Commentaires de films faits par Lyran
Répliques de films par Lyran
Commentaires de films appréciés par Lyran
Répliques de films appréciées par Lyran
C'est tout de même un bon film avec le changement de l'acteur, les différentes mises en abyme et puis l'absurde globalement. On va dire que c'est un bel exercice bien réussi mais pas un incontournable du cinéma français.
Je pensais que ce serait un film purement romantique mais non (heureusement?). Harry (Paul Mescal) est plus en retrait que je ne l'aurais pensé. Personnellement j'aurais aimé en voir plus de lui mais honnêtement ça aurait peut-être empiété sur la trame principale.
Bref, un joli film à voir, bien réalisé, bien mené, bien pensé.
Les acteurs jouent avec justesse et les voix françaises sont plaisantes à écouter, ce qui est non négligeable dans une VF.
La musique, elle, épouse les mouvements de l’intrigue : un son angoissant, semblable à celui d’un cor qui retentit, revient comme un refrain tout au long du film, marquant à la fois, tel le cor, l’imminence du conflit, mais aussi l’incertitude dans laquelle sont plongés les protagonistes, en fuite perpétuelle.
Parce qu’en effet c’est cela Dune par Denis Villeneuve, un long exil des personnages principaux : ce film n’est pas le compte rendu de l’intégralité de l’œuvre romanesque de Frank Herbert, il est seulement la représentation fidèle du premier tome et donc essentiellement tourné vers la mise en place de l’intrigue et de l’univers.
On pourrait comparer ce premier opus (et il s’agit bien du premier volet d’une longue suite à croire la fin) à celui du Seigneur des anneaux « La communauté de l’anneau », où on se focalise principalement sur la présentation des personnages, leurs rôles, leurs caractéristiques, mais aussi sur la description de l’environnement dans lequel évolueront les protagonistes et enfin sur l’élément déclencheur (ou perturbateur) qui donnera lieu à la suie des péripéties.
En conclusion, ne vous attendez pas à une histoire avec son début et sa fin mais bien à un prélude où vous goûterez dans un véritable tourbillon d’effets visuels chaque image, chaque information et chaque rebondissements sans en perdre une miette en restant, il faut bien l’admettre, sur votre faim.
De plus je n'ai pas trouvé la performance de Ryan Reynolds très bonne, il se contente de grogner et gémir tout le long du long métrage.
Tout ça pour dire que j'ai finalement regardé d'un œil distrait, je ne le recommanderai pas.
Un excellent souvenir pour un film aussi vieux que moi.
Le climat est très touchant, mais aussi très angoissant. Les acteur jouent à la perfection (surtout les enfants) et la musique est sublime.
Je ne pensais pas le trouver aussi bien, et je comprends mieux pourquoi ce film a été nommé aux Goyas (équivalents espagnols de nos Césars) pour ses effets spéciaux et ses costumes et a remporté le Prix du jury, le Prix de la critique internationale et le Prix du jury jeunes de la région Lorraine lors du Festival "Fantastic'Arts" de Gérardmer en 2002.
C'est un film splendide, glaçant mais aussi très poétique. J'ai bien aimé.
Je n'ai pas été déçue ! On a beaucoup ri dans la salle, moi autant que les autres, tellement certains dialogues étaient inattendus. C'est l'humour par l'absurde qui me plaît tant, si vous en êtes friands, je vous invite à aller voir !
Reste que Tobe Hooper, avec son budget, les moyens de l'époque et un casting pas trop mauvais a réussi un bon film gore, qui se passe clairement de développement pour cette famille de dingue dans l'Amérique profonde.
C'est simple mais efficace!
Après, malheureusement, pas de miracle à l'arrivée pour ma part. Je n'ai pas passé un mauvais moment (ce que je ne peux pas dire de tous ses films) mais ça n'a pas franchement su me cueillir pour autant, et je ne peux me défaire d'une impression de réalisateur beaucoup trop surcoté.
Commençons par le positif.
Le sujet est important, historique, mis en lumière par un rythme soutenu et une construction de film empruntant souvent, et avec efficacité, au thriller politique. En clair : malgré les 3h de film, ce qui commence à être une durée assez respectable, et sur des sujets aussi arides que la mécanique quantique et le maccarthysme, bah je me suis pas ennuyée. Et ça c'est quand même indéniablement une belle performance. Ça n'y semble peut-être pas de prime abord, mais le film est grand public. Vraiment, j'ai trouvé qu'on se laissait complètement prendre au jeu de la création de la bombe et de l'après, même si on connaît déjà l'issue.
Fin du positif.
On m'avait promis une plongée dans la pensée et les états d'âme d'Oppenheimer. Eh bien... Si quelqu'un les a vu ou compris, qu'il me fasse signe, car moi j'ai rien compris du monsieur. Et pourtant, je suis la première à regretter les films manichéens, où on est gentil ou méchant ; je suis la première à trouver plus intéressant d'aller explorer la multitude de possibilités existantes entre ces deux extrêmes. Mais encore faut-il bien le faire. On construit là un personnage extrêmement froid, distant et secret. Nolan se prend les pieds dans son propre piège, en s'enfermant dans ce personnage finalement impénétrable, et qu'on peine sérieusement à faire évoluer au fil du film. Pour caricaturer, on n'a aucune scène où il nous dit clairement "il s'est passé ça, ce qui me fait changer d'opinion sur ce sujet". On a au contraire un personnage avec des opinions floues au début, obscures au milieu, et absconses à la fin.
