Un film à l'ambiance envoûtante, porté par un jeu d'actrices (Juliette Binoche et Kristen Stewart) remarquable. Une intéressante et ambiguë réflexion sur l'univers des actrices. Captivant.

Xavier Dolan, mon petit chouchou.

Encore une réussite, indéniablement. L'utilisation du format du cadre pour appuyer l'histoire tient du génie, les acteurs sont merveilleux et l'histoire bascule de la comédie au tragique à chaque scène. Certaine sont d'ailleurs d'une intensité éblouissante. Le film laisse une douce impression de mélancolie et est une vraie bombe émotionnelle. Il mérite amplement son Prix Du Jury.

On retrouve immédiatement l'ambiance sombre, glauque et percutante des films de David Fincher. Un scénario bien retors mis en scène magistralement. Le personnage d'Amy m'a fascinée comme l'ont rarement fait des personnages de film. Un film vraiment captivant.

Une oeuvre belle et tortueuse, portée par une ambiance étrange, décalée, et un personnage principal, Kat, qui se débat à la fois pour trouver sa place dans le monde (comme tout adolescent) et pour trouver un sens à la disparition de sa mère. La réalisation est maîtrisée, les acteurs sont bons et l'histoire bien ficelée. La relation entre la mère et Kat est complexe et fascinante.

Les actrices portent le film, elles sont parfaites dans leur rôle et Mélanie Laurent arrive vraiment à instiller une ambiance oppressante. Lou de Laâge est fascinante en Sarah et il est facile de s'identifier à Charlie. L'évolution d'une obsession, d'une relation malsaine, est décrite avec beaucoup de justesse. J'aimerais vraiment revoir ce film, mais avec un public un peu moins bruyant, parce que là du coup, on m'a vraiment gâché ma séance.

Une fiction qui tourne autour de Pablo Escobar, grand ponte de la drogue en Colombie dans les années 80. C'est construit comme un thriller et j'ai été positivement surprise. Benicio Del Toro est très convaincant en Escobar et amène une tension chaque fois qu'il apparait à l'écran. J'ai été très surprise par Josh Hutcherson qui est vraiment pas mal dans son rôle. Sinon le film est plutôt bien construit et tient en suspens jusqu'à la fin. Mention spéciale au passage où Nick conduit vers la grotte (aller et retour) et à la scène où Escobar est acclamé par la foule.
Un bon petit film.

Bonne surprise. Jake Gyllenhaal est épatant en sociopathe, à la fois effrayant et fascinant. Avec une mise en scène rythmée, une atmosphère très sombre et une bonne dose de cynisme, c'est une escalade dans "l'horreur des médias" grisante.

Je l'ai trouvé plutôt linéaire, convenu... son principal intérêt réside dans le fait que ce soit une histoire vraie, et il a eu une sacré vie le bonhomme ! Mais c'est tellement hollywoodien que j'ai eu parfois un peu de mal à y croire. La partie la plus chouette, pour moi, est celle où ils sont sur la mer.

Différents sketchs avec un sujet central : le pétage de plomb. Certains sont très drôles (celui des voitures en tête, l'avion, le mariage) et d'autres un peu moins. C'est complètement allumé et ça fait du bien.

Très d'actualité, il marque surtout par l'absurdité qu'il met en avant. Certains passages sont très touchants et le film a sa propre mélodie, qui mêle la beauté à la cruauté. Il montre avant tout des hommes, déchirés par des actions qu'ils ne semblent même pas comprendre. Les personnages sont tous très vivants et touchants.

Je l'ai vu sans vraiment savoir à quoi m'attendre, essentiellement pour la présence de Michael C. Hall. Et je dois dire que j'ai été positivement surprise. L'intrigue change de direction à plusieurs reprises, et ne tombe pas dans les pièges/clichés qu'on voyait venir des km avant. Donc avant tout, je dirais que c'est un film surprenant. Il est aussi assez réaliste : le personnage principal est un type très banal, à qui il arrive des évènements qui le remettant en question : mais il ne se met pas à devenir rambo pour autant et c'est rafraichissant. Il y a juste la fin qui n'est pas à la hauteur du reste du film, même si elle est logique pour ce film, qui se vit plutôt comme un voyage initiatique sur soi-même (enfin pour le personnage).

