrette pas mon visionnage. Je n'irai pas jusqu'à parler de coup de cœur (c'est encore trop tôt pour être fixée) mais je suis particulièrement intriguée. La transposition de l'intrigue dans les Cévennes en 1930 rend très bien (à mon goût). J'ai appris que le réalisateur l'avait située là car le côté puritain du protestantisme imitait avantageusement celui de la religion anglicane et de l'époque victorienne de l'œuvre originale. Personnellement je n'avais aucune idée de la forte présence protestante dans cette région.
Le scénario est très élagué, il ne s'étend que sur la première génération, et Frances la femme d'Hindley (ici Guillaume) n'existe tout simplement pas. Il se dégage d'ailleurs de ce dernier un parfum de désir incestueux envers sa sœur, mais comme rien de concret ne se passe, ce n'est pas un ajout qui me dérange, au contraire : ça vient renforcer l'ambiance malsaine de l'histoire. D'ailleurs la première scène du film, scène onirique, est très bien tournée : la complicité fusionnelle de Cathy et Roch (Heathcliff) est tout de suite établie, et la moralité douteuse de Guillaume également.
Les acteurs sont ici très jeunes, et même un peu trop pour la deuxième partie du scénario, on dirait qu'ils jouent à être des adultes, tant on peut difficilement croire qu'Olivier (Edgar) mène la maison ou que Cathy en est la maîtresse.
Le couple phare ne manque par contre pas de sensualité, sans pour autant tomber dans la vulgarité ou des évocations trop évidentes. Cathy est une vraie peste enjôleuse quand ça l'arrange : avec Roch, avec Olivier, avec Hélène (Nelly)... Roch est très bien dans son rôle d'enfant trouvé, dur et rude, qui a perdu son protecteur. Lorsqu'il revient riche, on voit bien que c'est un personnage sombre et une scène vient le montrer définitivement :
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lorsqu'il viole Isabelle qui est venue le rejoindre pour l'épouser.

Cette scène n'a jamais été explicitement dans le roman, mais entre les mœurs de l'époque et le personnage d'Heathcliff, je la trouve particulièrement vraisemblable et elle ne m'a pas paru exagérée ou gratuite.
J'ai beaucoup apprécié l'esthétique du film, ces paysages chauds, ce soleil lumineux mais néanmoins écrasant. Ce ne sont pas les moors froides et venteuses mais la canicule omniprésente durant le film ne doit valoir guère mieux à vivre ; en revanche c'est un changement très intéressant dans l'histoire, étant donné l'importance initiale des moors dans le récit et l'univers d'Emily Brontë.
Bref, cette adaptation a été une bonne surprise et je la reverrai dans le futur.
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date : 18-12-2018
Cette adaptation ne m'a pas déplu.
Le Heathcliff de Laurence Olivier est très convaincant, sombre mais avec un vernis de bonne société et pas trop violent physiquement (Ralph Fiennes avait un peu tendance à abuser pour ça).
Bien sûr c'est un film à la sauce hollywoodienne donc il ne faut pas s'attendre à retrouver l'esprit du roman torturé d'Emily Brontë ici. Personnellement ce n'est pas ma tasse de thé mais c'est une question de goût, le film fait bien ce qu'on attend de lui : il est soigné, de bonne qualité et les interprètes sont tous bons à mes yeux. Je n'émettrai qu'une seule vraie réserve : le comportement de Cathy quand elle hésite entre Heathcliff et Edgar. Elle est complètement inconstante et sans véritable raison. Elle peut se disputer un jour avec Heathcliff, pour aller s'excuser peu de temps après (et quasiment l'assurer de son amour), pour ensuite à nouveau l'envoyer bouler et le traiter en domestique. Ce n'est pas la responsabilité de l'actrice bien sûr mais celle du réalisateur, mais ça rend le personnage de Cathy complètement ridicule (une vraie girouette).
Sinon le film s'étend sur la même durée que le roman mais il n'y a pas de deuxième génération et une petite modification de l'intrigue originale :
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Isabella ne quitte pas Heathcliff
et M.Lockwood la rencontre lorsqu'il arrive à Wuthering Heights. Les acteurs sont encore une fois un peu trop vieux pour la première partie de l'intrigue mais c'est monnaie courante j'ai l'impression.
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Cette adaptation m'a déçue. J'en avais entendu beaucoup de bien et il me semble que c'est l'une des plus populaires, si ce n'est la plus populaire (pas parmi les connaisseurs j'entends).
Ralph Fiennes est très convaincant en Heathcliff, ce n'est pas mon interprétation préférée mais dans un genre différent je la trouve excellente. Juliette Binoche m'a laissée de marbre pour Cathy, et pour sa fille je n'ai pas été séduite. Ce n'est pas le pire jeu que j'aie vu, mais ça sonnait faux. En revanche je les ai trouvés trop adultes pour jouer la première partie, alors que leurs personnages sont supposés avoir 16 et 17 ans.
J'ai beaucoup aimé reconnaître Jeremy Northam dans le rôle d'Hindley, toujours aussi bon acteur.
Je dois reconnaître au film d'être assez complet : à la fois dans sa durée, car il prend en compte les deux générations (suffisamment rare pour être souligné), et parce qu'il colle assez bien au livre quant aux événements.
En revanche, j'ai vu plusieurs personnes mentionner la musique et les décors parmi leurs coups de cœur de cette version et je dois vous confesser que j'ai détesté ces éléments du film. La musique ne m'a vraiment, mais vraiment, pas fait vibrer : le thème principal me fait même penser à la bande-son diffusée à OK Corral à coups de flûtes "ethniques". Et en ce qui concerne l'esthétisme du film c'est encore pire. J'ai trouvé les décors très moches, ils font très faux à mes yeux, on dirait du carton pâte et on se croirait dans un parc à thème. Le traitement de la lumière et des couleurs n'a pas plus trouvé grâce à mes yeux, désolée.
Pour conclure, je dirai que ce film est très ancré dans son époque, il vieillit mal, (beaucoup plus que celui de 1939), il fait déjà vieillot mais pas ancien.
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date : 18-12-2018
Celle adaptation m'a beaucoup déplu. C'est la première que j'ai vue et il faudrait que je la revoie car mon regard sur l'œuvre originale a évolué depuis et j'ai vu le film il ya a plus d'un an de cela, mais je sais que je n'ai pas du tout été séduite.
Dans mon souvenir l'adaptation était assez ridicule, elle avait un côté théâtral avec des mouvements exagérés, et Cathy était assez insignifiante. Timothy Dalton fait de son mieux mais son mieux dans un cadre pareil ne donne pas grand-chose malheureusement, je me souviens seulement que son regard était très intense et assez dérangeant (un bon point).
Les premières images du film étaient pourtant bonnes, l'enterrement de Cathy avec Heathcliff qui y assiste en arrière-plan est saisissant, l'ambiance sombre de l'histoire est donnée. Mais c'est le seul bon point (ou presque) du film.
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date : 09-10-2018
J'ai vu ce film hier et je dois dire qu'il a changé ma vision du roman.
Pour résumer, je ne suis pas une grande adepte à la base et j'ai beaucoup de mal à rentrer dans le roman et à ressentir quoi que ce soit face aux émotions des personnages. Eh bien je remercie Andrea Arnold pour son film, car pour la première fois j'ai commencé à avoir des émotions devant l'histoire !

