Toute cette polémique comme quoi "American Sniper" serait un film de propagande n'a juste pas de sens. Certes, il est assez patriotique et certaines réflexions peuvent pousser à cette interprétation, mais les propos du personnage central ne sont pas ceux du film. Lui explique au contraire que les américains ont tendance à glorifier et célébrer les snipers alors que la réalité du terrain est bien différente et qu'ils n'arrivent pas à l'appréhender. Je ne trouve pas qu'"American Sniper" pose problème sur le fond. Il montre comment Kyle n'arrive plus à se défaire de la guerre même dans le cadre privé. J'aurais aimé en revanche qu'on voit encore plus de fêlures de ce personnage, qu'il soit encore davantage malmené. Il garde trop de composition, son évolution psychologique reste sous-jacente. L'histoire d'amour/de famille ne passionne pas non plus. En fait le film offre une vision intéressante mais pas percutante (à quelques exceptions près, la perceuse par exemple), le traitement est plutôt classique (guerre, retour à la famille où le souvenir persiste. Sur le même sujet voir "Brothers", "Démineurs",...). Par contre la performance de Bradley Cooper est très juste, et j'ai aimé aussi la manière dont Eastwood a filmé un combat pendant une tempête de sable. Mais "American Sniper" reste mineur dans sa filmographie à mes yeux.

Si la mise en scène n'est pas vraiment au top, le film touche par sa tendresse et sa sincérité. Le personnage de Julien n'est pas juste un prétexte pour créer une histoire larmoyante, au contraire on lui a donné une identité, une personnalité, une existence propre. Oui, le film frôle souvent les clichés dans l'histoire familiale et abuse du faux suspens à la fin, mais on se laisse porter par ce récit de courage et de persévérance. Et j'ai vraiment apprécié la prestation très juste de Jacques Gamblin.

Un film trop gentillet, trop bien-pensant et avec un message réchauffé. Certaines situations sont même absolument clichées: que se passe-t-il lorsqu'une juive et un noir croisent deux policiers blancs? Ils se font contrôler et essuient des commentaires racistes. Forcément. Et lorsqu'une

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bombe est posée dans une synagogue, le personnage de Morgan Freeman dit que ce sont "toujours les mêmes" qui dont ça. Sous-entendu: les blancs? Par moments, le film semble verser involontairement dans ce qu'il dénonce, le racisme. Mais à mon avis c'est surtout que le film est très maladroit et timide dans ses propos. Et il est aussi assez ennuyant. Au final rien ne passe: ni le message ni l'émotion des personnages. Un Oscar du meilleur film qui fait un flop (mais COMMENT a-t-on pu le préférer au "Cercle des poètes disparus"??).

Un film à la beauté incomparable, autant sur le plan visuel qu'émotionnel. On arrive à s'attacher aux personnages sans que le film s'attarde pendant des heures à les présenter. "Le Patient anglais" est tout à la fois une fresque historique, une grande histoire d'amour et une peinture splendide du désert (d'ailleurs, tout finit par devenir le désert, même les draps d'un lit par exemple). Juliette Binoche est bouleversante. Je ferais aussi un sort à la musique que j'avais complètement ignorée au premier visionnage mais qui m'a impressionnée lorsque je l'ai réécoutée. "Le Patient anglais" est un film incroyable et émouvant (la fin en est le plus bel exemple) que je suis capable de revoir encore de nombreuses fois.

L'idée du film m'a vraiment attirée, malheureusement même si la mise en scène est impeccable, il échoue en tant que thriller. Pour deux raisons: le scénario est trop prévisible, j'avais tout deviné une heure avant la fin, et autre problème de scénario (mais je ne sais pas si c'est déjà comme ça dans le livre?), ce sont les motivations totalement bancales du tueur. Un petit Eastwood.

