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Commentaires de films faits par pwachevski

Répliques de films par pwachevski

Commentaires de films appréciés par pwachevski

Répliques de films appréciées par pwachevski

Personnellement, Winnie l'Ourson n'est pas un personnage qui a marqué mon enfance. Oui, je sais qui sont Winnie et ses copains. Mais honnêtement, je ne suis même pas sûre d'avoir vu un film Winnie l'Ourson (ou lu un livre ou un quelconque autre support) dans ma vie avant celui-ci (ou alors zéro souvenir). Donc tout l'aspect éventuellement nostalgique que peut créer ce film chez certaines personnes, bah rien du tout chez moi. Par ailleurs, de façon évidente, j'ai dépassé l'age de 10 ans, donc je ne suis pas non plus l'autre cible que le film cherche à toucher. Donc sur cette base là, forcément, il y a plein de choses que je peux reprocher au film. Le scénario est archi prévisible, son message est un peu niais (et étonnamment très de gauche pour un film américain), c'est bourré de bons sentiments, etc.

Mais je reconnais cependant que Disney, ils savent y faire quand même. A l'instar par exemple de Dans l'ombre de Mary, ils proposent un film qui est ultra propre techniquement parlant. Les personnages animés sont magnifiques, l'univers visuel est marquant, la réalisation est agréable. Même si, on le sait, ce ne sont pas par nature des grands rôles à interprétation, le casting est pourtant impliqué. Par ailleurs, même si j'ai pu reprocher des choses au scénario, le rythme est là et nous embarque avec lui. Bref, il faudrait vraiment que je mente si je disais que je me suis ennuyée devant ce film, ou que j'ai passé un mauvais moment. Et je suis persuadée qu'enfant j'aurais adoré voir ce film.
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J'adoooore quand un film me donne tord !!!

Honnêtement, je n'attendais a peu près rien plus de ce film, car le 1 et le 2 ne m'ont pas franchement convaincue. Le 1 était sympathique mais manquait d'enjeux, on comprenait pas trop comment on allait faire une saga intéressante basée juste sur "regardez j'ai des animaux mignons ET magiques". Le 2 mélangeait pour moi très mal les torchons et les serviettes, d'une part l'intrigue avec Dumbledore et Grindelwald, d'autre part les animaux fantastiques qu'on ne comprend pas trop pourquoi ils sont encore là alors qu'on n'a pas du tout besoin d'eux. En plus, TF1, quels génies, ils ont repassé le 2 à la télé juste avant la sortie cinéma du 3. Du coup je l'ai revu, et toute la frustration et la déception que m'inspire ce deuxième film a été vraiment ravivée dans ma mémoire, et me faisait vraiment aller vers ce troisième film à reculons.

Et là miraaaaaaacle, je ne l’espérais pas moi-même, mais on est vraiment exactement sur le film que j'attendais. Vous prenez mon commentaire sur le 2, et toutes les critiques que j'ai pu faire trouvent leur solution dans ce film. Par paresse intellectuelle, je vais donc quasiment reprendre le même ordre des idées que pour mon commentaire sur le 2...

Le film est accessible, même à un non-fan de Harry Potter. Bien sûr, qu'on va rappeler par moment des évènements déjà abordés dans les films Harry Potter et heureusement qu'on le fait, c'est comme ça qu'on enrichit un univers. Mais on les RAPPELLE, et ça ça manquait cruellement au 2. C'est à dire que vous avez littéralement par moment les personnages qui s'assoient autour d'un bol de soupe et rediscutent d'un évènement "déjà connu" mais oublié de la majorité des gens. On est didactique quoi. On met tout le monde sur un pied d'égalité, on part tous avec les mêmes bases pour comprendre le film. Résultat : c'est la première fois pour les Animaux fantastiques que je n'ai pas besoin d'aller sur le fandom wiki de Harry Potter après le film pour comprendre un point de l'intrigue, et franchement il était temps.

Vous demandez les "secrets de Dumbledore" : vous les avez (alors que les crimes de Grindelwald, à part avoir fait des flammes bleues dans un cimetière, on attend toujours). A commencer par le premier secret : Dumbledore est gay. Je répète : DUMBLEDORE EST GAY. Oui, ça avait déjà été annoncé dans des interviews de JK Rowling notamment, mais elle faisait dans le même temps tellement d'effort pour ne jamais l'écrire dans les livres ou le montrer explicitement à l'écran que ça commençait à devenir un running gag de très mauvais goût. J'étais très loin d'être la seule à me plaindre de ce point, et je ne sais pas si c'est pas réaction directe à ces critiques, mais là on le dit sans aucune ambiguïté possible littéralement dès la première scène du film. Et à en juger par la stupeur dans la salle à ce moment, bah oui il était vraiment temps de le dire, parce que si on ne le savait pas, on ne le comprenait pas, et en terme d'intrigue, bah ça change tout, ça donne du sens à ce qui n'en avait pas jusqu'alors.

Même si le parallèle à la montée du nazisme dans l’Allemagne des années 30 est fait avec la légèreté d'un éléphant (la saga Harry Potter jouait aussi parfois avec cet esthétisme, mais avec bien plus de subtilité), scénaristiquement le film est équilibré. On a enfin trouvé une intrigue qui se concentre sur Dumbledore et Grindelwald, en arrivant à intégrer sa juste dose d'animaux fantastiques, pour apporter un twist qu'on n'avait pas dans les Harry Potter, mais sans faire artificiel. L'intrigue autour du "qilin" est parfaitement trouvée, on a hyper naturellement réussi à mettre un animal au cœur de l'intrigue. Le nifleur amène de l'humour.
Spoiler(cliquez pour révéler)
La prison pleine d'animaux pas sympathiques du tout ne semble en rien forcée.[/spoiler]

J'aurais quelques réserves cependant sur la façon dont on a écarté le personnage de Tina de cet opus. J'ai trouvé la justification un peu légère. Après, ce n'est personnellement pas un personnage que j'ai beaucoup apprécié dans les deux premiers films, et ça permet dans le même temps de mettre en valeur d'autres personnages que je trouvais plus sympathiques, comme Thésée, donc bon... Je trouve ça clairement bancal, mais honnêtement pas vraiment gênant. Quelques changements dans le caractère de Queenie sont peut-être aussi un peu abrupts.

Et alors oui, ça suppose aussi qu'on voit un peu moins Norbert et ses copains, mais je trouve ça vraiment mieux ainsi ; parce qu'on voit du coup plus Dumbledore et Grindelwald, qui donnent leurs noms aux films 2 et 3. Dans sa personnalité, j'ai enfin retrouvé le Dumbledore qu'on connaissait dans Harry Potter. Son humour, sa bienveillance, son intelligence, son humilité, son aura. Il est juste plus jeune et a le sex-appeal de Jude Law, mais sinon c'est le même. On est dans une continuité qu'on ne trouvait pas dans le 2, parce qu'on ne le voyait presque pas, principalement... Et Grindelwald, on a enfin réussi à construire un personnage à part entière et un "vrai" méchant. Lui aussi on le voyait pas suffisamment dans le 2, et quand on le voyait, on avait l'impression de voir Magneto dans le monde des sorciers (d'ailleurs, on en parle du professeur "Hicks" de ce film ? On dirait vraiment une mauvaise blague avec le professeur X de X-men..). On arrive a rendre son discours plus cohérent, plus complet, plus singulier, pas uniquement centré sur la thématique de la guerre. [spoiler]Le fait qu'on offre une porte de sortie au personnage de Croyance permet aussi de laisser place libre à Grindelwald, qui devient enfin pleinement "le chef" des méchants, la vraie et seule source de danger.[/spoiler]

Je ne peux bien entendu pas parler de Grindelwald sans parler du recasting. Je suis partagée, car d'un côté, je trouve assez naze ce qu'on a fait à Johnny Depp. On n'a pas envie que son divorce houleux entache le film. Je peux comprendre que sur ce type de film avec un marketing millimétré, on n'a pas envie d'un bad buzz. Mais cette histoire ne date pas d'hier, dans ce cas on n'avait qu'à pas le recruter et prendre une personnalité plus consensuelle dès le départ. Ou au moins se séparer de lui dès le 2ème film, puisqu'on ne le voit quasiment pas dans le 1 ; ça aurait fait beaucoup moins étrange que là. En plus ça créée maintenant un précédent, et si on veut donc être cohérent, va falloir virer Ezra Miller, au comportement controversé aussi ?! Et de l'autre côté, je dois dire que j'ai trouvé Mads Mikkelsen infiniment meilleur que lui dans ce rôle. Je l'ai trouvé plus crédible, plus posé, "surjouant" moins (jusqu'au look du personnage, qui s'est clairement assagit - mais bon pour le coup, j'imagine que Johnny Depp n'a pas choisi son look tout seul ? Quand même ?!). Il dégage quelque chose de moins caricatural et de plus naturel, plus charismatique aussi, troublant, si ce n'est carrément séduisant ; ce qui est vraiment important je pense, pour ce personnage "d'ex". Objectivement, tout ce que Mads Mikkelsen apporte fait beaucoup pour la construction du personnage, ça participe à ce que je disais plus haut, qu'on voit enfin un chef, un leader pour les méchants, et pas un type décoloré en blond qui fait des étincelles avec sa baguette dans un cimetière (ne cherchez pas de double sens à cette phrase, merci). Moralement ça me questionne, mais cinématographiquement je trouve que ce changement est vraiment pour le meilleur, et c'est un peu le plus important à l'écran.

Je n'ai donc quasiment rien à redire, si ce n'est quelques bizarreries scénaristiques par-ci par-là mais ne gâchant pas le plaisir global [spoiler](donc si j'ai bien compris, les années où on a pas de quilin, le grand chef suprême des sorciers est élu plus ou moins à l’applaudimètre ?! Et les sorciers n'ont visiblement absolument aucun esprit critique, puisqu'il suffit que ledit grand chef dise "vous voyez ce gars là accusé de crimes horribles ? Bah non il a rien fait en fait" pour que leur opinion bascule instantanément de "salaud, on veut te mettre en prison" en "on veut en faire notre nouveau grand chef"...)
Mais à part ça, c'est une belle production, on a mis les moyens dans la réalisation, qui est à l'image du reste de la saga - que je n'ai pas souvenir d'avoir un jour critiquée pour ses visuels. L'univers fonctionne enfin, et est au service d'un scénario simple mais efficace. Il y a des enjeux et des évolutions crédibles chez les personnages. Le rythme est parfait, les +2h passent toutes seules mais sans avoir un sentiment de précipitation. Le casting fait largement le job, la dynamique de groupe est là. Bref, pourvu que ça dure pour les deux films restants (si on ne change pas d'avis en cours de route pour rajouter un ou deux films).

Classement par saga oblige, j'ai mis le film en bronze, c'est à dire là on je classe la saga dans son ensemble (à ce jour), mais tout seul, il mériterait plutôt une liste argent.
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Ce film est indéniablement distrayant, et comme pour tous les films de la saga Harry Potter et consorts, c'est du beau spectacle. L'univers visuel est hyper léché, effets numériques, animation des animaux, des décors aux costumes, même le choix du casting a du sens, Eddie Redmayne et Callum Turner sont les faux frères les plus crédibles que j'ai vus depuis très longtemps. Émotionnellement les intrigues gravitant autour du personnage de Leta étaient crédibles et en font sans trop de doute le personnage le plus intéressant de cet opus (bonus : à l'exception d'une certaine manière de Rogue, c'est la première fois qu'on a un personnage issu de Serpentard qui n'est pas caricatural). Les touches d'humour sont toujours bien présentes et bien amenées, jamais lourdes ou de trop. Bref, ce n'est clairement ni un mauvais film ni un film que je n'ai pas pris plaisir à voir. Mais malgré tout cela, le film m'a déçu sur plein de petites choses et me laisse sur un sentiment très contrasté au final.

Autant je trouvais que le premier film, mise à part la fin, et encore, pouvait se voir même sans connaître la saga principale, autant là ça sera chose ardue. Je regrette même qu'on ait littéralement fait un film pour geeks, laissant de côté les gens qui viennent voir le film avec plus de curiosité ou d'insouciance. J'ai revu le film à sa diffusion télé avec mes parents, j'ai littéralement passé tout le film a leur expliquer ce qui se passait. Mais enfin, même moi, la saga Harry Potter, j'estime bien la connaître, j'ai vu les films, lu les livres, plusieurs fois même... et pourtant à de trop nombreux moments on va tellement chercher la petite référence qui tue, que je perdais littéralement le fil du film. Genre le miroir, qu'est ce qu'il montre encore ? Ah oui, son plus grand désir. C'est le fandom wiki qui me l'a dit. Après le film donc.
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Puis même avec l'explication, bof, ce que voit Dumbledore ressemble plus à un bon souvenir. Et sachant que sa sœur était déjà morte à ce moment, connaissant les circonstances de sa mort et ses regrets à ce sujet (rappelés d'ailleurs dans ce film) c'est un "plus grand désir" d'autant plus étrange.[/spoiler] Et encore, je ne vais pas me plaindre, car ici on a une réponse disponible, une explication existe, après elle vous convient ou non, mais elle existe. Ce n'est pas toujours le cas. Le lien de parenté entre Leta et Bellatrix Lestrange, mystère total par exemple. Pourquoi pas l'avoir appelé Leta Tartempion si ça n'avait aucune importance ?!! Le personnage le plus intéressant du film, je le redis, mais pourtant le plus bâclé dans son écriture ! [spoiler]Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi Leta, exilée enfant aux US par son père, à fait ses études à Poudlard, au Royaume-Uni donc ? Et aussi ce qu'elle fout H24 au ministère de la magie ou à accompagner des Aurors en mission, alors qu'elle ne l'est a priori pas elle-même, je prends aussi ?!![/spoiler]

Et dans le même temps, les éléments plus marquants de la saga, ce qu'on s'attendait à voir, on ne le voit pas. JK Rowling, après a plusieurs reprises des propos polémiques sur les personnes trans, qui lui valent aujourd'hui d'être blacklistée de sa propre saga, elle se fouterait pas aussi bien de nous sur l'homosexualité de Dumbledore ?! Quand ça a été annoncé il y a quelques années, ça avait vraiment de la gueule. Le plus grand sorcier de la saga, connu et respecté dans la communauté magique, est gay, c'est hyper fort et symbolique comme message. Mais déjà on sentait une ambiguïté gênante, pourquoi le dire "en off" en interview et pas ouvertement dans les livres ? On même juste un sous-entendu à un moment, même ça on ne l'avait pas (à moins que vous considériez "j'adore le tricot" comme un coming-out). On peut trouver une excuse une fois, mais pas deux. RIEN ne justifie que ce soit éludé dans ce film, qui avait pourtant toutes les raisons d'en parler, ça n'a AUCUN sens.