Le début du film m'a paru très long, j'ai même failli abandonner au bout de 20 minutes. C'est très contemplatif, il ne se passe pas grand-chose. De plus il y a très peu de dialogues, aucune musique pour meubler et presque seulement les bruits environnants de la ferme et de la lande comme sons. C'est assez déstabilisant, d'autant qu'à ceci s'ajoute la caméra à l'épaule : personnellement je déteste cette façon de filmer qui me donne mal au cœur. Mais ici je pense tout de même qu'elle avait un véritable intérêt pour le film.

Les acteurs adolescents sont vraiment excellents, ils s'intègrent parfaitement dans le rude décor de cette partie de l'Angleterre et leur lien avec la nature environnante est vraiment bien transmis à l'écran, on les sent dans leur élément. De plus, ils sont parfaitement convaincants dans leur relation avec l'autre : c'est difficile de définir le lien qui existe entre Cathy et Heathcliff mais à mon humble avis c'est un pari réussi ici. Leur attachement, couplé au silence général du film et à son aspect "documentaire", m'évoque fortement les liens indescriptibles qui existent entre des animaux d'une même portée.
Les acteurs adultes ne m'ont pas déplu, Heathcliff est toujours bien interprété, Cathy un peu trop froide, mais dans l'ensemble le casting reste bon.

Maintenant le point central pour moi : pour la première fois j'ai ressenti de l'empathie pour ce que vit Heathcliff. L'aspect racial ajouté à l'œuvre y a peut-être contribué, toujours est-il que j'ai vraiment eu de la peine pour tout ce qu'il vit dans sa jeunesse. Ceci ajouté à une nature farouche de base me suffit largement à expliquer son envie de vengeance, et même les torts causés à des innocents me paraissent compréhensibles d'une certaine manière !
Je pense que mon manque d'empathie à la lecture du roman vient de la surabondance des dialogues grandiloquents à mon goût, qui m'évoquent plutôt une tragédie grecque qu'un roman classique. Et j'ai généralement peu d'émotions et peu d'empathie à la lecture d'une tragédie grecque. Ceci, plus le fait que le récit ne donne jamais accès aux émotions des personnages principaux : tout est toujours rapporté par un autre personnage. Tout ça contribue à un certain sentiment d'invraisemblance qui ne me permet pas de m'investir émotionnellement dans le récit.
Ici au contraire j'ai été touchée par toutes les brimades et maltraitances que subit Heathcliff, même s'il essaie de rester impassible on sent quand même qu'il n'est pas insensible. Et on comprend d'autant mieux son obsession pour Cathy : c'est le seul point d'ancrage de sa vie, la seule personne qui soit vraiment proche de lui. Elle est tout pour lui, tient tous les rôles qui sont normalement répartis entre plusieurs personnes : famille, amis, et amour. Rien d'étonnant à ce qu'il ne parvienne pas à l'oublier : il s'est entièrement construit autour d'elle.

En ce qui concerne l'ambiance du film, elle est très sombre, on est dans un coin perdu, sauvage, morne, et loin de toute société. Le silence est (paradoxalement) assourdissant, il n'y a rien pour adoucir la rudesse de la lande. La ferme est clairement pauvre et même sale, tout comme les enfants qui baignent dans cette crasse. Il y a un sentiment de désolation humaine très fort, les personnes qui vivent dans ces conditions ont une existence qui me semble vraiment horrible à vivre.

En conclusion, il ne s'agit pas d'une adaptation très fidèle car elle escamote une bonne partie de l'intrigue originale, ce qui peut se comprendre, mais aussi beaucoup de dialogues (qui ne manquent pas dans le roman). Elle n'est pas non plus classique. En revanche, je trouve qu'elle rend très bien l'essence du roman, ce qui est le plus important à mes yeux. Il s'agit vraiment d'une adaptation artistique et personnelle. Personnellement j'ai vraiment apprécié cette vision des Hauts de Hurlevent, et je pense que même si le film est dur, je le reverrai à l'avenir.
Il présente un intérêt certain pour les lecteurs du roman, mais pour les autres je pense qu'il est difficile à suivre et à apprécier. Ma connaissance de l'intrigue a été essentielle à ma compréhension du film et à l'intérêt que je lui ai porté.
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Ne nous mentons pas, le film n'est pas une grande œuvre du 7ème art mais c'est un petit bijou en matière de comédie romantique ! Et c'est quelqu'un qui n'en raffole pas en temps normal qui vous le dit (je n'aime vraiment pas Love actually). Tous les reproches que j'ai faits au livre partent en fumée devant le film.
Les personnages sont extrêmement attachants. J'ai adoré Prudie, elle est tellement réservée et timide qu'elle campe presque un Darcy. Mais derrière son apparence hautaine et froide, j'ai eu l'impression qu'elle était vraiment malheureuse et mal dans sa peau. Il suffit de voir le personnage qu'est sa mère pour comprendre qu'elle n'a pas pu se construire normalement dans son enfance, j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour elle, et par ricochet, j'ai trouvé Allegra particulièrement pénible et immature à son encontre.