J'ai beaucoup aimé Imitation Game, il aborde pleins de sujets différents : la guerre d'un point de vue assez novateur (personnellement, je n'avais jamais entendu parler d'Enigma et de la petite cellule occupée à tenter de le résoudre), j'ai aussi découvert la naissance de l'ordinateur et son créateur (Turing), la façon dont étaient traités les homosexuels à cette époque (c'est révoltant, je dirais même gerbant) et les femmes (avec un passage assez drôle notamment). Bref, c'est complet, c'est intéressant. Et Benedict Cumberbatch joue très bien !

Je suis... en admiration, je crois. Ca faisait longtemps que je n'avais pas autant eu peur devant un film. L'ambiance et la musique surtout rappellent du Carpenter, et il y a de la tension tout au long du film. Je crois même avoir développé une phobie des "gens qui marchent". Le pitch est très simple mais la réalisation fait qu'il est redoutablement efficace. Certaines images et impressions m'ont hantée toute la journée. Il a vraiment quelque chose de modeste qui le sort du lot des films d'horreur qui sortent actuellement.

Probablement un des films qui m'ont le plus terrifiée ! Chaque plan est porteur d'une ambiance sombre et pesante et rien que le fait de repenser aux couloirs de l'hôtel me donne la chair de poule… Un chef d'oeuvre du genre.

Un film avant tout émotionnel, d'une glaçante beauté et d'une profonde tristesse. Toujours parfait dans la mise en scène, il parvient à nous faire ressentir la solitude du personnage principal. Il est d'une justesse touchante.

Le scénario est conventionnel mais j'ai tout de même bien flippé (et ce n'est pas chose courante). En fait, il s'agit du premier film de l'Histoire humaine où j'ai crié devant (une seule fois, je tiens à le préciser pour mon amour propre).
Néanmoins, je ne peux que le qualifier de terriblement efficace dans son genre !

C'est un film qui divise car il est loin d'être parfait. Mais c'est un film qui j'ai vraiment apprécié.
Sucker Punch
Le scénario m'avait attirée car il a une certaine originalité. Cette fille qui tente de s'échapper de sa prison en plongeant dans un monde qui n'appartient qu'à elle, un monde qu'elle peut contrôler, j'ai trouvé cette idée intéressante. Mais Zack Snyder ne l'a pas exploité comme je l'aurais crue. Et c'est là que moi aussi je suis divisée. Les scènes dans ce monde irréel ne m'ont pas vraiment emballées, c'est fait d'une façon trop « jeux vidéos » et les quêtes ne sont pas passionnantes. Mais au fur et à mesure du film, elles m'ont tout de même de plus en plus intéressé. Après j'ai aimé ce côté de la danse qui envoûte. Le scénario a aussi un problème de réalisme puisque la situation dans laquelle se retrouve Babydoll est juste improbable, mais finalement ce film ne se voulant pas réaliste, on se laisse embarquer par l'incroyable aventure de ces filles sans que les incohérences ne nous gênent vraiment.

Ce que j'ai vraiment apprécié, c'est la fin du film. Je ne m'attendais vraiment pas à ça et elle donne une dimension, une nouvelle profondeur à un film pour lequel je m'attendais à de la superficialité uniquement.
Sucker Punch
Le point fort du film selon moi est surtout son visuel extraordinaire, très sombre et qui donne un aspect original au film. Un visuel assez proche de Sin City, ce qui donne une autre dimension et film et le coupe justement de tout souci de réalisme. La beauté de la photographie se suffit à elle-même.

Au niveau des personnages, ils auraient pu être plus approfondis, mais ils restent néanmoins attachants. Le casting est assez inégal mais certains acteurs se débrouillent plutôt bien, notamment Emily Browning.

Au final, Zack Snyder propose avec ce film une vision plutôt froide et sombre du monde et une œuvre déstabilisante et plus profonde que ce à quoi on s'attendait de la part de ce réalisateur à gros budget. C'est un film avec une vraie émotion, un film d'horreur psychologique maquillé en film d'action exhibant une virtuosité technique impressionnante.

<> est un film qui se présente avant tout comme un petit slasher pour adolescents. Avec un casting intéressant, ou au moins intriguant, je n'en attendais tout de même pas grand chose. Qu'attendre d'un film où joue Paris Hilton ? On a du mal à comprendre le choix de Jaume Collet-Serra même si on peut y sous-entendre un humour noir...