Sur ce personnage qu'on a déjà beaucoup de mal à comprendre, s'ajoute la construction sous forme d'un "procès" qui entraîne des interrogatoires et un discours parfois très à charge envers Oppenheimer, ce qui est là aussi une fausse bonne idée, car entraîne encore plus de confusion pour le spectateur. On finit nous aussi à douter, à pas trouver très crédibles les réponses données, à regretter un manque de constance et de cohérence chez lui. Plus largement à pas comprendre ce que Nolan a voulu nous dire, à pas arriver à croire que Oppenheimer, la vraie personne, était réellement comme ça, mais plutôt à penser que c'est le personnage de fiction qui est mal écrit. Oppenheimer est une personne qui a donné des discours, des interviews, des conférences... Sa pensée il l'a exprimé, mais on a pas su l'exploiter utilement. On n'a pas trouvé suffisamment de contre-arguments, pour équilibrer le discours.
A cette faiblesse d'écriture s'ajoute les habituels effets de style lourdingues et verbeux de Nolan, et autres défauts récurrents de son cinéma, qui m'ont un peu noyés. Fans, quittez mon commentaire ici, vous n'allez pas aimer la suite.
Avions-nous vraiment besoin de cette triple ligne chronologique pour un simple biopic ? Bon à la limite, faut bien proposer une originalité, faut bien qu'on retrouve le style de Nolan, donc bon, pourquoi pas. Mais nous en expliquer réellement le sens que genre 30 minutes avant la fin du film, ça c'est une faute pour moi. Si ce n'est pas volontairement chercher à perdre son spectateur, et à rendre artificiellement complexe ce qui ne l'est pas, je sais pas ce que c'est. Ça détourne l'attention. On cherche finalement plus à comprendre ce qu'est cette foutu commission d'enquête et qu'est-ce que manigance Strauss, plutôt qu'à creuser la pensée d'Oppenheimer.
Avions-nous vraiment besoin d'user du noir et blanc sur une partie du film ? J'ai lu l'explication officielle de Nolan lui-même, qui est pourtant intéressante. En gros, en noir et blanc c'est les scènes avec un narrateur externe, les plus objectives, vérifiables historiquement. En couleurs, c'est la narration et le point de vue subjectif d'Oppenheimer. Non vraiment chapeau, ça a de la gueule dit comme ça. Il y a juste un soucis : on est tellement pas didactique qu'on ne le comprend absolument pas durant le visionnage... J'ai plutôt cru à un avant/après largage de la bombe, mais on comprend rapidement que non, ça ne colle pas au niveau des dates. Du coup, on lâche l'affaire en fait, on cherche même plus à comprendre.
Avions-nous vraiment besoin d'une musique aussi ASSOMMANTE ? Ça y va sur les bons gros violons qui s'excitent pour faire monter artificiellement la sauce et le suspense. Le volume sonore de la musique m'a semblé plus d'une fois totalement disproportionné par rapport aux paroles, pour s'arrêter soudainement, uniquement pour créer une rupture de rythme totalement artificielle et sans lien avec ce qu'on voit présentement à l'écran. Vraiment c'est rare que je rejette à ce point une B.O., mais là j'ai juste trouvé ça assourdissant, extrêmement lourd et fatiguant.
Ces effets semblent d'autant plus pompeux, artificiels et mal employés quand à côté de ça, des choses bien plus simples et évidentes sont... Ratées. J'aurais bien aimé qu'on fasse usage de ce truc bien utile pour faire des films bien réalisés, vous savez, ce qu'on appelle "la mise en scène". Non mais vraiment, à ce stade c'est même pas qu'elle était pas terrible, c'est carrément qu'il n'y en avait pas et que les acteurs ont l'air livré à eux-mêmes. Les placements et déplacements des comédiens sont scolaires au possible. Si la reconstitution extérieure du village a de la gueule, les scènes en intérieur sont immondes. La composition de l'image est trop souvent bâclée, semble simplement dû au hasard, avec des fonds de décors parfois très, très vides, si ce n'est carrément des gens mal placés dans le champ de la caméra.
Sur une thématique dans les trèèèèèèèèès grosses lignes un peu similaire, Sushine de Dany Boyle - déjà Cillian Murphy, d'ailleurs, faut croire qu'il a une tronche de physicien - me semble faire preuve d'une bien plus grande inventivité visuelle. Bon après j'avoue que j'ai vu cet autre film il y a entre 10 et 15 ans, donc je suis pas 100% sûre que ce ne soient pas mes souvenirs qui enjolivent les choses... Mais peu importe, dans tous les cas, c'est très dur de dire ça d'un film, d'autant plus aussi long qu'Oppenheimer, mais honnêtement, il y a pas un plan qui nous marque, pas un plan qui sort un tout petit peu du lot (je parle bien ici des plans avec des acteurs, pas les plans arty pour illustrer la physique quantique). A part peut-être le ciel étoilé dans le désert, je n'ai aucun tableau qui reste imprimé dans ma mémoire à la fin du film. Mais vraiment au secours. Cet homme qui pour un autre film a été nommé pour l'Oscar du meilleur réalisateur ne propose ici strictement aucun regard de cinéaste sur ce qu'il prétend nous montrer.