Grigg est juste l'homme parfait ! Il est craquant, il a des yeux magnifiques, un caractère adorable. Sans compter que c'est un homme très intelligent, qui sait s'adapter et arrive à proposer des idées intéressantes sur Jane Austen. Je trouve le personnage très séduisant, mais au sens passif du terme : ce n'est absolument pas un dragueur, c'est juste lui qui est séduisant de par son caractère (et son physique aussi j'avoue, je ne connaissais pas Hugh Dancy et je suis ravie de faire sa connaissance). Un vrai gentleman au sens moderne du terme. Sa soirée à thème sur Northanger Abbey était particulièrement bien trouvée.

Jocelyn manque un peu de délicatesse dans ses projets. C'est déjà assez osé de sa part de jouer les entremetteuses étant donné les circonstances, mais elle manque en plus beaucoup de tact dans la concrétisation de son plan. Elle est très agaçante avec Grigg, à se comporter de manière aussi changeante et à ne pas savoir ce qu'elle veut. D'ailleurs la scène où celui-ci lui balance très calmement ses quatre vérités est parfaite (un ajout du film ?). Mais dans l'ensemble c'est un personnage que le film a su me rendre sympathique, dans sa peur de l'intimité et du couple elle est touchante.

Là on va parler des choses qui fâchent : Daniel.
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Je hais ce personnage, c'est un enfoiré complet et je regrette tellement (oh tellement !) que Sylvia le reprenne à la fin. Cet homme est un bâtard égoïste et sans cœur (excusez mon langage). Non seulement il trompe sa femme depuis plusieurs mois, mais en plus il lui annonce ça "pépouze" entre le fromage et le dessert, et agit comme si ce n'était qu'un petit inconvénient du type "oh chérie au fait j'ai cassé ton vase préféré" ? Non mais c'est une blague ?! Ce qu'il fait subir à sa femme est une véritable trahison et monsieur se permet de prendre les choses à la légère ! Le personnage est vraiment pitoyable, et de manière générale (j'ouvre un petit aparté), je commence à en avoir ras-le-bol de la banalisation des hommes infidèles dans la fiction, et de la complaisance à leur égard. À croire qu'à la cinquantaine c'est un passage obligé dans le couple, et en plus souvent l'épouse doit se réveiller parce qu'après tout si son mari est allé voir ailleurs c'est qu'il n'avait plus ce qu'il lui fallait à la maison (fin de l'aparté).


Il y a quelques scènes qui m'ont marquée dans le film, comme la scène du monologue de Bernadette. Elle était délicieusement ironique et j'ai trouvé qu'elle était véritablement dans l'esprit de Jane Austen. D'ailleurs Bernadette est un personnage adorable, elle est tellement chaleureuse et attentionnée envers les autres :P .
La scène de discussion entre Grigg et Jocelyn dans la bibliothèque. J'adore leur complicité à ce moment-là. C'est une idée très judicieuse pour remplacer (très avantageusement !) les monologues internes et les flash backs du livre.
La scène de la plage m'a beaucoup plu aussi : j'adore la contraction de deux scènes du bouquin en une seule (il me semble que dans le livre la discussion sur Persuasion n'a pas lieu lors de la journée à la plage), et la scène qui se déroule chez Prudie pendant ce temps est très touchante.
Les parallèles entre les livres de Jane Austen et les personnages sont de très bons détails (ça ne m'avait pas autant marquée dans le roman).

En résumé, j'ai passé un très bon moment devant ce film et j'ai bien l'intention d'acheter le DVD pour faire durer le plaisir, je recommande chaudement. C'est vraiment un film qui met de bonne humeur au visionnage.

Édit : après avoir vu le film en V.O.S.T.F.R avec les nombreux petits mots et expressions français que place Prudie dans la conversation, je comprends beaucoup mieux qu'elle passe pour snob (elle l'est probablement un peu) et l'attitude d'Allegra à son égard ne m'étonne plus du tout. Du coup j'apprécie encore mieux l'évolution du personnage (Prudie), et je la trouve encore plus émouvante.

Édit 2 : les bonus du DVD me plaisent beaucoup et je le conseille si vous avez apprécié le film. Ce n'est pas tant pour les quelques scènes coupées, que pour les autres bonus :
-on nous parle des coulisses du film (20 minutes). On nous explique comment le film s'est fait petit à petit, notamment avec la sélection des différents acteurs (le film a été tourné en 30 jours !)

-il y a un petit documentaire sur la vie de Jane Austen, et il est correct dans l'ensemble. Pour un fan qui a lu des biographies il n'y a rien de nouveau sous le soleil mais pour un néophyte c'est sympa et bien conçu. C'est sûr qu'en 20 minutes on n'a pas le temps pour apporter toute la nuance nécessaire mais il n'y a pas de grossière erreur ni de raccourci stupide ou de contre-sens. Sauf, à la limite, une dame membre de la Jane Austen Society aux États-Unis qui déclare que Tom Lefroy n'était pas un épisode romantique de la vie de Jane Austen (sujet un peu à controverse mais globalement il me semble que les biographes s'entendent pour reconnaître qu'il y a avait bien quelque chose entre eux).

-le plus intéressant pour moi, ça reste le bonus où la réalisatrice explique comment elle conçoit l'adaptation du roman de base, comment elle voit les différents personnages, les rattache à des personnages austeniens et ce qu'elle a changé par-rapport au livre pour aller avec sa conception des choses. J'avais complètement oublié certains détails mais je suis totalement d'accord avec les modifications qu'elles a apportées, qui font plus de sens et ajoutent de l'émotion.
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date : 30-06-2018
J'ai trouvé la mini-série excellente (je l'ai préférée au livre personnellement). Le scénario a vraiment été bien conçu, avec beaucoup de finesse. Je ne dis pas qu'il est parfait, mais globalement il a débarrassé l'histoire de certains défauts que je lui trouve, tout en gardant ce que j'en aimais. Par exemple, il a éjecté une bonne partie des débats sur le travail et les ouvriers (AMHA ça donnait des dialogues assez lourds dans le livre, même si je reconnais leur importance dans la trame sociale du récit), bien épuré l'aspect religieux (qui avait tendance à me coller de l'eczéma) et même Margaret est beaucoup plus sympathique.