L'histoire tout d'abord reste dans la veine du genre : un groupe d'adolescents qui se perdent dans une forêt, sont la proie de tueurs, trouvent une ville abandonnée... bref, rien de bien original. Le film débute donc en utilisant tous les stéréotypes, bien qu'ici ce ne soit pas si gênant que ça, étrangement le film ne subit pas ces clichés mais les emploient de façon intelligente. <> a donc un petit côté slasher typique agréable à suivre. On connait déjà les rouages du genre mais on prend plaisir à les retrouver même si en continuant sur cette voie le film ne pourrait se démarquer de tant d'autres. Mais par la suite le film innove et exploite un aspect intéressant de l'horreur : la cire. C'est à ce moment que le film devient vraiment prenant.

Visuellement le film n'a rien d'exceptionnel, les plans sont assez banals et ne se démarquent pas des autres slashers. Pour les décors, la forêt ressemble à une forêt... La ville, elle, est plutôt bien réussit, assez oppressante, surtout la maison de cire qui laisse une impression dérangeante. Sinon le film nous donne des scènes gores assez jouissives qui sont bienvenues et remontent également le niveau du film. Certaines font grincer des dents, je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher la surprise...
Le film réussit aussi à créer une ambiance malsaine, mêlée à du sadisme pur jouissif pour les yeux du spectateur.

Les performances des acteurs sont assez inégales... Elisha Cuthbert est vraiment bonne dans son rôle mais j'ai un petit faible pour Chad Michael Murray et Jared Padadalecki, donc je ne peux pas être objective quant à eux. Pour les autres, le jeu d'acteur rester assez acceptable même s'il est un peu faible à certains moments. Bien sûr; Paris Hilton n'est pas une grande actrice et elle joue un rôle qui reste fidèle à l'image qu'elle véhicule d'elle. Néanmoins la scène où elle se fait tuer est assez jouissive et vaut à elle seule le coup d'oeil. Qui n'a jamais rêvé de la voir mourir ? Les tueurs sont quant à eux assez charismatiques.

Finalement, le film surprend par sa qualité, bien qu'il ne sorte pas trop des sentiers battus et navigue essentiellement sur les succès du genre. <> reste un petit slasher bien sympathique, agréable à regarder mais surement pas un classique... A regarder dans une soirée entre amis, surtout pour le casting. Peut-être que si Paris Hilton ne jouait pas dans ce film, il aurait finit oublié de tous alors le choix étonnant de cette "actrice" n'est pas si mauvais...

Honnêtement, ce film ne comporte pas que des défauts, mais l'ensemble reste mauvais. Le visuel est superbe, composé de plans sombres pour nous montrer le passé, la technique n'est pas mal du tout, les costumes sont beaux, l'époque durant laquelle se déroule l'histoire est bien représentée, les acteurs se débrouillent... les défauts sont plus nombreux bien sûr... allez on y va, tout d'abord, bien que l'histoire paraissait simple au départ, après avoir vu le film je me demande toujours si je l'ai vraiment compris... l'histoire se complique, le scénariste a voulu faite une fin surprenante à la façon de Les autres, mais se rate complètement, et les attaques de l'esprit sont vraiment mal faites, pas crédibles pour un sou. Un film qui était censé faire peur là aussi rate totalement sa cible, j'ai du sursauter quelques fois, pas plus, et encore, c'est peut être beaucoup. C'est donc un film que je déconseille fortement, sauf si vous souhaitez vous ennuyer.

Lorsque le film commence, on s'attend à voir un banal film d'épouvante : Megan est hantée par sa sœur. En fait, le film tourne autour de la question pourquoi est-elle hantée ? A-t-elle été assassinée ? Des suspects nous viennent tout de suite à l'esprit bien que le film sème des indices parfois trompeurs qui peuvent nous suggérer de nouvelles pistes. Autant le dire tout de suite, au départ j'ai regardé ce film pour le casting, qui m'intriguait : qu'est-ce que des acteurs du la série One Tree Hill (Elisabeth Harnois et Hilarie Burton) viennent faire dans un film dont je n'avais jamais entendu parler avant, sans oublier l'actrice apparue dans lolita malgré moi et véronica mars (Amanda Seyfried). Mais finalement, l'intérêt du film réside surtout dans son visuel et son scénario.