Certaines scènes sont juste NULLES en terme de réalisation, il y a pas d'autres mots possibles. Entre autre, je l'annonce devant vos yeux ébahis : il y a dans ce film la scène de sexe la plus mauvaise et ridicule il m'ait été donnée de voir depuis trèèèèèèès longtemps. C'était cringe comme disent les jeunes. J'étais juste mal pour les acteurs forcés à jouer ça. [spoiler]La première scène de sexe, juste après la rencontre avec Jean, était déjà franchement pas ouf, toujours cette mise en scène digne d'une série télé d'il y a 15-20 ans. Puis que dire de cette improbable lecture en sanskrit... D'ailleurs, juste pour être sûre que tout le monde ait compris cette scène, parlons peu, parlons bien : donc Oppenheimer bande mou quand les nichons de Jean Tatlock se balancent sous son nez, mais bande dur quand il lit du sanskrit, c'est bien ça ? Quel haut niveau biographique. Par pitié, dites moi qu'il n'y a pas que moi qui lève les yeux au ciel là ?! Mais étrangement, je ne jugeais pas cette scène si durement sur le coup, car elle avait aussi le mérite d'avoir du sens dans l'histoire, de nous faire comprendre rapidement la nature de leur relation, tout en renforçant le côté lunaire du personnage d'Oppenheimer - franchement, s'il y avait pas eu les scènes qui suivent, je n'en aurais probablement même pas parlé. La discussion politique qu'ils ont plus tard nus sur leurs fauteuils était elle aussi un clichée parfaitement ridicule (qui fait ça, sérieux ?! Que ceux qui font ça se dénoncent), mais ça reste gentillet, je le jugeais là encore pas si durement. Mais alors ce qui arrive juste après, dans la salle d'interrogatoire, ça c'est d'une inutilité et d'un mauvais goût assez prodigieux. Mais sérieux, il s'est passé quoi dans la tête de Nolan ? "Aller Florence Pugh, va remuer des fesses avec un regard d'actrice porno sur un Cillian Murphy nu, qui n'aura même pas besoin de faire semblant d'être gêné, devant 5 autres acteurs qui devront vous regarder fixement en restant parfaitement stoïque". Mais c'est quoi ça ?! Je vous aide : un fantasme voyeuriste d'ado prépubère. Aucune des 3 scènes de sexe du film n'est mature, réaliste ou intéressante cinématiquement parlant. En plus, cette dernière scène ne se justifie même pas en terme de scénario : Oppenheimer est pas plus disséqué, plus remis en cause, plus atteint dans sa personne lorsqu'ils évoquent ce souvenir que quand ils évoquent le reste. Ça revient à nous dire qu'il est plus humiliant pour un scientifique de renom d'être interrogé sur ce qu'il fait avec son sexe, plutôt que de voir être remis en question la qualité et l'intégrité de son travail. C'est juste pas crédible en terme d'écriture du personnage, c'est donner infiniment trop d'importance à un évènement qui aurait dû être anecdotique.
Continuons sur les acteurs. J'ai vraiment envie d'aimer Cillian Murphy dans ce rôle, parce que c'est un rôle charnière pour sa carrière d'acteur. Sa popularité explose plutôt sur le tard et du fait d'une série télé ; c'est vraiment l'occasion pour lui de se faire durablement un nom dans un cinéma plus populaire et grand public. Par ailleurs, pour le coup, on ne peut pas reprocher à Nolan d'être opportuniste, s'il y a bien un cinéaste a lui avoir donné sa chance avant les autres, c'est lui. Mais le réalisateur n'a pas réussi a transcender son acteur. Il est à l'image de son personnage : monocorde, quasiment jamais dans le registre émotionnel. Il est à l'image de la mise en scène : raide comme un piquet à savoir que faire de son corps. Probablement pas par manque de talent, Dieu sait qu'il en a et à revendre même, mais par manque de mieux à jouer, par manque d'être mieux filmé, par manque d'émotion dans le film. On sait Christopher qu'il a des yeux et un regard très particulier, mais on ne peut pas faire tout un film en ne jouant que sur ça ! C'est réducteur pour lui, chiant et répétitif pour nous.
EDIT : ce point de mon commentaire ayant visiblement pu être mal compris, je précise ma pensée. Cillian Murphy joue bien, et même très bien. C'est indéniable. Faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Par ailleurs, on sait qu'il a eu une très grosse préparation pour le rôle, ce qui impressionne d'autant plus. Mais, je pense que le résultat aurait pu être encore mieux, si on l'avait mieux filmé. La faute ne repose pas sur lui, qui clairement donne tout pour ce rôle ; mais la faute repose sur le réalisateur, qui ne joue pas sur l'émotion de son personnage et mise beaucoup trop sur des plans fixes qui ne provoquent pas l'effet "waouh" que je recherche pour ma part dans un biopic. Quand j'entends déjà des gens parler de lui donner l'Oscar : personnellement je n'y crois pas vraiment, et je trouve dans tous les cas prématuré de se lancer dans ce genre de conjoncture, alors qu'il nous reste 6 mois de films à voir. Ce n'est donc pas la peine de prendre en note ce que je dis et de venir m'insulter quand il l'aura gagné, bien sûr que ce n'est que mon avis, qui vaut peu de chose, et je ne prends pas les paris. S'il gagne je serais sincèrement heureuse pour lui, car ça reste une jolie performance et son talent mérite dans tous les cas d'être mieux reconnu, mais pour moi ce n'est ni son meilleur rôle, ni le meilleur acteur du film (coucou Robert Downey Jr.).
Il n'est pas franchement aidé par le reste du casting, qui aligne pourtant des grands noms. J'ai vraiment eu dans ce film un sentiment de "chacun pour sa gueule", d'acteurs qui venaient ni pour partager un moment d'interprétation avec les autres, ni en soutien de l'acteur principal, pour le faire briller lui quitte s'écraser un peu, mais au contraire une impression d'acteurs qui venaient se faire mousser le temps d'une scène ou deux, et d'essayer de plus prendre la lumière que les autres. Pas qu'ils jouent faux là encore, mais ils jouent égoïstement, pas ensemble, sans complicité ou complémentarité avec les autres. C'est plat, là où sur le papier l'annonce d'un acteur chevronné, même pour une unique scène, promettait des instants de cinéma mémorables. Mais c'est finalement trop rare ceux qui se démarquent. A part les colères d'Emily Blunt, vous avez honnêtement retenu qui ? Peut-être un peu le piquant Gary Oldman. Mais probablement pas les 3 lignes de dialogue récitées sans émotion par Casey Affleck ou la demi-scène de Rami Malek. Encore moins Matt Damon qui soit en fait des caisses, soit joue tout seul, parfois en ne regardant même pas son partenaire du jeu... Je suis également frustrée du rôle donnée à Florence Pugh, c'est une jeune actrice pleine de talent, mais on la réduit ici à sa plastique. C'est vraiment pour moi un gâchis d'acteurs pourtant bons.