En parlant de celle-ci, j'ai enfin apprécié son personnage dans la série. Elle a toujours des préjugés, mais rien de commun avec le roman ; je la trouve moins hautaine, snob et (j'ose le dire) tête à claques. Ce n'est plus une miss "je sais tout". L'actrice a été très bien choisie à mon goût. Je trouve son jeu nickel et physiquement elle est très belle. Je l'ai trouvée exactement telle que décrite dans le livre, sauf pour la couleur des yeux et des cheveux. Même la forme de la bouche m'a paru pareille que dans le roman.
Par contre je suis toujours autant exaspérée par la scène de
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la demande en mariage[/spoiler]. Malgré toutes les explications et arguments que j'ai pu lire, je ne peux pas m'empêcher de trouver Margaret extrêmement désagréable dans cette scène. Je pense qu'au mieux, le personnage de Margaret est sacrément mal composé ici (psychologiquement j'entends), et au pire que c'est une insupportable pimbêche pour trouver que [spoiler]l'amour de Thornton la déshonore[/spoiler].

Thronton est incroyablement interprété. C'est impressionnant à quel point le physique de l'acteur rentre la description du personnage. Thornton n'est peut-être pas sensé être aussi séduisant, mais aucun des traits de Richard Armitage ne va à contre-sens des descriptions : de grands traits fermes, comme taillés dans le marbres, des yeux clairs et enfoncés, et un sourire qui illumine tout le visage, qui est est ordinairement assez dur d'aspect. Je n'aurais pu imaginer mieux. Richard est Thornton à mes yeux, il joue magnifiquement son rôle. Néanmoins j'ai trouvé la scène de la première rencontre trop exagérée. Thornton s'acharne trop sur l'ouvrier, il aurait suffi d'un ou deux coups de poings pour prévaloir Margaret contre lui, tout en gardant une certaine légitimité à sa réaction. Là, certes il a été touché de perdre des ouvriers dans un incendie, mais c'est vraiment trop de le faire frapper un homme à terre.

J'ai adoré Higgins, je connaissais déjà (et admirais !) l'acteur dans Downtown Abbey, et je lui trouve un certain charisme, même s'il n'est clairement pas un mannequin. Sa fille Bessie est différente ici par-rapport au livre mais j'aime autant, on échappe à son aspect un peu "illuminé" si je puis dire, qui a tendance à me taper sur le ciboulot.

Visuellement, les images de la série sont très jolies, il y a certes bien peu de couleurs mais ça s'accorde avec le ton de l'histoire, et les images de Hesltone en comparaison n'en sont que plus oniriques. La B.O est également très agréable.

J'ai complètement flashé sur la fin. Moi qui n'aime pas qu'on modifie les matériel de base; là j'avoue que je préfère largement cette fin, même avec toutes les incohérences historiques et les facilités qu'on peut lui reprocher. Peu importe, je trouve les scènes trop magnifiques et swoonantes, elles en valent largement la peine ! Ce sont vraiment les scènes où [spoiler]leur amour est le plus crédible, il y a tellement de tendresse qu'elle en crève l'écran. Ils se retrouvent enfin après tant de quiproquos et leur amour est une évidence.[/spoiler] Le jeu de Richard Armitage est stupéfiant, il arrive à faire passer tant de tendresse et de douceur dans son regard sur Margaret, j'étais bluffée. La scène [spoiler]qui précède le baiser[/spoiler] est sublime et parfaitement dosée. L'actrice n'est pas en reste non plus, quand elle l'aperçoit elle donne enfin toute l'étendue de son jeu et Margaret semble enfin [spoiler]accepter ce qu'elle éprouve sans honte, on dirait qu'elle vit une révélation.


Pour conclure, j'aime bien cette série, elle est moins dure que le livre et aussi plus concise (ce qui est logique) et ça joue en sa faveur pour moi. Néanmoins, je ne pense pas que ce sera le genre de série que je regarderai souvent. L'histoire et les rebondissements restent peu ou prou les mêmes et n'ayant pas eu de coup de cœur pour le livre, c'est la même chose pour la série.
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date : 25-06-2018
Une nouvelle adaptation sur YouTube du roman Emma, raconté aux spectateurs sous forme de vidéos courtes (souvent 3 minutes maximum).

Parfois c'est Emma Woodhouse qui s'adresse directement à nous, sous forme de vlog, parfois les vidéos sont clairement extra diégétiques.
Il n'y a que des sous-titres anglais qui sont disponibles mais ça reste très compréhensible avec un niveau moyen et surtout en ayant lu le roman.

Le point fort de cette adaptation c'est son aspect pro LGBT. Je ne spoilerai pas mais il y a des personnages homosexuels, bisexuels, transgenres et de mon point de vue de fan de l'œuvre originale, je trouve que ça ne dénature pas l'histoire ni les personnages. Ces derniers restent fidèles à l'esprit de ceux de Jane Austen et sont parfaitement crédibles au vu de leur rôle dans le scénario.

Je conseille à tous les fans d'Emma de jeter un coup d'œil. Les épisodes sont courts donc c'est facile de se faire une idée en en regardant une poignée. Derniers détails : la série est terminée et elle ne compte que 60 épisodes.
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date : 25-06-2018
Je n'ai pas trop aimé le film, mais il faut dire que je ne suis pas une grande fan du livre non plus. Je l'ai lu (et le relirai certainement) parce que c'est du Jane Austen, que j'aime son style et que son personnage principal est fascinant mais c'est tout.