Une jolie surprise pleine de tendresse, d'émotions et en même temps ponctuée de scènes spectaculaires. Visuellement, "Les Nouveaux Héros" est impeccable, les décors sont foisonnants d'inventivité et je trouve la 3D plutôt bien exploitée aussi (scène du 1er vol). Outre cet univers flamboyant, l'histoire est réellement touchante, surtout dans toute la première partie qui est ma préférée. Lorsqu'on arrive dans tout ce qui est combat/action, l'histoire est un peu prévisible et les personnages secondaires et les "méchants" auraient pu être davantage développés. Le héros traverse aussi des passages obligés de beaucoup de personnages de films d'animation, à savoir:

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perte d'un proche -énormément de héros sont orphelins-, un échec qui le remet en question, puis il se réconcilie avec sa douleur et parvient à "gagner"[/spoiler]. Si certains aspects du scénario sont donc téléphonés ([spoiler]j'avais réussi à anticiper la mort de Tadashi et la "résurrection" de Baymax à la fin), cela n'amoindri pas le plaisir visuel et émotionnel. La plus grande réussite du film étant Baymax, tellement attachant et original. "Les Nouveaux Héros" m'a ravie. Et j'adore la chanson du générique de fin.

Je l'ai un peu mieux aimé que le premier, en particulier parce que l'univers visuel est mieux développé (les décors surtout). La musique est toujours au top et les interprétations de qualité. J'ai aimé les nouveaux personnages du Pingouin et de Catwoman, mais je regrette une sous-exploitation psychologique (pour Batman aussi). Par exemple, il n'y a aucune transition entre les deux personnalités de Selina Kyle. Le film est uniquement un divertissement, ce qui est déjà pas mal, mais il manque de profondeur.

Ni plus ni moins que ce à quoi on peut s'attendre: c'est stupide, mais ça fait passer le temps. On rit pour rien. L'histoire est complètement tarabiscotée et c'est dommage que l'aspect "hypocondriaque" se perde en route. "Supercondriaque" n'ennuie pas mais ne casse pas non plus trois pattes à un canard.

Une grande fresque qui montre comment l'évolution de la société texane et de ses mœurs bouleverse l'équilibre des différents personnages, comment elle influence leur famille. Au-delà du sujet intéressant, le film est porté par l'interprétation impeccable de trois grands acteurs. Et pourtant, il passe très lentement.

Un film très intéressant qui choisit de se focaliser sur une période précise de la vie de Truman Capote et de montrer l'impact qu'ont les évènements sur lui. Le film doit énormément à la performance de Philip Seymour Hoffman qui est transfiguré. L'histoire du film, comme certainement de "De sang froid", s'avère sombre et complexe à démêler. Il y a notamment des ambiguïtés perturbantes dans les liens que développent Capote et Perry. "Truman Capote" est finalement le cheminement d'un auteur qui va faire partie de l'histoire qu'il compte retranscrire. Et ce très bon film m'a donné envie de lire le livre.

J'ai aimé la présence de François Truffaut à l'écran et quelques jolies scènes, par exemple à la fin quand son personnage "communique" avec un petit alien. Mais sinon je n'ai pas retenu grand-chose du film, je n'ai pas été passionnée par l'histoire des visions qui frappent plusieurs personnes et qui les rendent dingues. Visuellement réussi mais pas transcendant sur le plan narratif.

Un film qui a je trouve une bonne idée de scénario mais qui n'est pas bien exploitée. Le film ne propose aucun développement de personnage ou émotionnel alors que l'histoire avait la capacité de produire une œuvre intense. Au lieu de cela, beaucoup de choses sont passées sous silence ce qui fait qu'on n'arrive pas à s'accrocher à ce qui se passe et affaiblit le potentiel de l'ensemble, qui aurait mérité de l'approfondissement. Et je n'ai pas pu m'empêcher de noter un certain racisme dans le film, une vision diabolisée des indiens (sauf pour "Look"). Par exemple,

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Ethan préfèrerait tuer Debbie plutôt que de la voir devenir une comanche. A un autre passage, il voit des folles, et fait remarquer "Ce sont des comanches". Dommage d'être tombé dans ce manichéisme trop fréquent dans le western. Côté positif, j'ai apprécie le personnage de Martin. Sinon je ne retiens pas grand-chose de "La Prisonnière du désert", dont j'espérais mieux.