EDIT : j'ai malencontreusement oublié de dire tout le BIEN que je pensais de Robert Downey Jr, qui renoue ici brillamment avec un cinéma plus exigeant. Mes excuses, sincèrement, pour l'avoir oublié dans la première version de mon commentaire, c'est pourtant l'interprète que j'ai préféré dans ce film (oui, j'assume, je l'ai trouvé meilleur que Cillian !). Pour le coup, je me dis pourquoi pas pour l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, car j'ai du mal à imaginer un autre rôle secondaire aussi important déjà, mais aussi autant "voleur de scène" que celui-ci. On ne venait pas vers ce film pour voir Robert Downey Jr, et du coup on est agréablement surpris de le voir autant crever l'écran. Plus largement j'ai trouvé qu'Emily et Robert étaient les seuls à avoir cette complicité, voire cette générosité pour Cillian, ils étaient vraiment là pour servir son interprétation à lui. Même dans la promo du film, ils tarissent pas d'éloges à son sujet, on sent un respect et une admiration sincère ; ça dépasse le stricte cadre du film, mais c'est très mimi à voir quand même.
Pour le classement, j'ai hésité un moment entre bronze et vu aussi, car même si ça prend peu de place en volume dans mon commentaire, je redis que je ne me suis pas ennuyée devant le film, je suis pas ressortie de la salle mécontente, donc la liste bronze aurait pu me sembler acceptable. Mais je peux pas masquer que le film me déçoit aussi beaucoup sur certains éléments, et surtout sur des points relevant du rôle de base du réalisateur, ce que j'ai du mal à pardonner. Je sais par ailleurs que ce film, comme tout ceux de Nolan, aura sa flopée d'adorateurs. Mon classement en vu aussi sera donc qu'une bien petite chose dans cet océan, autant pas m'en priver du coup. Je ne peux le nier, en vrai, j'aime bien casser l'ambiance.
De vraiment génial dans ce film, je crois n'avoir vu que Mads Mikkelsen, qui est d'une justesse magistrale. Allez, je veux bien reconnaître aussi quelques bonnes idées de mise en scène, comme la fameuse scène finale. Mais alors le reste...
Bon c'est pas nul, soyons honnête. Mais ce n'est pas bon non plus. On est dans une espèce de moyenne, éventuellement une moyenne haute, qui ne décolle jamais. Cette espèce de bromance entre collègues. Le film qui montre des relations profs/élèves touchantes et inspirantes (mais qu'on n'a jamais vues dans la vraie vie). Ces hommes qui s'ennuient dans leur couple, leur travail, leur vie. Cette famille en train d'éclater. C'est pas que c'est pas bien fait, mais c'est qu'on propose pas grand chose de neuf. On est hyper attendu et on s'enlise dès les premières minutes dans un drame plan-plan auquel je ne m'attendais pas du tout vu l'audace du thème.
Puis bien sûr, il y a cette théorie improbable autour de l'alcool, qui donne son nom au film, supposée être l'originalité de la chose. C'est sûr que c'est surprenant, ça je peux pas dire le contraire. Mais encore ? La surprise est de courte durée, avouons-le. On comprend quand même bien vite (peut-être même avant que le film commence) que ça va foirer, pourquoi ça va foirer, comment ça va foirer et les conséquences du foirage ! Une histoire originale, c'est à mon sens une histoire à laquelle on ne s'attendait pas : je n'ai rien de ça ici.
Par ailleurs, j'ai trouvé que cette expérience s’intégrait assez mal au reste du film. Un peu comme un film à deux vitesses, deux histoires parallèles, qui ne se croisent pas vraiment. Le drame très classique que j'ai décrit juste au dessus // cette expérience.
Enfin, le message du film reste très brumeux pour moi. J'imagine qu'on a voulu éviter l'effet moralisateur et lourdingue, façon spot de prévention du gouvernement. Mais on n'a pas su proposer autre chose du coup. On est en permanence sur une pente glissante, car on cherche, et même jusqu'à la fin, quand même à louer les "vertus" de l'alcool festif, celui qui rend heureux et désinhibe. Pour moi ça brouille complètement de l'autre côté le message sur les dangers et les dérives de l'alcool. J'ai détesté "Requiem for a dream" car pour le coup on était à fond dans le message moralisateur, mais ça avait le mérite qu'à la fin du film, on voulait pas essayer de faire comme les personnages pour voir. Ici à la fin du film, on se dit pas nécessairement "expérience à ne pas refaire", ce qui m'a mise un peu mal à l'aise.
Grand bien m'en a pris, car j'ai été en fait très séduite par Annette. J'ai adoré le fait de voir pour une fois un film musical qui ose traiter de thématiques plus sombres, comme la violence dans le couple (et pas que), quelque chose qui ressemble à une dépression, le malaise autour des enfants stars, etc. Vraiment j'ai trouvé ça hyper pertinent d'oser aller sur ce genre de terrain. Le scénario est assez osé, les personnages empathiques, il est assez simple de se projeter dans l'histoire. Et pourtant, il est quand même bien là le petit grain de folie de Leos Carax, qui certes ne m'a pas du tout parlé par le passé, mais que j'ai trouvé bien dosé ici. Surtout, je reconnais le fait qu'il ne se soit pas "vendu" pour faire un film commercial, qu'il fait des choix audacieux et assumés. Mais aussi des choix de cinéaste de talent : la mise en scène est hyper inventive et d'une grande précision, au service de ses interprètes.
Ceci étant dit, j'ai quand même trouvé ça un peu longuet. Je pense qu'on aurait pu facilement enlever 20 ou 30 minutes de film. Par ailleurs, si j'ai trouvé ça très réjouissant à écouter, ce n'est pas complètement le genre de BO, à la différence d'autres comédies musicales, qu'on a envie de réécouter en boucle, à mon sens.