Plus largement le casting, j'y reviens, mais les deux acteurs les plus connus, c'est quand même Johnny Depp, introduit en grande pompe à la fin du premier film (lâché comme une vieille chaussette pour le 3, mais c'est un autre sujet) et Jude Law. Pourtant ils ont a tout casser 3 scènes chacun... Le film s'appelle Les crimes de GRINDELWALD. Autant dans le 1 on nous promettait juste des animaux, Grindelwald c'était la surprise, autant là le deal de départ est clair : on doit nous parler de Grindelwald et flop total, entre un personnage qu'on voit à peine et des crimes qu'on ne voit pas beaucoup plus. On offre un personnage terne, qui semble plus inspiré que jamais par Magneto de X-men, avec ses propos sur la guerre notamment, qui "Professeur Xise" donc Dumbledore en conséquence, et nous laisse sur un sentiment décevant de déjà vu, et de déjà vu mieux fait même (au moins avec Fassbender et McAvoy, on donnait à fond dans la bromance, ici on continue de cacher leur homosexualité comme si c'était une chose honteuse). On nous tease un truc, on nous place dans l'attente de quelque chose, et on nous le donne pas. Frustrant à souhait. (Si vous voulez un argument plus intello : les créateurs d'X-Men ne se sont jamais cachés de s'être inspirés de Martin Luther King pour le pacifiste Professeur Xavier, et de Malcolm X pour le polémique et suprématiste Magnéto. Sauf qu'ils ont eu 5 décennies pour créer une vraie mythologie autour de ces personnages, justifier leurs prises de position, affiner leurs pensées et caractères et se distinguer de leurs inspirations, qui font qu'aujourd'hui ça ne sonne pas grossièrement à l'écran. Alors que dans les Animaux fantastiques, on a le sentiment de voir une caricature de personnages qui étaient eux-mêmes déjà une forme de caricature. Magnéto est amer car il sort d'un camp de concentration nazi, Grindelwald est amer parce qu'il est... méchant *ajoutez un rire démoniaque ici*).

On en vient limite à se demander si le problème ce n'est pas finalement les animaux fantastiques qui donnent leurs noms au film et qui sont pourtant sympathiques. Mais enfin, avions-nous vraiment besoin d'eux ? Avaient-ils vraiment vocation à être le point de départ de cette histoire ? Plutôt que de juxtaposer maladroitement la grande histoire de Dumbledore et Gindelwald d'une part, et la petite histoire de Norbert et ses copains d'autre part, il n'aurait pas mieux fallu se concentrer sur le personnage déjà connu et aimé des fans qu'est Dumbledore ? Nous proposer plus simplement un préquel sur sa jeunesse ? Même soucis au niveau de l'antagoniste, le méchant, la source de danger qui n'imprime pas vraiment. On se perd entre celui qu'on annonce dès le début, Grindelwald, et celui qu'on nous montre finalement plus à l'écran, Croyance.

Dans l'ensemble, j'ai vraiment eu le sentiment d'un film qui partait dans tous les sens et se prend tout seul les pieds dans le tapis, avec trop de personnages, trop d'intrigues dans l'intrigue, qui cherche la référence de fans plutôt que l'intelligence scénaristique. [spoiler]Genre l'évasion de notre petite troupe auprès avoir été emprisonnée par Yusuf, qui s'effondre sans raison apparente au bout de 2 secondes, et qu'on nous balance une explication improbable une demi-heure plus tard. On dirait vraiment une mauvaise blague.
Bref, un peu l'impression d'un film qui s'enlise dans ses propres ambitions. J'espère une ligne de conduite plus claire pour le 3, je sais d'avance que je vais être déçue, mais ça ne m'empêchera pas d'aller payer 20 balles ma place pour le voir en Imax. Le parfait film hollywoodien en somme.
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date : 25-04-2022
Je ne savais vraiment pas dans quoi je m'aventurais avec ce film, car j'ai littéralement jamais rien vu qui ressemblait à ça. On connait tous le burlesque ancien à la Charlie Chaplin ou à la Laurel et Hardy, largement utilisé aussi dans de vieux dessins animées comme Tom et Jerry par exemple. Mais dans un film récent, pour ma part c'était du jamais vu. Ou alors par touche, par-ci par-là, dans des films non-burlesques. Jim Carrey par exemple peut avoir un type humour qui peut beaucoup s'inspirer de ce style. Mais malheureusement avec un résultat rarement convainquant pour moi. Je trouve en fait ça un peu hors de propos, voire carrément ridicule, dans un film qui se veut réaliste, d'avoir à un moment un personnage qui fait un truc totalement absurde et clownesque. Pour ma part ça me fait complètement "sortir" du film et c'est assez désagréable.

Bref, voir donc un film complètement dans ce style, ce n'était clairement pas une évidence pour moi, je pensais même que j'allais trouver ça assez désagréable comme expérience. Et au final j'ai adoré !

Je trouve que c'est une construction qui se rapproche beaucoup, dans son intention, de la comédie musicale - et j'aime les comédies musicales, beaucoup. La comédie musicale, en soit ça n'a aucun sens, c'est totalement absurde. Vous prenez le début de La La Land, en cas d'embouteillage sur l'autoroute, non, en vrai, personne se met à danser sur les capots des bagnoles pour passer le temps. Mais si elle est réussie, la comédie musicale va justement faire tomber ces pensées rationnelles, qui comme je le disais avant, vous font "sortir" du film. Si elle est réussie, elle vous fera au contraire plonger dans son univers aussi loufoque soit il, sa réalité, où ce genre de barrière n'existe pas, avec un résultat assez jubilatoire.

Bah là c'est exactement pareil. Dès la première scène on annonce le ton, on est sur un jeu d'acteur essentiellement basé sur le travail du corps, qui dans sa maladresse va faire des choses assez dingues, on est sur des personnages de losers magnifiques et des situations délicieusement absurdes. On va s'en tenir à cette ligne du début à la fin, avec justement ici jamais rien de rationnel pour nous faire sortir de cette réalité là. Même quand on va traiter d'institutions comme la police ou l’hôpital, on va rester exactement dans le même esprit, on ne bascule pas dans quelque chose de plus sérieux au motif que le sujet est plus sérieux. Et donc comme dans une bonne comédie musicale, j'ai d'une certaine manière mis le cerveau en off, pour juste apprécier le moment. Et comme dans une bonne comédie musicale, il y a quelque chose de grisant et de jubilatoire à cela.

Résultat, une histoire de couple en soit toute simple, mais qui à su me toucher par son infinie tendresse et sa bienveillance. On a toute une panoplie de personnages secondaires tout aussi marquants et touchants que les principaux (le serveur myope, le touriste anglais, l’équipe de rugby féminine, les trois jeunes migrants qui veulent aller en Angleterre,...). C'est aussi et surtout un film que j'ai trouvé extrêmement drôle, avec un côté un peu nostalgique, qui fait appel dans son humour à l'enfant en nous, à nos souvenirs (les vieux dessins animés dont je parlais plus tôt par exemple). C'est également la découverte pour moi de deux acteurs, Dominique Abel et Fiona Gordon, qui sont juste bluffants. On ne peut pas dire qu'ils "jouent bien" au sens où on l'entend habituellement. Mais c'est clairement des rôles, des prestations qui sont rares et qui ont du demander un travail de dingue, pour rendre aussi fluide, aussi naturel, et avec visiblement uniquement des trucages "à l'ancienne", ces mouvements et situations qui n'ont pourtant RIEN de naturel.

Que dire de plus que j'ai juste envie de voir d'autres films de ce type. A commencer par les autres de ces deux acteurs, également réalisateurs et auteurs, qui sont pour moi une très agréable découverte.
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date : 17-04-2022
Il y aura dans mon commentaire des références inévitables à d'autres œuvres Batman, mais je n'ai pas envie de rentrer pour autant dans des comparaisons trop frontales entre les différentes versions, ou de balancer des phrases un peu toutes faites comme "c'est le meilleur film Batman", car je pense que c'est surtout une affaire de gout. Je suis personnellement allergique à Christopher Nolan, à Zack Snyder, à Christian Bale et à Ben Affleck et je ne suis pas très films d'action, ce que j'ai pensé de leurs versions de Batman est donc assez prévisible. Est-ce que ça en fait objectivement de "mauvais films" pour autant ? Clairement non, ils sont pas totalement à mon goût, mais pas mauvais. Bah ce film c'est pareil, il peut ne pas être à votre goût, mais le qualifier de mauvais me semblerait être abusif. Je peux comprendre que subjectivement le choix de Robert Pattinson, qui pour beaucoup n'est connu que pour avoir été dans Twilight, a pu surprendre ou même rebuter ; ou que la tournure très polar qu'on a donné au film n'a pas séduit tout le monde. Mais c'est objectivement une proposition honnête et un film bien fait.

J'ai pour ma part beaucoup apprécié le fait qu'on ait su apporter des ambiances et thématiques nouvelles dans la saga Batman, sans trahir pour autant l'esprit du personnage ou de la saga. En ce sens, je le trouve assez comparable à Joker de Todd Philips, qui avait la même caractéristique, mais en jouant sur des codes encore différents. Joker misait sur le drame "sérieux" et réaliste, The Batman mise lui sur les codes des thrillers, polars et films noirs à la David Fincher époque Seven / The Game / Zodiac, et plus tard Millénium. Et ça fonctionne parce que c'est assumé et bien fait. On met vraiment l'énigme et la recherche des indices au cœur du film, proposant des étapes qui mènent petit à petit et avec didactisme les personnages et les spectateurs vers la solution. Le niveau de "difficulté" de l'énigme aurait parfois pu être accru, mais rendre l'intrigue plus accessible permet aussi plus facilement d'avoir un spectateur qui se projette dans le film, qui fait lui-même des conjonctures et déductions, et se sent donc plus impliqué que s'il voit défiler une enquête qui le perd et qu'il n'aurait jamais pu réaliser lui-même. En soit, ce n'est donc pas forcément une mauvaise chose pour moi (d'autant plus que la solution n'est pas évidente non plus, et que le film garde quand même sa part de mystère).

Autre chose qui est venue beaucoup titiller ma curiosité, c'est le traitement du personnage de Bruce Wayne/Batman, qu'on sait être un personnage torturé, mais j'ai trouvé qu'on ne l'abordait pas sous l'angle qu'on connaît déjà. On n'est pas beaucoup sur les habituels débats sur la frontière entre le bien et le mal. C'est présent, mais pas dominant à mon sens. Ce qui domine pour moi, c'est les états d'âme de ce Batman qui joue au justicier que depuis peu de temps, et qu'on sent presque hésitant sur le fait de continuer ou non. On le sent déjà épuisé, il ne sait pas encore exactement pourquoi il fait ça, ce qui le motive, quelle est la finalité de son action, et son opinion va pas mal évoluer pendant le film
Spoiler(cliquez pour révéler)
(c'est le sens d'ailleurs de la fin, où il a un déclic, il comprend que son action ne peux pas être fondée que sur la vengeance, mais qu'il y a aussi une part de symbole, pour représenter l'espoir chez les habitants, et qu'il accepte d'endosser ce rôle).[/spoiler] On a la même construction avec le pendant Bruce Wayne du personnage, qu'on ne sent pas beaucoup plus apaisé, avec son deuil, ses angoisses, "associable", mal à l'aise par rapport à sa situation sociale privilégiée mais ne cherchant visiblement pas à la légitimer pour autant en prenant part activement aux activités des entreprises Wayne ou encore semblant incapable de se lier amoureusement ou amicalement à quelqu'un. Le personnage de Selina Kyle/Catwoman a vraiment du sens dans le scénario, car elle vient ébranler aussi bien Batman que Bruce, avec les propres drames de son histoire, ses propres motivations, sa propre échelle de valeur, et bien entendu son physique avantageux. Dès leur premier combat (et première vraie scène ensemble) on la montre plus faible que Batman physiquement parlant, mais très vite on comprend qu'elle est plus solide que lui mentalement parlant.

Bref, sur les deux versants du personnage de Batman/Bruce, on joue complètement, je trouve, sur sa jeunesse, son caractère pas encore complètement formé et donc instable, influençable, fragile, sur le fil et entraînant du mal-être, ce que je n'avais pas vu dans d'autres œuvres, où Batman était toujours bien implanté dans son rôle de justicier masqué. Même dans Batman Begins (qui ne s'appelle pas Batman Begins pour rien #CaptainObvious) on ne retrouve pas du tout cette caractéristique, puisqu'on a un Bruce Wayne populaire, mondain et entrepreneur, un Batman surentraîné et qui affronte ses peurs. Il était "normal" pour nous qu'il soit Batman, solide et légitime dans son rôle de sauveur la ville. Dans les autres œuvres, si on voulait parler d'inexpérience ou de jeunesse, on utilisait des personnages annexes comme Robin, Nightwing ou Batgirl ; là on utilise Batman lui-même.

Et c'est là que le casting prend tout son sens pour moi. C'était d'une intelligence folle de prendre pour ce Batman précis, jeune, blessé et souffrant du syndrome de l'imposteur, non pas une autre armoire à glace hollywoodienne autour de 40 ans comme pouvaient l'être Christian Bale ou Ben Affleck, mais plutôt un inattendu éternel adolescent qui a été malmené par la célébrité et les blockbusters, au physique athlétique mais pas hors normes, comme Robert Pattinson. Il n'aurait clairement pas été crédible dans le personnage de Batman tel qu'il avait été interprété par Christopher Nolan, mais là il est au bon endroit, au bon moment, sur le bon personnage et le bon film. D'ailleurs les autres acteurs qui avaient un temps été pressentis pour le rôle ont a peu près tous un profil similaire (genre Daniel Radcliffe, oui Harry Potter, même s'il mesure 1m50 et pèse 40 kilos, pour jouer Batman), preuve d'une vraie volonté en ce sens.
J'ai été agréablement surprise par Zoë Kravitz, qui ne m'avait jamais vraiment convaincue dans ses précédents rôles. Si ce n'est pas forcément une grande interprète, avec de la technicité dans son jeu, je l'ai cependant trouvé impliqué dans son rôle, dans la préparation qu'il impose, l'alchimie fonctionnait vraiment très bien avec Robert Pattinson.
Autre acteur qui n'est pas ma tasse de thé en général : Paul Dano, bon là pas de miracle en revanche, mais on le voit pas beaucoup donc ça passe. [spoiler]Le piège des personnages "de fou" comme le sien, c'est d'être excessif, caricatural, de hurler dans tous les sens,... Bah je trouve qu'il tombe vraiment là dedans. Après je redis qu'on ne le voit pas beaucoup démasqué, et que donc il n'a pas forcément eu beaucoup de scènes qui lui auraient permis d'aborder un registre plus posé et moins caricatural. Je dis pas que c'est entièrement de sa faute, mais en attendant, encore un film où il ne m'a pas emballé.[/spoiler]
Le reste du casting était globalement agréable. Mention spéciale à Colin Farrell que je n'ai absolument pas reconnu de tout le film.

La longueur du film (quasiment 3h) est un peu à double tranchant pour moi. Ça aurait pu être une catastrophe, car un film aussi long qui est en plus chiant, au secours. Ça ne l'est pas, mais j'ai quand même trouvé que ça pesait un peu sur le film. Autant au début et à la fin on arrive a être très rythmé et a avoir pleinement notre attention de spectateur, autant au milieu on ramollit clairement. C'est le ventre mou de l'enquête, où les personnages et les enjeux commencent à se multiplier, où on peut risquer de décrocher de l'histoire, et où pour tenter de nous maintenir éveillé, on nous sort un peu de nulle part de la grosse scène d'action qui semble anachronique si on prend le film dans son ensemble [spoiler](franchement à quoi servait cette course poursuite avec la Batmobile, à part à dire "regardez on a une grosse bagnole nous aussi" ?!).[/spoiler] Un peu comme pour le film Joker que je citais déjà plus tôt, on a senti qu'on a pas voulu complètement perdre le fan de film de super-héros "de base" en jouant quand même par moment sur des codes très classiques du genre, en n'osant finalement pas aller au bout du délire de faire un Batman juste enquêteur. Pour m'a part j'aurais préféré qu'on ose, qu'on fasse un film plus court mais avec une meilleure cohérence, et qui aurait fonctionné aussi. [spoiler]Et en parlant de Joker, le personnage, pas le film cette fois, j'ai exactement le même avis sur cette scène à la fin où il apparaît. Ok elle laisse une porte ouverte a un autre film (et même deux en fait : un préquel pour nous dire comment il est arrivé là et pourquoi il en veut à Batman, et une suite pour savoir ce que son association avec Riddler va donner). Mais on aurait pu s'en passer, on aurait pu avoir l'audace de traiter un autre méchant de Batman, parce que celui-ci on l'a déjà beaucoup vu, etc.