En fait je me retrouve à plus apprécier Lady Susan que sa fille ou Reginald,
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dont je trouve le couple bien fade et nunuche
. Surtout Reginald m'énerve en fait, il est pitoyable à se laisser mener comme ça par le bout du nez ; c'est un homme de la haute société, bien éduqué, et au final il ne montre pas plus d'intelligence que Sir James qu'il se plaît pourtant à considérer de façon condescendante.
De manière générale, j'ai trouvé l'ambiance d'ensemble du film assez froide, on se croit dans un décor et absolument pas dans des lieux de vie.
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Ce qui est drôle, c'est que je trouve le film à la fois trop long et trop court. Je m'explique.
Le film essaie de rester assez fidèle au scénario pendant une très grande partie
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(jusqu'au mariage de Mr Collins)[/spoiler], sauf qu'à ce moment-là il ne reste déjà plus beaucoup de temps (à peu près 30 minutes si je ne me trompe pas) pour encore beaucoup de péripéties ! Ce qui nous donne [spoiler]la disgrâce de Darcy, "l'enlèvement" (ridicule) de Lydia, la solution à ce problème (la scène dans le cinéma est digne d'une rom com cliché) et enfin le pardon de Lizzie qui accepte d'épouser Darcy, tout ça en l'espace d'une pauvre demi-heure !
Dans le bouquin, la visite de Lizzie à Charlotte correspond à la moitié (environ).
Je pense que le film aurait gagné à voir sa durée un peu allongée (2 heures et quelques n'auraient pas été de trop) ou au pire à trancher dans les détails de la première partie (comme l'a fait Joe Wright quand c'était nécessaire).
Du coup, pour ce qui est de la sensation du film trop long, ce qui peut sembler paradoxal après ce que je viens de dire, elle découle directement du problème de répartition sur la durée. Pendant la majeure partie du film, on prend bien le temps de s'attarder sur les détails, puis on arrive presque à la fin quand on se rend compte de tout ce qu'il reste à conclure et il faut mettre les bouchées doubles. Du coup la première partie du film paraît trop longue au vu de la suite.
Peut-être qu'un spectateur qui ne connaît pas le livre sera moins marqué par ces défauts et ne verra pas le souci à voir tout se précipiter dans la dernière demi-heure mais j'avoue que ça m'a gênée.

Sinon j'ai beaucoup aimé le côté bollywoodien, l'intrigue a été très intelligemment adaptée à l'Inde contemporaine ; j'ai adoré voir une famille Bennet indienne, avec toute la garde-robe en adéquation. Et J'ai trouvé l'interprète de Lizzie assez convaincante, surtout lorsqu'elle répond par des piques ou des traits d'esprit.
Pour finir je suis totalement d'accord avec les personnes qui ont trouvé Darcy fade. Il me fait pas du tout rêver celui-là, j'en suis venue à préférer le couple Jane/Bingley.
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date : 25-06-2018
Je dois dire que c'est un film qui se laisse regarder. C'est pas le film du siècle, j'irai pas jusqu'à acheter le DVD, mais clairement il est plus sympa que je le craignais et beaucoup moins kitsch.
Par contre pour le scénario y'a pas grand-chose en commun avec le livre, c'est juste rigolo de chercher les quelques similitudes et les personnages correspondants.

Nora est très bien dans le rôle d'Elinor et c'était une bonne idée d'en faire un personnage qui a peur des histoires d'amour. Elle est intelligente, généreuse, réfléchie et calme.

En revanche ils ont vraiment pas gâté Marianne ! Ils en ont fait une bimbo stupide qui passe son temps à faire du shopping, qui ne va en cours que pour glousser avec sa meilleure amie, et sacrément capricieuse et immature. Elle passe au moins la moitié du film à geindre qu'elle veut mourir parce qu'elle est pauvre, c'est rigolo deux minutes mais ça devient d'un pénible à la longue !
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Quand elle rencontre Willoughby elle se met à rêver qu'elle va habiter une grande maison avec lui pour retrouver le statut social qu'elle avait, ce qui la fait en plus passer pour quelqu'un d'intéressé,[/spoiler] le pompon pour un personnage censé placer l'amour et la passion avant toute chose (même quand ça va trop loin). En ce qui concerne l'actrice je trouve qu'elle ne correspond pas du tout. Elle fait bien plus vieille que Nora, au point où je lui donne 10 ans de plus alors qu'elle est encore étudiante.
Je suis déçue du traitement du personnage, on aurait pu en faire une jeune fille passionnée par un art plus "moderne" que la poésie si besoin (stylisme, cinéma...) tout en conservant son côté passionnel qui attend le prince charmant de ses rêves. Là on a juste un modèle lambda de "pouf" américaine avec tout l'attirail, jusqu'aux brillants sur le téléphone (oui c'est un détail mais ça m'agace). Au moins elle reste une gentille fille qui aime sa famille, sa sœur et qui traite bien le personnel de maison. Un détail qui m'a fait rire quand même : à la fin elle se retrouve avec une jambe cassée sur un fauteuil roulant et elle trouve le moyen de porter une chaussure à talon aiguille.

Edward est sympa et Brandon est... graou. Il est vraiment super sexy.
Il y a vraiment des situations et des scènes très sympas dans ce film, notamment la fête mexicaine avec de superbes décors et vêtements.
La fin m'a un peu déroutée : Edward n'avait pas besoin [spoiler]d'emménager avec Nora et de la demander en mariage, ils auraient pu se contenter de se mettre en couple et il y aurait quand même eu moyen de caser des scènes du mariage dans le générique, après une ellipse... raisonnable.
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J'ai adoré ce film ! Au début je me suis demandé ce que c'était encore que ce truc (j'avais vu que le roman existait) et je me suis dit que ça me coûtait rien de le regarder en streaming.
Et il se trouve que j'ai passé un très bon moment, et je me suis vite retrouvée à suivre le film de manière avide. Je préviens, je n'ai pas lu le livre dont il est adapté par contre.

Déjà quand j'ai vu qu'il était très soigné, ça m'a plu tout de suite. On voit bien que c'est un "vrai" film, la production ne nous a pas fait l'affront de nous servir une ratatouille sous prétexte que l'histoire est à prendre au second degré. Le scénario peut prêter à rire, pas les techniques utilisées. L'image est très belle, la lumière bien travaillée, les décors et les extérieurs sont magnifiques, ainsi que les costumes. J'ai même trouvé que les costumes féminins étaient plus beaux à voir que dans P&P 2005 (plus travaillés).