Enfin, si autant j'ai rien à redire sur la prestation monumentale d'Adam Driver, j'ai une grosse interrogation sur la prestation de Marion Cotillard : dans le générique, on annonce une doublure voix pour le chant opératique, ce que je conçois totalement, c'est quand même des techniques très spécifiques et qu'on apprend pas en 2 mois avant un tournage. Mais on est bien d'accord que ça veut donc dire qu'elle est censée chanter les phases de chant plus commun, et qui sont largement les plus nombreuses ? Sauf qu'à moins qu'elle ait une voix chantée extrêmement différente de sa voix parlée (c'est rare mais ça arrive), je n'ai quasiment pas reconnue sa voix dans ces moments. Il y a des moments où elle alterne voix parlée et chantée, qui sont vraiment curieux tant la différence est notable. Ce qui me fait clairement douter de l'ampleur réelle de sa prestation. Je trouve ça très dommage, car ça fait pour moi aussi partie de la performance de l'acteur et de l'intérêt de ce genre de film... En écrivant ça je me rappelle qu'on l'entendait pourtant déjà chanter dans "Nine", et là on reconnaît sa voix sans aucun doute possible. Donc définitivement, quelque chose m'échappe ici.
Le côté fun, rose bonbon et superficiel n'est que le postulat de départ d'une histoire beaucoup plus profonde qui parlera de féminisme, de patriarcat, de confiance en soi etc...
Les acteurs jouant les rôles de Barbie et Ken sont exceptionnels, mention spéciale à Ryan Gosling qui sort de sa zone de confort et offre une prestation jouissive passant de l'humour à l'émotion avec brio.
A voir!
Margot robbie est parfaite, sa garde-robe est constamment magnifique, au point de rêver de pouvoir la porter.
Je pense que l'intrigue avec Ken et les hommes en général a pris peut-être un peu trop de temps.
J'ai beaucoup apprécié cette plongée dans l'univers et la mythologie Viking qui m'intéresse au plus haut point et je reverrai ce film un jour avec plaisir !
Pour ce qui est des personnages, je n'ai pas grand chose à redire sauf en ce qui concerne la petite fille Lilith que je trouve un peu trop mielleuse dès le début et donc déjà chelou avant de dévoiler son vrai visage. Elle en faisait peut être un peu trop pour convaincre le monde de son innocence et je trouve que ça ne faisait que la rendre encore plus suspecte.
Nous allons plonger à corps perdu dans cette nouvelle adaptation du conte « Peter Pan », mais bien loin de la version Disney ou même de toutes celles qui existent déjà, c’est traité avec beaucoup plus de subtilité et une profondeur tout autre, presque plus réaliste même. C’est justement cette frontière entre vie réelle et imaginaire qui fait toute la force de ce film, cette ligne très mince qui va se confondre peu à peu, qui va s’effacer de façon tangible, jusqu’à ce que l’on ne reconnaisse plus vraiment ce qui est vrai ou non. Un moyen de s’échapper d’une vie monotone, d’un destin tout tracé dont on ne veut pas lorsque l’on est enfant, parce que l’on rêve de beaucoup plus, parce que l’on ne veut pas reproduire les mêmes schémas et suivre ce que tout le monde croit bon de nous dicter. Alors, on se perd dans son imagination, on s’invente des histoires et le jour où elles se présentent sur le pas de notre porte, on saute sur l’occasion, on plonge dans les aventures qu’elles nous promettent, sans regarder en arrière. La réalisation de Benh Zeitlin est à mes yeux, absolument sublime, les couleurs utilisées, la lumière, donnent à l’ambiance une véritable connotation onirique, on se sent enveloppé dans une atmosphère extraordinaire. Les effets spéciaux présents avec parcimonie, participent également à cette douceur ambiante, mais ne vous y trompez pas, l’univers n’est pourtant pas exempt de noirceur, bien au contraire. En ce qui concerne le scénario, il prend le parti de poser les éléments, de prendre son temps, pour mettre en place toute la gravité de cette histoire, toute sa force aussi et de nous exposer avec efficacité, l’importance des sujets traités. Au travers des aventures de cette fratrie, c’est le refus de vieillir qui est omniprésent, mais plus que ça même, celui de toujours rêver, de ne jamais abandonner cette part d’enfance, cette innocence, de ne jamais accepter ce que la vie nous impose, mais plutôt d’en faire ce que l’on désire. Mais l’insouciance, ne signifie pas que l’on ne prend rien au sérieux, bien au contraire, de ce fait, l’environnement tient une place primordiale ici, sa sauvegarde fait partie intégrante de cet univers et de sa magie. Néanmoins, le rêve ne peut pas toujours durer, lorsque la tragédie survient, grandir devient inéluctable, on comprend que la réalité n’est pas toujours rose, mais qu’elle n’est pas un frein, que devenir adulte promet également son lot d’aventures, différentes certes, mais non moins passionnantes. Quant au casting, il est incroyable, majoritairement composé d’enfants, ils y sont exceptionnels, notamment la jeune Devin France qui crève l’écran, mais aussi les frères Gage et Gavin Naquin, qui sont tout aussi touchants.
En bref : Une nouvelle adaptation qui prend un parti tout à fait différent, celui d’ancrer le conte dans une réalité bien présente, celle d’une vie pas toujours simple, qui donne un tout autre élan à l’imaginaire, le poussant toujours plus loin, jusqu’à ce que la différence entre les deux univers se fasse toujours plus mince, mais lorsque la réalité revient de toutes ses forces, il faut faire face et accepter qu’elle ne soit pas toujours magique !