La réalisation était propre et efficace. On a fait un très beau travail sur la ville, la façon de la montrer, des jeux de clair/obscur qui rappellent bien sûr le personnage de Batman. Les costumes/maquillages sont également hyper convaincants. Seulement, je peux dire ça a peu près de tous les films Batmans (même les plus anciens ont leur charme et leurs visuels marquants, bien que kitchs). Je n'ai pas forcément trouvé ici le supplément d'âme que j'ai trouvé dans le scénario et dans la construction du personnage, mais ça reste du beau boulot.
C'est finalement plutôt dans la BO que j'ai trouvé ce supplément d'âme. Je l'ai trouvé à la fois marquante et ponctuant bien le film, sans lourdeur inutile. Elle sait également bien réutiliser des titres déjà connus, notamment deux d'entre eux, Something in the Way et Ave Maria, qui nous accompagnent sur la longueur, à des instants bien choisis.

Bon, si je dois résumer en quelques lignes, j'ai trouvé que c'est un bon film, malgré quelques longueurs, j'ai passé un bon moment devant. J'ai aimé son ambiance de polar et l'angle nouveau sous lequel on traite le personnage. J'ai trouvé le casting globalement convainquant et adapté à l'histoire qu'on raconte. La réalisation ne m'a pas bouleversée, mais restait de bonne facture. Il y a quelques faiblesses, toutes les œuvres en ont, mais je n'ai pas un gros défaut à souligner. Notation et classement en conséquence, donc.
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date : 03-04-2022
Je suis très embêtée pour noter ce film, et j'ai aussi eu du mal à rassembler mes idées pour écrire ce commentaire, car je pense que c'est un bon film, dans le sens bien fait techniquement parlant et sur une thématique intéressante, mais cependant, il n'a pas su venir me toucher à titre très personnel. Résultat, je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment, mais c'est une œuvre qui ne me marquera pas, et que je n'ai pas envie de classer plus haut dans ma cinéthèque.

Le tout début du film m'a laissé un peu sceptique, je trouve la mise en place et la présentation des personnages inutilement compliquées. On les découvre au compte-goutte, sans comprendre immédiatement "qui est qui", les liens qu'ont les personnages, ou qui est un personnage principal ou secondaire. Et à vrai dire, même quand le film est bien installé, j'ai eu parfois du mal à comprendre pourquoi on accordait une telle place à certains personnages, notamment le personnage du policier : il faut quand même attendre littéralement la dernière scène ou presque pour comprendre son "but" dans le film !

En parlant de la fin, elle ne m'a pas amené pleinement satisfaction non plus, car elle n'offre pas vraiment d'espoir, n'osant pas finalement indiquer une voie que la réalisatrice estimerait être la bonne, et en bâclant également à mon sens la fin de certains arcs narratifs. Autant on donne une vraie fin à l'intrigue autour du couple Samir-Amal et au personnage de Reda, autant les autres personnages, on les traite un peu à l'arrache à mon sens.
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Le pire, c'est clairement Fahim. Son arrestation est déjà ridicule, depuis quand on a besoin d'enlever un sac à dos pour pisser ? Et puis cette façon de rejeter la faute sur Reda, comme si Fahim était un ange et avait besoin de lui pour se faire arrêter, alors qu'il fume autant de shit que lui... Mais en plus de ça, on ne nous offre pas le plaisir de sa libération, et de l'éventuelle prise de conscience qu'aurait pu provoquer chez lui cette arrestation + au mieux l'agression, au pire la mort, de Reda. Bref on nous laisse dans le flou, alors que pour moi, voire évoluer les personnages et évoluer avec eux, bah c'est un peu tout l'intérêt d'un film. Le policier dont je parlais plus tôt, on laisse plein de questions en suspends, à commencer par d'où il sort, pourquoi il est lié à ce point au personnage de Feriel, qui est si différent de lui ? Et Feriel parlons-en, c'est pourtant le personnage que j'ai préféré suivre dans ce film, mais on la sent a peu près aussi paumé au début qu'à la fin, là aussi, on tue dans l’œuf toute tentative d'évolution.


Après, entre le début et la fin, j'ai trouvé le film plutôt agréable à suivre. Je vais cependant dire les choses comme je les ressens, parce que je n'ai pas honte de le dire : je n'ai pas tout compris, la plupart des enjeux m'ont même clairement dépassé. Mais on a quand même des choses à quoi se rattacher, que ce soit au niveau de la qualité technique ou en abordant des thématiques plus universelles, qui font que j'ai quand même apprécié suivre ces personnages de deux générations différentes, portant des regards différents mais complémentaires sur leur pays.

L'Algérie et sa guerre civile sont vraiment au cœur du film, les personnages sont finalement des prétextes, on n'est pas là tant pour parler de leur petite situation personnelle, mais plus pour aborder comment ils s'inscrivent dans cette grande histoire. C'est à la fois une thématique que je trouve pertinente et courageuse, mais c'est malheureusement aussi un peu le nœud du problème pour moi. Je n'ai pas trop compris le positionnement que prenait la réalisatrice face à son sujet, et plus précisément à qui elle voulait s'adresser avec son film, aux Algériens ou aux non-Algériens ?

Si je compare avec un film récent, Madres Paralelas, Pedro Almodovar traite du même thème de la difficulté à faire le deuil des morts de la guerre civile (espagnole pour le coup) ; mais il parle lui d'évènements qui ont à la louche 80 ans, en prenant d'énormes pincettes et en abordant un ton quasi mémoriel, alors même que le nombre de personnes ayant vécu ces évènements se raréfie. Si son film s'est assez largement exporté à l'international, sur ce point précis, il s'adresse bien aux Espagnols, avec tout le respect dont il est capable. Dans Les bienheureux, on traite d'évènements beaucoup plus récents et donc sensibles, et en plus de ça, on met complètement les pieds dans le plat, en ayant une approche très critique, si ce n'est acerbe, de la société. Ce point me donne l'impression que le film était finalement pas tant destiné à des Algériens, mais bien à des non-Algériens, parce qu'on ne se serait pas permis ce ton avec des Algériens. Je ne sais pas si ce que je dis est clair, mais pour moi, c'est un peu comme si on devrait parler de nazisme à un Allemand, on prendrait certainement beaucoup plus de pincettes que pour en parler avec quelqu'un de n'importe quelle autre nationalité. Tous les pays ont des morceaux de leur histoire qu'ils ont du mal à affronter en face, et en voici un pour l'Algérie.

Pourtant, dans le même temps, et alors même que le film est très bavard, verbeux, on n'est pas pédagogique pour un sou, partant visiblement du principe que le spectateur a déjà une très bonne connaissance du sujet. Bref, partant du principe que le spectateur est Algérien... Personnellement, je suis française, j'avais 8 ans quand la guerre civile algérienne s'est terminée, autant dire que je ne m'en souviens pas, et on ne m'en a jamais dit un mot dans mes livres d'histoire. Qu'est ce que je sais donc de ce conflit ? Qu'il a existé, et c'est à peu près tout. Sauf que le film, sans réexpliquer à aucun moment le contexte, va partir par moment dans des débats hyper pointus qui m'ont complètement dépassé. Est-ce qu'il faut blâmer ceux qui sont partis ? Est-ce qu'il faut glorifier ceux qui sont restés ? Que penser de la place de la religion dans tout ça ? Je n'ai pas la moindre opinion sur ces questions, je n'en sais littéralement rien. J'ai senti qu'il se passait un truc d'important sous mes yeux, mais sans en maîtriser les enjeux. Le personnage d'Amal est par exemple mise hors d'elle quand son fils lui dit qu'un homme pratiquant visiblement un islam assez rigoriste seraient "sa créature". Selon toute vraisemblance la remarque était bien piquante et savait appuyer là où ça fait mal... Mais je suis incapable de vous dire pourquoi. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres dans ce film, qui font que j'ai littéralement eu le sentiment de passer à côté.

Mais le film évoque aussi des thématiques plus universelles. Même si elles prennent moins de place à l'écran, elles sont quand même suffisamment présentes pour réussir à m'y accrocher, à rester devant le film, et même à le suivre avec un certain intérêt. Le thème de la liberté, par exemple, c'est un concept qui parle à tout le monde, tout en étant il est vrai un peu abstrait pour beaucoup de monde. Mais là on arrive je trouve vraiment bien à lui donner corps, avec des petits riens du quotidien qui sont saisissant, et qui donnent cette impression étrange d'être plus libre quand on est enfermé à l'intérieur, qu'en extérieur. La condition féminine aussi est très présente, mettant en valeur des injustices criantes, objectives, et qui rassembleront donc largement contre elles. Ça donne également je trouve une puissance particulière aux deux personnages féminins, Amal et Fériel. Ce sont elles qui ont le regard le plus critique sur la société, parce que c'est elles qui la subissent le plus. C'est par elles qu'arrive le doute dans l'esprit des personnages masculins, qui se laissait plutôt porter par le mouvement sans trop se poser de question. Ce sont bien les femmes dans ce film qui représentent l'intelligence, la sagesse et le recul face aux évènements et c'est les hommes qui sont ignorants, où qui du moins se voilent la face, qui se laissent submerger par leurs émotions au point de perdre pied et de faire ou dire des choses qu'ils regretteront probablement plus tard.

Techniquement parlant, le film m'a séduite par la qualité de son interprétation. Sur la génération des adultes Nadia Kaci et Sami Bouajila proposent une interprétation hyper précise et sans aucune fausse note. Par ailleurs, et généralement cela, même avec des bons acteurs, ça se décrète pas sur commande, je les ai trouvé bien assortis, crédibles à l'écran. J'y ai totalement cru à ce couple qui fête ses 20 ans de mariage et qui n'a pas duré aussi longtemps pour rien, mais qui en même temps s'enlise dans les non-dits et les aigreurs. Pour les plus jeunes, j'ai une grosse préférence pour Lyna Khoudri, mais tous ne sont pas déméritant. On est cela dit sur un jeu bien plus instinctif que technique, parfaitement utilisé pour le coup, ça donne une vraie énergie à leurs scènes, sans jamais tomber dans le cliché ou le dialogue qui sonne creux.

La mise en scène est également précise, dans le placement des acteurs, dans le choix des décors, dans les jeux de lumières, dans les façons de filmer la ville. J'ai enfin beaucoup aimé la construction du film, qui se déroule en une seule soirée/nuit, ça lui donne je trouve à la fois une urgence et aussi un petit côté oppressant, car plus l'histoire avance, plus on sent que quelque chose de négatif va se passer, sans qu'on arrive à mettre le doigt dessus. Pourtant, j'ai pas eu l'impression de voir un film lourd ou pesant à regarder, car on a toujours la petite touche d'humour qui va bien pour détendre un peu l'atmosphère, ne pas trop se prendre au sérieux (je retiens l'idée de se faire tatouer une citation de Ched Khaled) et donner finalement une touche de réalisme supplémentaire.
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date : 03-04-2022
Franchement, je partais pleine de confiance vers ce film : un casting sympa, un réalisateur sympa, des thématiques actuelles, et la promesse d'un truc plus original qu'une énième comédie romantique à deux balles. Bref, peut-être pas le film de l'année, mais au moins la promesse de passer un agréable moment. Mais c'est souvent quand on est le plus confiant qu'on est le plus déçu.

Je m'attendais pas du tout à cette ambiance, finalement très dramatique, la romance qu'on semblait pourtant nous promettre dès le départ, on n'en voit quasiment pas la couleur, et si comédie il y avait, elle n'a pas du tout su m'atteindre. J'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'assez pesant dans ce film, qui a sûrement vouloir être réaliste, se prend finalement peut-être un peu trop au sérieux, trop premier degré... Et sans pour autant être très réaliste, justement. On enchaîne tout de même une série d'énormes clichés, de l'insomnie où tu regardes un truc improbable sur Arte à la séance chez un psy caricatural à mort, de la scène gênant en famille "quoi tu as une dépression ? Tu es fou ?" (non, plus personne ne dit/pense ça) aux cauchemars tout aussi gênant, du travail déshumanisé aux transports en commun plein de miasmes, sans oublier la critique des réseaux sociaux écrite avec les pieds, à ça de t'expliquer que "moi quand j'avais ton âge, je recevais une pelure d'orange moisie à noël et j'étais heureux". A trop vouloir montrer la solitude du citadin moyen, on finit par créer des personnages aussi transparents et interchangeables que les inconnus qu'on croise dans la rue, pour lesquels on n'a aucune empathie, et auxquels on n'a pas envie de ressembler en fait. Oh et puis ce rythme absolument inexistant : au secours.

Cédirc Klapisch a toujours parlé de la jeunesse dans ses films, ce qui est un pari risqué sur le long terme, car on s'éloigne forcément tous les jours un peu plus de ce dont on parle. J'avais aimé "Ce qui nous lie", son précédent film, parce qu'il arrivait à continuer à parler de la jeunesse, avec la tendresse dans le regard d'une personne plus âgée sur les erreurs des plus jeunes ; je n'avais pas du tout ressenti de jugement ou d'incompréhension du réalisateur vis-à-vis des personnages qu'il présentait. Avec "Deux moi", on a par contre basculé dans autre chose. Là j'ai eu carrément l'impression de voir un film sur la jeunesse fait par un vieux con qui ne comprend absolument pas de quoi il parle, et dont le problème qu'il a avec les jeunes d'aujourd'hui, c'est juste qu'il en fait plus partie. Un naufrage donc.
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date : 16-02-2022
Derrière une apparence de comédie romantique déjà vue (Daniel Balavoine vous l'a assez dit et répété : aimer est plus fort que d'être aimé), je trouve hyper positif de voir un film français qui ose aller sur un terrain un peu innovant. En s'attaquant à un genre qui est quand même de base ultra codifié, mais on a pourtant réussi à l'amener ailleurs, avec cette touche SF/fantastique qu'on voit peu dans ce genre, mais qui peut totalement fonctionner si on s'en donne la peine - la preuve.

Mais on l’emmène aussi ailleurs par le traitement du couple et de ses faiblesses. C'est mine de rien hyper rare un film qui te dit aussi frontalement que si ton couple marche pas, arrête de chercher ou de t'énerver contre quelqu'un d'autre, c'est à cause de toi et pas d'une cause extérieure. La bonne nouvelle, c'est que si tu es le problème, tu es aussi la solution. Et du coup, malgré le côté fantastique, malgré des personnages qui sont des auteurs à succès ou des pianistes de renom, on a pourtant un couple qui est extrêmement proche de nous. Les problématiques qu'ils rencontrent, on les a tous rencontré aussi, on est dans l'empathie, on peut en tirer un enrichissement pour sa vie personnelle, ce que je ressens que très rarement dans les films romantiques idéalisés à l’extrême qu'on nous propose habituellement.

Malgré de vrais questionnements, ça reste aussi une vraie comédie, avec des moments extrêmement drôles. Benjamin Lavernhe est juste exceptionnel à ce titre, le voleur de scènes par excellence, qu'on attend pas mais qu'on fini par trouver plus sympa que le héros. Qu'on s'entende cependant, François Civil et Joséphine Japy sont convaincants aussi, mais ils n'ont pas comme Benjamin Lavernhe ce côté "bonne surprise", qui arrive à amener son personnage au sommet, alors qu'avec un autre acteur ça aurait pu être un personnage insignifiant.