"Imitation Game", ou la tragédie d'un homme qui a toute sa vie été persécuté et contraint de garder des secrets. Incapable de communiquer avec les autres, il préférera décrypter des signaux de guerre. C'est un film très intelligent. On imagine que ça va être très ennuyant parce qu'assez technique, mais non. Tout d'abord parce qu'il y a un humour involontaire de la part du personnage de Turing. Ensuite, c'est de cette tentative de cryptage que vient tout le suspens du film, qui a en plus le mérite de ne pas perdre cet aspect scientifique à la moitié du film comme le faisait "Une merveilleuse histoire du temps". Le film mêle du début jusqu'à la fin la vie personnelle et professionnelle de Turing.

Habituellement, je ne suis pas fan des flash-backs et voyages entre plusieurs époques, mais je trouve que ça fonctionne bien ici. Cela ne rompt pas la fluidité du récit et ne rend pas la lecture moins claire. Ordinairement, on montre comment est le personnage à la base, puis comment il va changer. Ici, on le voit changer, mais je crois qu'on ne comprend qui il est que vers la fin, lorsqu'on apprend

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que son amour de jeunesse, Christopher, est mort. Ce n'est qu'à partir de là qu'on réalise que Turing est inéluctablement seul, qu'il traîne un fantôme. Il a perdu le seul être capable de le comprendre, et il tentera de reconstruire son souvenir à travers les maths et la machine qu'il nommera comme lui.. Le film est donc malin dans le dévoilement progressif d'éléments importants.

Et partout, il y a la marque de l'"imitation". Tentative d'imiter la connexion qu'avait Turing avec Christopher à travers la machine. Volonté de Turing d'être comme les autres, d'imiter la manière dont ils interagissent.

Enfin, j'ai aimé le regard neutre et nuancé porté sur ce personnage (quoiqu'il y ait un basculement dans les dernières secondes), la volonté de ne pas nous fournir toutes les réponses. "Imitation Game" est d'une grande maîtrise, est important pour faire connaître Alan Turing, mais est aussi et surtout, un film captivant qui procure une belle émotion.

Un "Batman" inventif porté par une bande-originale incroyable (merci Danny Elfman!). Michael Keaton est un Batman assez élégant. Mais j'ai tellement aimé la saga de Nolan que celui-ci souffre un peu de la comparaison. En termes de noirceur, d'évolution des personnages et d'intensité, ce "Batman" ne fait pas le poids. Il est parfois un peu kitsch et tombe dans certains clichés, notamment dans la romance sans intérêt où la femme devient une demoiselle en détresse sur la fin. Je n'ai pas été plus emballée que ça, mais le film se laisse regarder, il reste un divertissement sympathique.

"Foxcatcher" montre comment la société américaine ignore ses champions et admire la violence. Elle se trompe en fait de héros. C'est ce besoin de reconnaissance qui va rapprocher Du Pont (qui cherche à attirer l'attention de sa mère) et Mark Schultz, et dans leur quête de victoire, ils vont sombrer.

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Mark évitera le pire grâce à son frère, mais Du Pont ne supportera pas de voir son champion lui échapper. Et toutes ces thématiques se dégagent progressivement pour n'être évidentes que dans les dernières minutes. Dommage que le reste du film ne soit pas aussi percutant. Pour un film traitant de la lutte, "Foxcatcher" manque de dynamisme, et cela s'explique par le fait qu'il est moins un film de sport qu'un thriller psychologique. Le fait divers a plus de place que la lutte. Bennett Miller a une maîtrise remarquable de sa mise en scène, mais le film ennuie assez car il traîne dans son développement et aurait gagné à être plus organique. On sent qu'une ombre plane dès le départ sur les personnages, mais cela ne nous provoque rien. Je pense qu'il est encore plus long quand on ne connaît pas l'histoire et qu'on ignore qu'il y aura un sursaut à la fin. En résumé, un film intelligent (et bien interprété, surtout par Channing Tatum) mais pas prenant.