Avis complet sur le blog : https://vampiloufaitsoncinma.com/2022/01/04/wendy/
Avant tout, étiqueté film d’horreur, vendu comme tel également, je préfère vous prévenir que ça n’en est pas un, pour ma part, je n’y allais pas pour cette raison, donc pas de déception, en revanche, si tel est votre but, mieux vaut être prévenu, vous risquez clairement d’être déçu. C’est une satire sociale extrêmement percutante, très sombre, elle est également particulièrement violente sous certains aspects, en cela, il peut effectivement se montrer impactant, parfois assez terrifiant, mais c’est plus précisément un huis clos délicieusement angoissant, qui donne toute sa place à une tension grandissante. Il y est question de gastronomie, élevée au rang d’art, qui n’a presque plus pour but premier de nourrir, mais bien de faire étalage d’un certain don, ce n’est plus des plats que l’on dresse, mais de véritables tableaux, offerts à la vue d’une élite, la seule jugée digne des mets exquis qu’on leur présente. Mais voilà, on ne parle même plus de plaisir, on fait semblant d’apprécier, parce que ça fait bien, parce que l’image n’en ressort que plus luxueuse, tout est question d’apparences, alors que manger, fait partie des choses les plus simples, les plus basiques et les plus primaires même. La réalisation de Mark Mylod est extrêmement percutante, il met en lumière toute l’ironie de la situation, bien qu’il fasse paraître la nourriture avec une beauté saisissante, apportant tout l’art qui existe autour, on en vient presque à être dégouté par cet étalage, qui n’a même plus d’âme. Visuellement, c’est tout à fait sublime, bien que dans des tons terriblement froids, c’est presque chirurgical, mais c’est justement ce qui fait son attrait, cette beauté inaccessible, ce luxe qui sert presque de prison, tant on a la sensation d’être étouffé par ses codes. En ce qui concerne le scénario, il est parfaitement mis en place, il maîtrise le mystère avec un talent incroyable, on ne sait pas vraiment où l’on met les pieds, mais plus le puzzle prend forme et plus la situation se dessine dans toute son horreur, dans toute sa terrible finalité. D’un humour grinçant, très noir, nous serons plongés dans une intrigue passionnante, pamphlet percutant de nos sociétés, de ses différences de classes, de ses riches bien sous tous rapports, qui cachent de sombres secrets et qui ne valent pas mieux que ceux qu’ils traitent comme inférieurs, ceux qui travaillent pour eux. Quant au casting, il est tout simplement incroyable, Ralph Fiennes y est terriblement convaincant, Anya Taylor-Joy est toujours aussi extraordinaire et j’ai adoré voir Nicholas Hoult dans une interprétation très particulière.
En bref : Un film délicieusement surprenant, une expérience sociétale à part entière, loin d’être le film d’horreur annoncé, il est bien plus profond que ça, nous proposant une satire pour le moins percutante, celle d’une richesse d’apparences, qui ne trouve plus aucun plaisir, même dans la plus basique des actions, se nourrir n’est plus un besoin, mais un nouveau moyen de faire étalage de son statut, mais le plat le plus fondamental, le plus basique, pourrait pourtant vous sauver la vie !
Avis complet sur le blog : https://vampiloufaitsoncinma.com/2023/01/12/le-menu/
Bien que l'acteur soit très beau, si il n'avais aucunes compétence théâtrale, le film serait des plus nuls. Heureusement, il incarne à la perfection son personnage, et je ne me lasse jamais de voir et revoir cette merveille cinématographique.
La trame de l'histoire est géniale, du début à la fin.
J'ai l'impression que le temps passe trop vite quand je visionne, et ce, grâce au montage.
Le commencement est assez explicite, et la signification de leur saut par la fenêtre, bien qu'horrible, est magique.
Crochet est incontestablement un des meilleurs méchants du monde des films. Un mythe, une légende, un incontournable.
J'ai toujours trouvé la fin triste, lorsque Wendy décide de grandir et que Peter retourne au pays imaginaire, mais quand j'ai compris le sous entendu, j'ai aussi compris que Peter ne pourrait tout simplement jamais revenir dans une famille.
Je ne comprends, part contre, pas pourquoi, les enfant perdus, eux le peuvent. Surement parce que Peter est Peter.
Je suis vraiment amoureuse de ce film, et pour ceux qui ne l'on jamais vu, il est a regarder. C'est une merveille, au risque de me répéter pour la troisième fois.
Le multivers est une idée que l’on a beaucoup vue ces dernières années, notamment grâce aux grandes franchises Marvel ou DC, qui l’aborde à travers leurs films, mais je dois dire qu’ils sont très loin de l’avoir fait avec autant de talent et d’efficacité que celui-ci. Et pourtant, au départ, on a surtout la sensation d’avoir affaire à un métrage quasiment sociétal, celui d’une femme complètement débordée, assaillie par les problèmes d’un quotidien trop lourd pour elle, entre vie de famille et travail, les deux quasiment en faillite. Mais au travers de ce parcours pour le moins chaotique, le multivers prendra tout son sens, celui de décisions prises à la place d’autres, celles qui vous ont conduit vers un chemin, plutôt qu’un autre, entraînant regrets et autres actes manqués. Toutes ces vies aléatoires, ces chemins inexplorés vont se dévoiler sous nos yeux, avec une folie démesurée, parfois proches du présent, ils sauront également être totalement loufoques, nous propulsant dans des mondes pour le moins à la frontière du réel et de la logique. La réalisation de Daniel Scheinert et Daniel Kwan est tout simplement extraordinaire, un arc-en-ciel de couleurs, de dingueries, tout est survolté, comme une sensation d’être sous acide, c’est d’une vivacité incroyable et on en prend littéralement plein les yeux. Visuellement, c’est un véritable bonbon acidulé, j’aimerais notamment souligner la beauté des costumes, mais aussi l’intelligence des effets spéciaux utilisés et surtout, notons l’incroyable performance des combats, qui sont absolument époustouflants d’intensité. En ce qui concerne le scénario, il peut paraître assez simple de prime abord, il saura se montrer tout en complexité au fil des minutes, sans pour autant être prise de tête, ce que nous aurions pu craindre, avec un sujet aussi vaste et multiple. On se laisse totalement prendre au jeu de cette intrigue délicieusement barrée, on en découvre toute sa profondeur, à travers un humour bien présent, bien qu’assez décalé, on peut aussi souligner le récit riche d’émotions et de messages extrêmement forts, qui nous seront livrés. Quant au casting, il est tout aussi incroyable, avec une Michelle Yeoh absolument bluffante, Ke Huy Quan est très touchant, j’ai eu un vrai coup de cœur pour Stephanie Hsu et je dois dire que le rôle de Jamie Lee Curtis est tout à fait étonnant.