Après, sans que je sache trop pourquoi, je ne suis pas complètement entrée dans l'univers. J'aurais peut-être aimé qu'on aille plus franchement dans la direction du fantastique ou de la SF. Probablement parce que ces styles me parlent un peu plus de base que la romance. Peut-être aussi parce que j'ai senti comme un petit manque de moyens sur ce point. Les scènes purement SF par exemple, mises bout à bout, elles ne doivent même pas représenter une minute du film. J'imagine que c'était aussi celles qui étaient les plus chères à produire. Et du coup ça m'a donné l'impression que ce n'était pas totalement abouti.

Après, ça reste malgré tout un film sympathique, que j'ai pris plaisir à voir, et que je pourrais conseiller sans trop de mal autour de moi. J'ai cependant préféré Comme des frères du même réalisateur.
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date : 16-02-2022
J'ai pris plaisir à voir ce film, mais j'avoue avoir cependant un sentiment un peu partagé, principalement parce que question suspense : calme plat pour moi ! J'ai très vite eu de sérieux doutes sur l'identité du corbeau, qui se sont révélés exacts, bravo Sherlock.

C'est malheureusement un peu récurant pour moi sur des films policiers et de cette époque, même ceux avec des critiques dithyrambiques ou considérés comme cultes. C'est d'ailleurs aussi vrai en littérature. Agatha Christie par exemple, personne ne peux nier le monument qu'elle représente dans la littérature policière, mais j'ai pourtant été rarement bluffée par ses intrigues. Elles ont tellement inspirés les auteurs qui ont suivi, qui ont allègrement repris à leur compte, quand ce n'est pas carrément copié, qu'on finit par avoir (pour de mauvaises raisons j'en conviens) un sentiment de familiarité. On repère plus facilement, je trouve, les indices et autres ficelles de l'intrigue, par rapport à des œuvres plus récentes, forcées de se renouveler un peu. Et cela, peu importe si l'intrigue était pourtant novatrice au moment où elle a été écrite (et c'est totalement le cas ici, puisque l'expression "le corbeau" pour désigner l'auteur d'une lettre anonyme est littéralement née avec ce film, meilleure preuve qu'on devait pas beaucoup en parler avant).

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Et donc avec ce film, le personnage de Vorzet est l'exemple parfait de cette "ficelle" aujourd'hui grossière à mon sens. Il m'a semblé immédiatement louche, par son côté vieux sage qui fait autorité en la matière et que personne ne contredit. Il a donc à la fois la capacité de commettre des crimes et de les camoufler aux autres en les mettant sur de fausses pistes (par exemple en affirmant que c'est forcément une femme qui fait ça). Il a un mobile avec sa femme qui semble sur le point de tomber dans les bras du nouveau médecin. Le crime lui profite, car il en tire le beau rôle de celui qui résoudra l'énigme en accusant par ses fausses pistes, ou en innocentant ensuite, moyen de garder ses proches sous son influence. Il est suffisamment omnipotent pour être au courant de tout dans le village, et il ne se cache d'ailleurs même pas de fouiller dans la vie des gens et de se mêler de ce qui ne le regarde pas. D'un paternalisme à faire hurler une femen, il est l'un des plus vieux personnages rencontrés, donc potentiellement le plus réactionnaire sur des façons de vivre plus modernes - c'est bien lui qui propose sans sourciller de marier de force une gamine de 14 ans pour "la calmer" et qui a lui même épouser une femme qui pourrait être sa (petite-)fille, après avoir été d'abord fiancé à sa sœur. Si c'est lui le corbeau, sa confiance excessive et la grande place qu'il prend dans l'enquête, en se mettant sur le devant de la scène plutôt que de rester dans l'ombre, et se permettant même d'en rire, peut laisser supposer des traits de personnalités très présents chez les criminels, comme le narcissisme. Bref : j'ai immédiatement décelé chez lui le profile type du "faux gentil" qui révèlera son vrai visage à la fin. Rien n'est jamais vraiment venu me contredite, normal, j'avais raison.[/spoiler]

Après, malgré ce manque de suspense pour moi, que j'ai clairement vécu comme une déception au visionnage, quelque chose m'a quand même fait m'attarder sur le film, m'a donné envie de le voir jusqu'au bout, et avec un certain plaisir en plus.

J'ai trouvé le film hyper moderne dans les thèmes qu'il aborde. Toute proportion gardée bien sûr, ça reste un film de 1943, il faut pas demander l'impossible. Mais un film des années 40 qui parle d'avortement, et qui s'engage même assez frontalement sur cette thématique, 30 ans avant la loi Veil, il parle aussi de drogue, de couple non marié, d'athéisme, de handicap, etc. et aussi tout simplement de lettres anonymes, alors qu'au même moment des millions de gens mourraient sur des dénonciations anonymes. On a un traitement des personnages féminins qui est aussi très avant-gardiste. Sous l'apparence de femmes faibles et un peu bébêtes, dans des rôles ultra cliché, de vieille fille hystérique, de l'épouse, de la mère ou de la putain, elles arrivent toutes à un moment à reverser la vapeur et à être bien plus que ça. On est à la limite de l'empowerment avec le discours que tient le personnage de Denise pour surmonter son infirmité. [spoiler]Et cette fin, on en parle ? Avec la vengeance finale de la mère, avant que la vérité soit "officiellement" révélée, elle a donc compris avant le docteur Germain la vérité, ce qui est extrêmement fort je trouve.[/spoiler] Clairement, moi c'est des choses qui m'ont interpellé, qui m'ont donné l'impression de voir un film "important".

La mise en scène est également très soignée et toujours actuelle, avec quelques scènes assez bluffantes et qui nous resteront forcément en mémoire un long moment. C'est très hitchcockien en fait. La procession funèbre m'a touché par sa puissance, à la fois émotionnelle (la douleur de la mère, le mal-être de Marie, la haine de la foule) mais aussi en terme d'intrigue, car c'est une scène importante, qui en dit beaucoup sur les différents personnages et qui densifie l'intrigue. Dans la scène sur le bien et le mal, malgré un discours qui peut paraître un peu superficiel et déjà vu aujourd'hui, le jeu de lumière avec cette lampe qui se balance est saisissant - mais si c'est l'exemple le plus flagrant, on a en fait des jeu de lumière intéressant tout le long du film. [spoiler]Et bien sûr la scène de l'arrestation de Marie, avec cette foule qu'on entend mais qu'on ne voit jamais, est particulièrement oppressante et troublante là encore au vu du contexte historique.
Le jeu sur les vêtements, les différents voiles que l'on rencontre, est également saisissant. Cette mise en scène arrivait presque à contrebalancer le manque de suspense que j'ai éprouvé, car malgré le fait que "j'avais compris", ça ne m'a pas empêcher de me prendre au jeu de cette ambiance lourde, de suspicion et de conjonctures hasardeuses qui n'épargnent personne. Même si la fin ne m'a pas surprise, l'ambiance "de thriller" était là tout le long du film, et fonctionnait. Dommage cependant qu'il n'y ait pas de musique, car bien choisie, elle aurait pu encore renforcer ce sentiment de mal-être.

J'ai trouvé le film moins percutant et moderne au niveau de l'interprétation, avec une tolérance quand même car c'est assez caractéristique de l'époque. On a des acteurs qui sont pour beaucoup issus du théâtre, et on les fait jouer comme s'ils étaient au théâtre... Alors que non, on fait un film là, et c'est totalement différent. C'est flagrant qu'ils ont énormément travaillé, mais ça ne participe, malheureusement et à mon sens, pas à renforcer l'émotion.
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date : 28-12-2021
On ne va pas se mentir, le film est un peu long à démarrer. Au début, on peine un peu à comprendre où est censée nous amener cette carte postale provençale des années 40-50 (sauf erreur, on ne date pas exactement le film). C'est plutôt sympathique et charmant - "Je t'aime Manon, je t'aime d'amour" - mais ça ne fait pas franchement avancer l'intrigue. On a aussi du mal à rattacher cela à la toute première scène du film qui fonctionne comme un teaser, introduisant la suite, qui est en fait un flash-back par rapport au "présent" de l'histoire. On est dans cette entre-deux déroutant où on n'arrive pas à faire le lien entre les différents éléments, mais en même temps on sait déjà plein de choses, donc on se demande à quoi bon faire traîner les choses de la sorte, comme si on voulait créer du suspense là où il n'y en a pas (on sait quel couple va se former, qu'ils vont avoir un enfant, que l'intrigue sera à un moment ou à un autre lié à la ville de Lyon, etc.).

Puis peu à peu, on s'attache à cet étrange personnage de Gabrielle, perdue dans ses rêves de grand amour, au point qu'on la prenne pour une folle. On s'attache aussi à José, qui malgré toute sa bonne volonté n'arrivera pas à être le prince charmant qu'attend Gabrielle et s'enlise résigné dans un mariage sans amour. Plus tard on s'attachera à André, on comprend sans mal comment le côté romanesque de ce personnage, renforcé encore par la "banalité" de José, arrivera à séduire si vite Gabrielle. On apprécie la très jolie réalisation, qui met aussi bien en valeur les superbes paysages que les prestations touchantes des interprètes, Marion Cotillard en tête, qui porte complètement le film. Et sans qu'on comprenne trop comment on a fait pour rattraper les choses, nous voici pris dans cette intrigue, qui a finalement réussi à nous charmer.

Malgré la lenteur et la chronologie pas complètement linéaire, on arrive pourtant à dérouler très naturellement la pelote de l'histoire, de façon à ce que ça n'accroche absolument pas pour le spectateur. On pourrait même croire à un moment que la messe est dite, que c'est bon, on a compris, on sait comment les choses vont se passer, et c'est à ce moment là que le film nous offre une vraie surprise et relance complètement la dynamique de l'histoire. Ce qui en plus de marquer très positivement son spectateur, permet aussi de venir complètement changer le message et "la morale" du film, ainsi que la perception qu'on pourrait avoir des différents personnages - notamment José. Un très beau film dans l'ensemble donc, malgré un départ qui patine un peu.
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Je suis assez hermétique à ce genre de film "culte", déjà par overdose de rediffusions 50 fois dans l'année et aussi et surtout parce qu'on trouve généralement personne capable de vous expliquer pourquoi il aime le film, pour une autre raison que "c'est culte" ou éventuellement le très subjectif "c'est super drôle". La vérité c'est que vous n'aimez pas tant le film que le souvenir de vous taper des barres en famille 3 jours avant noël. Ce n'est pas grave en soit, moi la première j'ai mes films doudous, mais j'en ai conscience, je l'assume et je peux comprendre qu'on puisse ne pas avoir la même "histoire" avec ces films, qui ne représentent pas forcément la même chose pour moi que pour quelqu'un d'autre, et je peux même comprendre qu'on ne les aime pas. Mais sur ce type d'énormes films cultes, par effet de masse ou parce que généralement quand on l'aime, tout son cercle proche l'aime aussi, on est à la limite du sectaire. J'ai malheureusement l'impression que les gens oublient qu'on puisse avoir un autre avis et on a du coup l'impression qu'on n'a pas le droit de formuler la moindre critique. Pour preuve, rien que sur ce site TOUS les commentaires disant ne pas avoir aimé se tapent un -3 et même les gens ayant le malheur de dire en prenant des pincettes et tout à fait poliment qu'ils aiment sans plus ou qu'ils trouvent ça un peu lourd peut-être ont leurs pouces en bas de rigueur. Bravo, très belle mentalité, très belle ouverture d'esprit, c'est vraiment comme ça que vous allez donner envie d'aimer le film...

Pour le reste, je fais partie de la catégorie "bien sans plus". Je ne vais pas me regarder le film à chaque rediffusion, très loin de là, mais j'ai quand même pris un certain plaisir à voir la dernière en date. C'est un film qui a le mérite d'être super rythmé et donc très distrayant, on ne s’ennuie clairement pas en le voyant. C'est un film qui a l'avantage de l'originalité, de la thématique qui aurait pu être gnangnan à la façon d'un téléfilm de noël américain et qu'on a rendu audacieuse par son humour grinçant. C'est aussi un film qui, avec les Bronzés, a permis de faire découvrir au grand public une brochette d'acteurs qui ont su traverser les époques et s'imposer très largement dans le cinéma français - un réalisateur aussi, qui nous a offert d'autres œuvres cultes, comme la saga des Visiteurs - et qui du coup occupe forcément une place particulière dans le cinéma français. On peut se perdre en conjectures, sans lui, est-ce que d'autres films qu'on aime aurait pu exister ou être les mêmes ?

Après, c'est aussi un film qui a clairement vieillit. Alors parfois on peut regarder cet aspect vintage avec une certaine tendresse, je pense notamment à la décoration ringarde à souhait de l'appartement. A d'autres moments, faut quand même un peu prendre sur soi. On propose notamment un traitement qu'on peut trouver aujourd'hui très douteux de ce certaines thématiques, comme l'homosexualité. C'est un film qui n'est pas connu non plus pour la finesse de son humour, dont l'une des blagues les plus connues est quand même le fait de présenter un gâteau qui ressemble à de la merde... Mais personnellement ce qui me gène le plus, et je sais d'avance que je ne vais pas me faire des copains en disant ça, c'est que je trouve ce film affreusement mal joué. J'ai de la sympathie pour chacun des interprètes et je ne dis pas qu'ils n'ont pas de talent d'une façon générale, j'ai pu les aimer dans d'autres films. Mais dans ce film précis, ils ont une façon de jouer purement théâtrale, que ce soit leur façon grotesque de se mouvoir ou de parler avec une diction un peu exagérée, et juste, bah ça ne fonctionne pas au cinéma. Dans leurs films plus récents, tous ces acteurs ne jouent plus du tout de la même manière. Mais au moment de ce film, ils n'avaient visiblement pas encore compris la différence entre jouer sur une scène et jouer devant une caméra, avec un résultat très burlesque, qui renforce à mon sens l'aspect vieillissant du film.
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date : 23-12-2021
Le western, genre cinématographique de l'âge d'or d'Hollywood par excellence, largement ringardisé et décrié ensuite, entre son approche historique biaisée et ses codes sociaux complètement désuets, très peu #MeToo et encore moins #BlackLivesMatter, tente depuis quelques années doucement mais sûrement un come-back, avec des films qui tentent justement d'insuffler une approche plus actuelle à ce genre. On en a ainsi vu des plus poétiques (Danse avec les loups), des avec une technique cinématographique irréprochable (The Revenant), on en a vu qui mettait à l'honneur des femmes (Jane Got a Gun) ou des minorités (Django Unchained). Et là, sauf erreur de ma part, c'est pour la première fois qu'on s'aventure aussi frontalement à déconstruire la glorification abusive du mâle blanc hétéro et viril, dont on fait preuve dans les westerns classiques.

Mâles blancs hétéros et virils de 2021, ne partez pas en courant, on fait quand même ça avec beaucoup de finesse et de tact, on ne verbalise d'ailleurs quasiment pas les choses, on cherche pas non plus à tout prix à obtenir l'acceptation des spectateurs, le film vous donne le droit de ne pas être d'accord
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(la "solution" que trouve Peter face au problème, à savoir un assassinat méticuleusement préparé, est quand même très largement critiquable).[/spoiler] On arrive cependant à mettre cette masculinité/virilité toxique au cœur du film, avec son approche par étape et sa fin énigmatique, presque trop rapide au regard du rythme lent du reste du film, qui laissera sûrement plus d'un spectateur dans l'incompréhension. C'est le genre de film qui vous reste en mémoire, sur lequel vous continuez de réfléchir des heures/jours après. Il provoque le débat plus qu'il ne vous donnera des réponses toutes faites sur ce sujet.