Clint Eastwood tord le cou au mythe du western et à sa tendance à glorifier la violence en faisant de son personnage principal une ordure tout autant qu'un héros (pour les prostituées notamment). Pour le coup, le titre en VO comme en VF est impeccablement choisi, dépeignant le caractère indomptable de Munny. J'ai aimé qu'il n'y ait aucun manichéisme, que chaque personnage et chaque "camp" ait quelque chose à défendre, à dire, et des horreurs à se reprocher. Il règne aussi une certaine mélancolie par moments. Il n'y a pas à dire, Eastwood sait y faire.

Une histoire, des personnages et un univers pas très intéressants malgré le bon postulat de base. Tout est trop artificiel, l'histoire comme la mise en scène qui en fait trop. Bradley Cooper joue bien, mais il ne réussit tout de même pas à rendre ce film plus passionnant.

Un beau film, une belle histoire d'amour jamais trop mièvre. L'interprétation d'Eddie Redmayne et la musique sont pour moi les plus gros points forts du film. J'aime aussi que le combat de Stephen contre la maladie ait été envisagé à deux, avec sa femme Jane. Honnêtement j'ai mieux aimé la première partie à Cambridge, où sa vie personnelle et professionnelle sont mélangées. Le travail de scientifique se perd un peu ensuite et le film choisit de se focaliser presque uniquement sur la famille et il devient un peu moins fouillé. Le discours de Stephen à la fin ("Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir") frôle le cliché (à cause de l'ovation de la foule surtout). Néanmoins c'est une histoire incroyable et un film qui parvient sans peine à émouvoir.

"Mad Max" accroche grâce à son ambiance "sale", au traitement de la délinquance routière et aux cascades incroyables. Je trouve par contre que le contexte de l'histoire est très mal amené, je n'avais pas du tout compris l'histoire d'affrontements pour le pétrole etc., je n'avais même pas réalisé que c'était un film d'anticipation. La fin est un peu expéditive, un peu trop facile, le face-à-face aurait pu être bien plus intense. Par contre, j'ai apprécié le fait que contrairement à ce qui se passe dans beaucoup de films,

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la famille du héros ne meurt pas dès le départ, mais au contraire à plus de la moitié du film, ce qui laisse le suspens s'instaurer. "Mad Max" impressionne parfois, laisse perplexe d'autres fois, ce qui laisse une sensation mitigée.

Que dire, si ce n'est que ce film est un ratage du début à la fin? L'histoire est sans intérêt, elle nous sert des scènes de bataille sans aucun sens derrière, la photographie et l'image en général sont très moches, et la musique est lourdingue au possible, appuyée à l'extrême dans les scènes dramatiques. Les personnages n'ont aucun développement, d'ailleurs les camarades de Michael Fassbender sont introduits en se présentant autour du feu... rien de plus superficiel. La mort ou la survie des personnages laisse parfaitement de marbre. Et évidemment on nous sert une histoire d'amour clichée. Mais qu'est venu faire un acteur génial comme Michael Fassbender là-dedans? "Centurion" accumule les catastrophes, je crois que le seul objectif du film était de donner quelques scènes un peu sanglantes sans chercher à y ajouter rien de plus. Insuffisant.

Un film... horrible, la fin en tout cas, qui est vraiment ce qui marque. C'est vrai que certains éléments de l'histoire sont peu crédibles, et parfois les avis au sein de la famille sont trop tranchés (le père et la fille pro-nazis, évidemment les deux seuls blonds, et la mère et le fils plus ouverts), mais cela se nuance sur la fin. Je n'ai pas trouvé les personnages très intéressants, mais la vision proposée par le film reste originale (une page noire de l'histoire à travers le regard de l'enfance). La fin choque vraiment, on se dit qu'ils ne vont pas oser aller jusqu'au bout de l'idée, et finalement si, et ils ont du mérite pour cela. Il n'y a qu'avec ce résultat que le père se rend compte de l'horreur du projet qu'il mène. Et cette dernière image du baraquement rempli de pyjamas est pertinente: elle montre que chaque personne a dû le vêtir, se déguiser, comme Bruno, sans avoir conscience des conséquences que cela allait entraîner. Idem pour le père qui a mis son uniforme sans savoir ce qu'il impliquait (d'ailleurs la grand-mère elle-même affirme qu'il se déguise). Enfin bref, un film qui frappe surtout pour son dénouement choc, et qui porte un regard nouveau (qui ne fera pas l'unanimité) sur les camps de concentration.