L'histoire reste intrigante et bien menée, surprenante dans sa tournure puisqu'elle emprunte un chemin auquel on ne s'attendrait pas forcément bien qu'il ne réinvente pas le genre. Le film est visuellement efficace avec des plans sobres, sans trop d'artifices, qui nous plongent dans l'ambiance sombre et mystérieuse souhaitée. Des rêves embrouillés, des flashback présentés par tranches d'images rapidement superposées, des lieux sombres et légèrement éclairés, sont autant d'éléments qui parviennent à rendre ce film angoissant et attrayant. De plus, le visuel du film est très beau, avec de beaux paysage et de beaux acteurs, qui sans être exceptionnels restent plutôt bons et attachants. L'une des choses que j'ai vraiment apprécié dans ce film, c'est la musique, bonne et efficace, collant avec l'ambiance du film.

Le film m'a quand même déçu : j'ai trouvé le début meilleur que la fin dans le sens où j'étais plus absorbée par l'histoire et l'ambiance, j'ai même eu des moments de frayeurs qui se sont estompés avec le déroulement du film. Mais autrement, le film reste intéressant, peut-être pas exceptionnel mais meilleur que la plupart des films sur le marché actuellement... alors pourquoi n'en a-t-on pas plus entendu parler ? Mystère...

Un univers dérangé, sexuel, décalé, coloré, un spectacle dérangeant et captivant, drôle et unique, The Rocky Horror Picture Show mérite amplement son statut de film culte. C'est la première comédie musicale horrifique que j'ai regardé, et je ne risque pas de l'oublier. TRHPS est un voyage qu'il faut faire au moins une fois dans sa vie, un voyage déjanté dans un monde mêlant le rock, l'horreur, les transsexuels, sur une musique géniale. C'est un véritable délire visuel et musical, absurde, invraisemblable mais attachant, le tout sur un air do folle décadence.

Le film revisite l'histoire de frankenstein de façon... moderne. En effet, la blouse blanche du célèbre docteur est remplacée par des collants et des portes-jarretelles, et le "monstre" est ici une créature de rêve (un blondinet musclé) créée par le docteur pour satisfaire ses appétits sexuels. Le docteur Frank N'Furter n'est autre qu'un "sweet tranvestite" (gentil travesti) tel qu'il se présente lui-même au début, extraterrestre venant de la planète transsexuel Transylvania. Le film mêle donc la science-fiction, le fantastique, l'horreur et parodie ces genre de façon tellement poussée que le film devient délirant, et hilarant. On ne peut que se réjouir de voir tout ces clichées s'entremêler absurdement et magnifiquement, et transposés de manière totalement sexuelle. Rien que les noms des personnages sont déjà extraordinaires par leur banalité incommensurable (Janet et Brad, avouez vous ne trouverez rien de mieux qui caractérise les films à l'eau de rose parodiés de façon extraordinaire dans la chanson Dammit, Janet). L'évolution montre bien la décadence qui emplit toute la comédie musicale, avec la scène montrant successivement Janet et Brad qui cèdent à cette tentation (Toucha toucha toucha touch me, I want to be dirty, Thrill me, chill me, fulfil me,Creature of the night. ). Les acteurs sont excellents, Tim Curry en tête (qui d'autre que lui pourrait rendre ce "sweet tranvestite" désirable, envoûtant, hilarant, donner au docteur fou toute sa splendeur, sa décadence ?), les autres acteurs suivent très biens, ils sont tous brillants dans cette douce et enivrante folie. Que dire de plus, tout est exceptionnel, c'est indubitablement, la plus étrange mais la meilleur comédie musicale que j'ai vu !

Antichrist... un film qui a beaucoup fait parler de lui, que j'ai attendu impatiemment, dont j'ai lu les actualités avec avidité pour capter le moindre écho. On l'a dit étrange, on l'a classé "film pour perturbé", on a même dit qu'il avait été fait par un "perturbé". Avez-vous entendu parler des spectateurs qui auraient hué Lars Von Trier après le visionnage du film à Cannes, ceux qui lui auraient demandé de s'expliquer sur la raison qui l'a poussé à créer cette œuvre ? Bien sûr, que les critiques soient positives ou négatives, rien n'est plus attirant pour un fan d'horreur qu'une réputation sulfureuse. Alors, toute la question est : Antichrist -t-il mérité toute cette polémique, toute cette pub qui l'a entouré avant même sa sortie.