Pour vous servir un Benedict Cumberbatch en très grande forme, dans un rôle vraiment pas évident - c'est toujours difficile de briller quand on joue "le méchant de service". Il est parfait dans son jeu, ne tombe jamais dans le cliché ; c'est d'autant plus étonnant peut-être de la part d'un acteur comme Benedict Cumberbatch qui n'est justement pas du tout dans la vraie vie la caricature de l'acteur outrageusement viril et testostéroné, et pourtant il arrive à le devenir pour ce film. Avec en plus une prestation quand même très complète, qui nécessite un vrai engagement. C'est relativement physique, il faut quand même de savoir cabrioler sur un cheval et d'être à l'aise entouré de vaches, et il faut même savoir jouer du banjo. Le tout dans un film qui a la juste dose d'engagement politique : c'est bien simple, c'est un rôle à Oscar. Je ne prends pas les paris, je dis juste que c'est un rôle calibré pour gagner des prix et qu'il remplit parfaitement son rôle, donc qu'il va en gagner, c'est mathématique.

Pour l'accompagner, un très surprenant Kodi Smit-McPhee. C'est un acteur encore suffisamment inconnu, qu'on connait sans connaitre plutôt, pour qu'il puisse nous laisser sur le cul, car on attendait rien de lui. On peut venir vers ce film pour Cumberbatch, pour Jane Campion ou pour l'amour des westerns ; mais ceux qui sont venus là pour lui doivent quand même être très minoritaires. Lui aussi hérite d'un rôle pas facile du tout. Dans un commentaire qui me précède, on parle de slowburners, en effet il y a de ça. Kodi Smit-McPhee a la lourde tâche de devoir incarner principalement du silence, mais pas tout à fait à la façon d'un Daniel Day-Lewis dans There will be blood ou d'un Ryan Gosling dans Drive, car difficulté supplémentaire : son personnage parle, mais ce qu'il dit n'a pas foncièrement d'intérêt. Ce qui est vraiment important chez Peter, c'est ce qu'il fait sans parler, ce qu'il dit sans le dire, ce qu'il sous entend. Et du coup l'acteur doit en permanence être dans cette ambivalence, d'un personnage qui fait en faite deux choses en même temps. En tant que spectateur, on sait d'ailleurs pas vraiment sur quel pied danser avec lui pendant la quasi totalité du film ; ce qui est bien la preuve qu'on arrive à être sur le fil en permanence. [spoiler]Sans verser dans l'homophobie comme le fait Phil, au début du film, on le voit malgré nous comme un personnage inoffensif, voire faible. On a le sentiment qu'il se fait manipuler par Phil, qui finira par l'écraser. Mais en même temps, il nous surprend quand on apprend qu'il veut devenir médecin ou quand on le voit ne pas verser dans le sentimentalisme lorsqu'il faut tuer un lapin. Sans arriver à mettre le doigt dessus, on sent qu'il y a quelque chose de pas clair dans son jeu, jusqu'à ce que cette fin magistrale vienne complètement renverser la vapeur.


Kirsten Dunst ne démérite pas. On est plutôt contents de la voir, car bon, on ne vas pas se mentir, depuis Melancholia sa carrière est un peu au point mort. Mais c'est dommage qu'elle soit une fois encore dans un second rôle, qui a son importance dans l'intrigue, qui en est même l'élément déclencheur, mais ça ne tient bien plus à l'écriture du personnage qu'à sa prestation. Le clin d’œil du piano, qui est quand même LA pièce maîtresse du cinéma de Jane Campion, a cependant beaucoup plu à mon cœur de fan, car on a ici une approche totalement différente de l'instrument que dans La leçon de piano. Ici le piano est une source de stress, d'angoisse, de pression pour Rose, que le personnage de Phil s'amuse à accentuer, alors que dans La leçon de piano, le piano libère Ana, lui permet de s'exprimer et, bien au contraire, de résister à l'homme qui l’opprime. On a deux personnages qui sont en complète opposition, en gravitant toutes les deux autour d'un piano.

Et puis bon, bien sûr, il y a le talent de Jane Campion. Il y a cette finesse quand elle filme ses acteurs, la subtilité du jeu d'attirance et de répulsion des personnages de Phil et de Peter, les décors naturels de dingue, une photographie sublime. Bref, on n'a pas juste eu une bonne idée, qui permet juste de faire un bon film, on a aussi une exécution qui est totalement sans faute, qui permet de faire un excellent film.

J'ai hésité un long moment entre la liste or et argent et finalement soyons fou, mettons le film en liste or. Pourquoi ? Parce que mon premier paragraphe pouvait vous mettre sur la piste : je HAIS les westerns. Pour Jane Campion je suis prête a m'y aventurer, mais je savais d'avance que cet aspect des choses allait me déranger. Cette gêne est effectivement présente : avions-nous vraiment besoin d'une scène de castration à mains nues ?! Mais c'est à peu près le seul truc que je trouve à reprocher au film, et c'est un point de vue strictement personnel, basé sur rien d'objectif. Donc je trouve un peu illégitime de sanctionner le film dans ma notation pour cela.
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date : 22-12-2021
Un très beau film dans l'ensemble, avec cependant quelques petites fausses notes à mon goût, qui font que je ne m'emballe pas complètement, et que ce n'est pas mon film préféré d'Almodovar (même s'il est indéniablement dans le haut du panier).

C'est un film qui peut étonner dans la filmographie que ce réalisateur, car il se veut vraiment très sérieux et réaliste, grave même par moment - ce n'est pas le seul, mais ça reste minoritaire dans son œuvre. Bien sûr, on y retrouve quelques petites exagérations, à commencer par le point de départ, cet échange de bébés, qui est quand même un peu "gros" et qui s'apparente plutôt au registre humoristique (jurisprudence "La vie est un long fleuve tranquille"). On retrouve d'ailleurs des touches d'humour dans le film (ce fou rire la première fois qu'on voit Cecilia...), un univers très coloré, des décors et tenues savamment pensés et typiquement espagnols (genre le jambon qui trône au milieu de la cuisine) et les personnages populaires, comme les femmes de ménages, qui ont aussi fait le cinéma d'Almodovar ; il y a cette touche de folie et d'excentricité qu'on retrouve dans nombre de ses films. Mais on a très subtilement dosé les choses, pour pas perdre les fans tout en restant vraiment terre à terre, sans jamais basculer franchement dans la comédie. Certains le regretteront sûrement, mais ça permet aussi d'aller explorer un terrain purement dramatique, et d'aller tirer sur la corde sensible d'une façon plus franche que dans d'autres de ses films ; et j'ai pour ma part été très séduite par cet aspect.

En effet, comment rester insensible aux très nombreux thèmes qu'on aborde, et à cette volonté farouche de vouloir dévoiler la vérité, quelle qu'en soit le prix ? L'intrigue assez hors norme permet d'aller remuer profondément la thématique de la maternité et de la famille, à travers le personnage de Janis et le double deuil impossible qu'elle traverse. On y amène des aspects historiques qui m'ont semblé très importants, car c'est une part de l'histoire récente de l'Espagne, encore très peu explorée au cinéma, qu'on affronte en face. On amène aussi des thématiques très actuelles, sans forcément les verbaliser explicitement, mais il est question de féminisme, de violences faites aux femmes, les nouveaux modèles familiaux, on a une approche des genres un peu floue également.

En tout cas, moi ça m'a touché, et je pense que la superbe interprétation de Penélope Cruz y fait également beaucoup. Difficile de ne pas croire que le rôle a été écrit pour elle, tant c'est un rôle "cadeau", d'un réalisateur à son actrice fétiche, pour lui permettre de briller. Un rôle malheureusement rare au cinéma, de femme de plus de 40 ans, qu'on sublime sans chercher à cacher ou mentir sur son âge. On n'hésite pas à la filmer de près, à monter le passage du temps sur son visage et à rendre charmantes ces marques ; comme on le fait pour les acteurs depuis si longtemps. On lui propose aussi une intrigue que seule une femme de son âge aurait pu vivre, car c'est justement son passé, son vécu, son expérience, qui la mettent dans cette position. Sur un personnage plus jeune, ça n'aurait pas été crédible.

Vient ainsi ma première critique, qui est aussi un gros compliment : Penélope Cruz prend tellement bien la lumière, est tellement au cœur de l'intrigue, présente dans presque toutes les scènes, qu'elle éclipse à mon sens le personnage d'Ana. Milena Smit fait ce qu'elle peut, dans l'absolue elle joue bien, mais elle reste dans un second rôle, au sens vraiment péjoratif de ce terme. Elle est un faire-valoir pour le personnage principal, pour lequel on peine à avoir de l'empathie, malgré les choses terribles qu'elle traverse également.
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Le moment où c'est le plus parlant pour moi, c'est après que Janis lui annonce la vérité, qu'elle lui reproche de ne pas lui avoir dit plus tôt, de ne s'être jamais mise à sa place. Oui, c'est vrai que le comportement de Janis était égoïste. Mais on n'arrive pas à la condamner, car c'est elle l'héroïne, et nous les premiers, comme spectateurs, on ne s'est jamais mis à sa place et on a fait preuve du même égoïsme. Ce qui aurait pu être un retournement de situation, du moins un changement de perception sur les choses, ne l'est pas, car le rapport entre elles est complètement déséquilibré.[/spoiler]

Rosy de Palma, avec son personnage décalé, arrive à se faire une place à ses côtés, mais ça tient beaucoup à la place qu'elle occupe dans le cinéma d'Almodovar. En quelque sorte, le seul fait de la voir nous rend heureux de la retrouver. Israel Elejalde qui joue Arturo, alors même que je n'avais jamais vu cet acteur de ma vie, arrive lui aussi à se faire une place, principalement parce que c'est le seul homme du film, et qu'il participe grandement à l'avancée de l'intrigue, en étant par deux fois celui qui amène la vérité (c'est lui le premier qui doute de sa paternité et c'est aussi lui qui permet de retrouver les morts de la guerre civile). Mais Ana, rien n'y fait, elle m'a vraiment semblé fade.

Autre point qui m'a dérangé, mais c'est un spoiler sur toute la ligne, désolée : [spoiler]j'ai trouvé l'évolution de la relation entre Janis et Ana, vers une relation homosexuelle, complètement inutile, très peu crédible et limite "embarrassante". Qu'on s'entende bien, me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, non ce n'est pas que je trouve gênant de voir deux femmes s'embrasser. Ce qui est gênant, c'est qu'après qu'elles le fassent, bah on se rend compte que ça n'apporte rien au film, que cette intrigue ne mène nulle part, et qu'on détruise aussi vite qu'on l'a formé ce couple. Je trouve vraiment pas logique d'avoir proposé cette évolution, c'est un vrai défaut d'écriture pour moi. On aurait pu arriver à la même conclusion, y compris sur la fin, avec la relation si particulière qu'on noué Janis et Ana, et leurs enfants, formant une famille même sans lien de sang, sans proposer cette relation homosexuelle. J'ai vraiment trouvé que ça tombait comme un cheveux sur la soupe, comme si on voulait à tout prix caser cette thématique dans le film, alors que rien ne le justifiait.[/spoiler]

Lié ou pas à ce précédent point, ou en tout cas peut-être d'autant plus agaçant dans ces conditions, j'ai aussi trouvé le film un poil long. En retirant quelques scènes, 15-20 minutes au film, on aurait sûrement obtenu un résultat plus dynamique, et qui nous embarque plus franchement avec lui. Surtout sur la fin, où j'ai eu le sentiment qu'on n'arrêtait pas de finir. On résout l'intrigue liée aux mères, qui donne son titre au film, le film aurait pu s’arrêter là... Mais non, car il faut aussi résoudre l'intrigue historique, et donc finalement le film s'arrête 20 minutes plus tard. [spoiler]D'ailleurs, si vous vous posez la question, bien que secondaire et pouvant alourdir sous certains aspects le film, je n'ai pas la même opinion sur cette intrigue historique que sur la relation homosexuelle. Pour le coup, je trouve que cette intrigue historique participe grandement à la construction du personnage de Janis, donne une audace et une profondeur supplémentaire au film, qui n'aurait vraiment pas été le même sans. Une relation homosexuelle, non ce n'est pas audacieux en 2021, et oui le film aurait été le même sans. Cependant, on aurait pu mieux faire se croiser les deux aspects du film, pour ne pas donner l'impression de juste juxtaposer les deux intrigues.
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date : 30-11-2021
Malgré les critiques quasi unanimement positives sur ce film, la hype qu'il a provoqué à sa sortie ne m'a absolument pas atteinte ; au contraire, je n'arrivais pas à me défaire d'un a priori négatif. Ce n'est pas le côté film musical qui me dérange, j'aime même bien ça d'une façon générale, mais je sentais que ce film musical là n'allait pas me plaire autant que d'autres. Déjà le côté nième version d'une histoire déjà traitée de trop nombreuses fois, y compris dans des films récents (genre The Artist, les grosses lignes de l'intrigue sont les mêmes) ne m'enchantait pas. Je lui trouvais aussi clairement un côté "trop américain", où il faut que ça soit dans l'excès, que ça hurle, ça pleure, ça se batte, ça se déchire ; mais en même temps, on sait d'avance que cette énergie ne sera pas employée à développer quelque chose d'original ou de profond, et qu'on va esquiver le traitement des thèmes les plus dramatiques, qu'on va rester en surface, sans creuser les choses. Quand on chante il faut tenir la note comme Céline Dion dans All by myself, ou de la country éventuellement, sinon ça vaut rien. Les singles issus du film qu'on a entendu partout dans les mois qui ont suivis ne m'ont pas particulièrement séduite.

S'ajoute à ça le fait que Lady Gaga ne soit pas une artiste qui me parle particulièrement, musicalement parlant. Elle véhicule un message positif, et je comprends qu'il ait parlé à énormément de monde, mais je n'ai jamais vu sa soi-disant originalité ou son audace, je ne vois que de la grosse inspiration, si ce n'est la copie, d'artistes qui ont été là parfois des dizaines d'années avant elle. Alors oui, elle le fait très bien, ça je ne dis absolument pas le contraire, elle se donne clairement à fond dans tous ses projets... Mais elle n'innove pas. Et comme actrice, je n'ai vu aucun des ses autres films / séries télés, donc je demande qu'à être surprise, je n'avais pas d'attente sur ce point au départ. Puis voilà qu'on nous la nomme à l'Oscar de la meilleure actrice, ce qui a eu pour conséquence de me saouler encore plus. Ce n'est de base pas une cérémonie à laquelle je donne beaucoup de crédit, car bien moins basée sur le talent "pur" que d'autres. Elle est clairement faite pour faire fonctionner une industrie et créer régulièrement de nouvelles stars à aimer ; et je trouvais tellement "gros" que Lady Gaga, pour son premier vrai rôle au cinéma, décroche une nomination, que j'ai continué à faire ma grincheuse dans mon coin.

Et puis Bradley Cooper, je l'aime bien, mais je n'en fais pas une folie non plus. Je ne vais pas aller voir un film juste parce qu'il joue dedans quoi. Quand bien même tout l'intérêt des films musicaux, pour un acteur, c'est d'offrir une prestation complète, qu'il nous offre, puisqu'il n'est pas doublé pour les scènes de chant et en plus il réalise le film. Mais c'est son premier film en tant que réalisateur, donc un peu comme Lady Gaga comme actrice, si la curiosité est là, je n'ai pas non plus d'attente particulière sur ce point.