J'ai trouvé les acteurs principaux très bien choisis. Lizzie est jolie juste ce qu'il faut, avec un petit air de défi face à l'adversité et l'actrice a très bien saisi son personnage. Darcy n'est pas vraiment beau mais je suis très sensible à son charisme ; j'ai beaucoup apprécié qu'il soit un gradé qui lutte contre les zombies : ça et son histoire personnelle (son père) expliquent très bien ses manières rudes (voire rustres) et le côté sombre du personnage. Dès la scène d'introduction j'ai été conquise. Disons que ça illustre bien le danger que représentent les zombies, et Darcy est tellement... Darcy dans cette situation. J'adore.
Jane est sublime et Bingley est le plus beau que j'aie eu l'occasion de voir, il n'y a rien à en dire.

Il y a une scène que je me repasse sans cesse, c'est la première demande de Darcy. Elle me fait pleurer de rire à chaque fois. La première fois j'étais extrêmement surprise mais en même temps excitée de voir ça, ça paraissait tellement juste (vu le contexte) étant donné le caractère de Lizzie, un régal.
De manière générale, j'ai trouvé les enjeux avec les zombies intéressants et ils ne prennent pas trop de place par-rapport aux intrigues sentimentales. Bref, un film que je conseille aux Janeites que les réécritures ne dérangent pas.
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date : 25-06-2018
J'aime tellement ce film... Par contre, contrairement à beaucoup de gens, ce n'est pas lui qui m'a fait découvrir Jane Austen, je crois même qu'il ne me disait rien quand j'ai cherché une adaptation de S&S. J'ai donc lu le livre avant de regarder son adaptation. D'ailleurs j'avais été assez déçue parce que je l'avais lu juste après P&P que j'avais adoré.

Mais le film m'a bien réconciliée avec l'histoire. Je trouve que du fait de sa durée, on peut se concentrer sur le plus palpitant et le plus intéressant de l'histoire, alors que d'habitude je suis une fervente amatrice des adaptations les plus longues. Mais ici je trouve que c'est parfait, parce qu'il faut bien reconnaître que le roman décrit de longues périodes destinées à mettre en place une situation ou des personnages, sans qu'il se passe rien de spécial, et à l'écran ça passe moins bien.

Le casting est sublime. Elinor est certes un poil trop âgée mais c'est assumé dans le scénario, mais Emma est parfaite en tant que caution raisonnable de la famille ; pour moi c'est vraiment elle qui remplace son père à sa mort. Je trouve que son attitude correspond parfaitement à ce que je m'étais imaginé en lisant : des bonnes manières, de la retenue, "never complain never explain", mais sans pour autant être insupportable de bienséance comme peut parfois l'être Fanny Price.

Marianne est... incroyable dans ce film ! Là où dans le livre elle se montre totalement inconvenante et insouciante, là le jeu a été un peu calmé et bien que parfois je trouve qu'elle exagère, je lui pardonne bien volontiers cet élan de vie un peu trop "vif" qui lui fait commettre des erreurs. C'est ce qui la rend aussi très attachante. Petit moment superficiel : physiquement je la trouve sublime, qu'il s'agisse des traits de son visage, du dessin de sa bouche, de son teint de poupée, ou de ses cheveux cuivrés et frisés, j'avoue être conquise.

Edward est assez particulier. J'aime beaucoup l'acteur, mais il joue vraiment comme s'il avait un balai dans le fondement. Ce qui fait que même quand il fait un peu d'humour, je ne sais pas vraiment comment réagir, j'ai l'impression qu'il ne sait pas ce qu'il fait. Mais de toute façon ce personnage est assez casse gueule à jouer, dans le roman il est déjà assez terne et je me demande ce qu'Elinor lui trouve...

Le colonel Brandon, là j'avoue qu'ils ont fait fort ! C'est un personnage que j'aimais bien dans le livre mais qui ne m'a jamais fait rêver ;
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j'étais heureuse pour lui et Marianne à la fin mais clairement je ne soupirais pas d'envie, je lui laissais bien volontiers.
Par contre avec Alan Rickman dans le rôle là je suis jalouse. Cet homme a un charisme et une classe, c'est absolument incroyable, et l'uniforme lui va très très bien. Il est parfait, même s'il est un peu vieux pour le rôle je le trouve extrêmement crédible.

Pour ce qui est de Willoughby perso je comprends que Marianne craque. Il est beau, il est élégant, drôle, jeune et elle le croit honnête. Quoi de plus naturel ?
Et puis il y a tous les rôles secondaires, avec mention spéciale pour sir John et sa belle-mère, qui sont maintenant mes images mentales chaque fois que je lis le livre.

Sinon je finirai juste sur le fait que ce film me fait l'effet d'une boule de guimauve : il est tellement agréable à regarder, les images sont si jolies, si douces, il est apaisant. Et la musique est vraiment sublime, un chef-d'œuvre à elle seule.
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date : 25-06-2018
J'ai bien aimé ce film, il est très agréable à voir et ça ne me dérange pas du tout qu'on extrapole sur la vie de Jane Austen. Je n'ai rien à redire sur les choix du casting par ailleurs. Par contre je n'en ressors pas absolument convaincue non plus.