En bref : Un film qui aborde le multivers avec un talent hors du commun, nous immergeant dans un univers d’une richesse incontestable, un arc-en-ciel de couleurs, d’improbable, mais d’extraordinaire à la fois, totalement dingue, délicieusement loufoque, il mettra en avant un récit finalement extrêmement touchant, celui d’une vie faite de regrets, de remords, pour peu que l’on ouvre pas les yeux assez tôt !
Avis complet sur le blog : https://vampiloufaitsoncinma.com/2022/09/20/everything-everywhere-all-at-once/
Mais mon sourire c'est immédiatement volatilisé, quand le film est sortit de ses contes pour se métamorphoser en histoire d'amour. Ça arrive de nul part comme si elle était tout d'un coup tombé sur la têtes des personnages. A aucun moment on peut déceler une attirance réciproque entre eux. A partir de ce moment là, je ne croyais plus du tout à ce que je voyais. Et j'ai vraiment pas aimé.
Le film parle de plein de choses, mais finalement j'ai pas saisi ce qu'il voulais nous dire. On se perd un peu.
D'un côté il y'a la science par apport aux religions de l'autre on a la réalité par apport à l'imagination. Ensuite on nous parle de contes, des voeux qui n'apportent finalement que du malheur à ceux qui les font. Le film aborde aussi le sujet de l'amour, de la solitude, de plaisir. Bref, il parle de beaucoup beaucoup de choses et finalement on sait plus très bien où on va, surtout quand le film prend des virages hyper serrer pour nous amener ailleurs. On s'attend pas du tout à sa en regardant la bande annonce.
J'ai été très étonnée, mais la majorité des critiques que j'ai pu lire sur ce film on été extrêmement positives. Je crois que mon cinéma n'a pas projeter la même version du film que pour les autres... Je suis très déçue.
Est-ce que c'est un film de science fiction, une comédie romantique, un film d'action, un blockbuster ou un film d'auteur ? Je crois que c'est pas important de le savoir. Ce qui est assez fou c'est que ce film marche un peu comme un grand puzzle. Au début on a l'impression qu'à aucun moment les pièces vont réussir à s'emboîter, mais au moment de poser la dernière pièce on se rend compte que tout se foutoire à un sens et forme un magique tableau.
On peut s'attendre à un film de science fiction un peu bancal en mode Matrix, mais au fur et à mesure, le film devient très poétique et surréaliste.
C'est un véritable médicament au nihilisme et au pessimisme. Le film se joue de nous tout du long, il nous perd, il nous impressionne, il nous fait rire, il nous ennuie, il nous captive, il nous touche, il est dérangeant et magnifique à la fois.
Une chose est certaine ce film est brillant. De part ses visuels exceptionnels, ses scènes de combats hyper satisfaisantes, ses personnages profonds et attachants et son scénario rythmé à la perfection.
Dans un seul et même film vous allez voir la banane autour de la taille redevenir à la mode, des cailloux qui parle et des gens avec des saucisses à la place des doigts. Si tout ça ne vous donne pas envie de voir ce film je ne comprend pas hahah.
Petite mention à ratontouille qui m'a beaucoup fait rire, rien que pour ça, ça vaut le coup.
Notamment l'intrigue autour de Dame Jessica, et plus largement les autres sœurs du Bene Geserit, me semble assez impossible à comprendre à la seule vue de ce film. Je vous aide un peu à comprendre : les révérendes mères ont une mémoire génétique permettant d'accéder à la mémoire de toutes leurs ancêtres féminines depuis les débuts de l'humanité - on l'exprime de façon bien plus brumeuse dans le film. Tous les hommes qui, jusqu'à présent, ont tenté d'obtenir ce même pouvoir sont morts (ça on le dit) et donc ça fait des siècles qu'elles élaborent un programme génétique, de reproductions planifiées, pour aboutir à un garçon avec le parfait patrimoine génétique lui permettant d'obtenir ce pouvoir. Mystérieusement, on ne le dit jamais clairement dans le film ! L'union de Dame Jessica et du Duc Leto a ainsi été complètement planifiée par le Bene Geserit, ce n'est pas juste l'union d'amour à laquelle on essaye de nous faire croire dans le film... Dans leur plan initial, ce garçon capable d'obtenir ce pouvoir n'était PAS Paul. Dame Jessica aurait dû accoucher d'une fille (elles peuvent choisir le sexe de leur enfant à naître), qu'elles auraient, le moment venu, fait se reproduire avec Feyd-Rautha Harkonnen ; et le garçon né de cette union aurait été l'Elu, on est donc une génération trop tôt. Sauf que par amour pour Leto, Jessica a désobéi au Bene Geserit, a privilégié son individualité au groupe, et lui a donné un fils, Paul, et non une fille. C'est accessoirement pour ça que Gaius Helen Mohiam la méprise, car l'union ainsi prévue depuis des siècles tombe à l'eau.