Bref, pour toutes ces raisons, je ne suis pas allée voir le film au cinéma et je n'ai pas spécialement cherché à le voir ensuite. Il a fallu attendre qu'il passe à la télé pour que je me dise enfin "bon aller, pourquoi pas, de toute façon il y a que ça ce soir". C'est avec horreur que je n'ai jamais trouvé la version multilingue, et que j'ai donc du me taper le film en VF. Alors de base je déteste ça, j'ai toujours le sentiment (et c'est vraiment le cas) de perdre 50% de la prestation des acteurs, et que c'est un manque de respect total pour leur travail. Mais alors en plus dans un film musical où la voix change complètement entre les scènes parlées et chantées, au secours. Donc bon, c'est clairement à reculons que je suis allée vers ce film, mais cependant avec toujours un esprit ouvert, et ne demandant qu'à être contredite.

Je ne l'ai été qu'à moitié. Tout ce que je dis dans le début de ce commentaire est vrai, c'est un film qui manque d'originalité et typiquement américain, et ce n'est pas la façon de faire du cinéma qui m'attire le plus. Le style musical ne me parle effectivement pas beaucoup, et même encore moins que ce que j'imaginais, car les singles que j'avais déjà entendus, bah selon toute logique, c'était les meilleurs titres du film ! Les chansons solos du personnage de Jackson qu'on pourrait entendre dans un Buffalo Grill ou toute la phase "chanteuse de pop commerciale" d'Ally ont clairement 1000 fois moins d'intérêt et de puissance que Shallow ou Always remember us this way. Par ailleurs, l'intrigue amoureuse ne m'a touché que dans quelques trop rares scènes, je l'ai trouvé elle aussi excessive, trop rapide, trop irréaliste au début et dans les scènes romantiques, trop creuse dans les scènes plus dramatiques, avec un enchaînement de mantras tout fait et de réflexions psychologiques de comptoir. Puis au-delà de ça, voilà quoi, la vieille star crasseuse et alcoolique n'est pas franchement le profil de personnage qui me fait rêver dans le cadre d'une intrigue amoureuse, quand bien même elle apporte pas mal de belles choses à son étoile montante.

Mais j'ai cependant trouvé le film distrayant ! Il est assez long tout de même, un peu plus de 2h, mais je ne me suis pas ennuyée, je l'ai suivi avec un certain plaisir. Le film dégage sans trop de doute une énergie et une ambiance qui embarque son spectateur avec lui, quand bien même on devine le gros de l'intrigue assez vite ; et j'avoue que je ne m'y attendais pas. Je ne dis pas que je pensais que le film serait chiant, mais je ne pensais pas que j'arriverais à passer outre toutes les choses qui ne me parlaient pas dans ce film pour quand même passer un moment relativement agréable. C'est dire que le film a indéniablement une puissance et une capacité de plaire au plus grand nombre.

Côté interprétation, j'ai trouvé la prestation "jouée" de Bradley Cooper plus intéressante que celle de Lady Gaga, car il joue un personnage avec des facettes plus nombreuses et plus complexes à interpréter sans tomber dans un bon gros cliché. J'ai moins été séduite par la prestation chantée, car ses chansons ne me parlaient vraiment pas. Par contre, si Lady Gaga n'est pas une grande interprète, au sens une actrice avec une technique irréprochable (comme Isabelle Huppert par exemple), elle séduit cependant par son naturel à l'écran, son magnétisme dans les scènes chantées, où clairement elle gère, et aussi son personnage plus sympathique, avec un certain atypisme de par son caractère fort. Par ailleurs le duo fonctionne bien, est complémentaire et participe grandement à la dynamique globale du film. Ils s'en sortent donc clairement bien tous les deux, mais de là à mériter des nominations à tout va, je ne sais pas ; enfin on ne va pas refaire l'histoire, les choses sont ainsi.

La réalisation est plutôt propre. Clairement Bradley Cooper se ridiculise pas en proposant cela. Mais je n'ai pas dénoté une personnalité ou un style particulier. Alors que le film musical, dans mon imaginaire en tout cas, c'est le genre de film par excellence où on peut développer un univers visuel fort, vraiment exprimer sa personnalité sans craindre le ridicule (comparez avec La La Land, Moulin Rouge ou Chicago - même si ce dernier film n'était pas à mon goût - c'est pas du tout le même délire cinématographique) et là rien. C'est assez plat et banal dans la mise en scène ou la façon de filmer. C'est un film propre mais lisse : là encore très blockbuster américain quoi. Je trouve cependant grâce aux scènes de concerts, le salle de spectacle, de foule,... que j'ai trouvé réalistes et intéressantes, car elles sont plutôt rares au cinéma.

Si je pèse le pour et le contre, je suis quand même sur un bilan relativement mitigé. Après, je ne peux pas dire avoir passé un mauvais moment non plus.
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date : 22-11-2021
Eh bah dit donc, si c'est ça l'amour, entre culpabilisation, jugement, manipulation et jalousie, j'en veux pas. Je n'ai vraiment pas compris ce qu'on a cherché à nous raconter. Avec un titre qui promettait tout un programme, un thème du parent célibataire qui a déjà fait ses preuves (la récente série "Maid" par exemple), on a pourtant fait le choix de montrer les pires preuves d'amour qu'on peut donner à quelqu'un. Résultat : un drame pesant et sans aucun instant lumineux (sauf peut-être les 5 dernières minutes, mais en jouant sur un registre tellement évident et prévisible), un rythme mou qui ne décolle jamais et des personnages détestables qu'on a envie de secouer (pour pas dire envie de leur foutre des baffes) pour qu'il se prennent enfin en main. On n'échappera à aucun cliché du genre, de la maison dégueulasse dans laquelle on ferait une crise d'asthme en 10 minutes, au ridicule projet artistique, en passant par la gamine en crise lesbienne à qui on offrira un traitement digne des années 80, je n'ai rien contre les homosexuels mais c'est contrenatureuuuh, on aura même de la drogue à un moment, oui madame, vous avez bien entendu, de la DROOOOOOOOOOOGUE !!! Le tout souligné par une camera gigotante et des scènes visiblement éclairées à la bougie. Bingo, on coche toutes les cases du film d'auteureuuuh. De la soupe prévisible et sans âme, j'ai rien vu d'autre. D'un tel premier degré que ça en devient gênant, je ne sais pas moi, une musique un peu planante et/ou une petite blaguounette de temps en temps auraient peut-être évité cette chape de plomb.

Bref, un naufrage total pour moi. L'intention de départ pouvait être bonne, mais on a voulu trop en faire je crois, on part dans tous les sens et on ne traite finalement rien. Par exemple, le lieu où est tourné le film n'est pas anodin, c'est tourné à Forbach, pas à L.A. Ça aurait pu être le parfait contrepied, l'originalité qui manque au film, et au final non, à part citer la ville une fois et trouver 2-3 acteurs avec un accent ou des expressions locales (aucune moquerie de ma part : je suis née et j'ai grandi en Moselle, donc j'ai au contraire une vraie tendresse quand je dis ça), on n'en fait rien. On ne nous a même pas trouvé un acteur principal du cru, on est allé chercher le belge Bouli Lanners. Alors oui, il est très bien, juste, touchant, mais il y a "tromperie sur la marchandise" (bon en même temps j'imagine que Patricia Kaas avait poney ; blague à part, Chalélie Couture ça aurait eu de la gueule - il est pas acteur ? Tous les autres interprètes du film à part Bouli non plus). Dommage, parce que j'avais vraiment aimé Party Girl. Ça échappe à la liste "pas apprécié" d'ailleurs grâce au bon souvenir de cet autre film, et aussi parce que c'est un film qui a de l'ambition malgré son petit budget ; je n'ai pas envie de plomber ce genre de projet, mais franchement, je n'ai trouvé aucun attrait à cette création.
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date : 21-11-2021
Ce n'est pas le film de Nicole Garcia que j'ai préféré, mais ça reste un film honnête, qui se regarde sans déplaisir.

Je regrette son approche trop linéaire. J'aurais finalement préféré que la partie 2 "Océan Indien" nous soit présentée en premier, puis la partie 1 "Paris" en flashback, en enfin la conclusion, ça aurait donné plus de mystère au film. Et c'est d'ailleurs comme cela qu'est construite la bande annonce, je m'attendais donc - légitiment je pense - à un film qui soit plus "à tiroirs", qui ait plus de nervosité et de mystère. Au final, j'ai eu l'impression de voir un drame, et à aucun moment un thriller. J'ai trouvé aucun suspense réel dans ce film, qui semble du coup se tirer parfois en longueur, car on a compris depuis un bon moment comment les choses allaient se poursuivre. Je peux pas dire qu'il n'y ait pas d'originalité, que c'est copier/coller de tel autre film, mais tout du long, j'ai eu une impression de familiarité, d'une histoire qu'on connaissait déjà dans ses grosses lignes. Alors me diriez vous, ce n'est pas en soit grave, un drame peut être excellent sans tirer sur le thriller. Mais quand on s'attendrait à autre chose, on ne peut se défaire d'une certaine déception.

Et c'est dommage, car à côté de ça, ça reste un joli film. La réalisation de Nicole Garcia est toujours propre et délicate, sa façon de montrer les corps de ses acteurs est très élégante et en rien voyeuriste. J'ai été plutôt transportée par l'histoire d'amour impossible entre Lisa et Simon, des personnages aux personnalités assez atypiques, presque agaçants, mais on arrive pourtant à s'y attacher. Le scénario est suffisamment subtile pour arriver à traiter de thèmes nombreux, inattendus et parfois audacieux (le rapport à l'argent, les trafics de drogue, l'adoption,...). L'interprétation m'a semblé inégale d'un bout à l'autre du film, je pensais que cette brochette d'acteurs principaux m'aurait amené plus loin dans l'émotion, mais avec cependant des scènes très lumineuses, notamment dans la partie 2 où j'ai trouvé Pierre Niney extrêmement juste. C'est ce que je disais dès le début de ce commentaire : je n'ai pas du tout passé un mauvais moment devant ce film, je l'ai trouvé bien fait et distrayant. Mais je me l'étais imaginé différemment, et mieux, à mon goût en tout cas.
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Le générique de début et les premières minutes du film m'ont très agréablement surprise, car je leur ai trouvé une vraie recherche d'univers artistique, jouant sur les couleurs, les contrastes, les matières,... Il y a une vraie sensorialité dans cette introduction, qui était totalement absente de la saga jusqu'à maintenant, et que j'ai trouvé vraiment crédible, car le sujet des vampires aux réflexes décuplés se prêtait totalement à cette exploration sensorielle (ma référence n'intéressera probablement pas beaucoup de fans de Twilight, mais dans Stoker de Park Chan Wook on le fait par exemple très bien).
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Même si on aurait pu éviter Bella qui grimpe des falaises mal faites en fond vert,[/spoiler] il aura fallu attendre le cinquième film pour que le couple Bella / Edward me touche pour la toute première fois, avec ces quelques scènes à la réalisation plus engagée, développant une vraie sensualité. C'est à la fois très appréciable, mieux vaut tard que jamais, et un certain constat d'échec...

Que je vais faire l'effort de mettre de côté pour ne juger que ce film et non la saga prise dans son ensemble. Dans l'absolu, j'ai trouvé ce film précis assez satisfaisant. Il coche toutes les cases de ce qu'on peut décemment attendre du final d'une saga. Comme je l'avais deviné au visionnage du film 4, on a coupé le livre n'importe comment, et tous les trucs intéressants finissent dans le film 5. L'action et le rythme sont au rendez-vous. Les révélations promises sont là. Le suspense aussi pour une fois. C'est la seule fois de cette saga que j'ai trouvé le suspense crédible, là aussi, mieux vaut tard que jamais. On a même réussi à me surprendre sur certains points [spoiler]: le retournement de situation avec les projections d'Alice est très bien foutu et une vraie bonne idée scénaristique (probablement la seule de toute la saga).
Bref : on a réussi à faire un film tout simplement distrayant, catchy et efficace, ce qui est ce que je demande en priorité d'un film pour ados.

Ce film m'a même plu sur des aspects sur lesquels j'avais complètement lâché l'affaire et n'attendait plus rien de la saga. L'interprétation notamment, que j'ai trouvé honnêtement plutôt bonne, et de la part de tout le monde. Oui, même de Taylor Lautner, à qui je ne trouvais aucune grâce jusqu'à maintenant. Les acteurs ont enfin trouvé une dynamique de groupe, là aussi, mieux vaut tard que jamais.

L'émotion aussi, qui se veut moins niaise, plus sérieuse, plus réaliste. Si on met de côté les deux dernières minutes du film, on a plutôt réussi. Le générique de fin qui rend hommage à tous les interprètes, même ceux des films précédents, à un côté "nostalgique" qui m'a embarqué alors même que je n'ai pas d'attachement particulier pour la saga, et que je me suis regardée tous les films en 2 mois, et non étalé sur plusieurs années. J'imagine qu'au moment de la sortie et sur des fans, ça devait totalement jouer son rôle.

Le ton du film est aussi une réussite, car on abandonne enfin le côté un peu malsain / traditionaliste / paternaliste du couple Bella / Edward. On arrive même a presque rendre entendable le fait que Jacob "s'imprègne" d'un bébé... Presque. C'est bien le seul truc qui continue de vraiment me mettre mal à l'aise, mais je reconnais qu'on a quand même réussi à en faire un truc qui semble moins malsain qu'à la fin du film 4.

J'ai même trouvé grâce à certains maquillages, qui me semblaient tous plus dégueux les uns que les autres jusqu'à présent. Mais pour Bella, je trouve qu'on s'est vraiment très bien débrouillé dans ce film, on a vraiment réussi à magnifier Kristen Stewart, notamment son regard. Ça lui donne un côté magnétique, qui colle parfaitement à sa transformation en vampire, et qui nous fait même oublier les lentilles de contact de couleurs improbables. Finalement, l'esthétique très années 2000, notamment des vêtements, prend même un certain charme.

J'en suis la première surprise, mais j'ai pris plaisir à regarder ce film, qui pour moi clôture d'une façon très satisfaisante la saga. Ce qui est plutôt rare dans les sagas ! On ne compte plus les séries de films ou les séries télés dont le final nous laisse un goût d'inachevé ou de déception. Là c'est tout le contraire, ça fait enfin naître chez moi un certain intérêt pour la saga, un rebond que je n'attendais clairement plus, vu son caractère très tardif et le matériau de départ. Comme je le dis dès le début de ce commentaire : mieux vaut tard que jamais.

Est-ce que je viens de faire tout un commentaire pour dire du bien d'un film Twilight ? Oui, comme quoi vraiment tout arrive.
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date : 31-10-2021
Ce film est un bijou ! Aussi bien techniquement parlant qu'émotionnellement. Tout est finement ciselé, c'est hyper précis, c'est vraiment du cinéma exigeant, et en même temps je trouve qu'on a su rester grand public, avec une approche qui n’exclut personne, des thématiques simples et universelles, un rythme entraînant et une musique merveilleuse, qui fait beaucoup pour l'immersion dans le film.