Je vais commencer par les points forts du film à mon goût :
● pour commencer, j'ai littéralement adoré la scène d'introduction. Cette matinée brumeuse dans la campagne, avec seule Jane debout, déjà à son travail d'écrivain (même pour une simple lecture en famille), en chemise de nuit à chercher ses mots, jouer avec. Quelques notes sur le piano, l'inspiration revient et la voilà qui réveille toute la maisonnée en musique. J'ai beaucoup aimé l'image d'elle à son piano vue de dos, avec le titre du film qui s'affiche à l'écran.
● j'ai adoré George ; il est absolument adorable, on a envie de le protéger et de le serrer contre soi. C'est une très bonne chose de ne pas l'avoir éludé du scénario, et d'avoir utilisé la langue des signes. J'adore sa complicité avec Jane, notamment la scène
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où il se place entre elle et Tom dans la forêt pour la protéger : je fonds.[/spoiler]
● la complicité de Jane avec Henry fait plaisir à voir. En lisant la biographie de Claire Tomalin j'ai vraiment eu l'impression que c'était son frère préféré et je trouve qu'il y en a un écho à l'écran.
● Wisley ! J'adore ce personnage ! On le découvre très réservé, voire pataud et même un peu ahuri au début du film, pour se rendre compte peu à peu que c'est un vrai gentilhomme. Très doux, gentil et juste, et qui tient Jane en haute estime pour ce qu'elle est : un écrivain et une femme indépendante d'esprit. [spoiler]Je ne regrette pas de ne pas voir Jane l'épouser mais je pense qu'il aurait pu lui convenir (dans le film bien sûr), un peu comme Marianne finit par aimer Brandon[/spoiler]. C'est assez drôle, vu le parallèle qu'ont fait certains entre Tom et Willoughby. Bref mon chouchou du film. [spoiler]Moi je l'aurais bien épousé si j'avais eu besoin d'un mari.[/spoiler]
● de manière générale j'ai trouvé les images du film très jolies, et les costumes magnifiques.
● la scène de cricket m'a beaucoup plu ; elle m'a paru réaliste, mais drôle et légère en même temps. Un moment d'évasion et de distraction pour tout le monde, même pour les moins riches qui travaillent le reste du temps ; ça m'a beaucoup fait penser à l'introduction de Northanger Abbey, à la description de Catherine. Par contre la scène qui a suivi m'a énormément surprise ; je ne sais pas à quel point elle peut être appropriée d'un point de vue réalisme historique, [spoiler]mais voir les deux garçons les fesses à l'air m'a bien fait rire je l'avoue[/spoiler].
● [spoiler]la fin du film est très belle, quand on la voit plus âgée retrouver Tom[/spoiler]. J'ai trouvé les scènes ainsi que les acteurs très justes, rien n'était de trop. Le parallèle qui est fait lors de sa lecture avec P&P est très émouvant et le passage lu extrêmement bien choisi.

Maintenant passons aux choses qui fâchent :
● déjà, j'ai un peu de mal avec le personnage de Jane. Peut-être que celle que j'imagine n'existe que dans mon imagination, mais même jeune je l'imagine pleine de mordant, de sarcasme et de piquant. Avec une petite touche "sombre" si j'ose dire, loin de la demoiselle parfaite. Mais en même temps je l'imagine parfaitement capable de donner le change avec ses bonnes manières, se contentant de laisser échapper quelques piques qui désarçonnent les autres personnes présentes. D'ailleurs dans la biographie que j'ai déjà mentionnée, l'auteure évoque la lettre d'une personne qui a rencontré Jane alors que cette dernière était très jeune (dans les 12 ans je crois) et elle l'avait trouvée assez bizarre et fantasque. Claire Tomalin a émis l'hypothèse que la jeune Jane devait avoir une intelligence, un esprit et un humour (noir ?) tels qu'ils pouvaient être assez mal vus. Je dois avouer que c'est une idée qui me séduit énormément, et me vient en pensée une remarque assez horrible qu'elle avait faite. Elle parlait d'une femme de sa connaissance, mariée à un homme laid, qui avait fait une fausse couche et avait donc accouché d'un bébé mort-né : elle avait dit dans sa lettre qu'elle avait dû par inadvertance regarder son mari (ce qui avait provoqué la fausse couche). Vous comprenez donc que je trouve donc celle du film un poil trop douce à mon goût.
● ensuite l'autre défaut majeur que je rapproche au film est [spoiler]le peu de crédibilité de son histoire d'amour[/spoiler]. Je trouve que tout est beaucoup trop rapide ! Dans la réalité, Jane et Tom se sont fréquentés plusieurs mois et d'ailleurs les héros de ses romans passent en général autant de temps pour tomber amoureux. Il y a peu d'indicateurs temporels dans le film mais il n'y que quelques scènes entre Jane et Tom : la rencontre ; la discussion dans la forêt ; le premier bal ; la discussion dans la bibliothèque et la soirée à la foire. Après ça on arrive au 2ème bal [spoiler]où ils se déclarent leur amour : "I'm yours", perso je trouve ça un peu fort pour le peu de relation qu'ils ont réussi à débuter,[/spoiler] d'autant qu'ils ne commencent à discuter vraiment ensemble sans s'aboyer dessus qu'à partir de la bibliothèque. Et encore, je suis généreuse.
Du coup je trouve le tout assez peu crédible, on nous demande seulement de croire le scénario sur parole [spoiler]quand il nous dit qu'ils s'aiment[/spoiler]. Par contre je dois reconnaître que les acteurs jouent bien [spoiler]les amoureux, une fois que leurs personnages sont supposés s'aimer
. Les scènes tristes sont émouvantes.
● de manière générale, je dirai qu'à mon goût, il manque un petit quelque chose au film pour le rendre vraiment inoubliable, cette petite étincelle qui rend certaines œuvres magiques.

Bref, je conclurai en disant qu'à mon humble avis, je considère ce film comme sympathique, mais qu'il ne s'agit pas du film du siècle.
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date : 25-06-2018
Il y a quelques idées bien traitées, des scènes pas mal transposées mais à côté de tous les défauts que je lui trouve, le résultat est très très mitigé.
La première partie du film est particulièrement pénible et j'avoue avoir eu envie d'arrêter, heureusement après la scène de la première fête, le film devient un peu plus agréable à regarder.

Pour commencer, c'est vraiment un teen movie des années 90 dans ce qu'il a de plus typique (et donc de pire au passage). L'esthétique est... particulière, les looks bien datés mais ce n'est pas le pire pour moi. Ce que je déteste, c'est l'exposition de la culture populaire américaine primaire : Californie, lycée pour gosses de riches, avec des groupes bien marqués et bien sectaires.