Autre point clé, le Bene Geserit est un ordre religieux, qui fonde donc son pouvoir sur la ferveur religieuse des gens, que l'ordre doit entretenir pour survivre à travers les millénaires. L'auteur de Dune a une vision très cynique et critique de la religion, puisqu'il affirme très frontalement qu'elles mentent. Elles inventent de toutes pièces des mythes et croyances pour asseoir et alimenter leur pouvoir. Même si elles savent très bien que c'est le cas, elles ne vont donc jamais assumer que leur plan a merdé et que Paul n'est pas l'Élu qu'elles avaient imaginé. Elles vont au contraire entretenir le mythe coûte que coûte. Jessica pense que son fils est l’Élu, ni par ferveur religieuse réelle, ni parce que c'est sa mère, qu'elle l'aime et n'a aucune objectivité - c'est ce que j'ai compris du film. Elle le pense parce que c'est tout ce qui lui reste à faire après l'énorme boulette qu'elle a commise de ne pas donner naissance à une fille, et également parce qu'elle le conditionne, l'entraîne, le prépare à cette éventualité depuis avant même sa naissance. Tout comme les Harkonnen entraînent et préparent Feyd-Rautha de leur côté. Tous les personnages sceptiques par rapport au statut de Paul, et/ou qui nous mettant en garde contre le fanatisme religieux, sont en réalité très lucides sur la situation. C'est peut-être même eux qui sont le plus dans le vrai. [spoiler]Et si le personnage de Paul présente une évolution intéressante et indéniable au fil du film, on aurait dû aller pour moi plus loin encore. En réalité, il n'est presque plus un être humain à la fin du film. Conformément au plan du Bene Geserit, il est à la fois un messie, un martyr potentiel (c'est pour ça qu'on ne cherche pas à le tuer à la fin, quand il menace ouvertement l'Empereur), un "ordinateur vivant" capable d'élaborer la seule bonne stratégie pour accomplir sa destinée et capable de la mettre en exécution sans ciller (ce n'est, par exemple, pas du tout un coup de foudre pour Irulan qui le pousse à exiger de l'épouser, mais uniquement le devoir découlant de sa vision ; il est bien amoureux de Chani en vrai). Sans spoiler le film 3, même son statut de héros va être remis en cause, et le film 2 nous y prépare très mal, restant dans une construction classique d'identification au gentil personnage principal.[/spoiler]
L'enfant à venir de Jessica, Allia, devrait également avoir une plus grande importance dans le film (je crois que c'est mon personnage préféré de la saga). Concrètement, on assiste juste à des scènes lunaires où Jessica discute avec son ventre, comme une banale femme enceinte à moitié gaga. Alors que sa position de "pré née" et ses capacités sont extrêmement singulières : elle a accès à la mémoire génétique de ses ancêtres féminins, mais aussi masculins. Et ça AVANT même sa naissance. Ce qui en fait un personnage extrêmement puissant mais aussi extrêmement vulnérable, car du fait de son jeune âge, elle n'est pas armée pour supporter ce pouvoir. [spoiler]Souvenez-vous, qui est son charmant grand-père maternel ? Qui va donc continuer de vivre à travers elle...[/spoiler] Ça aurait dû être exploité dès maintenant, sans remettre au prochain film.
MAIS MAIS MAIS MAIS MAIS, malgré ces grosses réserves, le film est globalement baigné d'un souffle épique infiniment plus distrayant et spectaculaire que le premier. Et donc, si dans le premier je n'arrivais pas à me détacher des faiblesses scénaristiques, ici j'ai réussi à les oublier et à me laisser simplement porter par la magie du film ; qui malgré sa longueur ne m'a ennuyé à aucun moment.
Les personnages ont des personnalités plus marquées que dans le 1, et que dans le livre aussi je pense, permettant une identification et une projection plus facile. Permettant des instants d'interprétation plus forts également, on quitte cette impression de personnages et d'acteurs complètement apathiques qu'on avait dans le 1. Timothée Chalamet a une super évolution au fil du film, Zendaya est hyper expressive (peut-être un peu trop même) : ensemble ils constituent une petite romance qui fonctionne assez bien, en restant très douce et pas du tout niaise dans le film. Rebecca Ferguson est badass as fuck, je crois que c'est mon interprétation préférée, avec le méconnaissable Austin Butler - si la cérémonie n'était pas littéralement 1 an après la sortie du film, j'aurais bien parié sur une nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second role, car c'est tellement rare d'arriver à ce point à marquer les esprits, à produire ce genre de personnage et d'interprétation dans un blockbuster, mais je m'emballe je crois... Javier Bardem stupéfiant de ferveur. Stellan Skarsgard glaçant (je sais pas si c'est moi qui déconne, mais je pense que Bill Skarsgard aurait également fait un parfait Feyd-Rautha - mais je ne sais pas si je suis vraiment déçue de cet acte manqué, vu comment Butler assure). Même Léa Seydoux, que je n'apprécie pourtant pas plus que ça, m'a plu par sa froideur et son magnétisme.
On a la même maîtrise technique que le premier, peut-être même qu'on fait encore mieux : les décors naturels ou non et les costumes sont sublimes, les différentes ambiances selon la planète où on se trouve sont réussies (un poil caricatural pour les Harkonnen quand même), la mise en scène est carrée, les effets numériques sont millimétrés. Ce qui est passionnant aussi dans Dune, c'est que c'est de la SF sans une surexploitation de gadgets technologiques. Le film aurait pu être plat du coup, trop proche du monde réel, mais en fait pas du tout. Tous ces effets sont mis au service d'un film SF/aventure/guerre/action hyper qualitatif et qui risque vraiment de rester comme une référence. [spoiler]Pour ne citer qu'un seul exemple, la scène du combat dans l'arène est cinématographiquement parfaite. Que ce soit le travail sur le noir et blanc, le design de l'arène, le placement des hauts gardés, l'ambiance de la foule, la chorégraphie du combat, sa direction artistique très inspirée de la corrida, le message... Je crois que c'est le moment que j'ai préféré dans le film. Et si j'étais Ridley Scott, je commencerais un peu à m'inquiéter, car son Gladiator 2 sortant à l'automne va forcément être mis en perspective avec ce moment ; et je n'ai pas gardé le souvenir d'une telle maîtrise dans le premier Gladiator.
Comme d'habitude je ne sais pas terminer mes commentaires ; je vous dirais donc que selon les compteurs, c'est le 1000ème commentaire que je publie sur ce site, et ça c'est quand même cool.