Je ne sais pas trop par quoi commencer, comme j'ai du bien à dire sur tout... Bon aller, la réalisation. C'est une réalisation très classique, ultra millimétrée, une façon de faire du cinéma qu'on ne voit presque plus. Il y a beaucoup de plans fixes et une façon de les composer qui est d'une sophistication extrême. On crée littéralement des tableaux, avec par exemple une recherche de la symétrie, de l'équilibre des volumes, des jeux sur les reflets, les miroirs, les regards, les symboliques comme l'eau qu'on revoit à plusieurs reprises, un noir et blanc qu'on arrive totalement à oublier tant il joue sur les contrastes et la lumière, et en devient presque coloré, et puis enfin une mise en scène qui ne laisse absolument rien au hasard. C'est bien simple, faites "pause" à n'importe quel endroit du film, ce que vous verrez sera systématiquement beau. Un des plans qui m'a le plus bluffé, c'est la scène après la première représentation, dans une salle de réception qui semble gigantesque et bondée de prime abord, mais on comprends ensuite que ce n'est qu'une multiple réflexion de miroirs.

Alors pour ceux qui connaissent déjà ce réalisateur, vous me direz qu'il y a rien de nouveau. Et c'est vrai, Pawel Pawlikowski n'est pas n'importe qui, c'est un très grand réalisateur, il l'a déjà prouvé à plusieurs reprises. Mais par exemple dans Ida, la beauté de sa réalisation ne m'a pas embarqué. Je trouvais qu'elle ne servait pas vraiment l'histoire, avec ces mêmes plans fixes qui se tiraient là en longueur et provoquait un rythme plutôt mollasson. Ici j'ai au contraire eu un sentiment de réalisation qui portait le film, qui amplifiait l'émotion et magnifiait les acteurs et les lieux qu'on traverse.

J'enchaîne avec un point qui m'a particulièrement plu dans le film, c'est la dualité qui existe entre d'une part cette façon de faire du cinéma, qui comme je le disais plus tôt, est extrêmement classique, et renforcée par le noir et blanc, le format de l'écran et l'encrage historique, qui en font un film un peu vintage, "à l'ancienne". Et d'autre part, on a cette histoire que j'ai trouvée intemporelle, et même moderne dans son traitement. Le couple qu'on suit est montré d'une façon inhabituelle. Il y a un déséquilibre entre les deux personnages, en faveur du personnage féminin, qui au début vit dans le regard d'un homme, avant de se déployer, de gagner en indépendance, et même d'être moteur de l'histoire. Zula est un personnage féminin puissant, caractériel, jusqu’au-boutiste, face à un Wiktor qui subit un peu. C'est aussi l'un des rares films où je trouve la différence d'âge flagrante entre les deux personnages justifiée. Wiktor est "l'expert" au début, c'est lui qui a le talent, l'autorité, le bon niveau social, la connaissance - on comprend à demi-mot qu'il est déjà allé à l'Ouest. C'est lui qui fait grandir et évoluer Zula, avant d'être débordé par son talent, son aura et ses désirs. Ce retournement de situation en devient d'autant plus intéressant et notable.

Et puis surtout, la force du film, c'est qu'il dit des choses sans les dire. Jamais on nous dit ce que j'explique plus haut, et pourtant c'est là, flagrant. Jamais on nous dit "alors là les personnages sont déracinés à la suite de leur départ de la Pologne", pourtant on le comprend. C'est cette subtilité qui rend cette histoire d'amour maudite, impossible et dramatique, qui aurait pu être banale dans d'autres circonstances, hors du commun, mémorable, et finalement bouleversante.

C'est aussi un peu les acteurs, qui sont globalement d'une grande justesse, avec une émotion qui semble vraiment sincère. A l'image de leur personnage, Joanna Kulig vole la vedette à Tomasz Kot, qui n'a pourtant pas du tout à rougir de sa prestation. Elle bluffe par sa précision et son aura, aussi bien quand elle joue que quand elle chante. Elle a une façon particulière de prendre la lumière et d'attirer le regard, dans ce recherché noir et blanc, sa blondeur notamment, mi Hitchcockienne mi Brigitte Bardot (je n'ai pas rêvé, cette danse sur le bar est inspirée de Et Dieu créa la Femme ?), qui font qu'elle est juste magnétique, qu'on la remarque immédiatement dans le champ, même quand elle est à l'arrière plan ou floutée.

Avec tous ces compliments pourquoi le film n'est pas dans ma liste diamant ? Bah parce que je l'ai trouvé trop court. 1h20 pour une histoire comme celle-ci je trouve ça un peu léger. Certaines thématiques tombent un peu trop à la trappe pour moi, à commencer par le contexte historique, qui donne pourtant son nom au film et dont on ne parle presque pas. Mais même dans le traitement du couple, les nombreuses éclipses du film peuvent avoir un côté un peu frustrant. Même si le film m'a touché, et même ému dans sa dernière partie, j'ai eu le sentiment qu'il aurait pu m’amener plus loin si on avait plus fouillé les choses. Peut-être faut il y voir une certaine pudeur du réalisateur, qui avoue s'être inspiré de l'histoire de ses propres parents ? Ça sera en tout cas la seule fausse note pour moi, qui reste cependant très raisonnable.... Je n'exclus pas finalement de monter le film en diamant d'ici quelques mois, si l'émotion qui m'accompagne à l'écriture de ce commentaire me reste en mémoire et me poursuit sur la longueur.
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Je sais qu'il y a des gens qui détestent cela, mais personnellement je ne suis pas par principe opposée à l'idée qu'on découpe un livre pour en faire plusieurs films (ou par un auteur qui fait finalement un livre de plus que ce qui avait été annoncé initialement). Les mauvaises langues n'y verront qu'un intérêt commercial (indéniable au demeurant) mais je pense que parfois, ça peut avoir un vrai intérêt narratif, et faire du bien à la saga. Parfois. Là on a l'exemple type du découpage qui ne fonctionne pas et qui désert certainement plus l'histoire qu'autre chose. Sans déconner, même le titre du film n'a plus aucun sens ! Vous avez vu des "révélations" vous dans ce film ?! Moi je les cherche toujours.

Je cherche aussi toujours l'intrigue de ce film. Les précédents ne brillait déjà pas par la qualité de leur écriture, mais là on atteint des sommets. Puis les précédents avait au moins un côté distrayant / film d'action qui nous maintenait en éveil, ce film-ci n'a même pas ça, et s'avère juste lent et sans aucun rythme. On n'a aucun antagoniste crédible de tout le film, ce qui ne provoque aucun enjeu. On assiste donc juste au mariage de Bella et Edward, à leur lune de miel, et à leur vie de jeunes mariés, où on distille au passage, comme depuis le début de cette saga, tous les poncifs rances possibles et imaginables du couple "idéal". Il faut donc se marier vierge, en robe blanche, au bras de son papa, symbolisant le passage de l'autorité de son père à celle de son mari, on se marie bien entendu juste pour avoir des enfants et fonder une famille (#UnPapaUneMaman), enfants auxquels on donnera impérativement des prénoms inspirés de son histoire familiale par tradition réelle ou inventée, ça n'a que peu d'importance.
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Et la manière "subtile" dont on fait comprendre au spectateur que l'avortement est une chose inacceptable, vous l'avez noté ?[/spoiler]

Entre deux clichés et du prosélytisme mormon, on tente vaguement de créer un suspense qui ne fonctionne absolument pas. Déjà parce qu'on sait qu'il y a un deuxième film, et qu'il faut bien un peu de matière pour faire ce deuxième film. Des personnages principaux notamment. [spoiler]Donc non, ni Bella ni Jacob ne peuvent mourir maintenant ![/spoiler] Mais aussi parce qu'on a visiblement abandonné toute envie de cohérence et d'explication rationnelle dans l'écriture de ces films.

Ça fait quand même trois films que Bella nous bassine toutes les 5 minutes qu'elle veut qu'Edward la change en vampire là tout de suite immédiatement et que lui ne voulait pas, ah bah plus maintenant, j'ai plus envie, laisse moi quelques jours encore comme humaine. On arrive même a nous présenter une ridicule "grève du sexe" par Edward jusqu'à ce qu'elle se transforme, en contradiction totale avec les autres films. On renverse complètement la personne qui demandait à être transformée, et celle qui refuse. [spoiler]Puis une fois qu'elle est enceinte "ah bah non, maintenant c'est plus possible". Pourquoi ?! On ne le saura jamais. Je ne demande pas du grand art ou de la subtilité, mais juste une explication. Quand on écrit un livre ou réalise un film, on en est le maître, n'importe quelle explication peut passer, à condition qu'elle soit formulée et bien amenée. Exemple en l'espèce : Carlisle est une figure d'autorité à double titre, il est le patriarche et il est médecin, il aurait suffit qu'il nous explique qu'il a fait des recherches sur le sujet, que 3 siècles plus tôt s'est arrivé et ça c'est mal passé, et on en parle plus. Bah non, même ça on n'en était pas capable, c'est dire à quel point l'écriture est nulle. Y a t-il un début de logique d'ailleurs dans la grossesse de Bella ? Et surtout dans la vitesse à laquelle ça va ? Pas le moins du monde. Je comprends "l'intérêt" de la manœuvre, en terme de rythme pour le film, et parce que comme ça on n'a pas besoin de se casser le cul à trouver une excuse pour subtiliser Bella pendant 9 mois à sa famille, mais en terme de scénario, on n'avance jamais aucune explication. J'en reviens à ce que je disais plus tôt, Carlisle aurait pu donner n'importe quelle explication, on l'aurait acceptée. Mais au lieu de ça on se contente de nous dire "le bébé est puissant". Ok. J'ai aussi même pas envie de parler de la scène de l'accouchement, tant elle était ridicule, et à 80% en hors champ comme ça on n'a surtout pas besoin de donner d'explication, genre sur l'injection du venin, etc.[/spoiler]

Puis bon, on en parle des loups garous et de leurs histoires à la con de qui pisse le plus loin, qui est le chef de qui, qui doit obéir à qui, qui va coucher avec qui ? Qui semblent avoir été mises là juste parce qu'on avait 2h de film à meubler, et que rien qu'avec ça, on couvre au moins une demi-heure, et qu'on peut pas se permettre de cracher dessus vu la vacuité du scénario. A part ça, ça n'apporte ABSOLUMENT RIEN au film. Par même une vraie scène de baston qui aurait pu être distrayante. [spoiler]Puis là encore, cohérence les gars ! C'était quand même pas un secret que Bella et Edward allait se marier, potentiellement avoir des enfants, etc... Si vraiment ça vous posait un problème, fallait la tuer tout de suite. Et me sortez pas l'excuse du "pacte", vu comment les loups garous le respectent dans cet épisode, le résultat aurait été exactement le même.[/spoiler]

C'était déjà pas très glorieux tout cela, mais la fin du film touche vraiment le fond. [spoiler]Est-ce qu'on aurait pu faire une conclusion plus malsaine que Jacob qui "s’imprègne" de la fille de la meuf qu'il aime, mais qui en aime un autre, tout ça alors que ce n'est qu'un bébé ? Franchement, j'ai du mal à imaginer pire conclusion.[/spoiler] Il n'y a que la petite scène bonus dans le générique qui me redonne un semblant de foi dans la saga, où en tout cas qui semble confirmer tout ce que je dis depuis le début : on a coupé le livre en deux, mais ça a complètement déséquilibré les choses, puisque que toutes les actions intéressantes se trouvent a priori dans la seconde partie.

S'agissant des aspects techniques, l'univers visuel est égal à lui-même, si vous avez aimé dans les précédents, vous aimerez ici, si vous n'avez pas aimé, vous n'aimerez toujours pas. J'ai trouvé le style de réalisation moins précis et plus ringard que les précédents films de la saga [spoiler](je me répète, mais cette scène d'accouchement m'a vraiment choquée par sa nullité et son illisibilité).[/spoiler] Côté interprétation, je trouvais jusqu'à présent que Kristen Stewart était celle qui s'en tirait le mieux, à côté d'un Taylor Lautner sans grand talent d'acteur et d'un Robert Pattinson qui avait l'air de s'en foutre. L'écriture de son personnage dans ce film fait cependant qu'on ne la voit pas beaucoup [spoiler]et en plus, après recherche, je découvre que sa perte de poids dans le film est complètement assisté par du maquillage et des effets numériques, et qu'elle n'a donc pas perdu un gramme pour le film. Donc vraiment jusqu'au bout, une performance d'actrice qui ne présente rien de mémorable.
Bref, rien de passionnant de ce côté non plus, mais j'ai cependant apprécié le fait de voir un petit peu plus le personnage de Rosalie interprété par Nikki Reed, pas tant parce qu'elle m'a bouleversé par son interprétation, mais juste parce qu'elle faisait parti de ces personnages secondaires inutiles jusqu'à présent, c'est sympa qu'elle ait quand même droit à quelques scènes, quoi.

Pour conclure en une phrase : le pire film de la saga (dont le niveau global est déjà pas ouf).
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Le pitch de départ du film me semblait sincèrement pas mal du tout. L'acteur ringard qui n'a pas conscience de sa ringardise, joué par un vrai acteur un peu has been, qui a eu cette autodérision, et qui se retrouve embarqué dans une situation totalement rocambolesque (coincé tout nu sous des décombres après l'effondrement d'un bâtiment) : franchement, j'étais grave partante pour ce scénario. Mais le traitement m'a semblé tellement décevant...

Le début du film n'est pas trop mal, tout du moins catchy et dans la continuité de ce pitch totalement décalé. Mais une fois que l'effondrement se produit, c'est le vide intersidéral. En fait, au lieu de développer l'intrigue, on tourne en boucle sur les 3-4 mêmes blagues (déjà peu amusantes ou de bon goût la première fois), ce qui rend le film peu intéressant, pas très drôle et même longuet. La situation n'évolue quasiment pas de tout le film, alors qu'on aurait pu développer plein de choses
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(prise de conscience du personnages, changement de carrière, sa vie après cet évènement, rapport à l'image, ou encore ce pervers qui utilisait les douches).


Puis surtout, ce n'est tellement pas crédible ! On dirait qu'on a tout fait pour que les personnages aient les réactions les plus débiles possibles. Vraiment trop burlesque et à prendre au 1000ème degré pour moi. Le tout avec des acteurs, eux aussi, dans l'excès le plus total dans leur jeu, une réalisation très quelconque et visiblement aux moyens limités.

Bref : je savais que ça n'allait pas être un grand film, mais ça aurait pu être un film sympathique quand même. Au final, je trouve qu'il n'y a pas grand chose à sauver.
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date : 17-09-2021
C'est sans aucun doute un film puissant, de par le thème assez tabou qu'il traite (la mort d'un enfant à la naissance et comment ses parent vont la gérer - ou pas). Mais j'avoue que je ne m'attendais pas à ce traitement ci, et notamment à la tournure très judiciaire que prennent les choses. En fait, j'ai vraiment trouvé que ce procès n'apportait rien au film. Je pense que j'aurais été plus touchée par un film qui serait resté plus intimiste, orienté sur les sentiments et états d'âme des deux membres de ce couple.

J'aurais aussi préféré un film plus franc, plus direct, qui ne se perd pas dans les métaphores (les pommes, les ponts...), qui s'avèrent piégeuses, car peuvent vite faire basculer le film dans le cliché ou dans le too much. On se perd aussi dans les sous intrigues secondaires, qui font dériver le film sur d'autres thématiques, en soit intéressantes, mais on n'a pas la possibilité de les traiter, donc le rendu n'est pas intéressant
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(je pense notamment au personnage de la grand-mère qui commence à perdre la boule, ça n'apporte strictement rien au film).[/spoiler] Et c'est d'autant plus frustrant de voir ça quand à côté on a des sujets plus centraux, qui auraient clairement mérité un traitement plus fouillé, et qui passent pourtant à la trappe. [spoiler]Le traitement du personnage du père était clairement trop rapide, que ce soit son passé trouble ou la façon dont on le fait "disparaître" de l'intrigue.