Comme dans une dissertation philosophique, la réponse n'est pas évidente. Lars Von Trier est-il un fou ou un génie ? Beaucoup de personnes doivent pencher vers la première proposition... et ils n'ont surement pas compris grand chose à ce film. Bien sûr, il faut savoir tout d'abord que c'est effectivement un film violent, extrêmement dur, à caractère pornographique, avec des scènes marquantes. Oui, effectivement, ce n'est pas un film de bisounours, ce n'est pas un film à placer entre des mains innocentes, à montrer aux âmes sensibles ou aux petites pucelles prébubères rêvant du prince charmant en regardant les films romantiques du dimanche soir. Mais hé, vous êtes prévenus, non ? Malgré tous ces avertissements, c'est un film qui plaira à peu, car il n'est pas franchement fait pour plaire. Il agresse, il met face à une folie brutale, une folie cauchemardesque, une folie proche de nous, si proche qu'elle nous dérange. Cette dépression, on ne veut pas l'affronter, alors on la rejette. Antichrist est un film que de prime abord, on subit. Mais c'est aussi un film qui, si on se donne la peine d'entrer dans son univers glauque, nous emporte et nous fait voyager à travers un monde qui nous laissera ses marques...

La qualité première d'Antichrist est incontestablement sa réalisation. La photographie est magnifique, sublime, j'ai rarement vu un film aussi beau. Si un élément de ce film ne peut être contredit, c'est bien le talent de Lars Von Trier. Chaque plan, chaque image devient impressionnante et marque nos esprits entre ses mains. La bande son est quasiment absente du film, ce qui renforce le sentiment d'oppression et surtout le côté brutal, réaliste. Certaines images du films appartiennent quasiment au domaine du rêve, et montrent donc l'évasion, la fuite de la réalité qui a lieu dans la dépression et certaines images sont au contraire très sobres et nous rapprochent du couple et de ce qu'ils vivent.

Le film est découpé en plusieurs chapitres, qui marquent chacune une étape différente dans l'évolution du film. L'introduction est assez marquante. En effet, elle montre le couple faisait l'amour pendant que leur enfant se fait défenestrer. La mise en scène est assez surréaliste et nous plonge rapidement dans l'ambiance particulière du film : le ton est directement donné. Aucuns préliminaires pour nous aider à rentrer dans cette ambiance, il l'impose dès les premières minutes. Le film par la suite est assez lent, petit à petit, on découvre les personnages et avant tout, on découvre Eden. Je dirais que dans ce film, le personnage principal est la nature, chacune de ses apparitions est caractérisée par une montée de la tension, les battements de coeur qui s'accélèrent et même des frissons. Les deux premiers chapitres sont essentiellement dédiés à cette mise en place, l'action ne débute vraiment qu'au dernier chapitre. Étrangement, ce sont les deux premiers chapitres que j'ai préféré. Le troisième chapitre, bien qu'il soit plus violent, est celui qui m'a le moins marqué. Peut-être parce qu'à la fin on se concentre plus sur les personnages alors qu'avant la nature était personnifiée et représentait leurs sentiments. Alors finalement, les personnages en eux-mêmes ont été moins développés et je me suis plus "attaché" à la nature qu'aux autres personnages. Le film est aussi assez complexe et j'ai pas encore compris tous les éléments, un deuxième visionnage du film sera nécessaire. Mais certains éléments sont abordés trop rapidement, on sent qu'ils ont leur importance mais on arrive pas bien à comprendre quelle est leur signification dans tout ça. En effet, toute la partie sur la misogynie est probablement un des éléments les plus importants du film, sa compréhension doit éclairer le sens du film, mais elle n'est qu'effleurée...
Bien sûr les acteurs sont vraiment très bons, surtout Charlotte Gainsbourg qui amène une âme à ce film.

Finalement, Antichrist est un film vivant, qui semble avoir son âme, sa personnalité, changeante, complexe et surtout mystérieuse, intrigante. Antichrist, c'est la douceur du rêve qui se mêle à la réalité brutale et froide, c'est un film dérangeant qui met mal à l'aise et qui hante l'esprit après le visionnage. C'est un film avec ses défauts et avec ses qualités mais qui ne laisse pas indifférent et c'est ça sa vraie force.