Cher m'est apparue au début comme le véritable cliché de la dinde blonde fille à papa. C'est d'un pénible ! Je sais qu'il faut planter le décor mais là c'est une véritable caricature alors que, comme elle le montre par la suite, elle est loin de se réduire à ça. Et même dans le roman, où Emma a beaucoup de défauts, elle est clairement intelligente, intéressante, et généreuse. Bref, vu que c'est un personnage que j'affectionne beaucoup, j'ai énormément de mal avec ce tableau.
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Heureusement il y a quelques points positifs : Cher est aussi autoritaire qu'Emma, elle attend l'amour comme elle plutôt que de se caser par principe, et elle aime jouer Cupidon.[/spoiler] D'ailleurs, on voit bien que son personnage évolue beaucoup vers la fin. Elle réfléchit, se remet en question et cherche à se rendre utile ; elle mûrit vraiment.

Son père est complètement insupportable. Il n'est pas du tout fidèle à M.Woodhouse, mais surtout il est rustaud, extrêmement désagréable et je dirais même agressif dans la première partie. Par la suite il devient plus agréable. C'est à ce moment-là qu'Emma montre qu'elle prend son rôle de maitresse de maison au sérieux d'ailleurs.

Josh est assez mignon, je suis plutôt satisfaite du personnage, et après réflexion, c'était une excellent idée de lui créer un semblant de lien familial avec Cher. La différence d'âge et de maturité a été bien illustrée avec le fait que l'un est au lycée et l'autre à la fac.

Par contre, il y a un personnage que je ne supporte pas, c'est Dionne. Honnêtement, j'aurais préféré que les scénaristes suppriment le personnage d'Isabella plutôt que de vouloir à tout prix le remplacer par cette amie qui ne sert strictement à rien dans l'intrigue. Rien ne la rapproche du personnage initial, ni son lien de parenté (inexistant) avec Cher, ni son couple avec un garçon sensé être le frère de Knightley.
Parlons-en de son copain d'ailleurs. Je pense que l'équipe du film comptait en faire une caution humour mais personnellement je l'ai trouvé absolument insupportable. Je sais que c'est une facilité de faire de l'humour sur le dos d'un couple qui se dispute sans cesse (et je n'aime pas ça du tout) mais alors là, c'est le pompon sur la Garonne ! Je ne vois absolument pas ce qui les rapproche en fait, ils sont tout le temps en train de s'engueuler devant un public, et en plus ils se manquent totalement de respect, Murray est tout le temps en train de faire des commentaires dégradants (voire misogynes) sur sa copine, et elle est toujours en train de se comporter en cagole comme on dit par chez moi. Alors quand on pense qu'ils sont la transposition du couple Isabella/John euuuh comment dire... C'est encore pire, si c'est possible.
D'ailleurs la scène qui se passe sur la voie rapide n'a aucune utilité dans l'intrigue et en ce qui me concerne elle ne m'a pas arraché un seul début de sourire.

Sinon le personnage de Tai est assez convaincant. Elle est perdue dans ce nouveau milieu et c'est Cher qui va faire son "éducation", au point [spoiler]qu'elle se laisse complètement détourner d'un mec qui lui plaît pour un qu'on choisit pour elle. Par contre après son sauvetage par "Franck" elle devient insupportablement snob et hautaine. C'est plus marqué que dans le livre ou ses adaptations mais c'est un choix qui peut se défendre, pour bien appuyer le fait que c'est l'œuvre de Cher.[/spoiler]

Le personnage d'Elton est bien caractérisé aussi, c'est bien le mec un peu "beau gosse" qui a des vues sur Cher à cause de sa position sociale, et il se montre aussi très lourd. [spoiler]Je pense notamment à cette scène où il insiste pour ramener Cher chez elle alors qu'il est clair qu'elle n'en a aucune envie, et lorsqu'il se fait repousser dans la voiture, il insiste à de nombreuses reprises. Mais l'idée de la transposition de la scène de la calèche dans une voiture est parfaite. En revanche la scène du portrait qui devient une photo n'est pas aussi judicieuse. Dans le livre, M.Elton complimente les talents de peintre d'Emma mais les autres pensent qu'il admire Harriet. Dans le film, il est assez difficile de croire qu'il demande une photo de Tai juste pour flatter Cher de ses talents de photographe. Le quiproquo est peu crédible et perd toute son efficacité.[/spoiler]

Le personnage de Christian m'a assez plu. En revanche je ne comprends pas pourquoi ils ont fait en sorte de le faire se comporter de manière aussi séductrice avec Cher. [spoiler]Dans le livre ça avait son utilité mais ici ça n'a strictement aucun intérêt, à part induire tout le monde (et pas seulement la jeune fille) en erreur. D'ailleurs je me suis posé des questions sur son orientation sexuelle bien avant d'apprendre qu'il était gay. L'avantage de son homosexualité c'est que ça supprime plusieurs problématiques qui n'étaient pas essentielles à l'histoire, et difficiles à caser de manière crédible en aussi peu de temps (Jane, Tai...).[/spoiler]

Je passerai assez rapidement sur la fin du film. [spoiler]C'était une bonne idée de remplacer la scène des excuses par une collecte.[/spoiler] C'est ce qui permet de montrer que Cher est capable d'empathie et de maturation. [spoiler]Et la scène du baiser est très mignonne, je l'ai trouvée assez naturelle.

Par contre, je me demande si je suis coincée, mais est-ce que je suis la seule à être un peu surprise par la désinvolture avec laquelle les personnages parlent de drogue ? Drogue douce certes, mais ils l'évoquent avec tellement de légèreté... Désolée mais vu le rapport aux drogues qu'a Travis, moi aussi j'aurais cherché à détourner Tai de lui, faudrait voir à pas oublier qu'ils n'ont que 16 ans dans le film.

Pour conclure, je dirai que la première moitié du film est un ramassis de clichés, mais que la suite redresse (un peu) la barre. Bref, je ne regrette pas de l'avoir regardé, mais étant donné que j'en avais lu beaucoup d'éloges sur internet, comme quoi c'était une bonne transposition, je dois avouer que je suis assez déçue. J'ai largement préféré Bride & Prejudice.
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