Après, si ce n'est pas totalement le film que je souhaitais voir, je l'ai quand même trouvé intéressant dans l'ensemble et j'ai quand même passé globalement un bon moment. Je ne peux pas nier non plus que ce soit du beau cinéma, avec une réalisation et une interprétation très soignée. La scène de l'accouchement, quasiment au tout début du film, donne le ton : je n'en avais probablement jamais vue d'aussi réaliste au cinéma. Et si ce n'était pas suffisant, on se permet aussi une prouesse technique (plan séquence).

Vanessa Kirby a certainement été lauréate / nommée à de nombreux prix d'interprétation juste à cause de cette première scène, d'autant plus bluffante quand on sait qu'elle n'a jamais accouché dans sa vraie vie. Mais voilà, si c'est brillant et mérite le visionnage juste pour cette scène, ça l'est presque un peu trop, trop tôt dans le film. Ça rend malheureusement la suite, que ce soit l'interprétation ou le film en lui-même, un peu fade en comparaison. J'ai eu le sentiment que le film donnait tout, tout de suite, mais n'arrivait pas à garder sa puissance sur la longueur.

J'ai envie de souligner aussi la jolie performance d'acteur de Shia LaBeouf. Honnêtement ça me coûte de le dire, car c'est franchement pas un acteur dont je raffole. Il fait des choix de carrière intéressants, mais qui ne me touchent pas du tout, ses prises de position et excès me gonflent plus qu'autre chose et son ex-compagne qui l'accuse d'agression sexuelle plus ou moins au moment de la sortie de ce film, c'était le pom-pom. Mais pour le coup, je ne peux décemment rien lui reprocher dans ce film, où il propose un jeu tout en nuances et subtilités, alors qu'il a un personnage qui aurait facilement pu ne pas en avoir du tout ; où il permet à son personnage d'exister pour de vrai, malgré son statut de personnage non seulement secondaire, mais aussi de personnage objectivement moins intéressant que la mère : tout est dans le titre du film, on n'est pas là pour lui. Pour cette raison, je trouve qu'il apporte vraiment beaucoup au film.
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L'actualité donne forcément un intérêt et une puissance particulière à ce film d'animation. Mais je crois très sincèrement que même sans cela, j'aurai quand même trouvé ce film assez brillant.

Tout d'abord je tiens vraiment à dire que c'est avant tout un divertissement. J'insiste bien là-dessus dès le début de ce commentaire, car j'ai bien conscience que c'est le genre de thématique qui peut "faire peur" de prime abord. On peut se dire que c'est pas fait pour nous, que ça va être pesant ou trop intellectuel, qu'on n'a pas les prérequis historiques pour comprendre, etc. Pour le coup, vraiment, j'insiste, ce n'est absolument pas le cas. Je pense bien au contraire qu'on a eu une vraie volonté universaliste, pour faire un film accessible à tous. Je pense qu'on y arrive très bien. D'ailleurs, je précise aussi que ce n'est pas un film d'animation pour adulte, comme peut l'être Valse avec Bachir, sur la guerre au Liban. C'est un vrai film tout public, avec un niveau de lecture adapté à chacun, pour les enfants et pour les parents.

Et donc, je disais que c'était un film distrayant, rythmé et créatif dans sa narration. L'intrigue est prenante. Les personnages sont touchants et empathiques. Les images sont dépaysantes et la musique envoûtante. Techniquement, je trouve que c'est une belle réussite.

Évidemment, on ne peut pas parler de ce film sans parler de son message. Là aussi, j'ai aimé l'approche assez transversale du film. Au début et à la fin, on a une approche historique, qui permet de bien planter le décor, et d'inscrire la petite histoire dans la grande. Entre les deux, on se concentre juste sur la situation présente et individuelle d'une famille ordinaire. On y intègre des passages plus oniriques, que j'imagine inspirés de contes et légendes persanes. Bref, c'est aussi de ça que je parlais quand je disais plus tôt qu'il y a plusieurs niveaux de lecture : chacun y trouvera ce qu'il veut y trouver.

Le traitement est assez neutre. Pas ambiguë, attention ce n'est pas ce que je dis, mais neutre. On fait passer des messages importants, sur la condition féminine notamment, mais on ne martèle pas grossièrement le message. On décrit juste des situations objectives, et on laisse le spectateur comprendre. On ne se lance pas dans un débat idéologique. On se permet même l'audace d'un personnage de taliban empathique, quasiment sympathique
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, qui va nous toucher par son illettrisme, son inculture, son deuil et sa reconnaissance qui le pousse à aider Parvana, en allant à l'encontre de tout ce en quoi il croit pourtant.
Cette intelligence et cette audace en font un film d'autant plus réaliste et d'autant plus touchant. Il me restera certainement en mémoire un bon moment.
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date : 09-09-2021
La sortie récente de THE Suicide Squad (oui, c'est qu'on va chercher très loin les titres de film chez DC comics, de façon à n'être pas du tout confusant pour les gens) m'a permis de me rappeler que j'avais jamais ajouté (pas the) Suicide Squad à ma cinéthèque, que je ne l'avais pas noté, commenté, toussa toussa. C'était volontaire à l'époque, car en fait j'ai trouvé le film tellement mauvais que j'ai tenu devant même pas la moitié du film, ce qui franchement, est rare pour moi, et surtout devant ce genre de film. Le cinéma d'action et les blockbusters ne forment certes pas mon univers de prédilection, mais quand le film ne nous plaît pas, on a bien plus de choses auxquelles se rattacher pour rester jusqu'à la fin que dans un film d'auteur qui ne nous plaît pas : le rythme entraînant, le réalisation et les images malgré tout impressionnantes, l'humour, le joli casting,... Je suis allée vérifier dans ma cinéthèque, AUCUN des blockbusters que j'ai mis dans ma liste "pas apprécié" (300, Inception, Les trois mousquetaires, Exodus Gods and Kings, Le choc des titans, Man of steel, Fast and Furious,...) m'ont fait arrêter mon visionnage avant la fin. On est vraiment à un autre niveau là, un exemple unique. Et pour cette raison, je me sentais du coup pas vraiment légitime pour donner un avis. Sauf que quelques années et réflexions plus tard, je me dis aussi que les raisons qui font que je ne suis pas allée plus loin sont bien réelles, existent et sont valables que je vois le film en entier ou non.

Donc, pour parler poliment, j'ai trouvé ce film d'une bêtise abyssale. Absolument rien n'est crédible, du scénario ridicule à l'interprétation des acteurs (pourtant de bons acteurs sur le papier). J'ai juste eu l'impression d'être prise pour une idiote en fait. Les films de super-héros ne sont pas par définition des films "intellectuels" on est d'accord, mais il y a un minimum. D'autant plus que ces dernières années, tout le monde a bien compris que non seulement on pouvait, mais même qu'on devait intégrer des thématiques plus sérieuses dans ces films. La demande du public va clairement dans ce sens, et même le paquebot Disney/Marvel l'a compris et a réussi, malgré sa lourdeur, sa transition vers ces films de super-héros un peu plus sérieux, et est même venu créer une vraie mythologie pour les fans. Alors comment ce "petit film", situé plutôt à la périphérie de l'univers DC, relativement indépendant de la saga principale, c'est à dire là où on peut se permettre le plus d'audace (exemple : le film Joker n'aurait jamais pu ressembler à ça s'il faisait partie de la saga principale, car il est trop différent de tout le reste) a fait pour passer à ce point à côté de cette demande du public, ça reste un mystère total pour moi.

J'ai eu l'impression désagréable de retourner 20-30 ans en arrière, à l'époque des films Batman par Tim Burton et Joel Schumacher, qui jouaient sur un univers bien plus cartoonesque, qui plaisait à ce moment, avant de finir par lasser le public. Une époque aussi où les personnages féminins ne servaient à peu près qu'à montrer leur cul - avis aux amateurs : c'est Margot Robbie qui s'y colle ici. Je pensais que kitchitude et le fail total du film Batman et Robin fonctionnait comme une alerte, un "plus jamais ça" chez DC. Eh ben visiblement non. Vous ajoutez à ça un rythme et un montage épileptique et une superposition de personnages tous plus inutiles et mal développés les uns que les autres, et vous obtenez un film en mouvement perpétuel mais sans aucune consistance, sans aucun fond, sans aucun intérêt.

Pour faire le lien avec le début de mon commentaire, il parait que THE Suicide Squad est bien mieux, pour ma part je vais juste croire sur parole les critiques, car je n'y aventurerai plus.
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Céline Sciamma s'essaye au film en costume, j'avoue que sur le papier, je n'étais pas certaine d'aimer. J'avais un peu peur qu'elle vienne imposer son style et les thèmes qui lui sont chers, sa modernité finalement, dans un univers on ne peut plus classique, où ça semblerait un peu déplacé ou artificiel. Et au final pas du tout. Elle propose au contraire un film très doux et délicat, avec une lenteur assumée, souvent silencieux, qui permet vraiment de poser la situation, les personnages et de les faire évoluer de façon tout à fait crédible.

Sur ce point, le film m'a beaucoup plu, mais plus largement, c'est tout le travail de réalisation et technique qui m'a plu. On parle souvent de "male gaze", certains font toujours semblant de pas comprendre, bah ici vous avez le parfait contre-exemple. Ça n'empêche en rien de montrer des sentiments, de l'émotion, des femmes, et même des femmes nues, mais c'est fait d'une façon sensuelle, tendre, élégante, respectueuse et surtout jolie. La photographie est magnifique, les cadrages sont précis, rappellent tantôt La Leçon de piano, tantôt des tableaux de maître (même si à mes yeux La leçon de piano est aussi un tableau de maître). Les décors manquent peut-être un peu de richesse, mais restent tout à fait crédibles, tout comme les costumes. La quasi absence de BO peut être parfois un peu perturbante, et renforce je pense la lenteur du film - ce qui ne plaira pas à tout le monde. Mais en revanche il y a tout de même un très beau son, et des bruits de fond qui meublent parfois bien les scènes (le bruit du vent, de l'océan, d'un feu dans la cheminée, des pas sur le parquet,...).

Puis bien sûr, comment parler de la dimension technique du film, sans parler de la direction d'acteurs ? Ou plutôt en l'espèce de la direction d'actrices. Adèle Haenel, qu'on sait déjà être une excellente actrice, est en très grande forme ici.
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La scène finale est bouleversante.
Je connaissais personnellement moins Noémie Merlant. A vrai dire je ne l'ai vu que dans un seul film (Le ciel attendra) où je l'avais trouvé très bien. Avec ce film, elle confirme qu'il faudra certainement compter sur elle dans le cinéma français. Comme d'autres, j'ai du mal à croire qu'avec une interprétation à ce point sans faute, il n'y ait eu finalement quasiment aucun prix pour la saluer - notamment à Cannes, où clairement, le film aurait plus mérité un prix d'interprétation qu'un prix pour son scénario. Je ne connaissais pas du tout Luàna Bajrami avant de voir ce film. Elle joue également très bien, mais son rôle est plus modeste, et clairement moins marquant que les personnages de Marianne et Héloïse.

Je regretterais tout de même le fait que je n'ai pas été complètement transportée par ce couple, qui ne m'a pas forcément beaucoup touché. Je n'ai pas eu le sentiment que le film cherchait vraiment à venir créer une émotion ou une empathie par rapport au couple en tant que tel. J'ai trouvé que l'intérêt du film n'était pas forcément ici, mais plutôt dans la façon dont il montre l'évolution de ses personnages et de leurs désirs. Plus qu'une romance, j'ai eu bien plus l'impression qu'on a cherché à montrer le désir féminin et la liberté. En soit, c'est hyper intéressant car c'est rare et on le fait très bien, mais je pense aussi que l'un peut aller avec l'autre. On aurait pu faire un film sur le désir féminin et une romance qui nous touche. Là je n'ai ressenti que l'un des deux aspects, ce qui ne m'a pas complètement transporté dans l'intrigue. Call me by your name (c'était du désir masculin, mais vous comprendrez l'idée) ou Carol ont, à mon sens, réussi à faire une romance qui nous touche, tout en réservant une place de choix aux sentiments et désirs de leurs personnages. J'ai classé ces deux films dans ma liste or, je dois donc logiquement classer celui-ci en dessous.
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date : 08-09-2021
Objectivement, le cinéma d'action n'est pas de base celui qui vieillit le mieux. Les cascades inédites et impressionnantes un jour semblent vite fades et déjà vues 1 000 fois quelques années plus tard. Mais si en plus, vous ajoutez à ça une BO ultra répétitive faite d'une unique musique devenue depuis une pub Royal Canin, un humour d'un autre âge légèrement raciste sur les bords, du faux sang orange fluo, et surtout, un scénario peu épais, pas inspiré et aux rebondissements rocambolesques, ça m'a donné malheureusement le sentiment d'un film complètement ringard.

Sentiment que je n'ai pas du tout sur les films plus "posés" de la filmographie de Belmondo (sa mort récente en faisant la thématique du moment) qui gardent des scénarios crédibles et des thématiques intemporelles, même des décennies après ; A bout de souffle par exemple, en noir et blanc et qui date de 1960, donc 21 ans avant ce film, et pourtant plus moderne. Sentiment que je n'ai pas eu sur tous les films d'action avec Belmondo. L'avant-dernier en date que j'ai vu, c'est L'homme de Rio, que j'ai trouvé hyper distrayant, alors que là encore, le film a 15 ans de plus que Le Professionnel. Et peut-être plus cruel encore, que je n'ai pas du tout quand je vois d'autres films d'action des années 80. Que ce soit Rambo, Piège de cristal, Mad Max, Terminator ou Blade Runner, ça a vieillit aussi, bien sûr, mais on arrive toujours a trouver dans le scénario ou la mise en scène quelque chose d'intemporel auquel se raccrocher.

Après, ça n'enlève rien à la performance d'acteur indéniable de Belmondo, qui réunit performance du corps dans les scènes "sportives" et performance d’interprète dans les scènes plus bavardes. Quelques idées de mise en scène sont plutôt bien trouvées, et provoquent des scènes mémorables (la scène finale notamment). L'esthétique datée du film a même un certain charme, dans les décors, les costumes, les voitures,... Mais il m'a clairement manqué un scénario mieux écrit pour venir lier tout cela et me faire passer un bon moment.
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date : 08-09-2021
C'est un film sans grande originalité dans son intention. On peut même dire assez clairement que l'on copie un modèle de scénario déjà vu et revu (je crois que Full Monty était le premier film de ce type, et il y a en a eu plein d'autres ensuite). Ceci étant dit, on ne peut pas nier non plus que si on a vu et revu cette construction de film, bah c'est peut-être tout simplement parce qu'elle fonctionne très bien. Et donc j'ai eu le sentiment que ce défaut n'empêchait en rien de passer un moment agréable, autour d'un casting de qualité et impliqué, qui fait facilement les 3/4 - si ce n'est plus - de la magie de ce film. On sent chez chacun une volonté d'autodérision, l'envie de s'amuser, qui provoque une superbe dynamique de groupe et embarque avec eux les spectateurs. Vous ajoutez à ça un côté feel good indéniablement réussi, car bien dosé, pas niais, et on arriverait presque totalement à oublier le manque d'originalité et le scénario un peu improbable sur les bords.
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J'ai été un peu déçue qu'ils gagnent la coupe du monde, car j'ai trouvé cette conclusion pas très crédible, trop simple, et surtout pas utile. Les personnages n'avaient pas du tout besoin de gagner pour évoluer dans leur vie. Ça donne l'impression que la victoire était la finalité de leur démarche et permet leur "guérison", alors que pas du tout.
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