Ce film m'intriguait depuis un bout de temps, car imaginer Martin Scorcese réaliser un film sur le Christ était assez surprenant. Au final, peu importe l'opinion religieuse du spectateur, le sujet du film est surtout un parcours spirituel et la difficulté de s'y tenir. On voit Jésus comme étant un homme plein d'interrogations et de doutes. Les objections qui lui sont opposées par Judas en particulier sont assez légitimes et j'ai aimé le fait que le film ose poser certaines questions et qu'on voit Jésus être ébranlé. Son plus grand désir est d'être un homme normal avec une vie normale et non un prophète, et en cela sa "dernière tentation" sera aussi la plus forte. Je trouve ce dilemme final particulièrement intéressant, et il montre même que

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mourir sur la croix est le choix de Jésus, que c'est ce qu'il a estimé le mieux. Je me moque pas mal de l'exactitude du scénario par rapport aux récits bibliques, je prends le film pour ce qu'il est, et il m'a bien plu, d'ailleurs les 2h40 sont bien passées.

"Taken" est un film souvent improbable. La fille arrive à crier des détails sur ses agresseurs alors qu'elle se fait enlever? Sérieux? Le père arrive à voir le reflet de Peter sur une photo? Vraiment? Et j'en passe et des meilleures. Bizarre aussi que le personnage de Liam Neeson ait au début tout du père angoissé et qu'au moment précis où Kim se fait enlever, il fait preuve d'un sang-froid inimitable. On a retourné la psychologie de ce personnage en un instant de manière incongrue. Beaucoup de choses qui dérangent, mais au-delà de ça, "Taken" reste un thriller musclé et efficace qui n'ennuie jamais.

Waouh, que d'émotions. "Paris, Texas" est un film sur le vide de l'existence de ses deux personnages centraux, Travis et Jane, et sur la façon dont ils vont progressivement se reconnecter au monde. On suit surtout Travis, mais

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ce sera Jane qui y parviendra sans doute le mieux, puisque Travis s'en va à nouveau, reste dans la marge. C'est un film profond, réfléchi, avec une émotion en latence qui surgit dans les vingt dernières minutes. Il ménage un suspens sur le passé des personnages qui se révélera en nous touchant au plus profond de nous-même. La mise en scène est d'une grande précision (je suis curieuse de voir d'autres films de Wim Wenders). "Paris, Texas" m'a atteint par son humanité et sa sincérité.

Un film noir et en même temps grandement poétique. Il a à la fois la grâce et la brutalité, la contemplation et le sursaut, et tous ces ingrédients se marient pour donner un film superbe d'intelligence. La mise en scène est juste géniale. "Hana-bi" montre les choses qui aident les personnages à se raccrocher et à la vie (l'amour, la beauté, les fleurs) et celles qui les en éloignent (violence, maladie, mort) et qui souvent finissent par dominer. Le film est tout à la fois terrible et magnifique. Les états d'âme des personnages sont souvent plus importants que l'intrigue "policière" (les yakuzas je veux dire), et on arrive même à les appréhender sans qu'ils aient à dire beaucoup de mots. J'ai été surprise et frappée par "Hana-bi", un autre exemple de ce que le cinéma japonais peut donner de meilleur.

Quel film! Quelle histoire! Je l'adore, je peux le revoir encore et encore et toujours l'aimer davantage. Il montre comment on peut, avec de la détermination, surmonter toutes les épreuves, et comment l'envie de vivre pleinement peut rendre fort. La musique de Thomas Newman est à tomber par terre. J'ai l'impression que "Les Evadés" enchaîne les scènes cultes, il happe le spectateur sans relâche et l'émeut profondément. Il le surprend aussi,

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ne lui révélant les plans d'Andy que lorsque 19 ans ont déjà passé dans le film. Je ne crois pas exagérer en disant que c'est un film exceptionnel.