Old Boy est avant tout un conte lyrique et philosophique, et une vraie leçon de cinéma. Il est l'un des meilleurs films sur la vengeance, et plus encore. En effet, il est très riche et ne peut simplement être classé dans une catégorie ou jugé sur un seul thème. Il mélange vengeance et manipulation, violences physiques et psychologiques, haine et amour, la quête d'identité et de rédemption. Il mêle le sublime et l'horreur avec une brillance rarement égalée et joue avec les symboliques et les couleurs. C'est avec ce film que l'adjectif culte prend tout son sens. Décrié par certains, adulé par d'autres, il ne laissera personne indifférent.

Emotionnellement parlant, c'est l'un des films les plus forts que j'ai eu l'occasion de voir, il happe par ses émotions, vous détient, vous contrôle, vous manipule et vous amène là où il veut que vous soyez, dans un chemin identique à celui qu'emprunte le personnage principal. Vous ne pouvez pas résister, vous êtes envahit de façon progressive, parfois même de manière brutale mais vous n'êtes que spectateur, vous ne pouvez rien faire, tout comme Oh Dae-soo qui n'est que spectateur de ce qui lui arrive, victime de l'atroce fatalité accompagnant tout le film. Certains thèmes du film sont abordés de manière implicite et ne sont visibles qu'à travers des symboles qui sont présents dans chaque plan, accentuant la dimension tragique du film. Tout au long de Old Boy, les valeurs fondamentales de la société, de la morale, de l'éthique sont transgressées, l'amenant dans un registre de plus en plus sombre jusqu'à la transgression ultime...

Le scénario de ce film, qui est une adaptation plutôt libre d'un manga, est parfaitement écrit, avec une maitrise incomparable. Il est bien ficelé, en plus de balader le spectateur à travers de nombreux rebondissements, le tout avec un rythme soutenu sans oublier de traduire toutes les émotions qui peuvent transcender un spectateur lors d'un film. En plus d'un scénario des plus réussit, le film est aussi équipé d'une mise en scène impeccable où la beauté et l'horreur se côtoient. La réalisation de Park Chan-wook est d'une efficacité redoutable, que ce soit l'esthétique, la musique, l'histoire ou encore l'interprétation. Il réussit à développer tout à la fois des aspects poétiques, proches du lyrisme, et en même temps des scènes d'une cruauté presque insoutenables, et non par leur violence graphique, bien qu'elle soit aussi présente, mais surtout par les sentiments d'horreur et d'impuissance qu'elles provoquent. Dans Old Boy, contrairement à beaucoup de films actuels, toutes ses scènes sont importantes et utiles au film et à son évolution. Aucune violence n'est gratuite, aucune scène n'est anodine.

L'esthétique du film, en plus d'appuyer sur les symboliques, est tout simplement sublime. Une telle recherche de la perfection, que ce soit dans dans les mouvements de la caméra, le choix de lumière, de cadre ou dans le visuel magistral du film, est rarement vu. Ce film peut être qualifié, visuellement, d'œuvre d'art.

La musique participe grandement elle aussi à la réussite du film. Park Chan-wook a su choisir les musiques et les placer au moment opportun. Par cette musique sans cesse présente dans le film, Park Chan-wook a voulu représenter le temps insaisissable qui coule sans arrêt.

Les acteurs eux aussi font preuve d'un énorme talent et parvienne tout simplement à nous faire vivre avec eux leurs émotions, leurs sentiments, leur histoire. On ne peut qu'être touché et se sentir impliqué avec les personnages tout au long du film.

Old Boy est surtout empreint d'une ambiance sombre et est marqué par une certaine dureté, une violence omniprésente et pas seulement dans les scènes les plus marquantes comme celle du combat dans le couloir. Cette scène est composée d'un plan très long choisit pour privilégier la solitude du personnage plutôt que le côté jouissif d'un combat. Cette solitude elle aussi présente tout au long du film renforce la dimension tragique du film. Elle est tout de suite annoncée dans le film lors de la libération de Oh Daesso avec cette citation : "ri, tout le monde rira avec toi. Pleure, tu seras seul à pleurer" qui reviendra à plusieurs moments comme une leitmotiv, appuyant cette thématique de la solitude.

Plus qu'un film riche en thématiques, en émotions, en violence visuelle et psychologique. Plus encore qu'un film d'une beauté inouï empreint d'une ambiance sombre et étouffante. Plus qu'un film culte, Old Boy est un chef d'œuvre, graphique, onirique, philosophique. Tout simplement un chef d'œuvre.